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Le thé chez Miranda

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Troisième Soirée

Au couchant, devers la «Roche du Dragon», un dernier sillage ocre et crête de coq. Puis la nuit sur les aulnes, les barques amarrées, l'eau virante et métallique.

La terrasse est en surplomb sur le fleuve qui la mine.

Incitatrice et muette rampe l'ombre. Sur la rive et sur l'eau rampe l'ombre incitatrice et muette.

Des fredons là-bas:

Fliesse, fliesse, lieber Fluss!
Nimmer werd' ich froh!…

Un bateau remonte vers Cologne.

Mélancolique le limbe de son fanal en l'eau virante se brise.

Mélancolique le son fêlé de sa cloche contre les échos des combes se brise.

La terrasse est en surplomb sur le fleuve qui la mine.

Des fredons là-bas:

So verrauschte Scherz und Kuss,
Und die Treue so!…

Incitatrice et muette rampe la nuit.

Des fioles de vin du Rhin encombrent la table de noyer.

—Voici notre thé, cette vesprée, dit Miranda en remplissant les coupes dichromes à tige grêle.

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