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Au pays de Jésus : $b souvenirs d'un voyage en Palestine

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V

La rose de Jéricho.

Avant le départ, il se trouve toujours un ami peu indulgent qui ne trouve d’autre moyen de torturer le pauvre voyageur, que de détruire ses illusions de route en déflorant les légendes poétiques des régions lointaines et en démontant, morceau par morceau, les merveilleux châteaux en Espagne que l’imagination s’était créés. Je me souviens qu’en avril j’eus la faiblesse ou la prétention de dire que je partais pour la Palestine. Or, mon voyage fut retardé d’une vingtaine de jours, et je ne pus me soustraire aux plaisanteries d’un de mes amis très sceptique, qui se moquait de la Terre Sainte, de Jésus, de Jérusalem, de toutes les choses mystiques et sacrées qui m’attiraient dans le pays de Soria. Il me priait de lui envoyer les mesures exactes de la vallée de Josaphat ; il voulait que je lui fasse expédier, dans une enveloppe, une mèche de la chevelure d’Absalon ; il me demandait de fermer mes lettres avec le sceau de Salomon ; il désirait avoir la photographie de Sodome et de Gomorrhe ; il me conseillait de me faire rebaptiser dans le Jourdain, si ce petit fleuve existait encore ; mais son idée fixe était la rose de Jéricho. Cette rose est si souvent nommée dans les Saintes-Écritures qu’il me parlait sans cesse de cette fleur. Jusqu’au dernier moment, il me recommanda de la rechercher pour la lui rapporter ; seulement il voulait la vraie, l’authentique rose de Jéricho, celle qui sert de comparaison pour la beauté féminine dans le Livre Saint : on pourrait au moins, en voyant la fleur, se faire une idée des femmes de l’antiquité…

Je me suis souvent informée auprès de ceux qui étaient allés avant moi à Jéricho, sur les rives desséchées de la mer Morte ou à la fraîche oasis du Jourdain, s’ils avaient vu, trouvé, cueilli la fameuse rose : les réponses étaient contradictoires. L’un n’y avait pas pensé ; un autre avait toujours cru qu’elle était une figure de rhétorique ; un troisième l’avait cherchée sans la trouver, mais la saison était peut-être avancée ; un quatrième soutenait que les habitants déclaraient n’avoir jamais vu de roses dans leur pays ; un cinquième, enfin, affirmait qu’elle se trouvait seulement à des hauteurs inaccessibles. Peu à peu, devant tant d’incertitudes, je commençai à croire moins fortement à l’existence de la fleur mystique. Tout le monde connaît cette subtile sensation d’amertume, qui se répand dans notre âme quand le doute vient briser une des poétiques croyances de notre enfance : ce n’est pas une grande douleur ; mais c’est une peine obscure, quelque chose de beau qui disparaît — et la beauté est une chose si nécessaire à notre vie ! Donc, personne ne pouvait me renseigner sur cette plante symbolique, qui parfume tant de pages sacrées et qui, avec le nard et le cinnamome, semble composer un des pénétrants aromes dont sont imprégnés les antiques récits. Nul n’avait vu cette fleur de forme exquise et d’odeur suave, nul ne la possédait, nul ne pouvait me donner une indication certaine : c’était sans doute une figure biblique, un mot qu’il fallait prendre à l’esprit et non à la lettre ? La rose de Jéricho, à qui l’on compara Marie de Nazareth, la Vierge très pure, n’existait plus, détruite comme tant d’autres choses, comme les villages et les villes, comme Jéricho elle-même aux grandioses murailles ? Et, dans l’antiquité, il n’y avait peut-être jamais existé une seule rose de Jéricho ! Et les moqueurs, les sceptiques de troisième catégorie, les railleurs sans esprit, ceux qui détestent les voyages, les pays de traditions et de légendes, avaient peut-être raison contre cette pauvre fleur désormais hypothétique et perdue dans le ciel de l’abstraction. « Faites-en un bouquet avec le lis de la vallée… », m’avait dit en ricanant mon ami, victime de la manie de tout ridiculiser, tandis que Dieu l’avait créé simple et tranquille.

Je ne renonçai pas pour cela à mon projet : je devais rester près de deux jours dans la vieille cité, où quelques maisons à peine sont encore debout, et j’avais l’intention de chercher cette introuvable fleur, produit de l’imagination orientale. Je préparais quelques excursions dans la campagne avec mon drogman ; je voulais faire l’ascension des collines même du mont de la Quarantaine, où Jésus après son baptême était venu passer dans la solitude quarante jours de jeûne et de prière. Cette montagne est jaune, aride, faite de durs rochers : on découvre à cette hauteur le grand paysage de Jéricho jusqu’à la mer Morte et au Jourdain. C’est là que Satan tenta Jésus et lui offrit tous les royaumes de la terre, s’il reniait son divin Père.

L’ascension de cette montagne est plus difficile et plus périlleuse que celle du Thabor ; mais j’étais décidée à la faire, pour suivre pas à pas la vie du Christ et aussi pour chercher la plante désirée. Si je ne la trouvais pas… eh bien, il fallait perdre tout espoir et déclarer que sous les cieux azurés, parmi le chant sonore des tourterelles, parmi les genêts sauvages à l’odeur intense, parmi les grandes marguerites jaunes, jamais, jamais la rose de Jéricho n’avait existé, même au temps des patriarches et des prophètes, même pendant la vie de Jésus, même aux époques suivantes…

Un jour, je me trouvais à Bethléem : c’est la première excursion qui se fait, après avoir visité Jérusalem, car Ephrata, la prospère, n’est qu’à une heure et demie de l’orgueilleuse Sion. Avant mon départ j’entrai, accompagnée de mon drogman, dans une de ces boutiques où l’on vend des curiosités locales : coquilles de nacre finement sculptées où est représentée une scène de la Passion, rosaires de deux sous et de cinq francs, petites croix de bois et d’ivoire, colliers aux grains bizarrement colorés, coupe-papier de nacre, cendriers en pierre noire de la mer Morte, et cent autres souvenirs, que les habitants fabriquent, creusent, cisellent, toujours actifs, bons ouvriers et habiles commerçants. J’avais acheté quelques petits objets, lorsque le commis me demanda :

— Ne désirez-vous pas une rose de Jéricho ?

— Moi ?… certainement, répondis-je, absolument stupéfaite.

Il me présenta une sorte de petite branche portant de légères brindilles réunies ensemble et formant une sorte de boule épineuse, où l’on voyait à peine, dans les interstices, quelques graines complètement desséchées.

— C’est la rose de Jéricho ? demandai-je.

— Oui.

— Mais fanée, flétrie ?…

— Elle est toujours ainsi, madame.

— Vous n’en avez pas de fraîches ?

— Mais, madame, la rose de Jéricho n’est jamais fraîche.

— Ce n’est peut-être pas la saison, continuai-je voulant absolument que ce rameau fût le cadavre d’une rose.

— Non, non… du reste cette plante accomplit le miracle…

— Quel miracle ?

— Trempez-la dans l’eau et vous verrez les feuilles s’ouvrir et présenter des traces de fraîcheur.

— Et ensuite ?

— Elle se dessèche de nouveau.

— Faut-il la tremper entièrement ?

— Oui.

— Et quel prix la vendez-vous ?

— Un sou.

J’achetai trois de ces roses, trois petits paquets d’épines jaunâtres, si secs qu’ils semblaient tomber en poussière.

J’étais très heureuse d’avoir trouvé aussi facilement ce que je cherchais ; cette fleur s’était pour ainsi dire présentée d’elle-même à moi, pour que ma fantaisie fût satisfaite et pour me permettre de triompher des sceptiques qui n’y croyaient pas. Cependant je restais froide. Ça, une rose ? Ça, la belle fleur que le Psalmiste célèbre avec tant d’enthousiasme ? Chercher le fin coloris des pétales, la ligne gracieuse des corolles, le parfum enivrant, et rapporter cette branche d’épines ! Quelle déception ! Plongée dans l’eau, cette rose s’ouvrait en effet et semblait commencer à s’épanouir : mais cet étrange miracle n’arrivait pas à m’enlever ma secrète mélancolie. Un soir, à l’hôtel de Jérusalem, je montrai la fleur à un secrétaire du Consul de France, mon voisin de table.

— Elle est fausse, me dit-il.

— Comment, fausse ?

— Oui, madame, c’est la fausse rose de Jéricho. On en vend partout à bas prix.

— En effet, un sou…

— Eh bien, jetez-la, c’est une vulgaire contrefaçon.

— Et la vraie, l’avez-vous vue ?

— Moi ? Jamais. Je ne suis ici que depuis trois mois ; j’ai bien le temps de la voir.

— Où pourrais-je la trouver ?

— A Jéricho peut-être… Sur la montagne de la Quarantaine…

— Je la chercherai, déclarai-je plutôt pour moi que pour le secrétaire.

Le lendemain, je partis pour Jéricho à deux heures de l’après-midi : de Jérusalem, il y a six bonnes heures de cheval. Pendant la première heure, on reste sur la montagne, car Sion est à neuf cents mètres au-dessus du niveau de la mer. A cette heure, il fait déjà frais en Palestine et, dans la marche vers Jéricho, on a le soleil derrière le dos. Aussi le voyage est-il délicieux au début. Puis, on commence à descendre, à descendre continuellement, entre des collines arides, s’abaissant par degrés, formant une interminable série d’entonnoirs, au-dessus desquels le ciel paraît s’éloigner de plus en plus, tandis que le voyageur a l’air de s’enfoncer dans un trou, toujours plus étroit, plus solitaire, plus étouffant. Ce n’est pas un paysage de tristesse ; la tristesse a ses attraits et l’horreur ses séductions : c’est un passage de cauchemar, qui rappelle les rêves dans lesquels on tombe lentement d’une tour, on descend par une corde qui ondoie sous le vent, on marche dans un souterrain sans issue. Ainsi, pendant cette route interminable, aux circuits arrondis, le malheureux pèlerin cherche en vain du regard une maison, un arbre ; il voit disparaître l’air et la lumière ; oppressé, il ressent un désir irrésistible de remonter vers l’air libre, vers la pleine lumière, vers Jérusalem ; mais ses mains sont incapables d’imprimer le moindre mouvement aux rênes ; le cauchemar paralyse sa volonté et son cheval le rapproche toujours de Jéricho. Le soir tombe. Ces parages ne sont pas sans danger, livrés sans défense aux incursions des Bédouins pillards, appartenant aux tribus du Jourdain ; mais toutes ces roches jaunes et nues qui s’élèvent vers le ciel sont tellement déprimantes qu’il n’y a pas de place dans l’âme pour la peur. L’air devient presque irrespirable. Jéricho apparaît dans une grande plaine encaissée avec ses trois ou quatre maisons, ses vingt ou trente cabanes.

— Est-ce là Jéricho ? demandai-je au drogman.

— Oui.

— Il n’y a pas autre chose ?

— Rien autre.

Et comment pourrait-il en être autrement ? La terre serait fertile, mais la température, l’été et l’hiver, est si chaude que peu de personnes peuvent y vivre.

— A quel niveau est Jéricho ?

— A quatre cents mètres au-dessous de la Méditerranée, répond le drogman. C’est l’endroit le plus bas de la terre.

Cela suffit pour m’enlever le peu de souffle qui me reste ; j’ai peine à comprendre comment Jéricho pouvait être une cité florissante et glorieuse du temps de Jésus. Elle se nommait Rihha ; son pain se vendait dans toute la Palestine. Elle était pleine d’agriculteurs et de commerçants. Comment vivaient-ils ? Il est certain que de grands cataclysmes atmosphériques ont dû changer pour toujours l’aspect du pays de Jésus : de vastes régions sont désertes, des villes entières ont été détruites, les habitants ont péri et l’homme a disparu. Les Écritures parlent des trompettes du jugement, tellement retentissantes qu’elles firent tomber les murs de Jéricho ; maintenant pas une âme n’apparaît au milieu des quelques maisons du village et je ne sais où passer la nuit. Un hôtel qui contient quelques chambres est fermé à cause de la chaleur des derniers jours d’avril. L’hospice russe, qui reçoit les pèlerins de toutes les religions, n’admet plus personne dès le 15 mai.

Je suis forcée d’aller demander l’hospitalité dans une petite maison que tiennent deux vieilles demoiselles russes. Pour trois francs, on me donne une chambre ; le drogman, lui, devra se contenter du divan de la salle à manger, et les voituriers dormiront par terre près de l’écurie. Je frappe à une barrière, il est huit heures et il fait nuit ; personne ne répond. Je refrappe ; enfin une vieille femme apparaît, portant une lanterne. Vêtue de gris, avec une étroite coiffe blanche et un grand fichu blanc sur les épaules, elle ressemble à une religieuse. Le drogman lui adresse la parole en arabe, et elle nous montre le chemin. Les chevaux restent à l’écurie ; quant à nous, nous suivons un sentier rustique sous une treille ; je lève les yeux, et j’aperçois les étoiles à travers les feuilles. Malgré l’obscurité, je devine une végétation très florissante ; seulement, mes poumons oppressés ne fonctionnent plus, sous cette atmosphère de plomb, et le contraste de ce jardin fleuri avec l’angoisse de l’étouffement est cruel.

La maison est cachée sous les arbres. Ma chambre est au rez-de-chaussée : la porte s’ouvre vis-à-vis de la treille ; j’ai trois fenêtres pour établir la ventilation ; mais y a-t-il du vent ? le vent a-t-il jamais existé dans ce pays ? Cette petite maison, cette chambre, ces deux lits enveloppés de moustiquaires ont un aspect mystérieux. J’adresse la parole à la vieille en français, elle ne me comprend pas ; en grec, même résultat ; elle ne connaît que le russe et un peu l’arabe. Je lui fais dire par le drogman d’enlever la lampe à pétrole et de me donner une bougie. Cela l’étonne. Autour de la chambre, il y a d’autres portes fermées et j’entends au-dessus de ma tête craquer le plancher de bois. Tout cela est si nouveau, si étrange, que j’ai la sensation d’être en pleine aventure. Qui habite cette maison ? Y a-t-il d’autres voyageurs ? Qui sont ces deux vieilles ? Qui a couché hier dans cette chambre, dans ce lit ? Ceux qui y ont dormi se sont-ils réveillés vivants, comme les héros de Ponson du Terrail ? Tout cela, je le pense sans le dire ; la vieille disparaît et le drogman s’éloigne.

Fermer les fenêtres et la porte me semble une bonne précaution, mais, un quart d’heure après, je suis si oppressée que j’ouvre une croisée, puis la seconde, puis la troisième, et enfin je sors, je vais me promener sous la treille. La nuit est déjà avancée, les étoiles brillent ; seulement il est impossible de respirer. Jéricho me fait l’effet d’un grand coup de poing donné par le bon Dieu sur la croûte terrestre. Quelque chose de blanc attire mon attention. Ce sont de fines campanules. De temps en temps, s’élèvent des bruits étranges dans le jardin, des frôlements d’animaux peut-être… dans la maison aussi montent des rumeurs bizarres. Impossible de dormir par cette chaleur qui donne le vertige, dans cette demeure inquiétante, dans ce lit où les cousins vous dévorent, près de ce jardin délicieux, mais qui doit être plein de bêtes venimeuses.

Le matin, avant de partir pour le Jourdain, je fis demander à la vieille Russe s’il y avait des roses à Jéricho.

— Certainement, répondit-elle au drogman.

Dans la lumière matinale, la maison me parut attrayante et propre, la treille charmante et la propriétaire toute souriante, lorsqu’elle revint portant une belle rose.

— Demandez-lui si c’est la rose de Jéricho ?

— Oui, répondit-elle, par l’entremise de l’interprète.

— La vraie ?

— Elle n’en connaît point d’autre.

— Depuis combien de temps est-elle ici ?

— Depuis vingt-huit ans.

J’emportai la rose, toute joyeuse. C’était une fleur fraîche, de couleurs vives, ayant à peu près la même forme et la même odeur que notre rose de mai, seulement un peu plus petite. Voulant jouir de sa beauté, je l’emportai avec moi au Jourdain, à la mer Morte, oubliant les valises, les livres et les éventails, pour ne faire attention qu’à la compagne odorante et délicate de mon long et silencieux voyage. Elle ne commença à se flétrir qu’à mon retour à Jérusalem ; alors, comme une jeune fille sentimentale, je la plaçai entre deux feuilles de ouate et je la renfermai dans un gros livre. Si les joues des femmes juives étaient aussi belles que les pétales de ma rose, si leur haleine était aussi parfumée, le Psalmiste avait raison !…

Le soir, à table, le secrétaire du Consul français me présenta le médecin du Consulat, homme très intelligent et très aimable, qui habite la Palestine depuis huit ans.

— Eh bien, madame, me demanda-t-il, avez-vous trouvé la rose de Jéricho ?

— Oui, monsieur, je l’ai rapportée avec moi.

— Ah ! très bien. Vous l’avez cueillie sur la montagne de la Quarantaine ?

— Je n’ai pas été forcée d’en faire l’ascension ; je l’ai trouvée dans le jardin de la maison où j’ai passé la nuit.

— Dans un jardin ? C’est étrange, murmura le docteur, du ton que prennent les savants quand ils doutent de quelque chose.

— Étrange, pourquoi ?

— Parce que cette fleur ne se trouve qu’à une grande altitude, et même assez rarement. Voulez-vous me la montrer ?

— Certainement.

Je lui portai mon livre, il souleva la ouate et regarda la rose déjà fanée.

— Ce n’est pas la rose de Jéricho.

— Et qu’est-ce donc, grand Dieu ?

— C’est une simple rose de mai, une rose des pays chauds. Mais vous devez en avoir des milliers à Naples.

— Mais celle-ci vient de Jéricho ! m’écriai-je presque les larmes aux yeux.

— Certainement : cependant ce n’est pas la « rose des Évangiles ».

— Et vous, l’avez-vous jamais vue ?

— Non seulement je l’ai vue, mais j’en possède trois ou quatre. Je vous en donnerai une.

En retournant en Italie, j’emportai donc la vraie rose de Jéricho, enfermée dans une petite boîte avec une notice scientifique. C’est une petite fleur sèche, roulée en cornet, grande comme un ongle ; elle a des rameaux qui s’élargissent comme les branches d’un candélabre et portent deux autres petites fleurs. Si l’on trempe la tige dans l’eau, ces petites feuilles s’ouvrent, sans reprendre leur couleur. Du reste, voici la notice scientifique : « La rose de Jéricho est une plante de la famille des composites, grisâtre, laineuse, largement ouverte sur le sol. La capsule des feuilles séchées présente des qualités hygrométriques très remarquables, sur lesquelles M. de Saulcy attira le premier l’attention. C’est pourquoi cette plante, qui est l’astericus aquaticus, est aussi appelée saulcya higrometrica. Ses propriétés, bien plus accusées que dans la plante des crucifères nommée anastatica antherocuntica (la fausse rose de Jéricho), de même que son abondance dans les plaines d’El Zelzeyd, ont conduit de Saulcy et Michon à considérer l’astericus aquaticus comme la plante hygrométrique connue des anciens sous le nom de rose de Jéricho. Ces voyageurs ont de plus fait observer que les armes de certaines familles remontant aux Croisades représentent comme rose de Jéricho une plante qui ressemble à l’astericus et pas du tout à l’asterica. L’astericus se trouve sur la montagne de la Quarantaine. »

Je l’ai, cet astericus. Dans l’eau il s’ouvre, mais il reste gris, sec et laineux. Et c’est la rose de Jéricho…

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