Les mémoires d'un valet de pied
V
INTRIGUES
Le lendemain, Cinqpoints se leva avec la physionomie harassée d’un homme qui a mal dormi. Il savait que la visite de son père ne lui présageait rien de bon. Pendant son déjeuner, je l’entendis murmurer quelques phrases décousues, et plus tard je l’aperçus devant son secrétaire occupé à compter ses billets de banque. Il en sépara même une petite liasse dont je devinai sans peine l’emploi projeté ; mais bientôt il parut se raviser.
— Non, non ! murmura-t-il en replaçant l’argent dans un tiroir. En quoi peut-il me nuire ? Quelque rusé qu’il soit, je me flatte d’être son digne élève.
Il s’empressa de s’habiller afin d’aller présenter ses hommages à la belle veuve et à l’intéressante orpheline. Dix heures venaient à peine de sonner qu’il était déjà installé chez elles, leur dictant pour ainsi dire l’emploi de leur journée :
1o Promenade à cheval au bois de Boulogne ;
2o Second déjeuner ;
3o Pèlerinage sentimental au tombeau d’Héloïse et d’Abailard ;
4o Id. id. chez le pâtissier à la mode ;
5o Promenade en voiture aux Champs-Élysées ;
6o Dîner de bonne heure au cabaret ;
7o Assister à la première représentation de la Chaste Suzanne au théâtre de la Porte-Saint-Martin.
Ce programme, sauf les deux derniers articles, obtint l’assentiment de ces dames.
— Notre soirée est déjà prise, mon cher monsieur Cinqpoints. Une très-aimable invitation de cette chère lady Bobtail… Lisez vous-même, dit la veuve en tendant à Percy un billet ainsi conçu :
« Chère lady Griffin,
» Voilà plusieurs siècles qu’on ne vous a vue. Peut-être y a-t-il un peu de ma faute ; mais lord Bobtail et moi, nous sommes tellement accablés par nos devoirs publics, qu’en vérité nous n’avons pas le temps de voir nos amis personnels — au nombre desquels lady Griffin voudra bien nous permettre de la compter. Aujourd’hui, par hasard, nous avons un moment de répit. Montrez-vous donc charitable et venez dîner en petit comité à l’ambassade. J’espère que votre aimable belle-fille voudra bien vous accompagner et nous faire entendre quelques-unes de ces romances que personne ne chante comme elle. Peut-être aurais-je dû adresser à miss Griffin une invitation spéciale ; mais elle est trop bonne pour ne pas user d’indulgence envers une pauvre diplomate qui a tant de lettres à écrire.
» Adieu, ma toute belle. A sept heures, n’est-ce pas ? Je ne tiendrai aucune excuse pour valable. En attendant, croyez aux sentiments affectueux de
» Votre dévouée,
» Éliza Bobtail. »
Un pareil billet, écrit par une ambassadrice et remis par le chasseur de Son Excellence, était bien fait pour émouvoir une parvenue. Aussi, je renonce à décrire la joie concentrée de lady Griffin. Longtemps avant la visite de mon maître, elle avait envoyé Fitzclarence et Mortimer, ses deux valets de pied, porter à l’ambassade une réponse affirmative.
La lecture de cette gracieuse épître ne causa pas autant d’allégresse à Cinqpoints. Il devina qu’il y avait une anguille sous roche, qu’un complot se tramait dans l’ombre.
— Mon vieux renard de père se serait-il déjà mis en campagne ? se demanda-t-il. Ce serait commencer de bonne heure.
Il rendit le billet en haussant les épaules ; puis, après avoir hasardé un peuh ! peuh ! assez expressif, il déclara qu’à ses yeux une pareille invitation équivalait à une insulte, dès qu’elle ne s’adressait pas à une amie intime.
— Lady Bobtail, dit-il, se sera aperçue au dernier moment qu’il y avait un vide à combler à sa table, voilà tout.
Mais il déploya en vain toutes les ressources de son éloquence astucieuse ; il n’avait pas affaire à une véritable lady, à une pairesse, mais bien à la veuve d’un simple chevalier de l’ordre du Bain, lequel avait commencé par être mousse à bord d’un navire de la compagnie des Indes. Lady Griffin n’ayant jamais assisté qu’aux grandes réceptions de l’ambassade, sentait qu’on l’y regardait comme une parvenue. Elle était trop heureuse de s’y voir admise sur le pied de l’intimité pour prêter l’oreille aux sarcasmes de son cavalier servant. Dîner chez lord Bobtail en petit comité ! Pouvait-on refuser un pareil honneur ? Non ; le pauvre Percy dut donc se résigner à dîner tout seul ce soir-là. Il passa néanmoins la plus grande partie de la journée avec elles, les ramena vers cinq heures, se montra spirituel et enjoué avec milady, tendre et sentimental avec miss, et ne les quitta que lorsqu’elles furent obligées de le congédier afin de s’occuper de leur toilette.
Lorsque j’ouvris la porte du salon pour annoncer le cabriolet de mon maître (car j’étais presque chez moi dans cette maison-là), je le vis qui tirait un portefeuille de sa poche et le glissait sous un des coussins du canapé.
— A quel jeu joue-t-il donc là, me demandai-je.
Je sus bientôt le mot de l’énigme. Une heure environ après le départ de ces dames, Cinqpoints retourna à la place Vendôme, feignant d’être fort inquiet au sujet d’un portefeuille perdu.
— Demandez à miss Kicksey si je puis lui parler un instant, dit-il à une des femmes de chambre.
La Kicksey accourut et se déclara enchantée de voir M. Cinqpoints. Puis elle parut se raviser.
— Je ne sais si, étant seule, je devrais recevoir un jeune homme, fit-elle en baissant les yeux.
— Ne soyez pas si inhumaine, chère miss Kicksey, reprit mon maître. Savez-vous que j’avais une double intention en venant ici ? D’abord, chercher un portefeuille que je crois avoir laissé tomber dans le salon — ensuite, vous prier de prendre en pitié un pauvre célibataire, qui ne sait que faire de sa soirée et vous supplie de lui donner une tasse de votre excellent thé.
Comme on le pense bien, la vieille fille se laissa attendrir, et on ne tarda pas à servir le thé.
— Vous prenez de la crème et du sucre, je crois ? demanda-t-elle, d’une voix de tourterelle enrhumée.
— Oui, chère miss Kicksey, répondit mon maître.
Mais je ne rapporterai pas au long leur conversation. Le lecteur a déjà deviné pourquoi Cinqpoints se donnait la peine de causer avec la ci-devant jeune fille. Il voulait tout bonnement apprendre ce qu’elle savait au sujet du testament de feu sir Georges Griffin. En moins d’une demi-heure, il l’eut retournée comme un gant. Par malheur, les renseignements qu’elle se trouvait en état de lui fournir furent loin d’être aussi complets qu’on aurait pu le désirer. Elle avait entendu dire que ce bon général avait laissé quelque chose comme deux cent vingt-cinq mille francs de rente. Lady Griffin et Mathilde donnaient l’une et l’autre leur signature, lorsqu’il s’agissait d’une vente ou d’un placement. Le cher défunt paraissait avoir fait une part égale à chacune d’elles ; l’argent était placé soit en rentes sur l’État, soit en propriétés d’un bon rapport, dont la valeur augmentait chaque jour.
Deux cent vingt-cinq mille francs de rente ! Cinqpoints s’éloigna la joue en feu, en proie à une vive émotion, la première peut-être qu’il eût éprouvée de sa vie. Il n’avait qu’un mot à dire pour disposer à son gré de la moitié de cette fortune. Oui ; mais était-il bien certain que la mère et la fille fussent des partis également avantageux ? Tout le thé qu’il venait de boire ne lui apprenait pas cela d’une façon positive. Quel dommage de ne pouvoir les épouser l’une après l’autre !
Vers minuit, lady Griffin et sa belle-fille rentrèrent, enchantées de l’accueil qu’on leur avait fait. Lorsque la voiture s’arrêta, on en vit descendre un vieux gentleman qui aida galamment ces dames à mettre pied à terre. Après avoir échangé avec elles des poignées de main pleines d’un franche cordialité, il annonça qu’il aurait l’honneur de revenir le lendemain savoir des nouvelles de la charmante lady Griffin et de son aimable belle-fille. Il insista ensuite pour les reconduire jusqu’à la porte de leur appartement ; mais milady déclara que pour rien au monde elle ne souffrirait qu’il se donnât cette peine.
— Edward, dit-elle assez haut pour que les gens de l’hôtel pussent l’entendre, vous reconduirez milord chez lui.
Or, devinez quel était l’aimable gentleman en question ? Ni plus ni moins que le très-honorable comte de Crabs, ce charmant vieillard dont la conversation m’avait ravi la veille. Le lendemain, Cinqpoints fut informé de cette rencontre, et il commença à croire qu’il aurait peut-être mieux fait de ne point mépriser les menaces paternelles.
Bien que les divers incidents du dîner de l’ambassade ne m’aient été connus que beaucoup plus tard, je ferai aussi bien de les raconter ici. Je les rapporte donc, sans y changer un mot, tels que je les tiens d’un témoin oculaire qui assistait à ce repas, debout derrière la chaise de lord Crabs.
On dîna en petit comité, ainsi que l’avait annoncé lady Bobtail. Le comte de Crabs se trouva placé entre les deux Griffin, pour lesquelles il fut plein d’égards et de prévenances.
— Permettez-moi de vous remercier, chère madame, de vous remercier bien vivement de l’accueil que vous avez bien voulu faire à mon pauvre Percy, dit-il à lady Griffin entre le potage et le poisson. — Vous êtes trop jeune pour avoir jamais éprouvé… mais trop sensible, j’en suis sûr, pour ne pas comprendre… ce qu’un père doit ressentir en face de tout témoignage d’amitié accordé à son fils. Croyez, ajouta-t-il d’une voix attendrie, en regardant milady dans le blanc des yeux, croyez bien que la moindre preuve d’intérêt donnée à Percy m’inspire un vif sentiment de reconnaissance et d’affection.
Lady Griffin rougit et baissa la tête, l’émotion l’empêchant de s’apercevoir qu’elle trempait dans son assiette l’extrémité de ses tresses blondes. Elle avait avalé sans hésitation les flagorneries du comte de Crabs. Milord, qui avait appris de fort bonne heure l’art d’entortiller son monde, talent que l’âge n’avait fait que développer chez lui, ne tarda pas à adresser à miss Griffin un discours non moins flatteur. Il n’ignorait pas, dit-il, que Percy songeait à en finir avec la vie de garçon. (Miss rougit.) Heureux coquin, quel mortel n’envierait son sort ! (Miss devient écarlate.) Sur ce, le comte poussa un gros soupir, demanda de la sauce au homard et se mit à manger son turbot. Mon maître était un roué accompli ; mais on ne pouvait pas plus le placer sur la même ligne que son père qu’on ne songerait à comparer une taupinière à une montagne. Avant la fin de la soirée, milord avait fait plus de chemin qu’un autre n’en ferait en six mois. On oubliait son nez rouge, son gros ventre et ses méchants yeux gris, en écoutant les flatteries qu’il débitait d’une voix si insinuante et les anecdotes qu’il racontait si bien. Il charma surtout ses voisines par la douce piété et les sentiments honorables qui perçaient, comme malgré lui, à travers la frivole conversation de l’homme du monde. Peut-être me direz-vous qu’elles se laissèrent fasciner trop vite ? Mais veuillez vous rappeler, cher lecteur, qu’elles arrivaient des Indes, qu’elles n’avaient encore vu que bien peu de lords, qu’elles adoraient la pairie, selon la louable coutume de toute Anglaise bien pensante, et qu’elles faisaient pour ainsi dire leurs premiers pas dans la haute société.
Après dîner, tandis que Mathilde chantait un air italien, le comte de Crabs accapara de nouveau lady Griffin, et ramena la conversation sur cet heureux coquin de Percy.
— Quel bonheur pour nous tous, chère madame, dit-il, que Percy ait trouvé à Paris des amies aussi honorables que vous et miss Griffin !
— Pourquoi donc cela, milord ? Je ne vois rien là de bien extraordinaire. Je présume que l’Honorable M. Cinqpoints ne sera jamais en peine pour trouver des amis dans la classe où il est né ?
— Cela devrait être, en effet. Sa naissance lui a valu bien des amitiés précieuses à conserver… Mais…
Ici milord hocha la tête et se tut.
— Mais quoi ? demanda lady Griffin, riant de l’expression lugubre empreinte sur le visage de son interlocuteur. Vous plaisantez ? Vous ne voulez pas me donner à entendre que votre fils ne mérite pas l’amitié des honnêtes gens ?
— Non, non, Dieu merci, il n’en est pas encore là. Mais, hélas ! je ne plaisante pas. Ce pauvre garçon… (il faut bien que jeunesse se passe…) aime le jeu ; il est criblé de dettes, que je ne veux plus payer, et vous savez qu’un jeune homme, dans ces conditions, est rarement disposé à fréquenter la meilleure société.
— Criblé de dettes ! Il prétend, au contraire, qu’il a cinquante mille francs de rente qu’il tient de sa mère, et ses dépenses ne paraissent certainement pas excéder son revenu.
Milord hocha de nouveau la tête, et reprit, d’un ton tristement ému :
— Ma chère lady Griffin veut-elle me promettre le secret ? Sachez que Percy ne possède rien au monde qu’une rente de vingt-cinq mille francs que je lui fais, et qu’il est affreusement endetté. Il a perdu au jeu des sommes énormes. Voilà pourquoi je suis si heureux de le voir admis dans l’intimité d’une famille honorable où, sous l’influence d’attraits plus purs et plus puissants, il pourra oublier les émotions du tapis vert et la mauvaise compagnie qui a failli le perdre.
Lady Griffin n’avait plus la moindre envie de rire. Cinqpoints ne l’aimait donc pas ? Il n’en voulait donc qu’à sa fortune ? Comment en douter ? Le dénonciateur involontaire n’était-il pas le meilleur ami du coupable, un pair du royaume-uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, incapable par conséquent de mentir ? Lady Griffin se décida à tenter une épreuve décisive. Elle comprit combien elle aimait Percy en sentant combien elle pourrait le haïr si elle découvrait qu’il l’avait trompée.
La soirée se termina sans autre incident digne de remarque, et les trois convives s’en retournèrent ensemble place Vendôme, où ils se séparèrent, ainsi que nous l’avons vu, milord pour se faire reconduire par le cocher de ses nouvelles amies, celles-ci pour remonter chez elles.
Elles y trouvèrent l’infortunée Kicksey, qui, par extraordinaire, avait emprunté les traits d’une femme heureuse. A voir son visage rayonnant, on reconnaissait qu’elle était grosse d’un secret dont elle avait hâte d’accoucher. Tout en versant le thé, elle s’écria :
— Milady, vous ne devineriez jamais qui m’a fait le plaisir de passer la soirée avec moi ?
— Probablement Lenoir, ma femme de chambre ? répondit lady Griffin d’un ton sévère. Je regrette, Jemina, que vous vous abaissiez jusqu’à rechercher la société de mes gens. N’oubliez pas que vous êtes ma sœur.
— Du tout, il ne s’agit nullement de Lenoir, mais d’un jeune homme et même d’un beau jeune homme.
— Ah, j’y suis ! s’écria miss Mathilde. C’est le chevalier de l’Orge ; il avait promis de m’apporter des cordes pour ma guitare.
— Ce n’est pas M. de l’Orge non plus. Il est bien venu ; mais il n’a pas eu la politesse de demander après moi. Mon visiteur n’est autre que votre aimable cavalier, l’Honorable Percy Cinqpoints.
En annonçant cette bonne fortune, la pauvre Kicksey prit un air aussi joyeux que si elle venait d’hériter d’un oncle millionnaire.
— M. Cinqpoints ? Et qu’est-il venu faire ici ? demanda milady, qui songeait justement à l’étrange confidence que le comte de Crabs avait jugé à propos de lui faire.
— D’abord il avait égaré son portefeuille, que nous avons retrouvé sur le canapé ; puis ne sachant où passer la soirée, il m’a demandé une tasse de thé (il a dit de mon excellent thé), et il est resté plus d’une heure à causer avec moi.
— Et oserais-je vous demander quel a été le sujet de votre conversation ? Avez-vous parlé musique ou beaux-arts, politique ou métaphysique ? demanda d’un ton railleur miss Mathilde, qui était un vrai bas-bleu, comme le sont la plupart des bossues et des laiderons.
— Non vraiment, il n’a pas été question de tout cela ; autrement, Mathilde, vous savez bien que je n’y aurais rien compris. Nous avons causé du temps, de chiens, de chevaux, du jardin des Plantes, des différentes espèces de thé. Il préfère le Souchon au Congo. Le thé vert l’empêche de dormir. Puis nous avons parlé d’éléphants, puis des Indes, et enfin (ici la voix de miss Kicksey baissa de plusieurs notes) de ce cher sir Georges… M. Cinqpoints n’ignore pas quel bon mari il faisait…
— Ni quelle fortune il a laissée, hein, miss Kicksey ? interrompit milady avec un petit ricanement diabolique.
— Oui, ma chère Léonore, il sait tout cela. Il s’intéresse tellement à vous et à Mathilde, que je ne me lasserais jamais de l’écouter. Selon lui les femmes n’entendent rien aux affaires et il craignait qu’étant trop confiantes vous ne fussiez volées par vos gens.
— Et qu’avez-vous répondu à cela, s’il vous plaît ? demanda lady Griffin.
— Je l’ai rassuré en lui apprenant que votre fortune s’élève à environ deux cent vingt-cinq mille francs de rente, et que vous ne dépensez que les deux tiers de votre revenu.
— Et puis ?
— Et puis, c’est tout.
— M. Cinqpoints ne vous a-t-il pas demandé à laquelle de nous deux appartient cette fortune ?
— Oui ; mais je n’ai pu lui donner aucun renseignement là-dessus.
— Je le savais ! s’écria milady, en posant brusquement sa tasse sur la table. J’en étais sûre !
— Et pourquoi pas, lady Griffin ? interrompit miss Mathilde. Parce que M. Cinqpoints adresse à votre sœur une question innocente, est-ce une raison pour briser ainsi votre tasse ? Il n’est pas mercenaire, lui ! Il possède une assez bonne part des biens de ce monde pour ne rien envier aux autres. Souvent, bien souvent, il m’a dit qu’il espère choisir pour femme quelque jeune fille sans fortune, qui ne pourra douter de la sincérité de son amour.
— Je le crois sans peine, s’écria milady… Peut-être la femme de son choix est-elle la charmante miss Griffin ?
Elle s’éloigna sans attendre la réponse, laissant Mathilde fondre en larmes et verser ses douleurs dans le sein de la fidèle Kicksey.