Ma Fille Bernadette
A MARIE DE NAZARETH,
MÈRE DE DIEU
En Vous dédiant cette œuvre, je Vous dédie aussi ma fille Bernadette dont la patronne, dans mon pays natal qui est la Bigorre montagneuse, Vous a vue.
Les vieux botanistes Vous dédiaient aussi leurs flores et on Vous peignait à la première page, debout, Votre fils dans les bras, tout entourée de lilas, de radiées bleues, de roses, de gloxinias, de weigélias, de pivoines, de boules-de-neige, de lis, de ces mille fleurs qui ne reviendront plus parce qu’elles ne sont plus cueillies pour Vous par les robustes rêveuses qui se levaient au matin des myosotis et s’endormaient au couchant des capucines.
Vous êtes la mère de tous les hommes et de Dieu. Vous êtes née à Nazareth aussi simplement que ma Bernadette à Orthez. On a dit la vérité. On n’a pas inventé pour Vous une origine extraordinaire. Je Vous tiens dans mon cœur comme une certitude. Je suis inintelligent, c’est possible, mais l’encens de toutes les fleurs créées s’élève pour Vous de la terre et Vous le changez en amour comme ce rosier grimpant qui s’élance à la cime des cèdres.
Vous voyez que je ne sais plus bien ce que j’écris, mais ma pensée s’attache à Vous ainsi que cette liane fleurie, et je Vous dédie cette pauvre œuvre comme une servante son pot de réséda, et il tremble dans mes mains élevées.