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La guirlande de Julie: augmentée de documents nouveaux

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LA COVRONNE IMPERIALE[2]
Madrigal.

I E suis ce Prince glorieux

De qui le bras victorieux

A terracé l'orgueil d'vn redoutable Empire.

Au plus froid des climats je me sentis brusler

Par vn nouueau Soleil que l'vniuers admire,

Et que celuy des Cieux ne sçauroit égaler.

Du riuage inconnu de l'aspre Corélie,

Où la mer sous la glace est toute enseuelie,

Le flambeau de l'Amour mes voiles conduisant,

Ie vins pour rendre hommage à l'auguste Ivlie;

Mais, iugeant ma Couronne vn indigne présent,

Ie voulus conquérir le riche Diadême

Dont iadis les Cæsars en leur pompe suprême

Eurent le front si reluisant.

Au comble d'vn succés qui les peuples étonne,

Vainqueur des ennemis et vaincu du malheur,

Ie rencontray la mort dans le champ de Bellonne.

L'Amour vid mon désastre, et, flattant ma douleur,

Me conuertit en vne illustre Fleur

Que de l'Empire il nomma la Covronne.

Ainsi ie fus le prix que cherchoit ma valeur,

Ainsi par mon trépas i'acheuay ma conqueste.

En cet état, Ivlie, accorde ma requeste,

Sois pitoyable à ma langueur;

Et si ie n'ay place en ton cœur,

Que ie l'aye au moins sur ta teste.

De M. CHAPELAIN.

LA COVRONNE IMPERIALE.
Madrigal.

BIEN que de la Rose et du Lys

Deux Roys, d'éternelle mémoire,

Facent voir leurs fronts embellis,

Ces Fleurs sont moindres que ta gloire;

Il faut vn plus riche ornement

Pour récompenser dignement

Vne vertu plus que Royale;

Et si l'on se veut acquitter,

On ne peut moins te présenter

Qu'vne Covronne imperiale.

De M. DE MALLEVILLE.

LA COVRONNE IMPERIALE[3].
Madrigal.

QVELQVE diuersité que le parterre étale,

Ie me treuve sans effroy:

La Covronne imperiale

Est seule digne de toy.

Tant de Fleurs que la nature

Esmaille de sa peinture

N'ont rien qu'on doiue estimer.

Voy l'éclat qui m'enuironne:

Moy seule fais la Covronne

Que tant d'autres ensemble ont peine de former.

De M. DE Scudery.

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