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Du Diable à Dieu : $b Histoire d'une conversion

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PRÉAMBULE

Amené à la vérité par la grâce de Dieu tout-puissant et par l’intercession de la Sainte Vierge, l’auteur des pages suivantes n’a point pour objet de raconter sa vie. Pour la clarté de sa narration, il suffit de mentionner qu’élevé sans la foi, victime de discordes familiales, il fut, dès l’âge de douze ans, à peu près abandonné à lui-même.

Mis au collège dans une ville protestante, il suivit les pratiques de l’hérésie dite : Confession d’Augsbourg. Mais il n’en fut pas influencé. Il n’en garda qu’une croyance, assez vague et assez confuse, à l’existence de Dieu et beaucoup d’éloignement pour une doctrine où il n’avait trouvé que sécheresse et prédominance rigide du règne de la Loi sur le règne de la Grâce.

A dix-huit ans, il s’engagea comme soldat. C’est alors que commencèrent des ribaudailles et des folies où son corps se rua de même que son âme.

Rentré dans le civil, l’auteur suivit la vocation littéraire qui le sollicitait impérieusement depuis son enfance. Il écrivit des livres de vers et de prose, dont la plupart mêlent l’érotisme au blasphème. Il les réprouve, aujourd’hui, de tout son cœur.

Il se laissa aussi séduire par l’utopie socialiste. Il chut dans l’ornière où s’embourbent ceux qui, possédés par l’orgueil de la Science, s’imaginent préparer l’avènement d’une humanité satisfaite dans tous ses appétits et qui se ventronillerait, parmi des auges d’or, sur un globe où il n’y aurait plus ni Dieu ni Maître. Revenu de cette illusion, il oscilla, par crises alternatives, entre le paganisme, avec ses joies sensuelles, aggravées de dureté à l’égard d’autrui, et une sorte de bouddhisme brumeux qui le portait à nier la réalité du monde sensible, à jongler avec des larves et à désirer se dissoudre, le plus tôt possible, dans la nuit sans étoiles du Nirvâna.

Enfin, après des culbutes réitérées dans le fumier de la débauche, de longues souffrances, des épreuves matérielles et morales de toutes sortes, il fut tiré de la voie de damnation éternelle, où il progressait au pas de course, par le plus adorable des miracles. — Au moment où il désespérait de tout, même de l’Art, et où, las de se dégoûter lui-même, il rêvait de suicide, la Grâce le foudroya.

C’est le récit sincère et scrupuleusement exact de cette conversion qu’on va lire.

L’auteur l’a écrit dans un ferme esprit de pénitence et avec l’espoir qu’il lui en sera tenu compte au Ciel pour la rémission de ses erreurs et de ses fautes.

Que la Très sainte Trinité, que la Vierge immaculée, sa douce Etoile du Matin, que son bon Ange lui soient en aide.

Ainsi-soit-il.

Arbonne, novembre 1906.

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