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Au pays de Jésus : $b souvenirs d'un voyage en Palestine

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II

Issa Cobrously.

Le mot drogman devrait strictement vouloir dire « interprète », mais de l’Égypte aux côtes de Syrie, il prend une signification plus large et finit par exprimer les qualités réunies d’un interprète, d’un cicerone, d’un guide et même d’un ami. Je n’ai vécu que trois jours avec mon drogman d’Alexandrie, un Turc borgne, à l’air fin, nommé Ahmed ; mais je n’oublierai jamais son jargon italo-marseillais-arabe et son inaltérable patience pendant les promenades que je voulus faire sur les bords du Nil ; sa complaisance était extrême et cent fois il m’aidait à descendre de voiture ; il tenait mes fleurs, mes jumelles, mon ombrelle et mon manteau. Son intuition était prodigieuse : il ne comprenait pas mes ordres, il les devinait. Quelle justesse d’observation dans les descriptions qu’il me faisait de Ramleh, villégiature du sultan, et quel serviteur empressé et respectueux : un véritable automate intelligent. A mon départ pour Jaffa, Ahmed vint me conduire à bord du paquebot l’Apollon et me supplia de l’emmener.

— Pourrais-tu me servir de guide là-bas, Ahmed ? demandai-je.

— Oh ! non, me répondit-il avec la sincérité orientale. Je serai ton domestique.

Je dus lui expliquer longuement que ce n’était pas possible ; mais il secouait la tête, peu convaincu, et il s’en alla, sans dire un mot, dans sa petite barque, après avoir respectueusement porté ma main à son front et à son cœur. Et le vieil Hassan, mon drogman du Caire ?… Un vrai Turc avec le turban blanc enroulé autour du fez, la longue tunique croisée et serrée à la taille par une écharpe de soie et les larges culottes. Vieux, un peu lent, la voix enrouée, sa contenance était si noble que j’avais honte de le faire monter à côté du cocher : pour un peu, je l’aurais fait asseoir à ma gauche, dans l’élégante victoria de louage. Hassan venait me chercher à cinq heures du matin, car les journées étaient déjà chaudes et il était préférable de faire les excursions pendant la fraîcheur. A partir de ce moment, il me suivait partout comme une ombre. Il frappait à ma fenêtre au rez-de-chaussée, à l’Hôtel du Nil, et attendait dans le jardin. Quand j’apparaissais, sa figure ridée s’éclairait d’un bienveillant sourire ; il se mettait en marche, me précédant et tenant à la main une baguette d’ébène. Il montait sur le siège, échangeait quelques mots avec l’automédon et se retournait de temps en temps pour me donner des renseignements. Je ne saisissais pas très bien son français, encore plus mauvais que celui d’Ahmed. Le mot « piramille » revenait souvent dans sa conversation. Plus tard, je me rendis compte qu’il voulait parler des Pyramides ! Cependant nous nous entendions parfaitement, Hassan et moi. Comment ? Je ne puis le dire, mais mon guide peut se vanter d’avoir suivi en cinq ou six jours un cours complet du dialecte napolitain, pendant que je me familiarisais si bien avec son jargon que je suis sûre de comprendre maintenant n’importe quel drogman. Un brave homme que ce Turc ! Grave, aristocratique, il écartait de mon passage hommes et animaux, rien qu’en les touchant avec sa baguette. En deux mots, il faisait taire un cocher insolent ou un vendeur de curiosités, qui discutait sur le prix d’un coussin de velours ou d’une ceinture brodée d’or. Je l’admirais surtout lorsque nous entrions ensemble dans les mosquées. Il souhaitait l’Eleik Salam aux gardiens du temple et aux mendiants qui lui répondaient gravement : Salam Eleik ; il me conseillait de me munir de piastres de cinq sous, disant que c’était assez pour mes aumônes ; il me choisissait les meilleurs chaussons et entrait respectueusement, en saluant le grand Mahomet. Il attendait toujours, pour me donner certains éclaircissements, que je les lui eusse demandés. Il était très sérieux, mais parfois sa physionomie s’éclairait d’une lueur de joie. Il avait trois fils et m’en vantait la beauté et le courage. C’était pour eux qu’il travaillait encore. Son intention était de leur donner une boutique dans le bazar turc. Là, ils s’enrichiraient si Mahomet le voulait ainsi…

— Et qu’en pense Mahomet ? lui demandais-je sérieusement.

— Mahomet est bon, disait-il en baissant la tête, l’air content.

Naturellement, je lui parlais aussi de mes quatre enfants et il m’écoutait en souriant, silencieusement. Il était encore robuste pour son âge. Je me souviendrai toujours, je crois, de la matinée où nous allâmes ensemble aux Pyramides de Giseh. Pendant toute la route, il ne cessa de me mettre en garde contre la rapacité des Bédouins, gardiens des Pyramides, les traitant de voleurs et de chiens. Au seuil du désert, lorsque ces poétiques et agiles brigands nous entourèrent et que je me laissai dépouiller en riant et en admirant leur beauté, il fallait voir la colère de Hassan et les injures turques qu’il leur lançait ! Ne voulait-il pas, le pauvre vieux, battre ces jeunes et forts bandits ? Au retour, il finit par rire avec moi de notre aventure, mais il se retournait pour montrer le poing au groupe d’Arabes et au grand Sphinx, qui se dressait sur le sable jaune. Il disait : « le Sfunx », et croyait parler français comme à Paris. Le jour du départ, il vint me conduire à la gare, et, tirant de sa poche un joujou égyptien, me le donna et me dit :

— Porte-le à celui de tes fils que tu aimes le plus.

Ah ! vieillard rusé et subtil, comme il avait compris mon cœur, que je ne lui avais pas ouvert !


Et le pauvre Issa, comment pourrais-je oublier ce compagnon fidèle ? Quarante jours passés avec cette perle des drogmans, qui réunissait en lui les qualités les plus grandes, suffisent bien pour qu’un voyageur se souvienne de lui. Pour s’expliquer mon enthousiasme, il faut savoir qu’un drogman peut être négligeable en Égypte, mais qu’en Palestine il est absolument indispensable. Personne ne peut s’en passer : à Jérusalem, il n’est qu’un cicerone ; mais, dès qu’on a passé la porte de Solima, que ce soit pour aller à Bethléem, à Saint-Jean-de-la-Montagne, au Jourdain ou en Galilée, il prend une grande importance. Avant la Compagnie Cook, le drogman était une puissance : il possédait des chevaux, des palanquins, des tentes, des lits, des ustensiles de cuisine et des services de table, si bien qu’on traitait à forfait avec lui, et qu’il fournissait tout, les repas, l’abri et l’escorte.

Ce que l’immortel et tout-puissant sir Thomas Cook a entrepris, sur une vaste échelle, à des prix élevés, les drogmans le faisaient avec plus de simplicité et de familiarité. C’était peut-être préférable. Maintenant ils sont presque ruinés, car tous les Anglais et les touristes s’adressent à Cook, et ils ne sont plus maintenant que des guides. Çà et là, ils résistent encore, mais Cook triomphe partout ! Le bon Issa, qui n’avait pas cinquante-cinq ans, voyageait depuis très longtemps, et il avait gagné beaucoup d’argent. Il était allé huit fois en Asie, deux fois en Afrique avec Gordon, vingt-sept fois à Damas, vingt fois à Bagdad ; il avait parcouru toute l’Arabie, de Samarie à la Galilée, d’Ascalon à Beyrouth, de Rosette à l’antique Phénicie, je ne sais combien de fois. Il paraissait plus que son âge et était petit, maigre, sec. Il portait des moustaches grisonnantes, ses jambes s’étaient courbées à force de monter à cheval. Une vive intelligence se lisait dans ses yeux. Chrétien de Jérusalem, Issa Cobrously parlait parfaitement l’italien, le français et l’anglais ; ses longs voyages, faits aux côtés de gens presque tous très cultivés, avaient développé son esprit. Il savait un grand nombre d’anecdotes, qui charmaient l’ennui des routes interminables. Intimidée, au début, par son indiscutable compétence, je suivis aveuglément ses conseils, qui étaient excellents pour voyager tranquillement, sans se fatiguer, sans dépenser beaucoup ; peu à peu, je me mis à avoir des caprices, auxquels il se plia avec complaisance. J’avais toujours envie d’écrire, quand il fallait partir, et je voulais me mettre en route, juste au moment où bêtes et hommes reposaient. Je l’appelais quelquefois et, tout en ayant l’air de lui demander son avis, je lui communiquais une de mes idées extravagantes ; étonné, interdit, il me regardait. J’insistais, et au bout d’une minute, il me disait froidement :

— N’y pensez plus, madame, c’est impossible.

J’eus bien souvent la preuve de son dévouement, de son courage et de sa bonté pendant mon voyage à Jéricho. Nous étions cinq : moi, Issa, le Bédouin d’escorte, le muletier et son fils. Si la longueur, la tristesse et la fatigue de cet ennuyeux voyage furent supportables, si je ne me doutai pas des dangers, c’est à Issa que je le dois. Pour la première étape, qui dure une demi-journée, il avait choisi les heures les plus fraîches, et il ne quitta pas mon palanquin. Une fois arrivés, vers sept heures du soir, il me choisit une chambre dans la mystérieuse maison tenue par les deux Russes dont j’ai parlé. Il alluma ma bougie et alla me faire la cuisine, sans se reposer un seul instant. Le dîner fut excellent, du bouillon au riz, un rôti et un poulet sauté. Il n’avait pas oublié d’emporter des fruits secs, des biscuits anglais et du thé.

— Tu ne manges pas ? lui dis-je quand il m’eut servie.

— Non, madame, je n’ai jamais faim dans ce maudit pays.

Le fait est qu’il y a à Jéricho une dépression atmosphérique énorme. J’avais, moi aussi, des éblouissements. Et je fus prise tout à coup d’une peur terrible, dans cette maison de bois, dont je ne connaissais pas les habitants et où j’entendais des craquements extraordinaires. L’idée banale me vint que j’allais être assassinée par je ne sais qui, et je sortis dans le jardin. La salle à manger et la cuisine étaient encore éclairées, et je vis Issa en train de faire du café pour le lendemain. Quand il sut que j’étais effrayée, sans essayer de me rassurer, il vint se coucher en travers de ma porte, comme un chien fidèle. Pendant ces trois jours, il me servit ainsi, prévint mes moindres désirs, respecta mes longs silences et me raconta, quand je l’en priai, ses histoires les plus amusantes. Mais ce fut dans la nuit de notre retour à Jérusalem, qu’il mit le comble à son dévouement. Nous étions revenus de la mer Morte et du Jourdain, à midi ; nous avions déjeuné à deux heures et nous devions rester à Jéricho, jusqu’à quatre heures du matin, pour laisser reposer les chevaux et les hommes. Du reste, comme la lune ne se levait qu’à minuit et que les environs de Jéricho sont très fréquentés par les voleurs, nous ne pouvions partir plus tôt. Nous étions bien armés tous les cinq, mais que faire contre une vingtaine de bandits ? Il fallait donc partir à quatre heures après minuit, pour arriver à onze heures du matin à Jérusalem, après sept heures de chemin. Mais il advint que vers cinq heures du soir, après avoir dormi, lu et fumé, j’eus trop chaud, et, appelant Issa, je lui déclarai que je voulais m’en aller.

Tout d’abord, absolument stupéfiant, il me déclara que les bêtes n’étaient pas en état, et que les Arabes dormaient. J’insistai et j’essayai de lui persuader qu’en donnant double ration aux chevaux et aux mules, et de l’argent à l’escorte, tout pouvait s’arranger. Il me répondit qu’à six heures du soir on voyait encore clair, mais qu’à neuf heures l’obscurité serait complète, et qu’à ce moment nous arriverions justement à l’endroit le plus dangereux.

— Vous n’avez donc pas peur, madame ?

— Je ne crains rien, et toi ?

— Moi non plus, madame, mais je dois veiller sur vous : pensez à ma responsabilité.

— Peu importe : tu diras que j’ai voulu partir. Je tomberai sûrement malade si je reste ici une heure de plus.

En effet, je souffrais. Issa s’en aperçut, et, sans insister, il alla parler au Bédouin, aux muletiers, aux chevaux même, je crois. Les offres les plus brillantes furent nécessaires. Tous criaient que la route n’était pas sûre, qu’ils étaient fatigués. Enfin on transigea : il fut décidé que nous partirions à six heures et demie et qu’à moitié chemin nous nous arrêterions pendant deux heures à un khan ; dès que la lune paraîtrait, nous continuerions notre marche jusqu’à Jérusalem. Il fallut accepter. Pour partir, j’aurais fait n’importe quel sacrifice. Nous nous éloignâmes donc de Jéricho. Un peu après huit heures, la nuit tomba et il fallut se diriger aussi bien que possible dans l’ombre. Issa, près du palanquin, tenait une main appuyée sur l’appui de la petite portière, tandis que je contemplais ce paysage nocturne avec ravissement.

— Madame, voulez-vous quelque chose ?

— Non, Issa.

— Êtes-vous fatiguée ?

— Non, je suis très bien.

— Tant mieux.

Notre petit groupe s’avançait toujours dans ce noir ; on entendait seulement la chanson du muletier. Par moments, un fantôme surgissait devant moi : c’était le Bédouin à cheval, qui revenait vers nous, pour ne pas s’éloigner de la caravane. Tout à coup, arrêt brusque. Nous étions arrivés au khan. Les gens sortirent et se mirent à parler vivement en arabe avec Issa. Celui-ci resta avec moi pendant que les muletiers conduisaient les bêtes à l’écurie. Je m’assis dans le palanquin, qu’on avait posé par terre, et demanda :

— Que disaient ces hommes, Issa ?

— Rien, madame.

— Dis-le-moi.

— Ce sont des sottises.

— N’importe, je veux le savoir.

— Eh bien, ils disaient que nous étions fous, vous et moi, d’avoir entrepris ce voyage dans ces conditions ; la nuit dernière, il y a eu une attaque à la même heure.

— Qu’as-tu répondu ?

— Que je vous ai obéi et que vous n’aviez pas peur.

— Et s’il arrivait quelque chose, Issa ?

— Il faudrait d’abord me tuer, et ce ne serait pas facile.

— Cependant, tu es venu…

— Vous avez commandé, j’ai obéi.

Alors, devant ce khan, où déjà tout le monde s’était endormi, nous parlâmes d’autre chose. Issa se mit à me dire du mal de Mahomet, qu’il détestait. Sans être un chrétien intransigeant, il affirmait que le Prophète était un brouillon, un rien du tout, un voleur, et que tous les Turcs lui ressemblaient. Ce qu’il admirait le plus, en Jésus, c’était d’être le fils de Marie, d’une Vierge, d’une créature angélique et divine, tandis que la mère de Mahomet ne valait rien. Dans la nuit, peu à peu, il s’emportait contre le muletier de Médine, qui s’était permis de fonder une religion.

— Tu ne dis pas cela aux Turcs, Issa ?

— Mais si, je leur répète qu’ils sont tous des ânes, eux et leur Mahomet.

— Que font-ils ?

— Ils rient, ou bien nous nous battons un peu !

Combien de fois le brave cœur m’a distraite, pendant les longues étapes, en me décrivant les pays qu’il avait visités et que je ne verrai jamais. Que de profils de voyageurs il a fait défiler devant moi ! Il ne se taisait que pour me donner à boire, allumer une allumette, serrer les sangles de mon cheval, surveiller le chemin. Lorsqu’on approchait des hôtels, il partait pour faire tout préparer. Jamais il n’avait ni faim ni sommeil. Partout, à Jérusalem, à Bethléem, il me rendait d’inappréciables services. Il était religieux et me laissait toujours prier en paix ; si, quand il retournait dans l’église, il me voyait encore à la même place, il s’en allait tranquillement. Marié et père de deux enfants, il avait perdu une petite fille et ne pouvait s’en consoler. Il adorait sa profession et aurait voulu partir tous les jours, pour de longues excursions, jusqu’à ce que ses jambes eussent pris la forme d’un cercle et ses épaules, celle d’un point d’interrogation ! Il me décrivait les beautés de l’Asie Mineure et de Bagdad, la ville des Mille et une Nuits, et me proposait d’y aller. Ravie, je disais toujours oui ; et lui, sans se douter que ce voyage en Palestine représentait un effort sublime de ma part, il me croyait naïvement. Issa Cobrously était un fanatique de la locomotion : son bonheur consistait à vivre sous la tente, à chercher toujours de nouveaux horizons. Il avait l’âme d’un explorateur. Son adoration pour Gordon-Pacha, le mystique général anglais, n’avait pas de bornes : il ne pouvait croire à sa mort ; il espérait le revoir. Pauvre compagnon ! Un jour, à l’hôtel, on lui dit que j’écrivais, que j’avais fait des livres, et cela me déplut beaucoup, car il commença à me parler d’une Anglaise, qui écrivait aussi et qu’il avait accompagnée dans un de ses voyages. La poésie de mon incognito s’évanouit. J’essayai vainement de lui persuader que j’écrivais par caprice, qu’on imprimait mes livres à mon insu, que personne ne les lisait. Il me regardait, en souriant, sans me croire. Il me pria d’écrire quelque chose contre Cook, son ennemi, celui qui a fait perdre leur gagne-pain à tous les drogmans de la Palestine, qui les a réduits à gagner dix ou quinze francs au lieu de trente ou quarante ! Il détestait sir Thomas Cook autant que Mahomet, et en voulait à la reine d’Angleterre de l’avoir fait baronnet. Je lui promis de le satisfaire, et je le ferai certainement : un jour, j’écrirai un article contre Cook, bien que ce soit injuste, et j’enverrai le journal au bon drogman. Il fut si fidèle jusqu’au dernier moment ! Après avoir fermé les valises, compté l’argent, fait les dépêches, mis les lettres à la poste et donné les pourboires à tous, il me rappela ma promesse d’aller avec lui à Bagdad ; de lui envoyer mon mari, mes amis, et de leur donner son adresse, car il voulait servir de guide jusqu’à la plus extrême vieillesse, vivre en plein air, au soleil, sous les étoiles, et travailler jusqu’à la fin pour sa famille. Il fit des difficultés pour recevoir le pourboire que je lui offris affectueusement, lui qui avait sauvegardé ma vie, veillé pendant si longtemps sur ma santé, sur mon bien-être et sur mes plaisirs. Il était ému, et moi, je pleurais presque. Je pensais qu’on va une seule fois à Jérusalem en sa vie ; que je ne verrais plus le saint Sépulcre, Gethsémani, Nazareth ; que je n’irais jamais à Bagdad, et que je quittais pour toujours mon bon chien fidèle, Issa Cobrously. Quant à lui, habitué aux grands déplacements des étrangers, il croyait fermement que j’irais acheter des turquoises à Damas et des perles à Golconde. Il me dit : au revoir. Dans mon cœur, je lui dis : adieu. En crayonnant ici ses traits, je remplis mon rôle de chroniqueur : je fais connaître un être bon et fidèle, un cœur simple et courageux.

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