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Lettres de voyage (1892-1913)

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« LES CAPITAINES COURAGEUX »

Il y a loin de Yokohama à Montréal, et le rivage n’est pas attirant. Trois voyages sur cinq, le Pacifique Nord, trop grand pour rester complètement à ne rien faire, trop paresseux pour mettre en train une tempête, boude et fume comme une cheminée ; les voyageurs venant tout récemment des chaleurs du Japon s’étiolent dans le froid et une rosée visqueuse suinte des agrès. La grise monotonie de la mer ne rappelle en rien le chez-soi, étant encore neuve et pas accoutumée à la procession des quilles. Elle renferme un très petit nombre de tableaux et les meilleures d’entre ses histoires — celles qui se rapportent au braconnage de morses parmi les Kuriles et les mauvais quartiers russes — ne peuvent être livrées à la publicité. Il y a un homme à Yokohama qui dans une vie antérieure mettait le feu aux galions en compagnie de Drake. C’est un noble aventurier sur l’échelle la plus vaste, plein de ressources, — par instant sachant se tailler des royaumes, et sur les hautes mers un conquérant en même temps qu’un invétéré jouteur avec la Mort. Parce qu’il ne fait que fournir les peaux de phoques aux marchands en gros de son pays, la renommée de ses exploits, ses batailles brillantes, ses escapades plus brillantes encore, et sa très brillante stratégie seront perdues au milieu de schooners de soixante tonnes ou racontées seulement par des marins ivres auxquels personne ne prête créance. Or il est un grand Esprit assis sous les palmiers du Groupe des Navigateurs, à mille lieues de l’Équateur, qui, couronné de lauriers et de roses, assemble les perles de ces régions. Lorsqu’il aura fini avec ce qui se passe là-bas peut-être s’occupera-t-il des Mers Fumeuses et des Merveilleuses Aventures du Capitaine. — Et alors on aura une histoire qui vaudra la peine d’être écoutée.

Mais dès qu’on touche la terre ferme, la mer et tout ce qui se trouve sur elle paraissent irréels. Cinq minutes après que le voyageur a pris le train à Vancouver, la poésie de l’eau bleue cesse ; mais alors commence celle d’un genre différent — la vie du train qui finit par l’absorber comme la vie à bord. Quand on a roulé une semaine en wagon on peut se considérer comme faisant partie de la machine. On sait quand le train s’arrêtera pour prendre de l’eau, attendra pour recevoir des renseignements au sujet du viaduc qu’il aura à traverser, abandonnera le wagon restaurant, se glissera sur une voie de garage pour laisser passer le courrier destiné à l’Ouest, bramera à travers la nuit épaisse pour qu’on envoie une locomotive de remorque pour aider à gravir la rampe. Le renâclement, le cliquetis, et le gémissement des freins à air ont un sens pour lui, et il apprend à distinguer entre les bruits celui fait par une lampe mal ajustée, et celui que font désagréablement entendre les petites pierres sur un talus raide, le hoot toot !! qui fait se sauver de la voie les vaches errantes et le rugissement rauque de la locomotive lorsqu’elle franchit les signaux. En Angleterre le chemin de fer vint tard dans un pays tranquille entouré de toutes les terreurs de la loi et il est resté toujours depuis un peu en dehors de la vie quotidienne — un objet digne de respect. Dans ce pays-ci il s’en va les mains dans les poches, une paille à la bouche, sur les talons de la piste grossièrement tracée ou de la route de bûcheron, sorte d’impérieuse nécessité dépourvue de plate-forme ou de règlements, et que les gens malades et les jeunes enfants traitent avec une familiarité qui parfois se répercute sur le taux de la mortalité.

Il se trouva que dans notre train il y avait une fillette âgée de sept ans, qui honora de sa présence notre compartiment de fumeurs lorsque d’autres distractions manquaient, et c’est elle qui dit au conducteur : — Quand est-ce que nous changerons d’équipe ? Je voudrais bien cueillir des nénuphars — des jaunes — . Elle savait qu’une simple halte ne suffirait pas, mais qu’il lui faudrait l’arrêt régulier de quinze minutes, lorsqu’on enlevait du dernier wagon la boîte à outils peinte en rouge et qu’une équipe nouvelle montait dans le train. Le gros homme se pencha vers la petite Impudence : — Tu voudrais cueillir des nénuphars, eh ? Qu’est-ce que tu ferais si le train repartait et emmenait maman ? — Je prendrais le train suivant, répondit-elle, et je dirais au conducteur de m’envoyer à Brooklyn, c’est là que je demeure. — Mais supposons qu’il refuse ? — Il faudrait bien qu’il s’exécute, répondit la jeune Amérique. Je serais une enfant perdue.

Or, de la province d’Alberta à Brooklyn, E. U. A., il peut y avoir trois mille kilomètres. Une vaste étendue de cet espace date d’hier et se trouve parsemée de villes qui sont à toutes les phases imaginables de développement, depuis la ville n’ayant qu’un dépôt de locomotives ou deux longues huttes et un camp chinois quelque part dans les basses collines des Selkirks jusqu’à Winnipeg avec sa rue principale longue d’une lieue et ses journaux batailleurs. Actuellement il y a une épidémie de politique dans le Manitoba et l’on voit partout dans les villes des fanfares et des avis annonçant des réunions de comités. A cause de leur proximité avec les États-Unis elles ont attrapé par contagion l’habitude d’être mal embouchées, et multiples sont les accusations de brigue, de corruption et de mauvaise vie. Il est doux de découvrir une ville-enfant, qui n’a que trois hommes sachant imprimer, en train de lancer des jurons et des malédictions à travers les plaines illimitées comme si elle était un centre chrétien adulte.

Toutes les villes nouvelles ont leurs propres besoins à considérer et le premier de ceux-ci est une voie ferrée. Si la ville se trouve déjà sur une ligne, alors il en faut une nouvelle pour exploiter le pays plus à l’intérieur, mais ce qu’il faut, coûte que coûte, c’est une ligne. Pour l’obtenir elle vendrait son âme corrompue, pour s’indigner ensuite de ce que la voie ferrée devant laquelle elle s’était prosternée à plat ventre traverse maintenant l’endroit avec désinvolture et comme en pays conquis.

Chaque ville nouvelle se figure pouvoir devenir une Winnipeg, jusqu’au moment où l’attrait de la chose s’est un peu effacé, et le journal de l’endroit, laissant glisser les pattes d’arrière du Désespoir le long du mât de l’Orgueil, dit d’un air de défi : « Tout au moins un vétérinaire et une pharmacie ne seraient pas mal reçus dans notre ville ; en vérité cinq bâtiments nouveaux ont été érigés dans notre ville depuis le printemps. » De loin, rien de plus facile que de sourire de tout cela, mais il faut qu’il ait la tête solide celui qui sait garder son sang-froid lorsqu’une ville toute pareille à celle-ci — sorte d’aventurière — qui ne possède en tout que dix maisons, deux églises et une ligne de rails est prise de la folie des grandeurs. Le lecteur, en Angleterre, dira : « Fort bien, mais tout cela ce n’est que des mensonges. » Peut-être ; mais a-t-on menti lorsqu’il s’est agi de Denver, de Leadville, de Ballarat, de Broken Hill, de Portland, ou de Winnipeg, il y a vingt ans ; ou encore d’Adélaïde lorsque des lotissements ne trouvaient pas d’acquéreurs il y a moins d’une génération ? A-t-on menti au sujet de Vancouver, il y a dix ans, ou de Creede il n’y a pas vingt mois ? Guère, et c’est là ce qui fait que le passant prête l’oreille aux dires les plus fantastiques.

Tout est possible, surtout au milieu des Montagnes Rocheuses, où les minerais abondent dans les villes minières, les centres du pays à ranches, et les villes qui approvisionnent les régions agricoles. Il y a d’innombrables petits lacs dans les collines, enfouis dans les bois actuellement, qui avant vingt ans d’ici seront des rendez-vous d’été encombrés de monde. Vous autres en Angleterre vous ne vous faites aucune idée de ce que veut dire aux États-Unis « passer l’été », encore moins de l’argent qu’on dépense pendant les congés annuels. Les gens ont à peine commencé à découvrir l’endroit qui s’appelle les Sources Chaudes de Banff, à deux jours de voyage à l’ouest de Winnipeg. Sous peu on connaîtra une demi-douzaine d’endroits à moins d’une journée à cheval de Montréal, et c’est le long de cette voie-là que l’on gagnera de l’argent. A ce moment aussi on fera pousser du blé pour le marché anglais, à quatre cents kilomètres au nord des champs actuels à l’ouest, et la Colombie britannique, qui est peut-être le pays le plus beau au monde après la Nouvelle Zélande, possédera sa ligne à elle de bateaux de six mille tonnes qui ira jusqu’en Australie, et le spéculateur anglais ne gaspillera plus son argent sur des républiques sud-américaines instables, ni ne le donnera en otage aux États-Unis. Il le gardera dans sa famille ainsi que doit le faire un homme sage. Alors les villes qui aujourd’hui sont seules au milieu de la solitude, et dont certaines sont marquées sur la carte comme ports de Hudson Bay, deviendront de grandes villes parce que… mais c’est peine perdue que d’essayer de faire comprendre aux gens que réellement, nous possédons un Empire dont le Canada n’est qu’une seule partie, un Empire qui n’est pas borné par des statistiques d’élection au Nord et par des émeutes d’Eastbourne au Sud, un Empire qui n’a pas encore même été entamé.

Mais revenons-en aux villes nouvelles. Trois fois en une seule année la fortune est venue frapper à la porte d’un homme que je connais. Une fois à Seattle, lorsque cette ville n’était plus qu’une tache grisâtre après un incendie ; une fois à Tacoma, au temps où le tramway à vapeur déraillait deux fois par semaine ; et une fois à Spokane Falls. Mais dans le rugissement de la terre prise de la fièvre du développement rapide il ne l’entendit pas et elle s’en fut lui laissant seulement de la tendresse, presque de la faiblesse, pour toutes les villes nouvelles et le désir, heureusement limité par le manque d’argent, de perdre au jeu dans chacune d’elles. Parmi toutes les grandes émotions qu’offre la vie, il y en a peu qui puissent être comparées au tourbillon « boom » qui bat son plein. Et puis, malgré tout, c’est moral, parce que réellement vous méritez « vos bénéfices extravagants » par le labeur, la sueur et en veillant fort tard dans la nuit, en travaillant comme un forcené — ainsi que doivent faire tous les pionniers. Et songez donc à tout ce que cela renferme ! Ruée folle vers la nouvelle localité ; argent jeté comme autant de jetons pour tout juste se nourrir ; arrivée des wagons remplis d’où l’on projette au petit bonheur sur la plate-forme pas encore clouée toutes les matières premières d’une cité — hommes, bois de construction, bardeaux ; routes taillées à coups de hache et tracées au moyen de piquets à travers la face dénudée des solitudes ; unique lampe électrique de la ville dressée au milieu des cris et des exclamations, c’est-à-dire un arc non apprêté et grésillant au bout d’un mât de sapin non encore écorcé ; foule suante, bousculante, aux ventes de lotissement et qui hurle : « Donnez-le à la femme », cri qui arrête toutes les autres enchères lorsque la seule autre femme de l’endroit indique le prix qu’elle veut donner pour un lot ; bureaux de gérance de propriétés immobilières bondés ; les agents de ces bureaux eux-mêmes, romanciers à imagination prodigieuse, égarés là ; carte magnifique rose et bleue de la cité, suspendue dans l’estaminet avec toutes les voies ferrées de Portland à Portland se croisant dans son centre ; malédiction mal orthographiée contre ce « satané trou d’enfer » griffonnée sur le côté d’un fourgon égaré, par quelque individu qui a perdu son argent et s’en est allé ; conférences aux coins des rues des syndicats vieux de six heures établis par des hommes qui n’avaient pas encore vingt-cinq ans ; mépris, non voilé, pour la ville voisine également prise de la fièvre de développement et pour cela même absolument au-dessous de tout ; piétinement interminable des pieds pesants sur les trottoirs en bois, où parfois un étranger pris des affres de la conviction, se retourne vers un autre étranger, pour le saisir par les épaules et crier dans son oreille : — Seigneur Dieu ! n’est-ce pas superbe, n’est-ce pas merveilleux ? et enfin sommeil d’hommes complètement épuisés, trois par chambre dans l’hôtel qui n’est qu’une baraque où l’on lit sur une pancarte : « Repas, dix francs ; Rafraîchissements, 1 fr. 75 c. On ne blanchit pas. Le gérant ne répond de rien. » Est-ce que la simple liste de ces exposés vous laisse froid ? C’est possible ; mais c’est également possible de voir dans une nouvelle ville, au bout de trois jours, une douzaine au moins d’archevêques se disputant l’acquisition de lotissements avantageux comme jamais ils ne se seraient battus pour mitre ni pour crosse. Un « Boom » est contagieux comme l’est une panique dans un théâtre.

Au bout d’un certain temps tout se calme, et alors le charpentier, qui est aussi architecte, pourra appuyer ses bras nus sur le comptoir et les vendre au plus offrant, car les maisons poussent comme des champignons après la pluie. Les hommes qui ne construisent pas encouragent ceux qui construisent, parce que construire veut dire qu’on a confiance dans la ville, sa ville à soi ; à soi tout seul. Au diable toutes les autres villes quelles qu’elles soient ! Derrière la foule des hommes d’affaires le journal hebdomadaire de la ville agit comme un fouet sur un troupeau de bétail. On comble d’honneur, et toujours de la façon la plus extravagante, ceux qui sont vertueux — ceux qui font travailler, qui construisent des magasins, qui dépensent de l’argent ; on attaque avec sauvagerie et virulence les mauvais, c’est-à-dire celui qui « achète hors la ville », celui qui a l’intention de s’en aller, celui qui reste à ne rien faire ; le tout au moyen d’invites, d’encouragements en prose, en vers, en zincographie à l’adresse de tout ce monde extérieur qui préfère vivre dans des villes autres que la Nôtre.

Or l’éditeur, la plupart du temps, commence en mercenaire, et finit en patriote. Cela également est bien, bien humain. Quelques années plus tard, si la Providence est bonne, vient le revenu des placements judicieux. Peut-être la ville a-t-elle résisté à l’épreuve du « boom » et ce qui n’était que douve est maintenant de la brique de Milwaukee ou de la pierre de taille qui, bien que d’un dessin affreux, résistera aux intempéries. L’hôtel baraque est maintenant la Maison Une Telle, pouvant accommoder deux cents pensionnaires. Le gérant qui vous servait jadis en bras de chemise et était son propre commis d’hôtel, resplendit en drap fin, et vous oblige à lui rappeler votre première rencontre.

Des villas suburbaines ornent, plus ou moins, la plaine qui répugnait jadis à la fantaisie la plus libre (et la fantaisie était très libre dans les premiers temps). Des voitures traînées par des chevaux font entendre leurs clochettes là où le grand traîneau de la prairie s’embourbait en face du bar ; et maintenant il y a un chemin de fer de ceinture électrique qui paie des dividendes fabuleux. Alors, vous, qui vous sentez plus âgé que Mathusalem et deux fois plus important, vous sortez en ville et prenez un air de protection envers les choses en général, tandis que le gérant vous apprend la fortune colossale que vous auriez faite si vous étiez resté « fidèle à la ville ».

Ou bien le « boom » a fait fiasco et la ville elle-même est morte — morte comme le cadavre d’un jeune homme que l’on étend au matin sur la couche mortuaire. Le succès n’a pas justifié le succès. De dix mille habitants il n’en reste pas trois cents, et ceux-là vivent dans des huttes dans les faubourgs des rues en briques. L’hôtel avec ses appartements moisis n’est qu’une vaste tombe ; les cheminées des factoreries sont froides ; les villas n’ont pas de vitres, et l’herbe pousse au milieu des chaussées, narguant les annonces prétentieuses dans les boutiques vides. Il n’y a rien à faire sinon attraper des truites dans les cours d’eau que les égouts de la ville devaient contaminer. Une truite de deux livres est là à s’éventer à l’ombre du conduit souterrain principal où les aunes ont poussé peu à peu jusqu’à toucher le mur de la ville ; vous payez et, plus ou moins, vous faites votre choix.

Lorsqu’un homme a vu ces choses et quelques autres qui accompagnent un « boom » il peut dire qu’il a vécu et « parlé avec ses ennemis à la porte. » Il a entendu raconter à nouveau les Mille et une Nuits et il sait le sens intime de ce conte qui, au dire de certaines petites personnes, n’existe plus. En cela elles mentent effrontément, car Cortès n’est pas mort ni Drake, et quant à Sir Philip Sidney, il meurt tous les trois mois, si du moins vous savez où regarder. Les aventuriers et les « Capitaines courageux » du temps jadis ont seulement modifié un peu leur accoutrement, et changé leur métier pour être mieux en accord avec le monde dans lequel ils se meuvent. Clive revint du pays de Lobengula il y a quelques mois et affirma qu’il y existait un empire, mais ne rencontra cependant que très peu qui voulurent le croire. C’est dans une hutte de tôle ondulée, à Johannesburg, il y a dix ans, que Hastings étudia une carte de l’Afrique du Sud. Depuis lors il a considérablement modifié cette carte à l’avantage de l’Empire, mais le cœur de l’empire s’entiche d’urnes électorales et de mesquins mensonges. L’illustre Don Quichotte demeure aujourd’hui sur la côte nord de l’Australie où il a trouvé le trésor d’un galion espagnol coulé. De temps à autre il tue des nègres qui se cachent sous son lit pour le tuer, lui, à coups de lance. Le jeune Hawkins, avec un Boscawen plus jeune encore, qui lui servait de second à bord, faisait, jusqu’à l’année dernière, la chasse aux vaisseaux pirates autour de Tajurrah ; maintenant ils l’ont envoyé sur la côte de Zanzibar pour qu’il devienne, à force d’être grillé, amiral, et le vaillant Sandoval tient la « République » mexicaine à la gorge depuis au moins quatorze années. Les autres, importants personnages tous, qui n’ont guère peur des responsabilités, vendent des chevaux, ouvrent des chemins, boivent le sang gris, construisent des chemins de fer au delà des limites des bois, traversent à la nage des rivières, font sauter des souches d’arbres, créent des villes là où il n’y en avait pas, dans les cinq parties du monde. Seulement, les gens ne vous croient pas quand vous le leur racontez. Ils ont tout sous la main et sont beaucoup trop bien nourris. De sorte qu’ils disent de la réalité la plus terre à terre : « C’est du romantisme. Comme c’est intéressant » et de la réalité usée et rebattue : « Voilà du pur romantisme. » Ce n’est que le siècle à venir qui, passant en revue ses héros, reconnaîtra les nôtres.

En attendant, cette terre — nous en tenons une bonne tranche jusqu’à présent, — est remplie de choses étonnantes, de miracles, de mystères, de merveilles, et, faute de mieux, il est bon de circuler, de les voir toutes et d’en entendre parler.

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