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La fortune de Fortuné : $b roman gai

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XIV

Lorillard, quoique brisé par sa triple infortune, voulut pourtant lutter. Il essaya d’obtenir du crédit pour tenter d’autres affaires. Mais l’argent était devenu rare, et les banqueroutiers sans astuce n’en trouvent, du reste, en aucun temps. Comment aurait-on confiance en un homme qui ne sait seulement pas faire une faillite avantageuse ? Il ne réussit pas à emprunter même un franc, et ne sut plus comment vivre.

Lorsqu’il fut obligé de quitter son appartement de l’avenue de l’Observatoire, il se vit sans autre domicile. Cependant, ne consentant pas encore à dormir sur les bancs ou sous les ponts, il pensa que ses anciennes maîtresses, naguère si généreusement rétribuées par lui, se feraient un plaisir de l’héberger à tour de rôle. Il se remémora les noms de la plupart d’entre elles, et, les ayant inscrits sur un carnet, il eut la satisfaction d’en compter trente et un, c’est-à-dire autant que les mois les plus longs contiennent de jours.

— Je vais, pensa-t-il, entreprendre ma tournée. Puisque nous sommes aujourd’hui le 12 mars, elle me mènera jusqu’au 12 avril. Et puis, je recommencerai. Il est juste que je profite, dans mon malheur, du bien que j’ai fait, de la reconnaissance qui m’est due.

S’arrêtant devant des affiches de théâtres, il y lut que, par extraordinaire, la grosse Flora jouait, ce soir, aux Folies-Suggestives. Il y alla, vers la fin du spectacle, et l’attendit.

— Tiens, s’écria-t-elle, te revoilà donc ! Comme il y a longtemps que l’on ne s’est vus… Je sais que tu as eu des ennuis. Es-tu un peu remonté, maintenant ?

— Comme ci, comme ça, répondit Lorillard, n’osant encore lui avouer sa détresse.

— Alors, je t’emmène, n’est-ce pas, mon chéri ? proposa Flora, car elle n’était point engagée pour cette nuit. Arrête un taxi…

— Mais non, répliqua Lorillard, qui n’avait que trente-sept sous sur lui, mais non. Cela nous fera du bien, de nous promener un peu à pied.

Flora n’y vit point de malice. Elle détestait la marche, que son embonpoint lui rendait pénible. Mais elle se pliait par habitude, sans murmure, aux fantaisies de ses clients, et elle s’imaginait que Fortuné, quoique moins riche, pouvait constituer encore un assez bon client.

Ils dormirent donc ensemble. Au matin Fortuné, prêt à partir, dit à Flora :

— Au revoir. Tu es bien gentille. Je reviendrai le 12 avril.

Flora était encore au lit. Ces paroles l’étonnèrent tellement qu’elle se leva, courut à Lorillard, le saisit par l’épaule.

— Dis donc ? demanda-t-elle, c’est tout ce que tu me donnes ? Qu’est-ce que tu chantes, avec ton 12 avril ?

— Il ne me reste, répondit Lorillard, que trente-sept sous exactement. Je ne peux t’en donner aucun. Mais il me semble que je t’ai autrefois assez bien traitée pour que tu me reçoives maintenant en ami.

— En ami ! en ami ! Non, mais tu rêves ? l’amitié ! penses-tu que c’est avec cela que je vais payer mon terme ? D’abord, ce n’est pas vrai, tu as encore beaucoup d’argent…

— Rien, rien, dit Lorillard, je n’ai plus rien, que trente-sept sous.

Alors la grosse Flora, croisant ses bras sur ces seins tremblotants, prononça ces phrases indignées :

— C’est-il des choses convenables, que de faire travailler le monde pour rien ? — avec tous les frais que j’ai ! On me l’a pourtant assez dit, que tu es un escroc. Mais il faut que tu sois le dernier des derniers, pour agir ainsi avec une femme ! C’est comme si tu m’avais volé cinquante francs dans mon porte-monnaie…

Lorillard se hâta de quitter la pièce, dont Flora referma furieusement la porte. Comme il fuyait, Juliette, la bonne, se présenta devant lui, souriante et dans l’attitude d’une personne qui attend son dû avec confiance et résolution. L’une de ses mains, déjà, se tendait pour recevoir la récompense rituelle. Lorillard fut plus intimidé par la soubrette silencieuse qu’il ne l’avait été par la maîtresse déchaînée. Il mit la main à la poche, et il donna ses trente-sept sous.

Il sortit donc de chez Flora aussi pauvre qu’au jour de sa naissance, et commençant de croire à l’ingratitude des femmes. Cependant, sans se décourager, il s’en fut visiter ses autres amies des beaux jours.

Aucune ne le reçut. Toutes étaient déjà renseignées par Flora, et ne se souciaient point d’être jouées comme elle. Car, s’il s’élève souvent, entre les courtisanes, d’âcres dissentiments, fruits inévitables de la concurrence, elles forment pourtant une sorte de syndicat, non déclaré mais agissant, et elles ne manquent guère de s’avertir entre elles des dangers à craindre, dont le plus grand est sans doute de n’être point payées.

Lorillard, depuis qu’il était redevenu pauvre, réfléchissait un peu, surtout à l’heure des repas, pour s’occuper. Même, il philosophait. La conduite des filles lui servit de thème. Il en vint à penser que cette conduite était raisonnable.

— Du temps que j’étais épicier, songeait-il, je n’aurais donné à personne, fût-ce à mon propre frère, vingt grammes d’aucune denrée, si ce n’est contre argent comptant. C’est la loi de tout commerce. Tout aussi bien, la demoiselle qui met son corps en location doit en percevoir le loyer, sinon elle peut se dire odieusement filoutée.

Cependant il fallait aviser. Lorillard, comprenant qu’il n’avait rien à attendre ni des femmes ni des hommes fréquentés par lui au temps de sa richesse, se rappela les familiers des jours moins reluisants.

— Angèle, se dit-il, est certes mariée avec M. Dujardin. L’un et l’autre ont trop bon cœur pour me refuser un secours. Leur aide, sans doute, me permettra d’ouvrir une petite boutique, ou bien d’attendre, sans mourir de faim, quelque emploi.

Donc, il s’en fut rue Rodier ; il éprouva quelque émotion en revoyant ces maisons modestes, témoins de ses débuts. Le souvenir d’Angèle, surtout, lui revint avec vivacité. Il se souvint des heures où il s’était laissé tenter par Gentillot, et de la monstrueuse trahison par laquelle, lui-même, Lorillard, s’était volontairement planté des cornes au front, afin de devenir riche.

— Me voilà maintenant bien avancé, pensait-il. J’aurais mieux fait d’écouter Angèle. Comme nous serions heureux, aujourd’hui, dans notre petite ferme…

Il soupira, puis ajouta, songeant toujours :

— D’autant plus que l’agriculture, à ce qu’il paraît, rapporte beaucoup en ce moment.

Tout en réfléchissant ainsi, il arriva devant l’immeuble où M. Dujardin, autrefois, secourait de sa science les petits animaux. Autrefois, mais non plus à présent. Car on ne lisait plus le nom du vétérinaire sur la façade. Le portrait du chien blanc au collier rouge n’y était plus affiché. De nouveaux locataires habitaient bourgeoisement l’ancien hôpital des chats, des chiens et des perruches.

Le concierge apprit à Fortuné que M. et Mme Dujardin, depuis un an, s’étaient retirés à la campagne, très loin de Paris, mais il ne savait plus où. Il croyait pourtant se rappeler, ce portier, que c’était dans les Pyrénées, Hautes ou Basses, ou peut-être encore dans les Orientales.

Fortuné, redescendant tristement la rue, pensa que Béatrice, à qui deux fois il avait fait la charité, l’accueillerait probablement avec affection, lui prouverait une utile gratitude. Plein d’un nouvel espoir, il se dirigea vers l’épicerie.

Elle offrait sensiblement l’apparence qu’elle avait sous le règne de Brigontal le père, et les vitrines, à peu de chose près, n’étaient garnies que de poussière. Mais Fortuné aperçut, dans la boutique, des acheteurs que Béatrice servait elle-même.

Il entra. Elle le reconnut, mais ne se dérangea point. Tout en empaquetant une livre de beurre, elle dit avec rudesse à Lorillard :

— Que venez-vous faire ici ? Je n’ai pas le temps de m’occuper de vous.

Elle se retourna vers ses clients et prononça, méprisante, écœurée :

— C’est un pauvre.

Car elle savait à quel point Lorillard était ruiné. L’aspect de celui-ci, du reste, exprimait déjà la misère.

Fortuné patienta, très humble, dans un angle du magasin, jusqu’au moment où les pratiques s’en allèrent. Alors il s’avança, disant :

— Ma chère Béatrice…

Mais elle l’interrompit.

— Je vous défends de me parler sur ce ton, s’écria-t-elle. Je suis une femme respectable, et vous, un vaurien. Vous devriez avoir honte, de vous présenter dans une maison convenable. Cela fait bien, oui, d’y voir un loqueteux comme vous ! Allez, allez, ôtez-vous d’ici…

— J’ai faim, murmura Lorillard, suppliant.

— Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse ? Vous n’avez qu’à travailler, fainéant. Je travaille bien, moi. Je me donne même assez de mal, mon Dieu ! Vous ne pensez pas que je vais vous nourrir ? Il y a des soupes populaires dans tout Paris, et des bureaux de bienfaisance.

Fortuné, désignant une pile de conserves, demanda :

— Est-ce que je peux prendre une boîte de sardines, au moins ?

Il se souvenait d’avoir fait un jour semblable largesse à Béatrice. Mais celle-ci secoua la tête et répondit :

— Je les vends.

— C’est pourtant moi, reprit avec timidité Lorillard, qui vous ai donné cette épicerie…

— Oui, répliqua Béatrice, pour éviter un scandale, canaille !

— Mais non, je vous jure que c’était pour vous être agréable.

Sans l’écouter, elle le poussait vers la porte. Alors, l’idée vint à Fortuné qu’il lui restait encore une chance d’attendrir l’ingrate, l’avare créature se rappelant ce marmot dont elle l’avait obsédé, il dit, du ton le plus ému :

— Mon fils, je voudrais embrasser mon fils…

Béatrice se mit à ricaner, tordant sa bouche un peu plus que de coutume et clignant spasmodiquement son œil solitaire.

— Votre fils ? exclama-t-elle. Êtes-vous donc devenu fou, par-dessus le marché ? Mais j’aurais préféré m’ouvrir le ventre plutôt que d’y laisser lever votre sale graine de voyou ! Tenez, tenez, le voici justement qui revient, le père de mon enfant ! C’est ce bel homme-là… Il est mon mari, aujourd’hui, et il ne sera pas long à vous jeter dehors, vous allez voir cela !

Elle désignait, en parlant ainsi, un robuste garde municipal qui traversait la rue. Lorillard préféra l’éviter, et s’éclipsa.


Abandonné de tous, sans métier, sans courage, Fortuné Lorillard devint le vagabond que nous avons aperçu au début de ce récit. Il mendiait aux grilles des casernes quelque reste de nourriture, ramassait, sur le pavé des rues et dans les urinoirs, le tabac dont il ne fumait ou chiquait qu’une partie, car il vendait l’autre à des négociants spécialisés. Il ouvrait les portières des voitures devant les restaurants et les théâtres, et, bien des fois, en pareille circonstance, il entrevit d’anciens amis, ou des filles qu’il avait payées, naguère. Mais, la plupart du temps, ceux-là ne lui donnaient rien. Peut-être le reconnaissaient-ils. Peut-être, plutôt, les gens de cette espèce sont-ils plus rudes que les autres pour les pauvres, dont ils ont tellement accru le nombre.

Ce fut à ce moment que Fortuné Lorillard se repentit. Il réfléchit sur sa carrière, et la trouva pleine d’actions atroces. Il se reprocha l’ignoble ambition, la soif terrible de l’or, dont il avait été possédé. En cela, il se montra meilleur que ses nombreux semblables, que nous voyons si orgueilleux de leurs vols, et dont beaucoup, ruinés aujourd’hui, ne rêvent que de recommencer leurs exactions. Mais Lorillard, quoiqu’il se fût jadis modelé à leur ressemblance, n’était en somme qu’un tout petit gredin, en comparaison de ses confrères.

Il arriva qu’un soir, à l’asile de nuit, il se trouva couché près d’un autre miséreux dont la physionomie le frappa. Elle était celle d’un certain Martelot, qui, peut-être, avait remué encore plus de millions que Lorillard. L’un et l’autre se contèrent leurs malheurs.

— Moi, dit Martelot, je me suis enfoncé dans les sucres…

Fortuné parla de son désastre.

— Ah oui ! Gentillot, s’écria le voisin avec admiration. Cela ne m’étonne pas, ce garçon-là est très fort.

Puis, soupirant, il reprit :

— Que veux-tu, nous n’avons pas eu de chance. Mais il faut sortir de là, nous débrouiller rapidement. A nous deux, nous arriverions à quelque chose de bien. Vois-tu, ce qui nous manque, c’est une somme importante pour nous relancer. En cherchant bien, nous la trouverons.

— Non, répondit Lorillard. J’ai demandé de l’argent à tous ceux qui pouvaient m’en avancer. Ils ont refusé.

L’autre sourit.

— Naturellement, dit-il. On ne prête pas d’argent aux marmiteux comme nous. Ils le prennent.

Puis il exposa son projet, simple et réalisable. Il ne s’agissait que d’attendre, à la fin d’un jour d’échéance, certain garçon de recettes, de le tuer, et de se saisir de sa sacoche. Elle contiendrait, d’après les supputations de Martelot, environ quatre-vingt mille francs…

— Je n’en suis pas, s’écria Lorillard avec horreur.

L’autre se moqua de lui et persévéra dans son intention. Car il n’apercevait point pourquoi il serait plus dangereux pour lui, ou même plus répréhensible au point de vue des lois, d’assassiner un homme que d’affamer toute une nation. Mais il échoua, fut pris, et connut son erreur. Il aurait dû savoir, à son âge, qu’il est des crimes permis et des crimes défendus.

Comme Fortuné avait beaucoup de temps de libre, il se donna le plaisir d’assister au procès de Martelot. Il ne s’y intéressa que faiblement, mais, en revanche, il estima qu’on était assez bien, et à l’abri des courants d’air, dans les salles d’audience du Palais de Justice, de telle sorte qu’il prit l’habitude d’y passer ses après-midi. Il vit juger un nombre infini de malfaiteurs, de toutes les catégories, une seule exceptée.

— Depuis que je viens ici, aimait-il à dire à ses voisins, j’ai vu condamner des empoisonneurs, des apaches, des marchandes de petites filles, des faux monnayeurs, des voleurs à la tire, au poivre, et mille autres, mais pas encore un grand, un véritable mercanti.

Les autres mal-vêtus qui fréquentaient aussi, par désœuvrement, le Palais de Justice, s’esclaffaient de la naïveté de leur compagnon Lorillard. Ils le tenaient pour un peu simple d’esprit. Car ils ne savaient pas que Fortuné parlait ainsi, tourmenté par le remords et se sentant lui-même, sincèrement, plus coupable que tous les accusés qu’il regardait comparaître.

Lorillard, après quelques mois de cette vie, songea tout à coup qu’il avait oublié de rendre visite à M. Calandrap. Ce rentier bienveillant, certes, l’obligerait avec plaisir. Renseignements pris, il n’habitait plus à Paris, mais assez près, à Chevreuse. Fortuné s’y rendit.

Il trouva M. Calandrap dans son jardin, où il greffait des rosiers. C’était l’occupation charmante de ses vieux jours, et il y excellait. Même, il avait su obtenir une nouvelle variété de roses. Il ne l’avait pas baptisée, à la manière des autres amateurs, du nom orgueilleux d’une femme ou d’un homme célèbres. Mais l’ancien charcutier avait accroché, en haut du tuteur, au-dessus de la plante, une pancarte où l’on pouvait lire de loin : « Rose Jambon de Prague ». Les pétales de cette fleur nouvelle se coloraient, effectivement, du ton de la chair pâle, et des veines blanches s’y dessinaient.

Entendant marcher dans l’allée, derrière lui, M. Calandrap se redressa et se retourna, son sécateur entre les doigts. Et il vit Fortuné qui s’avançait, accoutré à la mode des misérables.

— Mon pauvre ami ! lui dit-il avec chagrin. En êtes-vous réduit à ce point de pauvreté ? Je vous croyais très riche, au contraire…

— Je ne le suis plus, répondit Lorillard ; et il narra ses aventures, puis demanda un secours.

M. Calandrap écoutait, assez ému, mais regardant autour de lui, car il craignait d’être aperçu en train de converser avec un homme d’aspect si lamentable. Pourtant, il donna vingt francs à Fortuné, lui serra la main. Et, en soupirant, il prononça :

— Je vous plains de tout mon cœur. Mais je vous demande de ne pas revenir. Nous n’appartenons plus au même monde. Il faut respecter les conventions sociales. Peut-être, en cherchant bien, pourrais-je vous procurer un emploi par ici. Mais on saurait tôt ou tard que nous avons été des amis. Je perdrais alors une bonne partie de la considération dont je jouis. Ma femme tient énormément au décorum. Elle ne me pardonnerait pas d’y porter un coup semblable.

Tout en parlant, il reconduisait Fortuné.

— A propos de femme, reprit-il, savez-vous que j’ai rencontré la vôtre, ces temps-ci ?

— Laquelle ? demanda Lorillard.

— Angèle, parbleu ! Il est vrai que vous êtes divorcé. Elle avait épousé Dujardin, le vétérinaire. Mais il est mort. Angèle a hérité de tout son bien…

— De tout son bien ! s’écria Fortuné. Oh ! mais alors, je vais aller la retrouver… Où est-elle ?

— A Versailles, répondit Calandrap. C’est là que, par hasard, nous nous sommes vus. Elle m’a longuement causé de vous. Elle ne vous oublie pas, la brave fille. J’ai même l’impression qu’elle vous regrette. Oui, il faudrait que vous sachiez où elle demeure…

Il réfléchit, puis, hochant la tête, il ajouta :

— C’est facile. Elle m’a dit qu’elle venait d’acheter une maison, pour y loger. Je me rends souvent chez mon notaire, à Versailles. Il se procurera sans peine le renseignement que vous désirez. Dès que je l’aurai, je vous écrirai. Mais où ?

Fortuné indiqua le cabaret où il était le plus connu. Puis il partit, car il sentait que Calandrap avait hâte de se séparer de lui.

Et voici que, la veille même, Fortuné Lorillard avait reçu la lettre de Calandrap. Ce dernier, d’abord, le priait affectueusement de ne plus jamais se montrer à Chevreuse. Ensuite il lui donnait l’adresse d’Angèle.

C’était cette lettre, cette adresse si précieuse, que Fortuné avait perdue dans le train, le jour où j’entrai en relations avec lui de la manière que l’on connaît.

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