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Barnabé

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VI

Un bataille de bébés sur «les pas de la sainte Marie

La campagne, aux alentours de Notre-Dame de Cavimont, apparaissait encombrée de monde. C’était un véritable champ de foire, bariolé de coiffes et de fichus, au milieu desquels des pyramides de chapeaux se trouvaient noyées. De tous les coins s’élevaient des cris, des paroles vives, d’interminables chamaillements.

Tandis que le petit nombre des pèlerins entendait la messe avec dévotion et recueillement, la foule, accourue ici pour se gaver de viandes et de vins, vautrée dans l’herbe, au bord des ruisseaux babillards, ne songeait qu’à découvrir une place commode pour y festiner à l’ombre noire des granits. Quelles contestations, quelles colères, quels bousculements sans pitié! Et, parmi tout ce désordre enragé, les bêtes, effrayées, de braire, de hennir, de se cabrer. Je vis un mulet, oreilles effilées, poil hérissé, queue en panache, passer devant moi rapide comme le vent, et disparaître tout à coup.

Évidemment l’endroit recherché de préférence était la Source ou ses environs immédiats. L’eau chantant sur les cailloux invite doucement à la gaieté; puis quelles délices de boire frais, quand on vient de traverser la plaine sous le soleil! De véritables masses, bruissantes comme des essaims, se précipitaient vers ces parages privilégiés.

J’avais hasardé un pas vers la Source,—peut-être comptais-je y retrouver mes hôtes ailés du matin;—malheureusement, pressé de toutes parts et redoutant d’être entraîné, je dus battre de toutes mes forces en retraite.

Enfin je me retrouvai libre à l’autre extrémité du plateau. C’était l’endroit le plus désert, le plus sauvage du bloc de Cavimont, mais à coup sûr le plus intéressant.

La tradition veut qu’à une époque difficile à préciser,—«dans les siècles,» comme disent nos paysans,—la Sainte Vierge, accompagnée de sainte Anne, sa mère, ait fait des apparitions nombreuses sur le rocher de Cavimont. Elle descendait du ciel tout exprès pour convertir la vallée d’Orb, adonnée en ces temps lointains à toutes les débauches, à toutes les impiétés. La trace des pas de «la sainte Marie» reste encore visible dans le granit, et c’est une croyance enracinée dans nos montagnes que, pour fortifier un enfant faible, malingreux, chétif, il suffit de lui poser les pieds dans ces vestiges sacrés. Du reste, chose singulière et touchante! cette partie du plateau demeure l’objet du respect de tous: c’est le côté de «la sainte Marie,» et il est abandonné sans conteste aux mères et aux enfants.

J’arrivai là juste au moment où allait avoir lieu, sur la pierre nue, la promenade pieuse des bébés. Quatre-vingts mères, peut-être cent, de tout âge, de toute condition, les unes habillées de soie, les autres de simple droguet, se tenaient debout, portant chacune un poupon dans ses bras. Quelques-uns de ces pauvres petits, fatigués sans doute par le voyage, pleuraient; la plupart montraient des minois frais, éveillés et se contentaient de regarder avec de grands yeux étonnés.

La cloche de la chapelle sonna le premier coup de l’Elévation. M. Martin, d’Hérépian, parut, une aumônière de velours rouge à la main, et le pèlerinage «aux pas de la sainte Marie» commença.

Je ne me souviens pas d’avoir, de ma vie, rien vu de plus gracieux, de plus charmant que toutes ces mignonnes jambettes rebondies de petites filles, de petits garçons, s’entrecroisant sur le granit et cherchant, sous la direction des mères attentives, les trous où il fallait s’arrêter. Parfois il arrivait que trois pieds aux ongles éclatants comme des feuilles de roses se présentaient pour se «fortifier» ensemble dans la même trace. Alors, le plus énergique repoussait les deux autres avec indignation, et c’étaient des cris accompagnés de larmes. Combien j’en aperçus de ces beaux yeux d’enfants, limpides tout à l’heure comme l’eau de la Source, brouillés maintenant et battus! Les mères, certes, s’interposaient dans ces combats mutins, mais leurs voix étaient rarement écoutées.

—Méchant! méchant! répétait avec orgueil une jeune femme à son fils récalcitrant et batailleur.

Celui-ci la regardait, souriait, et elle, pour réduire le révolté, lui dévorait les joues de baisers.

M. le curé d’Hérépian n’avait garde d’oublier pourquoi M. Michelin l’avait envoyé, et, tout en racontant les apparitions célestes dans la vallée d’Orb pervertie, de temps à autre il présentait aux pèlerines,—plus souvent aux dames qu’aux simples paysannes,—sa bourse de velours large et béante comme un gouffre. Des sous y tombaient des mains crochues des montagnardes, mais des doigts gantés des citadines s’échappaient des pièces blanches et quelques rares louis. A ces bruits de monnaies, les marmots dressaient l’oreille, puis reprenaient leurs enjambées.

Le prêtre parfois, s’arrachant au récit de la légende, se tournait vers une pauvre femme inquiète et la rassurait sur l’état de son enfant. Il lui racontait des guérisons miraculeuses. Il fallait voir avec quelle avidité la malheureuse mère buvait ses paroles! L’espérance n’était-elle pas déjà une consolation?

—Tenez, madame, dit M. Martin, au moment où la procession enfantine défilait devant moi, il y a quelques années, nous avons eu à Cavimont un enfant de Bédarieux que les médecins avaient abandonné. La Sainte Vierge l’a guéri; mettez votre confiance en elle.

Une subite émotion m’envahit: dans mon enfance maladive, durant trois années, à la fête du printemps, ma mère, me guidant à travers le roc de Cavimont, m’avait fait parcourir un à un «les pas de la sainte Marie.» Qui sait si ce n’était pas de moi que voulait parler M. Martin? Le souvenir de ma mère m’emplit l’âme, et, comme quelqu’un qui a peur, je pris mes jambes à mon cou.

Me heurtant les coudes à chaque seconde, j’eus envie d’en finir une fois pour toutes avec la multitude des pèlerins, et, en attendant Barnabé qui me rejoindrait après la messe, de me réfugier à l’ermitage. D’ailleurs, dans la basse-cour dépeuplée, ne trouverais-je pas Baptiste paissant les herbes poussées çà et là le long des murs? Il devait bien s’ennuyer tout seul, ce mien ami!

Je posais la main sur le loquet de la masure décrépite de Cavimont, quand je m’entendis appeler. Je me retournai surpris. Dieu! c’était Simonnet Garidel. Son visage épanoui rayonnait comme un soleil. Pensez donc, il avait Juliette Combal à son bras!

—Eh bien! il paraît que vous faites des vôtres déjà! leur dis-je. Vous allez vite en besogne vraiment... Et vos parents, où les avez-vous laissés?

—Mon père est par là, fit Simonnet, étendant son bras dans la direction de la Source.

—Le mien aussi, se hâta d’ajouter Liette.

—Et la messe?

—Nous sommes sortis de l’église pour aller visiter sainte Anne la Marieuse, me répondit le jeune Garidel.

Puis, d’un ton plus bas, presque mystérieux:

—Tu sais bien, c’est au moment de la Communion que les personnes dans notre position vont la voir.

—Bien! bien! m’écriai-je, vous n’avez qu’une idée en tête, vous autres, celle de vous marier. Bon Dieu! mariez-vous. Cela m’est bien égal.

Et, d’une secousse, j’ouvris la porte de l’ermitage.

—Alors, tu ne veux pas venir prier sainte Anne pour nous?

C’était la petite voix de Liette, la voix flûtée d’un oiseau, qui avait prononcé ces paroles.

Je regardai la jeune fille. Elle baissa son front tout rougissant.

—Donc un Pater de moi à sainte Anne la Marieuse te ferait plaisir, Liette?

—Oui, soupira-t-elle.

—Tu crois qu’au ciel on écoute mes prières?

—N’es-tu pas le neveu de M. le curé des Aires, un véritable saint?

L’argument me parut irrésistible. Puisque j’étais le neveu de mon oncle, je devais me montrer bon prince. Je refermai l’ermitage, et, Liette lui tenant déjà le bras gauche, je pris le bras droit de Simonnet.

La légende citée plus haut rapporte que, tandis que «la sainte Marie» se promenait sur les granits, sainte Anne l’attendait à quelque distance, «en récitant son chapelet tranquillement.» On connaît la pierre sur laquelle elle s’assit, et cette pierre, conservée dans l’étroit sanctuaire édifié en l’honneur de la sainte, accomplit tous les ans de nombreux prodiges. Non-seulement elle a la vertu singulière de redresser les membres déviés qui la touchent, de guérir «de tous maux et maladies» les dévots qui la baisent pieusement; mais elle possède par-dessus tout le privilége incomparable de faire aboutir les mariages les plus hérissés d’obstacles, les plus invraisemblables, les plus empêtrés. Pourvu que «les deux amis» posent en même temps leurs lèvres sur la paroi du bloc miraculeux, qu’ils récitent cinq Pater et cinq Ave, laissent une aumône «pour l’entretien du culte,» ils verront toutes les difficultés s’évanouir et leur mariage se réaliser dans un temps prochain. Pourquoi sainte Anne, qui elle-même était mariée à saint Joachim, ne se serait-elle pas faite la protectrice, la zélatrice du mariage? De là, en toute l’étendue des Cévennes méridionales, son nom de sainte Anne la Marieuse.

Après avoir contemplé les petits bébés riant ou pleurant à travers les granits, je vis ici les grands bébés amoureux. Aucun ne riait, mais en retour plus d’un avait des larmes plein les yeux. Ils s’avançaient en colonne serrée, le jeune homme retenant doucement la jeune fille et la couvant de l’œil, de l’âme, de tout son être à qui la passion avait imposé son joug. Quelles chevelures splendides, brunes, blondes, rousses, débordaient des coiffes étincelantes de blancheur! Quels yeux adorables, depuis le bleu pâle jusqu’au noir luisant et profond, tantôt vaguant dans l’espace, puis regardant tout et ne voyant rien.

Les jeunes gens étaient vraiment superbes avec leurs épaules carrées, leurs cheveux tenaces, leurs têtes que de temps à autre ils relevaient fièrement. L’amour, en leur faisant sentir l’aiguillon divin qui fait saigner le cœur, mais l’endurcit à la vie, avait allumé dans leurs prunelles je ne sais quelle flamme qui, les transfigurant, leur communiquait l’idéale beauté. Non, ce n’étaient pas les mêmes hommes que j’avais vus, hier encore, courbés sur le sillon, la mine inquiète, suant, acharnés à faire jaillir le pain de tous de notre sol ingrat. Maintenant ils étaient droits comme des peupliers, sereins comme des mages, inconscients comme la nature elle-même, leur mère et leur nourrice. Dieu tout à coup venait de les refaire neufs, pour célébrer la fête de l’amour, l’unique fête de la vie.

Après une demi-heure d’attente, Juliette et Simonnet pénétrèrent enfin dans le petit sanctuaire.

Bien que je ne fusse pas à la veille de me marier et qu’à mon bras manquât la fiancée, je m’y glissai en contrebande derrière mes deux amis.

La pierre où se reposa sainte Anne la Marieuse, s’élance du milieu des dalles à deux pas de l’autel. C’est un bloc noirâtre, à peine équarri, d’une hauteur d’un mètre environ, une sorte de menhir que les attouchements, les frôlements, les baisers ont aminci vers le sommet. Pourquoi la mère de la Sainte Vierge, qui pouvait trouver tant d’autres endroits où s’asseoir, choisit-elle précisément cette colonne, où elle ne dut se maintenir que par des prodiges d’équilibre? La légende n’en parle point.

Je retrouvai l’éternel M. Martin, perché sur une haute escabelle, à côté de la pierre miraculeuse. Les amants, avec des tremblements aux lèvres et aux genoux, ayant baisé la singulière relique, le brave homme, qui pourtant ne devait pas prélever un denier sur l’aubaine, car le curé de Bédarieux faisant aujourd’hui les frais de la procession, le casuel lui revenait de droit, leur présentait son sac de velours.

Nous avancions peu à peu. Encore deux couples à passer, et notre tour arrivait. Liette était aussi pâle que son bonnet de batiste, dont les brides s’effaçaient dans la blancheur mate de ses joues. Simonnet avait les traits sérieux, les lèvres graves, le menton serré. Pour moi, je me sentais aux prises avec une grande inquiétude: baiserais-je, ne baiserais-je pas?

Nous nous trouvâmes devant M. Martin. J’étais fort troublé.

Soudain, derrière l’autel, semblable à un rossignol préludant dans la feuillée nouvelle, éclata le fifre de Braguibus.

Les assistants levèrent la tête. M. Martin, étonné, se retourna. Je profitai du moment; je collai mes lèvres sur la pierre de sainte Anne la Marieuse, à côté des lèvres de Liette et de Simonnet.

—Sainte Anne la Marieuse, mariez-moi, je vous prie! articula le jeune homme à haute et intelligible voix.

Puis il laissa tomber une pièce de cinq francs dans l’escarcelle de M. Martin.

—Sainte Anne la Marieuse, mariez-moi, je vous prie! murmura à son tour la jeune fille.

Et, elle aussi, glissa un gros écu dans la bourse de velours.

—Et toi, tu ne donnes rien, petit? me dit M. Martin, souriant.

Je crus son invitation sérieuse, et, passant les doigts dans mon gousset, j’en arrachai deux sous doubles qui ressemblaient à des louis, tant je les avais polis en m’amusant au bouchon. Je jetai bruyamment mon trésor dans l’aumônière du curé d’Hérépian.

Nous sortîmes.

Simonnet rayonnait de bonheur; quant à Liette, elle tenait la tête un peu baissée, mais elle allait si preste, si légère, qu’on eût dit plutôt un oisillon voletant parmi les lavandes et le thym, qu’une personne humaine marchant au milieu des pierrailles, les pieds serrés dans des souliers.

—Es-tu contente, mignonne? lui demanda Simonnet, se décidant en fin de compte à déclaver les dents.

—Je suis bien contente, répondit-elle... Et toi? s’informa-t-elle, relevant son visage où reparut quelque mutinerie.

—Oh! moi, les anges me portent. Non, il ne me souvient pas de m’être trouvé jamais à pareille fête. Il me semble, ma Liette, en ce moment, que je suis plus riche que toi, que tout ce que nous voyons m’appartient: la terre, le ciel et même ce soleil que le bon Dieu fait briller là-haut près de lui. Ah! les jours de moisson, les jours de cueillette de nos châtaignes, quand tout était plein aux greniers et dans les séchoirs et qu’on n’avait plus de sacs pour recevoir la récolte, furent pour moi des jours malheureux comparés au jour d’aujourd’hui!... Tiens, veux-tu que, pour te prouver ce qu’il en est de moi présentement, je te presse dans mes bras et t’embrasse?

—Et si l’on nous voit?

—Que peut faire cela! Le bon Dieu nous voit bien, et son soleil aussi qui n’est pas aveugle.

—Mais...

Il lui ferma la bouche à grands coups de baisers.

Des éclats de rire retentissants ébranlèrent l’air derrière nous. C’était Barnabé avec M. Combal.

—En voilà des tourtereaux, en voilà des tourtereaux! s’exclama le Frère joyeusement. A la bonne heure! il paraît que sainte Anne la Marieuse n’a pas mis la brouille dans le ménage... Allons, consolons-nous de vieillir, monsieur le maire, le monde n’en est pas à son dernier poupon. Vive la vie!

M. Combal, voyant sa Liette heureuse, la regardait tout ébahi.

—Ah ça! les amis, reprit Barnabé, les embrassements ne valent ni fougasse ni vin, et encore que baiser une figure gentille et fraîche comme la figure de Liette soit un passe-temps de paradis, peut-être conviendrait il de ne pas oublier la pitance pour l’estomac. Le soleil étant dans sa rage, il nous amène midi. Nous agirons donc sagement en cherchant tout de suite une place à l’ombre pour y faire travailler nos mandibules en parfaite tranquillité. Le clergé s’en va dîner chez M. Martin, à Hérépian, tout est fini, et je n’en suis point fâché. «—Bon voyage, monsieur le curé-doyen de Bédarieux...» Allons, Simonnet, fais un peu trêve à ta Liette, et puisque, d’après ce que vient de me dire M. le maire, tu es venu jusqu’ici avec ton cheval chargé de provisions pour tous, dis-nous où nous devons nous asseoir et attaquer le rôti. Je sens les dents qui me tombent de besoin.

—Suivez-moi, répondit laconiquement le jeune homme qui ne paraissait pas content.

Et, sans laisser la main de Liette, il marcha, devisant avec elle, devant nous.

A cent mètres environ de la Source, en descendant vers Villemagne, la roche granitique qui couronne le monticule de Cavimont craque, s’entr’ouvre, s’écartèle pour ainsi dire. Au bas de cette cassure gigantesque, des prairies, avivées par l’eau qui sort du bloc à gros bouillons, étalent leur tapis d’un vert profond, presque noir.

Le soleil ne pénétrant guère en ces endroits trop enfouis, les herbes n’ont pu prendre ces couleurs tendres, transparentes, lumineuses, dont elles se revêtent ailleurs. L’ombre éternelle qui les couvre leur a imprimé ses teintes de deuil et de mélancolie. Des sorbiers maigres, lépreux, poussent comme à regret aux bordures de ces gazons vivaces, mêlés aux lavandes, aux cystes, aux genévriers épineux, seule décoration végétale de ces laves éteintes et désolées.

Au tronc d’un arbre chauve, je vis attaché le cheval des Garidel. Non loin, se trouvait assis le père de Simonnet. Braguibus était là aussi, occupé à tendre sur le gazon une grande nappe blanche, dont quelques pierres polies aux torrents retenaient les bords. Du reste, c’étaient partout des gens en train de dresser la table et de retirer les victuailles des paniers.

Afin de rejoindre le vieux Garidel, lequel, bien que très religieux, s’était résigné à manquer la messe de Notre-Dame pour nous garder une place commode, nous dûmes descendre le cours de l’eau.

Le ruisseau, s’échappant de la fontaine en bondissements tapageurs parmi les veinules du granit qui percent la peau çà et là, offrait en ce moment le plus singulier spectacle. Il était obstrué de bouteilles de haut en bas: ici, des bordelaises montrant leurs goulots capuchonnés de cire rouge; plus loin, des bourguignonnes aux cols plus allongés cachetées de vert; puis l’armée innombrable des flacons ordinaires de toute forme et de toute grosseur; enfin, clair-semés au milieu de ces verreries diverses, des cruchons de grès où la bière mousseuse rafraîchissait.

—Quels jolis cailloux! s’écria Barnabé, dont l’œil s’alluma.

Nous franchîmes le courant d’un bond et rejoignîmes notre monde.


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