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L'Afrique centrale française : $b Récit du voyage de la mission

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1905. Physa (Isodora) tchadiensis var. regularis Germain, loc. cit., XI, no 6, p. 485.

Diffère du type par son enroulement plus régulier, sa spire moins tordue, dont le dernier tour, bien régulièrement convexe, est notablement plus développé. Même test.

Le Physa tchadiensis est une espèce très polymorphe, tant au point de vue de la forme générale qu’au point de vue de la coloration du test. En dehors de la variété regularis, il existe une variété disjuncta Germain, que n’a point rapportée M. Chevalier, qui est caractérisée par une spire extrêmement tordue à tours encore beaucoup plus convexes que chez le type[368].

La région S.-E du lac Tchad. 15 échantillons du type et 2 de la variété regularis.

Lac Tchad, archipel Kouri ; octobre 1903.

Physa (Isodora) Vaneyi Germain, nov. sp.[369].

1907. Physa (Isodora) Vaneyi Germain, Bulletin Muséum hist nat. Paris ; no 1, p. 65.

Coquille senestre, ovalaire-ventrue, très étroitement ombiliquée (ombilic réduit à une simple fente, le plus souvent entièrement recouverte par le bord columellaire) ; spire courte, obtuse (sommet comprimé et déprimé), composée de 4-5 tours, les trois premiers tellement déprimés qu’ils sont presque enroulés sur un même plan ; croissance extra rapide ; dernier tour énorme formant, à lui seul, presque toute la coquille, assez régulièrement convexe, légèrement subtrigone par suite de la turgescence de sa partie supérieure ; suture peu profonde ; ouverture oblique, semi-elliptique, relativement étroite, très anguleuse en haut, subanguleuse en bas ; columelle bien arquée, réfléchie sur l’ombilic ; péristome droit et aigu ; bords réunis par une callosité blanchâtre assez marquée.

Hauteur : 10-12 1/2 millimètres ; diamètre : 7-8 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 9-10 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 4-5 millimètres.

Test blanchâtre, légèrement jaunacé, assez brillant, un peu mince, assez solide ; stries très fines, bien régulières, médiocrement serrées.

Lac Tchad, archipel Kouri, octobre 1903 [A. Chevalier] ; 3 exemplaires.

§ 2. — Pyrgophysa Crosse[370].

Physa (Pyrgophysa) Forskali Ehrenberg.

1831. Isodora Forskali Ehrenberg, Symbol. physic. animal., no 3.

1856. Physa Forskali Bourguignat, Revue et mag. zool., et Aménités malacolog., I, p. 174.

1866. Physa Forskali Martens, Malakozool. Blätter, p. 6 et p. 100.

1869. Physa Forskali Martens, Malakozool. Blätter, p. 213.

1872. Physa Forskali Morelet, Ann. Mus. civ. Genova, III, p. 208.

1874. Physa Forskali Jickeli, Fauna der land- und Süssw. Mollusken Nord-Ost Afrik., p. 198 (part.), taf. VII, fig. 13 c.

1883. Physa Forskali Bourguignat, Malacolog. de l’Abyssinie, p. 127.

1886. Physa Forskali Clessin, in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. Cabinet ; Limnæiden, p. 320, no 164, taf. XXXIX, fig. 2.

1891. Physa Forskali Martens, Sitz. ber. d. gesell. naturf. Freunde, p. 17.

1898. Isodora Forskali Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 141, taf. I, fig. 15.

Il est probable que le Physa (Isodora) lamellosa Roth[371] n’est qu’un jeune de cette espèce abondante dans tous les cours d’eau de l’Afrique Orientale.

Pays Batolo, Dar Banda, décembre 1902 [A. Chevalier] ; 7 exemplaires.

Kousri, septembre 1903, 6 échantillons ; et octobre 1903 ; 5 échantillons dont 3 jeunes [Dr Decorse].

Physa (Pyrgophysa) Dunkeri Germain.

1845. Bulinus scalaris Dunker, in : Zeitschr. für Malakozool., p. 164.

1853. Bulinus scalaris Dunker, Index Molluscor. quae itinere Guineam inferior., etc., p. 9, no 23, tab. II, fig. 5-6.

1856. Physa scalaris Bourguignat, Aménités malacolog., I, p. 179.

1862. Isodora scalaris Küster in : Martini et Chemnitz, Conchyl. Cabinet, Limnæus, p. 71, taf. XII, fig. 27-28.

1866. Physa scalaris Martens, Malakozool. Blätt., p. 100.

1869. Physa scalaris Dohrn, Malakozool. Blätt., p. 15.

1886. Physa scalaris Clessin in : Martini et Chemnitz, Conchyl. Cabinet, p. 319, no 363.

1890. Pyrgophysa scalaris Dautzenberg, Mémoires soc. zoolog. France, III, p. 133, pl. I, fig. 12 a-12 b.

1905. Physa (Pyrgophysa) Dunkeri Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XI, no 6, p. 486.

J’ai dû changer le nom imposé par Dunker à cette coquille, Jay[372] l’ayant employé antérieurement pour une Physe toute différente de la Floride.

Les exemplaires qui vivent aux environs de Ndellé sont bien conformes à la très exacte figuration donnée par Ph. Dautzenberg. Leur test est assez mince, un peu fragile, subtransparent, d’un corné parfois un peu rougeâtre.

Ndellé, dans le pays de Senoussi, avril 1903 ; 14 exemplaires [A. Chevalier].

Physa (Pyrgophysa) Dautzenbergi Germain[373].
PLANCHE V, fig. 7.

1905. Physa (Pyrgophysa) Dautzenbergi Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XI, no 6. p. 486.

Coquille senestre, subconique allongée, très étroitement ombiliquée ; spire haute, très tordue, composée de 4 tours bien convexes, à croissance très rapide, séparés par des sutures extrêmement profondes ; dernier tour grand, régulièrement convexe, formant, à lui seul, environ les 4/5 de la hauteur totale ; sommet obtus et comprimé ; ouverture peu oblique, ovalaire-allongée, un peu étroite ; bord columellaire arqué, légèrement réfléchi sur l’ombilic ; péristome droit et aigu ; bords réunis par une faible callosité blanche.

Hauteur : 7 millimètres ; diamètre : 2 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 3 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 2 1/4 millimètres.

Test assez solide, un peu épais, blanc brillant ; stries très fines, irrégulières, légèrement atténuées vers l’ombilic.

Cette espèce se distingue du Physa Forskali Ehrenberg :

Par sa forme bien moins allongée ; par sa spire composée seulement de 4 tours beaucoup plus convexes ; par ses sutures encore plus profondes ; etc...

Habite la région S.-E. du lac Tchad [A. Chevalier]. Cette espèce a, depuis, été recueillie assez abondamment aux environs de Kouloua et de N’Guigmi (lac Tchad), par M. R. Chudeau.

*
* *

Le nombre des espèces appartenant au genre Physa, signalées jusqu’ici dans la région du lac Tchad, est très peu considérable. Avant les recherches de MM. Chevalier et Lacoin on ne connaissait que les deux espèces suivantes :

1o Le Physa (Isodora) Rohlfsi Clessin[374], découvert, en 1886, par G. Rohlfs aux environs de Kouka. C’est une coquille globuleuse, solide, assez étroitement ombiliquée, à spire obtuse composée de 4 tours croissant rapidement et séparés par des sutures bien marquées. Le dernier tour forme environ les 3/4 de la hauteur de la coquille. L’ouverture, ovalaire peu allongée, a ses bords réunis par une faible callosité ; enfin la columelle n’est pas tordue. Longueur : 10 millimètres ; largeur : 7 1/2 millimètres.

2o Le Physa (Isodora) Randabeli Bourguignat[375], recueilli par M. F. Foureau[376], autour des lagunes et des mares du Tchad N.-E., dans la région du Suoulou et de Kokodo. Coquille senestre, ovalaire-subglobuleuse ; spire brève, obtuse, composée de 4-5 tours à croissance très rapide ; dernier tour énorme, subcylindrique, légèrement subcaréné sous la suture ; ouverture peu oblique, ovalaire-oblongue, à bords réunis par une callosité assez forte. Hauteur : 12 millimètres ; diamètre : 11 1/2 millimètres. Test assez solide, d’un corné jaunâtre, peu brillant, finement strié.

Cette espèce habite également le lac Tanganika.

Genre Physopsis Krauss[377].

Physopsis Martensi Germain[378].

1907. Physopsis Martensi Germain, Bulletin Muséum hist. nat. Paris ; no 1, p. 65.

1898. Physopsis ovoidea Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 142, Taf. VI, fig. 13 (non Bourguignat !)

Le docteur von Martens a décrit et figuré, sous le nom de Physopsis ovoidea, une espèce très différente de celle de Bourguignat, et que M. Chevalier a recueillie dans le S.-O. du lac Tchad. Cette coquille, que je distingue sous le nom de Physopsis Martensi, est de forme globuleuse ovoïde, à spire très courte, composée de 5 tours bien convexes séparés par des sutures profondes. Les 2 premiers tours sont absolument enroulés sur un même plan ; le dernier, très grand, très ventru, est nettement atténué à la partie inférieure ; l’ouverture oblique, relativement étroite, est fort anguleuse à la partie supérieure ; enfin la columelle est forte et tordue.

Hauteur maximum : 16 1/2 millimètres ; diamètre maximum : 11 1/4 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 11 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 6 millimètres. Test épais, solide, corné très clair, assez fortement strié aux environs de l’ouverture, très finement strié ailleurs.

S.-O. du lac Tchad ; 2 échantillons.

Le Physopsis ovoidea Bourguignat[379] est une espèce toute différente et qui n’a jamais été figurée, ce qui explique les confusions qui ont été faites par divers auteurs au sujet de cette coquille. Je donne ici (pl. V, fig. 4) la figuration du type de l’auteur, déposé au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il provient de Kondoa (Ousaghara) où il a été recueilli par M. Bloyet. C’est une coquille globuleuse-ovoïde un peu allongée, à spire convexe composée de 5 tours séparés par des sutures peu profondes, presque linéaires.

Le sommet, lorsqu’il existe, est relativement aigu. Le dernier tour, très grand, est assez régulièrement ellipsoïde. L’ouverture est verticale, fort étroite, anguleuse en haut, canaliforme inférieurement. La columelle droite, forte, est « très atténuée à sa base, offrant vers sa partie inférieure une lamelle torse, très obliquement descendante jusqu’à la dilatation canaliforme de la base de l’ouverture. » (Bourguignat.)

Hauteur : 15 millimètres ; diamètre maximum : 9 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 11 millimètres ; largeur : 4 millimètres.

Test peu épais, médiocrement solide, d’un corné très pâle subtransparent, très finement strié.

Les descriptions qui précèdent font saisir les différences qui séparent les deux espèces. Le Physopsis ovoidea Bourguignat est d’ailleurs beaucoup plus voisin du Physopsis nasuta Martens[380] que du Phys. Martensi Germain. Le Physopsis nasuta, qui habite également les cours d’eau des environs de Zanzibar est, comme le Phys. ovoidea Bourguignat, une coquille globuleuse-ovoïde, mais elle est plus étroitement allongée ; sa spire, un peu plus haute, est un peu moins obtuse ; ses sutures ne sont pas linéaires ; son ouverture, plus étroite, est plus fortement canaliculée à la base ; enfin son test, plus délicat, est encore plus finement strié. C’est avec raison que le Dr von Martens considère le Physopsis Bloyeti Bourguignat[381] comme synonyme de son Phys. nasuta.

Genre Planorbis Guettard[382].

Planorbis sudanicus Martens.

1870. Planorbis sudanicus Martens, Malakozool. Blätter, XVII, p. 35.

1871. Planorbis sudanicus Martens in Pfeiffer, Novitates Concholog., IV, p. 23, no 694, Pl. CXIV, fig. 6-9[383].

1874. Planorbis sudanicus Martens, Malakozool. Blätter, XXI, p. 41.

1880. Planorbis sudanicus Smith, Proceed. zool. soc. London (20 avril 1880), p. 349.

1881. Planorbis sudanicus Smith, Proceed. zool. soc. London (15 février 1881), p. 294.

1881. Planorbis sudanicus Crosse, Journal de Conchyliologie, XXIX, p. 109 et p. 278.

1886. Planorbis sudanicus Clessin in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. Cabin. ; Limnæiden, p. 135, Taf. XXII, fig. 5.

1888. Planorbis sudanicus Smith, Proceed. zool. soc. London, p. 55.

1888. Planorbis sudanicus Bourguignat, Iconogr. malacol. lac Tanganika, Pl. I, fig. 13-15.

1890. Planorbis sudanicus Bourguignat, Hist. malacol. lac Tanganika, p. 15, Pl. I, fig. 13-15 ; et Ann. sc. naturelles ; X, même pagination.

1898. Planorbis sudanicus Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 146, Taf. I, fig. 17.

1904. Planorbis sudanicus Smith, Proceed. malacol. soc. London ; VI, no 2, p. 98.

1905. Planorbis sudanicus Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris ; p. 253.

Le Planorbis sudanicus est une espèce qui paraît fort abondante dans toute l’Afrique tropicale. Elle y varie dans d’assez grandes proportions pour qu’on puisse y distinguer les variétés suivantes :

α) var. subsudanicus Germain.

Coquille un peu plus petite, de forme convexe en dessus, par suite de la proéminence très notable de l’avant-dernier tour, les 2 premiers seuls, restant dans le plan du dernier, limitent une concavité très restreinte, d’ailleurs peu profonde ; spire composée seulement de 4 1/2 tours, notablement plus convexes-arrondis, le dernier plus développé, surtout en dessous, où il forme une grande partie de la coquille qui est, en dessous, profondément ombiliquée en entonnoir ; ouverture plus régulièrement ovalaire, bien moins anguleuse ; même test.

Habite le S.-E. du lac Tchad ; 2 exemplaires.

β) var. globosa Germain.

Coquille de taille un peu plus petite ; forme moins aplatie ; spire composée de 5 tours plus hauts et notablement plus arrondis ; même test.

γ) var. minor Martens.

1898. Planorbis sudanicus var. minor Martens, loc. cit., p. 146.

Coquille de même forme, n’atteignant que 9 à 11 millimètres de diamètre pour 3 1/2 millimètres de hauteur.

δ) var. major Martens.

Cette variété, nommée par Martens en 1898 (loc. cit., p. 146), avait déjà été signalée par Smith en 1880 (Proceed. zool. soc. London, p. 349). Elle mesure 15-18 millimètres de diamètre pour 4 1/2 millimètres de hauteur.

ε) var. magnus Sturany.

1896. Planorbis sudanicus var. magnus Sturany, in : Baumann, Durch Massailand zur Nilquelle, p. 14, Taf. I, fig. 10, 14 et 29.

Coquille de même forme, atteignant jusqu’à 22 millimètres de diamètre.

Toutes les variétés que je viens de signaler se retrouvent dans l’envoi du Dr Chevalier et notamment dans les nombreux échantillons recueillis dans la région du Ndellé. Les formes major et magnus y sont particulièrement abondantes. On y observe également quelques exemplaires d’une variété dans laquelle la dépression ombilicale est plus profonde en dessus, les tours étant, en même temps, un peu plus serrés. Le test est d’un corné ambré ou marron, parfois rougeâtre, très souvent corrodé.

Ndellé, avril 1903 ; 40 exemplaires.

S.-E. du lac Tchad ; 15 échantillons.

S.-O. du lac Tchad ; 4 échantillons.

Planorbis tetragonostoma Germain.
PLANCHE V, fig. 10-11.

1905. Planorbis tetragonostoma Germain, Bullet. Muséum hist. nat. Paris, p. 466.

Coquille discoïde ; face supérieure presque plane à concavité centrale très étroite et médiocrement profonde ; surface inférieure à concavité large et régulière ; 5-5 1/2 tours à croissance régulière, peu rapide en dessus, bien plus rapide en dessous ; dernier tour médiocre en dessus, à peine dilaté aux environs de l’ouverture, presque plan en dessus, assez bombé en dessous, présentant trois carènes : l’une inférieure assez aiguë, l’autre médiane, très émoussée, enfin une troisième, supérieure, également très émoussée ; suture bien marquée en dessus, plus profonde en dessous, de plus en plus marquée à mesure que l’on s’approche du dernier tour ; ouverture peu oblique, subrectangulaire, plus large que haute, à bords convergents réunis par une très faible callosité blanchâtre.

Diamètre maximum : 11 1/2-14 1/2 millimètres ; hauteur : 3 1/2-3 3/4 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 3 1/2-3 2/3 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 4 1/2-4 3/4 millimètres.

Test d’un corné pâle, médiocrement brillant, un peu épais, assez solide, orné de stries relativement fortes, très irrégulièrement arquées, beaucoup plus accentuées dessus que dessous ; intérieur de l’ouverture d’un corné jaunâtre plus foncé et un peu plus brillant que le reste de la coquille.

Cette espèce appartient au groupe du Planorbis sudanicus Martens ; c’est évidemment avec cette dernière coquille et avec le Pl. tanganikanus Bourguignat[384], qu’elle a le plus d’affinités ; on l’en distinguera cependant :

Par sa croissance spirale très régulière, à concavité supérieure tout à fait centrale, n’intéressant que les tours embryonnaires ; par son épaisseur relativement faible pour les dimensions de la coquille ; par son ouverture, non pas « sensiblement ascendante et semi-arrondie » comme chez le P. tanganikanus ou médiocrement oblique, semi-arrondie comme chez le P. sudanicus, mais bien absolument verticale, ne dépassant pas, au-dessus, le plan du dernier tour de spire, de forme rectangulaire et plus large que haute.

Lac Tchad, archipel Kouri, octobre 1903 ; 5 exemplaires.

Planorbis adowensis Bourguignat.

1879. Planorbis adowensis Bourguignat, Descript. esp. nouv. Mollusques Egypte, Abyss., Zanzib., etc., p. 11.

1883. Planorbis adowensis Bourguignat, Hist. malacolog. Abyssinie, p. 101 et p. 128 et Annales sc. natur., 6e série, XV, même pagin.

1888. Planorbis adowensis Bourguignat, Iconogr. malacolog. Tanganika, pl. I, fig. 1-4.

1890. Planorbis adowensis Bourguignat, Hist. malacol. lac. Tanganika, p. 17, pl. I, fig. 1-4 ; et Annal. sc. natur., 7e série, X, même pagin.

1898. Planorbis adowensis Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 147.

1898. Planorbis Herbini var. adowensis, Pollonera, in : Bollett. Musei... Torino, XIII, 4 mars 1898, p. 11.

1904. Planorbis adowensis Smith, Proceed. malacol. society London, VI, no 2, p. 98.

1904-1905. Planorbis adowensis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, X, no 6, p. 350 et XI, no 4, p. 252.

Cette espèce se retrouve dans un grand nombre de localités africaines, bien qu’elle ne soit nulle part très commune. Les échantillons, absolument identiques à la figuration donnée par Bourguignat, sont rares[385] ; généralement, le dernier tour forme, en dessus, presque toute la coquille, l’avant-dernier s’enfonce brusquement dans la cavité ombilicale, ce qui fait que les deux premiers tours sont difficiles à bien distinguer. On les voit mieux en dessous, où la dépression ombilicale semble plus grande, grâce à l’angulosité, nettement accentuée, qui circonscrit le dernier tour, angulosité qui se poursuit, mais en s’émoussant considérablement, jusqu’au fond de l’ombilic. Dans la figuration donnée par Bourguignat l’ouverture présente quatre angulosités très nettes qui ne se retrouvent que très exceptionnellement chez les exemplaires de cette espèce. Ordinairement, les angulosités supérieure et inférieure sont les seules parfaitement marquées ; les deux angulosités médianes étant nettement émoussées. Chez les échantillons bien adultes et, à fortiori, chez les coquilles séniles, les angles s’arrondissent et l’ouverture devient presque ronde. En même temps, le profil du dernier tour s’arrondit régulièrement. Le test, de couleur ambrée, assez pâle, présente des stries assez fines, mais irrégulières.

β) minor Germain.

1904. Planorbis adowensis var. minor Germain, Bullet. Muséum Paris, X, no 6, p. 351.

Coquille un tiers plus petite ; dernier tour moins dilaté aux environs de l’ouverture.

γ) major.

Coquille plus grande ; même forme et même test.

Diamètre maximum : 13 millimètres ; diamètre minimum : 10 millimètres ; épaisseur maximum : 5 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 5 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 6 millimètres.

Un exemplaire ; Mamoun [Chevalier, 1904].

δ) var. problematica Germain.

Coquille possédant un dernier tour arrondi et relativement peu développé en hauteur, comme chez le Planorbis Herbini Bourguignat[386] ; ouverture nettement ascendante, présentant quatre angulosités très atténuées. En dessus, l’enroulement est très analogue à celui du Pl. adowensis, mais le dernier tour, légèrement dilaté, rappelle certaines formes, peu typiques, du Pl. Bridouxi Bourg.

Rapides de la rivière Gribingui ; janvier 1903 (Dr Decorse).

Cette variété est une des nombreuses formes qui établissent un passage entre les Pl. adowensis et Pl. Bridouxi dont les formes types sont pourtant si différentes.

Localités du Planorbis adowensis typique. — Rapides de la rivière Gribingui ; janvier 1903 [Dr Decorse] ; 2 exemplaires.

Le Chari, à Fort-Archambault ; février 1903 [Dr Decorse].

Le Mamoun [Chevalier, 1904].

Planorbis Bridouxi Bourguignat.

1888. Planorbis Bridouxianus Bourguignat, Iconographie malacol. lac Tanganika, pl. I, fig. 9-12.

1890. Planorbis Bridouxianus Bourguignat, Histoire malacol. lac Tanganika, p. 20, pl. I, fig. 9-12, et : Annales sciences natur., 7e série, X, même pagin.

1898. Planorbis Bridouxianus Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 147.

1904. Planorbis Bridouxianus Smith, Proceed. malacol. society London, IV, no 2, p. 98.

1904. Planorbis Bridouxi Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, X, no 6, p. 349 et p. 350.

1905. Planorbis Bridouxi Germain, loc. cit., XI, no 4, p. 252 et p. 255.

J’ai déjà montré, dans une précédente note, que l’on devait considérer la figure donnée par Bourguignat comme représentant le type de cette espèce. Ce type paraît, jusqu’ici, habiter seulement le lac Tchad, tous les échantillons provenant d’autres régions de l’Afrique, — y compris ceux donnés au Muséum de Paris par Bourguignat lui-même — appartenant à une mutation, que j’ai nommée orientalis[387], caractérisée par une coquille de taille plus faible, présentant un dernier tour relativement plus petit et beaucoup moins dilaté à l’extrémité.

Les échantillons recueillis par M. Chevalier dans la région S.-E. du lac Tchad sont bien identiques à ceux que M. Foureau-Lamy avait déjà récoltés en grande abondance aux environs de Kouka[388]. Ils atteignent parfois jusqu’à 15 millimètres de diamètre, constituant ainsi une variété major[389] et possèdent un dernier tour de spire remarquablement dilaté à l’extrémité.

L’aire de dispersion du Pl. Bridouxi s’étend ainsi de la côte orientale d’Afrique au bassin du lac Tchad où il semble, d’ailleurs, beaucoup plus abondant que partout ailleurs.

Rapides de la rivière Gribingui, janvier 1903 [Dr Decorse].

Le Chari, à Fort-Archambault, février 1903 [Dr Decorse].

S.-E. du lac Tchad [Chevalier, 1904].

Telle qu’elle a été figurée par Bourguignat, cette espèce paraît très différente du Pl. adowensis. En réalité, on observe d’assez nombreuses formes de passage entre ces deux espèces, formes qui, toutes, habitent soit l’Abyssinie, soit le bassin du Chari. Le tableau suivant indique et précise ces affinités :

Planorbis adowensis
Planorbis adowensis var. minor.
Planorbis adowensis var. problematica.
Planorbis bridouxi forma orientalis.
Planorbis bridouxi forma occidentalis[390].
[JPG]
Genre Planorbula Haldeman[391].

Planorbula tchadiensis Germain.
PLANCHE V, fig. 8-9.

1904. Planorbula tchadiensis Germain. Bullet. Muséum histoir. natur. Paris, X, 1904, no 7, p. 467.

1905. Planorbula tchadiensis Germain, loc. cit., XI, 1905, no 4, p. 253.

1906. Planorbula tchadiensis Germain, Mém. soc. zoolog. France, XIX, p. 223.

Coquille petite, assez aplatie ; surface supérieure presque plane, à concavité centrale relativement large et profonde ; surface inférieure nettement concave, largement ombiliquée ; spire composée de 5 tours à croissance assez rapide, un peu plus rapide dessus que dessous ; dernier tour grand, très nettement dilaté vers l’ouverture, subarrondi, aussi bombé dessus que dessous, présentant trois angulosités très émoussées, l’inférieure, entourant la cavité ombilicale étant la plus accentuée ; suture assez profonde ; ouverture bien oblique, à bords convergents réunis par une callosité blanchâtre plus ou moins marquée, de forme subarrondie aussi haute que large, présentant inférieurement une angulosité accentuée, garnie d’un bourrelet interne blanc très robuste et d’un système de denticulations assez compliqué comprenant six plis très saillants : trois plis pariétaux lamelliformes et longitudinaux : le supérieur très petit et difficilement visible ; le médian triangulaire, extrêmement saillant ; l’inférieur petit ; trois plis pariétaux situés vis-à-vis des précédents : les deux supérieurs petits et dirigés, comme les pariétaux, dans le sens spiral ; l’inférieur beaucoup plus saillant, subtriangulaire, dirigé dans le sens transversal.

Diamètre : 8 1/2-9 millimètres ; hauteur : 3-3 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 2-3 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 2-3 millimètres.

Test un peu épais, solide, d’un corné très pâle, brillant, orné de stries extrêmement fines, bien régulières, presque effacées en dessous ; intérieur de l’ouverture d’un corné plus sombre et plus brillant.

Cette espèce ne peut se rapprocher que du Pl. tanganikana Smith[392], dont elle se distingue très nettement :

Par sa forme un peu plus profondément ombiliquée en dessus, limitée, en dessous, par une angulosité moins accentuée ; par sa spire dont le dernier tour, moins anguleux en dessus, est en outre très nettement dilaté à l’extrémité à la façon du Planorbis Crossei Bourguignat[393] d’Europe, ce qui ne s’observe pas chez le Planorbula tanganikana qui possède, au contraire, une croissance particulièrement régulière ; par son ouverture plus oblique, pourvue d’un bourrelet marginal plus robuste et d’un système de denticulations.

Lac Tchad, archipel Kouri ; octobre 1903 [A. Chevalier]. Cette intéressante espèce a été retrouvée abondante par M. R. Chudeau, notamment aux environs de N’Guigmi et de Kouloua (Lac Tchad).

Genre Segmentina Fleming[394].

Segmentina Chevalieri Germain.

1904. Segmentina Chevalieri Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, X, no 7, p. 468.

1905, Segmentina Chevalieri Germain, loc. cit., XI, no 4, p. 256.

1906. Segmentina Chevalieri Germain, Etudes sur les Mollusques récoltés par M. E. Foa dans le lac Tanganika et ses environs, fig. 6-7.

Coquille petite, orbiculaire, médiocrement convexe en dessus avec une dépression centrale assez marquée, bien plane en dessous, avec un ombilic très profond et ponctiforme ; spire composée de 4 tours à croissance très rapide, séparés par des sutures presque superficielles ; dernier tour très grand, orné d’une carène émoussée submarginale ; ouverture bien oblique, largement échancrée par l’avant-dernier tour ; péristome droit et aigu.

Diamètre : 3 1/4-4 1/4 millimètres ; hauteur : 1 1/2 millimètre.

Test mince, brillant, presque pellucide, très finement strié, blanchâtre ou d’un corné très pâle.

Cette petite espèce ne peut se rapprocher que du Segmentina angusta Jickeli[395] ; on l’en séparera :

Par sa spire à croissance plus rapide, avec un dernier tour un peu dilaté vers l’ouverture et bien moins convexe en dessus ; par son ouverture beaucoup plus oblique, moins développée en largeur ; par son ombilic moins élargi, à peu près ponctiforme ; etc.

Le S.-O. du lac Tchad ; 4 exemplaires.

GASTÉROPODES PROSOBRANCHES

Famille des VIVIPARIDÆ
Genre Vivipara de Lamarck[396].

Vivipara unicolor Olivier.

1804. Cyclostoma unicolor Olivier, Voyage empire Ottoman, III, p. 68 ; Atlas, II, Pl. XXXI, fig. 9.

1822. Paludina unicolor de Lamarck, Anim. sans vertèbres, VI, p. 174.

1832. Paludina unicolor Deshayes, Encyclop. méthod. ; Vers ; III, p. 698.

1838. Paludina unicolor de Lamarck, Anim. sans vertèbres, 2e édit. (par Deshayes), VIII, p. 513.

1852. Paludina unicolor Küster in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. Cabinet ; Gatt. Paludina, p. 21, no 16, Taf. IV, fig. 12-13.

1852. Paludina biangulata Küster in : Martini et Chemnitz, loc. cit., p. 25, Taf. V, fig. 11-12.

1864. Paludina unicolor Dohrn, Proceed. zool. soc. London ; p. 117.

1874. Vivipara unicolor Jickeli, Land- und Süsswass. Mollusk. Nordostafrik. ; p. 235, Taf. VII, fig. 30.

1878. Paludina unicolor Martens, Monatsb. d. Akad. d. Wiss. Berlin, p. 297.

1880. Vivipara unicolor Bourguignat, Recens. Vivipares syst. europ., p. 33.

1888. Paludina unicolor Smith, Proceed. zoolog. soc. London, p. 53.

1890. Vivipara unicolor Bourguignat, Hist. malacolog. du lac Tanganika, p. 39 et Ann. sc. natur., X, p. 39.

1894. Vivipara unicolor variété, Sturany : in : Baumann, Durch Massailand zur Nilquelle, p. 15, Taf. XXIV, fig. 7, 12, 13, 17, 22, 23 et 25.

1898. Vivipara unicolor Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 175.

1906. Vivipara unicolor Germain, Mém. soc. zoolog. de France, XIX, p. 227.

1905. Vivipara unicolor Germain, Bull. Muséum hist. natur. Paris, XI, p. 327 ; et XII (1906), no 1, p. 82 et p. 58.

Le Vivipara unicolor est une espèce très répandue dans tout le centre africain, depuis le Nil jusqu’au Sénégal. Elle abonde aussi dans le lac Tchad où sa présence a été constatée par de nombreux voyageurs[397].

Plus peut-être que toute autre espèce du genre, le V. unicolor présente un polymorphisme étendu portant à la fois sur la forme générale de la coquille, l’allure de la spire et la sculpture du test. Aussi de nombreuses formes, comme les V. biangulata Küster[398], V. polita Frauenfeld[399], etc., et même V. Duponti de Rochebrune[400], élevées au rang spécifique par différents auteurs, doivent-elles être considérées comme synonymes du V. unicolor[401].

Sur une importante série d’échantillons on observe facilement : des individus dont les tours, nettement arrondis, ne présentent pas trace de carène spirale ; d’autres [mode unicarinata] chez lesquels la carène inférieure est très saillante, la supérieure ayant plus ou moins disparu ; des exemplaires présentant le mode bicarinata [= biangulata Küster] ; enfin des échantillons, beaucoup plus rares, du mode tricarinata, caractérisé par la présence d’une troisième carène médiane. Ces différentes manières d’être du test sont d’ailleurs indépendantes de la forme générale et se rencontrent aussi bien chez les individus présentant le mode globosa que chez ceux appartenant au mode elata.

L’ombilic, plus ou moins ouvert, permet de distinguer un mode microporus et un mode pervius.

Enfin le test est lui-même très diversement coloré. J’ai déjà eu l’occasion de signaler les variétés ex colore : viridis, fusca et pallescens recueillies, dans le lac Tchad, par M. le lieutenant L. Lacoin[402].

Variété elatior Martens.

1896. Paludina rubicunda Sturany in : Baumann, Durch Massailand zur Nilquelle, p. 8, Taf. XXIV, fig. 2-4 (non von Martens !)

1898. Vivipara unicolor var. elatior Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 177, Taf. VI, fig. 25.

1906. Vivipara unicolor var. elatior Germain, Mém. soc. zoolog. France ; XIX, p. 228.

Coquille à spire plus haute et à croissance plus régulière ; tours plus convexes sans trace de carène, le dernier bien plus arrondi et proportionnellement moins grand ; ouverture exactement circulaire (hauteur et diamètre : 7 1/2 millimètres), un peu plus petite ; test finement strié, vert olive. Hauteur : 21 millimètres ; diamètre : 16 millimètres.

Cette variété présente un peu l’aspect du V. rubicunda Martens[403] et, notamment, de la variété subturrita Martens[404], mais s’en distingue assez nettement par ses tours moins convexes séparés par des sutures également moins profondes. Le Dr von Martens a en outre décrit, sous le nom de variété conoidea[405], une coquille qui ne diffère pas sensiblement de la var. elatior.

Le lac Tchad, archipel Kouri ; octobre 1903.

Variété obesa Germain.

1906. Vivipara unicolor var. obesa Germain, loc. cit., XIX, p. 228.

Coquille très ventrue ; spire composée de 5-6 tours bien arrondis séparés par des sutures profondes ; ouverture subcirculaire ; même test. Hauteur : 17 millimètres ; diamètre : 12-13 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 8 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 7 millimètres.

Avec la variété précédente.

Variété Jeffreysi Frauenfeld.

1865. Paludina Jeffreysi Frauenfeld, Proceed. zoolog. soc. London, p. 658 ; et Verhandl. d. zoolog.-bot. Gesellsch. Wien, XV, p. 352, taf. XXII, fig. 3-4.

1877. Vivipara Jeffreysi Smith, Proceed. zoolog. soc. London, p. 716, pl. LXXIV, fig. 1-2.

1890. Vivipara Jeffreysi Bourguignat, Mollusques Afrique équator., p. 39.

1890. Vivipara Simonsi Bourguignat, loc. cit., p. 40.

1890. Vivipara Smithi Bourguignat, loc. cit., p. 40.

1898. Vivipara unicolor var. Jeffreysi Martens, loc. cit., p. 177.

Coquille trapue ; spire plus courte à tours supérieurs non étagés ; dernier tour très développé, bien ventru ; ombilic un peu plus ouvert.

Bourguignat a établi ses V. Simonsi et V. Smithi sur les figurations de Smith qui représentent bien, avec d’insignifiantes variations, le V. Jeffreysi.

Cette variété, qui habite le lac Nyassa, n’a pas encore été recueillie dans le bassin du Chari-Tchad.

Variété Lenfanti Germain[406].

1905. Vivipara Lenfanti Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, p. 256 [sans description].

1906. Vivipara unicolor var. Lenfanti Germain, Mém. soc. zoolog. France, XIX, p. 228, pl. IV, fig. 7-8.

Coquille médiocrement ombiliquée (ombilic partiellement recouvert par une légère réflexion du bord columellaire), globuleuse-allongée, épaisse, élégamment ornée de stries très régulières, assez fortes et bien onduleuses ; spire un peu élevée (sommet obtus, souvent érosé), composée de 6 tours à croissance rapide et régulière, séparés par des sutures profondes ; dernier tour très grand, orné d’une carène médiane relativement saillante, formant les 3/4 de la hauteur totale ; ouverture à peine oblique, presque ronde, anguleuse supérieurement, bien arrondie inférieurement ; péristome continu. Opercule inconnu.

Hauteur maximum : 15-16 millimètres ; diamètre maximum : 10-10 1/4 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 7-8 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 6 1/2-7 1/4 millimètres.

Test d’un fauve clair ou d’un vert olivâtre plus ou moins foncé.

Cette remarquable variété rappelle, par son mode d’ornementation sculpturale, le Vivipara costulata Martens[407] ; elle habite le lac Tchad où elle ne semble pas très rare [MM. Chevalier, Lenfant et Lacoin].

Variété Bellamyi Jousseaume.

1886. Bellamya Bellamya Jousseaume, Bullet. soc. zoolog. France, XI, p. 479, pl. XII, fig. 3.

1890. Vivipara unicolor var. Bellamyi Dautzenberg, Mém. société zoolog. France, III, p. 134.

C’est avec raison que MM. Dautzenberg et Morelet considèrent cette coquille comme une variété du V. unicolor. J’y rapporte le Vivipara Duponti recueilli par le Dr Martin Dupont sur les bords du Bakoy à Pangalla (Haut-Sénégal) et décrit par le Dr A. T. de Rochebrune[408]. Cette coquille ne diffère, en effet, du V. unicolor que par sa taille un peu plus petite et sa forme légèrement plus trapue à carènes un peu moins accusées.

La variété Bellamyi doit être considérée comme une race locale, propre au Sénégal, du Vivipara unicolor. Comme le type, elle est susceptible de très nombreuses variations portant : soit sur la forme générale (mut. alta, globosa, etc...), soit sur l’ornementation sculpturale du test (mut. unicarinata, bicarinata, tricarinata, etc...), soit enfin sur la couleur du test (mut. viridis, fusca, subrufa, pallescens, etc.)[409].

Étangs de Kollangui [Guinée Française], mars 1905 ; 20 échantillons.

Konakry (Guinée française), M. Chevalier ; 3 exemplaires.

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* *

Une seule espèce de Vivipara, en dehors de celles signalées précédemment, a été recueillie dans le Bassin du Tchad. C’est le Vivipara gracilior Martens[410] dont voici les caractères principaux :

Coquille perforée, conoïde un peu globuleuse ; spire composée de 6 tours convexes séparés par des sutures assez profondes ; dernier tour grand, bien ventru inférieurement, obscurément caréné ; ouverture peu oblique, subcirculaire, anguleuse supérieurement ; hauteur maximum : 25 millimètres ; diamètre maximum : 17 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 12 millimètres : diamètre de l’ouverture : 10 1/2 millimètres. Test luisant, vert rougeâtre, finement strié.

Cette espèce, qui se rapproche à la fois du V. unicolor Olivier et du Vivipara rubicunda Martens[411] du Victoria-Nyanza, a été découverte aux environs de Kouka (lac Tchad) par le lieutenant allemand Glauning (1902).

Genre Cleopatra Troschel[412].

Cleopatra cyclostomoides Küster.

1852. Paludina cyclostomoïdes Küster in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. Cab. ; Gatt. Paludina, p. 32, taf. XI, fig. 11-12.

1856 Bythinia cyclostomoïdes Bourguignat, Amén. malacolog., I, p. 184.

1879. Cleopatra cyclostomoïdes Bourguignat, Descript. Mollusques Egypte, Zanzibar, Sénégal, etc., p. 26.

1890. Cleopatra cyclostomoïdes Bourguignat, Histoire malacologique lac Tanganika ; p. 45 ; et Annales sciences naturelles ; X, p. 45.

1906. Cleopatra cyclostomoïdes Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XII, no 1, p. 54, et Mém. soc. zool. France, XIX, p. 230, pl. IV, fig. 9.

Ce Cleopatra, qui n’avait encore été signalé qu’en Egypte, paraît abondant dans le lac Tchad. Il y est parfois très typique, ainsi qu’en témoignent les nombreux échantillons, encore pourvus de leur épiderme, recueillis par M. Lenfant. M. Chevalier n’a rapporté que peu d’exemplaires de cette espèce ; ils proviennent tous du Minia-Ngoulou, affluent du Bangoran (territoire du Chari) ; par contre, cet explorateur a récolté très abondamment la variété suivante :

Variété tchadiensis Germain.

1905. Cleopatra tchadiensis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XI, no 5, p. 328 (en note et sans description).

Coquille un peu allongée, oblongue, assez ventrue, pourvue d’une perforation ombilicale médiocre, plus ou moins recouverte par la patulescence du bord columellaire ; spire souvent tronquée, assez haute, composée de 5-6 tours convexes, un peu étagés, séparés par des sutures profondes ; dernier tour grand, dépassant notablement la moitié de la hauteur totale ; ouverture peu oblique, ovalaire-oblongue, bien anguleuse en haut et en bas ; péristome continu ; opercule inconnu.

Hauteur totale : 20-22 millimètres ; diamètre maximum : 6-8 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 5-6 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 3-4 1/2 millimètres.

Test un peu épais, solide, crétacé, assez finement strié.

Cette variété diffère surtout du type par sa forme beaucoup plus globuleuse et ses tours plus étagés séparés par des sutures beaucoup plus profondes.

Lac Tchad, Faguibine ; 150 exemplaires.

Abords du lac Faguibine, dans la région de Tombouctou [Mission du général de Trentinian ; août 1899] ; 20 échantillons.

Cleopatra bulimoides Olivier.

1804. Paludina bulimoides Olivier, Voyage emp. Ottoman, II, p. 39 ; III, p. 68 ; Atlas, II, Pl. XXXI, fig. 6.

1838. Paludina bulimoides de Lamarck, Anim. sans vertèbres, édit. II, VIII, p. 517, no 9.

1852. Paludina bulimoides Küster, in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. Cabin., Gatt. Paludina, p. 32, no 32, Taf. VII, fig. 11-15 (seulement).

1855. Cyclostoma Gaillardotii Bourguignat, Aménités malacologiques, I, p. 104, Pl. VII, fig. 5-7 ; et Revue et Magas. de zoologie, XXVIII, no 6, p. 335, Pl. VII, fig. 5-7.

1856. Bythinia bulimoides Bourguignat, Aménités malacologiques, I, p. 183.

1865. ? Paludina bulimoides Dohrn, Proceed. zoolog. society London, p. 233.

1868. Paludina bulimoides Morelet, Voyage Welwitsch, p. 96.

1874. Cleopatra bulimoides Jickeli, Land- und Süssw. Mollusk. N. O. Afrik., p. 240, Taf. VII, fig. 31 (opercule).

1879. Cleopatra bulimoides Bourguignat, Mollusques Egypte, Zanzibar, Sénégal ; etc., p. 22.

1890. Cleopatra bulimoides Bourguignat, Hist. malacolog. lac Tanganika, p. 44 ; et Ann. sc. natur. ; 7e série, X, p. 44.

1898. Cleopatra bulimoides Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 184.

Voici encore une des espèces de la faune nilotique que nous retrouvons dans toute l’Afrique équatoriale. Autrefois signalée par Morelet dans la région d’Angola[413] ; retrouvée par Dohrn dans les eaux du Zambèse[414] et par Dupuis[415] dans le fleuve Lualaba, elle a été recueillie, peu abondamment il est vrai, par le Dr Decorse aux environs de Fort-Archambault (Bas-Chari). Bourguignat en a également indiqué l’existence aux environs de Sayda en Syrie où il suppose l’espèce introduite[416].

Enfin A. Aubry a signalé la présence du Cleopatra bulimoides, à l’état fossile, dans le Choa et notamment dans les tufs gris marneux des environs du lac d’Assal, tufs qu’il considère comme appartenant à l’époque pliocène[417].

Cleopatra mweruensis Smith.

1893. Cleopatra mweruensis Smith, Proceed. zoolog. society of London ; p. 639, Pl. 59, fig. 10.

Coquille ovale, acuminée, étroitement perforée ; spire composée de 7 tours convexes ornés de 1-4 carènes plus ou moins saillantes, séparés par des sutures profondes ; ouverture ovalaire bien anguleuse en haut et en bas ; bords réunis par une callosité assez marquée ; bord columellaire réfléchi sur l’ombilic.

Longueur : 15 millimètres ; diamètre max. : 8 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 6 1/3 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 4 millimètres.

Test solide, jaune verdâtre, finement strié.

Cette espèce, d’abord découverte dans le lac Mweru par le voyageur anglais R. Crawshay se rapproche surtout du Cl. Emini Smith[418]. Elle présente, au point de vue de la sculpture spirale, un polymorphisme assez étendu portant sur le nombre des carènes qui peut varier de une à quatre.

Le Chari, à Fort-Archambault ; février 1903 [Dr Decorse].

Le Chari, aux environs de Fort-Archambault ; 18-19 juin 1903 [Dr Decorse].

Genre Bythinia Gray[419].

§ 1. — Gabbia Tryon[420].

Bythinia (Gabbia) Neumanni Martens.

1898. Bythinia (Gabbia) Neumanni Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 191, Taf. VI, fig. 33 et fig. de la radula, p. 191.

1905. Bythinia (Gabbia) Neumanni Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris ; XI, no 5, p. 327.

Coquille petite, solide, de forme variable par suite de l’allure de la spire qui est plus ou moins haute ; test d’un corné jaunâtre très clair, un peu brillant, orné de stries extrêmement fines et serrées.

Hauteur : 5-6 millimètres ; diamètre : 3 1/2-4 1/4 millimètres.

Le polymorphisme de cette espèce permet de distinguer les variétés ex forma suivantes :

Variété elata.

Spire plus haute ; tours légèrement plus convexes séparés par des sutures un peu plus profondes ; même test.

Variété globosa.

Spire plus courte, dernier tour plus ventru-globuleux ; même test.

Le Bythinia Neumanni est une espèce qui paraît extrêmement abondante. M. Foureau, au cours de sa Mission saharienne, en avait déjà recueilli quelques échantillons. M. A. Chevalier a pu récolter une centaine d’exemplaires de cette intéressante coquille qui semble habiter aussi bien la région du S.-E. que celle du S.-O. du lac Tchad.

Bythinia (Gabbia) Martreti Germain.
PLANCHE V, fig. 12-12 a.

1904. Bythinia Martreti Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris ; X, no 7, p. 468.

Coquille petite, de forme globuleuse, pourvue d’une perforation ombilicale extrêmement étroite, presque entièrement recouverte ; spire médiocrement allongée, composée de 4-5 tours extrêmement convexes, à croissance assez rapide bien que régulière, séparés par des sutures très profondes ; dernier tour grand, parfaitement arrondi ; sommet obtus, généralement absent par érosion ; ouverture peu oblique, très régulièrement circulaire, à peine anguleuse en haut ; péristome continu, droit et aigu.

Opercule concave, à nucleus excentrique situé au voisinage du bord inférieur.

Hauteur : 5 millimètres ; diamètre : 3 1/4 millimètres ; hauteur de l’ouverture égale à son diamètre : 1 1/2 millimètre.

Test assez épais, solide, olivâtre ou corné brun brillant, très finement mais irrégulièrement strié.

Variété major.

Coquille atteignant 7 millimètres de hauteur pour 3 3/4 millimètres de diamètre. Même test, ou d’un rougeâtre plus sombre. Le sommet est ordinairement érosé et la coquille réduite parfois aux deux derniers tours de spire.

Le Bythinia Martreti a surtout des affinités avec le B. Neumanni. On l’en distinguera :

Par sa spire à tours plus convexes séparés par des sutures beaucoup plus profondes ; par son ouverture plus petite, très régulièrement circulaire, à peine anguleuse en haut ; par son ombilic presque entièrement recouvert ; etc.

Rapprochée du Bythinia Stanleyi Smith[421], notre espèce s’en distingue :

Par ses tours également plus convexes, à croissance plus régulière, séparés par des sutures encore plus profondes ; par sa spire relativement plus haute ; par son ouverture plus détachée du dernier tour et proportionnellement plus petite ; etc.

Chez cette Bythinie, la spire est très souvent tronquée et le test fortement corrodé : nombre d’échantillons, recueillis vivants, ne possèdent plus que les deux derniers tours de spire. Les sutures, fort profondes, font paraître les tours très détachés les uns des autres et donnent, en petit, à cette coquille, l’apparence du Bythinia Leachi[421] d’Europe.

Pays Mamoun ; 5 échantillons.

Bythinia (Gabbia) neothaumæformis Germain, nov. sp.
PLANCHE V, fig. 13-13 a.

1907. Bythinia (Gabbia) neothaumæformis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, no 1, p. 65.

Coquille petite, très globuleuse, pourvue d’une perforation ombilicale très étroite, presque entièrement recouverte ; spire courte, scalariforme, composée de 4-5 tours très nettement étagés, à croissance spirale rapide, séparés par des sutures extrêmement profondes ; dernier tour largement développé dans le sens transversal, atteignant les 4/5 de la hauteur totale, fortement bicaréné : carène supérieure subsuturale très saillante, carène inférieure saillante à l’origine, plus ou moins émoussée vers l’ouverture ; sommet obtus ; ouverture peu oblique, arrondie, très nettement anguleuse en haut, subanguleuse en bas ; péristome continu, un peu épaissi intérieurement et offrant, sur le bord columellaire, une surface légèrement réfléchie sur l’ombilic.

Opercule inconnu.

Hauteur : 4-5 millimètres ; diamètre : 3 1/2-4 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture (égal à sa hauteur) : 2 millimètres.

Test épais, solide, d’un blanc sale ou d’un corné brun très pâle, très finement strié.

Cette espèce, si caractérisée, ne peut se rapprocher d’aucune des Bythinies africaines connues. Elle est surtout remarquable par sa spire dont les tours sont, pour ainsi dire, emboîtés les uns dans les autres à la façon des espèces du genre Neothauma et, plus spécialement, du Neothauma bicarinatum Bourguignat[422]. Cette ressemblance est encore accentuée par suite de la présence des deux carènes, toujours très marquées, que l’on observe sur le dernier tour du Bythinia neothaumæformis.

Cette Bythinie est peu variable ; cependant, l’un des exemplaires présente une spire un peu plus élevée que dans le type et constitue une mutation elata.

Le Tchad S.-E. ; 4 échantillons.

Famille des AMPULLARIIDÆ
Genre Ampullaria de Lamarck[423].

Ampullaria speciosa Philippi.

1849. Ampullaria speciosa Philippi, Zeitschr. für Malakozool., p. 18.

1851. Ampullaria speciosa Philippi, in : Martini et Chemnitz, Syst. conchyl. Cabinet ; Ampullaria, p. 40, taf. XI, fig. 2.

1856. Ampullaria speciosa L. Reeve, Conchol. Icon., Ampull., X, fig. 33.

1864. Ampullaria speciosa Dohrn, Proceed. zoolog. society London, p. 117.

1879. Ampullaria speciosa Bourguignat, Mollusques Egypte, Zanzibar, etc., p. 32.

1889. Ampullaria speciosa Bourguignat, Mollusques Afrique équat., p. 168.

1895. Ampullaria speciosa Martens, Ann. Mus. civ. Genova. XV, p. 65.

1898. Ampullaria speciosa Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 153 (pars.).

1905. Ampullaria speciosa Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XI, no 5, p. 328 ; et XII (1906), no 1, p. 59, no 3, p. 171.

Cette grande et belle espèce d’Ampullaire, assez abondante dans les cours d’eau de l’Afrique orientale, habite également le bassin du Chari, le lac Tchad, et même le Niger moyen. Son aire de dispersion est donc considérable puisqu’elle comprend toute l’Afrique équatoriale. J’ai signalé trois fois déjà la présence de ce Mollusque dans le lac Tchad, où il a été successivement recueilli par MM. les lieutenants Lacoin et Moll, et par M. le capitaine Duperthuis.

Avec des exemplaires parfaitement typiques, la mission Chevalier a rapporté un échantillon d’une variété minor qui ne mesure que 74 millimètres de hauteur pour 66 millimètres de diamètre maximum. L’ouverture a 56 millimètres de hauteur pour 36 millimètres de largeur.

Koulikoro, sur le Niger moyen, Soudan français, octobre 1899 [Mission du général de Trentinian] ; deux exemplaires.

Mamoun, territoire du Chari [A. Chevalier] ; 1 exemplaire.

Kousri [Dr Decorse].

Ampullaria Chevalieri Germain[424].

1904. Ampullaria Chevalieri Germain, Bullet. Muséum hist. nat. Paris, X, no 7, p. 468 ; et id. XI, 1905, no 5, p. 329.

Coquille très grande, assez largement ombiliquée, renflée, globuleuse un peu allongée, solide quoique médiocrement épaisse, légèrement brillante ; test très finement strié, presque lisse sur les premiers tours (stries très fines, à peine onduleuses, très rapprochées et bien régulières sur la première moitié du dernier tour, devenant plus fortes et plus irrégulières sur la seconde moitié du dernier tour) ; spire composée de 6-7 tours assez convexes, un peu étagés, croissant d’abord lentement, puis rapidement, si bien que le dernier tour est relativement énorme ; dernier tour très grand, présentant, en largeur, un développement maximum voisin de la partie supérieure, formant les 3/4 de la hauteur totale de la coquille ; sommet très obtus, comme écrasé ; suture médiocrement profonde, non bordée comme chez l’Ampullaria speciosa ; ouverture à peine oblique, médiocrement échancrée, oblongue, subpyriforme ; péristome droit, aigu ; bord columellaire subarqué, notablement réfléchi sur l’ombilic ; bords marginaux réunis par une callosité médiocre.

Hauteur : 105-107 millimètres ; diamètre : 91-97 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 78-80 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 50 millimètres.

Fig. 89. — Ampullaria Chevalieri Germain. Demi-grandeur naturelle.

Test d’un marron olivâtre assez foncé, orné d’un grand nombre de zonules spirales (réunies en douze groupes) d’une teinte plus sombre ; intérieur de l’ouverture d’un bleu brillant, bordé de jaune. Quand l’animal est mort, la coquille devient blanche et les zonules, plus apparentes, sont d’un rouge vineux plus ou moins foncé.

Cette Ampullaire, que je considère comme l’espèce représentative de l’Ampullaria speciosa dans le bassin du Chari, se distingue de cette dernière :

Par sa forme plus élevée ; par son dernier tour relativement plus haut et plus développé en largeur à la partie supérieure ; par son ouverture plus grande et plus régulièrement ovalaire ; etc... L’aspect du dernier tour est très particulier : ce dernier tour, dont le développement maximum est très voisin de la partie supérieure, conserve une grande largeur sur la presque totalité de son développement, ce qui fait que la partie opposée à l’ouverture présente un profil d’abord rectiligne, qui s’atténue seulement à la hauteur de la naissance de l’ombilic, rappelant ainsi l’aspect, si caractéristique, de l’Ampullaria dolium Philippi[425] de la Guyane.

Territoire du Chari, cercle de Krébedjé, octobre 1902.

M. Foureau, au cours de sa Mission Saharienne, a constaté la présence de cette espèce dans le lac Tchad, aux environs d’Arégué[426].

Ampullaria ovata Olivier.

1804. Ampullaria ovata Olivier, Voyage dans l’Empire Ottoman, II, p. 39, Pl. XXXI, fig. 1 [non Savigny].

1851. Ampullaria ovata Philippi, Monogr. Ampull., in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. Cabin. ; p. 49, Taf. XIV, fig. 5.

1857. Ampullaria ovata Martens Malakozool. Blätter, IV, p. 187.

1863. Ampullaria ovata Bourguignat, Mollusques nouv. litig. peu connus ; décembre 1863, p. 79, Pl. X, fig. 11.

1866. Ampullaria ovata Martens, Malakozool. Blätter, XIII, p. 1.

1874. Ampullaria ovata Jickeli, Land- und Süssw. Mollusk. Nordostafrikas, p. 230 [Excl. synonym.].

1879. Ampullaria ovata Bourguignat, Mollusques Egypte, Abyssinie, etc., p. 32.

1881. Ampullaria ovata Crosse, Journal de Conchyl., XXIX, p. 110 et 280.

1880. Ampullaria ovata Smith, Proceed. zoolog. society London, p. 348.

1885. Ampullaria ovata Billotte, Bullet. soc. malacol. France, II, p. 110.

1886. Ampullaria ovata Pelseneer, Bullet. Mus. hist. natur. Belgique, IV, p. 104.

1888. Ampullaria ovata Bourguignat, Iconogr. malacolog. lac Tanganika ; Pl. VI, fig. 1.

1889. Ampullaria ovata Bourguignat, Mollusques Afrique équator. ; p. 168.

1890. Ampullaria ovata Bourguignat, Hist. malacolog. lac Tanganika ; p. 74, Pl. VI, fig. 1 ; et Annales sciences natur., 7e série, X ; même pagin.

1898. Ampullaria ovata Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrikas ; p. 158.

1904. Ampullaria ovata Smith, Proceed. malacolog. society London ; VI, no 2, p. 100.

L’Ampullaria ovata est une espèce incontestablement voisine de l’A. Kordofana Parreyss[427], ne s’en distinguant que par sa forme plus élevée, plus franchement ovalaire et à spire plus haute.

La mission Chevalier a recueilli, dans le Chari, sept échantillons de cette espèce en parfait état de conservation. Leur test est vert olive assez foncé, un peu plus jaunâtre vers la partie supérieure du dernier tour de spire, orné de bandes rougeâtres peu apparentes, assez variables en nombre et en dimensions. L’intérieur de l’ouverture est d’un brun rougeâtre, très brillant. Hauteur : 52-57 millimètres ; diamètre : 43-50 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 36-44 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 23 1/2-28 millimètres.

Cette espèce est fort répandue en Egypte et en Abyssinie ; on la connaît également des lacs Victoria Nyanza et Tanganika ; enfin elle a été signalée jusque dans le Niger[428]. Comme l’A. speciosa, ce Mollusque fournit donc un excellent exemple d’espèce nilotique rayonnant dans toute l’Afrique équatoriale.

Ampullaria gradata Smith.

1881. Ampullaria gradata Smith, Proceed. zool. society London ; p. 289, Pl. XXXIII, fig. 22-22a.

1885. Ampullaria gradata Billotte, Bullet. soc. malacolog. France ; II, p. 109.

1889. Ampullaria gradata Bourguignat, Mollusques Afrique équator. ; p. 167.

1898. Ampullaria gradata Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 158.

1905. Ampullaria gradata Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris ; XI, no 4, p. 256.

C’est avec beaucoup de raison que E. A. Smith considère son espèce comme très voisine des formes nilotiques qui, comme les Ampullaria Wernei Phil., A. speciosa Phil., et A. lurida Parreyss, sont impossibles à distinguer à l’aide d’un caractère précis[429]. La distinction de toutes ces espèces n’est, en effet, qu’une question de « galbe », et, comme telle, fort sujette à caution. Une étude anatomique attentive sur une série suffisante d’individus permettrait seule d’émettre une opinion définitive.

Les échantillons recueillis par la mission sont adultes et bien typiques. Leur test est assez solide, un peu épais, crétacé, d’un vert olive, orné de stries d’acroissement un peu irrégulières coupées de très fines stries spirales.

Hauteur max. : 56-59 millimètres ; diamètre max. : 53-55 millimètres ; rapport du diamètre max. à la hauteur maximum : 94/100 ; hauteur de l’ouverture : 45-47 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 27-30 millimètres ; rapport du diamètre de l’ouverture à la hauteur de l’ouverture : 60/100 à 64/100.

Dans le « rahat » du Baguirmi ; septembre 1903 ; 1 exemplaire.

Région avoisinant le S.-E. du lac Tchad, octobre 1903 [A. Chevalier] ; 1 exemplaire.

Le Gribingui, mars 1904 [Chevalier et Decorse] ; 1 exemplaire.

Pays de Corbol, au S. du Baguirmi, territoire du Chari ; juillet 1903. Un exemplaire jeune. Cet échantillon se rapporte exactement à un individu, également jeune, offert par Bourguignat au Muséum en 1886 et provenant du Kondoa[430]. Il est d’une teinte jaune olivâtre, plus claire que chez les spécimens adultes et mesure : hauteur : 42 millimètres ; diamètre : 37 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 31 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 21 millimètres.

Ampullaria chariensis Germain.

1905. Ampullaria chariensis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris ; XI, no 6, p. 486.

1906. Ampullaria chariensis Germain, Mém. soc. zoolog. France ; XIX ; p. 232, Pl. IV, fig. 10.

Un seul exemplaire jeune ne mesurant que 32 1/2 millimètres de hauteur pour 26 millimètres de diamètre. L’ouverture a 26 millimètres de hauteur sur 10 millimètres de largeur. Il a été recueilli par M. Chevalier, dans le lac Tchad, près des îles Kouri (octobre 1903).

Ampullaria Rucheti Billotte.

1885. Ampullaria Rucheti Billotte, Bull. soc. malacolog. France ; II, p. 105, Pl. VI, fig. 1.

1889. Ampullaria Rucheti Bourguignat, Mollusques Afrique équator. ; p. 168.

Cette espèce est surtout caractérisée par son dernier tour, très développé vers la région supérieure et bien atténué en bas, ce qui donne à la coquille un aspect subtriangulaire. Le test, un peu épais, est presque lisse, légèrement brillant à l’état frais ; l’intérieur de l’ouverture est rougeâtre.

Hauteur : 50-54 millimètres : diamètre : 51 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 42-44 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 24-27 millimètres.

Territoire du Chari, Mamoun, pays de Senoussi ; mars 1903 ; 1 exemplaire.

Lac Tchad, archipel Kouri, octobre 1903 ; 1 exemplaire.

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Les espèces suivantes, qui n’ont pas été recueillies par M. A. Chevalier au cours de sa mission, habitent également la région dont nous étudions la faune.

Ampullaria Wernei Philippi[431]. — Grosse espèce voisine de l’Ampullaria speciosa et à laquelle il faut rapporter, ainsi que je l’ai montré précédemment[432], l’Ampullaria Charmesi Billotte[433]. Le test épais, solide, d’un vert olive assez brillant, est orné de stries peu régulières, devenant fortes et parfois saillantes aux environs de l’ouverture.

Hauteur : 88-91 millimètres ; diamètre maximum : 74-80 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 65-70 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 43 millimètres.

Les îles de l’Oubangui, en aval du fort de Possel (juillet 1900) ; bords du Gribingui (janvier 1900) [Mission F. Foureau].

Le Bas Chari, entre Bougouman et Fort-Lamy ; 3 exemplaires adultes et 3 échantillons jeunes [M. le lieutenant L. Lacoin].

Ampullaria erythrostoma Reeve[434]. — Belle espèce des environs de Zanzibar qui n’a pas encore été recueillie dans l’intérieur du continent africain.

Le Dr von Martens a décrit, sous le nom de variété Stuhlmanni[435] une magnifique variété mesurant 83-84 millimètres de hauteur, 72-77 millimètres de grand diamètre et 58-62 millimètres de petit diamètre. L’ouverture a 61-63 millimètres de hauteur sur 38-41 millimètres de diamètre. Cette variété, découverte par le Dr Stuhlmann dans le lac Albert-Nyanza, en novembre 1891, se rapproche beaucoup, par sa forme très globuleuse avec un dernier tour bien régulièrement ventru formant presque toute la coquille et son ouverture relativement étroite, de certaines variétés de l’Ampullaria speciosa et notamment de la variété globosa Germain. On la retrouvera donc, probablement, dans le bassin du Chari.

Fig. 90. — Ampullaria speciosa Philippi, var. globosa Germ. Demi-grandeur naturelle.

L’Ampullaria speciosa Phil. var. globosa Germain[436] (fig. 90), est une coquille de très grande taille qui se sépare du type par son dernier tour notablement plus globuleux et sa suture moins nettement canaliculée. Elle atteint les dimensions suivantes : Hauteur : 103 millimètres ; diamètre maximum : 99 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 82 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 53 millimètres. Elle a été recueillie sur les bords du Congo, en juillet 1900, par M. F. Foureau.

Enfin je signalerai l’Ampullaria leopoldvillensis Putzeys[437], bien que cette espèce n’ait encore été recueillie que dans le Stanley-Pool, près de Léopoldville, parce qu’elle appartient à la même série que les précédentes. C’est une coquille de grande taille (hauteur : 88 millimètres ; diamètre maximum : 77 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 73 millimètres), globuleuse, étroitement ombiliquée, possédant 5 1/2 tours de spire convexes et une ouverture un peu oblique, oblongue, allongée, relativement étroite. Cette espèce, qui est extrêmement voisine de la variété Stuhlmanni Martens, se rapproche également de l’A. speciosa var. globosa et il est probable que de nouveaux matériaux permettront de réunir ces trois formes.

Genre Lanistes Denys de Montfort[438].

Lanistes procerus Martens.

1866. Lanistes olivaceus var. procerus Martens in Pfeiffer, Novitates Concholog., II, p. 292, pl. LXXI, fig. 1-2.

1879. Meladomus procerus Bourguignat, Mollusques Egypte, Abyssinie, Zanz., etc., p. 34.

1886. Lanistes magnus Furtado, Journal de Conchyliol., XXXIV, p. 147, pl. VI, fig. 3.

1889. Meladomus procerus Bourguignat, Mollusques Afrique équator., p. 172.

1898. Lanistes olivaceus var. procerus Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 164.

1901. Lanistes olivaceus var. procerus Dupuy et Putzeys. Bullet. séances soc. malacol, Belgique, XXXVI, p. LVIII, fig. 29.

Espèce de très grande taille, atteignant jusqu’à 105 millimètres de hauteur, pour 80 millimètres de diamètre maximum ; spire un peu haute, composée de 6-7 tours bien convexes séparés par des sutures profondes ; ouverture atteignant à peu près la moitié de la hauteur totale ; test solide, épais, d’un marron olivâtre plus ou moins foncé. Les stries dont le test est orné sont grossières et irrégulièrement distribuées ; elles deviennent nettement pliciformes aux environs de l’ouverture.

Le Lanistes magnus, décrit par Furtado est, sans aucun doute, une forme major du Lanistes procerus dont le dernier tour est un peu plus ventru. Il existe également une variété minor qui possède exactement les caractères du type mais ne mesurant que 54 millimètres de hauteur pour 38 millimètres de diamètre maximum[439]. Elle a été recueillie, par MM. Chevalier et Decorse dans le Mamoun (pays de Senoussi), en mars 1903.

M. le lieutenant Lacoin a également recueilli cette espèce dans le Bas-Chari et dans le Bar-el-Ghazal.

Lanistes ovum Peters.

1835. Ampullaria ovum Peters, Archiv. f. naturgesch., XI, p. 215.

1851. Ampullaria ovum Philippi in : Martini et Chemnitz, Syst. Conch. Cab., Ampull., p. 22, no 27, pl. VI, fig. 2.

1860. Lanistes ovum Martens, Malak. Blätt., VI, p. 216.

1866. Lanistes ovum Pfeiffer, Novitates Conchol., II, p. 290.

1868. Ampullaria ovum Morelet, Voy. Wellwitsch, p. 41, p. 44 et p. 95.

1874. Lanistes ovum Jickeli, Land- und Süssw. Moll. N.-O. Afrik., p. 230.

1877. Lanistes ovum Smith, Proceed. zoolog. soc. London, p. 715.

1879. Meladomus ovum Bourguignat, Mollusques Egypte, Abyssinie, Zanzib., etc., p. 36.

1889. Meladomus ovum Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 173.

1898. Lanistes ovum Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 166.

1906. Lanistes ovum Germain, Mém. soc. zoolog. France, XIX, p. 233.

Cette espèce bien connue est abondante dans toute l’Afrique tropicale ; elle est assez polymorphe, tant au point de vue de la forme générale qu’au point de vue de la taille, pour qu’on y puisse distinguer les variétés suivantes :

Variété Lacoini Germain[440].
PLANCHE V, fig. 16.

1906. Lanistes ovum var. Lacoini Germain, Mém. soc. zoolog. France, XIX. p. 234.

Coquille de forme plus ventrue-globuleuse ; spire moins haute à tours plus convexes ; dernier tour notablement plus développé en largeur ; ombilic à peine plus large ; test plus finement et plus régulièrement strié.

Hauteur : 42-46 millimètres ; diamètre : 35-36 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 27-28 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 17 1/2-19 millimètres.

Territoire du Chari : Mamoun (Pays de Senoussi) ; mars 1903 ; 2 exemplaires.

Variété elatior Pfeiffer.

1866. Lanistes ovum var. elatior Pfeiffer, Novitates Conchol., p. 291, taf. LXX, fig. 7-8.

1874. Lanistes ovum var. elatior Jickeli, Land- und Süssw. Moll. N.-O. Afrik., p. 230.

1879. Meladomus elatior Bourguignat, Mollusques Egypte, Abyss., Zanzib., p. 35.

1889. Meladomus elatior Bourguignat, Mollusques Afrique équat., p. 173.

1906. Lanistes ovum var. elatior Germain, Mém. soc. zoolog. de France, XIX, p. 234.

Coquille de forme plus élevée ; spire plus haute, composée de 6 tours convexes à croissance assez rapide séparés par des sutures profondes ; test épais, solide, assez finement strié, d’un brun marron ou d’un vert noirâtre un peu brillant.

Territoire du Chari : Mamoun (Pays de Senoussi) ; 1 exemplaire.

Bourguignat a donné, au Muséum d’histoire naturelle de Paris, deux exemplaires de Lanistes ovum qui, par leur forme un peu haute, sont intermédiaires entre le type ovum et la variété elatior. Ils ont été recueillis aux environs de Zanzibar par M. Bloyet [1886].

L’espèce type a été récoltée par le Dr Decorse dans le Mamoun (mars 1903), à Kousri, et dans un ruisseau près de Koga-Pongourou [6 décembre 1903] ; 6 exemplaires.

Lanistes ellipticus Martens.

1866. Lanistes ellipticus Martens, in : Pfeiffer, Novitates Concholog., II, p. 294, taf. LXX, fig. 9-10.

1879. Meladomus ellipticus Bourguignat, Mollusques Egypte, Abyssinie, Zanzibar, etc..., p. 35.

1886. Lanistes Zambesianus Furtado, Journal de Conchyl., XXXIV, p. 148, pl. VII, fig. 1.

1889. Meladomus ellipticus Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 123.

1898. Lanistes ellipticus Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 168.

Le Lanistes ellipticus est une espèce primitivement découverte dans la région du Mozambique, puis dans le bassin du Zambèse (Capello et Ivens ; prof. Peters, 1884-1885), enfin dans le lac Nyassa [J.-A. Simons, etc.]. Le Dr Decorse a également constaté la présence de ce Lanistes à Kousri. L’unique exemplaire recueilli est d’ailleurs conforme à la figuration donnée par Pfeiffer[441].

Lanistes gribinguiensis Germain.
PLANCHE V, fig. 15.

1905. Lanistes gribinguiensis Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris, XI, no 6, p. 487.

Coquille d’assez petite taille, senestre, ventrue, pourvue d’une perforation ombilicale assez large, non circonscrite par une angulosité ; spire très brève, subconoïde, à sommet très obtus ; 5 tours à peine convexes, à croissance très rapide, présentant une région méplane relativement large contre la suture qui est à peu près linéaire ; dernier tour très grand, renflé, bien ventru-arrondi, formant les 6/7 de la hauteur totale ; ouverture peu oblique, médiocrement échancrée, subelliptique, à bord externe largement convexe, anguleuse supérieurement, arrondie inférieurement ; columelle presque droite, très légèrement réfléchie sur l’ombilic ; péristome droit et aigu ; bords marginaux convergents réunis par une faible callosité d’un blanc bleuâtre.

Opercule médiocre, profondément enfoncé dans l’intérieur de la coquille, légèrement concave extérieurement, orné de stries concentriques assez fines ; nucleus à peine saillant, presque situé contre le bord columellaire.

Hauteur : 20 millimètres ; diamètre maximum : 19 1/2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 14 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 11 millimètres.

Test solide, relativement épais, opaque, assez grossièrement strié [le dernier tour présente des costulations émoussées relativement grosses, onduleuses et assez régulières, sauf vers l’ouverture], d’un marron assez foncé, orné de bandes peu visibles, étroites, plus sombres que le fond de la coquille. Intérieur de l’ouverture d’un rouge vineux brillant.

Cette espèce se rapproche surtout du Lanistes lybicus Morelet[442], tant par son enroulement que par la position de sa carène spirale ; mais elle s’en distingue par un caractère essentiel : tandis que, chez le Lanistes lybicus et toutes les formes de ce groupe, la fente ombilicale est entourée par une angulosité plus ou moins saillante mais toujours très visible, la perforation ombilicale est ici simple, sans aucune trace d’angulosité. Le Lanistes gribinguiensis présente aussi assez l’aspect du L. stuhlmanni Martens[443], mais cette dernière espèce n’est pas ombiliquée.

Le Gribingui, dans l’Oubangui.

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En dehors des espèces que nous venons de passer en revue, la région du Chari et le bassin du Tchad nourrissent encore les Lanistes suivants :

Lanistes Vignoni Bourguignat[444]. — Cette espèce, qui a été très exactement figurée par Pfeiffer[445] comme variété du Lanistes bernardianus Morelet[446], habite le lac Tchad, dans la région de Woudi, où elle a été recueillie par M. F. Foureau. C’est une coquille globuleuse, à spire peu haute composée de 5 tours très étagés et ornés d’une carène saillante. L’ombilic est entouré d’une angulosité bien marquée ; enfin l’ouverture, peu oblique, ovalaire-allongée, atteint environ les 2/3 de la hauteur totale.

Hauteur : 34 millimètres ; diamètre maximum : 32 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 22 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 15 millimètres.

Lanistes Foai Germain[447]. — Cette espèce, qui se rapproche surtout de la précédente, s’en distingue nettement par sa spire beaucoup plus déprimée et son ouverture plus régulièrement ovalaire. La perforation ombilicale n’est pas entourée par une carène, mais présente seulement une fausse apparence d’angulosité ; enfin le Lanistes Foai est remarquable par sa forme écourtée, sa hauteur étant plus faible que son diamètre maximum.

Hauteur : 25 millimètres ; diamètre maximum : 28 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 18 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 12 millimètres.

Test solide, épais, opaque, un peu pesant, d’un marron foncé, orné, sur le dernier tour, de 6-7 bandes étroites plus sombres que le fond de la coquille ; stries très fines, irrégulièrement distribuées.

Recueillie par M. E. Foa dans le Haut-Congo.

Enfin MM. Dupuis et Putzeys ont décrit une coquille du Lualaba qui appartient à la même série que les deux précédentes. C’est le Lanistes lybicus var. nseudweensis Dupuis et Putzeys[448] caractérisé par sa forme déprimée, ses tours présentant, à leur partie supérieure, une carène saillante ; enfin par son ombilic entouré d’une carène nettement accusée.

Hauteur : 21 millimètres ; diamètre maximum : 22 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 13 1/2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 10 1/2 millimètres.

Famille des MELANIIDÆ
Genre Melania de Lamarck.

Melania tuberculata Müller.

1774. Nerita tuberculata Müller, Verm. terr. et fluv. hist., p. 191.

1779. Strombus tuberculatus Schröter, Geschichte d. flusconchyl., p. 373.

1779. Strombus costatus Schröter, loc. cit. ; p. 373, Taf. VIII, fig. 14.

1804. Melanoïdes fasciolata Olivier, Voyage empire Ottoman, II, p. 40, Pl. XXXI, fig. 7.

1822. Melania fasciolata de Lamarck, An. sans vertèbres ; VI, 2e part., p. 174.

1847. Melania pyramis Buch in : Philippi, Abbild. Conchyl., II, p. 172, Taf. IV, fig. 16.

1852. Vivipara fasciolata Raymond, Journ. Conchyl., III, p. 326.

1853. Melania tuberculata Bourguignat, Catal. rais. Mollusques Orient, p. 65.

1861. Melania Rothiana Mousson, Coq. Roth, p. 61.

1864. Melania tuberculata Bourguignat, Malacol. terr. fluv. Algérie, II, p. 251, Pl. XV, fig. 1-11.

1865. Melania tuberculata Dohrn, Proceed. zoolog. soc. London, p. 234.

1865. Melania rubropunctata Tristam, Proceed. zoolog. soc. London, p. 541.

1865. Melania tuberculata Martens, Malakozool. Blätter, XI, p. 205.

1869. Melania tuberculata Martens, Nachrichtsbl. d. Malak. ges., I, p. 154.

1874. Melania tuberculata Jickeli, Land- und Süssw. Mollusk. Nordostafrik., p. 251.

1874. Melania abyssinica Ruppel in : Jickeli, loc. cit. ; p. 253.

1877. Melania tuberculata Smith, Proceed. zoolog. soc. London ; p. 712.

1879. Melania tuberculata Martens, Sitz. ber. d. ges. natur. Freunde in Berlin, p. 104.

1881. Melania tuberculata Smith, Proceed. zoolog. soc. London ; p. 291.

1882. Melania tuberculata Bourguignat, Mollusq. terr. fluv. mission Revoil au pays Çomalis, p. 90.

1883. Melania Rothiana Locard, Malacol. lacs Tibériade, Antioche, etc., p. 32.

1883. Melania tuberculata Bourguignat, Hist. malacol. Abyssinie ; p. 102 et 131.

1884. Melania tuberculata Bourguignat, Hist. Melaniens syst. europ., p. 5 et Ann. malacologie, II, p. 5.

1887. Melania tuberculata Bourguignat, Bullet. soc. malacol. France ; IV, p. 267.

1888. Melania tuberculata Pollonera, Bollettino della Società malacologica Italiana ; XIII, part. II, p. 34.

1888. Melania tuberculata Smith, Proceed. zool. soc. London ; p. 52.

1888. Melania tuberculata Bourguignat, Iconogr. malacol. lac Tanganika ; p. 27. Pl. XI, fig. 26-27.

1889. Melania tuberculata Bourguignat, Bullet. soc. malacol. France, VI, p. 5 et 51.

1889. Melania tuberculata Bourguignat, Mollusq. Afrique équator. ; p. 182.

1890. Melania tuberculata Smith, Ann. magaz. natur. history ; 6e série, VI, p. 149.

1890. Melania tuberculata Bourguignat, Hist. malacol. lac Tanganika ; p. 163, Pl. XI, fig. 26-27 ; et Ann. sc. natur. ; 7e série, X, même paginat.

1891. Melania tuberculata Smith, Proceed. zoolog. soc. London ; p. 310.

1892. Melania tuberculata Martens, Sitz. bericht. d. ges. nat. Freunde Berlin, p. 173.

1893. Melania tuberculata Bourguignat, Mollusques Nyanza-Oukéréwé, p. 4.

1894. Melania tuberculata Ancey, Mém. soc. zoolog. France ; VII, p. 224.

1896. Melania tuberculata Sturany in : Baumann, Durch Massailand zur Nilquelle, p. 10.

1898. Melania tuberculata Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik. ; p. 193.

1898. Melania tuberculata Pollonera, Bollet. Musei zoolog. anat. comp. R. univers. Torino, XIII, no 313, p. 12 (4 mars 1898).

1904. Melania tuberculata Smith, Proceed. malacolog. soc. London ; VI, p. 100.

1904. Melania tuberculata de Rochebrune et Germain, Mém. soc. zoolog. France ; XVII, p. 7.

1904-1906. Melania tuberculata Germain, Bullet. Muséum hist. natur. Paris ; X, p. 353 ; XI, p. 257 et p. 328 ; XII, p. 54, p. 59 et p. 297.

Cette espèce cosmopolite est extrêmement abondante dans certaines régions de l’Afrique. Elle habite particulièrement le lac Tchad où tous les voyageurs qui ont exploré ces régions en ont recueilli de nombreux exemplaires. Le plus souvent on trouve le Melania tuberculata sur les plages sableuses où l’accumulation des individus forme parfois une couche atteignant plusieurs centimètres d’épaisseur. Les échantillons ont, dans ce cas, entièrement perdu leur épiderme. Il est d’ailleurs relativement rare de trouver des exemplaires vivants ou simplement en bon état de conservation.

Région de Tombouctou, abords des lacs Daouna. [Mission du général de Trentinian] août 1899.

Lac Tchad, archipel Kouri, octobre 1903. Une centaine d’exemplaires.

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Melania (Plotia) scabra Müller[449]. — Bien qu’elle n’ait pas été recueillie, au cours de la Mission, cette coquille est si répandue dans l’O. africain qu’on la rencontrera sans doute un jour dans le Chari. Sous le nom de Plotia Leroyi, Bourguignat[450] a décrit une espèce qui ne diffère pas du M. scabra. Quant au Plotia Bloyeti du même auteur, ce n’est qu’une variété minor de la même espèce. Elle n’en diffère en effet, dit Bourguignat, que « par sa taille moitié plus petite, par sa forme plus ventrue, moins oblongue, par sa spire moins allongée »[451].

Un assez grand nombre de Mélanies ont été découvertes, dans ces dernières années, dans le cours du Haut-Congo et de quelques-uns de ses affluents. Elles ont été décrites et figurées par Dupuis et Putzeys dans un travail auquel je renvoie le lecteur, aucune de ces espèces n’ayant été signalée dans le Chari ou ses tributaires[452].

PÉLÉCYPODES

Famille des UNIONIDÆ
Genre Unio Philippsson[453].

§ 1. — Unio sensu stricto.

Unio mutelæformis Germain.
PLANCHE LITHOGR., fig. 3-4.

1906. Unio mutelæformis Germain, Bull. Muséum hist. natur. Paris ; XII, no 1, p. 60, note 1 [sans descript.].

1906. Unio mutelæformis Germain, Mém. soc. zoolog. de France ; XIX, p. 336.

Coquille de petite taille, d’une forme subrectangulaire très allongée ; valves médiocrement solides, peu bombées ; bords supérieur et inférieur tout à fait parallèles ; bord supérieur rectiligne ; bord inférieur presque droit, à peine subsinueux en son milieu, légèrement remontant à son extrémité ; région antérieure médiocre, bien arrondie ; région postérieure fort allongée dans le sens horizontal, à peu près trois fois aussi longue que l’antérieure, conservant la même hauteur jusqu’au niveau de l’angle postéro-dorsal, puis s’atténuant, surtout supérieurement, en une partie rostrale aiguë ; sommets assez antérieurs (mais très notablement moins que dans l’Unio Monceti Bourguignat), médiocrement ventrus, comprimés latéralement ; crête dorsale bien accentuée ; charnière présentant : sur la valve droite une cardinale double et deux latérales très longues et peu saillantes ; sur la valve gauche une cardinale très haute, subquadrangulaire, nettement denticulée, et une latérale très longue, médiocrement saillante ; empreintes musculaires : antérieure profonde, postérieure superficielle.

Longueur maximum : 24-26 millimètres ; hauteur max. : 9-10 millimètres ; épaiss. max. : 5 millimètres.

Test d’un marron jaunacé ou ocracé[454], parfois très sombre[455], légèrement excorié vers les sommets ; stries d’accroissement assez délicates, régulières, plus fortes postérieurement ; nacre assez irisée, bleu de prusse clair.

Cette espèce ne peut se rapprocher que de l’Unio Monceti Bourguignat[456] ; on l’en distinguera :

Par son test non chevronné ; par sa forme beaucoup plus allongée quoique la région postérieure ne soit, comme dans le type Monceti, que trois fois aussi longue que l’antérieure, mais l’Unio Monceti présente une région antérieure remarquablement écourtée, très arrondie, avec des sommets tout à fait antérieurs ; par ses sommets bien moins proéminents ; par sa forme beaucoup plus comprimée.

Rapides du Gribingui, janvier 1903 (Dr Decorse) ; 1 exemplaire.

Le Mamoun (pays de Senoussi) ; mars 1903 ; 1 exemplaire.

Le lac Tchad (M. le lieutenant L. Lacoin, 1902) ; 2 échantillons.

Variété chariensis Germain, nov. var.

Cette coquille diffère du type :

Par sa forme plus écourtée, elliptico-ovalaire ; par son bord supérieur légèrement ascendant et un peu subconvexe ; par son bord inférieur, non pas rectiligne, mais très notablement et régulièrement convexe ; par son bord postérieur plus développé en hauteur par suite de la divergence plus nette des bords supérieur et inférieur, ce qui fait que la hauteur maximum de la coquille n’est pas égale, comme dans le type, à la hauteur de la verticale, mais se trouve reportée vers la région postérieure ; par ses deux carènes dorsales assez accentuées ; etc.

Chez cette petite coquille, les sommets sont très peu proéminents, le ligament est peu robuste et fort court ; le test, d’un roux jaunâtre pâle, présente des stries d’accroissement fines, serrées et régulières ; la nacre, très irisée, est d’un rose saumon particulièrement vif.

Le Mamoun (pays de Senoussi) ; mars 1903. Avec le type.

§ 2. Nodularia Conrad[457].

Unio (Nodularia) æquatoria Morelet.

1885. Unio æquatorius Morelet, Journ. de Conchyliol. ; XXXIII, p. 31, Pl. II, fig. 9.

1890. Unio æquatorius Paetel, Conch. Sam., III, p. 144.

1891. Unio landanensis Schepman, Notes Leyden Mus. ; VIII, p. 113, Pl. VIII, fig. 3a-3b.

1900. Nodularia æquatoria Simpson, Proceed. unit. stat. nat. Museum ; XXII, p. 823.

Coquille ovalaire un peu allongée ; bord supérieur un peu convexe dans une direction très légèrement ascendante ; bord inférieur bien convexe ; région antérieure médiocre, arrondie ; région postérieure semi-elliptique, plus de deux fois aussi longue que l’antérieure ; sommets petits, assez proéminents ; charnière typique de Nodularia.

Test médiocrement épais, assez solide, d’un vert olivâtre foncé ; stries d’accroissement fines, serrées, régulièrement distribuées ; nacre bien irisée d’un rose violacé.

Les échantillons recueillis par M. A. Chevalier correspondent bien à cette description ; mais ils sont de taille beaucoup plus petite, constituant une variété minor parfaitement nette (longueur max : 27-30 millimètres ; hauteur max. : 16-17 1/2 millimètres ; épaisseur maximum : 11-12 millimètres). Quelques exemplaires ont un épiderme soyeux rappelant celui que l’on observe chez l’Unio Fellmanni Deshayes[458] d’Algérie.

Dans le Bangoran, 10 février 1903 ; 1 exemplaire.

Le Mamoun (pays de Senoussi). Mars 1903 ; 1 exemplaire.

Unio (Nodularia) Chivoti Germain[459], nov. sp.
PLANCHE V, fig. 23.

1907. Unio (Nodularia) Chivoti Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris ; no 1, p. 66.

Coquille de taille moyenne, assez régulièrement ovalaire, très comprimée ; valves minces, mais assez solides, à peine baillantes antérieurement ; bord supérieur régulièrement subconvexe ; bord inférieur très régulièrement et très largement convexe ; région antérieure arrondie, un peu décurrente à la base ; région postérieure une fois et demie plus longue que l’antérieure, terminée par un rostre légèrement tronqué ; sommets érosés, médiocrement proéminents, assez gros et obtus ; arête dorsale médiocrement accentuée ; charnière présentant : sur la valve droite, deux cardinales médiocres, l’inférieure plus élevée que la supérieure, presque lisse, à peine serrulée à son extrémité antérieure, la supérieure un peu plus longue, moins haute, plus mince ; lamelle latérale très longue, mince et saillante ; sur la valve gauche : une dent cardinale subtriangulaire assez élevée et deux lamelles très longues, minces, assez saillantes, l’inférieure plus haute que la supérieure ; impressions musculaires : antérieure médiocre, postérieure très superficielle ; ligament très court, d’un marron brillant.

Longueur max. : 31 millimètres ; hauteur max. : 19 millimètres à 10 1/2 millimètres des sommets ; épaisseur max. : 10 millimètres.

Test marron foncé, passant au brun noirâtre à la région antérieure, présentant des stries d’accroissement fines, assez régulières, très serrées, plus fines et plus irrégulières postérieurement, orné en outre de rides fulgurantes plus ou moins saillantes partant des sommets. Ces rides ne se trouvent que dans la région supérieure du test où elles entourent pour ainsi dire le sommet ; elles sont plus développées postérieurement ; au milieu et antérieurement elles se résolvent en granulations saillantes. Cette sculpture du test est, de tous points, comparable à celle des Unios du Victoria-Nyanza. Nacre bien irisée, bleu de prusse assez foncé.

Le Mamoun (pays de Senoussi) ; mars 1903.

Unio (Nodularia) bangoranensis Germain nov. sp.
PLANCHE V, fig. 22.

1907. Unio (Nodularia) bangoranensis Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris ; no 1, p. 66.

Coquille de petite taille, de forme ovalaire-allongée, assez convexe ; valves solides, médiocrement épaisses, assez baillantes antérieurement, très peu baillantes postérieurement ; bord supérieur régulièrement convexe ; bord inférieur bien convexe ; région antérieure arrondie, légèrement décurrente à la base ; région postérieure à peine une fois et demie aussi longue que l’antérieure, terminée par un rostre médiocre ; sommets médiocrement obtus, un peu comprimés ; arête dorsale très émoussée ; charnière présentant : sur la valve droite : deux cardinales médiocrement longues, l’inférieure subtriangulaire très élevée, beaucoup plus élevée que la supérieure qui est très peu développée, et une longue lamelle latérale peu saillante ; sur la valve gauche : une cardinale assez haute formée de deux pointes saillantes séparées : la première presque sous les sommets, très aiguë ; la seconde au voisinage de l’angle antéro-dorsal, plus longue et plus mousse[460] ; deux lamelles latérales très longues ; impressions musculaires : antérieure profonde, postérieure très superficielle ; ligament court, assez robuste.

Longueur maximum : 23-36 millimètres ; hauteur maximum : 13 1/2 millimètres (à 5 1/2 millimètres des sommets) — 21 1/2 millimètres (à 12 millimètres des sommets) ; épaisseur maximum : 10-14 millimètres.

Test marron très foncé, presque noir, largement excorié au voisinage des sommets ; stries d’accroissement fines, serrées et irrégulières ; nacre bleuâtre, quelquefois saumonée, bien irisée.

Cette espèce ressemble, par le contour de ses valves, à l’Unio Chivoti ; mais elle s’en éloigne par sa forme plus écourtée, la région postérieure étant notablement plus développée ; par ses valves beaucoup plus bombées et bibaillantes (elles ne sont baillantes qu’antérieurement chez l’U. Chivoti) ; et surtout par la sculpture toute différente du test.

Dans le Bangoran, affluent du Chari (Pays de Senoussi), février 1903 ; 1 exemplaire complet et 1 valve [A. Chevalier].

Rapides du Bas Gribingui, janvier 1903 [Dr Decorse] ; 2 échantillons.

Le Chari, à Fort-Archambault, mai 1903 [Dr Decorse] ; 1 échantillon.

Unio (Nodularia) Lacoini Germain[461].

1905. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Bullet. Muséum hist. nat. Paris, XI, no 6, p. 489 (sans descript.).

1906. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Mémoires soc. zoolog. de France, XIX, p. 237, pl. IV, fig. 11-12.

Coquille ovalaire-allongée, assez ventrue, solide, opaque ; bord supérieur à peu près rectiligne ; bord antérieur arrondi, un peu anguleux supérieurement ; bord inférieur régulièrement convexe ; région postérieure allongée, une fois et demie à deux fois plus longue que l’antérieure, présentant une arête dorsale assez nettement accusée chez les jeunes, devenant obtuse chez l’adulte ; sommets proéminents, souvent excoriés et, dans ce cas, laissant voir une nacre blanche sur laquelle les tubercules et les chevrons du test apparaissent nettement ; dents cardinales au nombre de 2 sur la valve droite, relativement bien allongées, la supérieure moins haute que l’inférieure, séparées par une rainure profonde ; une seule cardinale sur la valve gauche, haute, robuste, légèrement comprimée et finement serrulée ; lamelles latérales au nombre de deux sur la valve gauche, minces, comprimées, parallèles et séparées par un sillon profond ; une seule lamelle latérale sur la valve droite, très longue, élevée et assez tranchante ; impressions musculaires : antérieure arrondie et assez profonde, postérieure superficielle.

Longueur maximum : 30-36 millimètres ; hauteur maximum : 19-22 millimètres ; épaisseur maximum : 14-16 millimètres.

Test d’un marron pâle, parfois jaunacé, présentant des stries d’accroissement très fines mais peu régulières et des tubercules ou des chevrons au voisinage des sommets ; nacre irisée, bleuâtre ou rosée.

Cette espèce est très polymorphe tant par sa forme générale que par l’ornementation sculpturale du test. On peut ainsi distinguer les mutations suivantes qui se définissent d’elles-mêmes :

Var. ex-forma : elongata Germain.
curta Germain.
compressa Germain.

L’ornementation du test se compose, fondamentalement, de stries assez fines qui, sur certains échantillons, deviennent fortes, assez saillantes et très irrégulières. Il s’y ajoute souvent, au voisinage des sommets, soit des tubercules, soit des chevrons, soit à la fois des tubercules et des chevrons.

L’Unio Lacoini se rapproche à la fois de l’Unio (Nodularia) ægyptiaca Cailliaud, dont il diffère par sa forme plus elliptique ; par ses dents cardinales beaucoup plus longues ; etc... et de l’Unio (Nodularia) Faidherbei Jousseaume qui s’en sépare par ses valves beaucoup moins convexes ; ses sommets plus antérieurs ; etc...

Faguibine (Haut-Sénégal), 1900 ; 10 échantillons.

Le lac Tchad, Kanassarom, sur la côte nord-est [M. le lieutenant L. Lacoin, 1902] ; 6 exemplaires.

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Deux Unios seulement sont à ajouter aux espèces précédentes : l’un appartient à la série des Nodularia, l’autre à celle des Grandidieria Bourguignat[462].

Unio (Nodularia) essoensis Chaper[463]. — M. le capitaine Duperthuis a découvert dans le Kanem (Tchad oriental) trois exemplaires d’une variété minor Germain[464] de cette espèce. Le test est mince, léger, recouvert d’un épiderme marron brillant, orné d’étroits rayons vert émeraude particulièrement nombreux à la région postérieure. Les sommets sont parfois ornés de forts tubercules. La nacre, bien irisée, est orangée.

Longueur : 26-32 millimètres ; hauteur maximum : 20-23 millimètres ; épaisseur maximum : 11-15 millimètres.

Quelques échantillons très frustes, d’une espèce de Nodularia, ont été rapportés des lacs Daouna, dans la région de Tombouctou [Mission du général de Trentinian, 1899]. Leur mauvais état de conservation ne permet pas de les déterminer spécifiquement ; ils sont cependant intéressants puisqu’ils permettent d’affirmer que les Nodularia habitent les lacs, encore inconnus au point de vue faunique, des environs de Tombouctou.

Unio (Grandidieria) tsadianus Martens[465]. — Coquille solide, oblongue-elliptique, très renflée ; région antérieure courte et arrondie ; région postérieure rostrée ; bord supérieur subrectiligne ; bord inférieur très convexe ; sommets renflés, situés au quart de la longueur totale.

Longueur : 31 millimètres ; hauteur maximum : 20 millimètres ; épaisseur maximum : 18 millimètres.

Test épais, solide, jaune fauve ou verdâtre, irrégulièrement strié. Nacre irisée, bleuâtre.

Habite le lac Tchad, aux environs de Kouka [lieutenant allemand Glauning, 1902]. C’est la première fois qu’une espèce de la série des Grandidieria est signalée en dehors des lacs Tanganika, Victoria-Nyanza ou Rodolphe. Le fait est d’autant plus intéressant que le lac Tchad nourrit également des Pliodons appartenant justement à la section Cameronia si largement représentée dans le lac Tanganika.

Sous-Famille des ÆTHERIDÆ[466].
Genre Ætheria de Lamarck[467].

Ætheria elliptica de Lamarck.

1807. Ætheria elliptica de Lamarck, Ann. Muséum hist. natur. Paris, X, p. 401, pl. XXIX et pl. XXX, fig. 1.

1807. Ætheria trigonula de Lamarck, loc. cit., p. 403, pl. XXX et XXXI.

1807. Ætheria semilunata de Lamarck, loc. cit., p. 404, pl. XXXII, fig. 1-2.

1807. Ætheria transversa de Lamarck, loc. cit., p. 404, pl. XXXII, fig. 3-4.

1819. Ætheria elliptica de Lamarck, Anim. s. vertèbres, VI, I, p. 100.

1819. Ætheria trigonula de Lamarck, loc. cit., p. 100.

1819. Ætheria semilunata de Lamarck, loc. cit., p. 100.

1819. Ætheria transversa de Lamarck, loc. cit., p. 100.

1820. Ætheria semilunata Sowerby, Genera of shells, I.

1823. Ætheria Cailliaudi de Férussac, Mém. Æth. ; in : Mém. Acad. sc., I, p. 359.

1823. Ætheria Lamarcki de Férussac, loc. cit., p. 359.

1823. Ætheria plumbea de Férussac, loc. cit., p. 359.

1825. Ætheria tubifera Sowerby. Zoolog. Journal, I, p. 523, pl. XIX.

1826. Ætheria Cailliaudi Cailliaud, Voyage à Méroë, II, p. 222, IV (1827), p. 261 ; atlas, II (1823), pl. LXI, fig. 1-3.

1830. Ætheria Carteroni Michelin, Magas. zoolog., Mollusques, I, pl. I, fig. 1.

1834. Ætheria plumbea Rang et Cailliaud, Mém. Eth., p. 15 et Ann. Muséum Paris (3), III, p. 142.

1834. Ætheria Lamarcki Rang et Cailliaud, loc. cit., p. 17 et p. 143.

1834. Ætheria Cailliaudi Rang et Cailliaud, loc. cit., p. 17 et p. 143.

1858. Ætheria semilunata H. et A. Adams, Genera of recent Mollusca, pl. CXX, fig. 3.

1858. Ætheria semilunata Woodward, Manual of Conchol., pl. XVIII, fig. 7.

1862. Ætheria Caillaudi Chenu, Man. Conch., II, p. 150, fig. 139.

1866. Ætheria Cailliaudi von Martens, Malak. Blätter, XIII, p. 9.

1868. Ætheria plumbea Morelet, Voyage Welwitsch, Moll., p. 100.

1872. Ætheria elliptica Reeve, Conchol. Icon., XVIII, fig. 1-1b.

1872. Ætheria Cailliaudi Reeve, loc. cit., fig. 2-2 a.

1874. Ætheria Cailliaudi Jickeli, Land- und Süssw. Moll. N. Ost-Afrik., p. 281.

1880. Ætheria elliptica Smith. Proceed. zoolog. soc. London, p. 352.

1881. Ætheria Pettrettini Bourguignat, Matér. hist. Mollusques Acéph. syst. Européen, p. 53 et p. 70.

1881. Ætheria Letourneuxi Bourguignat, loc. cit., p. 56 et p. 70.

1881. Ætheria Chambardi Bourguignat, loc. cit., p. 56 et p. 69.

1881. Ætheria nilotica Letourneux in : Bourguignat, loc. cit., p. 58 et p. 66.

1881. Ætheria Cailliaudi Bourguignat, loc. cit., p. 64.

1881. Ætheria tubifera Bourguignat, loc. cit., p. 65.

1881. Ætheria elliptica Bourguignat, loc. cit., p. 66.

1881. Ætheria senegalica Bourguignat, loc. cit., p. 68.

1881. Ætheria semilunata Bourguignat, loc. cit., p. 70.

1881. Ætheria transversa Bourguignat, loc. cit., p. 71.

1881. Ætheria Carteroni Bourguignat, loc. cit., p. 71.

1883. Ætheria Cailliaudi Bourguignat, Hist. malacolog. de l’Abyssinie, p. 137.

1883. Ætheria tubifera Bourguignat, loc. cit., p. 137.

1883. Ætheria nilotica Bourguignat, loc. cit., p. 138.

1886. Ætheria Bourguignati de Rochebrune, Bullet. soc. malacologique de France, III, p. 14.

1886. Ætheria Cailliaudi Jousseaume, Bullet. soc. zoolog. de France, XI, p. 501 (à part, p. 31).

1886. Ætheria plombea Jousseaume, loc. cit., p. 501 (à part, p. 31).

1890. Ætheria Cailliaudi Dautzenberg, Mémoires soc. zoolog. de France, III, p. 135.

1892. Ætheria elliptica Smith, Ann. magaz. natur. history, 6e série, X, p. 381.

1898. Ætheria elliptica Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrik., p. 216.

1898. Ætheria elliptica var. Cailliaudi Martens, loc. cit., p. 217.

1898. Ætheria elliptica var. tubifera Martens, loc. cit., p. 217.

1898. Ætheria semilunata de Rochebrune et Germain, Mém. société zoolog. de France, XVII, p. 27.

1904. Ætheria Bourguignati de Rochebrune et Germain, loc. cit. XVII, p. 27, pl. II, fig. 8.

1905. Ætheria semilunata Germain, Bullet Muséum hist. nat. Paris, XI, no 5, p. 331.

1905. Ætheria Cailliaudi Germain, loc. cit., XI, no 5, p. 331.

1905. Ætheria elliptica Germain, loc. cit., XI, no 4, p. 260.

Le genre Ætheria a été créé par de Lamarck en 1807[468] pour des coquilles fluviatiles, ressemblant à des Huîtres, que l’on crut marines jusqu’aux découvertes faites, dans le Nil, par le voyageur nantais Cailliaud. Il n’est peut-être aucun Mollusque aussi polymorphe et je crois que l’on doit considérer toutes les Æthéries décrites jusqu’ici comme appartenant à une seule espèce. C’est d’ailleurs l’opinion du Dr R. Anthony[469] qui compte publier, très prochainement, une importante monographie de ce genre particulier aux fleuves de l’Afrique[470].

Coquille irrégulière ou très irrégulière, généralement inéquivalve ; crochets prolongés en un talon plus ou moins développé ; charnière sans dents, épaisse et sinueuse ; ligament interne ou externe contigu à une fosse ligamentaire très profonde ; impressions musculaires antérieure et postérieure bien marquées ; impression palléale étroite. Test épidermé, le plus souvent foliacé ; intérieur des valves nacré.

Les Æthéries sont des animaux libres dans leur jeune âge. Leur coquille est alors régulière, « en tout semblable à un petit Unionidé et, plus spécialement, en raison de son absence de dents, à une petite Anodonte »[471]. Au bout d’un certain temps, ces jeunes Æthéries se fixent et cette fixation se fait indistinctement sur la valve droite ou sur la valve gauche, contrairement à ce qu’on observe chez les Mulleria qui se fixent toujours par la valve droite[472].

Les Æthéries se fixant sur tous les corps étrangers, il en résulte fatalement des déformations, souvent très considérables, dans la forme de la coquille. Tel est le cas du très bel échantillon, recueilli par M. A. Chevalier, et qui a dû être fixé sur une branche submergée. La coquille est devenue absolument ellipsoïdale assez allongée, la valve libre très profonde (Longueur : 120 millimètres ; hauteur maximum : 59 millimètres ; épaisseur maximum : 60 millimètres). Cet exemplaire a été trouvé dans le Chari (Mamoun, pays de Senoussi), en mars 1903, par M. A. Chevalier.

On a constaté la présence des Æthéries dans presque toute l’Afrique équatoriale, depuis le Nil jusqu’au Sénégal, au Niger, à la Gambie et au Congo. C’est un Mollusque ordinairement commun, formant très souvent des bancs denses qui, par la suite, devenus subfossiles, sont employés par les indigènes à la fabrication de la chaux.

M. A. Chevalier a rapporté de nombreux échantillons d’Æthéries recueillis dans les localités suivantes :

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