Au Sahara : $b Illustré d'après des photographies de l'auteur
VIII
Un Marabout fin de siècle.
Nous avons eu ce matin, 17 juillet, une petite déception : les guides nous promettaient qu’au sommet de la côte on toucherait Géryville avec la main. La première borne militaire rencontrée sur la route nous désillusionne : il reste encore une quarantaine de kilomètres à fournir.
Les interminables plateaux qui sont derrière nous étaient d’aspect bien monotone ; mais il faut croire que le paysage vous façonne l’âme, car nous y avons eu plus de patience. On se résignait à cheminer au pas dans ces hautes herbes ; on prenait son temps, n’ayant pas de but devant soi. Sur cette route militaire qui, malgré la solitude du décor, sent son pays civilisé, on enrage d’avancer si lentement. Au sommet de chaque montée, on espère l’apparition de la ville et on se dépite de n’apercevoir que le ruban droit de la route qui hausse et baisse.
L’ombre est tout à fait descendue sous les pieds de nos chevaux, comme une réverbération dans une rivière, et, depuis deux heures, nous cheminons, les yeux fermés, dans une poussière blanche et craquante comme de la neige. Enfin, à nos pieds, voici le serpentement d’un petit ruisseau qui barre le paysage d’une lignée d’arbres grêles. Derrière, les plateaux se relèvent brusquement en altitude abrupte de montagne ; Géryville est abrité dans ce pli de terrain.
Si ces lignes tombent sous les yeux des officiers en garnison dans ce poste d’avant-garde, ils seront très surpris que leur sort m’ait semblé digne d’envie, que Géryville me soit apparu sous des couleurs de paradis terrestre. Sûrement, l’accueil que nous avons reçus dans ce coin de sable contribua pour une bonne part à une transformation si magique. Puis il faut compter avec la disposition à l’enthousiasme de touristes qui, depuis huit jours, n’ont pas eu un toit sur la tête, qui n’ont bu que de la boue tiède et qui, tout d’un coup, trouvent sur leur route, l’abri d’une maison hospitalière adossée à un jardin, rafraîchie par le sanglot d’un jet d’eau, une maison dont les volets sont clos tout le jour contre le soleil, où le champagne monte gaiement de la cave. Je le sens bien à cette heure, j’ai vu Géryville comme font les enfants qui dans les belvédères regardent le paysage à travers un carré de vitre rose.
Il est bien difficile de faire comprendre à des gens qui, quotidiennement, pour remplir leur tub, n’ont qu’à tourner le robinet de leur toilette, quelle volupté c’est pour un homme qui ne s’est pas débarbouillé depuis une semaine de se placer sous une douche. On lève le visage vers cette pluie bienfaisante pour boire les gouttes d’eau, pour s’en faire aveugler. Et après, c’est la sieste sur un lit qui a des draps, sans bataille avec les mouches. Je m’attarde dans ces délices jusqu’à l’heure de descendre au cercle.
Il est installé dans un vrai jardin, merveilleusement fleuri de roses, mais empoisonné par le voisinage pestilentiel d’un grand lac. Nous y trouvons les officiers de la garnison qui nous attendent ; deux chefs arabes sont assis avec eux, deux marabouts de la tribu des Oulad-Sidi-Cheikh. Ces importants personnages nous ont fait convier à dîner dans leur maison de la ville. Nous devons prendre ce soir notre repas chez le plus âgé des deux, l’agha Si-Ed-Dine ; nous souperons demain chez son neveu Si-Hamza.
J’ai recueilli sur nos hôtes quelques renseignements. J’ai appris que parmi les ordres mystiques, issus de la philosophie de Abou-Hassen, l’un des plus importants dans l’histoire de l’Algérie est précisément représentée par cette famille des Oulad-Sidi-Cheikh. L’ordre qui prit naissance en 1023 de l’Hégire (1615 de J.-C.) à la mort d’un grand seigneur féodal, Sid-Abd-el-Kader-ben-Mohammed, n’est à proprement parler ni une communauté religieuse, ni une congrégation, ni même une association pieuse. C’est un faisceau d’influences maraboutiques aux mains d’individus souvent très divisés, mais qui ont tous une origine commune et qui placent leur autorité sous le patronage de leurs ancêtres. Le caractère maraboutique de ces aïeux morts en odeur de sainteté a contribué pour une large part au développement de l’influence des Oulad-Sidi-Cheikh. Elle est immense dans le Sud algérien. Elle s’étend du Touat au pays touareg. D’ailleurs le rôle religieux de ces chefs se borne à exploiter le fétichisme des vassaux et des clients aux profit d’intérêts exclusivement temporels et politiques.
Si-Hamza et ses deux oncles, Si-Ed-Dine et Si-Kaddour, ne peuvent faire un pas dans le Sud sans se heurter aux tombeaux de leurs ancêtres. Ils entretiennent particulièrement le souvenir de l’aïeul qui devint célèbre dans tout le monde musulman sous le nom de Sidi-Cheikh. Et il semble à distance que cet homme fut grand par ses vertus. A une époque où la force régnait seule il ne s’occupa que d’exercices de piété ; par l’unique autorité de son nom et de son caractère, il devint, à la satisfaction de tous, l’arbitre du Sahara. Il réglait sans appel les différends qui s’élevaient entre les nomades. Il dut bâtir cinq ksour pour abriter la foule de faibles et d’opprimés qui se pressait autour de sa personne. Quand il mourut (1545 de J.-C.) après avoir vécu quatre-vingt-quatre années musulmanes, il laissa un testament qui affranchissait ses nombreux esclaves nègres et qui les désignait pour être administrateurs du temporel de la zaouiya qu’il avait fondée. Il avait engendré dix-huit enfants ; le fameux Bou-Amama, le chef de l’insurrection de 1881, descend de Sidi-Cheikh par Sidi-Tadj dont la famille s’installa chez les Amour et aux environs des deux Moghrar.
A notre vue les deux chefs se lèvent ; leur haïks de soie sont d’une blancheur immaculée sur laquelle se détache à ravir le ruban rouge de la Légion d’honneur. C’est avec les chapelets et les croix d’ambre, les seules notes de couleur qui font vibrer la neige de leurs costumes. Ils nous reçoivent avec le salut militaire, la main portée à leur tempe.
Je les regarde attentivement. Tous deux sourient du regard et des lèvres, de ce sourire ironique qui erre sur toutes les faces musulmanes et qui, chez les chefs, révèle avec la trahison une gênante profondeur de mépris. D’ailleurs, l’un et l’autre, ont cette élégance de manières qui en tout pays est l’apanage de la noblesse, le fruit de la puissance héréditaire. Leurs expressions sont toutefois différentes ; l’habitude ordinaire du visage de l’agha Si-Ed-Dine, c’est la dignité parfaite, le calme musulman. On m’a dit qu’il était fils ou petit-fils de négresse. Cette tare révélée par la couleur foncée de son teint n’empêche pas que Si-Ed-Dine soit considéré par les croyants comme l’héritier le plus direct des vertus du glorieux ancêtre.
Pour Si-Hamza, c’est un enfant gâté, le type du fils de famille à qui l’on pardonne toutes les fantaisies, de ces princes que le bon peuple de chez nous appelait autrefois « bien-aimés ». D’une dizaine d’années plus jeune que son oncle l’agha, il a tout juste dépassé la trentaine. Je n’ai pas vu sur toute ma route un type plus parfait de beauté masculine : le profil est d’une grande pureté dans son dessin d’oiseau de proie, la barbe fine et très noire, l’œil langoureux et dur, la stature haute, la démarche élégante ; les pieds et les mains accusent la race.
Si-Hamza n’est pas seulement un grand coureur de filles, c’est un joueur émérite ; au moment de notre arrivée, il vient de gagner aux cartes quelques milliers de francs à son oncle. Il s’asseoit près de moi pour me conseiller aux dominos où, en bon normand, j’ai des prétentions. Tant qu’il me donne ses avis la chance ne m’abandonne pas ; il me quitte pour aller causer avec un officier de la légion et je suis battu à plates coutures.
Puis on se lève afin de suivre l’agha jusqu’à sa maison. Il n’y vient guère que pendant les grandes pluies d’hiver et quand le bureau arabe l’appelle à la ville ; le reste du temps, il préfère camper au désert avec ses cavaliers, ses femmes et ses clients autour de lui.
La salle à manger ouvre à deux battants directement sur la rue. C’est une pièce longue comme une galerie, dans une demeure bâtie à l’européenne. Sur la cheminée, une boîte à musique remontée en notre honneur, joue un air de la Grande-Duchesse ; le service est à la française avec des assiettes bordées d’un filet bleu et or, des verres à pied, une nappe damassée, des candélabres. Tous les officiers invités par l’agha sont venus en grande tenue ; la vilaine tache de mes vêtements sombres déshonore seule cette table multicolore. Je n’ai jamais senti si fort la nécessité d’inventer un uniforme pour les civils.
L’agha, qui ne boit que de l’eau, a pourtant soigné la carte des vins. Nous avons du Sauterne, du Bourgogne et du Champagne. Quant au neveu, les grands crus de France ne l’effrayent pas, et lorsqu’on lui demande en riant s’il ne craint point de scandaliser les gens qui le servent, il répond avec sang-froid :
— C’est mon médecin qui m’a défendu de mettre de l’eau dans le vin que je bois.
Je n’ai jamais vu un aussi surprenant pince-sans-rire. Si-Hamza est venu autrefois à Paris. Il comprend fort bien le français ; il est en état de prononcer quelques phrases. Sa préoccupation constante est de nous paraître « très Parisien ». Il me crie à travers la table :
— Paris choknozoff… Moi, très bécarre.
Comme je le vois si désireux de se tenir au courant des modifications de l’argot du boulevard, je le prends dans un coin et je lui apprends que les deux termes dont il vient de se servir ont un peu vieilli. On ne dit plus à l’heure qu’il est d’un homme « dans le mouvement » qu’il est « très bécarre », mais bien qu’il est « fin de siècle ».
Si-Hamza semble enchanté de cette révélation. Il répète cinq ou six fois de suite :
— Fin de siècle… fin de siècle…
Et il fait le tour de la table pour étonner les convives par le déballage immédiat de son récent savoir.
Il nous conte, d’ailleurs, dans le cours de la soirée, une historiette que je ne puis résister au plaisir de rapporter tant elle me paraît caractéristique.
Lors de son dernier voyage à Paris, Si-Hamza était descendu au Grand-Hôtel avec son oncle Si-Ed-Dine. Un soir que les deux marabouts regagnaient leur logis, ils furent arrêtés sur le boulevard par une de ces promeneuses nocturnes qui n’ont point d’autre profession que d’indiquer le chemin aux étrangers.
— Que veut cette femme ? demanda l’agha qui n’entend point le français.
Si-Hamza répondit gravement :
— C’est une malheureuse dont le père est mort. Elle sait que tu es très généreux. Elle vient te demander de quoi le faire enterrer.
— Combien dois-je lui donner ? reprit l’agha.
— Je crois que cinq louis feront l’affaire. Veux-tu que je les remette de ta part ?
L’oncle donna à son neveu un billet de cent francs tout neuf. A l’heure qu’il est, il ignore encore que Si-Hamza aida la demoiselle à enterrer son père, avec des écrevisses autour.
J’ai rendez-vous le lendemain matin avec ce neveu vraiment « fin de siècle » pour visiter les boutiquiers de Géryville.
C’est dimanche. Il me conduit au petit marché tout à fait désert. Il me montre un âne pelé qui prend le soleil seul au milieu de la place, et il prononce :
— Géryville… toujours aussi gai que ça… La place de l’Opéra… à Paris… Ah !
Nous sommes suivis par une foule de dévots, des hommes, des enfants, qui cherchent à toucher les vêtements du marabout, à baiser ses mains.
Dans le tas, un nègre affreusement lippu est plus acharné que les autres ; il s’est emparé d’un pan de haïk. Mais Si-Hamza le repousse de son poignet solide :
— Va laver ton museau !
Il est impossible d’apporter moins de ménagements dans le soin de sa popularité. Si-Hamza met évidemment de l’amour-propre à en agir de la sorte devant un roumi. Il sait que nul affront ne découragera la piété des croyants pour l’élu qui a dans les veines le sang sacré de Sidi-Cheikh. Et il jongle avec son magique pouvoir.
Le repas qu’on nous offre témoigne du désir où a été notre hôte de nous recevoir à la parisienne et d’éclipser le luxe de réception de l’agha. Si-Hamza n’a point de boîte à musique sur sa cheminée, mais une belle pendule du Marais, une Polymnie accoudée à un cylindre où les heures roulent. Le long des murailles s’alignent des coins de feu bretons dont le bois a été doré. Ils alternent avec des fauteuils en peluche brodée d’un ton tapageur. Si-Hamza a pris grand soin d’écarter de son repas tout mets de cuisine arabe. Il a dû se faire violence pour conserver la place de rôti au mouton entier qui, maintenant, ne me dégoûte plus. Les honneurs du menu, placé avec un bouquet de fleurs sur chacune de nos serviettes, sont pour un plat dont notre hôte attend des compliments :
TRIPES A LA MODE DE CAEN
Et il ne semble pas moins satisfait à la vue d’une pièce montée, une forteresse de nougat que l’on sert, enveloppée de gaze, comme un lustre, à cause des mouches. Le long du repas, il plaisante et parade pour les roumis, tandis que l’agha le suit d’un regard tout ensemble attristé et indulgent. Il fait circuler sa photographie, qu’il contemple avec satisfaction, mais sans se rendre compte bien au juste de ce qu’il nous montre. Car tous ces gens du désert sont incapables de se reconnaître dans une image où la couleur manque. Mahomet interdit la reproduction de la figure humaine et l’œil arabe, sans éducation héréditaire, ne démêle rien dans l’abstraction du dessin. Pour tenter une expérience, j’ai montré quelques jours plus tard le portrait de deux enfants à une femme arabe. Elle m’a répondu :
— Quelle belle poitrine !
Elle croyait que je lui faisais voir une beauté célèbre de mon pays.
Le café bu avec les liqueurs, au moment où les convives se lèvent pour prendre congé, Si-Hamza nous réunit, deux ou trois, à l’écart, et nous dit à l’oreille :
— Faites semblant de partir, je veux vous donner une btta.
La btta, c’est un divertissement de danses. Celles que j’ai vu l’an dernier à l’Exposition, et, plus tard, dans un coin de la Kasbah de Tanger, n’ont pas épuisé ma curiosité. J’accepte avec plaisir l’invitation de notre hôte.
Quand tout son monde est parti, il nous introduit dans une petite cour intérieure sur laquelle la salle à manger s’ouvre par sa porte et ses deux fenêtres. A gauche, sous une ogive, il y a une espèce d’estrade recouverte d’un tapis ; c’est là que le maître de la maison se couche pour la sieste.
Comme la nuit est noire, une corde a été tendue en travers de la cour ; des lanternes de papier y sont accrochées. Si-Hamza qui a disparu une minute, nous revient habillé à l’européenne : plus de turban, de haïk ni de burnous, mais une jaquette d’alpaga et un petit bonnet de soie noire.
Presque aussitôt, les femmes qu’on à été chercher en ville se présentent, une par une. Elles arrivent, enveloppées dans des voiles de premières communiantes qui les cachent tout entières, de la coiffure aux pieds. Elle feignent de grands effarements de pudeur quand Si-Hamza, sans façon, leur découvre le visage. En voici au moins une douzaine, des Fatmas, des Nouras, des Féridjés. La plus âgée n’a pas plus de vingt ans, la plus jeune, Aïcha, va sur dix à peine ; elle est accompagnée par sa mère.
Dans cette demi-clarté, à la lueur des lanternes, leurs costumes semblent d’abord défier l’analyse : un petit hennin doré surmonte un premier turban de soie noire qui couvre entièrement les cheveux, descend presque jusqu’aux sourcils. Le tout est recouvert d’un voile de gaze, rose, bleue ou verte, avec un semis d’étoiles en cuivre. Le corps est habillé dans une espèce de surplis d’enfant de chœur, sous lequel apparaît une tunique de couleur changeante qui crève cette chemise de mousseline aux manches, aux épaules. Une large ceinture soutient le ventre, très bas, coupe la femme en deux, lui rallonge le buste, la rapproche de terre. Et sur toutes ces étoffes flottantes, pend une telle profusion de sequins, de chaînettes, d’amulettes, de bijoux d’argent et de corail, de pièces enfilées soutenant une serrure symbolique, que ces petites danseuses semblent moins des femmes vivantes que des statues chargées d’ex-voto, comme on en voit dans les églises. Leur front, leur nez, leur menton, leurs pommettes sont peints de fleurs et d’étoiles bleues ; le khol agrandit leurs yeux, le souak rougit leurs dents et leurs gencives ; des mitaines de tatouage serrent leurs poignets, descendent jusque sur les mains, délicates comme de la dentelle. Et leur visage est d’une immobilité atone en dehors de la brusque détente du rire.
Comme notre présence semble les intimider un peu, Si-Hamza va de l’une à l’autre, les caresse, les excite. Donc, elles dansent deux par deux ; tantôt elles se font face, tantôt elles s’enlacent. Et alors elles se voilent la figure avec leur mouchoir. Lorsqu’elles sont lasses de faire rouler leurs hanches, l’orchestre se tait une seconde. Nous nous levons alors, et, selon la coutume, nous venons leur coller des pièces d’argent sur le front, très fort avec de la salive. Il s’exhale de leur personne une odeur fade, écœurante, de laine trempée de sueur, de graisse de mouton, de musc à treize sous.
Pour la seconde partie de la fête, Si-Hamza nous a promis des chansons. Il fait asseoir son pensionnat, en rond, autour d’un grand tambourin. Elles frappent là-dessus toutes ensemble une cadence avec leurs doigts. Mais les airs ont du mal à leur jaillir de la gorge. Décidément elles ont honte. Alors notre hôte recourt à un ingénieux artifice : il s’approche sournoisement des danseuses avec une paire de pistolets qu’il décharge, en même temps, au-dessus de leurs têtes.
C’est comme un signal de théâtre.
En une seconde, l’odeur de la poudre grise ces filles de guerriers. Toutes en chœur, elles lancent un formidable « pihouït ! » aigu, déchirant. Les voilà debout, en deux camps : elles s’abordent, elles reculent. Elles chantent, elles tapent dans leurs mains, elles rient à grands éclats. Le nègre qui bat du tambour, le flûtiste qui souffle à pleines joues dans sa rhîata, s’emballent comme les danseuses.
Et Si-Hamza, debout sur les marches de sa salle à manger, devant le décor de la table desservie, des bouteilles en débandade, les candélabres qui meurent, s’écrie, en appuyant contre sa haute taille la tête de la petite Aïcha :
— Moi, je suis marabout !