Le Banian, roman maritime (1/2)
XIII
Prenez-vous du tabac?… Comme nous le disions il n'y a qu'un instant, ces folles brises du matin dans les colonies, renversent quelquefois des choses bien autrement solides qu'un édifice de bois, de charmantes contre-danses et des tables somptueuses de trois cents couverts… Et les raz-de-marée donc!… Voyez ces lourdes embarcations asséchées sur le sable du rivage… Une lame vient, poussée et gonflée par la brise impétueuse… Les lourdes embarcations flottent, chassent, chavirent! pst! Les voilà réduites en poussière, et l'ouragan emporte au loin leur cendre imperceptible dans l'air bouleversé!… Ah! c'est vrai, vous m'avez déjà dit que vous n'en usiez pas!… La fête est encore magnifique!…
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Une fête;—l'homme sinistre;—le dernier jour de fortune.
Le jour de la fête arriva, et ce fut beaucoup plus au ton railleur avec lequel on en parlait dans toute la ville, qu'au bruit des préparatifs qu'elle nécessitait, que je me ressouvins de l'époque marquée pour cette solennité dansante et mangeante. Le matin même, un billet tracé de la main du héros de la folle journée m'aurait, au reste, rappelé la date de l'événement annoncé, si j'avais pu oublier un seul instant l'heure qui devait donner le signal à ces scandaleuses réjouissances. M. Baniani Létameur m'écrivait:
«Monsieur,
»On a partout répété, en les exagérant, les représentations sévères que vous m'avez faites. Comme il m'importe pour mon crédit, pour ma réputation et pour la sûreté de mes affaires, que votre présence vienne démentir les calomnies qui n'ont trouvé que trop d'écho dans la foule de mes envieux ou de mes ennemis, je vous prie de vouloir bien assister ou paraître ce soir à mon bal: c'est une nouvelle preuve de bienveillance, je n'ose dire d'amitié, que j'attends de vous. Des conseils comme ceux que j'ai déjà reçus de votre expérience, peuvent paraître quelquefois fort durs; mais le sentiment qui les dicte toujours, ne pourrait être méconnu que par un fou ou un ingrat, et je ne suis encore ni l'un ni l'autre. J'espère encore, sans oser toutefois trop me flatter.
»Recevez, avec l'expression de ma reconnaissance, l'assurance de la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être, etc.»
Baniani Létameur.
P. S. «Réponse de suite, s'il vous plaît.
»J'attends un oui de vous, pour être tranquille.»
Je répondis immédiatement à M. Létameur:
«Oui. Je ferai acte de présence à votre bal, comme on fait un acte d'humanité.
»Votre serviteur.»
En pénétrant, avec la cohue des invités de toute l'île, dans la salle immense construite pour la fête, je fus d'abord ébloui de l'éclat soudain d'un millier de bougies, inondant de leurs vives clartés le feuillage vert des orangers et des citronniers transplantés avec leurs fleurs, leurs fruits et leurs parfums, dans le frêle et gracieux édifice dont ils couronnaient le faîte. Un dôme de guirlandes, de verdure et de branches de palmier, en retenant sur la tête des danseuses couvertes de pierreries, l'air embaumé qu'enflammait le feu des lustres, répandait, dans l'enceinte de ce palais enchanté, la fraîcheur épurée que la brise du soir parvenait à faire pénétrer à travers cette mobile toiture; car, par une prévoyance fort ingénieuse, le dessus de la salle ne se trouvait recouvert que d'une tente fort légère, élevée de quelques pieds seulement au-dessus du pourtour de l'enceinte. Une musique ravissante s'exhalant du feuillage dans lequel l'orchestre était caché, donnait à cette réunion des plus jolies femmes de la colonie, quelque chose de féerique et de merveilleux. Les pas des danseurs ne s'entendaient point sur les riches tapis qu'ils foulaient: la vive clarté des lumières, se projetant partout sur des toilettes aussi éblouissantes qu'elle, donnait aux formes fugitives des danses et des valses, je ne sais quoi d'insaisissable et d'aérien… C'était enfin de la magie. Chacun, en entrant pêle-mêle au bal de M. Baniani, riait un peu de la fastueuse fête annoncée par ce nouveau Fouquet; mais une fois dans son palais, on ne riait plus: on souriait de la plus agréable surprise… Lui triomphait! Jamais je n'ai vu de physionomie plus sérieusement enivrée de la volupté d'un songe de grandeur et de gloire… Un mot seul, un seul mot, entre tous les mots qui peignent un sentiment entier dans un distique de quelques lettres, aurait pu exprimer l'espèce de satisfaction qu'on lisait sur sa radieuse figure: il aurait fallu écrire autour du diadème dont le front du héros semblait environné: Enfin je règne!
Trois ou quatre heures de délices, d'harmonie et de danse, suffirent à peine pour épuiser l'ardeur des dames et des cavaliers. Vers minuit cependant, il fallut s'arrêter: un vent bruyant, soudain, comme ces rafales qui annoncent et qui accompagnent une ondée, vint ébranler, au milieu des airs agités, la toiture si peu solide, la tente enfin qui protégeait tant de plaisirs et d'enivrement… La lueur vacillante des lustres et des candélabres s'obscurcit même sur ses mille trônes de cristal et d'or, et le son des instrumens se perdit un moment dans les cris aigus de la folle brise… Les femmes furent un peu effrayées: une légère confusion régna dans tous les groupes… Le Banian ne demandait pas mieux: les élémens, ce soir-là, étaient avec lui… Il traverse rapidement le théâtre de sa gloire, pour donner un ordre… Bientôt un nuage de gaze verte dérobe à tous les yeux l'éclat déjà incertain des lumières: un bruit pareil à celui de la foudre, gronde sur la réunion tumultueuse jetée tout-à-coup dans l'obscurité, et les dames sentent, avec peur, tomber sur leurs toilettes, de la pluie, de la neige, que laisse descendre le feuillage sous lequel la foule heureuse s'était crue à l'abri des intempéries de l'air: on s'inquiète, on s'agite, on crie; on va fuir, lorsque le nuage de gaze se dissipe, et laisse voir, à la faveur de la clarté renaissante, une pluie de pétales de roses blanches, d'œillets blancs, une neige de fleurs enfin… Et, prodige inouï! pendant ce court moment de charmante frayeur, des tables immenses couvertes des mets les plus rares, des vins les plus limpides, des sorbets les plus délicats, des tables chargées de tout ce que la terre produit de plus exquis pour le goût, les yeux et l'odorat, étaient sorties du sol, du sol où l'on dansait une minute auparavant, et que la baguette d'un enchanteur avait frappé… Cet enchanteur, c'était M. Baniani!
Peindre les bravos, les applaudissemens, les exclamations délirantes que fit éclater ce coup de théâtre si dramatique, serait impossible; je ne puis aujourd'hui en donner une idée qu'en rappelant l'effet que produisit cet enthousiasme universel sur l'auteur de cette galante et inconcevable surprise: il s'évanouit dans les bras de son triomphe!… C'était dans cet instant qu'il aurait dû mourir, le malheureux!
Ce repas, ce festin des dieux dura deux heures. Les tables avaient envahi le domaine de Terpsychore: Terpsychore vint reprendre son empire sur les débris du trône de Comus, ou, pour m'exprimer en d'autres termes, on recommença à danser et à valser, après avoir épuisé l'enivrante ambroisie du banquet. Un coup de baguette avait fait sortir un festin splendide des entrailles de la terre; un autre coup de baguette du maître fit rentrer les restes somptueux du festin sous les tapis de la salle du bal.
Les froides imaginations qui n'ont admiré que les solennités dansantes de notre méthodique Europe, ne pourraient se figurer le spectacle qu'offrait à trois heures du matin la fête du Banian: ce n'était plus un terrestre amusement, c'était un enchantement divin, un assemblage vaporeux de sylphes et de sylphides emportés dans un nuage de parfums, aux sons d'un céleste concert…
Un grand homme sec et gris, vêtu de noir de la tête aux pieds, détruisait seul, à mes yeux, le charme et l'harmonie de cet ensemble ravissant. Depuis une heure je l'avais remarqué, se promenant sans parler à personne, au milieu des groupes, et jetant autour de lui une sorte d'inquiétude et de malaise. Deux fois il s'était approché de moi avec un sourire sardonique, et deux fois j'avais évité son contact glacial et maussade…; la troisième fois enfin, il m'adressa la parole pour me dire:
«Eh bien, l'on s'amuse beaucoup ici…; on s'y réjouit même très fort…
—Oui, la fête est magnifique, répondis-je en m'éloignant encore de lui.»
Le grand homme noir me poursuivit en répétant mes derniers mots, et en ajoutant:
«Oui, la fête est délicieuse… Mais penser que le souffle de la brise du matin peut enlever tout cela!… car enfin vous l'avez vu à minuit déjà, tout cet échafaudage de plaisirs, de profusion et de voluptés, a manqué d'être enlevé par un souffle!»
Et il prit, en prononçant ces mots, une prise de tabac, pour avoir le temps de fixer ses yeux sur les miens, et de remarquer l'impression que sa remarque venait de produire sur moi.
Au risque d'engager une conversation ennuyeuse avec cet étrange personnage, je me hasardai à répondre des choses indifférentes aux observations banales qu'il m'avait adressées… Il continua, après quelques phrases préliminaires échangées entre nous.
«Vous êtes, m'a-t-on dit, un des amis de l'Amphitryon?
—Je le connais depuis quelque temps.
—Oui, quand je dis un des amis, c'est une des connaissances que je voulais dire; car on m'a même assuré que vous aviez blâmé les fous préparatifs de cette fête, qui du reste est d'un luxe inouï, d'un faste tout-à-fait royal…
—Je n'ai pas caché, à cet égard, ma pensée à celui que mes conseils pouvaient intéresser.
—Vous avez eu raison; mais il n'était et il n'est même plus temps: la brise du matin, cette brise dont je vous parlais tout-à-l'heure, enlèvera tout, et ne laissera que des ruines à la place de tant d'indicibles joies.»
Mon grand fantôme noir prit encore une autre prise de tabac; et quand il eut fini de donner quelques chiquenaudes à son jabot et aux rebords de son long gilet de soie, je lui demandai d'où pouvaient naître ses inquiétudes sur les effets de la brise du matin?
«Écoutez, me répondit-il: cessons de faire des allusions et de perdre beaucoup de temps à nous parler sans bien nous comprendre… Je viens au fait avec vous, qui me paraissez un brave jeune homme. Connaissez-vous l'arrivée du navire de Bordeaux, qui, cette nuit même, est entré en rade?
—Nullement; n'ayant aucun intérêt de ce côté-là, j'ignore tout-à-fait…
—Ah! vous ne connaissez pas? Au fait il y a si peu de personnes encore dans la ville qui sachent… Éloignons-nous un instant de cette cohue… j'ai quelque chose à vous demander… ce que j'ai à vous demander, c'est votre parole d'honneur qu'avant le lever du soleil vous ne direz à qui que ce soit le secret que je vais vous confier?
—Et de quelle nature encore est ce secret?
—Mais, ma foi, de la nature ordinaire des secrets, et des choses que l'on est bien aise de savoir et qu'il ne faut pas dire à tout le monde. Voyons-donc, un peu de curiosité et votre parole d'honneur?
—Si vous tenez tant à m'apprendre ce mystère, je ne vois pas pourquoi, au reste, je ne vous donnerais pas ma parole d'honneur?
—Mais me la donnez-vous? Le soleil n'a plus que deux heures à rester sous l'horizon.
—Je vous la donne.
—Votre parole d'honneur?
—Oui, ma parole d'honneur.
—Eh bien, ce navire qui vient d'entrer rapporte pour cent dix mille francs d'effets protestés, et ces billets sont signés tout au long, et confectionnés par M. Baniani Létameur, notre aimable Amphitryon, le héros de cette fête, qui est encore réellement magnifique, jusqu'à six heures et demie du matin… Voici l'almanach contenant les heures du lever et du coucher du soleil, à la Martinique, temps légal.
—Comment, il se pourrait?
—Cela se peut si bien, qu'indépendamment de l'almanach, voici les cent dix mille francs d'effets protestés que je suis chargé de faire rentrer… Prenez-vous du tabac?… Ah! comme nous le disions il n'y a qu'un instant, ces folles brises du matin, dans les colonies, renversent quelquefois des choses bien autrement solides qu'un édifice de bois, de charmantes contredanses, et des tables somptueuses de trois cents couverts… Et les raz-de-marée, donc!… Voyez ces lourdes embarcations asséchées sur le sable du rivage: une lame vient, poussée et gonflée par la brise impétueuse… Les lourdes embarcations flottent, chassent, chavirent… Pst! les voilà réduites en poussière, et l'ouragan emporte au loin leur cendre imperceptible dans l'air bouleversé!… Ah! c'est vrai, vous m'avez déjà dit que vous n'en usiez pas… La fête est encore magnifique!… Vous ne sauriez croire combien j'aime ce bruit d'instrumens, de pas légers, ces frôlemens voluptueux de robes transparentes… Où sont donc pour moi les plaisirs de ma folle jeunesse!…»
Et le diable de vilain homme me laissa là tout interdit, pour aller savourer sa quatrième prise de tabac dans la foule, qu'il continua à fendre avec l'impassibilité extérieure qui me l'avait déjà fait remarquer dans le tumulte du bal.
J'étais à peine remis de l'étonnement que venait de me causer sa nouvelle fort inattendue, que mon ami Baniani, qui jusqu'à ce moment n'avait pu m'adresser qu'un gracieux sourire, sans trouver un seul moment pour me dire un mot, s'avisa tout justement de courir vers moi en se dérobant à tous les embarras… «Eh bien, monsieur l'armateur, me demanda-t-il, tout content, tout enivré de lui~même, que pensez-vous de cela?
—Tenez, lui dis-je, je ne saurais trop maintenant répondre catégoriquement à votre question; car en vérité je serais bien embarrassé de vous dire ce que je pense.
—Par ma foi, je vous crois sans peine. Vous êtes comme tout le monde, ébloui, étonné, ravi: c'est ce que partout l'on me répète. Convenez que vous étiez bien loin de vous douter de cela, quand il n'y a encore que quelques jours vous me faisiez de la morale sur ce que vous appeliez, autant qu'il m'en souvient, l'extravagance de mon projet de fête.
—Mais n'allez pas supposer que, tout ébloui que je puisse être, je sois tenté de vous excuser: peut-être même que loin de vous absoudre, aujourd'hui je vous plains plus que jamais…
—Toujours la même idée, une idée fixe chez lui: mais vous croyez plaisanter peut-être, en me disant que vous me plaignez; et moi je vous jure que je suis plus réellement à plaindre que vous ne le croyez: harassé, écrasé, rendu, mon cher. Ah! que les plaisirs que l'on donne aux autres sont cruels… Mais si quelque chose a dû compenser un peu mes tribulations, c'est la bonté avec laquelle toutes ces dames et tous ces messieurs ont applaudi à mes efforts: tenez, vraiment, vous me voyez pénétré de reconnaissance pour les marques de bienveillance, les témoignages d'intérêt et les preuves d'indulgence qui m'ont été prodigués dans cette soirée: on n'est pas plus aimable que cela! Ah! je l'éprouve bien, mon cher ami; c'est ici qu'il faut venir pour trouver ces douces jouissances de société et cet accueil cordial… Pourquoi donc, censeur inflexible, me regardez-vous toujours ainsi avec l'air du reproche?
—C'est que, mon cher monsieur, votre bonheur me fait de la peine pour vous.
—Allons, trêve de sermons, n'est-ce pas, pour le reste de cette nuit où je suis si heureux? Donnez-moi plutôt un conseil, que de nouveaux coups de boutoir, censeur impitoyable! Tenez, je me demandais tout-à-l'heure, en voyant tous ces magnifiques débris d'une fête qui touche déjà à sa fin, ce que je ferais de tant de restes encore si somptueux… Voyons, à ma place, que feriez-vous demain, ou plutôt aujourd'hui?
—Ce que je ferais à votre place, dites-vous?
—Oui, ce que vous feriez après le bal?…
—J'irais bien vite me cacher dans les bois, comme le seul parti qui me restât à prendre.»
Mon secret avait failli m'échapper en faisant cette réponse à la question que venait de m'adresser le Banian. Un peu plus, je le sentais, j'aurais fini par tout lui avouer par entraînement, en trahissant la parole que j'avais donnée au grand homme noir… Je sortis comme un écervelé, après avoir prononcé ces derniers mots, et je courus bien loin de peur d'être tenté d'en dire plus que je ne devais le faire pour rester fidèle à mon engagement; et le malheureux Baniani, attribuant à l'inflexibilité de mon opinion à son égard la cause de ma brusque disparition, répétait avec complaisance, et en riant aux éclats: «Oh! décidément le succès de mon bal le rendra fou, ce pauvre misanthrope, à force de me croire insensé! Il a poussé si loin l'austérité de la désapprobation, qu'il n'a pas voulu même danser une seule contredanse.
—Oh! comme vous le dites, lui répétaient les derniers flatteurs qui restaient sur les derniers débris de sa fête, il est fou, votre ancien compagnon de voyage; il est incurablement fou.»
En sortant de l'enceinte du bal, pour me retirer chez moi, je rencontrai dans le vestibule, cinquante à soixante petits nègres déguisés en grooms, armés chacun d'une immense lanterne, et attendant, pour les reconduire, les dames qui commençaient à dégarnir la salle: c'était le demi-cent de négrillons dont le traître voulait faire présent à ses plus jolies danseuses. Il n'avait voulu démordre d'aucune de ses folies… Toutes les dames lui renvoyèrent le cadeau, en se moquant de sa libéralité, et en rejetant sur sa mauvaise éducation l'inconvenance de ce procédé à la Turcaret.
La sinistre prédiction du mauvais génie dont j'avais reçu la confidence au bruit des violons et des danses de la nuit, ne se réalisa que trop tôt… A huit heures du matin, tous les huissiers de la colonie avaient envahi le domicile du Crésus de la ville… cent protêts étaient déjà faits, quand les premières lettres de remercîment arrivèrent dans le boudoir du voluptueux Banian; et, de ce boudoir parfumé, un homme, réveillé en sursaut au sein des plus doux rêves, n'eut que le temps de se sauver en robe de chambre, pour aller se cacher dans les Mornes, et se soustraire à la honte et au ridicule que ses sottes profusions lui avaient préparés…
Et moi, quand, tout inquiet pour son avenir, je passai le matin devant sa maison, sans avoir pu fermer l'œil de la nuit, je trouvai les volets du logis fermés par la main de la justice, et, sur la porte, le grand fantôme qui, en prenant sa prise de tabac, me cria du plus loin qu'il me vit:
«Eh bien! le bal était magnifique, la fête délicieuse: notre homme est maron: il vient de se sauver dans les Mornes.