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Les aventures du jeune Comte Potowski, Vol. 2 (of 2): Un roman de coeœur par Marat, l'ami du peuple

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The Project Gutenberg eBook of Les aventures du jeune Comte Potowski, Vol. 2 (of 2)

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Title: Les aventures du jeune Comte Potowski, Vol. 2 (of 2)

Author: Jean Paul Marat

Editor: P. L. Jacob

Release date: November 28, 2018 [eBook #58366]

Language: French

Credits: Produced by Carlo Traverso, Laurent Vogel and the
Distributed Proofreading team at DP-test Italia. (This
file was produced from images generously made available
by The Internet Archive/Canadian Libraries)

*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LES AVENTURES DU JEUNE COMTE POTOWSKI, VOL. 2 (OF 2) ***

UN
ROMAN DE CŒUR,

PAR
MARAT,
L'AMI DU PEUPLE;

Publié pour la première fois, en son entier, d'après le manuscrit autographe, et précédé d'une notice littéraire;

Par le bibliophile JACOB.

II.

PARIS,
CHEZ LOUIS CHLENDOWSKI.
8, RUE DU JARDINET.

1848.

Imprimerie de Cosson, rue du Four-Saint-Germain, 47.

LES AVENTURES
DU
JEUNE COMTE POTOWSKI.

XLVIII
GUSTAVE A SIGISMOND.

A Pinsk.

La fureur des confédérés a passé à leurs ennemis. Ce n'est plus une guerre; c'est une suite de brigandages atroces. On ne voit que perfidie, pillage, trahisons, assassinats.

Rien n'est plus sacré à aucun des partis: ils s'exterminent sans quartier. Ils courent par troupes effrénées, le glaive et le flambeau à la main. Tout se renverse sur leur passage et ils ne laissent partout après eux qu'une affreuse solitude. Que de campagnes dévastées! Que de châteaux abattus! Quels monceaux de ruines! Quel amas de débris!

Ah! quittons, quittons pour toujours cette troupe de barbares qui ne connaissent plus de devoirs, et ont renoncé à l'humanité même. Hé quoi! J'aurais été enrôlé parmi eux. Je serais venu porter la désolation dans ma patrie, j'aurais trempé mes mains dans le sang de mes concitoyens; au lieu de verser le mien pour leur défense? Funestes victoires! infâmes trophées! dont j'ai honte et horreur.

Quels cruels remords s'élèvent dans mon âme! De quel amer repentir je la sens pénétrée! ah mon père, que de regrets vous m'auriez épargnés, si vous ne m'aviez enchaîné à vos destinées!

Quand l'humanité n'obligerait pas les confédérés à renoncer à cette injuste guerre, leur propre intérêt devrait les y engager. Ils n'ont ni discipline, ni habileté, ni valeur à opposer à l'ennemi. Ils ne sont pas même unis. Livrés à leurs basses passions comme des bêtes féroces, ils poursuivent chacun des vues particulières. S'il leur restait quelque bon sens, quelque prévoyance, comment ne s'aperçoivent-ils pas que cette désunion doit à la fin entraîner leur ruine. Avec quelle facilité l'ennemi va triompher de leur faiblesse! Ah cher Panin, il n'a pas besoin de les attaquer, la discorde fera bientôt tout l'ouvrage. Ils s'entredéchirent déjà entr'eux.

P. S. On donne pour certain que les cours de Berlin et de Vienne vont travailler à nous pacifier; et qu'elles ont déjà fait avancer des troupes sur nos frontières pour contenir les factieux.

Puisse la fin de nos malheurs ne pas se faire attendre longtemps!

De Barasse, le 7 juillet 1770.
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