Le mystère du tigre : $b roman
LE DÉPART D’INÈS
Je n’allai jamais chercher ma cravache. J’oubliai même jusqu’à son existence. Je ne serais pas étonné si elle se trouvait en ce moment dans un musée d’histoire naturelle de Shanghaï ou de Canton avec mon nom écrit en lettres d’or sur une banderole rouge.
Inès ne s’était montrée nullement inquiète de mon absence nocturne. Rentrée tard, comme elle l’avait dit, elle s’était couchée paisiblement, s’était réveillée dans une humeur délicieuse et était allée, en chantonnant un refrain de France, faire un tour au milieu de mes animaux. C’est alors, sans qu’on pût s’en expliquer la cause, qu’elle reçut une gifle d’un des cynocéphales buveurs de vin.
Elle poussa de grands cris et donna à Ali le Macassar l’ordre de tuer la bête à coups de revolver. Celui-ci qui connaît le prix des animaux s’y refusa. Une discussion s’ensuivit et j’arrivai sur ces entrefaites.
A peine m’en eut-on exposé les motifs que je pris la parole et en termes très vifs, je déclarai que les seuls coupables étaient ceux qui avaient assez de méchanceté pour donner du vin à des singes et je promis de les punir d’une façon exemplaire.
Je n’ignorais nullement, en parlant ainsi, que j’étais le seul à avoir fait cet apport de vin, mais j’étais pourtant sincère car je me promettais de me punir moi-même. Je donnai raison à Ali de n’avoir pas voulu tuer une bête inoffensive.
Inès ne me pardonna jamais de l’avoir laissée sans vengeance et ce fut à partir de ce jour qu’elle s’efforça quotidiennement de m’humilier en me rappelant quelle différence il y avait entre une femme de la noble famille des Almeida et un simple dompteur hollandais. Ce fut à partir de ce jour que ses sorties devinrent de plus en plus fréquentes, ses paroles plus amères, ses demandes d’argent plus nombreuses.
Mon caractère changea. Je m’enfonçai dans de profondes méditations qui ne m’étaient pas habituelles. Je cessai de dompter les fauves. Je condamnai la porte de la galerie des animaux empaillés dont la vue m’était devenue insupportable.
Les cynocéphales n’avaient plus à boire que de l’eau. Mais à ma grande surprise ils ne retrouvèrent pas leur intelligence et continuèrent à montrer les signes de l’ivresse, à tituber, à accomplir mille actions déraisonnables.
Ce n’est qu’en faisant un retour sur moi-même, en constatant le changement apporté dans mon âme par la chanson du rohi-rohi sur la pointe de Bukit-Timah que je compris la portée secrète de certaines modifications intérieures et que, chez les hommes comme chez les singes, il y a des ivresses qui ne passent pas.
Mon cousin de Goa avait une affaire d’écailles à traiter à Batavia. Il devait repasser par Singapour avant de rentrer à Goa. Il consentit, sur mes pressantes instances à perdre les cinq ou six jours nécessaires pour aller de Batavia à Samarang et de là à l’indigoterie de Monsieur Varoga. J’attendis son retour avec une fébrile impatience. Mais bien insensé est celui qui charge un sot d’une enquête délicate !
Mon cousin était plus jeune que moi, mais il faisait partie de ces gens qui sont nés importants, qui se croient investis de la mission d’être les porte-parole de ce qui est raisonnable et moyen et qui répandent de sages conseils comme les bananiers répandent des bananes.
Je marchais depuis des heures de long en large sur le port, quand accosta le trois-mâts qui fait le service de Java à Singapour. Mon cousin débarqua le dernier. Tout de suite il me tapa sur l’épaule d’un ton protecteur et quand je l’eus fait monter en voiture et que je l’interrogeai anxieusement, il commença par me résumer les affaires d’écailles qu’il venait de conclure. Il eut l’air de se rappeler ensuite une mission de peu d’importance dont je l’avais chargé.
J’avais une épouse belle et charmante et qui de plus était une Almeida, titre honorifique qui se faisait sentir jusque dans la bonne société de Goa, qui lui savait gré à lui personnellement d’être le cousin du mari d’une Almeida. Je devais m’en tenir là et ne plus songer à des chimères. Ces chimères lui avaient fait faire un voyage très fatigant. L’hôtel de Samarang était inhabitable. Le prix de la location des chevaux était exorbitant. Il considérait qu’il avait risqué sa vie en longeant le massif montagneux de Merbarou et de Mérapi, mais il ne le regrettait pas puisqu’il pouvait, grâce à ce voyage, ramener à la raison son cousin.
— Qu’as-tu donc appris au sujet d’Eva ? lui demandai-je pendant que mon cœur battait avec force dans ma poitrine.
— Absolument rien, répondit-il. Et j’ai déployé, pour revenir avec cette absence de nouvelles, une habileté dont tu ne peux avoir aucune idée. Je ne crois pas te faire une trop vive peine en t’annonçant la mort de M. Varoga. Tu le connaissais en somme fort peu. Il a été enterré, à la grande surprise de tous ses amis européens, selon le rite bouddhiste. Il l’avait, paraît-il, demandé avant de mourir.
Les lamas de Kobou-Dalem sont tous venus à son enterrement. Des hommes seulement. D’ailleurs l’existence d’une lamaserie de femmes n’est pas certaine. Les gens des villages que j’ai interrogés ont tous été muets à cet égard. Ils se montrent aussi très réservés en ce qui concerne la disparition d’Eva. Ils semblent considérer celle-ci comme morte. Je dis : ils semblent, parce que l’hypothèse que tu as envisagée a été envisagée par d’autres que par toi.
Mais quelle singulière mentalité que celle des Javanais et comme ils sont mystérieux ! Je n’ai pu d’ailleurs me faire comprendre d’eux que grâce à ma profonde connaissance de l’Hindoustani et surtout du dialecte Malabarais qui a beaucoup de mots communs avec le Jawo.
Mon cousin se frotta les mains avec fierté et ajouta :
— Tu aurais envoyé tout autre messager européen qu’il n’aurait rien pu apprendre de positif.
— Tu as donc appris quelque chose de positif, repris-je.
Il secoua la tête et après un assez long silence calculé, il dit :
— J’ai appris en réfléchissant que les mystères sont dangereux et mauvais parce que ce sont des mystères et que seule la tangible réalité est bonne. Pour toi, la tangible réalité est Inès.
Tu peux toujours te figurer qu’Eva ayant perdu momentanément la raison, soit à cause du caractère redoutable d’un temple et d’une forêt, soit à cause de ta propre attitude — ici mon cousin me jeta de côté en plissant les yeux, un regard empreint de ce libertinage bourgeois qui est plus odieux que la plus basse débauche, — tu peux te figurer qu’Eva a été recueillie dans une lamaserie de femmes et qu’elle y est demeurée. Tu peux te figurer que par une de ces bizarreries auxquelles les femmes sont sujettes, elle s’est plu avec des créatures ascétiques, qu’elle s’est convertie à leur culte, bouddhiste ou autre et qu’elle se promène en ce moment, vêtue d’une robe rouge, entre des murailles de terre battue, dans un des endroits les plus sauvages de la terre.
Elle aurait fait savoir dans ce cas à son père qu’elle était vivante et qu’elle ne voulait plus sortir de sa lamaserie et cela aurait permis à celui-ci de dire à quelqu’un que sa fille était morte « pour lui ».
Nous aurions pu apprendre la vérité par la bouche de M. Varoga. Mais il vient de mourir et pour tout le monde. Ce devait être d’ailleurs un singulier original, puisque, élevé dans la religion catholique, il s’est fait enterrer comme un bouddhiste. Et ceci pourrait être un indice de l’extravagante décision qu’aurait pu prendre sa fille. Il y aurait dans la famille Varoga une singulière folie de culte oriental.
Mais ce ne sont que des hypothèses et du reste à quoi bon les examiner ? Il est beaucoup plus vraisemblable et à peine plus triste de penser que cette jeune fille est morte sous la dent des fauves. La vraisemblance a une grande force. Elle est morte, mais Inès est vivante. Elle t’en veut un peu, je crois, parce qu’elle a été giflée par un singe, mais cela est de peu d’importance. Elle est assez sensible aux hommages des Français, mais il n’y a guère de Français à Singapour. Crois-moi, le mieux pour toi est de ne plus penser à Eva.
La voiture s’arrêta devant ma maison et je ne pus rien tirer de plus de mon cousin.
Je ne m’étendrai pas sur différentes particularités du caractère d’Inès et sur sa manière de se conduire à mon égard, car elles n’ont pas de rapport avec le motif qui m’a poussé à écrire ces lignes. Je dirai seulement que l’affection que j’avais pour elle se changea en une indifférence hostile à partir du moment où je la vis, un soir de pluie, écraser avec le bout de son ombrelle les inoffensives limaces qui sortaient innocemment de la terre du jardin pour errer avec lenteur, laissant derrière elles un sillage de bave d’argent.
Elle était devenue plus gaie. Elle me parlait souvent et avec une sorte de bravade d’un délicieux Français, de famille noble, qu’elle voyait chez une de ses amies et qui s’appelait de Bourbon. Je ne lui fis jamais remarquer, pour ne pas être accusé de jalousie, que ce nom avait un caractère trop français et trop historique pour être véritable.
C’est alors que je sentis qu’elle s’était totalement détachée de moi. Et c’est juste à la même époque que commencèrent de curieuses disparitions d’objets.
Le coffret où elle mettait ses bijoux partit le premier. C’était un joli coffret persan avec une miniature sur le couvercle. Je remarquai ensuite qu’Inès ne jetait plus le soir sur ses épaules un châle des Indes en soie de Calcutta qu’elle aimait beaucoup. Je trouvai vide un tiroir où il y avait d’ordinaire des éventails et une collection de foulards multicolores.
Je croisai, un après-midi, sur la porte un matelot chargé d’un énorme paquet soigneusement emballé. Comme Inès avait l’air de veiller au départ de ce paquet, je lui demandai ce qu’il contenait. Elle me répondit avec une feinte négligence qu’elle faisait raccommoder quelques chemises et que sa lingère avait envoyé, pour les prendre, son mari qui était matelot.
— C’était là, ajouta-t-elle, de petites choses qui ne regardaient pas les hommes.
Je me contentai de répondre en considérant l’énormité du paquet sous lequel ployait le dos robuste du mari de la lingère :
— Quelle quantité de chemises !
Je ne sais comment Inès put trouver un prétexte valable pour prononcer le nom de l’Étoile d’Argent, un superbe trois-mâts qui était en ce moment dans le port de Singapour et qui devait mettre à la voile le lendemain pour Zanzibar.
Entre tous les navires, celui-là était le seul au sujet duquel ses lèvres auraient dû rester muettes. Mais Inès appartenait à cette catégorie de femmes qui ont en elles un génie intérieur qui les oblige à dire tout ce que leur raison leur défend de dire et qu’elles ont intérêt à ne pas dire.
J’appris donc que le capitaine de l’Étoile d’Argent était un noble Français, appelé de Bourbon, qu’Inès avait eu l’occasion de rencontrer chez une de ses amies.
Et tout de suite après, comme Inès était allée faire à six heures sa promenade habituelle sur l’avenue royale, un domestique vint m’annoncer qu’il y avait dans le salon un visiteur qui n’avait pas dit son nom.
J’ai parfois des intuitions singulières. Je sus aussitôt par intuition que le visiteur qui voulait me parler était le délicieux Français d’une très ancienne famille, capitaine de l’Étoile d’Argent.
Je me rendis au salon et dès que j’en ouvris la porte je m’aperçus que je m’étais trompé. J’avais devant moi cet Italien, second de navire, que j’avais connu à Batavia et de la chambre duquel j’avais vu Eva sortir par une échelle.
Il n’avait pas vieilli. Sa moustache était retroussée et noire d’une teinture récente. Il semblait plus velu qu’auparavant et il avait ce je ne sais quoi d’animé et de satisfait que le succès donne à certains hommes.
Il entama la conversation avec une gaîté primesautière que je ne lui avais pas connue.
Il ne m’en avait jamais voulu. La vie est une succession d’événements sans suite logique. On se perd, on se retrouve. Le monde, vaste en apparence, est quand même tout petit.
Il était heureux de m’annoncer la prospérité de ses affaires. Un groupe d’armateurs considérables avaient enfin reconnu ses capacités nautiques. Il avait le commandement de l’Étoile d’Argent et il faisait voile le lendemain pour Zanzibar. C’est à ce sujet qu’il était venu me trouver. Ses armateurs étaient à Pondichéry et il ne connaissait personne à Singapour, ou presque personne.
Or, il avait besoin d’une somme liquide de cinq mille roupies pour certains frais personnels qu’il aurait à faire en arrivant à Zanzibar. Il venait me les demander. Il savait ma fortune et le peu de cas que je faisais de l’argent. Il comptait me rembourser par traites de trois mois en trois mois. Le nom de ses armateurs, la situation qu’il venait d’obtenir répondaient pour lui.
J’avais éprouvé, en ouvrant la porte du salon, une sensation désagréable lorsque j’avais constaté que mon intuition était fausse. Cette sensation désagréable avait été suivie d’une sensation agréable lorsque je m’étais aperçu que l’intuition était juste et que l’Italien que je connaissais ne faisait qu’un avec le soi-disant Français nommé de Bourbon. Car je me suis toujours enorgueilli de ce don intuitif. Et j’eus une nouvelle intuition.
L’homme en présence duquel j’étais, le commandant de l’Étoile d’Argent n’avait pu songer à moi pour le prêt d’une somme de cinq mille roupies que parce qu’Inès, ma femme, lui avait conseillé de venir me trouver. Elle seule avait pu lui dire l’incapacité dans laquelle j’étais de résister aux emprunts. Elle m’avait souvent reproché ma facilité à donner de l’argent, sauf dans les cas où elle m’en demandait elle-même. Il y avait eu entre eux une sorte de complot. Et mon intuition s’agrandissait.
Ce séducteur aux moustaches teintes, cet Italien coureur de femmes avait conçu le projet d’enlever Inès, ma légitime épouse et il allait le réaliser, d’accord avec elle. Ces cinq mille roupies ne m’étaient demandées que pour servir à l’achat d’une maison, à une installation à Zanzibar ou ailleurs.
Bijoux, robes et linge étaient déjà à bord de l’Étoile d’Argent. J’étais réduit par cet aventurier grisonnant au rôle le plus ridicule que l’on pût imaginer puisque non content de me prendre ma femme, il comptait encore me faire donner l’argent nécessaire pour vivre avec elle.
Un grand calme s’empara de moi. Je semblais réfléchir aux possibilités de cet emprunt et je considérais les panoplies d’armes qui ornaient les murs de mon salon. Je m’arrêtai sur un groupe de kriss qui avaient, d’après mon père, appartenu à l’ancien Sultan de Bornéo, homme sanguinaire, qui avait coutume de mettre lui-même à mort ses femmes quand il s’était lassé d’elles. Ces kriss étaient aigus et peut-être empoisonnés. Je fis un pas vers la panoplie pour en décrocher deux. Ma résolution était prise. J’allais me battre avec l’homme qui voulait me voler ma femme.
Et j’ouvris la fenêtre pour appeler Ali le Macassar afin qu’il fût témoin du combat.
Je peux dire que dans cette seconde, j’entendis le chant du rohi-rohi. Il ne chantait pas sur la branche d’un cocotier son hymne de fraternité. Il le chantait intérieurement dans mon âme et dans cette seconde aussi m’apparut tout ce que je devais faire, tout ce qu’il était indispensable que je fisse, en vertu d’une loi profonde que j’avais moi-même déterminée par mes actes.
Je refermai la fenêtre.
Les événements s’enchaînaient harmonieusement. Les êtres se déplaçaient comme les pions d’un échiquier. Le cynique aventurier italien venait à son heure pour me permettre de réaliser, grâce à son intervention, l’idée maîtresse de ma vie.
Je souris avec bienveillance et ce sourire délivra l’homme d’un grand poids. Soit ! Je consentais à prêter la somme. Je l’avais justement dans mon coffre, en roupies de l’Inde, par suite de la vente, faite le jour même, d’une famille d’éléphants. Pas de traites. Un simple reçu.
Il signa de son véritable nom qui était Giovanni et quand tout fut fini je crois bien qu’il eut tardivement honte. Les roupies étaient dans un sac de cuir assez lourd et il le passait maladroitement d’une main dans l’autre. Si maladroitement que je crus qu’il allait les jeter… Mais non, il essaya de les faire entrer dans sa poche trop étroite. Cependant il souffrait. Il dut penser pour raffermir son âme au corps d’Inès entre ses bras et à cet abandon langoureux qu’elle avait rarement avec moi parce qu’elle devait l’avoir souvent avec lui. L’amour a de terribles nécessités.
A la porte, il commença une phrase dont il ne se tira pas et qui n’avait pas de sens exact. Je crus comprendre qu’il cherchait à me prouver le caractère spontané de sa visite. Il était venu de lui-même, personne ne le lui avait conseillé. Il tentait ainsi de dégager la responsabilité d’Inès au sujet de cette question d’argent. Elle n’était qu’une femme amoureuse, lui seul était un misérable.
Je lui pardonnai presque à cause de cela.
On se demande si certains événements sont très heureux ou très malheureux. Je ne sus jamais dans quelle catégorie ranger le départ d’Inès.
Elle avait manifesté la veille le désir d’une promenade matinale et elle avait donné ordre au cocher d’être devant la porte, avec la voiture à huit heures.
La facilité avec laquelle une femme se détache sans regrets d’un lieu où elle a vécu a toujours été pour moi une cause d’étonnement. Non, je n’eus pas de chagrin quand j’entendis, pour la dernière fois, les petits bruits familiers qu’on entend à travers la porte qui fait communiquer deux chambres, fermeture d’une serrure de sac de voyage, froissement d’un manteau jeté sur le bras, glissement d’un pas léger mais résolu. Aucun chagrin à cause du projet qui naissait en moi, qui montait des profondeurs de mon être, vers les surfaces de ma conscience, qui s’épanouissait comme un lotus au soleil.
Aucun chagrin, mais un peu de dégoût quand je vis, quelques heures après, de la fenêtre où je m’étais accoudé, le visage du cocher qui courait dans le jardin et cherchait quelqu’un à qui raconter ce qu’il savait.
Il trouva le Malais préposé aux singes. Je compris à ses gestes qu’il lui expliquait son attente sur le port, comment il avait vu sa maîtresse regagnant en canot un navire et le départ de ce navire pour Zanzibar.
Je l’entendais répéter : Zanzibar ! Sa figure reflétait un sentiment de bassesse joyeuse et satisfaite. Le Malais auquel il s’adressait répétait aussi : Zanzibar ! en riant d’un rire stupide et derrière eux un grand singe qui grignotait la coque d’une noix, s’arrêtait parfois pour grimacer et siffler et avait l’air de dire aussi : Zanzibar !
Pas de chagrin, mais le sentiment que les pièces de ma maison avaient des proportions plus vastes, contenaient moins de meubles et avaient des résonances inattendues de pièces vides.
Mais c’est alors, ce même jour, en vertu de cette étonnante loi de compensation qui préside à toutes choses, que me parvint la lettre du radjah de Djokjokarta.