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Les aventures du jeune Comte Potowski, Vol. 2 (of 2): Un roman de coeœur par Marat, l'ami du peuple

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LXXXV
LE COMTE SOBIESKI A SA FILLE.

A Varsovie.

Ah! Lucile, pourquoi prendre ainsi plaisir à effrayer tes parents!

Non ce n'est plus délicatesse d'âme, c'est folie de s'opposer de la sorte à une union après laquelle tant de personnes soupirent.

Tu refuses la main de Gustave, crainte qu'il ne vienne à douter de ta tendresse; c'est bien à présent qu'il a raison d'en douter, puisque tu préfères ta vaine gloire à la conservation de ses jours. Il est beau, sans doute, de savoir se résoudre à de pénibles sacrifices; mais il est injuste d'en faire aucun aux dépens d'autrui.

Vois combien de malheureux tu as faits! La vie n'est plus pour ton amant un présent des dieux: tes connaissances, tes amis, tes proches, sont dans la peine; ta mère est dans l'affliction. Fille dénaturée! crains que par ton opiniâtreté tu ne portes encore la mort dans mon cœur!

De Sandomir, le 25 mars 1771.
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