Un printemps en Bosnie
CHAPITRE XIV
La question des Kmètes. — Les difficultés religieuses. — Hostilité des ultramontains. — La retraite de M. de Nikolich. — La famille impériale et la Bosnie. — L’annexion en vue. — Conclusion.
Lorsque l’administration austro-hongroise a pris la succession des valis et des pachas turcs, elle a trouvé à résoudre plusieurs problèmes très arides, fort compliqués, et devant lesquels d’autres moins résolus au travail auraient peut-être reculé ou hésité. La question agraire était la principale de toutes, la plus grave, celle qu’il importait de régler avant toute autre dans un pays où l’agriculture doit être la base de la prospérité générale.
Comme cela a été dit plus haut, le régime féodal existe depuis plusieurs siècles en Bosnie ; ce système a été atténué dans le cours des temps, il s’est affaibli à l’user, mais il n’a jamais complètement disparu.
Les begs et les aghas sont encore aujourd’hui les propriétaires titulaires d’une partie du sol, d’une partie seulement, car beaucoup de paysans ont pu se racheter sans de trop grands sacrifices, et ils sont libres, disposant de leurs propriétés comme les cultivateurs français ou allemands.
Mais là où les traditions séculaires ont été conservées, le Khmète (c’est le nom du pays en bosniaque) n’est que le fermier de la terre qu’il cultive, fermier perpétuel et héréditaire, que le beg ou agha n’a pas le droit de renvoyer, tant qu’il paye régulièrement sa redevance. On voit que le système féodal a beaucoup perdu de sa rigueur et que la condition des Khmètes n’offre que peu d’analogie avec celle des serfs russes avant l’émancipation, ou avec les vassaux du moyen âge attachés à la glèbe sans aucun atermoiement. Les charges du Khmète se bornent au payement de la dîme de dix pour cent, à titre d’impôt à l’État, et de la Trentina, c’est-à-dire du tiers du produit annuel de sa terre au beg. Autrefois le suzerain avait le droit de s’installer à sa guise chez le Khmète et de se faire nourrir ad libitum. Le cellier, les greniers, les étables, toutes les réserves du paysan étaient à la disposition du seigneur, qui restait en subsistance jusqu’au complet épuisement des provisions. Cette charge indirecte pesait d’autant plus lourdement sur le Khmète que dans les derniers temps, par suite de la déchéance des begs et de la perte de leurs propriétés, il arrivait qu’au lieu d’être le suzerain de plusieurs khmètes, le beg partageait avec un ou deux collègues la propriété d’un seul et unique paysan. Ce n’était pas un seul, mais deux ou trois dévorants que le vassal était obligé d’héberger.
L’administration autrichienne s’est empressée de mettre un terme à cet abus criant, et en le supprimant elle a rendu la position du paysan plus tolérable, car en somme l’impôt (qu’il peut acquitter en nature) existe partout, et la Trentina représente les intérêts de la terre, qui est par le droit et par l’usage la propriété, c’est-à-dire le capital du seigneur. Il ne faut pas du reste prendre ce titre absolument au pied de la lettre : beaucoup de ces begs sont bien déchus de leur ancienne splendeur, qui, dans ce pays, n’a été que relative. Souvent le Khmète est plus à son aise que le maître lui-même ; le Khmète ne doit en effet de redevance que pour la terre cultivée en vue de la production des grains et céréales, il ne doit rien pour l’élevage des bestiaux ; aussi ne se gêne-t-il nullement pour transformer en pâturages la plus grande partie de ses lopins, surtout depuis que la consommation de la viande de boucherie a augmenté dans des proportions considérables.
Depuis 1879 on a écrit beaucoup d’articles, d’essais et même de brochures sur cette question agraire ; on l’a présentée comme insoluble, et des âmes sensibles du dehors se sont apitoyées sur le sort des malheureux serfs qu’on se représentait courbés sous le bâton et mourant de faim, à côté des produits de leurs terres que le seigneur enlevait à leur barbe.
Mais en réalité la situation n’est pas si mauvaise. Elle serait même supportable en fait, si la question de droit n’était pas en jeu et si l’Autriche-Hongrie n’avait pas l’obligation morale de faire cesser un état de choses qui est contraire à toutes les théories et à la législation en vigueur dans le reste de l’empire.
L’État est intervenu paternellement dans les éternelles et interminables discussions entre les Khmètes et leurs suzerains, qui se vidaient autrefois à coups de fusil ou à coups de handjar. D’une part, l’autorité assure au beg la rentrée exacte et régulière de la Trentina, que certains Khmètes se croyaient dispensés de payer après l’occupation autrichienne, et, de l’autre côté, elle protège le Khmète contre tous les abus que le régime turc tolérait. Mais cette intervention avec ses incidents administratifs et judiciaires n’est qu’un palliatif ; le remède consiste dans l’affranchissement complet du Khmète par voie de rachat des terres dont il est le fermier. L’administration encourage de son mieux ces transactions, et ses efforts ont été couronnés de succès. On commence à former en Bosnie une classe nombreuse et forte d’agriculteurs propriétaires, qui sont attachés à leurs terres et les cultivent avec assiduité, sachant bien qu’aucune spoliation, aucun abus ne viendra les priver du produit de leur travail. Quant aux begs, ils prendront leur argent et iront le porter avec leur personne à Constantinople et à la Mecque, où ils se trouveront, en fin de compte, très heureux et tout à fait à leur place en qualité de musulmans du passé.
La difficulté à laquelle se heurte la plupart du temps le rachat des terres est commune à toutes les contrées musulmanes où l’état civil n’existe pas ; il s’agissait de délimiter la propriété exacte de chacun pour éviter à l’avenir les contestations et les procès. Il fut décidé d’introduire en Bosnie une institution qui a rendu de grands services dans les pays de la monarchie autrichienne, le Livre foncier (Grundbuch), qui contient le nom des propriétaires, la limite exacte des propriétés, et qui fait foi pour toutes les ventes et pour tous les prêts hypothécaires. Des employés experts furent envoyés sur les lieux et le travail commença. Mais les habitants, auxquels il fallait s’adresser pour être renseigné, pour obtenir les déclarations et les attestations destinées à établir les droits de propriété, de quelle façon accueilleraient-ils les commissaires ? Faciliteraient-ils ou entraveraient-ils l’œuvre indispensable que l’autorité avait prescrite ?
Les inquiétudes disparurent bientôt : les commissaires rencontrèrent partout le meilleur accueil, et même, en cas de besoin, le concours le plus empressé ; les travaux avancèrent rapidement sous la direction habile et l’impulsion active de M. le baron de Kutschera, et aujourd’hui la plus grande partie des registres est mise à jour. Les contrats d’achat et de vente peuvent être dressés avec la plus grande exactitude, et les titres de propriété, une fois acquis, sont incontestables.
L’Autriche-Hongrie veut faire régner en Bosnie et en Herzégovine la paix religieuse la plus complète. On n’admet pas la prédominance d’un culte sur un autre, ni la suprématie d’un clergé au détriment des croyants d’un culte différent. La tolérance envers les musulmans est poussée jusqu’aux dernières limites ; la démonstration est faite aujourd’hui que le culte de Mahomet peut être librement pratiqué et jouir de tous les respects sous le sceptre catholique d’un Habsbourg. Ce n’est pas seulement la religion qui est respectée, mais les mœurs, les usages et les coutumes. Par exemple, une femme musulmane citée en justice ne pourra être contrainte à ôter son voile, sauf le cas de nécessité absolue, s’il y a doute sur son identité. Même dans ce cas, les juges doivent procéder avec la plus grande circonspection, et ils risquent gros, si la dérogation aux usages n’est pas justifiée d’une façon impérieuse. On m’a cité le cas d’un jeune fonctionnaire judiciaire qui a eu à subir une enquête disciplinaire des plus rigoureuses, parce qu’il avait ordonné à une femme turque d’enlever l’enveloppe épaisse qui dérobe aux profanes le mystère de ses charmes ou les secrets de sa laideur. Les biens religieux, les fonds du Vacouf consacrés à des fondations pieuses ou à des œuvres d’utilité publique, sont employés conformément aux vœux des donateurs ; le commissaire du gouvernement faisant partie de la commission n’a pas d’autre tâche que de veiller à la régularité des comptes ; la tutelle qu’il exerce est tout à fait conforme à l’esprit musulman.
Cette tolérance de l’administration pour la religion mahométane n’a pas été du goût de tout le monde. Des zélateurs ultramontains, des échappés du séminaire de Diakovas se sont imaginé maladroitement que l’administration austro-hongroise allait travailler pour le pape et faire avant tout, des pays occupés, une province romaine. Dans l’idée de ces messieurs, ce n’était pas seulement l’islamisme qu’il fallait opprimer, et, si possible, faire disparaître, en poussant l’élément turc à l’émigration ; ils en voulaient également au culte grec, dédaigneusement traité de schisme. L’évêque catholique de Sérajewo, M. Stadler, voulut agir en prélat tout à fait militant. Les façons de prédicant et de convertisseur contrastaient fort vivement avec la bonhomie et la rondeur indifférente des franciscains qui parcourent le pays, bottés, vêtus de la houppelande à brandebourgs, si commode pour aller à cheval, trinquant volontiers avec leurs ouailles et menant joyeuse vie après avoir dit la messe et écouté la confession. L’ardeur de M. Stadler l’entraîna même à attaquer dans des lettres pastorales le métropolitain grec. Celui-ci riposta ; il se plaignit de ce que l’évêque cherchait à lui enlever ses ouailles, et une véritable polémique s’engagea sous les regards malicieux des musulmans, flattés intérieurement de voir les chrétiens se déchirer entre eux. Le gouvernement laissa les lutteurs s’injurier et échanger les propos des héros d’Homère ; mais lorsque le scandale fut devenu trop grand, un rescrit de M. de Kallay enjoignit aux deux pasteurs de cesser ces hostilités peu édifiantes.
Les ultramontains en prirent de l’humeur, et ils bombardèrent l’administration de pamphlets imprimés en Allemagne, auxquels un Turc de l’Herzégovine, M. Capitanowitsch, a répondu de la plus belle encre. Mais la meilleure réponse à ces pamphlets vient d’être faite par le ministre aux dernières délégations : il a démontré que son administration tant attaquée avait eu pour résultat un excédent de plus de cinquante mille florins, qui augmentera certainement dès que les ressources du pays se seront améliorées, ce qui maintenant est très aisé. La production du tabac, qui augmente toujours et prendra un fort développement, contribuera encore à grossir le budget des recettes, tandis que toutes les dépenses sont réglées par une sage économie qui ne prend jamais cependant les proportions d’une malencontreuse parcimonie. C’est ainsi que l’on a pu réconcilier avec la politique d’occupation ceux-là qui s’y étaient opposés, non pas pour des raisons politiques, mais pour des considérations financières. Un membre éminent de la Chambre haute de Vienne et des délégations, M. Nicolas Dunka, qui a parcouru les pays occupés pendant l’été de 1886, a pu rendre compte de visu à ses collègues de ce qu’il avait vu, de l’ordre administratif qui régnait dans ces provinces et de la calme satisfaction des habitants, qui goûtent enfin le repos et la sécurité.
Au moment d’achever ce livre, j’apprends que M. de Nikolich, le gouverneur civil adjoint au commandant général, a donné sa démission, définitivement cette fois, exécutant de la sorte un projet conçu depuis longtemps. M. de Nikolich, qui est un proche parent du roi de Serbie, possède des propriétés très vastes dans le Banat et en Roumanie. Le soin de ses intérêts particuliers exigeait depuis longtemps sa présence sur ses terres ; mais les services qu’il a rendus en qualité de gouverneur civil et sa qualité de gentleman employant au service de l’État sa fortune de magnat hongrois ont déterminé le ministre à refuser la démission du gouverneur civil chaque fois qu’elle était offerte ; et M. de Nikolich, obéissant aux amicales objurgations de son chef, consentait à reprendre le collier. Cette fois, il n’y a plus rien à y changer. Cette maison hospitalière, qui était le centre du mouvement mondain de Sérajewo, ne se rouvrira plus cet hiver, et c’est M. le baron de Kutschera qui est chargé de l’administration civile. Il la connaît à fond, car depuis deux ou trois ans il est considéré à bon droit comme la cheville ouvrière de la machine gouvernementale. La popularité de l’empereur François-Joseph est très répandue en Bosnie, et la population entoure son nom d’une vénération dont aucun sultan n’avait joui précédemment. A plusieurs reprises, des députations ont exprimé le vœu des populations d’acclamer l’empereur sur son passage à travers les contrées placées à présent sous son sceptre.
Au mois d’août dernier, la nouvelle de la prochaine arrivée du « Tsar de Vienne » s’était propagée, et elle avait trouvé crédit jusque dans les hameaux les plus éloignés, sous les toits de chaume des plus misérables masures. Chacun faisait des préparatifs pour la réception du souverain, et dans les localités visitées au mois de mai par l’archiduc Albert, on avait laissé debout les arcs de triomphe de verdure et de feuillage avec les inscriptions, pensant que tout cela pourrait servir plus tard pour l’empereur. Lorsqu’un fonctionnaire ou un officier se montrait dans les coins reculés de la montagne bosniaque ou dans les cabanes enfouies au plus profond des forêts, ils étaient interrogés avec la plus grande anxiété sur l’arrivée prochaine du souverain. On eût dit qu’on l’attendait comme le Messie, comme le grand dispensateur de la manne céleste destinée à se répandre sur la terre.
Mais l’espoir des naïfs Bosniaques fut déçu. Esclave de la correction absolue en toute chose, François-Joseph a craint de blesser les susceptibilités de la Russie en entreprenant un voyage qui eût été une longue suite d’ovations et de triomphes, dans un pays dont la possession définitive est contestée à l’Autriche par les hommes d’État de Saint-Pétersbourg. Il ne voulait pas non plus que cette excursion fût regardée, à tort ou à raison, comme le prologue de l’annexion ; et déjà on l’avait annoncée comme telle.
Le voyage n’eut pas lieu. François-Joseph n’a pas dépassé le pont de Brood, où une députation de Bosniaques, conduite par le bourgmestre de Sérajewo et M. le conseiller de gouvernement Herrmann, vint lui souhaiter la bienvenue. En revanche, lorsque le prince héréditaire, l’archiduc Rodolphe, franchit assez inopinément la frontière de l’Herzégovine et parcourut le pays jusqu’à Mostar, des feux de joie s’allumèrent sur les montagnes, des coups de fusil retentirent en signe d’allégresse, et de toutes parts on accourut pour contempler la figure si intelligente et si sympathique du prince héritier et écouter les paroles simples et cordiales qu’il trouvait pour chacun. Le prince venait d’achever sa convalescence dans la magnifique île de Lacroma, au climat si doux, aux forêts toujours vertes, entourée d’une mer bleue inaltérable. Le rejeton des Habsbourg rayonnait de joie et de santé recouvrée. Ce court séjour en Herzégovine fut pour son cœur, très sensible à la grandeur de sa patrie et à l’éclat de sa maison, un délicieux épisode. Il en emporta les meilleurs souvenirs, et depuis cette époque on retrouve partout dans les pays occupés sa photographie et celle de sa gracieuse épouse, Stéphanie, faisant face aux portraits de l’empereur et de l’impératrice. L’archiduc Albert a également charmé les populations par sa bonhomie militaire et par les cadeaux princiers qui signalèrent partout ses visites.
Sous ce rapport, tout est prêt pour l’annexion définitive de la Bosnie et de l’Herzégovine à l’empire austro-hongrois. L’empereur serait, comme pour tous les peuples de ses vastes États, le lien vivant qui rattacherait les Bosniaques aux autres races de l’empire. Peut-être faudrait-il faire une exception pour quelques familles de vieille souche mahométane, qui retourneraient en Asie, mais toutes les populations musulmanes et chrétiennes accepteraient l’annexion définitive, car l’illusion d’une Bosnie réunie au royaume serbe s’est complètement évanouie, et serait d’ailleurs énergiquement désavouée à Belgrade même.
Quant à rendre le pays au Sultan après l’avoir ouvert à la civilisation, après l’avoir couvert de routes et de chemins de fer, après y avoir fait des sacrifices considérables, quel homme d’État songerait à commettre une telle faute et un semblable non-sens ? Il est certain que l’administration turque ne tarderait pas, fidèle à ses incorrigibles errements, à gâter, à ruiner, à perdre tout ce qui aurait été créé de bon et d’utile ; elle rendrait ces contrées à la barbarie et au désordre, jusqu’à ce qu’une nouvelle intervention soit devenue nécessaire comme celle de 1878.
L’état provisoire actuel semble incompatible avec la situation politique d’une grande puissance, et il entrave à chaque pas le développement intérieur, la prospérité économique et industrielle du pays lui-même… Beaucoup d’entreprises sont ajournées — jusqu’à quand ? On vous répondra là-bas : jusqu’à l’annexion. L’initiative privée est arrêtée ; les capitaux qui voudraient chercher leur emploi dans ces pays nouveaux, et qui le trouveraient, n’osent pas s’aventurer. Qu’attendent-ils pour se lancer et pour vivifier ce terrain improductif jusqu’ici, et qui donnerait de si beaux dividendes agricoles et industriels ?
Évidemment on arrivera à l’annexion dans un délai que les événements d’Orient tendent à rapprocher. N’a-t-on pas cru, au lendemain de la chute d’Alexandre de Bulgarie, que l’Autriche répondrait à ce coup de dés de la Russie par l’annexion ? Le bruit en a couru à Vienne et à Pesth. Mais ce n’était qu’une nouvelle non pas fausse, mais prématurée. La modération l’a emporté encore une fois dans les conseils de François-Joseph, et cette modération ressort encore davantage en présence de l’attitude de la Russie.
La diplomatie brutale et provocatrice du général Kaulhars, la prétention de ce proconsul de gouverner à coups d’ukases un pays qui veut régler lui-même ses destinées a fait apprécier à tous les Bosniaques quelque peu intelligents les avantages de la politique de ménagement et de tolérance de l’Autriche-Hongrie.
Cette politique, dont le ministre M. de Kallay est l’initiateur, conformément aux vues de son maître l’Empereur, sera poursuivie malgré toutes les attaques et tous les pamphlets. Elle est approuvée par l’opinion publique des deux côtés de la Leitha, par les délégations, qui tout récemment viennent d’approuver hautement la gestion du ministre et lui ont voté des remerciements, pour avoir converti en excédent le déficit par lequel s’était soldé durant les premières années le budget des provinces occupées.
Si l’annexion n’a pas été officiellement prononcée, si même il n’est nullement question de la proclamer prochainement, le régime actuel la prépare chaque année davantage, sans violence, sans secousse, en accordant aux habitants les bienfaits d’une administration probe et équitable, gardienne sévère de la loi.
Et où de semblables bienfaits pourraient-ils être mieux appréciés que dans des pays soumis pendant si longtemps à l’arbitraire d’agents tyranniques ?
FIN