Un printemps en Bosnie
CHAPITRE IV
Sérajewo pendant l’occupation autrichienne. — Tableaux de rues et de marchés.
La gare de Sérajewo est reliée à la ville par un rail sur lequel circule l’unique voiture de tramway et le fourgon de poste et de bagages que l’on détache du convoi et que des chevaux traînent jusqu’au centre de la cité. Trois bâtiments de construction récente se présentent au nouvel arrivant : la manufacture de tabac avec ses trois corps de logis qui abritent une population de six à sept cents ouvriers, la direction des chemins de fer et enfin le palais du gouvernement (Landesregierung), dont la construction, ainsi que la position, rappellent le palais fédéral de Berne. Des fenêtres de cette construction administrative, on aperçoit des glaciers qui ne sont pas sans analogie avec ceux de la Jungfrau et des autres sommets de l’Oberland bernois. Tous les rouages de la bureaucratie autrichienne en Bosnie-Herzégovine sont concentrés dans ce palais, qui, outre une centaine de bureaux plus ou moins spacieux, contient une grande salle des fêtes aux proportions imposantes, qui, jusqu’à présent, n’a pas été inaugurée. Quand je l’ai vue, elle n’était même pas meublée, mais l’hiver prochain on y donnera des banquets, et le gouverneur civil, M. de Nikolich, comptait y faire danser les fringants officiers avec les séduisantes Viennoises et leurs sœurs magyares importées en vertu de l’adage que la femme doit suivre son mari…, même quand il est nommé fonctionnaire en Bosnie.
La plus grande partie de Sérajewo est bâtie en amphithéâtre sur les flancs de deux montagnes qui se font face : le Pasim Brdo et le Trebovitch. Cette disposition avec ses jardins et son opulente verdure, qui encadre les habitations, est très réjouissante à l’œil. Sérajewo a gardé un cachet oriental très prononcé. C’était, à l’arrivée des Autrichiens, en 1878, une ville exclusivement turque. Le confort européen y faisait entièrement défaut, et les maisons, en exceptant les consulats et cinq ou six habitations particulières, n’avaient pour tout mobilier que les éternels divans des musulmans. Les tables et les chaises y étaient inconnues ; les chrétiens eux-mêmes s’étaient accoutumés pendant des siècles à la position de tailleurs devant leur établi, si chère aux Orientaux. Le voyageur européen égaré dans ces parages était obligé de se plier aux us et coutumes du pays, et s’il n’avait la chance d’être recueilli hospitalièrement par le consul de sa nationalité, il devait se contenter de l’hospitalité rudimentaire et de la cuisine problématique des hans ou auberges turques. Ce genre d’établissement n’a, il faut bien le dire, rien d’engageant ; une nourriture atroce et des tapis pleins de vermine, tel est en général le bilan de la « table et du logement » qui y sont offerts.
Il n’en est plus de même depuis que l’occupation a conduit dans le pays un triple contingent de consommateurs exigeants, mais habitués aussi à solder ces exigences argent comptant : les officiers de tout grade, les fonctionnaires et les négociants qui, pour soigner leurs affaires nouvelles, font la navette entre Vienne, Pesth et la Bosnie. Aujourd’hui, sans parler des auberges d’un rang inférieur qui abritent surtout les ouvriers et les petits employés, deux hôtels très confortables offrent aux voyageurs des chambres très propres, un service satisfaisant et une table qui vaut celle de beaucoup de restaurants viennois. Le Serbe qui a fait construire le plus grand de ces deux hôtels, et qui l’exploite avec un plein succès financier, a laissé carte blanche à son architecte viennois, lequel a élevé, au milieu des maisonnettes et des masures de la vieille ville, un édifice de la hauteur des maisons qu’on trouve sur le boulevard ou sur le Ring, avec toute la recherche artistique que ses confrères ont mise à la mode, même lorsqu’il ne s’agit que de constructions particulières. L’effet de cette maison de grande ville européenne est des plus étranges ici ; elle domine de toute la hauteur de ses quatre étages les huttes de bois de l’Orient. La rue où se trouve l’Hôtel de l’Europe, avec son café aux proportions quasi monumentales, est l’artère principale de Sérajewo ; elle conduit du quartier commercial, ou Tscharchia, jusqu’à la gare. Par une délicate attention pour le nouveau suzerain des territoires occupés, la municipalité de Sérajewo a appelé cette rue Franz-Josephstrasse. On y trouve aussi quelques magasins installés par des négociants autrichiens ; mais le nombre de ces boutiques n’est pas, il s’en faut de beaucoup, aussi considérable qu’on pouvait s’y attendre dans un pays neuf qui a paru à beaucoup de négociants israélites une sorte de Terre promise. Il y a eu pendant un temps beaucoup d’appelés, mais il s’en faut que tous fussent des élus. Quelques-uns ont trouvé la déconfiture et la faillite devant l’indifférence des indigènes, qui évitaient soigneusement les magasins des swabas (Allemands) et continuaient à s’approvisionner dans les échoppes du bazar, où ils marchandent pendant deux heures une aune de cotonnade ou une paire de babouches, en discutant les affaires publiques et en humant cette bouillie sucrée jusqu’à l’écœurement qu’on appelle « le café turc ».
Le seul produit autrichien qui ait réellement obtenu l’approbation et la clientèle des indigènes, c’est la bière. Mahomet, qui ne connaissait apparemment pas les différents braü, n’a interdit que le raisin fermenté. Aussi les Turcs les plus orthodoxes ne se font-ils aucun scrupule de vider bocks et doubles bocks, alors qu’ils écarteraient avec indignation un modeste verre de vin. De leur côté, les officiers et employés autrichiens ne sauraient se passer de leur Lager et de leur Pilsner. Résultat : huit brasseries, dont trois assez considérables, ne suffisent pas à la consommation et font des affaires d’or. Mais il n’est pas donné à tout le monde d’être brasseur.
La Franz-Josephstrasse offre des solutions de continuité et des lacunes de constructions assez énigmatiques dans la rue la plus fréquentée d’une localité. Cette anomalie s’explique lorsqu’on sait qu’un incendie terrible qui éclata un an après l’occupation, le 15 août 1879, détruisit en moins d’une journée la moitié de Sérajewo, et que presque toutes les maisons de la Franz-Josephstrasse furent brûlées. Un garçon épicier fut, par sa négligence, l’auteur de cette terrible catastrophe. Occupé à remplir une tonne d’esprit-de-vin, il approcha la bougie de l’alcool. Le tonneau d’abord, l’épicerie ensuite, prirent feu comme un paquet d’allumettes, et comme le vent soufflait assez fort et que les secours faisaient défaut, les flammes trouvèrent une facile proie. Plus de mille familles se trouvèrent littéralement sur le pavé, n’ayant pour tous vêtements que ceux qu’ils portaient. Des ruisseaux d’alcool enflammé couraient sur le pavé, portant plus loin la dévastation. C’est aux efforts surhumains de la garnison que l’autre moitié de la ville dut d’être préservée.
A la suite de cette catastrophe, l’autorité autrichienne arrêta que les maisons détruites ne pourraient pas être reconstruites en bois et que les plans de toute nouvelle construction devraient être soumis à l’administration pour être examinés au point de vue de la sécurité et de l’alignement des rues. Jusqu’à présent, plusieurs propriétaires turcs n’ont voulu se décider ni à vendre leur terrain, ni à construire en conformité des nouveaux règlements. Ils espèrent que l’administration cédera, et leur permettra de réédifier des baraques en bois qui flamberont comme des allumettes, à la première occasion. L’autorité, bien entendu, ne songe pas le moins du monde à céder, et en attendant que l’un de ces entêtements l’emporte sur l’autre, les terrains restent vagues et sans emploi. Quant à l’expropriation pour cause d’utilité publique, il ne saurait en être question, l’autorité autrichienne évitant avec soin tout ce qui pourrait froisser les idées, les coutumes et jusqu’aux préjugés de la population ottomane.
La Tscharchia, le bazar de Sérajewo, se trouve à l’extrémité de la Franz-Josephstrasse. On peut aussi gagner cette pittoresque agglomération d’échoppes par un passage souterrain qui autrefois servait de dépôt général des marchandises. Pour plus de trois millions de francs de denrées de toute espèce y furent détruites en 1879.
Maintenant on ne vend guère dans ce souterrain que des restes d’étoffes, des marchandises achetées d’occasion, des tissus, des cotonnades provenant des faillites des marchands autrichiens. Le véritable marché oriental se trouve dans la Tscharchia.
Imaginez une douzaine de ruelles grimpant en pente raide et rayonnant en éventail autour d’une petite place munie d’une fontaine. De chaque côté, des échoppes en bois complètement ouvertes, sans portes, sans fenêtres, sans vitrines, exhaussées de deux marches au-dessus du sol et séparées les unes des autres par de simples parois. Quand la nuit vient, une clôture d’une seule pièce est placée devant l’ouverture de la boutique ; on la fixe au moyen de traverses en bois, et voici une fermeture tout à fait hermétique.
C’est dans deux cent cinquante à trois cents échoppes de ce genre que se concentre le commerce local de Sérajewo. Il faudrait la palette de Descamp ou de l’infortuné Regnault pour fixer les physionomies si diverses, si expressives, si mobiles, des marchands ou des artisans assis les jambes croisées dans ces boutiques, travaillant à petits coups le cuir, le fer, les peaux, ou discutant avec les clients tout en suivant les spirales de fumée de leurs cigarettes. La population bosniaque est particulièrement riche en types originaux qui frappent par une individualité nettement accusée. Le musulman bosniaque est le plus souvent d’une taille bien au-dessus de la moyenne, vigoureusement musclé, et sa figure est rarement insignifiante. Ajoutez que le costume, tout ce qu’il y a de plus vieux-turc, avec turban, cafetan et larges culottes bouffantes, rehausse encore le caractère des physionomies, et tenez compte de ce que ce costume lui-même est parfois un assemblage curieux de pièces et de lambeaux ne tenant que par miracle.
A certaines heures de l’après-midi, la foule grouille parmi les rangées d’échoppes ; des marchands de pain de maïs et de fruits prônent leur denrée sur le mode criard et en poussant des exclamations qui déchirent les oreilles ; les femmes turques apparaissent, la figure couverte d’un voile impénétrable et non d’une gaze légère et presque indiscrète comme les dames de Constantinople : les musulmanes orthodoxes de Sérajewo observent minutieusement les ordres du Prophète, et c’est derrière un double rempart de grosse toile qu’elles dissimulent des charmes que l’œil d’aucun ghiaour ne saurait contempler. Sont-elles belles, et ces précautions sont-elles justifiées par des attraits qui induiraient en tentation les infidèles ? Il est amusant de se poser ce problème quand on voit s’avancer une de ces créatures encaquée dans son long manteau, qui souvent, hélas ! laisse voir des jupes trouées, rapiécées, et de vieilles bottes éculées qui enlèvent à l’apparition toute poésie.
Les maris, gens sages et posés, marchands de prunes et propriétaires d’immeubles, — lisez de cabanes en bois — dont les fonctionnaires autrichiens payent largement et exactement le loyer, se promènent gravement, en majestueux rentiers, deux par deux, trois par trois, s’arrêtant devant les échoppes de leurs connaissances pour échanger quelques propos qui, la plupart du temps, font éclore le sourire sur les lèvres, car le musulman bosniaque n’est pas l’ennemi d’une douce gaieté. Si la conversation se prolonge, ils entrent dans l’échoppe, se déchaussent et continuent l’entretien, commodément installés, les jambes croisées sur le tapis. Je m’imagine que si la propre épouse d’un de ces Turcs venait tâter les étoffes, le mari aurait peine à la reconnaître, tant les voiles sont épais et tant le costume et la démarche se ressemblent chez toutes ces dames.
Et les affaires, comment vont-elles avec ces promeneurs si occupés, ces clientes qui tâtent, qui palpent, mais qui n’achètent pas, et ces causeries prolongées ? S’il plaît à Allah, les affaires iront bien, la marchandise se vendra, les florins, les ducats et les napoléons d’or (la monnaie préférée du Turc bosniaque) s’empileront dans sa cachette. Sinon, eh bien ! ses objets, auxquels il tient comme s’ils étaient destinés à son usage personnel, ne passeront pas en d’autres mains. Comme les frais de bureau et les frais généraux sont à peu près nuls, comme il a payé ses marchandises comptant et n’a pas de traites en circulation, la faillite ou la banqueroute ne le tourmentent pas. Si sa maison ne brûle pas, il aura toujours de quoi se loger, et quant à la nourriture, on m’a affirmé que des familles turques vivaient avec dix sous par jour. Il en sera quitte pour porter son costume trois ou quatre ans de plus, et madame se privera d’essence de roses.
Ces indolents négociants vendent surtout des chaussures orientales, bottes de peau couleur safran, souples comme des gants, et que les deux sexes chaussent indistinctement ; des sabots en bois, des babouches et des pantoufles. Une des rues les plus animées est celle des échoppes de bourreliers et de selliers. Autrefois cette industrie était des plus prospères en Bosnie ; tout le monde allait à cheval, et les transports s’effectuaient à dos de bêtes de somme. Aujourd’hui, les chemins de fer portent un rude coup à ces moyens de transport primitifs, et comme si ce n’était pas assez, la concurrence, la hideuse concurrence a contribué à réduire les bourreliers de Sérajewo à la portion congrue. Autrefois, leurs selles, leurs brides, leurs harnais étaient renommés en Macédoine, en Anatolie, chez les Bulgares ; on en faisait venir à Constantinople. Maintenant, Stamboul pourvoit aux besoins de toute cette clientèle ; aussi les boutiques de la rue des selliers ont-elles un aspect mélancolique ; les belles pièces qu’on y admirait jadis sont rares, on y trouve peu de marchandises toutes faites, le cuir pend en lanières au plafond, en attendant qu’une commande ferme donne à l’artisan l’occasion de montrer son habileté sans que l’objet confectionné lui reste pour compte.
Il y a plus d’activité dans la rue où s’exercent les petites industries locales, où l’on travaille « l’article de Sérajewo ». Ceci n’est point une fantaisie. Depuis des siècles, les Bosniaques excellent dans la confection de travaux de filigranes et dans les incrustations sur métal ou sur bois. Les Orientaux et les Vénitiens ont exercé sur eux une égale influence au point de vue artistique, et cette combinaison a donné pendant longtemps d’excellents résultats. On leur doit des travaux très curieux, devenus rares, et dont les collectionneurs donneraient de hauts prix. Malheureusement, le secret de beaucoup de ces dessins s’est perdu : les ouvriers-artistes le gardaient avec un soin jaloux et le transmettaient à leurs enfants. Quand une génération était éteinte ou que les enfants abandonnaient le métier paternel, le modèle était perdu. Le gouvernement autrichien fait de grands efforts pour conserver et développer ces industries locales, que la tendance de notre époque, la concurrence des fabriques, menacent d’une ruine complète. M. de Kallay, à qui rien de ce qui touche à sa chère Bosnie ne saurait être étranger, encourage de toutes les façons, par des primes, par des commandes, les plus habiles ouvriers ; il a prescrit la création d’un musée, que l’on vient d’installer au Regierungsgebaüde de Sérajewo ; il a fait établir des modèles d’après lesquels les ouvriers pourront travailler ; enfin il a chargé un fonctionnaire du ministère d’étudier à Paris les moyens de donner à l’industrie bosniaque — tout à fait spéciale, tout à fait orientale jusqu’à présent — une tournure plus appropriée aux goûts et aux modes de l’Occident. Pourquoi pas, après tout ? Les qualités de finesse et d’élégance un peu particulière qui distinguent ces travaux seront appréciées en Europe ; et qui sait si quelque jour la mode, qui a donné leurs grandes et petites entrées dans nos salons, nos boudoirs et nos cabinets de travail à tant d’objets chinois ou japonais, ne demandera pas aux ouvriers-artistes de Sérajewo d’incruster les manches de nos couteaux, les bois des éventails, ou les poignées des ombrelles de nos élégantes ?
On m’a montré à l’ouvrage un de ces incrustateurs. L’escalier qui conduit à son atelier est raide et assez étroit ; il faut y monter, ou plutôt y grimper, avec une sage précaution. Tout en haut, nous nous trouvons dans une pièce assez spacieuse, très propre et éclairée par trois fenêtres. Le mobilier ne se compose que d’un grand divan qui court tout autour de la chambre. Dans un coin, tout contre une fenêtre, est installé l’établi, devant lequel est accroupi sur deux coussins superposés un jeune Turc à la moustache blonde, à la mine avenante, portant le costume national en belle étoffe et d’une bonne coupe. Outre son creuset et ses instruments de travail, il a posé sur son établi un verre de sirop à la rose étendu d’eau et un pain de froment. Une belle montre en or suspendue à côté de l’établi indique l’heure turque. Quand les deux aiguilles seront réunies sur le chiffre XII, c’est-à-dire vers huit heures du soir d’après l’heure européenne, il pourra mordre dans le pain et porter le verre à ses lèvres ; en le faisant plus tôt, il commettrait un grave péché, car nous sommes en plein ramazan. Depuis deux heures du matin, l’ouvrier-artiste, pieux observateur des règles du Prophète, a dû s’abstenir de boire, de manger, et, ce qui est plus dur peut-être, de fumer. Lorsque l’heure sera venue, quand le canon du castel aura donné le signal de la rupture du jeûne, notre ciseleur pourra non seulement faire cesser le supplice de Tantale, que lui font subir le pain et le sirop placés devant lui, mais il pourra festiner toute la nuit, jusqu’à ce que, vers deux heures du matin, un nouveau coup de canon annonce aux fidèles que le jeûne absolu a recommencé ! Et il en est ainsi pendant trente jours. Au moment où le jeune artiste nous explique son procédé de moulage, le coup de canon réglementaire fait trembler les vitres. Alors le jeune homme jette alternativement sur nous et sur sa frugale collation des regards suppliants. Il n’ose y toucher, par crainte de donner au Roumi le spectacle de sa gloutonnerie. Et pourtant il doit avoir l’estomac dans les talons, et le gosier à sec. Nous comprenons la situation, et nous battons en retraite, non sans lui avoir fait nos compliments sur une aiguière avec plateau qu’il vient de terminer, et qui est un véritable objet d’art.
Là-bas, dans la Tscharchia, à l’ouïe du coup de canon, trois cents bras se sont levés à la fois comme par un mouvement automatique pour porter aux lèvres trois cents tasses de café ou trois cents verres de sirop, et trois cents cigarettes se sont allumées. Puis les marchands turcs ferment les devantures de leurs boutiques, et courent à la maison, où les attend le premier repas. Ils prennent le second, pendant le ramazan, à minuit et demi. Dans l’intervalle, on se promène, on chante, on danse dans les jardins, on joue aux dames et aux dominos dans les cafés ; les femmes vont en visite d’un harem à l’autre, précédées de servantes qui portent de grosses lanternes en forme de lampions gigantesques, avec des parois en forte toile et des couvercles en cuivre curieusement travaillés.
Et il en est ainsi pendant trente jours.