Le Pays de l'Instar
AUTRE DÉNOUEMENT
SI L’ON JUGE A PROPOS DE FINIR LA PIÈCE
AU SECOND ACTE
ACTE DEUXIÈME
SCÈNE DERNIÈRE
GÉRÔME.
Canette ne voit personne, voilà qu’il s’installe !
CALFA.
Ne le troublez pas : la noce continue. Seulement je me vois forcé de garder Madame, bien entendu, et Jeunhomme à ma disposition.
JEUNHOMME.
Mais c’est la préfète !
AMÉLIE.
Vous arrêtez la préfète !
TOUS.
La préfète ?
AMÉLIE.
La nouvelle préfète arrivée ici d’hier soir : et je viens de lui apprendre à jouer au trou !
Mme BÉDU.
Bédu, Bédu ! notre fille est l’amie de la préfète ! Mais présente-nous donc, petite dinde ! La mère, Madame la Préfète, je suis la mère ! Et M. Bédu, mon mari, vingt-cinq ans de service !…
LA PRÉFÈTE, à part.
Allons, c’était trop beau, cela ne pouvait pas durer, ça recommence ! (Présentations.)
CALFA.
La préfète, c’était la préfète ! Pour une fois où j’aurais eu quelque chose d’intéressant à apprendre au préfet !
AMÉLIE, à M. Ramage.
Alors une préfète peut être prise pour une grue ?
M. RAMAGE.
Ce serait le salut de l’administration !
CALFA, à Jeunhomme.
Vous qui étiez au courant, vous n’auriez pas pu me prévenir ? Mais, parbleu, j’aurais dû me méfier : anarchiste, autant dire que vous êtes agent de la sûreté ; vous briguez ma place !
LA PRÉFÈTE.
Allons, Monsieur le Commissaire, ne vous troublez pas ; je vous dois un peu d’imprévu, c’est si rare dans la vie d’une préfète : je parlerai de vous au préfet.
CALFA.
Je voudrais tant être nommé à Paris…
LA PRÉFÈTE.
Comment donc ! à la façon dont vous arrêtez les femmes, votre vraie place est à Paris.
TOUS.
Ah ! Paris !
CALFA.
Oui, Paris ! Car, en province, vous voyez qu’on a beau faire : il ne se passe jamais rien.
RIDEAU