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La Légende des siècles tome I
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VII
LE ROI FOURBE
Certe, il tient moins de noblesse
Et de bonté, vois-tu bien,
Roi, dans ton collier d’altesse,
Que dans le collier d’un chien!
Et de bonté, vois-tu bien,
Roi, dans ton collier d’altesse,
Que dans le collier d’un chien!
Ta foi royale est fragile.
Elle affirme, jure et fuit.
Roi, tu mets sur l’évangile
Une main pleine de nuit.
Elle affirme, jure et fuit.
Roi, tu mets sur l’évangile
Une main pleine de nuit.
Avec toi tout est précaire,
Surtout quand tu t’es signé
Devant quelque reliquaire
Où le saint tremble indigné.
Surtout quand tu t’es signé
Devant quelque reliquaire
Où le saint tremble indigné.
A tes traités, verbiage,
Je préférerais souvent
Les promesses du nuage
Et la parole du vent.
Je préférerais souvent
Les promesses du nuage
Et la parole du vent.
La parole qu’un roi fausse
Derrière les gens trahis
N’est plus que la sombre fosse
De la pudeur d’un pays.
Derrière les gens trahis
N’est plus que la sombre fosse
De la pudeur d’un pays.
Moi, je tiens pour périls graves,
Et je dois le déclarer,
Ce qu’en arrière des braves
Les traîtres peuvent jurer.
Et je dois le déclarer,
Ce qu’en arrière des braves
Les traîtres peuvent jurer.
Roi, vous l’avouerez, j’espère,
Mieux vaut avoir au talon
Le venin d’une vipère
Que le serment d’un félon.
Mieux vaut avoir au talon
Le venin d’une vipère
Que le serment d’un félon.
Je suis dans ma seigneurie,
Parlant haut, quoique vassal.
Après cela, je vous prie
De ne pas le prendre mal.
Parlant haut, quoique vassal.
Après cela, je vous prie
De ne pas le prendre mal.
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