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Voyage d'un faux musulman à travers l'Afrique: Tombouctou, le Niger, Jenné et le Désert

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KANKAN.

Après quatre jours de marche, le long du fleuve, sur des routes inondées et par un soleil brûlant : après quatre nuits de fièvre et d’insomnie sur des roches recouvertes de paille, le voyageur arrive épuisé à la ville chef-lieu de Kankan. Son vieux guide qui avait eu la complaisance de prendre et de fermer le parapluie à l’approche des lieux habités, voulut à toute force qu’il l’ouvrît pour faire son entrée dans sa ville natale. L’arrivée de Lamfia ressemble à celle d’Ibrahim. Toute la famille accourt saluer le chef. Le voyageur est retenu trois jours par la fatigue et par la fièvre, dans la case que lui donne son guide, en commun avec un Foulah de la caravane.

Le chef de la ville, vieillard mandingue, père du jeune cavalier rencontré en chemin par Abdallahi, reçoit très-bien le Chérif, se fait conter au long sa touchante histoire par le vieux Lamfia, et lui promet de le faire conduire à Jenné par la première occasion. Quelques formalités de police africaine, un interrogatoire public, une décision expresse du conseil des vieillards sur la route qu’il lui convient de prendre, donnent une sorte de légalité à son séjour parmi les Noirs de Kankan, lui servent de défense contre les doutes qui pourraient s’élever encore sur la vérité de ses récits, et lui fournissent un précédent dont il pourra se prévaloir, au besoin, dans les autres villes. Lamfia, vieux guide à qui le vieux chef et son conseil de vieillards remettent le voyageur, avait de lui tout le soin possible. « Nous mangions ensemble, dit M. Caillié, et deux fois par jour on nous donnait de très-bon riz, avec une sauce aux pistaches et aux ognons : tous les soirs, il faisait allumer du feu dans ma case. Le jour de mon arrivée, je lui fis cadeau d’une brasse de belle guinée bleue qu’il avait paru désirer, de trois brasses de belle indienne et de six feuilles de papier ; il parut très-content et me remercia beaucoup. Il passait une partie de la journée auprès de moi, occupé à coudre des étoffes du pays. »

Abdallahi fait vendre par le guide un baril de poudre et une pièce de guinée. « Je me défis de ces objets à soixante pour cent de bénéfice, parce que je ne voulais prendre pour paiement que de l’or, et que cet article était très-rare dans le pays à cause de la guerre entre Bouré et Kankan qui intercepte toutes les communications. Pour que la vente fût meilleure, le vieux Lamfia écrivit quelques mots arabes sur la planchette consacrée, lava l’écriture avec de l’eau et aspergea de cette eau les marchandises à vendre. »

Le marché de Kankan est fourni par les Noirs voyageurs de marchandises européennes, telles que fusils, poudre, pierres à feu, indienne de couleur, ambre, corail, verroteries, menue quincaillerie, — puis aussi de toiles blanches tissées dans les environs, de poteries en terre grise fabriquées dans le pays ; de volaille, moutons, chèvres, bœufs ; riz, foigné, ignames, cassave, etc. Le sel est (après l’or, sans doute) le premier article d’échange. Quant à l’or (tiré par le lavage, des sables des environs, notamment autour de Bouré), il est mis en circulation sous forme de boucles d’oreilles ou bien en petits grains qui tiennent dans un tuyau de plume, et se pèse dans de petites balances très-justes, avec des graines noires sur le poids desquelles les marchands de ce pays ne se trompent jamais.

Le 6 juillet, grande fête musulmane du Salam. Des vieillards en manteau rouge bordé de jaune, à la main droite une lance, sur la tête un bonnet rouge et chantant tous la il allah, Dieu est Dieu, etc., attirent la foule des Noirs dans une grande plaine à l’est de la ville. L’assemblée en costume mandingue (large culotte, blouse sans manche et bonnet pointu) est bigarrée par quelques habits rouges de soldats anglais, de vieux manteaux et de vieux chapeaux européens, autres défroques dépareillées : au reste, tous les hommes étaient armés de fusils, de lances, d’arcs et de flèches : au moment de la prière, chacun mit ses armes à terre. A chaque instant arrivaient des vieillards à manteau rouge, suivis d’une foule de Noirs. Peu après, parut le chef, à cheval, précédé d’un drapeau de taffetas rose, escorté de deux ou trois cents Mandingues, rangés en haie et tous armés de fusils. Le chef de la religion venait ensuite avec une nombreuse garde et précédé d’un drapeau de taffetas blanc, avec un morceau rose, en cœur, au milieu. Cet homme avait sur les épaules un manteau de belle écarlate, garnis de frange et de galons en or : cadeau du major Peddie qui, lors de son départ pour l’intérieur de l’Afrique, envoyait de tous côtés des présents aux chefs pour se les rendre favorables. Les vieillards à manteaux rouges avaient pris modèle sur celui de leur prince en Mahomet. Deux gros tambours pareils à celui de Cambaya conduisaient la fête. « L’Almany fit la prière avec beaucoup de piété ; il paraissait très-recueilli. C’était un spectacle frappant de voir une aussi grande assemblée se prosterner pour adorer Dieu. Après la prière, les vieillards formèrent un dais avec des pagnes blanches. L’Almany se plaça sur un petit siége que l’on avait apporté exprès ; il fit une longue lecture en Arabe, que bien certainement personne ne comprenait.

« Cette lecture finie, le vieux chef de la ville ayant à côté de lui un homme qui répétait à haute voix ce qu’il disait, appela l’attention de ses concitoyens sur les changements de direction que la guerre de Bouré devait apporter dans leur commerce… Les femmes assistèrent à la fête, se tenant à une distance respectueuse des hommes. Après la cérémonie, on immola l’agneau pascal pour se régaler le reste du jour. »

Le voyageur qui s’était déjà aperçu qu’on avait touché à son papier, reconnut le lendemain de la fête que ses plus belles verroteries et un rasoir avaient disparu de son bagage. Le voleur était le vieillard même qui l’avait si bien soigné et protégé jusque-là. Cette affaire fit du bruit : Lamfia proposa l’épreuve du fer rouge sur la langue ; le chef et le conseil des vieillards lui imposèrent silence, mais déclarèrent en même temps qu’il n’y avait pas lieu à le punir, faute de preuve directe contre lui. Abdallahi avait transporté ses effets chez un bon vieil Arabe établi dans le pays ; mais le conseil des vieillards prenant en considération l’extrême pauvreté de cet homme hospitalier, donnèrent pour hôte au Chérif un Foulah très-riche et très-dévot[16]. Ses effets visités, ses étoffes mesurées furent mis prudemment dans un magasin fermant à clef.

[16] Cet homme, riche en troupeaux de bœufs à bosse et de vaches, possédait le plus beau cheval que M. Caillié ait vu dans cette partie de l’Afrique : il l’avait eu moyennant cinq Noirs et deux bœufs. Le prix courant d’un esclave à Kankan est d’un baril de poudre de vingt-cinq livres, un mauvais fusil et deux brasses de soie rose. Un Mandingue qui possède une dizaine d’esclaves n’a plus besoin de voyager.

Comme on pouvait s’y attendre, Lamfia ne tarda pas à démentir tout ce qu’il avait affirmé ; et bien que la colère du vieillard inspirât d’abord peu de confiance, ces dénégations ne pouvaient manquer d’agir peu-à-peu. La place n’était pas tenable pour Abdallahi, malgré son assiduité aux dévotions prescrites. Toutefois, bien nourri, passablement logé, il dut, malgré ces désagréments, trouver ses derniers huit jours supportables : il avait le plaisir de partager tous les soirs avec le pauvre vieil Arabe Mohamed, le souper du riche Foulah.

Le 16 juillet, après un mois de repos, le voyageur laisse à son hôte le petit pot de fer blanc dans lequel il buvait, et reçoit sa bénédiction. Le bon vieil Arabe reconduit Abdallahi au-delà de la petite rivière qui coule à l’est de la ville, et avant de se quitter pour ne se plus revoir, le jeune homme et le vieillard cassent en deux une noix de colats qu’ils mangent ensemble.

La petite caravane, composée d’une quinzaine de Mandingues ou de Foulahs, profite de l’obscurité pour traverser des bois infestés de brigands. « Marchant très-vite et dans le plus grand silence, dans des herbes si hautes qu’elles dépassaient nos têtes, nous fûmes surpris par la pluie ; pour comble de malheur, la nuit devint très-obscure, nous avancions sans savoir où poser le pied. Vers huit heures, ayant perdu la trace de la route, nous fûmes obligés de nous arrêter, et, assis à terre, de recevoir la pluie sur le dos sans oser ni tousser ni cracher.

« Lorsque la pluie eut cessé, un de nos compagnons déchira un morceau de sa pagne, la mit en charpie, y mêla un peu de poudre, puis plaçant cette préparation dans le bassinet de son fusil, il obtint du feu. Quelques branches d’arbre coupées nous firent une cahute. Mais les essaims de moustiques ne nous laissèrent pas de repos. Deux de nos compagnons armés de poignards et de lances allèrent à la recherche de l’eau. Le feu allumé non sans peine, nous fîmes griller quatre ignames et quelques pistaches pour notre souper ; puis nous nous étendîmes auprès du feu sur des feuilles d’arbre toutes mouillées. » Le voyageur a tout le temps de réfléchir aux difficultés que la saison des pluies lui prépare, dans le silence de cette longue nuit ; silence qu’interrompent seuls le chant de quelques oiseaux nocturnes et le coassement des grenouilles.

Le voyageur marche plusieurs lieues de suite avec de l’eau à mi-jambe sur des routes inondées, et compte huit petites rivières passées à gué en un seul jour. La pluie l’empêche de mettre ses sandales ; il a bientôt le talon du pied gauche écorché. Il arrive ainsi le soir au premier village du Ouassoulo.

Les habitants (Foulahs au teint marron-clair, mais étrangers aux croyances et aux pratiques musulmanes) sont d’une grande malpropreté, d’une extrême douceur et d’une gaîté perpétuelle. La musique qui anime leurs danses, la moitié de la nuit, se compose de cornes droites de bois creux recouvertes, à l’extrémité la plus large, d’une peau de mouton, et percées d’un petit trou sur le côté ; d’une grosse caisse, d’un tambour de basque et d’un cliquetis d’anneaux de fer : les musiciens se distinguent par leurs panaches de plumes d’autruche et leurs franges de plumes de pintade. Quelques-uns agitent de gros haricots dans une sorte de casserole de bois, recouverte d’un filet. Les musiciens se promènent à la file : les femmes et les garçons suivent en dansant et frappant dans leurs mains.

Ce qui frappe le plus le voyageur dans les fertiles plaines du Ouassoulo, c’est le travail des champs, accompli par des mains libres. « Je voyais, dit-il, beaucoup d’ouvriers répandus dans la campagne qui piochaient la terre et la remuaient aussi bien que nos vignerons en France ; ce ne sont plus les esclaves des Mandingues qui se contentent d’effleurer le sol pour détruire les mauvaises herbes, mais de vrais laboureurs qui se donnent de la peine pour avoir une belle et abondante récolte. Ils en sont bien récompensés, car leur riz et tout ce qu’ils cultivent, croît plus vite et produit davantage…

« Je les ai vus labourer le champ qui venait d’être récolté pour l’ensemencer de nouveau. Les femmes étaient occupées à sarcler les beaux champs de riz dont la campagne est couverte. Je fus étonné de trouver dans l’intérieur de l’Afrique, l’agriculture à un tel degré d’avancement : leurs champs sont aussi bien soignés que les nôtres, soit en sillons, soit à plat, selon que la position du sol le permet par rapport à l’inondation.

« Je remarquai du riz en épi, à côté de celui qui ne faisait que sortir de terre. La campagne est généralement très-découverte ; les cultivateurs ne réservent parmi les grands végétaux que l’arbre à beurre et le nédé qui sont très-répandus et de la plus grande utilité. Je n’ai pas vu comme dans le Fouta et le Buleya des arbres coupés à quatre ou cinq pieds de terre. Les Foulahs du Ouassoulo ont soin d’arracher le pied et ne laissent rien en terre qui puisse leur nuire. »

Ces Foulahs font peu de commerce ; et pour eux, infidèles, voyager à travers les villages musulmans, ce serait s’exposer infailliblement à y être retenus comme esclaves.

« J’ai cherché, dit M. Caillié, à découvrir s’ils ont une religion, s’ils adorent ou les fétiches, ou la lune, ou le soleil, ou les étoiles ; je ne les ai vus pratiquer aucun culte et je crois qu’ils vivent insouciants à ce sujet et ne s’occupent que très-peu de la divinité. »

Autant les Musulmans de Kankan sont propres, autant les Foulahs du Ouassoulo, si industrieux ! sont sales et dégoûtants. Leurs habits jaunes ou noirs ne sont jamais lavés. Le nez plein de tabac, la peau infectée de beurre rance, la figure tailladée et les dents limées, ils sont tous robustes et bien portants ; leur culture et leurs bestiaux fournissent abondamment à leur subsistance : la nourriture des esclaves des Mandingues leur suffit : la viande est, chez eux, réservée pour les jours de fête et le sel est de luxe. Les femmes fabriquent elles-mêmes leur vaisselle de terre, filent et tissent le coton. Elles mettent un genou en terre lorsqu’elles présentent quelque chose à leur mari. Les hommes portent comme les femmes des bracelets aux mains et aux pieds, des colliers de verre et des boucles d’oreille, tressent comme elles leurs cheveux enduits de beurre. Ce sont eux qui élèvent la volaille et donnent les premiers soins aux poulets. Des chiens gardent les habitations séparées de chaque famille.

Le 21 juillet, à deux heures de l’après-midi, Abdallahi rend visite au chef du Ouassoulo qu’il trouve couché dans sa case auprès de son chien (d’une espèce à oreilles longues, museau pointu, poil rouge). Ce chef, chez lequel M. Caillié remarque une théière en étain, un plat et plusieurs bols de cuivre qui lui paraissent d’origine portugaise, avait une très-grande boucle d’oreille en or à l’oreille gauche et point à la droite. Il use de tabac en poudre et à fumer comme ses sujets et est aussi malpropre qu’eux. Sa case est tapissée d’arcs, de flèches, de carquois, de lances, de deux selles pour ses chevaux et d’un grand chapeau de paille. Le même jour, il reçoit le voyageur dans son écurie, assis sur une peau de bœuf auprès d’un beau cheval. « Il nous fit asseoir à côté de lui et me donna quelques noix de colats. Il distribua devant nous à quelques-unes de ses femmes des ignames que l’on venait de récolter. » Ce chef qui n’est pas plus que ses sujets astreint aux restrictions du Coran, à beaucoup de femmes : chacune d’elles a sa case particulière, ce qui forme un petit village. — Ses sujets lui font souvent des cadeaux en bestiaux.

Nulle part, le voyageur ne reçoit plus de compliments et un plus cordial accueil[17]. « C’est un blanc, disent-ils en ouvrant de grands yeux, ah ! comme il est bien ! » La longueur de son nez étonne presque autant qu’elle réjouit. Tous les soirs, M. Caillié les voit allumer des poignées de paille, et contempler le blanc, demandant au guide si cette blancheur de peau est bien naturelle. Le parapluie du voyageur excite presque autant leur curiosité que sa personne. Ils ne peuvent concevoir comment on peut à volonté ouvrir et fermer cette machine : ceux qui l’ont vue courent avertir leurs voisins, et la case où loge le voyageur ne désemplit pas.

[17] Un chef de famille va même jusqu’à lui donner un mouton.

J’omets, comme vous pensez, les nombreuses rivières que nous avons à passer, le plus souvent à gué, quelquefois sur des ponts à moitié démolis ; quelquefois aussi dans des bateaux formés tout simplement de troncs d’arbre assemblés côte à côte avec des lianes ; à l’un de ces passages dans un bateau de ce genre qui faisait eau comme un panier, le guide d’Abdallahi, noir Mandingue d’une douceur et d’une piété bien rare entre ses pareils, Arafanba, chantait à haute voix les prières du Coran.

Le 27 juillet, nous arrivons à Sambatikila, village de noirs musulmans isolé au milieu de villages de noirs Bambaras, qui parlent Mandingue comme les Ouassoulos, et sont comme eux non pas sans superstition, mais sans culte : du reste, aussi sales. Le vieux chef musulman, habillé en Arabe, la tête couverte d’un turban à raies rouges et blanches, reçoit Abdallahi, couché dans sa cour, sous un petit hangar. « Il se mit sur son séant, dit M. Caillié, et me tendit la main avec les salutations d’usage. Après m’avoir touché, il se porta la main sur la poitrine et sur la figure, car il est très-religieux et plein de confiance dans la sainteté des Arabes. »

Mais la table de ce fervent islamiste était très-mal servie. Il avait interdit le marché sous prétexte qu’il dérangeait la prière. Ses fils s’informaient bien si le voyageur avait de l’eau chaude pour les ablutions, mais non s’il avait de quoi manger.

La famine menaçait ce malheureux pays ; on ne faisait plus qu’un repas par jour. Les noirs mandingues de Sambatikila, sous prétexte d’étudier le Coran, aiment mieux se passer de déjeuner que de travailler de leurs mains à la terre.

Malgré ce jeûne forcé, dont le voyageur eut en passant sa bonne part, ils étaient tous joyeux et ne manquaient jamais d’aller, tous les matins, chanter les louanges de Dieu et du Prophète. Le vieux chef lui-même avait bien soin de chanter de temps en temps.

Le prix courant d’un esclave est là de trente briques de sel (de dix pouces de long, trois de large et deux d’épaisseur) ; ou bien d’un baril de poudre, avec huit masses de verroterie marron-clair ; ou bien encore d’un fusil avec deux brasses de taffetas rose.

Chassé par la famine, M. Caillié se remet en route le 2 août, avec une plaie au pied gauche. Le vieux chef lui recommande instamment de ne pas l’oublier auprès des vénérables chéiks de la Mecque, et tire d’un vieux chiffon un petit bracelet d’argent qu’Abdallahi lui paie avec un morceau d’indienne de couleur, du papier et quelques grains de verre.

Un Foulah et trois Mandingues reconduisent le voyageur à demi-lieue de là : entre autres le bon et pieux Mandingue Arafanba, que nous laissons à Sambatikila.

Le 3 août, après un jour et demi de marche, par la pluie, au milieu de grandes herbes et de buissons ou bien dans les bourbiers de villages idolâtres, le voyageur arrive avec la fièvre et le frisson à un autre petit village de noirs musulmans, ombragé de bombax et de baobabs : à Timé. Une bonne vieille négresse lui offre l’hospitalité : Abdallahi s’endort à terre, sur une natte, auprès du feu.

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