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La guirlande de Julie: augmentée de documents nouveaux

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LE SOVCY.
Madrigal.

SI l'on vous donne vn Lys, vn Œillet, vne Rose,

Ie vous veux présenter aussy

Vn triste et languissant Sovcy:

Le sort ne me laisse autre chose.

Ie souffre vne telle douleur

De vous offrir la moindre Fleur,

Qu'on verra dans vôtre Covronne

Que ie deuiens ce que ie donne.

De M. le marquis DE MONTAUSIER.

LE SOVCY.
Madrigal.

FAVT-IL donc que la Rose ait sur moy l'auantage

D'étaler ses beautez dessus vôtre visage,

D'y charmer tous les cœurs et d'y donner des loix?

Luisez, Astre viuant, dessus ma dernière heure,

Vne jalouse ardeur ordonne que ie meure,

Pour vn second Soleil, vne seconde fois.

De M. HABERT, C... de l'artillerie.

LE SOVCY.
Madrigal.

NE pouuant vous donner ni Sceptre, ni Couronne,

Ni ce qui peut flatter les cœurs ambitieux,

Receuez ce Sovcy, qu'aujourd'huy ie vous donne,

Pour ceux que tous les jours me donnent vos beaux yeux.

De M. HABERT, C... de l'artillerie.

LE SOVCY AV SOLEIL.
Madrigal.

QVOY que tu sois pourueu d'vn éclat nompareil,

Ce n'est pas de ton feu que ie suis embellie;

Si ie suis la Fleur du Soleil,

C'est du Soleil qui luit dans les yeux de Ivlie.

De M. COLLETET.

LE SOVCY[25].
Madrigal.

IADIS les rigueurs du Soleil

Me coûtérent la vie;

I'attens vn accident pareil

A cause que i'ai même enuie;

Mais il m'importe peu qu'elle me soit rauie,

Puis-que, même après le trépas,

Ie sçay l'art de suiure ses pas.

De M. DE SCUDERY.

LE SOVCY[26],
SOVS LE NOM DE CLYTIE.
Madrigal.

MORTELS, qu'on ne m'accuse pas

D'estre jnfidéle, ni volage,

Bien qu'vn miracle de cet âge

Ait pris mon âme en ses appas;

Ie puis sans crime, et sans folie,

Cherir cet objet nompareil;

Aymer Apollon, ou Ivlie,

C'est toujours aymer le Soleil.

De M. DE MALLEVILLE.

LE SOVCY,
SOVS LE NOM DE CLYTIE.
Madrigal.

IE suis l'Amante, et l'Image

De l'Astre étincellant qui regne dans les Cieux,

Et ie puis sans orgueil prétendre l'auantage

De parer son front glorieux;

Mes riualles ont eu l'audace,

Dans leur plus superbe appareil,

De t'oser demander ma place;

Mais, jncomparable Soleil,

Plus digne de mes vœux que celuy qu'on adore

Nulle dans l'Empire de Flore

Ne me peut disputer cet honneur sans pareil.

Ie n'exalte point ma naissance,

Ie ne vante point mes appas;

Pour conceuoir cette espérance,

I'ay ce que les autres n'ont pas:

De rayons éclattans ie suis enuironnée;

Telle est ma destinée,

Que tu ne peux qu'à moy cette gloire donner:

Qui pourroit, qu'vn Soleil, vn Soleil Couronner?

De M. D'ANDILLY le filz.

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