Lettres de voyage (1892-1913)
LA ROUTE DE QUÉBEC
1907
Il doit être difficile, pour ceux qui ne vivent pas en Angleterre, de se rendre compte de la maladie mi-chancre et mi-moisissure qui s’est abattue sur ce pays depuis deux ans. On en sent les effets à travers l’Empire tout entier, mais au quartier général nous flairons la chose dans l’air même, tout comme on sent l’iodoforme dans les tasses et les tartines beurrées d’un thé d’hôpital. Autant qu’il est possible, au milieu du brouillard actuel, de savoir la vérité, toutes les formes imaginables d’incompétence générale ou particulière existantes ou créées pendant la dernière génération se sont réunies en un énorme trust, majorité unique formée de toutes les minorités, pour faire le jeu du Gouvernement. Maintenant que ce jeu a cessé de plaire, les neuf dixièmes des Anglais qui avaient confié le pouvoir à ces gens-là se mettent à crier : « Si seulement nous avions su ce qu’ils allaient faire, nous n’aurions jamais voté pour eux ! »
Pourtant, ainsi que le reste de l’Empire s’en était bien aperçu à l’époque même, ces hommes avaient toujours fait nettement comprendre leurs sentiments et leurs intentions. Ils affirmaient d’abord, en ayant soin de faire comprendre leurs idées au moyen de vastes images, que nul avantage susceptible d’échoir à l’Empire Britannique ne pouvait compenser la cruauté qu’il y avait à prélever chez le travailleur anglais une taxe de vingt-cinq centimes par semaine sur certaines de ses denrées alimentaires. Incidemment ils expliquèrent, de façon telle que l’univers tout entier, à l’exception de l’Angleterre, les entendit, que l’Armée était criminelle, bien des choses dans la Marine, inutiles ; qu’une moitié des habitants d’une des Colonies se livrait à l’esclavage, accompagné de tortures, en vue de profits personnels, et qu’ils étaient lassés et écœurés rien que d’entendre le mot Empire. Pour ces raisons ils voulaient sauver l’Angleterre, pour ces raisons on les avait élus avec le mandat précis, on l’aurait cru du moins, d’annihiler l’Empire, ce fétiche sanglant, aussitôt que la chose serait possible. La situation si enviable actuellement de l’Irlande, l’Égypte, l’Inde et l’Afrique du Sud est le témoignage probant de leur honnêteté et de leur obéissance. Sans compter que leur seule présence au pouvoir produisit partout chez nous, au point de vue moral, le même effet que la présence dans une classe d’un maître incompétent. Des boulettes de papier, des livres et de l’encre se mirent à voler ; on claqua des pupitres ; ceux qui essayaient de travailler reçurent dans les flancs des coups de plumes malpropres ; on lâcha des rats et des souris au milieu de cris de terreur exagérés ; et, comme à l’ordinaire, les gens les moins recommandables de la classe furent les plus bruyants à proclamer leurs nobles sentiments et leur douleur de se voir mal jugés. Pourtant les Anglais ne se sentent pas heureux, et l’inquiétude et la mollesse ne font que s’accroître.
D’autre part, — et c’est à notre avantage — l’isolement où se trouvent les gens incompétents appartenant à un des partis politiques a jeté les extrémistes dans ce que le Babou dénomme « toute la crudité de leur cui bono ». Ceux-ci cherchent à satisfaire les deux désirs principaux de l’homme primitif au moyen des derniers procédés de la législation scientifique. Mais comment obtenir des aliments libres et l’amour, dirons-nous, libre ? dans l’espace restreint d’un acte de parlement, sans vendre trop grossièrement la mèche ? Voilà ce qui les ennuie tout de même un peu. Il est facile d’en rire, mais nous sommes tellement liés ensemble aujourd’hui, qu’une épidémie, survenant en, ce qu’on est convenu d’appeler, « haut lieu », pourrait se propager, comme la peste bubonique, avec chaque steamer. Je suis allé passer quelques semaines au Canada l’autre jour, principalement pour échapper à cette Moisissure, et aussi pour voir ce que devenait notre Frère Aîné. Avez-vous jamais remarqué que le Canada a, somme toute, à peu près les mêmes problèmes à démêler en bloc que ceux qui nous affligent, nous autres en particulier ? Par exemple il a à résoudre la complication bi-lingue, bi-législative, bi-politique, et cela sous une forme encore plus désagréable que celle qui existe dans l’Afrique du Sud, parce que, — différents en cela de nos Hollandais, — les Français ne peuvent se marier en dehors de leur religion ; ils reçoivent leurs ordres de l’Italie — moins centrale parfois que Pretoria ou Stellenbosch. Il souffre également des complications qu’éprouve l’Australie au sujet des problèmes du Travail, sans cependant connaître son isolement, mais a en plus à subir l’influence tant manifeste que secrète du « Travail », retranché avec des armes et de forts explosifs sur un sol voisin du sien. Et, pour compléter le parallèle, il garde, bien enfoui derrière des montagnes, un petit rien de terre anglaise, la Colombie Britannique qui ressemble à la Nouvelle Zélande ; et voici que déjà les habitants de cette île qui ne trouvent pas de grands débouchés pour la jeunesse entreprenante dans leur propre pays, se portent de plus en plus vers la Colombie Britannique.
Le Canada dans son temps a connu des calamités plus sérieuses que les inondations, la gelée, la grande sécheresse et le feu — il a pavé certaines étapes de la route menant vers sa nationalité avec les cœurs brisés de deux générations ; voilà pourquoi on peut, avec des Canadiens de vieille souche, discuter d’affaires qu’un Australien ou qu’un habitant de la Nouvelle Zélande ne comprendraient pas plus qu’un enfant sain ne comprend la mort. En vérité nous sommes une étrange Famille ! L’Australie et la Nouvelle Zélande (la guerre avec les Maoris ne comptant pas) ont tout eu pour rien. Le Sud-Africain donna tout et obtint moins que rien. Le Canadien a donné et obtenu de toutes les manières pendant près de 300 ans, et à cet égard il est le plus sage, comme il devrait être le plus heureux, de nous tous. Il est curieux de voir jusqu’à quel point il semble ne pas se rendre compte de la position qu’il occupe dans l’Empire, peut-être parce que, récemment, ses voisins l’ont gourmandé ou sermonné. Vous savez bien que lorsque nos hommes d’État, venus de partout, se rassemblent, c’est un fait admis tacitement que c’est le Canada qui prend la tête dans le jeu Impérial. Pour parler franchement, c’est lui qui a vu quel était le but à atteindre il y a de ça plus de dix ans, et c’est lui qui y a tendu de tous ses efforts depuis. Voilà pourquoi son inaction, lors de la dernière Conférence Impériale, a fait que tous ceux qu’intéressait la partie se sont demandé pourquoi lui surtout, parmi nous tous, préférait se liguer avec le général Botha et mettre obstacle à la ruée en avant. Moi aussi, j’ai posé cette question à beaucoup de gens. On m’a répondu à peu près comme il suit : « Nous nous sommes aperçu que l’Angleterre ne faisait pas de points dans le jeu à ce moment-là. A quoi bon nous exposer à nous faire rabrouer plus encore que nous venions de l’être ? Nous nous sommes tenus tranquilles. » C’était fort raisonnable, même presque trop probant. Il n’était pas utile en effet que le Canada se comportât autrement, sinon qu’il était l’aîné et qu’on s’attendait vraiment à plus de sa part. Il se montre un peu trop modeste.
C’est ce point que nous avons discuté tout d’abord, en plein Atlantique, bien à l’abri du vent, mais sous une fougue trempée (les interlocuteurs coupant la conversation à intervalles irréguliers selon qu’ils tiraient ou non sur leur pipe de tabac humide). Les passagers étaient presque tous de purs Canadiens, nés pour la plupart dans les Provinces Maritimes, où leurs pères disent « Canada » comme le Sussex dit « Angleterre », mais que leurs affaires éparpillaient dans toutes les régions du vaste Dominion. De plus ils étaient à l’aise les uns avec les autres ; ils avaient cette intimité agréable qui est la caractéristique de toutes les branches de notre Famille et de tous les bateaux qu’elle emprunte pour retourner au pays. Un bateau du Cap représente tout le continent depuis l’Équateur jusqu’à Simon’s Town ; un bateau de la Compagnie d’Orient est australien en tout, et un vapeur C. P. R. ne saurait être confondu avec quoi que ce soit d’autre que le Canada. C’est dommage que l’on ne puisse être né en quatre endroits à la fois, sans quoi l’on comprendrait tout de suite, sans perte de temps précieux, les intonations de voix, les allusions voilées à la vie de toute notre Famille. Ces grands gaillards, fumant dans la bruine, avaient l’espoir dans les yeux, la croyance sur leurs langues, la force dans leurs cœurs. Je songeais avec tristesse aux autres bateaux à l’extrémité sud de cet océan — remplis, au moins d’un quart, de gens dépourvus de cet esprit-là. Un jeune homme avait eu l’extrême bonté de m’expliquer en quoi le Canada avait souffert de ce qu’il appelait « le lien impérial » ; comment son pays avait été de diverses façons mis à mal par les hommes d’État anglais pour des raisons politiques. En réalité il ne savait pas son bonheur, et ne voulait pas me croire lorsque j’essayais de le lui faire voir, mais un homme vêtu d’un plaid (gentil garçon et qui connaissait bien l’Afrique du Sud) déboucha brusquement d’un coin et l’assaillit avec un tel luxe de faits et d’images que l’âme du jeune patriote s’en trouva tout effarée. Le plaid termina sa bordée en affirmant — et personne ne lui donna de démenti — que les Anglais étaient fous. C’est sur cette note-là que prenaient fin tous nos entretiens.
C’était une expérience nouvelle, celle de se mouvoir dans une atmosphère de dédain nouveau. On comprend, on accepte le mépris amer des Hollandais ; la colère désespérée de sa propre race résidant dans l’Afrique du Sud fait partie encore, sans doute, du fardeau à supporter ; mais le mépris — profond, parfois enjoué, souvent étonné, toujours poli, — que manifeste le Canada envers l’Angleterre d’aujourd’hui, blesse tout de même un peu. Voyez-vous, cette dernière guerre[2] — cette guerre si peu de mise, celle contre les Boërs, a été quelque chose de très réel pour le Canada. Elle y envoya pas mal d’hommes, et un pays où la population est clairsemée a plus de chance de s’apercevoir de l’absence de ses morts que celui qui est très peuplé. Lorsque, à son point de vue, ils sont morts, sans qu’il en soit résulté aucun avantage concevable, moral ou matériel, ses instincts professionnels où, peut-être encore, l’affection purement animale qu’elle porte à ses enfants font qu’elle se souvient et garde rancune du fait bien longtemps après que celui-ci eût dû être en toute décence oublié. J’ai été choqué de la véhémence avec laquelle certains hommes (et même certaines femmes) m’en parlèrent. D’aucuns allèrent jusqu’à débattre la question de savoir (sur le vaisseau et ailleurs) si l’Angleterre continuerait à être de la Famille ou bien si, ainsi que certain éminent politicien passait pour l’avoir affirmé dans une conversation particulière, elle trancherait tout lien pour éviter les frais. L’un d’eux disait, sans trace d’emportement, qu’elle serait moins portée à se séparer de l’Empire d’un seul coup de tête qu’à vendre politiquement ses rejetons un à un à toute Puissance voisine qui menacerait son bien-être ; chaque marché serait, en guise de préliminaires, précédé d’un sonore dénigrement en règle de la victime choisie. Il cita, — vraiment, la rancune de ces gens leur donne des mémoires tenaces ! — comme précédent et comme avertissement, la campagne d’injures menée contre l’Afrique du Sud et qui avait duré cinq années.
[2] La guerre du Transvaal, 1899-1902.
Notre Parlement de Fumeurs se demanda ensuite par quels moyens, au cas où cela arriverait, le Canada pourrait bien garder son identité intacte ; ce qui donna lieu à une des conversations les plus curieuses que j’aie jamais entendues. On décida, selon toute apparence, qu’il pourrait, oh ! tout juste, s’en tirer en tant que nation si (mais c’était fort douteux) l’Angleterre n’aidait pas d’autres peuples à l’assaillir. Or, il y a vingt ans seulement on n’aurait jamais rien entendu de pareil. Si cela paraît un peu fou, rappelez-vous que la Mère-Patrie passait aux yeux de tous pour être une dame atteinte d’une forte attaque d’hystérie.
Au moment même où notre conversation prenait fin, un de nos douze ou treize cents passagers de troisième classe se jeta par-dessus bord, tout habillé d’un chaud pardessus et bien chaussé, dans une mer tumultueuse et atrocement froide. Chaque horreur que renferme ce bas monde a le rituel qui lui convient. Pour la cinquième fois — quatre fois par un temps pareil — j’entendis s’arrêter l’hélice, je vis notre sillage tournoyer comme une mèche de fouet lorsque notre grande ville flottante fit violemment volte-face, l’équipage du bateau de sauvetage se précipiter sur le pont, les officiers de bord grimper à toute vitesse sur les haubans pour apercevoir, si c’était possible, la moindre trace laissée par la malheureuse tête qui s’estimait si peu. Un bateau au milieu des vagues ne peut rien voir. Il n’y avait, dès le premier moment, rien à voir. Nous avons attendu, avons fait et refait l’espace pendant une longue heure, tandis que tombait la pluie, que la mer battait nos flancs et que la vapeur, en traînées lugubres, sortait mollement par les échappements. Puis nous continuâmes notre route.
La rivière St-Laurent se comporta, le dernier jour de notre voyage, fort dignement. Les érables bordant ses rives avaient changé leurs teintes, étaient devenus rouge-sang, magnifiques comme les étendards de la jeunesse perdue. Le chêne lui-même n’est pas plus arbre national que ne l’est l’érable et son apparition bienvenue rendit les gens à bord plus heureux encore. Un vent sec apportait l’odeur de propreté où entraient toutes les odeurs mélangées qui émanent de leur Continent, bois scié, terre vierge, fumée de bois, et ils la humèrent, tandis que leurs yeux s’adoucissaient à mesure qu’ils identifiaient lieu après lieu, sur tout le parcours de leur bien-aimée rivière, lieux où, en temps de congé, ils jouaient, pêchaient et s’amusaient. Il doit être agréable d’avoir un pays à soi, bien à soi, à faire parader. Et puis, comprenez-le bien, ils ne se sont en aucune façon vantés, ils n’ont pas poussé de cris ni d’exclamations bruyantes, ces gens-là, à la voix si égale, ces gens qui rentraient chez eux. Non. Mais la joie de revoir leur pays natal était simple, sincère. Ils disaient : — N’est-ce pas charmant ? Ne le trouvez-vous pas délicieux ? Nous, nous l’adorons.
A Québec il y a un endroit, très infesté par les locomotives, tout comme une soute à charbon, d’où s’élèvent les hauteurs que les soldats de Wolfe escaladèrent en montant à l’assaut des Plaines d’Abraham. Peut-être que de toutes les traces laissées dans l’ensemble de nos possessions l’affaire de Québec s’adresse mieux à nos yeux et à nos cœurs qu’aucune autre. Tout s’y rencontre : La France, partenaire jalouse de la gloire de l’Angleterre sur terre et sur mer pendant huit cents ans ; l’Angleterre, déconcertée comme toujours, mais, par extraordinaire ne s’opposant pas ouvertement à Pitt, lui qui comprenait ; ces autres peuples destinés à se séparer de l’Angleterre aussitôt que le péril français serait écarté ; Montcalm lui-même, condamné mais résolu ; Wolfe, l’artisan prédestiné, auquel l’achèvement final était réservé ; et, quelque part à l’arrière-plan, un certain Jacques Cook, capitaine de HMS le Mercure en train de faire de jolies, de fines cartes marines de la rivière St-Laurent.
Pour toutes ces raisons les Plaines d’Abraham sont couronnées de toutes sortes de belles choses — y compris une prison et une factorerie. L’aile gauche de Montcalm est marquée par la prison et l’aile droite de Wolfe par la factorerie. Mais heureusement un mouvement se dessine en vue d’abolir ces ornements et de transformer le champ de bataille et ses environs en un parc qui, par sa nature et par suite des associations qui s’y rattachent, serait un des plus beaux de notre univers.
Pourtant, en dépit de prisons d’un côté et de couvents de l’autre, malgré l’épave maigre et noire du pont du Chemin de Fer de Québec, qui gît là dans la rivière tel un amoncellement de boîtes en fer blanc qu’on y aurait déchargées, la Porte orientale du Canada est d’une noblesse, d’une dignité ineffables. Nous l’avons aperçue de très bonne heure, à l’instant où la face inférieure des nuages, se transformant en un rose frileux, s’étalait au-dessus d’une ville hautement entassée, rêveuse, et d’une pourpre crépusculaire. A la seconde même où pointait l’aube, quelque chose qui ressemblait à la péniche appartenant en propre à Haroun-al-Raschid et toute constellée de lumières multicolores glissa sur les eaux gris-fer et alla se confondre avec les ténèbres d’une bande de terre. Au bout de trois minutes elle réapparut, mais le plein jour était également survenu ; aussi fit-elle disparaître promptement sa tête de mât, son gouvernail et l’électricité dans sa cabine, et se mua en un bac de couleur terne, rempli de passagers glacés. J’en causais avec un Canadien. — Ah, mais oui, répondit-il, c’est le vieux bâtiment un tel, qui va à Port Levis, tout étonné comme le serait un habitant de Londres si un étranger suivait d’un œil interrogateur un train de la Petite Ceinture. C’était là sa Petite Ceinture, à lui, la Zion où il était bien à l’aise. Ville majestueuse et majestueuse rivière, il attirait mon attention sur elles, avec la même fierté tranquille que nous éprouvons, nous, lorsqu’un étranger franchit notre seuil, qu’il s’agisse des eaux de Southampton par une matinée grise à houle, du port de Sydney avec une régate en pleine fête, ou de Table Mountain, radieuse et nouvellement lavée par les pluies de Noël. Avec raison il s’était senti personnellement responsable du temps qu’il faisait, de chaque enfilade flamboyante recouverte d’érables, depuis que nous étions entrés dans la rivière. (Celui qui vient du nord-ouest, dans ces régions, équivaut à celui qui vient du nord-est ailleurs, et il se peut qu’il impressionne d’une manière défavorable un invité).
Puis le soleil d’automne se leva, et l’homme sourit. Personnellement et politiquement, disait-il, il détestait la ville, — mais c’était la sienne.
— Eh bien, dit-il finalement, qu’en dites-vous ? Pas trop mal, n’est-ce pas ?
— Oh, non, pas mal du tout, répondis-je ; mais ce ne fut que plus tard que je me rendis compte que nous venions d’échanger le mot de ralliement qui fait le tour de tout l’Empire.