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Les naufragés

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TOUTE L'ŒUVRE

Personne ne contestait, au richissime Goldenstock, son goût éclairé pour les Arts: on ne lui reconnaissait pas seulement, comme à tant d'autres, la passion d'un collectionneur ou les notions d'un amateur. Il avait, en outre, cette espèce de science innée, divinatoire, supérieure à toutes les connaissances acquises, et qui est l'instinctive compréhension du beau. Il flairait les chefs-d'œuvre, ainsi qu'un chien de chasse flaire le gibier, et faisait lever les talents inconnus. On entrait dans sa galerie avant d'entrer dans la gloire: il acquérait ainsi, à peu de frais, les œuvres les plus remarquables des jeunes. Mais nul ne songeait à se plaindre de lui avoir, pour peu d'argent, cédé sa meilleure toile: car c'était plus qu'une bonne fortune, que de vendre à Goldenstock, et c'était déjà la fortune; l'accueil de cet homme qui n'agréait que l'Admirable, et qui ne s'était jamais trompé, valait mieux sur la place que toutes les médailles, et cotait un artiste, comme une valeur en Bourse: son choix était un critérium d'infaillible avenir, et les marchands de Londres, de Berlin, de New-York, de Chicago, de Paris et de Vienne surveillaient les élus de Goldenstock pour les adopter à leur tour.

Il était d'ailleurs généreux, au besoin, et, lorsqu'il désirait s'approprier une œuvre, il savait la payer cher, et très cher, s'il fallait: il payait même sans tristesse. Au surplus, il ne trafiquait point, n'achetant jamais pour revendre, mais pour garder: ce qui entrait dans sa galerie n'en sortait plus. Il mettait son orgueil à organiser chez lui le Musée du XXe siècle, à y concentrer toute la gloire d'une époque, et à laisser derrière lui ce monument de son éclectisme et de sa richesse. En parlant des œuvres rassemblées par lui, il disait: «Mon œuvre», et l'on ne sut jamais si ce mot était, dans sa bouche, un trait de modestie ou de vanité.

L'édification de son immense fortune semblait le flatter moins, mais on peut croire que cette attitude n'était nullement sincère, et que s'il affectionnait l'art, comme un luxe, il ne vénérait que l'or, comme une force.

Il avait gagné des millions dans le commerce des conserves, et sa marque était la plus réputée du monde: du Sahara aux deux pôles, on lisait son nom sur le fer-blanc de ses boîtes, et, par ce temps d'explorations enragées, de caravanes, de missions et de colonies, il pouvait se vanter de nourrir l'univers. Il s'en vantait, avec un gros rire sonore, qui lui donnait un air de bonhomie, bien qu'il ne fût bonhomme en aucune façon.

On le disait sournois, et il mettait toute son étude à paraître, au contraire, d'une brutale franchise. Dur, net, sec en affaires, impitoyable, il traitait, signait, touchait, soldait et, hormis la peinture, n'aimait rien ni personne. A cause de ses conserves et de son musée, on l'avait surnommé le Conservateur. Il avait, en apparence, du moins, l'inamovible sérénité de l'emploi. Il n'admettait sur terre que trois existences: son intérêt, sa galerie, et la loi, c'est-à-dire son droit.

On ne savait pas que jamais aucune émotion l'eût secoué, ni de pitié, ni de douleur, ni même de joie. Il encaissait les deuils ou les bonheurs, sans sourciller, et les portait en compte-courant. De même, il se montrait sans compassion pour les misères d'autrui, sans indulgence pour les faiblesses.

Son fils unique mourait?

—Que voulez-vous? C'est la nature.

Un de ses plus dévoués agents, aide et compagnon de ses débuts, un ami, osait, dans une heure d'égarement et de besoin, prendre à la caisse une somme qu'il pensait restituer en fin de mois? Goldenstock le faisait arrêter, condamner, et ruinait cette famille.

—Que voulez-vous? C'est la loi!

Sa femme le trompa et s'enfuit avec un peintre déjà illustre.

—Que voulez-vous? C'est la femme!

En cette circonstance pourtant, on admira la conduite du Conservateur, et on se demanda avec étonnement s'il ne conviendrait pas de lui reconnaître une grande âme. Il fit montre, en effet, d'un stoïcisme peu commun, et marqua bien qu'il mettait l'Art au-dessus de tout, même de ses rancunes.

Les gens de Bourse furent les plus surpris de son indulgence, car ils le connaissaient pour tenace dans ses haines, et plus d'une fois il en avait donné la preuve; on savait que Goldenstock parvient toujours à se venger du tort qu'on a pu lui faire ou lui vouloir, et que même, afin de décourager les agresseurs, il se venge avec ostentation, terriblement.

—Que voulez-vous? C'est la lutte!

Mais, de la séduction de sa femme, il ne se vengea point. Peut-être y était-il indifférent? On le supposa, ou tout au moins on crut que Goldenstock voulait paraître tel. Au lieu de décrier le peintre qui le ridiculisait, il affecta de lui conserver son admiration tout entière; la vilaine trahison n'empêchait pas l'immense talent:

—Que voulez-vous? c'est l'homme!

Goldenstock continua donc à rechercher les œuvres du jeune maître, malgré le surcroît de dépense que lui coûtait la nécessité de les acquérir de seconde main.

Puis, le temps passa, qui fait tout oublier.

Leur femme mourut, et l'homme d'affaires profita de la circonstance pour se rapprocher de l'artiste: excellente combinaison qui, du même coup, lui donnait un rôle noble, et supprimait, entre le producteur et l'acheteur, l'intermédiaire des marchands! Goldenstock y gagnait deux fois.

Ce fut un pardon solennel, donné loyalement dans une poignée de main, devant témoins. La scène ne manquait de grandeur ni de simplicité; le coupable en fut ému… Il avait sincèrement aimé madame Goldenstock, et la main du mari lui fut bonne à presser, comme un vivant souvenir de l'absente: il trouva dans l'amitié du veuf une consolation à son propre veuvage, et sa tendresse déserte se réfugia près de lui. Dans les premiers temps, il aima Goldenstock par amour pour sa femme, puis ensuite par gratitude, plus tard enfin, par habitude.

Rien pourtant, si ce n'est la mémoire de la morte, ne semblait devoir rapprocher ces deux hommes.

Clément Gonthaud était un noble caractère, nature d'enthousiasme et d'idéal, incapable d'un calcul ou d'une arrière-pensée, silencieux, et probablement timide. Poète autant que peintre, il joignait à la maîtrise de son pinceau, à la subtilité de son œil, une âme. Elle transparaissait dans ses toiles, et les illuminait; plus encore que le dessin savant et la palette précieuse, une indéfinissable émotion faisait la beauté de ses œuvres; par delà ce qu'on voit, il y avait en elles quelque chose qu'on ne voyait pas, et qu'on sentait, comme si le peintre eût mêlé, dans sa pâte, de l'amour et de la tristesse.

Cette poésie se fit plus intense, dans les tableaux qu'il composa après la perte de son amie, et toutes les rivalités jalouses s'inclinèrent devant lui. Gonthaud était vraiment le Maître incontesté: dans l'ouvrage de son deuil, il avait synthétisé l'âme anxieuse de l'époque, toute la morbidesse du XXe siècle, et ses panégyristes pouvaient dire à bon droit «qu'un si pur monument de beauté tiendrait sa place dans l'histoire de l'Art».

Goldenstock avait accaparé ce génie.

A part une seule œuvre, vendue en Amérique pendant leur brouille, et un tableau médiocre acquis autrefois par l'État, le banquier possédait tout: il avait, dans sa galerie, consacré à Gonthaud un salon spécial, connu dans les deux mondes sous le nom de «Salle Gonthaud».

Il disait au peintre:

—Je veux tout, mon ami, toute votre œuvre! Je crois vous avoir suffisamment témoigné combien j'admire votre génie, n'est-ce pas? Vous m'en récompenserez, j'espère, en ne donnant vos productions qu'à moi. Nous ne discuterons jamais, et le prix qu'il vous plaira de fixer, mon ami, vous l'aurez, pourvu que vous me donniez tout.

Goldenstock savait bien qu'il se risquait peu à parler de la sorte, et que Gonthaud n'était pas homme à le faire «chanter». Néanmoins, par prudence, il ajoutait: «N'est-ce pas aussi un bonheur, pour le grand artiste, que de voir son œuvre rassemblée, de façon à constituer un tout, qui affirme la personnalité complète? Vous appartenez au pays, à qui je veux léguer ce trésor, quand je mourrai.»

Cependant il restait, dans la salle Gonthaud, en pleine évidence, au dessus de la grande cheminée du XVIe, une place vide.

Après l'enlèvement de madame Goldenstock, le peintre avait vendu en Amérique le seul tableau qu'il eût fait pendant ces mois heureux: la Transfiguration, plus qu'un portrait, était un chant d'amour; Buller-Smith, le Roi-du-Fer, de Chicago, avait, pour six ou huit mille dollars, acheté ce chef-d'œuvre: sans nul doute, il refuserait invariablement de le céder; mais Goldenstock ne désespérait pas. Il proposa vingt mille, trente mille dollars, sans succès. Gonthaud, pour combler la place vide, voulut offrir à son ami une toile importante qu'il venait d'achever, mais le commerçant refusa ce cadeau.

—Non, non, cher ami! La place est vide par votre faute, excusez-moi de vous le dire; il faut qu'elle reste telle. Nous appellerons ce vide-là, s'il vous plaît, le reproche.

Gonthaud baissa la tête; le richard lui posa la main sur l'épaule, et reprit:

—Vous comprenez bien, n'est-ce pas, que je vous remercie de votre pensée, mais que je ne puis accepter ce présent? Vous auriez l'air de me payer, entendez-vous, de me payer, moi, et nous serions quittes, n'est-ce pas? Non, non! Si cher que vaillent vos œuvres, ce ne serait pas assez payer, mon ami!

Il mit tant d'amertume dans l'intonation de ces paroles blessantes, que Gonthaud, offensé, releva la tête et regarda en face l'homme qui lui parlait: Goldenstock avait les yeux troubles et les lèvres pincées. Mais aussitôt il redevint calme, et, avec son large rire confiant, il ajouta:

—Ne nous désolons pas, cher ami, et patience! Nous le ferons revenir d'Amérique, ce chef-d'œuvre! Il reviendra, et je le veux! Je peux ce que je veux. Puisqu'il a passé l'eau, il la repassera. On y mettra le prix, que diable!

Il ne mentait pas. Deux ans après, la place vide était comblée: le Roi-du-Fer avait cédé aux offres du Roi-des-Conserves.

—Voilà. Vous me coûtez un million, mon ami. Vos amours se paient cher, n'est-ce pas? Mais, n'importe; c'est moi qui paie et j'en ai le moyen… Là, là… Ne froncez pas ces augustes sourcils. Ce que je disais là n'était point pour vous chagriner. Mettons que j'ai manqué de délicatesse et de générosité, pour une fois. Chacun son tour. Que voulez-vous? C'est le sang! J'ai parlé dans un moment d'humeur; on ne m'y reprendra plus, et je vous garantis qu'à l'avenir vous n'entendrez de moi qu'une seule allusion, une seule, la dernière… Ne m'interrogez pas; j'ai mon petit secret; je le garde… Je le garde.

Puis, pour effacer l'impression de cette phrase énigmatique, il continua, doucereux:

—Vous n'imaginez pas combien j'éprouve de plaisir à posséder enfin le tableau de Buller-Smith! Toute l'œuvre! J'ai toute l'œuvre de Gonthaud, maintenant, toute l'œuvre!

Il se frottait les mains et sa face rougissait.

—C'est une chose unique dans l'humanité, que j'ai faite là! Ah! si Rubens, Rembrandt et Velasquez avaient eu le bonheur de rencontrer un Goldenstock! Au fond, je suis très fier de mon ouvrage, vous savez, mon ami! J'accroche ma gloire à la tienne, homme illustre! Vous emmènerez mon nom avec le vôtre dans l'immortalité, et des poètes raconteront le roman d'un grand peintre et d'un riche marchand.

Gonthaud, pendant trois années encore, donna toutes ses toiles à Goldenstock, qui payait largement. Mais l'artiste, bientôt, ne travailla plus guère: la force, à la fin, lui manquait. Son âme avait brûlé son corps, et la vie qu'il avait mise dans ses œuvres, peu à peu, s'était retirée de lui.

Il languit deux autres années, sans rien faire, et triste, dans les villes d'eaux, sur les montagnes, en Égypte, en Provence, il allait dans les pays, maigre, le dos rond, la nuque mince, serré dans un châle, et, de ses yeux caves, il contemplait longuement la beauté du monde.

Goldenstock lui avait princièrement envoyé un carnet de chèques, afin qu'il ne manquât de rien.

Mais Clément Gonthaud voulut, avant de mourir, revoir son œuvre. Le marchand l'attendait à la gare, et l'emmena chez lui, pour qu'il fût mieux soigné, qu'il pût mourir au milieu de ses toiles, au milieu de lui-même. Il poussa l'ingénieuse bonté jusqu'à faire dresser le lit du moribond dans la salle Gonthaud, juste en face de la Transfiguration qu'on décrocha pour allumer du feu dans la haute cheminée Renaissance: on dressa le chef-d'œuvre sur un chevalet, et le peintre attendit la mort.

Au bout d'une semaine, le médecin déclara que son malade avait encore une journée à vivre, au plus.

Goldenstock congédia tout le monde. De ses mains, il aida Gonthaud à se lever.

Ils firent ensemble le tour du grand salon: Gonthaud s'appuyait au bras du bienfaiteur. Longtemps ils s'arrêtèrent devant la Transfiguration: la face idéalisée de Mme Goldenstock souriait à son peintre, du fond de l'autre monde, et l'appelait. Le millionnaire hochait la tête. Le mourant regagna son lit.

—Je vois, disait-il… C'est bien… Quand on est à moitié dans la tombe, on juge de loin, sans vanité ni parti pris. Je suis sûr maintenant que c'est bien. Je laisse quelque chose. Je peux mourir.

De sa main desséchée, il serra le poignet de Goldenstock, et murmura:

—Merci!

Mais l'autre se récria:

—Ne me remerciez pas, que diable! Je ne veux pas qu'on me remercie! Vous n'avez pas à me remercier! Ce que fait Goldenstock, il le fait pour lui-même. Que voulez-vous? C'est ma joie.

Du centre de la salle, il regarda les murs.

—Toute l'œuvre de Clément Gonthaud!

Il riait.

Il aida le peintre à se remettre au lit, et, de sa rude poigne, il jeta dans l'âtre une bûche de chêne.

—Vous voyez, je vous soigne, mon brave!

L'artiste, déjà haletant, répondit: «Vous êtes bon…» Le Roi-des-Conserves éclata de rire. Alors, le pauvre grand homme, tout du long étendu, s'étira faiblement; sur l'oreiller, son masque, émergeant des draps blêmes, était jaune, et de ses deux mains remontées aux épaules, il serrait le linge; on ne voyait que les bouts de ses doigts repliés.

Il dit: «Je ne me relèverai plus.»

Goldenstock s'assit près du chevet.

—Non, grand homme, vous ne vous relèverez plus! Vous ne ferez plus de chefs-d'œuvre, et vous n'enlèverez plus la femme d'autrui, et plus jamais vous ne vous offrirez ce luxe d'humilier ceux qui sont plus forts que vous! Non, grand homme!… Ne répondez pas; vous vous fatigueriez…

De nouveau, il éclata de rire, violemment, et plein la chambre vide. Puis il se leva.

Gonthaud essayait de comprendre, troublé. On vit ses pieds qui remuaient au fond du lit. Goldenstock s'en fut vers la cheminée, et s'accroupit pour attiser le feu.

—J'avais promis de ne plus vous parler qu'une seule fois de cette malheureuse petite affaire: je crois qu'il est temps, n'est-ce pas?

Gonthaud ne bougea point. Goldenstock revint près de lui.

—Vous vous rappelez, mon ami, que j'ai à vous dire un secret. Je l'ai promis, et je tiens mes promesses… Vous semblez bien ému et vous respirez avec peine? Remettez-vous. J'attendrai un instant: vous avez bien encore une heure à vivre, que diable!…

Il examinait le moribond. Après un silence, il reprit:

—Là… Cela va mieux?… Vous fûtes un homme de génie, mais un homme de rêve, voyez-vous, et vous ne vous rendiez pas bien compte de la puissance de l'or. Vous allez comprendre, mais un peu tard… Je possède, n'est-ce pas, toute l'œuvre, l'œuvre immortelle de Clément Gonthaud? Oui, je sais, il me manque un tableau sans valeur, une banalité acquise par l'État, et l'avenir vous ferait tort s'il vous jugeait d'après cela. Oui vraiment, mon pauvre ami, s'il ne vous restait que cela, vous feriez une piètre figure devant la postérité!…

Goldenstock rit plus largement que jamais, fit une pause, respira, et dit:

—Eh bien, voilà: je vais brûler le reste, mon ami.

Le mourant, immobile, hagard, déjà rigide, regardait droit devant lui. La bûche de chêne, dans la cheminée Renaissance, flambait à hautes flammes. Goldenstock tira, de son gousset, un canif à manche d'or.

—Vous m'avez pris ma femme: c'était votre plaisir. Je prends votre œuvre: c'est mon plaisir. Hein, mon gaillard? Toute votre œuvre! Pft! Une flamme, une fumée, une mauvaise odeur, et voilà ce qu'il reste de vous: les valets ouvriront les fenêtres pour établir un courant d'air, et vous disparaîtrez du monde, dans le courant d'air!

Clément Gonthaud ne bougeait pas.

Craignant qu'il ne fût mort et qu'il n'entendît plus, Goldenstock se rapprocha.

L'agonisant respirait encore. Goldenstock s'inclina pour lui parler sur la face.

—Ne croyez pas que je me vante. Je n'ai qu'une parole, on le sait sur la place. Je ferai comme je t'ai dit, et dès ce soir, mon garçon. J'ai payé! Mes bibelots sont à moi. J'en use comme il me plaît. J'ai payé!… Ce qu'en dira le monde? Il dira que Goldenstock se venge, et la leçon servira: je ne perdrai pas tout. Et quelle réclame, mon cher!

Il s'éloigna du lit, et se dirigea vers le chevalet.

—Que voulez-vous? C'est mon droit!

La tête de Gonthaud se tourna, très lentement, et elle vit l'homme debout près du chef-d'œuvre, agitant le canif dont la fine lame luisait clair; elle vit l'acier qui entrait dans l'angle de la toile, et qui filait le long du cadre, avec un bruit.

—Regarde!

Le richard secoua devant lui cette chose molle et plate qui claquait comme un tablier mouillé.

—Un million, ça! cria-t-il, une flambée d'un million! Mais quelle réclame!

Il jeta la chose dans le feu. Le masque du peintre, sous sa blancheur de statue, était pétrifié, avec des yeux troubles.

Goldenstock se rapprocha du lit, et se pencha un peu, pour écouter: il lui parut qu'une imperceptible haleine râlait encore sur les lèvres du grand artiste. Peut-être les prunelles n'avaient pas cessé de voir?

Bien vite il découpa une autre toile, toutes les toiles, et les jeta au feu. Le travail dura longtemps.

Mais, avant la fin, Clément Gonthaud était mort.

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