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L'Afrique centrale française : $b Récit du voyage de la mission

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D. 12 ; A. 7 ; P. 18 ; V. 9 ; Ec. 4 1/2 | 34 | 6 1/2.

No 04-92. Coll. Mus. — Fort-Archambault : Chari-Lac Tchad (Chevalier-Decorse) Type.

Longueur : 240 + 60 = 300 millimètres.

Cette espèce vient se placer auprès de Labeo Lukulæ Boulenger et de L. parvus Boulenger, du bassin du Congo, qui possèdent aussi seulement 12 écailles autour du pédicule caudal. La forme tout à fait particulière de sa dorsale la rapproche de Labeo falcifer Boulenger.

Fig. 81. — Labeo Chariensis Pellegrin.

Siluridæ.

24. Eutropius Grenfelli Boulenger, 1900. — 1 spécimen, Kousri.

Espèce du Congo.

25. Schilbe mystus Linné, 1766. — 2 spécimens, Kousri.

Espèce du Nil, du Niger au Congo, des lacs Moero et Rukwa.

26. Clarotes laticeps Rüppell, 1829. — 1 spécimen, Kousri.

Espèce du Haut-Nil, du Nil blanc, du Bahr-el-Gebel.

27. Chrysichthys auratus I. Geoffroy, 1829. — 2 spécimens, Fort-Archambault.

Cette espèce à laquelle il faut ramener, semble-il, le C. macrops Günther est connue du Nil, du Niger et de la Côte de l’Or.

28. Synodontis schall Bloch Schneider, 1801. — 1 spécimen, Kousri. 4 spécimens jeunes, Fort-Archambault.

Du Nil, du Sénégal, des lacs Rodolphe et Stéphanie.

29. Synodontis membranaceus Geoffroy, 1809. — 2 spécimens, Kousri et Fort-Archambault.

Du Nil blanc, du Sénégal et du Niger.

30. Synodontis Courteti Pellegrin, 1906[276].

La hauteur du corps est contenue 4 fois 1/4 dans la longueur, celle de la tête 3 fois. Le museau très allongé, subacuminé, dilaté à la région buccale, fait le double de la région postoculaire de la tête. L’œil situé dans la seconde moitié de la tête est supère, son diamètre est contenu 5 fois 1/2 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/2 dans l’espace interorbitaire. La bouche est entourée de lèvres très développées, papilleuses. Les barbillons maxillaires simples, non membraneux, s’étendent seulement jusqu’à l’origine de la pectorale, les barbillons mandibulaires externes, avec 3 filaments simples, environ jusqu’au même point. Les barbillons mandibulaires internes avec 5 ou 6 filaments non ramifiés finissent à peu près sous le bord antérieur de l’œil. Les dents mandibulaires courtes, crochues sont au nombre de 15. La fente operculaire ne s’étend pas au-dessous de la base de la pectorale. Les plaques céphaliques sont presque complètement recouvertes par la peau pustuleuse. Le bouclier occipito-nuchal ne s’étend pas en arrière au delà de la base de l’épine de la dorsale. Le prolongement huméral peu élevé, non armé d’épines, se termine en arrière en pointe aiguë n’atteignant pas tout à fait aussi loin que le bouclier occipito-nuchal. La dorsale a 7 rayons branchus, son épine sans serratures antérieures fait la moitié de la tête. La base de l’adipeuse égale 2 fois la longueur de celle de la dorsale rayonnée. La distance qui sépare les deux nageoires est un peu inférieure à la base de la dorsale rayonnée. L’anale a 13 rayons dont 9 branchus[277]. L’épine de la pectorale est plus forte et plus longue que celle de la dorsale, avec une douzaine de dents réclinées au bord postérieur, environ le double au bord antérieur. La ventrale n’atteint pas tout à fait l’anale. La caudale est médiocrement fourchue.

La coloration est grisâtre avec de très nombreux petits points sur la tête, de plus grandes taches noires sur les nageoires et sur le ventre s’agrandissant encore sur le corps où elles atteignent les dimensions de l’œil et forment 4 ou 5 rangées longitudinales plus ou moins régulières.

D. I 7 ; A. III 9 ; P. 10 ; V. 7.

No 04-83. Coll. Mus. — Fort-Archambault : Mission Chari-Lac Tchad (Chevalier-Decorse) Type.

Longueur : 85 + 20 = 105 millimètres.

Fig. 82. — Synodontis Courteti Pellegrin.

Cette espèce que je dédie bien volontiers à M. Courtet, membre de la mission Chari-Lac Tchad, n’est représentée que par un petit spécimen, ce qui m’avait fait hésiter d’abord à la décrire. Elle est remarquable par la longueur de son museau qui la rapproche de Synodontis Vaillanti Boulenger[278] de Bangi sur le Haut Oubangui ; elle présente également des affinités avec S. longirostris Boulenger, de la rivière Yembe à Banzyville (Oubangui)[279], ces deux régions assez voisines comme l’on sait du bassin du Chari.

Ophiocephalidæ.

31. Ophiocephalus obscurus Günther, 1861. — 2 spécimens, Fort-Archambault.

Du Nil blanc, du Bahr-el-Jebel, de la Gambie au Congo.

Anabantidæ.

32. Anabas Weeksi Boulenger, 1896. — 2 spécimens, Fort-Archambault.

Espèce du Congo.

Cichlidæ.

33. Hemichromis fasciatus Peters, 1857. — 2 spécimens, Fort-Archambault.

Espèce de l’Ouest de l’Afrique, du Sénégal, du Niger, de l’Ogôoué et du Congo.

34. Hemichromis bimaculatus Gill, 1862. — 3 spécimens, Fort-Archambault.

Espèce s’étendant du Sahara et du Nil à toute l’Afrique occidentale jusqu’au Cap.

35. Tilapia nilotica Linné, 1766. — 3 spécimens, Fort-Achambault.

Espèce répandue en Syrie, dans le bassin du Nil, le lac Kivu, le Gallaland, le Soudan, le Sénégal, la Gambie, le Niger.

36. Tilapia Heudeloti A. Duméril, 1859. — 3 spécimens, Fort-Archambault.

Du Sénégal au Congo.

37. Tilapia Zillii Gervais, 1848. — 1 spécimen, Fort-Archambault.

Espèce de Palestine, d’Egypte, du Sahara et du Niger.

38. Tilapia melanopleura A. Duméril, 1859. — 3 spécimens, Fort-Archambault.

Du Sénégal au Congo et au Chiré.

Mastacembelidæ.

39. Mastacembelus Loennbergi Boulenger, 1898. — 5 spécimens, Fort-Archambault (Flaques du Ba-Kiré).

Du Niger et du Cameroun.

Tetrodontidæ.

40. Tetrodon fahaka, Hasselquist, 1757. — 1 spécimen, Fort-Archambault.

Espèce du Nil, du Sénégal et du Niger.

POISSONS DU BASSIN DU CONGO

Cyprinodontidæ.

41. Haplochilus Chevalieri Pellegrin, 1904[280].

La hauteur du corps est contenue 4 fois à 4 fois 1/2 dans la longueur sans la caudale, celle de la tête 3 fois 1/2. La tête est très aplatie au-dessus. La mâchoire inférieure est proéminente ; les dents de la série externe fines et aiguës sont plus volumineuses et assez espacées. Le diamètre de l’œil est égal ou un peu inférieur à la longueur du museau et est contenu 3 fois dans la longueur de la tête, 1 fois 1/2 dans l’espace interorbitaire. Il existe de grandes écailles sur la tête et sur l’opercule. Les écailles cycloïdes sont au nombre de 27 ou 28 en ligne longitudinale, de 8 en ligne transversale. La ligne latérale est représentée par une série de petits points. La dorsale à 7 ou 8 rayons commence au-dessus de l’antépénultième rayon de l’anale, 3 fois plus près de l’origine de la caudale que du bord antérieur de l’œil, au niveau de la 19e ou 20e écaille longitudinale. L’anale a 13 ou 14 rayons, les postérieurs égalant environ ceux de la dorsale. La pectorale atteint la ventrale et fait les 2/3 de la tête. La ventrale arrive à l’anale ou presque. Le pédicule caudal est au moins aussi haut que long. La caudale est en pointe, les rayons médians sont très prolongés et dépassent la longueur de la tête.

La coloration est des plus brillantes. Le dos est olivâtre, les côtés et le ventre sont jaunes. Une ligne foncée court sur le bas des flancs et du pédicule caudal. Chaque écaille sur les côtés porte un large point rouge carmin. Les nageoires sont jaunes ; la dorsale, l’anale et la caudale finement ponctuées de carmin. Les mâchoires sont bordées de carmin. Une ligne semicirculaire brune s’étend, à la face inférieure, d’un angle de la bouche à l’autre.

D. 7-8 ; A. 13-14 ; P. 14 ; V. 5 ; L. long. 27-28 ; L. transv. 8.

No 04-62. Coll. Mus. — 3 exemplaires. Brazzaville : Mission Chari-Lac Tchad (Chevalier-Decorse) Types.

Longueur totale : 48, 48, 47 mm.

Fig. 83. — Haplochilus Chevalieri Pellegrin.

Cette jolie espèce, que je dédie bien volontiers au Chef de la mission Chari-Tchad, se rapproche surtout d’Haplochilus singa Boulenger, espèce décrite[281] il y a quelques années d’après un exemplaire mâle des marais de Boma à l’embouchure du Congo. Elle s’en distingue surtout par la forme de sa caudale dont les rayons médians sont prolongés en pointe accentuée, tandis qu’au contraire cette nageoire est « échancrée, quelques-uns des rayons supérieurs et inférieurs étant prolongés », dans l’espèce de Boulenger.

H. Chevalieri présente aussi certains caractères communs avec H. cameronensis Boulenger[282] de la rivière Kribi, mais dans cette espèce la dorsale commence bien plus en avant.

42. Haplochilus Decorsei Pellegrin, 1904[283].

Fig. 84. — Haplochilus Decorsei Pellegrin.

La hauteur du corps est contenue 3 fois 2/3 à 4 fois dans la longueur, sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois 1/2. La tête est plate en dessus. La mâchoire inférieure est proéminente ; les dents coniques sont fines et aiguës. Le diamètre de l’œil est au moins égal à la longueur du museau et est contenu 1 fois 1/2 dans l’espace interorbitaire, près de 4 fois dans la longueur de la tête. Il y a de grandes écailles sur l’opercule. Les écailles cycloïdes, sont au nombre de 25 à 28 en ligne longitudinale, 11 ou 12 en ligne transversale. La dorsale à 8 ou 9 rayons commence au-dessus du milieu ou du début du 3e tiers de l’anale, 2 fois plus près de l’origine de la caudale que du bord antérieur de l’œil, au niveau de la 16e ou 17e écaille longitudinale. L’anale a 13 ou 14 rayons égalant environ ceux de la dorsale. La pectorale fait les 2/3 de la tête. Les ventrales petites n’atteignent pas l’anale. Le pédicule caudal est 1 fois 1/2 aussi long que haut. La caudale est arrondie, acuminée, les rayons médians plus ou moins prolongés en pointe égalant parfois la longueur de la tête.

La coloration est uniformément jaunâtre avec le bord de chaque écaille très foncé. Le ventre est clair. Une ligne sombre s’étend de la tête à l’origine de la dorsale. Chez les femelles, les nageoires sont grisâtres, la dorsale, l’anale et les ventrales avec de petits points carmins plus ou moins nombreux. Chez les mâles (?) quelques lignes longitudinales de petits points de même couleur se voient en outre sur les écailles de l’opercule et des flancs ; des points carmins existent aussi sur la caudale qui est finement bordée de carmin.

D. 8-9 ; A. 13-14 ; P. 15 ; V. 6 ; L. long. 25-28 ; L. transv. 11-12.

No 04-61. Coll. Mus. — 5 exemplaires, Bessou (Oubanghi) : Mission Chari-Lac Tchad (Chevalier-Decorse) Types.

Longueur totale : 40, 39, 29, 27, 24 millimètres.

Le plus grand spécimen est une femelle avec des œufs. Cette intéressante petite espèce que je me fais un plaisir de dédier à mon ami le Dr Decorse qui a recueilli avec tant de soin les riches matériaux ichtyologiques rapportés par la mission Chari-Tchad, est surtout voisine d’H. spilauchen A. Duméril du Gabon mais peut en être distinguée par sa mâchoire inférieure proéminente, son œil plus petit[284], sa coloration et surtout par ses écailles plus nombreuses en ligne transversale.

[260]Dr J. Pellegrin, Cyprinodontidés nouveaux du Congo et de l’Oubanghi (Bull. Mus. Paris, 1904, p. 221) ; — Poissons du Chari et du lac Tchad, récoltés par la mission Chevalier-Decorse (ibid., 1904, p. 309) ; — La Faune ichtyologique du lac Tchad et du Chari (C. R. 6e Congr. Zool. Berne, 1904, p. 605) ; — Les Poissons d’eau douce de l’Afrique tropicale française (Bull. Soc. Acclim., 1905, p. 209-225, avec une planche d’après les clichés communiqués par le Dr Decorse) ; — Les Poissons du lac Tchad (Rev. scient., 18 mai 1907, p. 614).

[261]A. Günther, An Introduction to the Study of Fishes (1880), p. 217.

[262]G. A. Boulenger, Les Poissons du Bassin du Congo (1901), p. v.

[263]G. A. Boulenger, Address to the zoological Section (Brit. Ass. Adv. Sc. South Africa, 1905, p. 14).

[264]Ch. Gravier, La Méduse du Tanganyika et du Victoria Nyanza ; sa dispersion en Afrique. (Bull., Mus. Paris, 1907, p. 218).

[265]F. Foureau, Documents scientifiques de la mission saharienne (1905), t. II. p. 1054.

[266]Ibid., p. 1048.

[267]G. A. Boulenger, Pr. Zool. Soc. Lond., August 1905, p. 151.

[268]Dr Decorse, Mission Chari-Lac-Tchad (1902-1904), Du Congo au lac Tchad (1906).

[269]Bull. Soc. Acclimat., 1905, pl. I (hors texte).

[270]Bull. Mus. Paris, 1904, p. 311.

[271]Loc. cit., p. 312.

[272]Pr. Zool. Soc., 1905, p. 151.

[273]Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 7, vol. XII, 1903, p. 359.

[274]Pr. Zool. Soc., 1905, p. 151.

[275]Bull. Mus. Hist. nat., 1904, p. 311.

[276]Bull. Mus. Paris, 1906, p. 473.

[277]Le dernier divisé en deux.

[278]Ann. Mag. Nat. Hist. (6), XX, 1897, p. 424.

[279]Dans la première de ces deux espèces le nombre des dents mandibulaires antérieures est de 8-9, dans la seconde de 24.

[280]Bull. Mus. Hist. nat., 1904, p. 222.

[281]Ann. Mus. Congo, Zool., I, p. 113, pl. XLVII, fig. 1 (1899).

[282]Ann. Mag. N. H., 7 (XII), 1903, p. 440.

[283]Bull. Mus. Hist. nat., 1904, p. 223.

[284]Sur les 3 exemplaires types, d’Auguste Duméril, mesurant respectivement 47, 37 et 36 millimètres, le diamètre de l’œil est contenu 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête.


LES MOLLUSQUES
TERRESTRES & FLUVIATILES

DE L’AFRIQUE CENTRALE FRANÇAISE

PAR

LOUIS GERMAIN

INTRODUCTION[285]

I

Les nombreux voyageurs de toutes les nations de l’Europe qui ont, depuis plus d’un siècle, parcouru le continent africain, ont rapporté des documents constituant, au point de vue faunique, un ensemble déjà considérable.

Les premiers explorateurs, mal outillés pour les recherches d’histoire naturelle, ne purent recueillir que peu de matériaux. Cependant, le capitaine Speke, d’abord en 1858, puis en 1861-1862, Samuel Baker en 1864, Hildebrandt en 1875-1878 firent parvenir en Europe quelques Mollusques qui, ajoutés à ceux récoltés plus tard par le Dr Schweinfurth, par Stanley et par Emin Pacha, donnèrent une première idée de la faune malacologique de l’Afrique équatoriale.

A partir de 1879 les expéditions se multiplient et se dirigent principalement vers la région des grands lacs. L’Anglais Thomson explore le Nyassa, sir Edward Coode Hore les rives du Tanganika, bientôt visitées par le Français Victor Giraud. Les nombreux missionnaires, établis sur les rives de ces lacs, expédient en Europe tous les échantillons d’histoire naturelle qu’ils réussissent à se procurer. Puis, deux grandes expéditions, commandées par J. S. Moore et subventionnées par la Société royale de géographie de Londres, explorent en grand le Tanganika et les lacs voisins. Enfin, un peu plus tard, le regretté E. Foà parcourt les mêmes régions et recueille les documents qui ont servi de base à l’important ouvrage, en ce moment sous presse, consacré à son voyage.

Entre temps les Anglais J. L. Bischof, Crawshay, F. Scott Elliot, etc... ; les Allemands Stuhlmann, Baumann, Neumann, etc... ; les Français V. Giraud, Soleillet, Bloyet, etc... ; exploraient l’Afrique orientale, entre la mer et la région des grands lacs.

Les bassins du Congo et du Sénégal recevaient également la visite de nombreux voyageurs parmi lesquels il convient de citer : S. de Brazza, Dupont, Dorr, etc...[286].

Tous ces efforts, en procurant d’importants matériaux d’études aux naturalistes, leur ont permis d’indiquer les principales caractéristiques de la faune malacologique des régions équatoriales de l’Afrique.

*
* *

Cependant, toute la région située entre le Bahr-el-Ghazal et le lac Tchad restait entièrement inexplorée. Il était réservé à de savants voyageurs français de rapporter les premiers documents fauniques recueillis dans ces vastes contrées.

En 1892, le colonel Monteil[287], parti de Saint-Louis, parvient à Kouka, explore le lac Tchad, parcourt le Sahara et aboutit à Tripoli.

Gentil[288] reconnaît, en 1899, l’embouchure du Chari.

La mission Foureau-Lamy quitte Sedrata le 23 octobre 1898, traverse tout le Sahara, débouche, le 10 janvier 1900, sur les bords de la rivière Komadougou-Yobé et campe le 20 un peu au delà d’Arégué, sur les rives mêmes du lac[289].

Enfin la mission conduite par M. A. Chevalier explore tout le bassin du Chari et les tributaires de cette importante rivière. On trouvera, dans le bel ouvrage écrit par le chef de la mission, le récit détaillé de cette expédition si riche en documents scientifiques.

Je n’aurai garde d’oublier ici les officiers qui, au cours de leurs travaux de reconnaissance, ont recueilli de précieux documents malacologiques. Je citerai M. le colonel Lenfant, MM. les lieutenants Lacoin, Hardelet et Moll qui ont levé les nombreux archipels du lac, tandis que M. le capitaine Duperthuis explorait le Kanem et atteignait Kologo, Bol et Kanassarom sur la rive orientale.

Enfin, en 1903, le lieutenant allemand Glauning recueillait, aux environs de Kouka, quelques Mollusques qui furent étudiés par le Dr E. von Martens[290].

II

La mission conduite par M. Aug. Chevalier est celle qui, au point de vue malacologique, a fourni les données les plus importantes[291]. Le nombre considérable de Mollusques recueillis dans des localités fort diverses notées avec une grande précision, constituent un ensemble suffisant pour que l’on puisse indiquer les principaux caractères fauniques des pays traversés[292].

§ 1.

Comparée à celle de l’Afrique orientale, la faune terrestre du territoire du Chari parait pauvre.

L’absence des Mollusques nus et des Helicarions, la rareté des Vitrines[293], la pauvreté des Helixarionidées représentées seulement par deux Thapsia et deux Trochonanina[294], contrastent avec les riches suites d’espèces signalées dans la région des grands lacs.

La famille des Ennéidées n’est représentée que par le seul Ennea Gravieri, bien que de nombreuses espèces appartenant aux genres Ennea, Enneastrum, Edentulina, Ptycotrema, Marconia, Streptaxis, etc..., doivent habiter ces contrées et, plus spécialement, les rives boisées du Gribingui et de l’Oubangui. Mais, généralement terrées à une profondeur assez grande, cachées sous les amas de feuilles mortes ou sous l’écorce des arbres, ces très petites Coquilles échappent facilement à la vue. Aussi est-il possible que la pauvreté relative de la faune terrestre du Chari ne soit qu’apparente et due à la difficulté de pénétrer l’habitat particulier des Mollusques qui y vivent.

La Mission n’a rapporté qu’un seul Mollusque du genre Helix. C’est un exemplaire de l’H. pomatia Linné, recueilli aux environs de Tombouctou, où il a certainement été introduit avec des marchandises européennes[295]. Le fait n’a donc qu’un intérêt médiocre. Je crois qu’il ne faut pas attacher beaucoup plus d’importance à la découverte, aux environs de Faguibine, de nombreuses coquilles marines appartenant aux genres Marginella et Columbella dont voici la nomenclature :

Marginella marginata Born[296]. C.C.C. 60 exemplaires.
 —  pyrum Gronovius[297]. Rare. 2
 —  cingulata Dillwyn[298]. 3
Columbella rustica Linné[299] 4

On voit tout d’abord que, seule, la Marginella marginata est abondante. Les autres coquilles sont rares et lui ressemblent assez pour être confondues avec elle par une personne étrangère à l’histoire naturelle. Comme, d’autre part, ces Mollusques sont très communs sur les côtes du Sénégal[300], je crois qu’ils ont été apportés à Faguibine par les indigènes de la côte pour faire des échanges avec les habitants de la région du Tchad[301]. Ces Marginelles auraient ainsi servi de monnaie à la façon de certaines espèces de Cypræa[302].

Les Cyclostomidées, toujours rares dans les contrées équatoriales de l’Afrique, ne paraissent pas habiter les contrées parcourues par la Mission.

Les Subulina, Opeas, Pseudopeas, etc... sont également rares, mais, comme pour les Ennea, cette apparente pauvreté tient à une connaissance insuffisante du modus vivendi de ces animaux[303].

Enfin les Achatinidæ se font remarquer par l’abondance des Limicolaria de grande taille et la rareté des Achatines vraies. Le tableau suivant précise, pour cette famille[304], les rapports de la faune du Chari avec celle des régions avoisinantes :

Bassin du Chari Région du lac Tchad Région des grands lacs et Afrique orientale
Limicolaria rectistrigata Smith Limicolaria rectistrigata Smith Limicolaria rectistrigata Smith
 —  Martensi Smith
 —  connectens Mart.  —  connectens M.  —  connectens Mart.
 —  turris Pfeiff.  —  turris Pfeiffer.  —  turris Pf.
 —   —  var.
 —  Duperthuisi Germ.
 —  turriformis Mart.  —  turriformis Mart.  —  turriformis Martens
Achatina marginata Swainson. Achatina marginata Sw.
Achatina Schweinfurthi Pf. var. Foureaui Germ.  —  Schweinfurthi Pfeiffer.
 —  Weynsi Dautz. var. Duperthuisi Germ.

On voit que l’analogie est presque complète et que la faune du territoire du Chari ne diffère pas de celle des autres régions de l’Afrique équatoriale.

§ 2.

La faune fluviatile semble beaucoup plus riche que la faune terrestre. Les Limnées, mais surtout les Planorbes et les Physes[305], sont extrêmement abondants aussi bien dans le lac Tchad que dans le Chari et ses tributaires.

Les Cleopatra, les Bythinies, les Ampullaires et les Lanistes, partout très répandus, sont assez variés en espèces. Par contre, je n’ai eu à signaler jusqu’ici que le seul Melania tuberculata, espèce cosmopolite fort abondante dans presque toute l’Afrique équatoriale[306].

Les Acéphales sont particulièrement répandus. Les Spatha surtout, très nombreux en espèces, doivent vivre en colonies fort populeuses dans tous les cours d’eau ; les Mutela, les Mutelina et les Unio, bien que plus rares, sont néanmoins assez variés ; enfin les Æthéries forment, en certains endroits du Chari, des bancs épais, largement exploités par les indigènes pour la fabrication de la chaux.

Comparée à celle du Nil, la faune fluviatile du Chari présente de grandes analogies, mises en évidence par le tableau suivant[307] :

Bassin du Chari. Bassin du Nil.
Limnæa humerosa Martens.
 —  undussumæ Martens. Limnæa africana Ruppell.
Physa (Pyrgophysa) Forskali Ehr. Physa (Pyrg.) Forskali Ehr.
 —  (—) Dunkeri Germ.  —  (—) Dunkeri Germ.
Planorbis sudanicus Martens. Planorbis sudanicus Martens.
 —  adowensis Bourg.  —  adowensis Bourg.
 —  Bridouxi Bourg.  —  Bridouxi Bourg.
Vivipara unicolor Oliv. Vivipara unicolor Oliv.
Cleopatra cyclostomoides Küst. Cleopatra cyclostomoides Küst.
 —  bulimoides Oliv.  —  bulimoides Oliv.
 —  mweruensis Smith.
Bythinia (Gabbia) Neumanni Mart.
 —  (—) Martreti Germ.
Ampullaria speciosa Phil. Ampullaria speciosa Phil.
 —  Wernei Phil.  —  Wernei Phil.
 —  Chevalieri Germain.
 —  ovata Oliv.  —  ovata Oliv.
Ampullaria gradata Smith.
 —  Rucheti Billotte.
 —  chariensis Germain.
Ampullaria lucida Parreys.
 —  Reymondi Bourg.
Lanistes procerus Mart.
 —  ovum Peters.
 —  ellipticus Mart.
 —  gribinguiensis Germain.
Lanistes boltenianus Chemnitz.
Melania tuberculata Mart. Melania tuberculata Martens.
Unio ægyptiaca de Féruss.
 —  Cailliaudi de Féruss.
Unio æquatoria Morel.
 —  Chivoti Germain.
 —  bangoranensis Germain.
 —  Lacoini Germain.
Ætheria elliptica Lam. Ætheria elliptica Lam.
Spatha rubens Lam. Spatha rubens Lam.
 —   —  var. Cailliaudi Martens.  —   —  var. Cailliaudi Martens.
 —   —  var. rotundata Martens.
 —   —  var. Chudeaui Germain.
 —   —  var. Wismani Mart.
Spatha rubens var. Lepsii, Jick.
Spatha chaiziana Rang.
 —  tawai Rang.
 —  Decorsei Germain.
 —  Bourguignati Ancey.  —  Bourguignati Ancey.
 —  cryptoradiata Putz.
 —  divaricata Mart.
Mutela angustata Sowerby. Mutela angustata Sow.
 —  Chevalieri Germain.
Mutelina rostrata Rang.
 —  complanata Jouss.
 —   —  var. curta Germ.
 —  Joubini Germain.
Corbicula Fischeri Germain. Corbicula consobrina Caill.
Eupera parasitica Parreys. Eupera parasitica Parreys.

Ce tableau montre combien la faune du Chari se rapproche de celle du Haut Nil. Non seulement les genres, mais un grand nombre d’espèces se retrouvent dans les deux régions. Quant aux Mollusques qui, jusqu’ici, semblent particuliers au Chari et à ses affluents ils constituent, pour la plupart, des espèces représentatives de celles du bassin du Nil.

Les analogies avec la faune du Congo ne sont pas moins évidentes. On retrouve, dans les deux bassins, les mêmes espèces d’Ampullaria, de Lanistes, de Spatha, de Mutelina, etc., et si le genre Chelidonopsis n’a pas encore été signalé dans le Chari, il est probable que de nouvelles recherches l’y feront découvrir.

Enfin, un certain nombre d’espèces du Chari vivent également dans le Sénégal et le Gabon. Telles sont notamment :

Physa (Pyrgophysa) Dunkeri Germ. (= Ph. scalaris Dunk).

Vivipara unicolor Oliv.

Cleopatra bulimoides Oliv.

Melania tuberculata Müll.

Unio æquatoria Morelet.

Ætheria elliptica Lam.

Spatha rubens et ses variétés, Sp. tawai Rang, Sp. chaiziana Rang, Sp. Pfeifferi Bern.

Mutelina rostrata Rang, Mut. complanata Jousseaume, etc.

Les développements précédents permettent de conclure à l’existence, dans l’Afrique équatoriale, d’une seule grande province malacologique parfaitement homogène s’étendant du Nil au Sénégal. Nous allons voir que la faune du lac Tchad n’en diffère pas essentiellement.

III

Les Mollusques suivants sont, jusqu’ici, les seuls signalés dans le Tchad. Nous constaterons, qu’à l’exception de 4 espèces recueillies par le lieutenant allemand Glauning, toutes proviennent des recherches entreprises par les voyageurs français.

Liste des espèces. Voyageurs qui les ont découvertes.
Limnæa africana Ruppell. F. Foureau, 1900.
 —  exserta Martens[308]. Rohlfs, 1866 ; F. Foureau, 1900.
 —  Chudeaui Germain. R. Chudeau, 1905.
 —  tchadiensis Germain. Chevalier, 1902.
Physa (Isodora) trigona Martens. Chevalier, 1902 ; R. Chudeau, 1905.
 —   —  strigosa Martens. Chevalier, 1902 ; Lacoin, 1902.
 —   —  truncata Ferus. Chevalier, 1902.
 —   —  tchadiensis Germain. Chevalier, 1902 ; Lacoin, 1902 ; R. Chudeau, 1905.
 —   —  Vaneyi Germain. Chevalier, 1902.
 —   —  Joubini Germain. R. Chudeau, 1905.
 —   —  Rohlfsi Clessin. Rohlfs, 1866.
 —   —  Randabeli Bourg. F. Foureau, 1900.
Physa (Pyrgophysa) Dautzenbergi Germ. Chevalier, 1902 ; R. Chudeau, 1905.
Physopsis Martensi Germain. Chevalier, 1902.
Planorbis sudanicus Martens. F. Foureau, 1900 ; Chevalier, 1900 ; Lacoin, 1902 ; R. Chudeau, 1905.
 —  tetragonostoma Germain. Chevalier, 1902.
 —  adowensis Bourguignat. F. Foureau, 1900.
 —  Bridouxi Bourguignat. F. Foureau, 1900 ; Chevalier, 1902 ; R. Chudeau, 1905.
 —  Chudeaui Germain. R. Chudeau, 1905.
Planorbula thadiensis Germain. F. Foureau, 1900 ; Chevalier, 1902 ; Lacoin, 1902 ; R. Chudeau, 1905.
Segmentina Chevalieri Germain. Chevalier, 1902.
Vivipara unicolor Olivier. F. Foureau, 1900 ; Chevalier, 1902 ; Lenfant, Lacoin, Moll ; R. Chudeau, 1905.
 —   —  var. Lenfanti Germ. Chevalier, Lacoin, Lenfant.
 —  gracilior Martens. Glauning, 1903.
Cleopatra cyclostomoïdes Küster. Lenfant, Lacoin.
 —   —  var. tchadiensis Germ. Chevalier.
Bythinia Neumanni Martens. Chevalier, Lenfant ; R. Chudeau.
 —  neothaumæformis Germ. Chevalier.
Ampullaria speciosa Philippi. Lacoin ; Moll ; Duperthuis.
 —  chariensis Germain. Chevalier ; Duperthuis.
 —  Rucheti Billotte. Chevalier.
 —  gradata Smith. Chevalier.
Lanistes Vignoni Bourguignat. F. Foureau.
Melania tuberculata Müller. F. Foureau, Chevalier, Lenfant, Lacoin, Duperthuis, Hardelet, Moll, Rohlfs, R. Chudeau.
Unio mutelæformis Germain. Chevalier, Lacoin.
 —  Lacoini Germain. Chevalier, Lacoin.
 —  Unio (Grandidieria) tsadianus Martens. Glauning.
Mutela angustata, Sow. var. ponderosa Germain. Lacoin, Hardelet, Moll, R. Chudeau.
Mutelina rostrata Rang. Lacoin, Moll, Glauning.
Cameronia tchadiensis Germain. Moll.
 —  Hardeleti Germain. Hardelet.
 —   —  var. Molli Germ. Hardelet.
Corbicula Lacoini Germain. Chevalier, Lenfant, Lacoin, R. Chudeau.
 —  tsadiana Martens. Glauning.
Eupera parasitica Parreys. Chevalier.

Le premier caractère important de cette faune est sa pauvreté relative en Acéphales[309] : les Unionidæ sont peu nombreux et les Spatha entièrement absents. Par contre, les genres Physa, Planorbis, Bythinia et Cleopatra sont représentés par de riches suites d’espèces qui vivent, en colonies populeuses, dans les régions peu profondes du lac. Les Vivipares, qui toutes se rattachent au V. unicolor du Nil, paraissent également fort communes.

L’analogie presque complète de cette faune avec celle du Nil en est le second caractère important. J’ai déjà signalé ce fait[310] qui se retrouve dans la faune ichthyologique du lac, ainsi que l’a montré M. le Dr Pellegrin[311].

Comparée à celle des autres grands lacs du centre africain, la faune du Tchad n’en diffère pas autant qu’on pourrait le croire. On observe même, entre le Tchad et le Tanganika, de curieux points de contact. C’est ainsi que Martens a constaté la présence d’un Grandidieria[312], dans le Tchad et que j’y ai moi-même signalé une petite série d’espèces de Pliodon appartenant tous à la section Cameronia si répandue dans les eaux du Tanganika.

Aucune espèce dite thalassoïde n’a été jusqu’ici recueillie dans le Tchad, bien que ces coquilles ne soient pas, comme on l’a cru longtemps, spéciales au Tanganika. Moore[313] a, en effet, observé que tous les lacs voisins du Tanganika possèdent la même faune que lui et les eaux du Nyassa nourrissent, non seulement des Viviparidæ et des Melanidæ à faciès thalassoïde, mais encore des Méduses[314].

Les Gastéropodes du Tchad et du Tanganika ont du reste les plus grandes affinités, ainsi que l’indique le tableau comparatif suivant :

Lac Tchad. Lac Tanganika.
Limnæa africana Ruppel. Limnæa africana Ruppell.
 —  exserta Martens.  —  exserta Martens.
 —  Debaizei Bourguignat.
 —  Lavigeriei Bourguignat.
 —  alexandrina Bourguignat.
 —  Jouberti Bourguignat.
 —  Laurenti Bourguignat.
 —  Chudeaui Germain.
 —  tchadiensis Germain.
Physa trigona Martens.
 —  strigosa Martens.
 —  tchadiensis Germain.
 —  Joubini Germain.
 —  Randabeli Bourguignat. Physa Randabeli Bourguignat.
 —  Coulboisi Bourguignat.
Planorbis sudanicus Martens. Planorbis sudanicus Martens.
 —  tetragonostoma Germain.
 —  tanganikanus Bourguignat.
 —  adowensis Bourguignat.  —  adowensis Bourguignat.
 —  Bridouxi Bourguignat.  —  Bridouxi Bourguignat.
 —  Lavigeriei Bourguignat.
Planorbis Chudeaui Germain.
Planorbula tchadiensis Germain. Planorbula tanganika Bourguignat.
Vivipara unicolor Olivier. Vivipara unicolor Olivier[315].
Ampullaria speciosa Phil.
 —  Rucheti Bill.
 —  chariensis Germain. Ampullaria ovata Olivier.
 —  Bridouxi Bourguignat.

Cette remarquable analogie se retrouve dans la faune des autres lacs africains[316] : Mweru, Kivu, Albert-Nyanza, Edouard-Nyanza, Victoria-Nyanza, Rodolphe, etc., ainsi que je l’ai montré dans un récent travail[317].

*
* *

Ce mémoire est la mise en œuvre des riches matériaux recueillis par M. A. Chevalier et les membres de sa mission : MM. Courtet, Decorse et Martret. Afin de le rendre aussi complet que possible et d’éviter aux géographes qui le liront des recherches parfois longues, j’y ai joint les résultats obtenus par les autres voyageurs et qui se trouvent, pour la plupart, disséminés dans un certain nombre de mes publications. Mais, pour ne pas prêter à confusion, ces additions sont placées à la fin de chaque genre où elles forment un chapitre spécial. Les figures ont été aussi multipliées que possible ; j’aurais voulu tout représenter ; malheureusement une telle iconographie eût entraîné des frais incompatibles avec le cadre de cette publication.

Enfin j’ai fait suivre le tout d’un index bibliographique assez étendu pour qu’il soit de quelque utilité.

Il me reste à adresser mes remerciements les plus sincères à M. A. Chevalier qui a bien voulu me confier l’étude des Mollusques de sa mission ; à M. le Dr Louis Joubin, professeur au Muséum d’histoire naturelle, dans le laboratoire duquel ce travail a été mené à bonne fin ; à M. Ph. Dautzenberg, qui m’a largement permis de consulter ses riches collections ; enfin à M. Courtet qui, en l’absence de M. A. Chevalier, parti de nouveau en mission, a pris la direction de cette publication.

GASTÉROPODES PULMONÉS

Famille des HELIXARIONIDÆ
Genre Thapsia Albers[318].

Thapsia insimulans Smith.

1899. Thapsia insimulans Smith, Proceed. zoolog. society London (13 avril), p. 583, pl. XXXIII, fig. 16-18.

Coquille petite, déprimée, orbiculaire, étroitement perforée ; spire peu haute (sommet obtus), légèrement conique, composée de 5 tours assez convexes, à croissance lente et régulière ; dernier tour médiocre plus convexe dessous que dessus, nettement subanguleux à sa naissance, sutures bien indiquées ; ouverture oblique, semi-lunaire, plus haute que large, bord columellaire légèrement réfléchi sur l’ombilic ; péristome mince, fragile ; bords aperturaux réunis par une callosité blanche, médiocrement accentuée.

Diamètre maximum : 5 millimètres ; diamètre minimum : 4 1/2 millimètres ; hauteur : 2 3/4-3 millimètres.

Test mince, fragile, d’un corné jaunâtre ou ambré assez brillant, finement et irrégulièrement strié.

Cercle de Krébedjé [Dr Decorse, octobre 1902], 3 échantillons.

Téte, 28 décembre 1902, 1 exemplaire jeune.

J’ai donné la description des exemplaires recueillis par la Mission parce qu’ils diffèrent légèrement du type décrit et figuré par Smith. Le dernier tour notamment, parfaitement arrondi dans le type insimulans, est, ici, nettement subanguleux à sa naissance ; en outre, l’ouverture est plus étroite ; mais comme le test et les dimensions sont identiques et que les autres caractères concordent, je crois qu’il est fort difficile de séparer la forme recueillie par le Dr Decorse de celle figurée par Smith.

Thapsia nyikana Smith.

1899. Thapsia nyikana Smith, Proceed. zoolog. soc. London, 13 avril 1899, p. 584, pl. XXXIII, fig. 24-25.

Le type de cette espèce n’a pas été trouvé par M. A. Chevalier qui a seulement recueilli la variété suivante :

Variété Courteti Germain nov. var.[319].

Coquille déprimée, orbiculaire, étroitement ombiliquée, spire brièvement conique (sommet obtus), composée de 5 tours convexes, légèrement étagés, à croissance régulière assez rapide ; dernier tour relativement médiocre, légèrement comprimé à sa naissance, très légèrement subcaréné, bien plus convexe dessous que dessus ; sutures peu profondes, ouverture très oblique, semi-lunaire, obtusément subanguleuse vers le milieu du bord externe ; péristome mince, fragile, légèrement réfléchi sur l’ombilic.

Diamètre maximum : 12 millimètres ; diamètre minimum : 10 1/2 millimètres ; hauteur maximum : 7 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 5 1/4 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 5 3/4 millimètres.

Test mince, fragile, presque transparent, d’un corné légèrement ambré, plus pâle dessous que dessus ; stries fines, irrégulières, onduleuses, un peu obliques, beaucoup plus fines dessous que dessus.

Cette variété, qui est avec le Thapsia nyikana la plus grande coquille du genre, diffère de cette dernière :

Par sa spire notablement moins haute bien que ses tours soient sensiblement plus convexes et assez nettement étagés ; par son dernier tour proportionnellement plus développé, présentant, en dessus, une convexité beaucoup plus grande ; par son ouverture encore plus oblique ; enfin par son test encore plus finement strié.

Téte, 28 décembre 1902.

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Le genre Thapsia renferme des espèces ressemblant beaucoup aux Hyalinia de la faune européenne appartenant à la série de l’Hyalinia cellaria Müller. Ce sont des coquilles particulièrement répandues dans les régions côtières, aussi bien sur la côte orientale (Abyssinie, Choa, Zanguebar, etc.), que sur la côte occidentale (Sénégal, Guinée, Gabon et îles voisines de ces régions). Les deux espèces précédemment décrites sont, jusqu’ici, les seules qui aient été signalées aussi loin à l’intérieur du continent. Le Dr Ed. A. Smith a également décrit et figuré quelques Thapsies de l’Afrique centrale ; elles proviennent toutes des montagnes qui s’étendent au N.-O. du lac Nyanza, c’est-à-dire d’une région relativement éloignée de celle dont nous étudions en ce moment la faune. Ces Thapsies, qui vivent à des altitudes variant entre 5.000 et 7.000 pieds (1.500 à 2.200 mètres), sont les Thapsia mixta Smith, Th. masukuensis Smith, Th. simulata Smith et Th. decepta Smith, dont on trouvera les descriptions, accompagnées de très exactes figurations, dans le travail du savant malacologiste anglais[320].

Genre Trochonanina Mousson[321].

Trochonanina Adansoniæ Morelet.

1848 Helix Adansoniæ Morelet, Revue zoolog., p. 351.

1858 Helix Adansoniæ Morelet, Séries conchyliolog., I, p. 13, pl. I, fig. 4.

1878 Conulus Adansoniæ Pfeiffer, Nomenclat., p. 74.

1886 Nanina (Trochozonites) Adansoniæ Pilsbry, in Tryon, Manual of Conchology, 2e série, Pulmon., II, p. 52, pl. XXIV, fig. 3.

1889 Trochonanina Adansoniæ Bourguignat, Mollusques Afrique équator., p. 16.

1896 Trochozonites Adansoniæ d’Ailly, Mollusques terr. eau douce Kaméroun, p. 46.

M. le Dr Decorse a recueilli, à Téte, un seul exemplaire de cette espèce. Cet échantillon ne diffère du type, tel qu’il a été figuré par Morelet, que par sa forme un peu moins élevée et ses sutures un peu plus profondes séparant des tours notablement plus convexes. La taille est la même ainsi que la forme de l’ouverture et la sculpture du test qui est représentée par des stries obliques, un peu onduleuses, bien apparentes et paraissant assez profondément sculptées. L’ombilic est étroit, un peu évasé, partiellement recouvert par le péristome qui est réfléchi triangulairement.

Il est particulièrement intéressant de retrouver cette espèce, avec seulement quelques modifications secondaires, aussi loin à l’intérieur du continent, alors que Morelet la signale « au Gabon, où elle est peu commune, sur le tronc d’un Baobab ».

Trochonanina mesogæa Martens.

1895 Trochonanina mesogæa Martens, Nachrichts. deut. Malakoz. Gesell., p. 178, no 10.

1898 Trochonanina mesogæa Martens, Beschalte Weichth. Ost. Afrik., p. 50, taf. III, fig. 15.

Coquille ombiliquée, trochiforme-déprimée ; spire conique composée de 6 tours convexes à croissance lente et assez régulière séparés par des sutures bien marquées ; dernier tour médiocre, un peu plus convexe dessous que dessus, possédant une carène médiane blanche très accusée ; ouverture oblique, semi-lunaire, péristome simple et aigu, bord columellaire réfléchi triangulairement sur l’ombilic.

Diamètre : 19-20 millimètres, hauteur 11-12 millimètres.

Test assez solide, corné fauve, plus brillant dessous que dessus ; stries irrégulièrement et obliquement disposées, plus accentuées dessus que dessous.

Ndellé. Sous l’écorce des arbres, 4 janvier 1903, 6 échantillons.

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* *

Le genre Trochonanina a été créé, par Mousson, aux dépens des Trochomorpha, pour des espèces coniques, nettement carénées, toujours plus striées dessus que dessous, et à péristome réfléchi triangulairement sur l’ombilic. Les Trochonanines sont surtout des espèces côtières qui paraissent particulièrement abondantes dans les régions orientales et, plus spécialement, au Mozambique et dans l’Afrique orientale allemande. Les espèces jusqu’ici signalées dans le centre du continent sont très peu nombreuses.

Trochonanina permanens Smith[322]. Coquille déprimée, étroitement ombiliquée ; spire brièvement conique, composée de 6 1/2 tours à croissance lente et régulière ; dernier tour orné d’une carène saillante, chez les jeunes, émoussée chez les individus adultes, beaucoup plus bombé dessous que dessus ; ouverture oblique, semi-lunaire. Diamètre maximum : 21 millimètres, hauteur : 12 millimètres. Le test est d’un brun pâle orné de zonules un peu plus sombres dirigées dans le même sens que les stries d’accroissement. Les deux premiers tours de spire présentent une striation spirale caractéristique.

Cette espèce a été recueillie dans l’Uganda par M. William Doherty (septembre 1900-avril 1901).

Trochonanina mesogæ von Martens var. nseudweensis Dupuy et Putzeys[323]. Cette variété se distingue du type tel que je l’ai décrit précédemment :

Par ses tours un peu plus bombés ; par sa carène plus saillante ; par son ombilic un peu moins ouvert ; enfin par ses stries un peu moins régulières.

M. le lieutenant Dupuis a constaté que cette coquille vivait abondamment dans les régions boisées du Lualaba, ainsi que sur les rives du Haut-Congo, entre Stanley-Falls et Kasongo.

Trochonanina percostulatus Dupuis et Putzeys[324]. Coquille subglobuleuse-conoïde ; spire conique, composée de 6-7 tours convexes à croissance lente et régulière ; dernier tour médiocre, nettement caréné ; sutures profondes ; ouverture oblique, subarrondie, bords marginaux réunis par une faible callosité. Hauteur : 5 millimètres. Test peu solide, d’un fauve-corné, régulièrement et obliquement costulé.

Cette espèce se rapproche surtout du Trochonanina Adansoniæ, mais s’en distingue : par ses tours plus convexes, par ses sutures plus profondes surmontées d’une petite carène ; par sa spire plus étagée, enfin par son ombilic plus grand. Elle habite les environs de Nseudwe, sur les bords du Lualaba[325].

Famille des ENNEIDAE
Genre Ennea H. et A. Adams.[326]

Ennea Gravieri Germain[327] nov. sp.
PLANCHE V, fig. 1.

1907 Ennea Gravieri Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, no 1, p. 65.

Coquille subcylindrique, à peine ovalaire ; spire composée de 6 tours médiocrement convexes (les 3 premiers tours étant les plus convexes) ; dernier tour relativement peu développé, subcylindrique ; sutures assez profondes, nettement marginées ; sommet très obtus ; ouverture peu oblique, subquadrangulaire, dépourvue de denticulations ; péristome encrassé et légèrement réfléchi ; bord columellaire nettement réfléchi sur l’ombilic qui est relativement large, entouré d’une angulosité assez émoussée.

Longueur : 6 millimètres, largeur max. : 2 1/2 millimètres.

Test assez solide, blanc jaunâtre très clair, orné de flammules blanches obliques, un peu onduleuses et parallèles aux stries qui sont fines, sauf aux environs de l’ombilic où elles sont irrégulières et relativement fortes.

Cette espèce se rapproche de l’Ennea latula découvert par le Dr Stuhlmann, à Butumbi, au S. du lac Albert-Edouard, et décrit par le Dr von Martens[328]. On l’en séparera :

Par sa taille beaucoup plus petite (l’E. latula mesure 13-15 millimètres de hauteur pour 9 millimètres de diamètre maximum) ; par sa forme plus cylindrique et plus élancée ; par ses tours plus convexes et, par suite, séparés par des sutures plus profondes ; par son dernier tour proportionnellement plus développé ; enfin par son ombilic beaucoup plus large.

Cercle de Krébedjé, octobre 1902 [Dr Decorse].

*
* *

Bien que la Mission n’ait recueilli qu’une seule espèce du genre, les Ennea sont des coquilles fort abondantes en Afrique, surtout dans les régions côtières. On en connaît également d’assez nombreuses dans le bassin des grands Lacs[329] et dans le Haut-Congo[330]. Il en est de même des Mollusques de la famille des Streptaxidæ[331], inconnus jusqu’ici dans la région du Chari bien qu’un certain nombre de Streptaxis habitent l’Afrique équatoriale et plus spécialement le Bassin du Congo[332]. Comme les Ennea, ces espèces vivent dans la grande forêt équatoriale où on les rencontre soit à terre, sous les détritus de feuilles mortes, soit sous l’écorce des grands arbres.

Il est à présumer que de nouvelles recherches feront découvrir de nombreuses espèces d’Ennea et de Streptaxis dans les pays parcourus par la Mission et, principalement, le long des cours d’eau qui, comme l’Oubangui, sont bordés d’une épaisse végétation.

Famille des ACHATINIDÆ
Genre Limicolaria Schumacher[333]

Limicolaria rectistrigata Smith.

1880 Achatina (Limicolaria) rectistrigata Smith, Proceed. zoolog. society London, p. 346, pl. XXXI, fig. 2 (seulement).

1881 Limicolaria rectistrigata Crosse, Journal de Conchyliologie, XXIX, p. 138 et p. 297.

1885 Limicolaria rectistrigata Grandidier, Bullet. soc. malacolog. France, II [juillet 1885], p. 162.

1885 Limicolaria rectistrigata Bourguignat, Mollusques Giraud Tanganika [août 1885], p. 28.

1889 Limicolaria rectistrigata Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 103.

1898 Limicolaria rectistrigata Martens, Beschalte Weichth. Ost. Afrikas, p. 110.

1904 Limicolaria rectistrigata Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchology, 2e série, Pulmonata, XVI, p. 292, no 33, pl. XXXIII, fig. 27, 28, 31.

1905-1906 Limicolaria rectistrigata Germain, Bullet. muséum hist. natur. Paris, XI, no 4, p. 249, et p. 255 ; XII (1906), no 3, p. 167.

Bourguignat et Grandidier ont séparé, de l’espèce de Smith, deux autres coquilles sous les noms de Limicolaria Bridouxi[334] et Limicolaria Burtoni[334]. La première, qui serait l’espèce figurée par Smith[335] dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres comme une variété de son Limicolaria rectistrigata ne saurait se distinguer autrement du type, ainsi que je l’ai montré en étudiant les riches matériaux rapportés du lac Tchad par M. le lieutenant L. Lacoin[336]. Quant au Limicolaria Burtoni[337], il paraît en effet assez distinct du type rectistrigata dont il se sépare : par sa forme générale moins élancée, relativement très ventrue inférieurement ; par son dernier tour plus arrondi et par son ouverture moins nettement ovalaire. De nouveaux matériaux seraient nécessaires pour décider de la valeur de cette coquille que je considère, actuellement, comme une mutation ventricosa du Limicolaria rectistrigata.

Le Limicolaria rectistrigata est une espèce polymorphe. La spire qui, normalement, possède 8 tours à croissance lente et très régulière, s’allonge plus ou moins, donnant parfois à la coquille une apparence très élancée. D’ailleurs, dans beaucoup des exemplaires recueillis sur les bords du Tchad, il y a tendance très nette à l’élongation. L’épiderme est brillant, orné, sur un fond corné pâle, de flammules rougeâtres devenant jaunes après la mort de l’animal.

Dimensions Longueur Largeur
maximum
Hauteur de
l’ouverture
Diamètre de
l’ouverture
Échantillon a) 43 mill. 17 mill. 16 mill. 8 mill.
 —  b) 44  —  17  —  16  —  8 1/4  — [338]
 —  c) 40  —  16  —  16  —  8  — 
 —  d) 42 1/2  —  16  —  17  —  8 1/2  — 
 —  e) 38  —  16  —  15  —  7  — 

Découverte sur les bords du lac Tanganika où cette espèce serait abondante, elle paraît encore plus commune dans le bassin du Tchad où elle semble particulièrement répandue dans les archipels qui couvrent une partie de la région Ouest du lac.

Lac Tchad, archipel Kouri [octobre 1903] ; 10 exemplaires.

Limicolaria Charbonnieri Bourguignat.

1889 Limicolaria Charbonnieri Bourguignat, Mollusques Afrique équator. (mars 1889) ; p. 102 et p. 104, pl. VI, fig. 7-8.

1898 Limicolaria Charbonnieri Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrikas, p. 112, taf. V, fig. 2.

1904 Limicolaria Charbonnieri Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchology, 2e série, Pulmonata, XVI, p. 293, no 65, pl. XXXI, fig. 1-2-3 [Copie des fig. de Bourguignat].

1905-1906 Limicolaria Charbonnieri Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XI, no 4, p. 225 ; et XII, no 3, p. 167.

Un seul échantillon conforme à la figuration donnée par von Martens. Il a été recueilli sur la terre humide, en juin 1903, entre le lac Iro et le pays de Corbol (territoire du Chari).

Limicolaria centralis Germain.

1904 Limicolaria centralis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, X, no 7, p. 466.

Coquille de grande taille, assez étroitement perforée, glandiniforme ; spire allongée, conique, composée de neuf tours très peu convexes, à profil presque plan, séparés par des sutures peu profondes quoique très nettement indiquées ; sommet très obtus ; dernier tour grand, médiocrement convexe, formant les 64/100 de la hauteur totale de la coquille ; ouverture très peu oblique, très anguleuse en haut, bien arrondie en bas, largement convexe extérieurement ; péristome droit et aigu ; bord columellaire à peine arqué, un peu oblique, réfléchi sur l’ombilic ; bords marginaux réunis par une très faible callosité blanche.

Longueur : 79 millimètres ; largeur maximum : 33 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 37 millimètres ; largeur de l’ouverture : 18 millimètres.

Fig. 85. — Limicolaria centralis Germain. Réduit de 1/3.

Test médiocrement épais, solide, orné de stries très fines et très peu onduleuses, légèrement obliques, régulières, à peine plus saillantes aux environs de l’ouverture, coupées de quelques rares stries spirales fort peu visibles et très espacées. Couleur d’un jaune paille clair, uniforme du côté de l’ouverture, marqué, du côté opposé, de quelques rares flammules légèrement plus sombres que le reste de la coquille.

Ce nouveau Limicolaria se distingue du L. turriformis Martens :

Par sa forme relativement moins haute pour une égale largeur maximum ; par sa spire à tours moins nombreux et à croissance plus rapide ; par son dernier tour relativement beaucoup plus grand puisqu’il atteint les 64/100 de la hauteur totale alors qu’il n’en est que les 57/100 chez le L. turriformis ; par ses sutures moins profondes ; par son ouverture relativement plus grande (elle atteint 37 millimètres pour une coquille de 74 millimètres de hauteur ; un L. turriformis possédant la même ouverture aurait 92 millimètres de hauteur) ; par sa columelle plus fortement plissée ; etc...

Le Soudan français, à travers la boucle du Niger (Mission du général de Trentinian, 1898), 2 exemplaires.

Limicolaria Kambeul Adanson.

1757 Le Kambeul Adanson, Hist. natur. Sénégal, Coquillages, p. 14, pl. I, fig. 1.

1791 Bulimus Kambeul Bruguière, Encyclop. méthod., Vers, I, p. 322, no 40.

1819 Bulimus Kambeul de Lamarck, Anim. sans vertèbres, VI, p. 121, no 15.

1820 Bulimus Kambeul de Férussac et Deshayes, Hist. natur. Mollusques terr. fluv., II, p. 109, pl. 141A, fig. 1-2 (seulement).

1838 Bulimus Kambeul de Lamarck, Anim. sans vertèbres, édition IIe par Deshayes, VIII, p. 227, no 15 (excl. synony.).

1848 Bulimus Adansoni Pfeiffer, Monogr. Heliceorum vivent., II, p. 179 (excl. synony. Cailliaud, etc.).

1886 Limicolaria Kambeul Jousseaume, Bullet. soc. zoologique France, XI, p. 475 (à part, p. 5).

1890 Limicolaria Kambeul Dautzenberg, Mémoires soc. zoolog. France, III, p. 130.

1904 Limicolaria Kambeul Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchology, 2e série, Pulmonata, XVI, p. 251, no 7, pl. XXIV, fig. 4.

Parmi les assez nombreux échantillons de cette espèce recueillis au cours de la Mission Chari-Tchad, trois seulement sont adultes. Leur test est assez épais, très solide, d’un brun fauve maculé d’élégantes flammules jaunâtres.

Hauteur : 74-76 millimètres ; diamètre maximum : 36-38 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 35-38 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 20 millimètres[339]. Les échantillons jeunes ont, en moyenne, les dimensions suivantes : hauteur : 59 millimètres ; diamètre : 29 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 32 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 15 millimètres.

Le Soudan français, à travers la boucle du Niger [Mission du général de Trentinian, 1898] ; 3 exemplaires.

M’Baô [Sénégal moyen] [Mission du général de Trentinian, 7 décembre 1898] ; 1 échantillon jeune recueilli dans la brousse.

Carabane (Casamance) [A. Chevalier, janvier 1900] ; 1 exemplaire jeune trouvé dans la brousse.

Région avoisinant le N.-E. du lac Tchad [M. A. Chevalier, octobre 1903] ; 1 échantillon jeune.

Limicolaria turris Pfeiffer.

1860 Limicolaria turris Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London, p. 25, pl. II, fig. 3.

1866 Limicolaria turris Pfeiffer, Novitates Concholog., ser. prima, Mollusca extramarina, II, p. 162, pl. XLIV, fig. 1-3.

1873 Achatina turris Martens, Malakozoolog. Blätter, XXI, p. 38.

1874 Limicolaria Adansoni Jickeli, Land- und Süsswass. Mollusk. Nordostafr., p. 154, taf. VI, fig. 3-4 [excl. syn.].

1897 Limicolaria turris Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 103.

1904 Limicolaria Kambeul var. turris. Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchology, 2e série, Pulmonata, XVI, p. 252, pl. XXV, fig. 9-10-11 [Copie des figures de Pfeiffer].

1906 Limicolaria turris Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris. XII, no 3, p. 168.

Le test est, chez cette espèce, orné de stries longitudinales très serrées coupées par des stries spirales fortes et plus espacées. La coloration est marron, présentant le plus souvent quelques flammules rousses peu apparentes, plus foncées que le reste de la coquille.

Longueur : 99-101-115 millimètres ; diamètre maximum : 43-45-46 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 47-50-54 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 20-23-25 millimètres.

Kaga Pongourou (territoire du Chari), dans les rochers [A. Chevalier, 6 décembre 1902] ; 2 échantillons.

Dans le Baguirmi, au sud-ouest du Dekakiré (territoire du Chari) [A. Chevalier, juillet 1903] ; 1 échantillon.

Région avoisinant le nord-est du lac Tchad ; octobre 1903 ; 1 échantillon.

Les bords du Gribingui [A. Chevalier et Decorse, mars 1904] ; 1 échantillon.

Variété Duperthuisi Germain[340].

1906 Limicolaria turris var. Duperthuisi Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XII, no 3, p. 168.

Coquille de très grande taille, différant en outre du type :

Par sa forme plus notablement élancée ; par sa spire composée de 11 à 12 tours (on n’en compte que 10 dans le type turris) ; par son dernier tour relativement moins développé en hauteur ; par sa columelle plus tordue ; par son ouverture plus petite ; enfin par son test beaucoup plus épais, crétacé, d’un jaune rougeâtre, orné de quelques rares flammules plus sombres, surtout visibles sur les premiers tours de spire, très fortement atténuées sur le dernier. Le mode de sculpture du test est le même que chez le L. turris, mais il est beaucoup plus accentué : les stries longitudinales fortes, un peu saillantes, bien onduleuses, sont coupées de stries spirales également très fortes mais un peu espacées ; la coquille présente ainsi une apparence réticulée nettement accentuée.

Longueur max. : 123 millimètres ; diamètre max. : 50 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 55 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 23 millimètres.

Pays de Corbol, entre le lac Iro et le moyen Chari, juillet 1903 ; 1 exemplaire recueilli sur le sol, dans la savane.

Variété pallida Germain, nov. var.

Même forme que le type ; test à sculpture un peu plus délicate, d’une couleur jaune paille uniforme.

C’est cette variété que Pfeiffer a fait très exactement représenter, pl. XLIV, fig. 3, dans le tome II de ses Novitates Conchologicæ.

Les bords du Gribingui [A. Chevalier et Decorse, mars 1904] ; 1 exemplaire.

Limicolaria turriformis Martens.

1893 Limicolaria turriformis Martens, Nachrichts. deutsch. Malakozool. Gesellsch., décembre, p. 181.

1898 Limicolaria turriformis Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 102, Taf. IV, fig. 11.

1904 Limicolaria turriformis Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchology, 2e série, Pulmonata, XVI, p. 296, pl. XXXII.

1906 Limicolaria turriformis Germain, Mémoires soc. zoolog. France, XIX, p. 221.

1906 Limicolaria turriformis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XII, no 3, p. 168.

Fig. 86. — Limicolaria turriformis Martens, var. obesa Germain.

Tous les échantillons rapportés par la mission Chari-Tchad se rapportent au type décrit et figuré par von Martens. L’un d’eux passe à la variété obesa Germain[341] [Figure 86], mais la plupart ont, au contraire, tendance à l’élongation de la spire.

Environs du fort de Yelimane (Soudan français), avril 1893 [Mission du général de Trentinian] ; 1 exemplaire.

Loya, dans le sable, 1895 (M. le général de Trentinian) ; 1 exemplaire.

Le Chari, aux environs de Fort-Lamy (Dr Decorse) ; 2 échantillons.

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Le Limicolaria connectens Martens[342] est, en dehors des espèces mentionnées précédemment, la seule coquille de ce genre signalée dans ces régions. C’est une espèce très voisine du Limicolaria rectistrigata Smith et qui s’en distingue par sa forme plus allongée, mais surtout par son test unicolor, généralement d’un corné jaunâtre subtransparent. Hauteur : 39 millimètres ; diamètre : 16 millimètres.

Environs de Sabaukafi, dans le Damergou (M. F. Foureau), 1899.

Archipel Kilewa, lac Tchad, juin 1902 (M. le lieutenant L. Lacoin).

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La grande famille des Achatinidæ paraît, en dehors du genre Limicolaria, assez mal représentée dans le bassin du Chari-Tchad. On n’y connaît, jusqu’ici, aucun représentant des genres Serpæa Bourguignat et Perideris Shuttleworth, bien que d’assez nombreuses espèces du premier aient été signalées dans la région des grands lacs et même dans le Haut-Congo. Les Perideriopsis sont plus répandus : MM. Dupuis et Putzeys en ont décrit plusieurs qui vivent sur les rives du Congo, notamment dans la partie de la grande forêt équatoriale qui s’étend aux environs de Stanley-Falls[343]. D’autre part, MM. A. Chevalier et le Dr Decorse ont recueilli, aux environs de Krebedjé et dans le Mamoun (pays de Senoussi), une vingtaine d’échantillons d’un Perideriopsis malheureusement trop jeune pour être déterminé spécifiquement. Il est donc très probable que de nouvelles recherches conduiront à la découverte d’espèces de ce genre dans le Bassin du Chari, et notamment le long des rives boisées de l’Oubangui.

Par contre, divers explorateurs, et surtout MM. F. Foureau et Duperthuis, ont rapporté les quelques espèces suivantes appartenant aux genres Burtoa et Achatina.

Genre Burtoa Bourguignat[344].

Burtoa nilotica Pfeiffer[345]. — Coquille ovoïde, très ventrue ; spire courte, composée de 6 tours convexes, le dernier énorme, formant à peu près les 2/3 de la hauteur totale ; sommet obtus, ouverture grande, particulièrement dilatée inférieurement, bord columellaire droit et réfléchi. Hauteur : 107 millimètres, largeur max. : 72 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 66 millimètres ; largeur de l’ouverture : 42 millimètres. Test épais, solide, orné de stries longitudinales assez fortes, coupées par des stries spirales plus faibles.

La région du Kanem (région orientale du lac Tchad) [M. le capitaine Duperthuis][346].

Genre Achatina de Lamarck[347].

Achatina marginata Swainson[348]. — Coquille ovalaire ; spire conique, composée de 7 tours convexes, le dernier ventru, formant les 5/9 de la hauteur totale ; sommet obtus ; ouverture ovalaire un peu allongée, columelle épaissie, arquée, brièvement tronquée à la base ; péristome simple, droit et aigu. Longueur : 120 millimètres, largeur : 63 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 70 millimètres ; diamètre : 40 millimètres. Test épais, solide, un peu luisant, finement strié, orné, sur un fond fauve, de flammules fulgurantes d’un châtain foncé.

Bords du Gribingui, 23 mai 1900 [M. F. Foureau].

Achatina Schweinfurthi Martens[349], var. Foureaui[350], Germain[351]. — Cette belle coquille, que je figure ici (fig. 87), diffère du type :

Fig. 87. — Achatina Schweinfurthi Martens, var. Foureaui Germain.

Par sa spire, dont les premiers tours sont proportionnellement moins élevés ; par son ouverture plus élargie à la base et plus largement convexe vers le bord externe ; par sa columelle plus tordue ; enfin par sa taille plus faible. Hauteur max. : 177 millimètres, largeur max. : 58 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 63 millimètres, diamètre de l’ouverture : 36 millimètres.

Bien qu’ayant sensiblement les mêmes dimensions que l’Achatina zanzibarica Bourguignat[352], la variété Foureaui s’en distingue facilement par sa columelle beaucoup plus tordue (chez l’A. zanzibarica,la columelle est encore moins tordue que chez l’A. Schweinfurthi), mais surtout par son ouverture beaucoup plus élargie à la base, ainsi que l’indique la figure ci-dessus (fig. 87).

Les environs de Sabaukafi, dans le Damergou, octobre 1899 [M. F. Foureau].

Achatina Weynsi Dautzenberg[353]. — Coquille ovoïde-allongée ; spire composée de 8 tours convexes séparés par des sutures assez profondes ; dernier tour formant environ les 2/3 de la hauteur totale ; ouverture subovalaire égalant à peu près la moitié de la hauteur totale ; columelle presque droite, à peine tordue. Test orné, sur fond blanc, de flammules d’un brun-noirâtre, très larges et disposées en zigzags. Hauteur 93 millimètres ; diamètre max. : 50 millimètres.

Cette belle coquille, remarquablement figurée par M. Dautzenberg, habite les rives du Haut-Congo. M. Duperthuis a recueilli dans le Kanem, sur la côte orientale du lac Tchad, deux exemplaires d’une Achatina que je rapporte, comme variété, à cette espèce.

var. Duperthuisi Germain, nov. var.

Fig. 88 — Achatina Wynsei Dautzenb., var. Duperthuisi Germ. Réduit de 1/3.

Coquille moins ventrue, spire composée de 9 tours convexes séparés par des sutures plus distinctement marginées ; dernier tour plus étroitement ovoïde, formant les 2/3 de la hauteur totale. Ouverture de même forme, mais plus étroite ; columelle notablement plus tordue.

Hauteur maximum : 98 millimètres, diamètre maximum : 53 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 44-46 millimètres, diamètre de l’ouverture : 22-23 millimètres. Même test.

Achatina rugosa Putzeys[354]. — Coquille de forme subconique très allongée ; spire composée de 7-8 tours convexes, le dernier grand, formant près des 2/3 de la hauteur totale ; ouverture ovalaire, allongée, bien anguleuse en haut, régulièrement arrondie en bas ; bords marginaux réunis par une callosité bleuâtre.

Longueur : 130 millimètres ; diamètre max. : 60 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 70 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 60 millimètres. Test solide, fauve ou châtain foncé ; stries d’accroissement fortes et rugueuses, coupées par des lignes spirales.

Cette espèce, d’abord découverte dans les forêts qui s’étendent sur la rive droite du Lualaba, a été retrouvée en un grand nombre de points de la rive droite du Congo, jusqu’aux environs de Stanley-Falls. Il est donc probable qu’on la retrouvera un peu plus au nord, sur les rives de l’Oubangui. L’explorateur français Ed. Foa l’a également recueillie dans le Haut Congo.

Genre Subulina Schumacher.

Subulina octona Chemnitz.

1786. Helix octona Chemnitz, Conchylien cabinet, IX, part. 2, p. 190, Taf. CXXXVI, fig. 1264.

1792. Bulimus octonus Bruguière, Encyclopédie méthod. ; Vers ; I, p. 325, no 47.

1822. Bulimus octonus de Lamarck, Anim. sans vertèbres, VI, part. 2 (avril 1822), p. 125, no 27.

1837. Subulina octona Beck, Index Mollusc., p. 77, no 8.

1838. Bulimus octonus de Lamarck, Anim. sans vertèbres, édit. 2 (par Deshayes), VIII, p. 233, no 27.

1838. Achatina octona Potiez et Michaud, Galerie Mollusques Douai, I, p. 129, Taf. XI, fig. 13.

1848. Achatina octona Pfeiffer, Monogr. heliceor. vivent., II, p. 266, no 65.

1853. Achatina octona d’Orbigny, Mollus. Cuba, I, p. 168, pl. XI, fig. 4-6.

1860. Achatina octona Morelet, Séries Conchyl., I. p. 72.

1889. Achatina octona Morelet, Journ. de Conchyl., XXXVII, p. 363.

1898. Subulina octona Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 123.

1900. Stenogyra octona Dautzenberg, Mém. soc. zoolog. France, XIII, p. 153.

1906. Subulina octona Germain, Mollusques Foa lac Tanganika.

Cette espèce, originaire de l’Amérique, a été signalée en de nombreuses localités d’Océanie, notamment à la Nouvelle-Calédonie, à Java et à Sumatra.

En Afrique le Subulina octona se rencontre non seulement à Madagascar, mais encore sur la côte de Zanzibar et du Zanguebar. M. A. Chevalier l’a également recueillie dans les localités suivantes :

Cercle de Krébedjé (septembre 1902) ; 2 exemplaires.

Téte (Dr Decorse, 28 décembre 1902) ; 1 exemplaire.

Subulina krebedjeensis Germain, nov. sp.
PLANCHE V, fig. 17.

Coquille assez grande, très allongée, cylindro-conique ; spire très haute, d’abord presque régulièrement cylindrique dans le premier tiers de son développement, puis conique dans le reste, composée de 11 tours médiocrement convexes séparés par des sutures linéaires assez profondes ; sommet obtus ; dernier tour caréné (carène à peine saillante, fortement émoussée, particulièrement sensible aux environs immédiats de l’ouverture), à peine plus grand que l’avant-dernier et légèrement plus convexe ; ouverture peu oblique, petite, ovalaire, anguleuse en haut et en bas ; columelle courte, incurvée, nettement tronquée à la base ; bords réunis par une callosité à peine indiquée.

Hauteur : 18 millimètres ; diamètre maximum : 4 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 4 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 2 millimètres.

Test médiocrement épais, solide, d’un châtain jaunâtre peu brillant, très fortement strié ; stries saillantes, très serrées, obliques et légèrement onduleuses, particulièrement fortes sur les tours médians, atténuées sur le dernier tour et, plus spécialement, vers l’ombilic.

Cercle de Krebedjé [Dr Decorse, octobre 1902] ; un seul échantillon.

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Les deux Subulines précédemment étudiées sont les seules qui ont été jusqu’ici signalées dans les contrées traversées par la Mission. Il est à remarquer qu’un grand nombre d’espèces de ce genre et des genres voisins : Opeas Albers, Pseudopeas Putzeys, Hapalus Albers, Geostilbia Crosse, etc., ayant été signalées dans l’Afrique orientale allemande et anglaise, ainsi que dans le haut bassin du Congo, de nouvelles recherches conduiront à la découverte de ces Mollusques dans le bassin du Chari.

Famille des LIMNÆIDÆ
Genre Limnæa Bruguière[355].

Limnæa humerosa Martens.

1898. Limnæa humerosa Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 135, Taf. VI, fig. 1.

Coquille d’assez grande taille, ovalaire allongée ; spire courte, un peu aiguë, composée de 4 tours à croissance très rapide ; dernier tour très grand, ovalaire-allongé ; columelle mince, tordue ; ouverture grande, subovale, anguleuse en haut, bien arrondie en bas et à bord externe subrectiligne ; bords réunis par une callosité blanche.

Hauteur : 20 1/2 millimètres ; diamètre : 11 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 15 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 7 millimètres[356].

Test mince, fragile, d’un corné pâle, assez finement strié.

Cette espèce, qui était connue du lac Victoria-Nyanza et de l’Uganda, a été recueillie, par M. Chevalier, dans le Mamoun en mars 1903. 1 seul exemplaire.

Limnæa undussumæ Martens.

1898. Limnæa undussumæ Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 135, Taf. I, fig. 18 et Taf. VI fig. 2 et 5.

Coquille de taille moyenne ; forme ovalaire assez allongée ; spire courte, aiguë, composée de 4-5 tours convexes à croissance très rapide séparés par des sutures profondes ; dernier tour très grand ; ouverture subovalaire, anguleuse en haut, bien arrondie en bas, à bord externe subrectiligne, égale aux 3/4 de la hauteur totale ; bords marginaux réunis par une callosité blanche assez marquée.

Longueur max. : 20 millimètres ; largeur max. : 13 mill. ; hauteur de l’ouverture : 15 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 7 1/2 millimètres.

Test mince, fragile, finement et irrégulièrement strié, d’un jaune corné pâle.

Le Ndellé, avril 1903 (A. Chevalier).

Le Mamoun, territoire du Chari, mars 1903 ; 20 exemplaires recueillis avec Physa (Isodora) strigosa Martens, Sphærium Courteti Germain et Eupera parasitica Parreyss.

Variété Courteti Germain
PLANCHE V, fig. 2.

1904. Limnæa undussumæ var. Courteti Germain, Bullet. Muséum hist. natur., Paris, X, no 7, p. 467.

Coquille différant du type :

Par sa spire plus allongée, à tours plus convexes, séparés par des sutures plus profondes, et surtout par son ouverture plus oblique, moins régulièrement ovalaire. Même test.

Longueur : 17 millimètres, largeur : 8 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 12 millimètres ; largeur de l’ouverture : 5 millimètres.

Cours d’eau du pays Mamoun ; mars 1903 [A. Chevalier] ; 3 exemplaires.

Limnæa tchadiensis Germain
PLANCHE V, fig. 3.

1905. Limnæa tchadiensis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, 1905, XI, no 6, p. 484.

Coquille ovalaire-oblongue, pourvue d’une fente ombilicale presque entièrement recouverte ; spire brièvement conique, composée de 3 1/2-4 tours à croissance rapide ; les deux premiers très peu développés, nettement convexes, séparés par des sutures bien marquées ; sommet obtus ; dernier tour très grand, bien ovalaire-allongé, formant, à lui seul, plus des 4/5 de la hauteur totale de la coquille ; ouverture peu oblique, ovale-oblongue, bien anguleuse supérieurement, largement arrondie inférieurement et à bord externe convexe ; bord columellaire d’abord presque droit, puis très fortement tordu supérieurement ; péristome droit, aigu et fragile.

Hauteur max. : 11 millimètres ; diamètre max. : 6 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 9 1/4 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 4 1/2 millimètres.

Test fragile, translucide, d’un jaune blanchâtre très pâle, brillant, orné de stries extrêmement fines, serrées et un peu onduleuses.

Cette nouvelle espèce, qui se rapproche surtout du Limnæa undussumæ Martens, s’en distingue facilement :

Par sa forme moins longuement allongée ; par sa spire beaucoup plus brève, composée de tours plus convexes et, par suite, séparés par des sutures plus profondes ; par son ouverture plus largement ovalaire, plus nettement anguleuse en haut, mais beaucoup plus régulièrement arrondie en bas ; par sa columelle extrêmement tordue, remarquable, en outre, par son aspect filiforme ; etc...

Le S.-E. du lac Tchad (A. Chevalier) ; 2 exemplaires.

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Deux autres Limnées seulement ont, jusqu’ici, été recueillies dans le lac Tchad :

Limnæa africana Ruppell[357]. — Coquille ovalaire-ventrue, très étroitement ombiliquée ; spire courte, subconique, composée de 4 tours à croissance très rapide, le dernier très développé, atteignant les 3/4 de la hauteur totale ; suture peu profonde ; ouverture faiblement oblique, ovalaire-oblongue, sensiblement élargie à sa partie inférieure ; bords marginaux réunis par une callosité très accentuée ; péristome droit et aigu.

Hauteur 20-22 millimètres ; diamètre max. : 10-11 millimètres.

Test mince, fragile, presque transparent, corné pâle ou légèrement ambré, très finement strié.

Le Tchad N.-E., dans la région de Suoulou [M. F. Foureau].

Limnæa exserta Martens[358]. — Coquille fusiforme assez allongée ; spire composée de 5 tours convexes, le dernier très grand, régulièrement convexe ; sommet aigu ; ouverture étroitement ovalaire, égale aux 7/10 de la hauteur totale de la coquille ; columelle médiocrement épaissie et faiblement tordue.

Hauteur : 13 millimètres, diamètre max. : 7 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 10 millimètres, diamètre de l’ouverture : 5 millimètres.

Test mince, fragile, corné pâle, très finement strié[359].

Habite le lac Tchad, dans la région de Suoulou, en compagnie de l’espèce précédente [M. F. Foureau].

Genre Physa Draparnaud[360].

§ 1. — Isodora Ehrenberg[361].

Physa (Isodora) trigona Martens.

1892. Physa trigona Martens, Sitz. ber. d. gesel. nat. Freunde, p. 17.

1898. Isodora trigona Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 138, taf. VI, fig. 8 [et figure des dents de la radule, à la p. 138].

Coquille trigone par suite du grand développement de la région supérieure du dernier tour de spire ; spire presque plane, composée de 3 1/2-4 tours, les 3 premiers enroulés sur un même plan, le dernier très grand, formant à lui seul presque toute la coquille, remarquablement turgescent à sa partie supérieure, très atténué en bas ; ouverture semi-elliptique, à peu près aussi haute que la coquille ; columelle assez tordue.

Hauteur : 9-12 millimètres ; diamètre : 8-10 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 8 1/2-11 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 5-8 millimètres.

Test médiocrement solide, blanchâtre ou jaunacé très clair, finement strié.

Cette espèce est assez polymorphe. Le type figuré par Martens est rare[362] ; dans la grande majorité des cas, l’ouverture ne dépasse pas le sommet, mais atteint seulement la partie supérieure du dernier tour. L’allure de la spire est également variable : certains exemplaires ont une spire plus haute, composée de tours très légèrement étagés et non plans. Enfin, dans quelques cas, la columelle est remarquablement tordue. Nous distinguerons dès lors les variétés ex forma suivantes :

Var. ex forma :

alta Germain.

Spire plus haute, à tours plus convexes.

Var. columellaris Germain.

Columelle beaucoup plus tordue ; même test.

Var. solida Germain.

Test bien plus épais, plus solide.

Le S.-E. du lac Tchad. Une quinzaine d’échantillons (M. Chevalier, 1904).

Physa (Isodora) truncata de Férussac.

1856. Physa truncata de Férussac in : Bourguignat, Aménités malacolog., I, p. 170, pl. XXI, fig. 5-7.

1864. Physa truncata Bourguignat, Malacolog. terr. fluv. Algérie, II, p. 176, pl. X, fig. 47-49.

1866. Physa truncata Martens, Malakozool. Blätter, p. 5.

1886. Physa truncata Clessin in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. cabinet ; Limnæiden, p. 321, no 165. Taf. XXXIX, fig. 4.

1905. Physa truncata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XI, no 6, p. 488.

Cette Physe, surtout abondante en Egypte, n’avait pas encore été signalée dans l’Afrique équatoriale. M. A. Chevalier en a recueilli, en 1904, deux exemplaires dans le S.-O. du lac Tchad. Ils sont parfaitement conformes à ceux figurés par Bourguignat.

Le Physa truncata est une espèce voisine du Physa Brocchii Ehrenberg[363]. On l’en distinguera :

Par sa spire beaucoup plus courte, presque plane en dessus ; par ses tours plus convexes, plus contournés et plus ventrus ; par sa suture plus profonde ; etc.

Physa (Isodora) strigosa Martens.

1892. Physa nyassana ? Smith, Annals and mag. natur. history ; 6e série, X, no 56 (août 1892), p. 123.

1898. Isodora strigosa Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 139, Taf. VI, fig. 11.

Cette espèce paraît abondante dans le lac Tchad ; M. Chevalier en a recueilli une vingtaine d’exemplaires ; M. le lieutenant Lacoin en avait également récolté de nombreux échantillons.

A côté des individus typiques dont le test présente, ainsi que l’a fait remarquer Martens[364], une assez grande analogie avec celui de Physa contorta Michaud[365], il existe beaucoup d’exemplaires, provenant du même lot, qui constituent des termes de passage entre cette espèce et le Physa Randabeli Bourguignat[366]. J’ai déjà signalé ce fait à propos des matériaux recueillis par M. Foureau au cours de sa Mission saharienne[367]. Il faudrait cependant de nouveaux documents pour que l’on puisse réunir, en toute connaissance de cause, l’espèce de Martens à celle de Bourguignat.

Physa (Isodora) tchadiensis Germain.

1905. Physa (Isodora) tchadiensis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XI, no 6, p. 485.

1906. Physa (Isodora) tchadiensis Germain, Mémoires soc. zoologique France, XIX, p. 225, pl. IV, fig. 3-6.

Coquille senestre, ovalaire ventrue, très étroitement ombiliquée ; spire très courte, obtuse, très tordue, composée de 4 tours à croissance très rapide, séparés par des sutures très profondes ; dernier tour très grand, régulièrement convexe, formant à lui seul les 7/8 environ de la hauteur totale de la coquille ; sommet nettement déprimé et comprimé ; ouverture presque verticale, ovalaire allongée ; columelle un peu arquée et réfléchie sur l’ombilic ; péristome droit et aigu, bordé intérieurement d’un léger bourrelet blanchâtre ; bords réunis par une callosité blanchâtre assez marquée.

Hauteur : 10-11 millimètres ; diamètre : 7 1/2-8 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 6 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 4 1/2 millimètres.

Test subtransparent, assez solide, d’un jaune pâle ou ambré plus ou moins foncé, orné de stries fines, peu régulières et légèrement onduleuses.

Le Physa tchadiensis se distinguera toujours du Physa strigosa Martens :

Par sa forme plus allongée ; par sa spire plus haute, à tours beaucoup plus convexes, séparés par des sutures bien plus profondes, ce qui donne à la coquille une apparence scalariforme ; par son dernier tour très ventru ; par son ouverture beaucoup plus petite, moins ovale-allongée, avec un bord externe très largement convexe inséré plus bas.

Cette Physe qui, à première vue, paraît largement ombiliquée, n’a, en réalité, qu’une fente ombilicale extrêmement étroite ; mais elle est bordée, à une distance plus ou moins grande suivant les échantillons, par une saillie très apparente du dernier tour, en tous points comparable à l’angulosité qui entoure l’ombilic chez les Lanistes du groupe du Lanistes lybicus Morelet.

Variété regularis Germain.
PLANCHE V, fig. 6.

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