Le rêve de Suzy
XV
Le soir même de son arrivée à Paris, Suzy, blottie contre sa mère, lui dit son pauvre petit roman achevé de si brutale façon.
Instinctivement, dans ses lettres, elle n’avait jamais beaucoup parlé de Georges de Flers, retenue par une sorte de réserve, évitant presque de prononcer son nom, comme si elle eût redouté de dissiper, en le précisant, le rêve confus qui illuminait son âme de jeune fille… Ensuite, elle se fût sentie incapable d’en raconter le douloureux réveil, car il est des choses qui se disent à peine, et qui ne s’écrivent pas.
Mais, réconfortée par la tendresse du regard maternel, elle laissait s’ouvrir son cœur, envahie par un besoin de parler des émotions qui avaient ébranlé sa jeune vie. Elle dit tout, et les attentions constantes de Georges, et la scène du Cannet, et la soirée de la comtesse de Pruynes, et son dernier entretien avec Georges. Mais toujours elle reparlait, avec une amertume douloureuse, de l’accueil qu’elle avait fait à André quand il était venu à Cannes, suppliant sa mère de faire savoir au jeune homme qu’il était libre de tout engagement envers elle.
Mme Douvry écoutait l’enfant assise à ses pieds, caressant le petit visage qu’elle n’avait pas baisé depuis cinq mois — cinq siècles ! — et son âme entendait les paroles tombées de l’âme de Suzy.
— Chérie, es-tu sûre de n’avoir pas de regret, en rompant tout lien avec André ?
Suzy ferma les yeux, mais elle ne put arrêter deux grosses larmes qui glissaient sous ses paupières closes.
— Mère, dit-elle tout bas, d’un ton brisé, ne pensez-vous pas qu’il mérite de pouvoir choisir librement la femme qui le rendra heureux ?… Il doit bien me préférer Mlle de Guillancourt !… J’ai été si indifférente, si désagréable pour lui…
Mme Douvry ne releva pas cet humble aveu. Ses lèvres se posèrent sur le visage de l’enfant, et elle promit à Suzy que son vœu serait rempli.
André d’ailleurs n’était pas à Paris pour l’instant. Encore une fois, ses travaux l’avaient appelé en Dauphiné, et la date de son retour n’était pas encore fixée.
Suzy éprouvait un véritable allégement à voir reculée toute solution. Elle laissait aller les jours, sans réfléchir, reposée, éprouvant auprès de sa mère une quiétude absolue. Puis, il lui paraissait si bon de retrouver l’intimité de son home, d’où toute tristesse était bannie maintenant, grâce à André !…
Qu’il y avait loin de l’heure présente à ce triste commencement d’hiver, à ce jour de novembre où elle était partie pour Cannes ! M. Douvry, intéressé par ses nouvelles occupations, satisfait de sa vie active, retrouvait sa gaieté d’autrefois… Il aimait à retenir Suzy auprès de lui, comme pour se dédommager de l’avoir perdue plusieurs mois, à écouter la musique qu’elle lui faisait ; il se plaisait à causer avec les garçons, à exciter le rire frais des deux jumelles par de fantastiques histoires… Et l’âme de Suzy se détendait dans cette atmosphère joyeuse.
Aussi, elle subissait le charme lumineux du renouveau. Car l’hiver, prolongé plus que de coutume, s’en était enfin allé devant l’apparition de mai. Un souffle chaud tiédissait l’air ; les arbres s’éclairaient du vert tendre des feuilles encore tremblantes sous les rayons que le soleil printanier épandait sur les bourgeons ouverts, sur la floraison odorante des lilas… Partout, c’était le réveil, la sève de la vie et ses effluves puissants.
… — Mère, venez un peu sur le balcon avec moi ! Il fait un temps délicieux, et le coucher de soleil va être magnifique !… Venez, j’aime tant à le regarder auprès de vous !
A peu près chaque jour, depuis quelque temps, Suzy adressait à sa mère le même appel. Et, comme chaque jour, Mme Douvry se rendit volontiers au désir de Suzy. Pour la mère et pour l’enfant, c’était une jouissance infinie de se trouver ensemble après ces mois de séparation.
Mais Suzy eut à peine passé son bras sous celui de Mme Douvry, avec ce geste caressant qui lui était familier, que le timbre de l’antichambre résonna.
— Oh ! maman, qui vient nous déranger ? fit-elle avec impatience.
Elle se retourna. Mais toute exclamation mourut sur ses lèvres, quand elle vit la porte du salon s’ouvrir devant André Vilbert…
Mme Douvry s’avançait déjà au-devant de lui, que Suzy restait encore immobile, debout dans l’encadrement de la porte ouverte… Derrière elle, le soleil couchant flamboyait comme une gloire, enveloppant d’un reflet pourpre sa silhouette mince. Autour des tempes, ses cheveux légers semblaient une mousse d’or.
— André, votre visite est une vraie surprise, disait, avec un sourire de bienvenue, Mme Douvry. Nous vous croyions encore en Dauphiné. Depuis quand êtes-vous de retour ?
— Depuis hier soir, madame, et je repars demain. Mais je désirais beaucoup, pendant mon passage à Paris, venir vous voir, m’informer si Mlle Suzanne avait fait un bon retour.
Il était à quelques pas d’elle, mais il n’osait lui parler directement, voyant l’expression grave de ses lèvres, tandis qu’elle levait les yeux vers lui. La lumière du couchant tombait à flots sur le jeune homme, éclairant sa haute taille… Où était sa gaucherie d’antan, sa timidité ?
Sans doute, le succès lui avait donné confiance en lui-même, sans toutefois qu’il perdît rien de sa simplicité. Il était vraiment un homme maintenant.
Suzy entendait comme de très loin qu’il s’informait de son voyage. Elle lui répondait machinalement, mais en petites phrases courtes ; elle avait peur de lui voir remarquer l’émotion qui assourdissait sa voix, et elle fut heureuse quand sa mère intervint et le questionna sur son séjour en Dauphiné.
Alors elle demeura silencieuse à les écouter, assise près de la fenêtre ouverte, jouant avec quelques brins de muguet, enlevés au bouquet qui s’épanouissait sur la table, à ses côtés. Et, comme à Cannes, elle demeurait frappée de l’aisance avec laquelle il s’exprimait, de la flamme d’intelligence qui jaillissait de son regard…
Comme s’il eût voulu respecter la réserve dont elle s’entourait, à peine, il lui parlait. Mais, parfois, il se tournait un peu vers elle, avec un rapide coup d’œil où il y avait une sorte d’interrogation anxieuse.
— Alors, André, vous êtes satisfait de votre voyage ? interrogeait Mme Douvry.
— Oui, madame, les derniers travaux ont été fort bien menés, et j’espère voir prochainement ma tâche terminée.
— Pourtant, vous repartez encore ?
— Non plus pour le Dauphiné, en ce moment, mais pour Amiens.
— Pour Amiens ?
— Oui. J’ai obtenu quelques jours de vacances, et je vais les passer auprès de ma mère qui se plaint de mes trop fréquents voyages dans le Midi. De plus, je suis appelé à Amiens par un rendez-vous avec M. de Guillancourt, qui me charge même de lui apporter certains renseignements promis par M. Douvry.
Suzy n’entendit même pas les dernières paroles d’André. « M. de Guillancourt !… Amiens !… » Tout bas, sans ouvrir même les lèvres, elle répéta ces deux mots… Et le soleil couchant lui parut sombre tout à coup, et le muguet sans parfum…
Pourquoi ?… Tout n’arrivait-il pas ainsi qu’elle l’avait prévu… Sans doute, le mariage d’André et de Mlle de Guillancourt allait se décider pendant ce voyage à Amiens… Avait-elle donc espéré quelque chose ?… De quel droit ?… Pourquoi cette indicible angoisse qui lui pénétrait l’âme ?
Elle conservait son air de s’intéresser à la conversation qui se poursuivait près d’elle. Mais elle considérait obstinément le ciel dont le bleu se fondait en des tons d’or vert, très pâle ; et, sans doute à cause de cela, ses yeux devenaient humides, tout brillants de larmes, sous le voile des cils.
De nouveau, on sonna. Était-ce enfin son père qui rentrait ?… Alors, il allait emmener André, et elle pourrait s’enfuir dans sa chambre, toute seule, et pleurer, ne plus jouer cette comédie d’indifférence qui la faisait tant souffrir…
Mais non ; on demandait seulement M. Douvry. Il s’agissait d’une heure à fixer pour une entrevue d’affaires.
— André, voulez-vous m’excuser ? dit Mme Douvry. Je vais voir ce dont il s’agit. Les domestiques donnent parfois de si étranges renseignements…
Le jeune homme se leva aussitôt, prêt à se retirer. Mme Douvry l’arrêta.
— Ne partez pas encore, puisque vous désirez parler à mon mari… Je reviens tout de suite…
Mais en dépit de ces paroles, l’accent de Mme Douvry trahissait une légère hésitation, et ses yeux allèrent rapidement du jeune homme, debout devant elle, à Suzy qui s’était réfugiée sur le balcon.
La réponse d’André coupa court à son indécision :
— Puisque vous avez la bonté de m’y autoriser, madame, je vais attendre M. Douvry, car je préférerais de beaucoup, recevoir de vive voix ses instructions.
— Très bien alors ! dit Mme Douvry.
Une indéfinissable expression flottait sur ses lèvres ; mais elle n’ajouta rien et sortit.
Au bruit de la porte qui se fermait, Suzy se détourna et vit le jeune homme seul dans la pièce. Alors, dominée par un instinct de politesse, elle fit un mouvement pour revenir dans le salon.
Mais André ne le lui permit pas.
— Ne rentrez pas à cause de moi, je vous en prie. Je puis fort bien attendre seul ici le retour de monsieur votre père… à moins que vous ne me permettiez de vous continuer ma visite sur le balcon ?
Quelle douceur il y avait dans la voix d’André et combien le sourire allait à ses traits austères, à ses lèvres qui ne savaient pas mentir…
Ah ! pourquoi, jadis, ne lui parlait-il pas ainsi ?… Pourquoi se renfermait-il dans cette réserve froide qui les avait éloignés l’un de l’autre ?
Elle fit effort pour lui répondre et parvint à dire, presque en souriant :
— Mon balcon vous est ouvert et je ferai de mon mieux pour vous y bien accueillir !…
Oh ! oui de son mieux !…
Il vint aussitôt la rejoindre ; et, voyant qu’elle regardait le ciel empourpré, il reprit — comme s’il eût voulu ôter tout caractère d’intimité à leur conversation :
— Quelle admirable fin de jour, n’est-ce pas ? Mais vous êtes habituée aux soirées du Midi et les autres doivent vous sembler bien ternes… Vous aimez beaucoup le Midi ?…
Elle tressaillit. Était-ce une question ou bien une réflexion ?… Elle ne le sut pas.
— C’est vrai, dit-elle lentement, je l’aime. J’ai eu, à Cannes, de bonnes heures que je n’oublierai pas… Mais je suis heureuse… bien heureuse… d’être revenue enfin ! Jamais, jamais plus, je ne m’en irai ainsi !… Non, jamais !
Ces derniers mots étaient sortis de ses lèvres en un cri bas et passionné. Il leva sur elle un rapide regard.
Elle continuait du même ton assourdi, les yeux perdus au loin :
— Comme c’est bon, le home !… meilleur que tout au monde ! Et, grâce à vous, j’ai trouvé le mien transformé ; je n’y vois plus aucun visage triste…
— Je vous assure…, commença-t-il, en protestant.
Mais elle l’interrompit et poursuivit, se tournant un peu vers lui :
— Ne vous défendez pas… Je sais quel ami dévoué vous avez été pour mon père, pour nous tous, d’ailleurs ; mais je ne le sais bien que depuis peu de temps… Et vous avez dû souvent me trouver bien ingrate, bien indifférente…
— Jamais je ne vous ai jugée ainsi, fit-il vivement.
— Parce que vous êtes bon, très bon !…
Elle eut un tressaillement à ces mots, les mêmes qui lui étaient venus six mois plus tôt, quand André lui avait avoué qu’il l’aimait. Combien était différent, l’accent avec lequel, aujourd’hui, elle les prononçait…
De nouveau, elle se prit à considérer l’horizon qui semblait de flamme. Du salon, apportées par la brise, lui arrivaient, pénétrantes, des senteurs de muguet, et le parfum printanier semblait lui murmurer l’espoir. Mais elle ne pouvait en écouter le mystérieux langage… Son rêve était fini ; et si la réalité était dure, c’était parce qu’elle-même l’avait ainsi faite. Seulement, il ne fallait pas qu’André sût rien de son chagrin… Au contraire, elle devait, la première, lui parler de Mlle de Guillancourt, lui laisser voir qu’elle le considérait comme libre de disposer de sa vie.
Et elle continua courageusement :
— Je ne puis rien pour vous montrer combien je vous suis reconnaissante… Oh ! oui, reconnaissante !… de tout ce que vous avez fait pour les miens… Mais je souhaite de toute mon âme, votre bonheur et celui de… de Mlle de Guillancourt.
Il l’interrompit avec une vivacité dont il ne fut pas maître.
— Mlle de Guillancourt… Pourquoi me parlez-vous d’elle ?
— Parce que… Parce que j’ai appris…
Suzy ne put continuer, sa gorge se contractait. Elle n’osait pas regarder André, mais elle sentait l’émotion qui, soudain, s’emparait de lui aussi.
— Je crois deviner à quel événement vous faites allusion, dit-il avec une sorte de gravité, tandis qu’un frémissement bouleversait sa voix ; mais jamais cet événement ne s’accomplira. Certes, j’estime Mlle de Guillancourt, mais elle est et demeurera pour moi une étrangère… Oh ! comment avez-vous pu croire…?
Il s’arrêta devant l’expression du visage de Suzy, devant le regard des deux yeux limpides qui l’interrogeaient, si lumineux qu’on eût dit qu’une aurore s’y levait.
— Vous n’épouserez pas… Vous ne souhaitez pas épouser Mlle de Guillancourt ?
— Non, un autre désir m’était cher…
Suzy eut un léger mouvement, et il n’acheva pas.
A l’extrémité du balcon, un frêle petit oiseau s’était posé. Il chantait éperdument sous la caresse de la brise, et son chant était joyeux ainsi qu’une espérance. André tressaillit en l’entendant.
Il s’était promis, après son voyage à Cannes, de ne plus troubler Suzy par une nouvelle demande, aussi inutile que la première, sans doute. Même, il avait usé sa force d’âme à s’ôter tout espoir, à accepter l’idée qu’elle épouserait Georges de Flers…
Et pourtant, voici qu’une suprême question lui jaillissait du cœur parce qu’elle était tout près de lui, non plus comme à Cannes, environnée d’un parfum d’élégance mondaine, mais telle que jadis, dans sa simplicité exquise ; plus sérieuse même, ayant aujourd’hui quelque chose d’indéfinissablement ému quand elle lui parlait.
Puis, devant le regard d’André, rayonnait encore l’éclair qui avait illuminé les chers yeux bruns, et il lui montait au cœur une espérance folle qu’il n’avait pas le courage de repousser…
Son accent devint plus bas et presque suppliant.
— Mademoiselle Suzanne, voulez-vous me permettre une question, comme vous en permettriez une à un très vieil ami ?… C’est un peu ce que je suis pour vous, d’ailleurs, n’est-ce pas ?
— Demandez-moi ce que vous désirez…
Il hésita une seconde, rassemblant toute sa volonté pour continuer :
— Il y a un instant, vous étiez prête à m’adresser je ne sais quelles félicitations, quels souhaits de bon avenir. N’est-ce pas moi, au contraire, qui eusse dû vous parler de la sorte ?
— Non, oh ! non… Je n’ai aucun droit pour entendre de semblables vœux !
La poitrine d’André se dilata soudain, comme si une bouffée d’air pur et parfumé y eût pénétré…
— Ne vous offensez pas de mes paroles, reprit-il du même ton de prière ; mais s’il vous est possible, répondez-moi… par charité !… Revenez-vous… libre, de Cannes ? Vous ai-je bien comprise ?
Sans tourner la tête vers lui, elle dit :
— Oui, je reviens libre…
— Libre !… mon Dieu !… Suzy, Suzy, pardonnez-moi de vous interroger ainsi… Mais entre nous, il ne faut pas qu’il y ait un malentendu ; ne le pensez-vous pas aussi ?… Répondez-moi, sans crainte de me blesser !… Je vous jure qu’avant toute autre chose, je désire votre bonheur, et je suis capable de tout supporter si je vous sais heureuse… Suzy, épouserez-vous M. de Flers ?
Il s’était penché vers elle, et, en dépit de ses efforts, il ne pouvait cacher son anxiété.
Elle secoua lentement la tête. Une indicible allégresse l’envahissait.
— Entre M. de Flers et moi, il n’y a aucun lien.
— Vous ne l’épouserez pas maintenant, soit… Mais dans quelque temps, plus tard ?…
— Je ne l’épouserai jamais !… Il m’a demandé d’être sa femme, mais… mais je ne le pouvais pas !
— Pourquoi ?… Suzy, oh ! pourquoi ?
Elle eut la vision brusque d’un salon où chantait une grande artiste, puis d’une terrasse ombragée par des palmiers où lui parlait un homme très beau — et très égoïste… Et sa voix pure tomba presque solennelle dans le silence de cette fin de jour :
— Parce que j’avais appris à connaître M. de Flers et que je n’avais plus confiance en lui !
Rien que dans ces derniers mots, il la reconnaissait toute. Il l’avait aimée d’abord pour sa droiture… Ensuite il n’avait même plus su pourquoi il l’aimait.
— O Suzy, quelle tentation vous éveillez en moi par vos paroles !… Suzy, vous souvenez-vous encore de cette folle prière que je vous adressai un soir, quand vous alliez partir ?
— Je m’en souviens, murmura-t-elle.
Il lui semblait que le bonheur était là, tout près d’elle et d’André, que la douceur infinie de sa caresse les enveloppait comme la lueur d’or du couchant, comme le parfum de muguet qui flottait dans l’air tiède.
André continuait, du même accent, tout à la fois vibrant et contenu :
— Dieu sait qu’en venant aujourd’hui, j’étais résolu à ne plus vous importuner en vous reparlant du passé ! Mais parce que vous avez bien voulu m’écouter, je ne puis plus oublier que vous m’aviez permis un peu d’espoir jusqu’à votre retour… Suzy, si, de nouveau, je vous demandais d’avoir foi en moi, de me confier votre vie pour que je m’efforce de vous la faire heureuse et douce… me la refuseriez-vous ?
— Je vous la donnerais, fit-elle lentement, de toute son âme.
Et dans les yeux lumineux où les siens plongeaient, remplis d’une joie éperdue, André apprit que le cœur de Suzy lui appartenait à jamais…
FIN
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