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Souvenirs du célèbre marcheur Gallot, le roi des marcheurs. Première partie

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Souvenirs du Célèbre Marcheur Gallot
LE ROI DES MARCHEURS

I
SOUVENIRS DU MARCHEUR GALLOT

Enfant martyr. — Fuite du domicile paternel. — Au Hâvre. — Le marchand d'hommes. — A bord du « Ceylan ». — Aménités allemandes. — Les noirs projets d'un cuisinier. — Partie remise. — La baie de Delaware. — Ténèbres. — La cambuse. — Une chute effrayante. — Exercice de tir. — Les bienfaits de la natation. — Effet de nuit. — Décor infernal. — En route pour la Liberté. — New-York. — Un compatriote. — Douce émotion.

Pourquoi et comment suis-je devenu le marcheur Gallot. C'est ce qui me paraît indispensable d'expliquer au début de cet ouvrage. On verra à quoi tiennent les destinées d'un enfant, et comment dès ses premières années l'influence de la famille décide de son avenir. Certes, mon enfance ne fut pas heureuse. Mes parents avaient sur l'éducation des idées particulières. Ils me donnèrent un plus grand nombre de mauvais coups qu'ils ne présentèrent à mon appétit de bons morceaux. J'appris à lire, le poing sous le nez, à écrire, la canne sur l'échine… Quant aux quatre règles, je n'en parle pas. Pour la moindre peccadille, j'étais garroté, ligoté, battu comme plâtre. Je cherchais à me sauver de temps à autre, mais rattrapé bien vite, j'expiais durement ces absences.

Mon frère aîné qui, pas beaucoup mieux traité que moi, m'exhortait à la patience, se décida à quitter cet enfer en s'engageant dès les premiers temps de la guerre. Incorporé à l'armée de la Loire, il eut une jambe emportée à la bataille du Mans, et en mourut, le pauvre cher aimé. J'avais sept ans, alors, — sept ans et neuf mois pour être exact, car je suis né le 30 avril 1863, à Paris, rue Pigalle.

Après, nous allâmes habiter rue de Crébillon. Je m'en souviens d'autant mieux que pendant un laps de temps que je ne saurais déterminer, je fus séquestré dans une mansarde. Les années passaient, et mon sort ne s'améliorait pas. Je travaillais cependant, j'apportais de l'argent à la maison ; il y était mieux reçu que moi. Il me souvient d'un jour où ayant, je m'en accuse, dérobé quelques pruneaux, je fus, pour ce fait, lié aux pieds et aux mains et, cela se passait en hiver, couché tout nu, pendant une heure, sur une table de marbre. Il m'est impossible de dépeindre mon horrible souffrance. Et cependant je demeurai stoïque et la subis sans proférer aucune plainte. J'étais trop jeune pour oser me défendre.

A dix-sept ans, je n'y tins plus. Une goutte d'eau, née d'un supplice, moins raffiné, peut-être, mais plus outrageant pour ma dignité d'homme naissant à la vie, fit déborder la coupe de mes amertumes. Mon père me gifla, sans raison, devant un groupe d'amis. Je n'osai pas faire voir mon ressentiment tant était grand mon respect pour l'autorité paternelle. Mais, je compris qu'une telle existence devait avoir une fin. Je cherchais comment ; sur ces entrefaites, un de mes camarades se trouvant dans le même cas, ou à peu près, me fit part de son projet de partir, sans esprit de retour.

J'entrai sans hésitation dans ses vues. Je fis, mentalement, mes adieux à mes parents, auxquels je n'en ai jamais voulu ; et côte à côte, avec l'ami Paul Prignet, nous prîmes, avec l'intention de mettre l'Océan Atlantique entre nos familles et nous, le chemin du Hâvre, pedibus cum jambis, cela va sans dire. Pour aller plus vite, nous nous défiâmes à la marche. Ce fut mon premier match… Paul Prignet arriva second.

Comme on pense, nous parvînmes à destination en assez piteux état. Nous n'avions pour toute fortune que trente centimes. Aussi, ne nous attardâmes-nous point aux curiosités de la ville. Nous n'avions qu'une idée, qu'un désir : nous embarquer de suite.

Mais, comment s'embarquer?

Naïvement, nous demandâmes à un matelot qui, sur un quai, s'apprêtait à monter à son bord, s'il voulait nous emmener à Porto-Rico où son bâtiment devait se rendre, suivant un écriteau vert accroché à ses cordages.

Ce brave marin, qui baragouinait un mauvais français, nous apprit que la carrière maritime n'était pas d'aussi facile accès que nous le pensions, mais il voulut bien nous indiquer une officine, ou plutôt un bureau de placement, où nous aurions chance d'être embauchés. Nous nous rendîmes donc rue de l'Arsenal, toute voisine, où nous trouvâmes, sans difficulté, la boutique crasseuse où notre sort allait se décider. Elle portait cette enseigne : « Sailors home ». Un suédois, long comme une gaule, nous y reçut. C'était le maître du logis, le traitant, le marchand d'hommes et même de moussaillons, comme nous. Il nous toisa dédaigneusement, regarda nos mains, qui ne connaissaient ni le câble, ni la poix, et murmura, en haussant les épaules :

— Des Parisiens encore!

Cependant, un navire prêt à mettre à la voile, complétait la menue monnaie de son personnel. Nous ne nous inquiétâmes ni de son nom, ni de sa nationalité, ni de sa destination. Une pièce de cent sous, montrée à propos, mit trêve à toute hésitation. Nous la dépensâmes royalement dans un bar du quai Notre-Dame, et, le soir même, nous appareillions à bord du trois mâts le Ceylan. Que ce départ nous parut beau. Nous quittions enfin la terre où nous avions tant souffert. L'avenir s'ouvrait devant nous. Il me parut immense comme cette vaste mer, dont les senteurs m'enivraient. Mais, à ce départ si plein de promesses ne devait pas tarder à succéder l'heure fatale des tristes déceptions, des désillusions cruelles, en effet, je devais bientôt m'apercevoir que j'étais tombé de Charybde en Scylla. A peine sorti du port, requis pour une manœuvre assez difficile, et dont je ne m'étais cependant pas mal tiré, — il s'agissait de larguer le cacatois, — je reçus pour prix de ma peine, en plein visage, un coup de poing, qui me rappela mes premières leçons de lecture. Les mots dont la brute qui me l'octroyait l'accompagna fut un trait de lumière : Couchon franzos!… Nous étions tombés en plein navire, en plein équipage allemands.

Pour aller plus vite, nous nous défiâmes à la marche

Hors de l'atteinte de la justice française, le capitaine, le second, les hommes du bord, nous considérèrent avec le plus profond mépris. A la moindre négligence, au plus minime accroc dans l'exécution d'un commandement, les coups pleuvaient drus comme grêle, et, le plus souvent, en temps calme, alors que le navire voguait tout seul, sans aide, ni manœuvre, la garcette, pour infraction au règlement intérieur, ou même sans aucun motif, remplaçait le souper, avec pour perspective, pendant la nuit, la barre de justice qui, — vraiment on l'aurait dit, — m'ouvrait d'elle-même ses maillons, où mes jambes étaient prises comme dans un étau.

Bientôt, ces mauvais traitements ne suffirent plus. La traversée longue, accablante, tirait à sa fin, et le temps était venu pour nos bourreaux de se débarrasser de nous afin de n'avoir pas à nous payer, en arrivant à terre, notre prime d'embarquement, bien légère pourtant. Nous étions à notre 55e jour, et j'entendis notre maître queux, un noir d'Oran, qui, en parlé petit nègre, se faisait fort, auprès de ses maîtres teutons, de nous jeter par-dessus bord, aussitôt le soir venu.

— I qu'à veni, nous qu'à jeté mé.

Ce qui signifie.

— Ils sont venus, nous allons les jeter à la mer! disait-il.

Par bonheur, à ce moment, un point noir parut à l'horizon. Bientôt un léger panache s'en échappa. Il grandissait à vue d'œil, et, venant droit à nous, m'apparaissait comme une de ces hirondelles de mer qui, aux yeux des navigateurs, symbolisent la fin des épreuves et des rigueurs de la mer.

Mon sentiment ne me trompait pas. Ce bateau avait à son bord un pilote qui venait au-devant de nous, pour nous conduire à Philadelphie, — nous n'avions jamais su que nous allions en Amérique. Or, on n'ignore pas que le pilote devient le maître d'un navire en y mettant le pied. Nous étions donc sauvés, pensions-nous, et, en effet, il ne fut rien tenté contre nous, tant qu'il fut sur le Ceylan. Mais, ce fut autre chose quand nous arrivâmes dans la baie de Delaware, où il nous quitta. La noyade nous était, il est vrai, épargnée, parce que nous étions près de terre, et que de nombreux bâtiments naviguaient à proximité. Mais un plan bien autrement dangereux fut à ce moment ourdi contre nous. Le nègre, en nous désignant, se tordait de rire au milieu des matelots, et ceux-ci riaient avec lui. Il s'agissait, comme nous le comprîmes aux gestes qui accompagnaient cette pantomime, de nous mettre aux fers avant l'arrivée au port et de nous y maintenir jusqu'au départ de Philadelphie. Après, on aurait tout le loisir de nous faire boire à la grande tasse.

— Diable! diable, ça sent mauvais, me dit Paul, qui était dans une hune avec moi.

Je pensais de même, mais ayant réfléchi un moment, je dis à mon camarade :

— Ecoute! Tout n'est pas perdu si tu me secondes bien. L'audace seule peut nous sauver ; et, en tout cas, s'il faut mourir, nous mourrons après avoir vendu chèrement notre vie. J'ai une idée. C'est de ce moricaud que nous vient tout le mal, c'est de lui, et de lui seul, dont il faut nous occuper. Pour se cacher des gens, le mieux est de rester près d'eux pendant qu'ils vous cherchent autre part. Quant il n'est pas avec les autres, comme maintenant, le maître queux ne quitte guère sa cambuse. Tu la connais. Elle est remplie de boîtes de conserves vides ou pleines, entassées en murailles, séparées les unes des autres par des couloirs étroits. Tu vas descendre le premier. Tu te blottiras dans une de ces fentes. Je t'y rejoindrai bientôt, — et à la grâce de Dieu!

En quelques instants, Paul fut sur le pont, et malgré l'obscurité résultant surtout d'une forte brume qui entourait le navire, je pus le suivre des yeux, et le voir, après s'être faufilé le long des bastingages, disparaître dans le magasin du cambusier.

Je descendis alors, à mon tour, et après m'être assuré que les officiers étaient à dîner au carré ; je me précipitai dans la cabine du capitaine, où je m'emparai promptement d'un revolver, que je savais être dans le tiroir d'un petit meuble de toilette, ainsi que de deux solides poignards, à deux tranchants bien affilés, qui se prêtaient merveilleusement au projet par moi conçu.

Muni de ces armes, je rejoignis, en toute hâte, mon compagnon, que j'eus quelque peine à trouver, tant il était dissimulé dans les anfractuosités de son palais de fer blanc. Je me glissai auprès de lui et, à voix basse, lui dis brièvement :

— Si le nègre est seul, — pas d'hésitation, nous le tuons. S'il est avec des matelots, nous profitons du moment où cette intéressante compagnie se sera mise à notre recherche ; nous filons droit à l'embarcation de sauvetage, — tu sais, celle sur le côté, toujours prête à prendre la mer, — nous nous y élançons ; nous coupons les cordes… et, si nous avons pour deux liards de chance, mous saluerons, à l'aube, la terre libre d'Amérique…

Un bruit de voix me coupa la parole. C'était le nègre. Il était en société de deux matelots, comme je l'avais prévu. Tous trois s'attablèrent à deux pas de nous, et burent à l'affilée plusieurs rasades d'un whisky généreux. Mais cela, paraît-il, ne leur suffit pas, bientôt ils convertirent le whisky en punch énorme dont les reflets éclairèrent d'une lueur satanique le réduit où nous nous trouvions.

La conversation entre les trois gredins était très animée, sans aucun doute c'était nous qui en faisions les frais. Quand les têtes furent suffisamment échauffées par la fumée de l'alcool, le maître queux jugea le moment propice pour procéder à la réalisation de son plan. Ayant ouvert la porte de sa cambuse, il fit signe à ses compagnons de le suivre. Retenant notre respiration, marchant en équilibristes délicats et déployant toute notre souplesse, pour ne pas renverser nos murailles branlantes, nous finîmes par atteindre une issue et sortîmes sur le pont. Les ténèbres en ce moment étaient complètes. Une brume glaciale nous enveloppait de toutes parts. Nous ne voyions pas à un pas devant nous. Pendant quelques instants, nous perdîmes presque complètement la notion de la direction qu'il nous fallait prendre pour gagner le bateau de sauvetage. Nous y parvînmes cependant, à tâtons, après des efforts inouïs. En un rétablissement et un tour de jambe, nous nous y trouvâmes… Il était juste temps. Déjà un grand bruit montait de l'entrepont ; des allées et venues s'y faisaient entendre ; on y courait ; c'était certain, on y furetait ; on y perquisitionnait dans tous les coins et recoins. Je sentais l'imminence du danger. Cependant je ne me laissai pas envahir par l'épouvante. Bien au contraire, le péril si proche me rendit tout mon sang-froid.

— Aux cordes! aux cordes! criai-je à Paul.

Un grincement de lames, un affaissement gradué de notre barque suspendue… puis le vide et un flatch… Ah! quel flatch!…

Nous étions à la mer.

Comment ne nous rompîmes-nous pas les os en mille morceaux, dans cette chute, je ne le comprendrai jamais. Nous eûmes quelque peine à nous convaincre que nous étions entiers, de tête, de bras et de jambes. Un remous effrayant nous inondait d'écume épaisse comme de la crème fouettée. Dans la débacle, les avirons avaient volé de tous côtés. Par bonheur, il en restait un, et je me mis à godiller vigoureusement. En nous éloignant, nous apercevions à peine la masse noire du Ceylan, tant la nuit était obscure ; mais, de son bord, on devait distinguer facilement notre esquif se détachant sur la mousse blanche des grandes vagues.

Un coup de feu, puis deux, puis trois, nous prouvèrent que j'avais pensé juste. Heureusement, nos allemands tiraient mal, mais il suffisait d'un viseur plus adroit pour nous envoyer ad patres. Déjà, l'éventail formé par les projectiles semblait se refermer. Une balle siffla tout près de nous. Je dis à Paul : — Tu sais nager, moi aussi ; à l'eau! et filons en biais pour éviter les prunes!

Bien nous en prit, car, un moment après, notre bateau craquait, sous les coups, comme des planches qu'on fend à la hachette. Il dut, bientôt, être troué comme un écumoir, et sombrer à pic.

… Nageant en piétinant parfois au milieu d'une vase visqueuse

Pour nous, nous continuâmes à tirer notre coupe suivant les plus doctes préceptes de l'école Deligny. Au bout d'une heure, nageant ou piétinant parfois au milieu d'une vase visqueuse qui nous décelait la présence d'une terre prochaine, nous atteignîmes un îlot habité par un fermier qui vivait en véritable solitaire, à la Robinson Crusoé.

Il nous accueillit avec bienveillance, alors nous crûmes devoir lui faire le récit de notre triste odyssée.

Nous lui racontâmes les sévices dont nous avions été victimes à bord du navire allemand. Il va sans dire que notre bonne étoile nous avait mis en relations avec un brave et digne homme qui comprenait et parlait quelque peu le français, ayant longtemps habité au Canada dont il nous fit la description la plus séduisante.

C'est alors que je lui dis : « Savez-vous pourquoi l'équipage du Ceylan avait juré notre perte?

— Mais, parbleu, nous répondit-il, cela s'explique ; ils ont du regret de n'avoir pas tué assez de français en France en 1870-71, lors de votre fatale guerre.

Nous n'avions pas songé à cela, tant de cruautés nous paraissaient inexplicables, le bon fermier venait de nous donner le mot de l'énigme.

Il continua :

— Mes enfants, moi j'aime la France, je vous prends sous ma protection, vous êtes sauvés.

En effet, il tint parole et il nous fit sécher nos vêtements à un bon feu, nous réconforta du mieux qu'il put, et avec sa barque il nous transporta ensuite sur la rive américaine.

Etait-ce à l'aube, comme je l'avais prévu? Je ne saurais le dire. On avait comme la sensation du jour et, cependant, il faisait nuit. La mer semblait une masse d'encre striée de bandes violettes et jaunes. Le ciel était noir aussi, et, au loin sans voir d'éclairs, on entendait des roulements et des éclats de tonnerre. C'était lugubre, effrayant. Il devait se jouer dans cette baie de Delaware, réputée si tranquille, un de ces drames de la mer dont le décor et la mise en scène paraissent empruntés aux plus sinistres tableaux des légendes infernales. Cependant, au bout de quelque temps, le soleil qui, au-dessus de nos têtes avait fini par percer la voûte endeuillée, jetait déjà ses plaques d'or pâle sur le sable de la grève, que l'odieuse coupole surplombait encore les flots en furie. Après un court repos, bien gagné, nous longeâmes la côte dans la direction où devait, suivant notre orientation, se trouver Philadelphie.

Une demi-heure après, nous ne nous étions pas trompés, car, nous faisions notre entrée dans cette ville, que nous nous hâtions de quitter. Ayant la crainte, (ignorant les usages des Etats-Unis), d'être pris par les gendarmes de la marine, et ramenés à bord du Ceylan où, pour le coup, la barre de justice nous attendait légalement, correctionnellement, — et mortellement.

New-York nous attirait. Nous en prîmes le chemin et, quatre jours après, nous y parvenions.

Une bonne aubaine nous y souhaita la bienvenue. Une enseigne en français, et en bon français, ayant attiré notre attention, nous pensâmes qu'elle indiquait la demeure d'un compatriote. C'était exact. De plus, la maison était hospitalière. Nous y fûmes accueillis à cœur ouvert, restaurés copieusement, assurés d'un gîte, en attendant que nous eûmes trouvé un emploi.

Et, comme un bonheur n'arrive jamais seul, le jour même de notre arrivée, j'eus la surprise agréable, feuilletant des gazettes, de tomber dans le Courrier des Etats-Unis, sur ce fait-divers :

Le trois mâts allemand, Ceylan, venant du Hâvre, est arrivé hier à Philadelphie, dans un déplorable état. Il a été enveloppé et comme tordu dans la trombe qui s'est abattue en mer, non loin de cette ville. Son grand mât et son mât d'artimon ont été emportés par la violence de la tempête. Ils ont, dans leur chute, blessé grièvement le capitaine et le second. Un pauvre nègre qui servait à bord, a été tué sur le coup. L'équipage est à peu près sauf.

Il n'y avait donc que demi mal. Et comme je ne suis pas méchant, cette demi satisfaction m'a suffi.

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