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La Légende des siècles tome I
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XIII
LE CID FIDÈLE
Princes, on voit souvent croître
Des gueux entre les pavés
Qui font de vous dans un cloître
Des moines aux yeux crevés.
Des gueux entre les pavés
Qui font de vous dans un cloître
Des moines aux yeux crevés.
Je ne suis pas de ces traîtres;
Je suis muré dans ma foi,
Les grands spectres des ancêtres
Sont toujours autour de moi,
Je suis muré dans ma foi,
Les grands spectres des ancêtres
Sont toujours autour de moi,
Comme on a, dans les campagnes
Où rit la verte saison,
Une chaîne de montagnes
Qui ferme l’âpre horizon.
Où rit la verte saison,
Une chaîne de montagnes
Qui ferme l’âpre horizon.
Il n’est pas de cœurs obliques
Voués aux vils intérêts
Dans nos vieilles républiques
De torrents et de forêts.
Voués aux vils intérêts
Dans nos vieilles républiques
De torrents et de forêts.
Le traître est pire qu’un more;
De son souffle il craint le bruit;
Il met un masque d’aurore
Sur un visage de nuit;
De son souffle il craint le bruit;
Il met un masque d’aurore
Sur un visage de nuit;
Rouge aujourd’hui comme braise,
Noir hier comme charbon.
Roi, moi je respire à l’aise;
Et quand je parle, c’est bon.
Noir hier comme charbon.
Roi, moi je respire à l’aise;
Et quand je parle, c’est bon.
Roi, je suis un homme probe
De l’antique probité.
Chimène recoud ma robe,
Mais non pas ma loyauté.
De l’antique probité.
Chimène recoud ma robe,
Mais non pas ma loyauté.
Je sonne à l’ancienne mode
La cloche de mon beffroi.
Je trouve même incommode
D’avoir des fourbes chez moi.
La cloche de mon beffroi.
Je trouve même incommode
D’avoir des fourbes chez moi.
Sous cette fange, avarice,
Vol, débauche, trahison,
Je ne veux pas qu’on pourrisse
Le plancher de ma maison.
Vol, débauche, trahison,
Je ne veux pas qu’on pourrisse
Le plancher de ma maison.
Reconnais à mes paroles
Le Cid aimé des meilleurs,
A qui les pâtres d’Éroles
Donnent des chapeaux de fleurs.
Le Cid aimé des meilleurs,
A qui les pâtres d’Éroles
Donnent des chapeaux de fleurs.
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