Ma Fille Bernadette
TON GRAND-PÈRE PATERNEL
Le front courbe, les tempes larges et plates, le nez busqué, les yeux noirs, la lèvre supérieure retroussée, la barbe grise en pointe, le port de tête en arrière, de haute taille ; il était fait davantage pour vivre en grand seigneur à la Guadeloupe que dans ce bureau où il gagnait notre pain en usant son cœur.
Tout est bien en ordre sur sa table de travail.
Le vieil huissier qui, lorsqu’il sue en marchant, fait sécher sa chemise sur son parapluie qu’il ouvre au soleil, vient faire enregistrer des papiers et s’en va.
Entre le notaire qui se plaint de ce qu’une pie apprivoisée lui dérobe des objets brillants. Il cause un moment de sa chasse aux petits oiseaux et part.
Voici le conservateur des hypothèques. Receveur, dit-il, je venais vous inviter à manger un lièvre que j’ai failli tuer.
Quatre heures sonnent. Je sors avec mon père dans la campagne chaude et bleue. Il amorce sa ligne.
Aujourd’hui sur la berge où il fut il n’y a plus que de la lumière.