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Le règne de la bête

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A
ÉDOUARD DRUMONT
PROPHÈTE EN SON PAYS

PRÉFACE

Par cet avril morose, que font grelotter des bises chargées de neige et de grésil, je relis, avant de les offrir au public, les pages de ce livre où j’ai tâché de montrer ce que devient notre France vacillant sous les souffles diaboliques qui l’assaillent de toutes parts.

Tandis qu’errant sous les arbres de ma chère forêt de Fontainebleau, je récapitule mon labeur, une comparaison s’établit en moi entre ce printemps, qu’affligent des intempéries anormales, et la démocratie telle que l’ont faite, sous couleur de République, l’impiété sournoise ou furieuse, la rage de démolition et la manie égalitaire des sous-Jacobins et des socialistes obliques qui nous gouvernent.

Comme la saison, la société actuelle se détraque de plus en plus sous des influences morbides. Les principes de la Révolution produisent enfin les plus empoisonnés de leurs fruits. Grâce à l’exaltation de l’individu considéré, contre tout bon sens, comme base sociale, les éléments qui formaient la Patrie française : religion traditionnelle, famille solidement constituée, goût de la hiérarchie et de la discipline, achèvent de tomber en ruines.

Voilà ce qu’ont engendré ces fameux Droits de l’Homme dont on nous rebat les oreilles depuis plus de cent ans.

A examiner les résultats obtenus, on est obligé d’approuver pleinement cette affirmation de Brunetière : « Toutes les fois qu’une doctrine aboutira, par voie de conséquence logique, à mettre en question les principes sur lesquels la société repose, elle sera fausse, n’en faites pas de doute ; et l’erreur en aura pour mesure de son énormité la gravité du mal même qu’elle sera capable de causer à la société. »

C’est ce que ne cessent de vérifier ceux qui se donnent la peine d’analyser l’état de la société française au commencement du XXe siècle.

Les avertissements n’auront pas manqué. Des voyants, tels que M. Édouard Drumont, les prodiguent avec persévérance. Pour moi je les ai si bien sentis que c’est pour cette raison que je suis fier de dédier ce livre au promoteur de l’antisémitisme, au catholique qui dénonça si courageusement les causes les plus efficientes de notre décomposition.

Dans le Règne de la Bête, je montre, par un exemple terrible, ce que donne l’éducation athée dont on frelate l’intelligence des jeunes Français.

Y a-t-il un remède ? — Je le crois et je l’indique dans la dernière phrase de mon livre : c’est la restauration de la Sainte Église catholique « en dehors de laquelle il n’existe ni lumière, ni vérité, ni consolation, ni salut. »

Adolphe Retté.

Chailly-en-Bière, avril 1908.

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