Le ménagier de Paris (v. 1 & 2)
[1462] Depuis esteuf, balle de jeu de paume.
[1463] Suppléez non.
[1464] Suppléez a.
[1465] Si en se débattant il tomboit de la perche et y restoit suspendu par sa longe.
[1466] Ce passage confirme l’explication donnée précédemment, mais je n’ai rien trouvé dans les auteurs qui puisse déterminer où sont placés les sept merqs dont parle l’auteur. Je vois sur un épervier qui est sous mes yeux 1º 4 barres (ou merqs) noires (dont une un peu cachée par les petites plumes du croupion) sur le balai, 2º 4 id. en dessous; et enfin 6, mais assez mal marquées sur le dessous des grandes plumes de l’aile. Mais on sait combien l’âge change le plumage des oiseaux de proîe, et j’ignore si l’oiseau que j’ai sous les yeux cet un niais ou un mué.
[1467] Graisser, mouiller de sa salive.
[1468] La seconde secousse, le second effort de l’oiseau. Voir d’Arcussia, Ve partie, ch. IX.
[1469] Var. B, espoventablement.
[1470] Paresse.
[1471] Var. A, C, bas.
[1472] Espaces laissés vides dans les manuscrits. Peut-être y avoit-il marqué à travers de petits cœurs brun tendres ou roux. La différence avec l’autre genre de plumage dont il va être parlé auroit donc consisté dans la dimension et la disposition des marques en forme de cœur; l’auteur du Modus dit également: Les uns sont de menues plumes traversaines et blanches; autres sont de grosses plumes traversaines et grosses nouées; autres sont de plumes que nous appelons mauvisées (mal disposées, mal semées).
[1473] Semés.
[1474] Var. A, boueil. C’est le brayer, le bas-ventre, dit brayeul dans le roi Modus.
[1475] Le manuscrit B ajoute ·S· (scilicet?).
[1476] L’espervier a communément l’estomac blanc émaillé de marques noires faites la plupart en cœur. Le dessus noir ou gris fort obscur èsquelles y a certaines mailles ou plumes blanchâtres sur les reins (Sainte-Aulaire, p. 25). L’auteur a fait le mot cueureté pour dire semé de cœurs, comme on dit fleur-de-lise, étoilé, etc.
[1477] En changeant d’ordre, muablement.
[1478] Charrient au couvert, dans un buisson, etc., pour s’en paître, l’oiseau qu’ils ont pris.
[1479] Je crois que c’est l’oiseau dont les ailes sont bien disposées; bien jointes au corps et croisant bien sur la queue.
[1480] Voy. sur les vanneaux, couteaux et cerceaux, la note 6 de la page 89.
[1481] Espace laissé vide dans les manuscrits. Sans doit être défectueux ainsi que a: le balay signifiant la queue. L’auteur a dû écrire quelque chose comme bonnes pennes, puissans balay et sain, etc.
[1482] Var. B, paissonoir. Ces différens noms des ongles de l’épervier ne sont à ma connoissance donnés qu’ici. D’Arcussia les désigne simplement sous la dénomination de premier, second, et troisième, en commençant par celui du premier doigt de devant: celui de derrière auroit été dit avillon. Ici les sangles pourroient être les serres du grand doigt du milieu et du doigt de derrière: le paissoir, l’ongle du pouce, et le charnier celui du quatrième doigt.
[1483] Qu’il.
[1484] Instrument de cuivre, quelquefois d’argent, destiné à empêcher la longe de s’embarrasser. Ce sont deux demi-anneaux en forme d’étriers réunis par une goupille qui traverse les deux côtés plats, lesquels tournent l’un sur l’autre. D’Arcussia l’appelle tournet (131), et l’empereur Frédéric II tornetum (II, 40). Il est représenté dans les planches de l’Encyclopédie (XII, fig. 2). C’est certainement au touret qu’est relatif le passage cité dans Du Cange à Coretum, et il faut sans doute y lire Toretum.
[1485] Bleu.
[1486] Plus loin recréance, filière, longue ficelle attachée aux longes.
[1487] Aux plaidoiries, au palais.
[1488] Gaces de La Bugne conseille également de porter l’épervier
Soit en l’église ou autre part.
(S v, vº, c. 1.)
On voit, d’après ces deux témoignages, qu’il étoit permis à tous les laïques d’entrer dans l’église avec un oiseau sur le poing. Il en résulte donc que quand on a remarqué que les barons de La Ferté-Chauderon et les seigneurs de Chastellux entroient dans le chœur des églises cathédrales de Nevers et d’Auxerre en costume moitié militaire, moitié ecclésiastique, et avec un oiseau sur le poing, ce fait n’étoit (au moins au commencement du XVe siècle) une particularité qu’à cause de leur costume, de la qualité de chanoines héréditaires de ces églises possédée par ces seigneurs, et peut-être aussi à cause de la place qu’ils occupoient dans le chœur par suite de leur dignité. (Voy. à ce sujet les Mercures de juin 1732, p. 1248, de mars et d’avril 1733, p. 472 et 730, et l’Histoire d’Auxerre de Lebeuf, T. I, p. 809.) On voit encore, dans une pièce de 1464 citée par l’abbé Lebeuf (T. II, pièce 241), que les trésoriers des églises d’Auxerre et de Nevers avoient le droit d’assister aux offices en habit non ecclésiastique et avec un épervier sur le poing; mais ce droit étoit dès lors contesté ou au moins remarqué. Il faut donc en conclure ou que l’usage avoit dès lors changé, ou qu’il étoit borné aux laïques.
[1489] Petits ais, petites planches, lattes.
[1490] On appeloit plume, et plus souvent depuis cure, une petite boulette de filasse, de coton, ou de plumes qu’on faisoit avaler à l’oiseau pour faire passer les parties grossières de sa nourriture qui seroient restées dans son estomac.
[1491] Probablement les filamens ou nerfs de cette poche que d’Arcussia appelle la gorge ou sachet supérieur. C’est la partie qui suit immédiatement le gosier, et qu’on dit vulgairement la gave. Voir d’Arcussia, chap. 1 de la IVe partie, p. 233.
[1492] L’en n’est que dans le Ms. C.
[1493] Préau.
[1494] Aille.
[1495] Sécher.
[1496] Faire jaillir, mais j’ignore la racine de ce mot. Var. B, ressortir.
[1497] Baguette.
[1498] Tréteau.
[1499] Savoir: utrum.
[1500] Retiré, accroupi. Voy. p. 20.
[1501] Sup.: avancez. V. p. 394.
[1502] Moucheté, de varius, comme la fourrure de vair et le vairé du blason.
[1503] Tachetés.
[1504] Jeunes pies.
[1505] Tenailles.
[1506] Peut-être faute, pour moine.
[1507] Véritablement, sérieusement.—Var. A, ensient.
[1508] Dans le lieu de sa demeure?
[1509] Sans cette précaution.
[1510] L’auteur ne donnoit donc pas tout à fait dans l’opinion erronée, et cependant générale, suivant laquelle la queue (ou balai, voy. p. 290, n. 3) servoit de gouvernail à l’oiseau. On a reconnu depuis qu’elle ne lui sert qu’à monter et à descendre. Voy. Huber, Observ. sur le vol des oiseaux de proie, p. 13.
[1511] Se détourne, fait des crochets.
[1512] Ciseaux.
[1513] Quand elle part. Voy. p. 280, n. 3.
[1514] Entièrement, vraiment blanches, comme l’émeut fin blanc ci-dessus, p. 298.
[1515] C’est le moineau suivant Nicot.
[1516] Répétition avec variantes du § 1, p. 300.
[1517] Ce paragraphe, qui paroît hors de propos au milieu des instructions relatives aux premiers vols de l’épervier, est en outre une répétition, mais non textuelle, de ce qu’on a déjà vu page 290.
[1518] Il paroît manquer ici faire.
[1519] Embrouillez (ses longes dans les branches du buisson où il aura charrié sa proie).
[1520] Var. B, pendre.
[1521] Neuf heures. Voy. t. I, p. 48.
[1522] S. d. faute pour buisson.
[1523] A et C ajoutent vous.
[1524] Au soir.
[1525] Var. bonne du Ms. B, mais résultat d’une correction postérieure au corps du texte: s’essorera. Au reste, s’efforcer est bon, quoique je ne l’aie pas vu employé par les autres auteurs dans le sens de s’essorer, prendre, son essor, s’emporter.
[1526] Corps, carcasse. Voy. p. 170, n. 1, et p. 213.
[1527] S.-e. l’épervier.
[1528] S.-e. la chair du pigeon.
[1529] Dévider. Ce mot exprime très-bien l’action du chien qui suit une trace.
[1530] Au lieu remarqué, où les autres perdrix se sont remisées.
[1531] Var. A, gauchières.
[1532] Oiseau de proie ignoble (non susceptible d’être dressé), grand destructeur de perdrix, classé par Huber (p. 16) dans la classe des harpayes, avec la Soubuse, le Jean-le-Blanc et l’oiseau Saint-Martin. Huber semble croire que ces quatre noms désignent le même oiseau (peut-être à différens âges). G. Bouchet (Recueil des oiseaux de proie) a consacré au faux-perdrieu un article étendu, et on voit dans d’Arcussia (Fauconnerie du Roi, p. 399) que Louis XIII voloit cet oiseau avec des faucons dressés à voler la corneille.
[1533] Pièces de terre cultivées en pois. Pisaria.
[1534] Qui ou et sont de trop. Si l’on supprime et, il faudroit une virgule après remerquent.
[1535] Au saut. Voy. p. 280.
[1536] Voy. p. 304.
[1537] B ajoute premier, qui me paroît inutile et peut être une correction de se l’épervier, qui est dans le Ms. A et est tout à fait fautif.
[1538] S’accouplèrent. D’Arcussia (1627, p. 209, 220) emploie le même mot, et dit aussi le temps de l’adouée; c’est pourquoi j’aime mieux lire adouèrent qu’adonnèrent, comme l’écrit le Ms. B (adoñerent).
[1539] Pour cochier je lis: cochier, cocher.
[1540] En état, à leur taille.
[1541] Tuyaux des plumes pleins de sang comme les jeunes oiseaux.
[1542] Le Ms. B seul ajoute: et ne sont pas les plumes de leurs eles si roides comme leurs pères et leurs mères qui ont esté muées. Ces mots paroissent être une bonne variante et non la suite du membre de phrase précédent.
[1543] Il semble qu’il faudroit lire et, de manière à restreindre la possibilité de prendre, même au voulon, la perdrix ainsi forte, au cas où elle est déjà lassée d’un premier vol. Mais on peut aussi comprendre que l’auteur, en défendant plus bas d’essayer de la prendre, en plein champ, du premier vol, a seulement entendu défendre de la faire voler à tire-d’aile (en tirant après) par l’épervier. Cette manière de voler (mouvement répété des ailes) est employée par l’oiseau de poing en ligne horizontale ou de haut en bas. Dans le premier cas, il n’entreprend ainsi que le gibier le plus faible, et cette attaque lui réussit bien moins que le saut (ou voulon), qui est son plus grand moyen. (Voy. Huber, p. 37.)
[1544] Gaces de La Bugne dit aussi (X v) que l’épervier peut prendre le faisan; mais au XVIIe siècle qu’on peut cependant regarder comme celui où la fauconnerie atteignit sa plus grande perfection, en France, on ne faisoit plus voler l’épervier aux faisandeaux: c’est du moins ce qui me semble résulter d’un passage de d’Arcussia (Ve partie, chap. XXV), dans lequel il remarque, comme une chose notable, que cette chasse avoit lieu en Lombardie, où, dit-il, les éperviers sont en plus de réputation qu’en autre pays.
Quant au vol de l’outarde par l’épervier, il est plus étonnant, et on seroit tenté de penser ou qu’il y a erreur dans le nom de l’oiseau chassé ou que l’auteur a entendu parler ici de la chasse de l’outarde faite avec l’autour, oiseau tout à fait semblable de conformation (sauf la grosseur), de mœurs et de vol à l’épervier, puisque tous les auteurs les confondent dans les préceptes qu’ils donnent sur la manière de les dresser. L’autour, beaucoup plus fort que l’épervier, prenoit l’outarde ou du moins la retenoit jusqu’à ce que les chiens vinssent le secourir et la tuer; mais ce fait même étoit regardé avec raison comme surprenant, attendu la faiblesse relative de l’autour (Voy. Gaces de La Bugne, f. X 2 vº), et le récit d’une chasse à l’outarde faite par un faucon sauvage dans d’Arcussia (Fauconnerie, p. 227 et aussi là même Convy, p. 52). L’épervier qui est un assez petit oiseau, pouvoit-il donc égaler l’autour et le faucon dans cette chasse? La même réflexion se présente à l’esprit pour le vol aux lapereaux et aux levrauts, que je n’ai vu indiqué dans aucun autre auteur. Remarquons toutefois qu’il y avoit, suivant d’Arcussia, une espèce d’éperviers venant d’Esclavonie, et tellement courageux qu’ils entreprenoient tout ce qu’on leur montroit.
[1545] Auj. de genêt.
[1546] Monter à une hauteur telle qu’il perde son maître.
[1547] Var. B, toutesvoies.
[1548] Peut-être la marouette.
[1549] Geais.
[1550] Ou bougon, flèche à grosse tête, à bout obtus, sagitta capitata, suivant Nicot.
[1551] Afin que.
[1552] Var. A, tirer.
[1553] D’Arcussia (Ve partie,, ch. XXV) dit la même chose; seulement il est question, dans son livre, d’un arc à jalet (arbalète lançant des balles de plomb) et non d’un arc.
[1554] Avant qu’il ait eu le temps de chasser et de se paître.
[1555] Le garder pendant le temps qu’il est en mue.
[1556] B ajoute: laquelle plume.
[1557] Pour le garantir, l’empêcher de se débattre.
[1558] Espace laissé en blanc dans les trois manuscrits: peut-être est-ce le croupion ou le brayer (ventre), afin d’attendrir la peau où tiennent les plumes de la queue.
[1559] Gouttière, petit canal (mangeoire avec coulisse dessous).
[1560] Voy. p. 297.
[1561] L’empêcher de dormir.
[1562] L’abaisser, le dompter en le nourrissant peu.
[1563] Muées.
[1564] Les autres auteurs distinguent le branchier du ramage. Ce dernier nom désignoit l’oiseau qui avoit été assez longtemps libre et vivant de sa chasse: il tenoit le milieu entre le branchier et le sor.
[1565] S.-e. avant. C’est seulement quand il sera assez âgé pour avoir déjà pris des oiseaux qu’il descendra à la meute des pans. On appeloit meute un bâton fourchu auquel étoit attaché un oiseau vivant que l’oiseleur faisoit remuer pour attirer dans les pans, dans les filets, celui ou ceux qu’il désiroit prendre. (Voy. Modus, f. 127.) Plus tard on appela ainsi l’oiseau attaché au piquet fourchu (Ruses innocentes, 1695, in-8, p. 144). Le filet dont il est ici question est certainement le rets-saillant ou nappe.
[1566] Giesles, dans le Modus, et plus tard guide ou guede. Ce sont les bâtons qui terminent les pans du rets-saillant et auxquels s’attachent les cordes qui fixent les extrémités des pans à des piquets enfoncés en terre. La corde que tire l’oiseleur pour faire rabattre les pans est aussi attachée aux deux guilles placées de son côté. (Voir le Modus de 1839, f. 126. Les cages représentées dans la figure indiquent bien l’endroit où devoient être placés les mouchets dont parle l’auteur du Ménagier.)
[1567] Les manuscrits ajoutent: comment qu’il soit. Ces mots me paroissent une répétition fautive des trois précédens.
[1568] Passer un fil dans la première paupière des deux yeux de l’oiseau, puis réunir et tordre les deux bouts du fil sur son bec. L’épervier devait être cillé de manière à voir un peu derrière lui. On obtenoit ce résultat en lui perçant la paupière plus près du bec que du milieu de l’œil. (Voy. Modus, f. 96, vº.)
[1569] Grelots attachés aux jambes de l’oiseau.
[1570] Peut-être faut-il lire aasier.
[1571] On verra ci-après l’explication de ce terme. C’est sans doute ce que l’auteur du Roi Modus appelle mué du bois (f. 95, vº).
[1572] Var. B, affaitiés.
[1573] Il ne revient pas si facilement à son maître.
[1574] L’oiseau de proie sor est celui qui a atteint sa taille, mais n’a pas encore mué. Son nom lui vient de la couleur jaunâtre (ou sorette, comme dit Tardif, chap. XV) de ses plumes.
[1575] Pondu.
[1576] Les en a empêchés.
[1577] Le Ms. C ajoute: bons espreveteurs.
[1578] C. ajoute: plumes et.
[1579] V. p. 288, n. 3.
[1580] Les premiers, les meilleurs.
[1581] Var. B, hault.
[1582] D’Arcussia (p. 8 et 36) et Sainte-Aulaire (p. 12) disent aussi que le faucon hagart (on mué des champs) est celui qui a déjà mué une fois. D’Arcussia fait dériver ce nom du mot hébreu agar, signifiant étranger. Il semble qu’il doit plutôt signifier égaré, sauvage, à moins qu’attendu l’explication qu’en donne ici notre auteur, on ne le fasse venir de haga, haie.
[1583] Qu’il a deux ans.
[1584] Var. B, sores.—Les plumes qui sont restées de son premier plumage, de son plumage sor.
[1585] Peut-être l’auteur veut-il dire que cet oiseau se laissoit emporter par son ardeur et conduisoit le fauconnier à de trop grandes distances; mais cet inconvénient étoit propre à tous les oiseaux de haute volerie ou de leurre.
[1586] On appelle formé, par opposition à tiercelet (plus petit d’un tiers), la femelle des oiseaux de proie.
[1587] Leurre, instrument en osier en forme de fer à cheval allongé qu’on recouvroit des ailes de l’oiseau ou de la peau du quadrupède (lièvre ou lapin), qu’on vouloit accoutumer l’oiseau de proie à voler. (Voy. les planches de l’Encyclopédie, pl. 12, fig. 4). On plaçoit la viande destinée à la nourriture de l’oiseau sur le leurre, et il s’y paissoit. Il en résultoit qu’il connoissoit le leurre et qu’il revenoit à son maître dès que celui-ci l’appeloit en tournant cet instrument: c’est ce qu’on appeloit leurrer. Les oiseaux, ainsi dressés (le faucon, le gerfaut, le lanier, le sacre, le hobereau et l’émerillon étoient seuls susceptibles d’être dressés au leurre), suivoient les chiens pendant la quete en volant et fondoient sur leur proie aussitôt qu’elle se levoit, à la différence des oiseaux de poing (autour et épervier), qui restoient sur le poing de leur maître jusqu’à ce que les chiens eussent fait lever le gibier. Les oiseaux de leurre ou de haute volerie étoient en outre seuls propres à certains vols, tels que ceux du héron, du milan, etc. Huber, dans son excellent ouvrage (malheureusement trop abrégé et sorte de prospectus d’un autre plus étendu qu’il comptoit composer) sur le vol des oiseaux de proie, a décrit d’une manière bien remarquable les différens moyens employés par ces deux espèces d’oiseaux en conséquence de la forme de leurs ailes, et partant de ce principe fondamental que les anciens fauconniers n’ont pas connu, il appelle les premiers rameurs et les seconds voiliers. L’instruction de ces deux espèces d’oiseaux devoit donc différer, et en effet celle des premiers constituoit l’art de la fauconnerie et celle des autres l’autourserie; les langues de ces deux arts, comme leurs principes eux-mêmes, présentoient de notables différences qu’on peut voir dans d’Arcussia, p. 176, et dans le Veritable Fauconnier de Morais, p. 9 et 115. Une des principales étoit que les oiseaux de leurre étoient chaperonnés, tandis que ceux de poing ne l’étoient pas. Ces derniers mangeoient sur le poing de leurs maîtres, les premiers sur le leurre, etc.
[1588] Hobereau.
[1589] Plante bien connue, ruta.
[1590] Tirailler, déchirer avec son bec. On donnoit ainsi à tirer aux oiseaux des morceaux secs et nerveux, tels que pattes de lièvre ou de lapin et de volailles qu’on appeloit alors tiroirs.
[1591] Étoffe ou fourrure. On se servoit ordinairement de peau de lièvre pour cet usage.
[1592] Changer souvent l’étoffe ou feutre que l’oiseau a sous la patte et la remplacer par une autre échauffée dans son sein.
[1593] La poitrine, le poitrail. Les oiseaux gras ont, en effet, la poitrine bombée et séparée au milieu par une petite fente.
[1594] Nom d’un oiseau de proie ignoble (c’est-à-dire non susceptible d’être dressé); mais je n’ai pas vu qu’on se soit servi de cet oiseau comme du duc ou de la chouette pour attirer les oiseaux dans les filets; peut-être est-ce aussi le nom d’un filet ou autre engin, mais je ne le trouve nulle part avec cette signification.
[1595] Il y a eu quelques exemples d’aigles dressés pour la chasse, mais on n’a jamais fait un emploi suivi de ces oiseaux. Gaces de La Bugne parle d’une espèce d’aigle qu’il appelle milion (qui paroît être l’aigle fauve à marque blanche sur la tête), qui prenoit la grue et l’oie sauvage (f. X vj). Il dit que cet oiseau étoit rare en France, et le regardant comme une curiosité plutôt que comme un oiseau utile, il s’écrie que ne desplaise au milion. Il n’est vol ne mès de faulcon (L. V). L’illustre connétable Olivier de Clisson avoit un milion dressé qu’il légua au vicomte de Rohan, son gendre. (Voyez le mot Milio dans Du Cange où ce mot est mal traduit par milan. Le milan n’a jamais pu être dressé et n’a jamais été redoutable aux faucons comme le dit l’empereur Frédéric II, l. II, ch. LXIX du Milion, associé par lui à l’aigle et au vautour.) Tardif qui compila un Traité de fauconnerie à la fin du XVe siècle, s’est assez étendu sur le vol de l’aigle, mais on ne sauroit conclure de son ouvrage purement théorique et traduit en partie d’auteurs orientaux que l’aigle fût communément employé de son temps en France par les fauconniers. Guillaume Bouchet, qui écrivoit en 1567, dit que le poids de l’aigle étoit cause que les fauconniers des princes en dressoient rarement, et d’Arcussia (Convy, p. 28 et XVe lettre de Philoïerax) raconte des essais faits de son temps pour dresser des aigles. L’aigle n’a donc jamais été employé habituellement dans la fauconnerie. Quant au griffon, ce mot désigne sans doute le gerfaut, ainsi nommé dans Marc-Paule et le plus gros des oiseaux de leurre; je serois au reste tenté de croire que l’auteur parle ici d’après des récits exagérés ou fabuleux de chasses faites en pays étrangers.
[1596] Tardif est le seul écrivain qui dise que l’autour vole le chevreuil (il fiert petit chevreul et l’empesche tant que les chiens le prennent plus faciment), et je crois qu’il y a tout lieu de douter que cette chasse, qui s’est faite en Asie, ait jamais été pratiquée en France.
[1597] Canards.
[1598] Il graisse ses plumes.
[1599] Petites branches d’arbre.
[1600] Comme on a fait d’abord pour les dresser ou comme ci-dessus p. 296.
[1601] Baisser, abaisser signifient maigrir. Voy. p. 322.
[1602] Baisser, abaisser signifient maigrir. Voy. p. 322.
[1603] Cette qualification n’est pas donnée au lanier par les anciens fauconniers, et d’Arcussia nous apprend (Conférence, p. 7) que de son temps le lanier étoit appelé, seulement en Italie, faucon vilain, par opposition au faucon gentil. Au temps où Buffon écrivoit, on ne se servoit plus en France ni de laniers ni de sacres, et il n’a pu décrire ces deux espèces. Il est fâcheux qu’il n’ait pas consulté Sainte-Aulaire et d’Arcussia qui donnent de grands détails sur ces oiseaux (p. 16, 20, 28, et d’A. 39, 48). Ces deux auteurs n’ont cependant pas su d’où le sacre était originaire. Franchières a dit (Liv. I, VI) qu’il venoit de Russie et de Tartarie, et Pedro Lopez de Ayala qui écrivoit à la fin du XIVe siècle un savant traité de fauconnerie resté inédit, confirme à peu près cette opinion, puisqu’il le dit originaire de Norwége. Il dit qu’il y a aussi des sacres en Roménie. Notre auteur dit que cet oiseau est originaire de Flandre, parce qu’il en voyoit sans doute apporter à Paris par les marchands venant de ce pays. Ayala nous apprend que ces marchands d’oiseaux parcouroient d’abord les cours d’Allemagne, puis venoient à Bruges; de là à Paris, puis en Brabant; de Brabant en Angleterre, et enfin en Espagne.
[1604] Les mailles (Voy. p. 293) dessinées sur son plumage sont larges.
[1605] C’est une erreur. Le sacre (comme le lanier et le gerfaut) a les jambes et les pieds bleus.
[1606] C’est le faucon tagarote des Espagnols (voy. d’Arcussia, p. 52) que du Guesclin rapporta d’Espagne à Charles V, comme on le voit dans Gaces de La Bugne (f. X iij). Cet auteur, ainsi qu’Ayala, le dit originaire d’Afrique.
[1607] D’Arcussia s’est élevé le premier contre l’opinion suivant laquelle les différens noms du faucon (gentil, pèlerin, passager, etc.) constitueroient des espèces différentes. Il dit que le faucon gentil est celui qu’on prend du 15 juin au 15 septembre, le pèlerin celui qui est pris du 15 septembre au mois de janvier, et que les variétés remarquées dans leur plumage proviennent des différences d’âge, de nourriture, etc. (Voy. p. 7 et 28.) Au reste notre auteur dit aussi que le faucon pèlerin est le même que le faucon gentil.
[1608] Mais plutôt lanneret. C’est une répétition de ce que nous avons vu ci-dessus, p. 318 et 319.
[1609] De suite.
[1610] Mauvaise mine.
[1611] Minéral qui se trouve dans les mines d’or et de cuivre et dont on tire l’arsenic. Le meilleur est celui qui se lève par écailles ou feuilles comme le talc. L’auteur veut parler de celui-là quand il dit plus bas que la feuille est meilleure, car il ne me paroît pas qu’il veuille désigner ici la plante dite orpin ou anacampseros vulgò faba crassa, suivant Bauhin, et telephium ou crassula major, dans le dictionnaire de Nicot. L’auteur du Roi Modus conseille de ne pas employer l’orpiment, comme trop dangereux (f. 92).
[1612] Je n’ai noté que celles qui me paroissent certaines, mais il y a bien d’autres passages qui peuvent avoir été ajoutés par l’auteur.