La guirlande de Julie: augmentée de documents nouveaux
MERVEILLE de nos jours, dont les charmes vainqueurs
Rauissent les esprits et regnent dans les cœurs,
Rare present du Ciel, adorable Ivlie;
Lors que toutes les Fleurs d'vn email precieux
Viennent rendre à l'enuy ta Covronne embellie,
C'est sur moy que tu dois arrester tes beaux yeux.
De la Reyne de l'air ie suis la fleur diuine,
Ma blancheur de son lait tire son origine,
Il se fait voir encor sur mon teint sans pareil;
Et le Dieu dont les loix forment la destinée
Veut que le plus grand Roy qu'éclaire le Soleil
Ayt de moy seulement la teste couronnée.
Au temple de Thémis ie preside auec luy;
Son Throsne glorieux est mon illustre appuy;
La valeur de ce Mars fait pour moy des miracles,
Et ie dois espérer que par son bras puissant
S'accompliront bien-tôt les celebres oracles
Qui me promettent place au dessus du Croissant.
Mais parmy ces grandeurs, le bruit de ton merite
A me donner à toy si fortement m'jnuite,
Que ie veux de ma gloire enrichir ta beauté.
En vain toutes les Fleurs, dans leur pompe suprême
Se vantent de t'orner d'vn Royal Diadême,
Leur plus superbe éclat n'a point de majesté.
Nulle autre que le Lys sans audace n'aspire
A te rendre vn honneur qui soit digne de toy:
Elles parent ton front, et ie t'offre vn Empire,
Puis qu'en te couronnant, ie t'égale à mon Roy.
De M. D' ANDILLY.
LES LYS[15].
Madrigal.
LE plus ardent de tous mes vœux
Est de couronner tes cheueux,
Et ie croy, si ie ne me flatte,
Que ie puis aspirer à cet honneur nouueau;
Car par moy ton visage est beau,
Et par moy de nos Roys le Diadême éclatte:
Mais i'ay plus de gloire cent fois,
Et ie tire plus d'auantage
D'éclatter dessus ton visage
Que dessus la teste des Roys.
De M. le marquis DE MONTAUSIER.
LES LYS[16].
Madrigal.
REÇOY les Lys que ie te donne,
Pour en former vne Couronne
Par qui ton pouuoir soit dépeint;
C'est l'ornement que ie t'apreste:
Pour rendre ce qu'on doit aux Lys de ton beau teint,
Il t'en faut mettre sur la teste.
De M. DE MALLEVILLE.
LE LYS.
Madrigal.
DEVANT vous je pers la victoire
Que ma blancheur me fit donner,
Et ne preten plus d'autre gloire
Que celle de vous couronner.
Le Ciel, par vn honneur insigne,
Fit choix de moy seul autres fois,
Comme de la Fleur la plus digne
Pour faire vn present à nos Roys.
Mais si i'obtenois ma requeste,
Mon sort seroit plus glorieux
D'estre monté sur vôtre teste
Que d'estre descendu des Cieux.
De M. DES REAUX-TALLEMANT.
LES LYS.
Madrigal.
IE puis mettre, entre les louanges
Qui me rendent si glorieux,
D'auoir fleury dedans les Cieux,
Cultiué de la main des Anges;
Mais, certes, c'est y retourner
Que de vous pouuoir couronner.
De M. MARTIN.
LES LYS[17].
Madrigal.
QVE i'ay de gloire à cette fois,
Que j'ombrage ces belles tresses!
Ie ne couronnois que les Roys,
Et ie couronne les Déesses.
De M. MARTIN.
LES LYS[18].
Madrigal.
VN diuin oracle, autres fois,
A dit que ma pompe et ma gloire
Sur celle du plus grand des Roys
Pouuoit emporter la victoire;
Mais si i'obtiens, selon mes vœux,
De pouuoir parer vos cheueux,
Ie dois, ô Ivlie adorable,
Toute autre gloire abandonner,
Car nul honneur n'est comparable
A celuy de vous couronner.
De M. C... (?)
LES LYS[19].
Madrigal.
BELLE, ces Lys que ie vous donne,
Auront plus d'honneur mille fois
De seruir à vôtre Covronne
Que d'estre couronnez aux armes de nos Roys.
De M. DES MARETZ.