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Le thé chez Miranda

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LA FAËNZA

I

Elle se faisait appeler, dans le monde de la haute noce, du nom italianisant de la Faënza, à cause de son teint qui semblait bruni par le soleil de Naples et de ses larges prunelles noires qui vous assassinaient, au coin des carrefours, comme des escopettes dans les fourrés des Abruzzes. Elle était née pourtant dans le département de l'Indre-et-Loire, où on la maria âgée de seize ans à peine à un certain Verdal, avoué honorable et quinquagénaire, qui la laissa, au bout de quatorze mois de mariage, veuve avec un petit garçon sur les bras et dans une situation de fortune très problématique. Quelque temps après, lasse de cette vie de province triste et monotone, hantée par des rêves de luxe et de jouissances faciles, elle se laissa emmener à Paris par un sous-préfet dégommé, qui bientôt l'abandonna pour épouser la fille d'un riche marchand de la rue du Sentier.

Comme ses vingt ans venaient d'éclore, que ses grands yeux piquants emportaient le cœur, que sa chevelure, sans lui battre les talons, lui devait bien descendre plus bas que les hanches qu'elle avait rondes et dansantes, les occasions de jeter le peu de bonnet qui lui restait par-dessus les cabarets à la mode, ne lui manquèrent pas. Elle fut tout de suite cotée très haut à la Bourse de la galanterie, et les respectables baronnes, qui font si fructueusement la traite des blanches au nez et à la barbe de la police, lui proposèrent des affaires d'or. Bientôt tout pacha fuyant la pendaison, tout boyard en train de manger ses terres, tout rastaquouère et tout philosophe du tapis vert ayant quelques prétentions au respect de ses contemporains, brigua l'honneur de déposer des poignées de louis sur le marbre rose de la cheminée de sa chambre à coucher. Elle eut son hôtel tout comme une actrice à onze cents francs d'appointements, des valets en culotte courte et des cochers d'une obésité invraisemblable.

Alors commença pour la belle Faënza une période de splendeur qui dura plus de dix ans. Ce fut l'histoire banale de toute jolie fille tombée sur le pavé parisien avec très peu de scrupules et beaucoup de poitrine. Elle eut des toilettes ruineuses, des chapeaux extravagants, des étoffes orientales à faire loucher un shah, dans son salon, et dans son boudoir, des glaces de Venise bordées de pierreries pour y admirer la chute majestueuse de ses reins. Elle eut même de l'esprit, de cet esprit soi-disant parisien qu'on trouve en suçant des écrevisses dans l'atmosphère fade des cabinets particuliers. Les jeunes pschutteux, avides de gagner leurs éperons, et les vieux viveurs, jaloux de leur renommée conquise, se disputaient la gloire de payer ses notes de couturier, ses villas à Nice et ses cottages en Normandie. Bref, au milieu de toutes ces griseries de la victoire, elle doubla, sans s'en douter, l'époque lamentable des rides opiniâtres, des dents branlantes, et des cheveux qui s'en vont tristes comme les feuilles d'automne. A vrai dire, elle avait pleinement le droit de ne pas s'en douter, car, malgré ses trente-quatre ans, sa peau était parfaitement lisse et marmoréenne, ses dents d'une blancheur insolente, et, de sa charmante tête de vierge du Giorgione, tombaient des cascades de cheveux capables de défier les peignes les plus meurtriers.

On se souvient que la Faënza avait un fils de son mariage. Cet enfant fut élevé par une vieille tante. Sa mère le vit une seule fois à l'âge de huit ans, puis elle ne s'occupa de lui que pour envoyer quelque argent et des lettres pleines de cette fausse sentimentalité commune aux filles. La vieille tante, voulant cacher au fils la conduite de sa mère, l'avait fait engager dans un régiment d'Afrique, où il était à dix-neuf ans sous-officier. S'étant distingué lors de la dernière insurrection, il obtint la médaille militaire, mais par malheur ses blessures l'obligèrent de quitter l'armée. A cette nouvelle, la Faënza se sentit prise d'une subite et incommensurable tendresse maternelle, et elle résolut de renoncer aux douceurs de l'amour salarié pour consacrer le reste de son existence au bonheur de cet enfant abandonné. Après avoir vendu son hôtel, ses bijoux et ses attelages, elle se retira, en Touraine, dans une propriété offerte jadis par un député de la droite. Voilà comment la belle Faënza redevint Madame Verdal, veuve d'un honnête avoué, mère de famille exemplaire, dame pieuse et charitable.

II

Philippe était un beau jeune homme de dix-neuf à vingt ans, à la moustache fine, avec une taille de demoiselle, et des yeux de colombe. Ne se doutant guère du passé de sa mère, qui inventa mille ingénieux mensonges pour lui expliquer leur trop longue séparation, il se mit à l'adorer avec toute l'ardeur d'un cœur resté fermé jusque-là aux expansions familiales. La Faënza, de son côté, était littéralement folle de son fils, de son beau Philippe.

La propriété où l'ancienne courtisane résolut d'expier ses péchés mignons était une charmante villa aux contrevents verts autour desquels couraient comme des reptiles les volubilis et les capucines au calice sanglant. Un petit bois croissant à l'aventure l'enveloppait du mystère exquis de ses ombres fuyantes. Dans le recoin le plus obscur, sous le parasol d'un grand polonia, les gazouillis des piverts se mêlaient au tintement de l'eau que l'urne d'une nymphe versait dans le petit bassin de marbre rongé de mousse et de jaunes lichens.

La mère et le fils menaient là depuis plusieurs mois une vie douce et paisible. Ils avaient l'un pour l'autre des petits soins frisant parfois le ridicule, des tendresses excessives entrecoupées de feintises de bouderie. La Faënza avait complétement oublié son existence d'autrefois: les tribunes des courses et les baignoires des petits théâtres, les cavalcades dans les Pyrénées et les parties de yacht à Trouville, les grands dîners dans son splendide hôtel du parc Monceau, et les petits soupers au cabaret, où les carafes de champagne et les chartreuses de toutes couleurs rendaient les inénarrables boudinés plus bêtes que nature. Elle avait même fini par se figurer très sincèrement avoir été toute sa vie une sainte femme.

Cependant, malgré toute leur tendresse mutuelle, l'intimité, cette intimité franche et pleine d'abandon, entre la mère qui a fessé son enfant et l'enfant grandi sous les jupes de sa mère, ne venait pas. Et c'était naturel. La Faënza avait vu son fils, depuis sa fugue avec le sous-préfet, une seule fois comme on sait, à une époque où l'enfant n'était encore qu'un moutard. Elle le revoyait tout à coup grand jeune homme avec des moustaches terribles et une balafre martiale sur la tempe. Pour le fils, la mère était une étrangère, on aurait pu dire qu'il la voyait pour la première fois. Après cela, on s'expliquera facilement pourquoi se surprenaient-ils par moment à se dire vous, à avoir dans leurs relations des réserves incompréhensibles et des politesses inutiles.

Madame Verdal avait dépouillé la Faënza, l'hétaïre était définitivement morte en elle. Sa toilette fut sévère: des robes de soie noire avec garniture de jais. Très peu de bagues et des boucles d'oreille d'une ravissante modestie. Elle adopta pour coiffure les bandeaux plats et eut pour tout fard l'honnête poudre de riz. Avec une pareille conduite et des rentes très sérieuses, on s'imagine que les voisins de campagne ne pouvaient pas lui refuser leur estime.

Parmi les belles relations de l'ex-courtisane, il faut placer, au premier rang, la famille Mouflet, composée du papa Évariste Mouflet, ancien notaire, provincial insipide atteint d'une manie incurable de calembredaine; de la maman Olympe, femme honnête et respectée, qui n'avait eu pour amant que les trois ou quatre clercs de son mari, et de leurs trois filles, pas mal tournées, ma foi, pour des filles de notaire.

Mademoiselle Clémentine surtout, l'aînée du couple Mouflet, eût été même fort bien de sa gracile personne, sans ces odieuses robes de vigogne caca d'oie sorties de la boutique de quelque Worth de sous-préfecture. Deux grands yeux effarés sous un casque de cheveux d'un châtain convenable; avec ça, une gorge de dix-sept ans qui avait l'air de vouloir tenir ses promesses.

L'ex-courtisane et la famille du notaire allèrent souvent les uns chez les autres pour prendre des tasses de thé, jouer aux jeux innocents et fausser quelques airs d'opéra sur des pianos plus ou moins mal accordés. Philippe, qui n'avait pas appris à être difficile en matière de toilette dans ses chasses au Kroumir, trouvait fort à son goût la robe vigogne de Mademoiselle Clémentine, tout en lui préférant les trésors qu'elle cachait. Mademoiselle Clémentine, de son côté, ne se sentait pas une insurmontable aversion pour les moustaches brunes. Inutile de dire que le couple Mouflet découvrait tous les jours de nouvelles qualités au fils unique d'une mère jouissant d'une rente de cinquante mille livres. On se faisait donc la cour honnêtement, sous les yeux de la Faënza, qui ne se doutait de rien.

Un soir de juillet, la famille Mouflet se trouvait réunie au grand complet, dans la salle à manger de l'ex-courtisane. Après quelques polkas tapotées par la cadette et des propos oiseusement échangés, le tabellion proposa, vu la chaleur insupportable de l'atmosphère, une flânerie sous les frondaisons rafraîchissantes du jardin. Toute la société accepta avec empressement.

La soirée était superbe. La pleine lune brillait comme un louis d'or fantastique dans un ciel sans nuages. Ils se dispersèrent par les allées où s'allumaient parfois, dans la mousse, des vers luisants.

La Faënza cherchait son fils depuis quelques minutes, lorsqu'elle crut distinguer dans le recoin le plus sombre du jardin, sur un banc de pierre, deux ombres enlacées. Elle s'arrêta, aux aguets. On aurait dit vraiment qu'un bruit de baisers se mêlait au clapotis de l'eau tombant dans les vasques de marbre. Retenant son souffle, elle avança jusqu'au banc de pierre, derrière une haie de rosiers rouges. Son fils Philippe était en train de murmurer les choses les plus douces à l'oreille de Mademoiselle Clémentine.

Alors un sentiment étrange envahit le cœur de l'ex-courtisane; elle eut un moment de vertige, puis ses prunelles se dilatèrent et, suffoquée de colère, se dressant de toute sa hauteur devant les pauvres amoureux complètement ahuris, elle apostropha Mademoiselle Mouflet en des termes virulents:

—Elle était vraiment bête pour ne pas s'être aperçue depuis longtemps qu'on venait là pour lui voler son fils. Avec ça qu'elle donnerait son argent pour nourrir un notaire taré et ses traînées de filles. Et la mère Mouflet donc, une pas grand'chose qui couchait avec ses domestiques! Tout le monde le savait dans le pays. Ils feraient bien tous ces panés de ne plus mettre le pied chez elle, elle les flanquerait à la porte à coups de balai…

S'oubliant complétement dans sa colère, Madame Verdal redevint la cascadeuse d'autrefois et accabla la famille Mouflet accourue au bruit de la dispute des plus ordurières invectives.

M. Mouflet emmena sa femme et ses filles mortes de peur, après avoir répondu par une tirade indignée.

Philippe se tenait debout, les yeux hagards, ne comprenant pas.

La Faënza rentra chez elle dans un état d'exaspération indescriptible. Elle pleura, sanglota, se roula sur le tapis, la bave aux dents. Puis, se levant soudain, elle se mit à embrasser son fils à pleine lèvre, en riant comme une folle.

III

Après une bouderie de quelques jours la mère et le fils se réconcilièrent avec un regain de tendresse. Et ce furent tous les jours de longues promenades à travers champs d'où l'on revenait pareils à des amoureux de la veille, avec des touffes de genêts plein les mains. Le matin, ils partaient des heures entières à cheval, sous bois, et le soir par les clairs de lune romantiques, ils allaient rayer en canot les eaux calmes d'un étang voisin. Chose curieuse! Depuis l'aventure du jardin, un changement notable s'opéra dans les habitudes de la Faënza. Brisant avec l'attitude sévère adoptée depuis sa conversion, elle jeta aux orties le froc inélégant de la femme honnête pour arborer de nouveau les étoffes ruineuses aux couleurs voyantes, les chapeaux aux plumes d'autruche et les gants de peau de daim très montants. Les bijoux dont elle n'avait pas voulu se défaire, furent retirés de leurs écrins de velours grenat pour parer ces mains longues et fines et son cou royal. La poudre de riz ne suffisant plus à son embellissement, elle s'est souvenue des fards subtils et des aromates précieux qui donnent la jeunesse. Elle eut des soins particuliers pour la toilette des dessous dont elle savait toutes les perfidies: des dentelles anciennes sur des chemises de soie, des bas rose pâle à bouffettes où les diamants dardent les feux de leurs facettes. Le mobilier modeste de sa chambre à coucher et de son boudoir fut complétement changé. Se ressouvenant du faste excitant de son alcôve de courtisane, elle s'entoura de meubles bas et moelleux qui enlacent comme des bras voluptueux, de tissus syriens, de tapis de Karamanie et de peaux mouchetées de tigre où frétillent les pieds nus tendus aux baisers vibrants. Des parfums brûlèrent continuellement dans des cassolettes aux riches ciselures et des brassées de roses blanches mêlèrent leur dernier souffle aux tiédeurs des troncs d'arbres crépitant dans la haute cheminée.

La toilette de son fils l'occupait aussi énormément. Elle disait: ça n'est pas chic, ou, ça t'habille bien; cette redingote fait des plis dans le dos, ou, ce veston te sangle bien. Elle lui faisait la raie et lui passait ses moustaches au cosmétique tout comme à ses amants de cœur du temps qu'elle était entretenue par des financiers obèses.

Parfois, le soir à des heures indues, elle l'appelait dans sa chambre à coucher, et là, aux clartés vacillantes des bougies roses, son corps sculptural à peine abrité par la chemise de batiste aux échancrures hardies, se campant d'aplomb devant la haute glace de son armoire en bois des îles et faisant saillir ses seins éblouissants et la courbe insolente de ses reins de statue elle disait à son fils, avec des regards incitants:

—N'est-ce pas que je suis belle encore! N'est-ce pas que tu serais fou de moi si je n'étais pas ta mère?

Puis elle riait aux éclats en faisant scintiller la splendeur éburnéenne de ses dents de fauve. Nonchalante, enlaçante, onduleuse et féline, elle venait s'asseoir sur les genoux de Philippe, qui, la rougeur au front et de la luxure inconsciente dans l'œil, osait à peine la regarder. Après avoir pendant quelques minutes tortillé les moustaches de son fils, baisé ses lèvres pâlies et ses cheveux soigneusement calamistrés, elle se roulait sur la peau de tigre qui lui servait de descente de lit, croquait quelques biscuits, vidait d'un trait un verre de porto, puis d'un bond de gazelle s'élançant sous les draps bordés de points d'Angleterre, elle fermait délicieusement ses paupières lisses aux cils longs et frisottants, disant avec un léger remuement de lèvres:

—Allez vous coucher, monsieur, il est tard et j'ai sommeil!

Quant au pauvre petit cœur de Philippe et à ses nerfs révoltés, leur tranquillité était définitivement troublée. Il partait souvent, avant l'aurore, sur des chevaux rétifs, par les plaines, sans trop savoir le but de ses courses aventureuses, ou il allait tirer les canards sauvages pendant des journées entières dans des marais typhoïdes. Inquiet, fantasque et irritable, il cherchait depuis quelque temps des motifs ridicules de fâcherie à sa mère, disant que cette vie d'oisiveté finissait par l'exaspérer, que c'était honteux pour un jeune homme de son âge, qu'il retournerait au régiment pour sûr! Puis, c'étaient des scènes attendrissantes, des larmes, des pardons implorés, des protestations d'amour filial suivis de longues caresses et de baisers pâmés sur la bouche.

IV

Ce jour-là, ils avaient dîné—une fantaisie de la Faënza—dans le petit boudoir tendu de satin mauve. Un triste crépuscule pâle filtrait à travers les vitres de l'étroite fenêtre. La Faënza avait dit: N'allumons pas les bougies, cette pénombre est bien douce. Lui s'était tu avec un sourcillement vague. Des senteurs de magnolia flottaient dans l'air épaissi. Elle alluma une cigarette de dubèque, lui sa pipe de troubade. Près de dix minutes s'écoulèrent dans un silence embarrassé.

La Faënza, sans détourner la tête, dit:

—Vous êtes soucieux?

—Non.

Quelques minutes de silence encore. Soudain, raidissant ses membres dans un effort suprême, la Faënza tomba sur les genoux de son fils et, l'enlaçant furieusement, elle lui dit presque sur les lèvres:

—Philippe, tu ne m'aimes pas!

Il baissa la tête sans répondre. Alors, elle se leva d'une secousse brusque, marcha fiévreusement par la chambre; puis, s'arrêtant net, elle dit d'une voix sourde:

—Oh! mon Dieu, que c'est affreux! Il faut que ça finisse. Écoute-moi, Philippe; tu le vois, tu le sens, je t'aime; et ce n'est pas l'amour d'une mère que j'ai pour toi, mais d'une femme éprise, d'une maîtresse, entends-tu? Oh! oui, je te veux et tu seras à moi!

Elle ricana comme une insensée, puis elle reprit:

—Je suis ta mère; après? la belle affaire! Est-ce que je te connais, moi? Je t'ai vu à sept ans une seule fois; tu es un étranger, un joli garçon, et tu m'as tourné la tête… Avec ça que tu ne me désires pas, toi! Mais regarde-moi donc, je suis belle comme à vingt ans! Ah mais, il y a la morale. Oh! la morale! Je m'en moque! D'ailleurs tu ne sais pas, ta tante t'a tout caché… j'ai été… entretenue, j'ai été… cocotte, comme on dit! Tous mes biens, tes biens viennent de là… Tu n'aurais pas le droit de faire le scrupuleux. Nous sommes dans la boue, Philippe, restons-y…

Il la regarda stupéfait. Elle continua, de plus en plus surexcitée:

—Tu m'as vue en chemise, tu sais que j'ai une poitrine superbe que des princes payeraient au poids de l'or… Nous allons être heureux, mon Philippe. Veux-tu? Oh! je t'aimerai va, et nous mourrons ensemble… d'amour…

Elle se rua sur son fils avec des gestes de Ménade, et, l'emportant dans ses bras nerveux, elle se roula avec lui sur la chaise longue, lui soufflant au visage la griserie de son haleine. Il se sentit perdu dans un anéantissement voluptueux. Puis, soudain, se dégageant de cette étreinte dans une crispation désespérée de sa volonté, debout et roidissant le jarret, il regarda autour de lui avec des yeux hagards.

La Faënza absolument hors d'elle se rejeta sur son fils. Alors, les traits contractés, la bouche effroyablement crispée, Philippe saisit un poignard japonais dont la lame effilée brillait sur un guéridon aux plaquis bizarres, et la frappa violemment au cou.

Elle tomba sur le tapis, sans un cri, en perdant des flots de sang.

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