Mathilde: mémoires d'une jeune femme
CHAPITRE XX.
UN DUEL.
En voyant M. Sécherin, M. de Lancry devint livide.
—Eh bien! monsieur... plus tard nous nous reverrons,—répondit-il d'une voix altérée. Et se retournant vers Mathilde:—Madame, venez... venez.
—Vous ne sortirez d'ici que pour vous battre avec moi!—s'écria M. Sécherin en lui barrant le passage.
—Monsieur Sécherin... vous êtes fou...—dit M. de Lancry en s'avançant toujours.
—Monsieur le vicomte, un pas de plus, et je vous soufflette devant votre femme.
Le crime rend lâche; Gontran avait été brave, il n'était plus que cruel.
—Servien,—cria-t-il,—délivrez-moi de cet homme, qu'on le jette à la porte.
—Servien, Servien, je vous défends de le toucher,—cria mademoiselle de Maran.—Cet affreux M. de Lancry veut emmener ma pauvre nièce. Ce bon M. Sécherin veut le tuer. Il a toutes sortes de bonnes raisons pour cela... Pour l'amour de Dieu... qu'on le laisse faire... qu'on le laisse faire...
Soit que Servien eût un ancien grief contre M. de Lancry, soit qu'il voulût faire oublier à sa maîtresse son impertinence de la soirée, il se retira doucement sans mot dire.
Mathilde tomba dans un fauteuil et cacha sa figure dans ses mains.
M. de Lancry, furieux, voulut forcer le passage; M. Sécherin, d'un bras vigoureux, le prit au collet et le repoussa violemment.
M. de Lancry trébucha sur le parquet. En se relevant, il jeta un regard rapide autour de lui pour voir si rien ne pouvait lui servir d'armes... Il ne trouva rien.
Cette insulte réveilla en lui quelque étincelle de son ancienne énergie. Sa figure blafarde se colora légèrement.
—Vous payerez cher votre brutalité, manant que vous êtes!
—Manant soit; mais je veux vous tuer le plus tôt possible, et je vous tuerai...
—Eh bien, après-demain... Envoyez-moi vos témoins, ils s'entendront avec les miens... cette nuit et demain ne m'appartiennent pas... madame, venez...
—S'il faisait clair, je vous traînerais à l'instant sur le terrain... mais il faut que j'attende à demain matin... Heureusement les nuits sont courtes; mes témoins, mes armes sont là; vous ne sortirez d'ici que pour vous battre avec moi.
—Monsieur,—s'écria M. de Lancry,—cette scène est ignoble! devant des femmes!
—C'est juste,—dit M. Sécherin, qui, toujours à la porte de la chambre de mademoiselle de Maran, parlementait avec Gontran. En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, il prit ce dernier au collet, l'attira dehors, referma la porte, et tous deux se trouvèrent dans le premier salon avec les témoins de M. Sécherin.
Ce nouvel outrage acheva d'exaspérer M. de Lancry; il s'avança les poings fermés sur M. Sécherin, l'écume aux lèvres, en lui disant:
—Vous osez encore porter la main sur moi!
—Oui, vicomte, et je ferai mieux que ça...
M. Sécherin saisit, dans ses rudes et larges mains, les poignets délicats de M. de Lancry; il les secoua à les briser. Puis s'approchant si près du visage de M. de Lancry qu'il sentait son souffle, il lui fit le plus mortel outrage qu'un homme puisse faire à un homme. Puis il lui dit:
—Vous vous battrez peut-être maintenant!
M. de Lancry poussa un rugissement terrible; M. Sécherin le repoussa rudement, se mit devant la porte du salon, arracha la canne d'un de ses témoins et dit à M. de Lancry:
—Je vous roue de coups si vous faites un pas... pour sortir...
Gontran, voyant qu'il lui était impossible de lutter physiquement contre M. Sécherin, se mordit les poings avec rage.
—Des gens d'honneur,—cria-t-il aux témoins d'une voix étranglée par la fureur,—des gens d'honneur être complices d'un tel guet-apens!
—C'est une vieille dette... il ne fallait pas refuser de vous battre demain,—dit flegmatiquement un grand homme chauve dont la joue était sillonnée d'une profonde cicatrice;—C'est votre faute, vous avez forcé Sécherin à employer les grands moyens... Voilà assez longtemps qu'il attend la réparation de l'insulte que vous lui avez faite. Qui doit... paye et se tait.
—Mais des témoins, monsieur, des témoins! Il me faut le temps d'en trouver,—s'écria Gontran.
—Votre voiture de poste est en bas; nous allons descendre ensemble, car je ne vous quitte pas, vu que vous ne me paraissez pas trop catholique, quoiqu'on dise que vous avez servi... Vous avez des connaissances ici, nous ramasserons deux de vos amis, nous revenons prendre ici Sécherin, et en route... Au premier relais hors de Paris, nous attendons le point du jour. Nous trouverons bien quelque part un coin de champ désert, ou un bout de chemin creux pour faire notre affaire.
—Sinon,—reprit M. Sécherin, qui allait et venait dans le salon comme un loup en cage,—je ne vous quitte pas d'une seconde, et partout où vous allez je vais, et je vous donne des coups de canne...
—Un mot encore, monsieur,—dit M. de Lancry palpitant de fureur au témoin de M. Sécherin.—Comment avez-vous su que j'étais ici?
—Ça n'est pas malin. Il y a trois jours, le surlendemain de la mort de sa mère, Sécherin me dit de quoi il s'agit, ainsi qu'à mon camarade Pierre Leblanc que voilà, qui a servi comme moi dans le 12e dragons; nous sommes des voisins de Sécherin, des pays. Nous trouvons que Sécherin est dans son droit: mais pour vous tuer, il fallait vous trouver. Nous partons en poste de Rouvray pour Paris; en passant près de Maran, l'idée vint à Sécherin d'y entrer pour y prendre des renseignements, sachant que votre femme y était: vous veniez justement d'en partir avec madame de Lancry; nous vous suivons à la piste, de relais en relais, jusqu'à Berny. Là nous attendons tout bonnement vos postillons de retour; ils nous disent qu'ils vous ont conduit à l'hôtel Meurice; nous allons à l'hôtel Meurice, vous étiez sorti; nous y revenons cinq ou six fois, vous étiez toujours sorti; lassés de cela, nous nous installons pour vous attendre. A neuf heures et demie, le maître de l'hôtel nous dit:—Messieurs, vous voulez absolument parler à M. le vicomte de Lancry, sa voiture va le prendre au faubourg Saint-Germain, montez-y; ainsi vous serez bien sûrs de le rencontrer.—Le conseil était bon, nous le suivons, et nous voici... C'est ce qui vous prouve qu'il y a là-haut quelqu'un qui aime assez que les braves gens règlent leurs comptes avec les... je dirai le reste à vos témoins, si le cœur m'en dit, en vous voyant à l'ouvrage, vous et Sécherin.
Pendant ce récit, la rage de M de Lancry était arrivée à son comble; ses affreux desseins sur Mathilde pouvaient être déjoués... il n'espérait plus échapper à la vengeance de M. Sécherin. Il résolut de se battre le plus tôt possible. D'ailleurs son courage était revenu avec les outrages qu'il avait subis. Il lui restait la chance de tuer M. Sécherin.
Gontran avait eu plusieurs duels fort heureux; il tirait le pistolet et l'épée à merveille. S'adressant au témoin de son adversaire:
—Monsieur, je consens à tout, nous allons chercher deux de mes amis. Seulement, avant de partir, je puis, je crois, faire mes adieux à ma femme,—ajouta M. de Lancry avec un sourire sinistre.
—Il veut peut-être s'échapper par quelque escalier dérobé,—dit M. Sécherin.—Pierre Leblanc, va donc veiller à la porte cochère.
M. de Lancry dévora ce dernier affront et entra violemment chez mademoiselle de Maran.
—Eh bien! madame,—dit-il à sa femme,—vous voilà contente... vous voilà bientôt veuve... vous l'espérez du moins!
Mathilde ne répondit rien.
—Oui, oui, nous l'espérons,—s'écria mademoiselle de Maran,—et vous n'aurez que ce que vous méritez; je m'en vas joliment faire des vœux pour ce brave M. Sécherin!
Après avoir contemplé quelques instants sa femme avec une expression de haine farouche, M. de Lancry lui dit:
—Il se peut que je meure; mais je serai vengé. Lugarto vous reste... Il saura vous atteindre comme il a atteint M. de Mortagne, comme il a atteint madame de Richeville, comme il atteindra M. de Rochegune, par vous et en vous! Mais si je ne suis pas tué... oh! tremblez... tremblez... vous serez écrasée!...
Il sortit.
Telles furent ses dernières paroles à Mathilde.
Celle-ci, quittant aussitôt l'hôtel de Maran, malgré les supplications désespérées de sa tante, alla attendre l'issue de ce duel chez madame de Richeville.
Deux hommes de la connaissance de M. de Lancry, éveillés au milieu de la nuit, instruits de l'urgence et de la gravité de cette rencontre, consentirent à servir de témoins. On partit pour Saint-Denis. On attendit dans une auberge le lever du soleil. Au point du jour, le duel eut lieu dans les fossés des anciennes fortifications.
Au premier coup de feu de M. Sécherin, M. de Lancry tomba... Il expira en maudissant la mémoire d'Ursule et en l'accusant de sa mort......
. . . . . . . . . .
CONCLUSION.
Madame de Lancry, instruite du résultat du duel par une lettre d'un des témoins, passa les six premiers mois de son deuil au Sacré-Cœur avec madame de Richeville. En apprenant la mort de M. de Lancry, M de Rochegune fit, par convenance, un voyage de quelques mois en Italie. Éclairé par les mémoires de Mathilde sur les véritables sentiments qu'elle avait toujours eus pour lui, sur l'admirable sacrifice qu'elle avait fait, les radieuses espérances qu'il emportait étaient cependant assombries par ses remords, car il s'accusait toujours de la mort d'Emma.
Mathilde découvrit ce triste mystère.
Avant son mariage, Emma avait fait de souvenir un portrait de M. de Rochegune et le lui avait donné; plus tard ce portrait lui fut rendu par son mari, ainsi que le petit portefeuille qui renfermait cette miniature. Madame de Richeville avait pieusement rassemblé tout ce qui lui restait de sa fille. Depuis la mort d'Emma, elle n'avait jamais eu le courage de jeter les yeux sur ces reliques sacrées. Un jour elle pria Mathilde de chercher parmi ces objets un médaillon représentant Emma enfant. En s'occupant de ce soin, madame de Lancry ouvrit le portefeuille qui contenait le portrait de M. de Rochegune peint par Emma; elle y trouva cachées deux lettres. L'une était ainsi conçue:
«On vous trompe: Mathilde est la maîtresse de votre mari. Vous connaissez l'écriture de M. de Rochegune; lisez ce billet qu'un ami inconnu vous fait parvenir.»
La seconde lettre était celle-ci; on le sait, M. de Rochegune l'avait écrite à madame de Lancry lorsque celle-ci le suppliait de revenir auprès d'Emma:
«Je serai à Paris dans la nuit de demain; ce que vous m'apprenez est affreux... Et je ne puis malheureusement pas réparer le mal que j'ai causé involontairement... Emma est un ange de bonté, de beauté, de candeur et de grâce... Elle mérite un cœur qui n'appartienne qu'à elle. Si je ne vous avais pas rencontrée dans ma vie, s'il m'était possible d'aimer une autre personne que vous, son amour eût été mon plus cher trésor... Mais l'amour par pitié... est-ce digne d'elle? est-ce digne de moi? Tout mon espoir est que vous vous abusez peut-être sur le danger que court cette malheureuse enfant... En tout cas j'arrive... Et sa mère... notre meilleure amie... Oh! je ne sais quelle fatalité me poursuit!»
En songeant à l'atroce interprétation que l'on donnait à cette lettre aux yeux d'Emma, aux soupçons qu'elle éveillait en elle, aux apparences que l'on calomniait, en songeant aux chagrins que cette malheureuse jeune femme avait déjà ressentis lors de la révélation du secret de sa naissance, on comprend qu'elle dut être frappée d'une mortelle atteinte: concentrée dans son muet désespoir, l'infortunée n'avait voulu instruire personne du dernier tourment qui la tuait.
On voyait aux plis presque déchirés et à l'usure de cette lettre qu'Emma avait dû la lire et la relire bien souvent, et s'infiltrer ainsi goutte à goutte ce poison mortel.
Mathilde, certaine d'avoir pourtant cette même lettre en sa possession, la chercha dans sa correspondance. Elle l'y retrouva en effet; mais en les comparant soigneusement toutes deux, elle reconnut la fausseté de celle qui avait été si méchamment envoyée à Emma; l'écriture de M. de Rochegune avait été contrefaite avec un art infernal.
Voici l'explication de ce fait.
Lorsqu'elle eut décidé M. de Rochegune à se marier, madame de Lancry habitait alors avec son mari l'appartement de la rue de Bourgogne. Le valet de chambre de Gontran, vendu à Lugarto, alors secrètement à Paris, s'était, par ordre de ce dernier, emparé du coffret pendant quelques heures, en forçant adroitement le secrétaire de madame de Lancry durant son absence. Le reste ne se comprend que trop facilement. Lugarto imitait à merveille toutes les écritures, et l'ouverture du coffret, dont Mathilde portait toujours la clef, n'avait été qu'un jeu pour lui. Dans la prévision certaine du mariage de M. de Rochegune, le choix de cette lettre annonçait une main habituée à frapper sûrement. Plus tard, madame de Lancry ayant conçu quelques soupçons, le coffret fut déposé chez M. de Senneville. Grâce à cette précaution tardive de Mathilde, d'autres lettres non moins dangereuses échappèrent à Lugarto.
Après la découverte de cette exécrable perfidie, Mathilde envoya les deux lettres à M. de Rochegune. Il reconnut alors la vérité tout entière, et fut délivré d'un remords déchirant; il ne ressentit plus que des regrets cruels, une pitié profonde, en songeant à tout ce qu'avait dû souffrir Emma pendant sa lente agonie.
Quinze mois environ après la mort de son mari, Mathilde de Lancry épousa M. de Rochegune.
Il est inutile de dire le bonheur profond, la sainte ivresse qui présidèrent à ce mariage. On devine l'adorable avenir qui s'ouvrit devant Mathilde, qui avait jusqu'alors si douloureusement, si religieusement souffert...
A peu près à cette époque, on démolit une petite maison isolée, située entre Luzarche et la forêt de Chantilly. Cette maison était restée fort longtemps inhabitée. Au fond d'une cachette pratiquée près de la cheminée de la chambre à coucher, et absolument semblable à celle que Mathilde avait découverte avec tant d'effroi rue de Bourgogne, on trouva le squelette d'un homme. Ce squelette était celui de Lugarto. Lorsque M. de Lancry était venu chercher sa femme chez mademoiselle de Maran, il avait donné rendez-vous à son complice dans cette petite maison, où il devait conduire Mathilde sans l'en avoir prévenue...
Fritz, le courrier de Gontran, devait annoncer à Lugarto l'arrivée de son maître et de Mathilde, par le claquement de son fouet, puis s'en aller attendre, à la poste, à Chantilly, la voiture qu'on renverrait s'y remiser. Le duel de M. Sécherin avait renversé tous ces projets; mais Fritz, qui l'ignorait, se crut toujours suivi de la berline, commanda ses relais, arriva près de la maison isolée, donna le signal convenu et continua sa route jusqu'à Chantilly. A ce signal, Lugarto était entré dans la cachette de la chambre à coucher, croyant ses hôtes sur le point d'arriver, et sa présence dans cette maison ne devant pas être soupçonnée par Mathilde. La Providence voulut que le ressort d'un panneau intérieur ne jouât pas lorsque Lugarto tenta de sortir de sa cachette: lassé d'attendre en vain que Gontran vînt le délivrer, il cria; ses cris furent inutiles, il était seul dans cette maison. Le lendemain, le courrier revint, frappa à la porte; on ne lui répondit pas. Déjà inquiet de n'avoir pas vu venir la voiture se remiser à Chantilly, il retourna à Paris, où il apprit la mort de M. de Lancry. Quant à M. de Lugarto, sa vie était depuis quelque temps si mystérieuse, que sa disparition parut fort naturelle à tous les gens qu'il employait.
L'on ne peut guère s'étonner de l'horrible mal qu'avait fait cet homme en songeant aux immenses ressources qu'il trouvait soit dans la corruption, soit dans l'espèce de police occulte dont il entourait ceux qu'il haïssait. Pour cet homme infâme, saturé de plaisirs, blasé sur tout, le mal était un besoin et une volupté: beaucoup d'argent, quelques séjours mystérieux à Paris, son adresse à contrefaire les écritures, lui permirent de frapper mortellement ou d'une manière incurable M. de Mortagne, Emma, madame de Richeville, M. de Rochegune et Mathilde.
Nous détournerons la vue des horreurs monstrueuses que méditaient pour l'avenir M. de Lancry et Lugarto: lorsque deux pareilles âmes s'accouplent, rien ne doit étonner.
M. Sécherin, après avoir tué Gontran, voyagea, toujours poursuivi par le souvenir d'Ursule. La mort de M. de Lancry l'avait vengé, mais ne l'avait pas consolé.
Mademoiselle de Maran, devenue tout à fait paralytique et presque aveugle, continua d'être absolument abandonnée au cruel despotisme de Servien, qui ne laissait personne approcher d'elle. La fin de sa vie fut un supplice de tous les moments. Le crayon que nous en avons offert peut à peine en donner une idée. Sans la volonté ferme et inébranlable de M. de Rochegune, Mathilde eût essayé d'adoucir la pénible position de sa tante.
Madame de Richeville se livra à des austérités de plus en plus cruelles; sa santé, depuis longtemps minée par d'incurables chagrins, n'y résista pas longtemps; elle apprit du moins le dévouement sublime de Mathilde pour Emma.
M. de Senneville fit oublier la coupable légèreté de ses propos et de ses mensonges par le loyal aveu de ses torts et par le respect profond, dévoué, qu'il montra toujours pour Mathilde et pour M. de Rochegune.
Enfin, pour ne laisser dans l'oubli aucun des personnages qui ont figuré dans ce long récit, nous dirons que la veuve Lebœuf revint, quelques jours après sa disparition, trôner dans le comptoir d'acajou de son café de la rue Saint-Louis, ayant toujours son fidèle Botard pour garçon et les frères Godet pour principaux habitués. M. de Lancry et Lugarto avaient fait donner à la veuve une somme assez considérable pour abandonner son établissement pendant quelques jours à leur police occulte, le voisinage de l'hôtel d'Orbesson, occupé par M. de Rochegune, rendant cette surveillance nécessairement incessante dans le cas où Mathilde, poussée à bout par le désespoir, aurait songé à y chercher un refuge.
Madame Lebœuf se plut à envelopper d'un voile épais son absence momentanée. Ce mystère est encore, à cette heure, le texte inépuisable de la conversation des frères Godet et des autres habitués du café Lebœuf. Enfin, le vieil hôtel d'Orbesson fut changé en une manufacture de produits chimiques après le départ du colonel Ulrik.
FIN.
TABLE DES CHAPITRES.
| TOME PREMIER. | ||
| PREMIÈRE PARTIE | ||
| INTRODUCTION. | ||
| Chap. | I. | —Le Café Lebœuf | 
| II. | —La Lettre | |
| III. | —Les Recherches | |
| IV. | —Le Rendez-Vous | |
| V. | —Le Colonel Ulrik | |
| MÉMOIRES D'UNE JEUNE FEMME. | ||
| Chap. | I. | —Mademoiselle de Maran | 
| II. | —Le Protecteur | |
| III. | —Le Conseil de Famille | |
| IV. | —Une Amie d'enfance | |
| V. | —Première Communion | |
| VI. | —L'Entrée dans le Monde | |
| VII. | —Le Bal | |
| VIII. | —La Présentation | |
| IX. | —Le Lendemain du Bal | |
| X. | —L'Opéra | |
| XI. | —L'Aveu | |
| XII. | —La Lettre | |
| XIII. | —L'Entretien | |
| XIV. | —La Justification | |
| TOME DEUXIÈME. | ||
| PREMIÈRE PARTIE. | ||
| MÉMOIRES D'UNE JEUNE FEMME. (Suite.) | ||
| Chap. | I. | —La Visite. | 
| II. | —Monsieur et madame Sécherin. | |
| III. | —L'Aveu. | |
| IV. | —La Lettre. | |
| V. | —Monsieur de Mortagne. | |
| DEUXIÈME PARTIE. | ||
| LE MARIAGE. | ||
| Chap. | I. | —La Retraite. | 
| II. | —Le Départ. | |
| III. | —Les Visites de Noces. | |
| IV. | —Monsieur Lugarto. | |
| V. | —La princesse Ksernika. | |
| VI. | —Mademoiselle de Maran. | |
| VII. | —Matinée dansante. | |
| VIII. | —Le Souper. | |
| IX. | —Explication. | |
| X. | —Le Billet. | |
| XI. | — L'Entrevue. | |
| XII. | —L'Aveu. | |
| XIII. | —Le Défi. | |
| XIV. | —Explication. | |
| TOME TROISIÈME. | ||
| DEUXIÈME PARTIE. | ||
| MÉMOIRES D'UNE JEUNE FEMME. (Suite.) | ||
| Chap. | I. | —Une Visite. | 
| II. | —La Route. | |
| III. | —Révélations. | |
| IV. | —Punition. | |
| V. | —Les Adieux. | |
| VI. | —La Famille Sécherin. | |
| VII. | —La Lettre. | |
| VIII. | —La Nuit porte conseil. | |
| IX. | —La Femme et la Belle-Mère. | |
| X. | —Retour et Départ. | |
| XI. | —Le Château de Maran. | |
| XII. | —La Vie de Château. | |
| XIII. | —Une Bonne Œuvre. | |
| XIV. | —Emma. | |
| XV. | —Les deux Amies. | |
| TOME QUATRIÈME. | ||
| DEUXIÈME PARTIE. | ||
| MÉMOIRES D'UNE JEUNE FEMME. (Suite.) | ||
| Chap. | I. | —La Chasse. | 
| II. | —Une Mère. | |
| III. | —L'Entretien. | |
| IV. | —Frayeurs. | |
| V. | —Mademoiselle de Maran. | |
| VI. | —Souvenirs d'enfance. | |
| VII. | —Retour. | |
| VIII. | —Les Braits du monde. | |
| IX. | —Bonheur et Espoir. | |
| X. | —Repentir. | |
| XI. | —Le Châtiment. | |
| XII. | —M. de Lancry à Ursule. | |
| XIII. | —Ursule à Gontran. | |
| XIV. | —M. Sécherin à Ursule. | |
| XV. | —Les deux Époux. | |
| XVI. | —Désespoir d'Amour. | |
| XVII. | —Le Départ. | |
| TOME CINQUIÈME. | ||
| DEUXIÈME PARTIE. | ||
| MÉMOIRES D'UNE JEUNE FEMME. (Suite.) | ||
| Chap. | I. | —Le Testament. | 
| II. | —La Lettre. | |
| III. | —Rouvray. | |
| IV. | —Le Retour. | |
| V. | —Correspondance. | |
| VI. | —Rencontre. | |
| VII. | —Le Récit. | |
| VIII. | —Un ancien ami. | |
| IX. | —Les Confidences. | |
| X. | —Correspondance. | |
| XI. | —Le Bal masqué. | |
| XII. | —Le Réveil. | |
| XIII. | —Le Concert. | |
| XIV. | —L'Aveu. | |
| XV. | —Une Visite. | |
| XVI. | —L Entrevue. | |
| TOME SIXIÈME. | ||
| DEUXIÈME PARTIE. | ||
| MÉMOIRES D'UNE JEUNE FEMME. (Suite.) | ||
| Chap. | I. | —Une Consultation. | 
| II. | —Révélation. | |
| III. | —Le Salut. | |
| IV. | —Le Retour. | |
| V. | —Les Adieux. | |
| VI. | —Correspondance. | |
| VII. | —Le Rendez-vous. | |
| VIII. | —Confidences. | |
| IX. | —Les Fiançailles. | |
| X. | —La Demande. | |
| XI. | —Un Mariage. | |
| XII. | —La Mort. | |
| XIII. | —Les Regrets. | |
| XIV. | —La Sainte-Claire. | |
| XV. | —L'abbé Dampierre. | |
| XVI. | —Le Coffret. | |
| ÉPILOGUE. | ||
| XVII. | —Le Café Lebœuf. | |
| XVIII. | —L'Hôtel de Maran. | |
| XIX. | —L'Entrevue. | |
| XX. | —Un Duel. | |
| Conclusion. | ||
| FIN DE LA TABLE. | ||
NOTES:
[A] On appelle ainsi les sociétés pareilles à celles où M. de Rochegune avait dû la somme qu'il voulait employer en bonnes œuvres.
[B] Euphorbia fulgens.—Linné.
[C] Le suc de l'euphorbe est un très-violent poison.
[D] M. de Mortagne ignorait alors le départ de M. de Lancry pour Paris. (Note de l'auteur.)
[E] La première lettre contenait sans doute le récit de la vie de Gontran jusqu'au moment où il vint rejoindre Ursule à Paris.