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Lettres du prince de Metternich à la comtesse de Lieven, 1818-1819

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NOTES:

[1] Bien que la famille noble de Lieven soit d'origine livonienne, c'est-à-dire allemande, l'usage russe voudrait que nous disions comtesse Lieven, princesse Lieven, sans particule. Si nous commettons la faute d'ajouter cette dernière, c'est pour nous conformer, ainsi que l'ont fait M. Ernest Daudet et les autres biographes français de la princesse, à l'habitude prise et respecter le titre sous lequel notre héroïne fut connue, à Paris, de ses amis et du public. Nous avons eu, du reste, sous les yeux plusieurs lettres écrites par Mme de Lieven après son établissement en France et où elle signe en toutes lettres: la princesse de Lieven (Collection de M. le général Rebora: L. a. s. lundi, 11 novembre (1846); L. a. s. Richmond, mardi 15 août 1848).

[2] Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, édition Biré. Paris, Garnier, s. d. 8 vol. in-32, t. IV, p. 250.—Le livre IX, dont ces lignes sont extraites, fut écrit en 1839 et retouché en 1846. Les Mémoires d'outre-tombe parurent d'abord dans la Presse (21 octobre 1848 au 3 juillet 1850), puis en 12 volumes de 1849 à 1850. Mme de Lieven mourut en 1857.

[3] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, La princesse de Lieven. Paris, Plon, 1903, in-8o, p. 3.

[4] Lord Holland, Souvenirs, publiés, avec avant-propos et notices, par F. Barrière. Paris, Firmin-Didot, 1862, in-12, p. 32.

[5] Archives du ministère des affaires étrangères. Angleterre, Correspondance, vol. 615, fo 264. M. de Chateaubriand à M. de Marcellus: Londres, 18 juin 1822. Il a été avisé que le roi d'Angleterre a envie d'aller à Paris. «Je le sais par la marquise de Conyngham et par la comtesse de Lieven, femme d'intrigues qui exerce ici une assez grande influence.»—Le congrès de Vérone s'ouvrit en octobre 1822.

[6] Louis XVIII à Decazes, 30 novembre 1820. Lettre citée et publiée en partie par M. Ernest Daudet dans Un Roman du prince de Metternich (Revue Hebdomadaire, 29 juillet 1899, p. 659).

[7] Lettres et papiers du chancelier comte de Nesselrode, t. VI, p. 142. Mme de Nesselrode à son mari, Saint-Pétersbourg, 9 décembre 1822.

[8] Le duc Decazes à Louis XVIII, 24 novembre 1820 (Revue Hebdomadaire du 29 juillet 1899, p. 659).

[9] Ernest Daudet, Un Roman du prince de Metternich (Revue Hebdomadaire des 29 juillet et 5 août 1899).

[10] M. Noël Charavay, le très aimable et très consciencieux expert en autographes, a bien voulu examiner le manuscrit de ces lettres avec sa grande compétence. De son examen approfondi résulte la certitude de leur absolue authenticité.

[11] Charles de Mazade, Un chancelier d'ancien régime. Le règne diplomatique de M. de Metternich. Paris, Plon, 1889, in-8o, p. 5.

[12] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, 1812-1834. Edited by Lionel G. Robinson. London, Longmans, Green and Co, 1902, in-8o. Préface, p. X.

[13] Metternich-Winneburg (Clemens-Wenzel-Lothar, comte puis prince de) était fils de Franz-Georg-Karl-Joseph-Johann et de sa femme, Maria-Beatrix-Antonia-Aloïsia de Kagenegg. La branche de la vieille famille de noblesse rhénane à laquelle il appartenait avait pris au quatorzième siècle le nom du village de Metternich près d'Euskirchen, à une lieue de Cologne. Elle avait reçu en 1616 la dignité de baron de l'Empire et le 20 mars 1679 celle de comte. Le père du futur chancelier était né à Coblenz, le 9 mars 1746. Devenu orphelin à l'âge de quatre ans, il entra d'abord au service de l'électeur de Hesse. En 1768, il fut accrédité à Vienne comme ministre de l'électeur de Trèves. Rappelé à Trèves, en 1769, comme ministre sans portefeuille au département des affaires étrangères, il fut de nouveau envoyé à Vienne l'année suivante. En 1774, il passa au service de l'empereur d'Allemagne qui l'accrédita le 28 février, comme son ministre auprès des cours électorales de Trèves et de Cologne. Ministre impérial dans le cercle du Bas-Rhin et de Westphalie (1778), ministre dirigeant dans les Pays-Bas autrichiens (1791), il quitta définitivement Bruxelles en 1794. Resté d'abord sans emploi, il fut nommé, en décembre 1797, premier plénipotentiaire autrichien au Congrès de Rastatt. Prince de l'Empire (le 3 juin 1803) à titre personnel, cette dignité fut étendue à tous ses descendants le 20 octobre 1813. Marié le 9 janvier 1771, à M.-B. de Kagenegg, née le 8 décembre 1755, morte le 23 novembre 1828, il en eut quatre enfants: le prince Clément, le comte Joseph (11 novembre 1773-9 décembre 1838), un autre fils Louis mort jeune (14 janvier 1777-2 mars 1778) et Pauline (29 novembre 1772-23 juin 1855), qui épousa le 23 février 1817 Ferdinand, duc de Wurtemberg. Le prince Franz-Georg mourut à Vienne le 11 août 1818 (Almanach de Gotha, 1836, p. 174 et 1848, p. 159.—Wurzbach, Biographisches Lexikon de Kaiserthums Oesterreich, t. XVIII, p. 60.—Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, 1778-1875. Vienne et Leipzig, Stern, 1906, 2 vol. in-8o, t. I, p. 56).

[14] Paul Pisani, Répertoire biographique de l'Épiscopat constitutionnel. Paris, Picard, 1907, in-8o, p. 242.

[15] Mémoires, Documents et Écrits divers laissés par le prince de Metternich publiés par son fils le prince Richard de Metternich, classés et réunis par M. A. de Klinkowstroem. Édition française. Paris, Plon, 1880-1884, 8 vol. in-8o, t. I, p. 6.

[16] Arthur Chuquet, la Jeunesse de Napoléon. Brienne. Paris, Armand Colin, 1897, in-8o.—Albert Schuermans, Itinéraire général de Napoléon Ier. Paris, Picard, 1908, in-8, p. 3.

[17] Mémoires du prince de Metternich, t. I, p. 12.

[18] A. Giry, Manuel de diplomatique. Paris, Hachette, 1894, in-8o, p. 170.

[19] Mémoires du prince de Metternich, t. I, p. 8.

[20] E. Seinguerlet, Strasbourg pendant la Révolution. Paris, Berger-Levrault, 1881, in-8o, p. 306.

[21] Grande Encyclopédie, t. III, p. 289, article Août (Journée du 10) par M. Aulard.—Pollio et Marcel, le Bataillon du 10 Août. Paris, Charpentier, 1881, in-12.—E. Mühlenbeck, Euloge Schneider. Strasbourg, Hertz, 1896, in-8o.

[22] Arthur Chuquet, Mayence, Paris, Cerf, 1892, p. 60 et s.

[23] Nous aurions voulu donner sur ce personnage quelques détails plus complets, mais nos efforts n'ont pas été heureux. Les Archives nationales semblent ne posséder aucun document le concernant.—M. de Metternich raconte encore que Napoléon lui enleva sa place de maître d'allemand comme ancien jacobin. Nous avons pu retrouver et feuilleter les Comptes Rendus du Procureur Gérant de Louis-le-Grand et les Pièces justificatives de ces comptes rendus. Sur les feuilles d'émargement pour le paiement des traitements du personnel, nous avons retrouvé la trace de Simon, qui touchait annuellement 2,000 francs, depuis l'an XII jusqu'en décembre 1813. Nous n'avons pu mettre la main sur les comptes des années postérieures, ce qui nous a rendu impossible la vérification de l'assertion de M. de Metternich. Ce dernier ajoute qu'à la Restauration, Simon fut choisi par le duc d'Orléans comme professeur d'allemand pour ses enfants.

A titre de simple indication, signalons que, dans sa séance du 14 septembre 1793, la Convention accorda une somme de 2,000 francs pour payer quatre mois de traitement échus à un citoyen Simon qui «après la célèbre journée du mois d'août 1792» avait été chargé «de traduire en langue allemande les décrets de la Convention nationale». S'agit-il de J.-F. Simon? Le rôle de ce dernier au 10 août et sa connaissance de la langue étrangère en question sont de trop faibles indices pour permettre d'émettre une hypothèse à ce sujet.

[24] Léopold II fut couronné empereur d'Allemagne en octobre 1790 et François II le 14 juillet 1792.

[25] Albert Sorel, l'Europe et la Révolution française, t. II, p. 492.

[26] Mémoires du prince de Metternich, t. I, p. 10.

[27] Le mariage fut célébré le 27 septembre 1795.—Marie-Éléonore de Kaunitz était née le 1er octobre 1775. Elle mourut à Paris le 19 mars 1825 après avoir donné sept enfants à son mari.

[28] Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 646.

[29] Ibid., p. 647.

[30] Ministre de Conférences et d'État le 4 août 1809, M. de Metternich fut nommé le 8 octobre 1809 ministre de la Maison impériale et des Affaires étrangères (Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 647).

[31] Ibid., t. I, p. 99.

[32] Albert Sorel, l'Europe et la Révolution française, t. II., p. 144.

[33] Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, lui avait conféré le rang de duc par décret du 13 novembre 1815. M. de Metternich refusa de profiter de cette faveur, si ce titre n'était pas assis sur une ville napolitaine. Par diplôme du 9 septembre 1818, Ferdinand ajouta donc au titre de duc le nom de Portella (Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 654).

[34] De Lacombe, le Prince de Metternich, dans le Correspondant du 10 décembre 1882, t. CXXIX, p. 893.

[35] Comte A. de la Garde-Chambonas, Souvenirs du Congrès de Vienne, 1814-15, publiés avec introduction et notes par le comte Fleury. Paris, Vivien, 1901, in-8o, p. 343.

[36] Le comte de Falloux, Mémoires d'un Royaliste. Paris, Perrin, 1888, 2 vol. in-8o, t. I, p. 78.

[37] Friedrich von Gentz, Tagebücher. Leipzig, Brockhaus, 1861, in-8o, p. 257. Ce passage, sans date, est de la fin de 1810.

[38] 1o Marie-Léopoldine, née le 17 janvier 1797, mariée le 15 septembre 1817 à Joseph, comte Esterhazy. Elle mourut le 20 juillet 1820;

2o Franz-Karl-Johann-Georg, né le 21 février 1798, mort le 3 décembre 1799;

3o Clemens-Éduard, né le 10 juin 1799, mort le 15 du même mois;

4o Franz-Karl-Victor, né le 15 janvier 1803, fut attaché d'ambassade à Paris et mourut le 30 novembre 1829;

5o Clémentine-Marie-Octavie, née le 30 août 1804, décédée le 6 mai 1820;

6o Léontine-Pauline-Marie, née le 18 juin 1811. Elle épousa, le 8 février 1835, le comte Sandor de Slavnicza, fut la mère de la princesse Richard de Metternich, la très spirituelle ambassadrice à Paris sous Napoléon III, et mourut le 16 novembre 1861;

7o Hermina-Gabrielle-Marie, née le 1er septembre 1815, mourut en 1890, chanoinesse honoraire du chapitre des Dames de Savoie à Vienne.

[39] Galerie des Contemporains illustres par un homme de rien (Louis de Loménie). Paris, René et Cie, 1840-1847, 10 vol. in-12, t. II, p. 8.

[40] Galerie des Contemporains illustres, t. II, p. 11.

[41] Comte A. de La Garde-Chambonas, Souvenirs du Congrès de Vienne, p. 88.—Mme de Bassanville, dans les Salons d'autrefois, Souvenirs intimes, t. II, p. 2, a copié ce passage presque mot pour mot. La première édition des Souvenirs de M. de la Garde sous le titre de Fêtes et Souvenirs du Congrès de Vienne a paru en 1843, à Paris, chez Appert, 2 vol. in-8o.

[42] Comte A. de la Garde-Chambonas, Souvenirs du Congrès de Vienne, p. 88.

[43] Skavronska (Catherine-Pavlovna, comtesse) était née en 1783 et mourut à Vienne le 21 mai 1857. Elle était la fille du général Paul Skavronski et de Catherine Engelhardt, la nièce préférée de Potemkin. Elle avait épousé, en septembre 1800, le prince Pierre Bagration, né en 1765, qui mourut en septembre 1812. Bien plus tard, en 1830, elle épousa, tout en conservant le nom de son premier mari, le colonel anglais sir John Hobart Caradoc, baron Howden (1799-1873). La fille qu'elle eut du prince de Metternich, Clémentine, née en 1802, morte en couches le 29 mai 1829, épousa en 1828 le général comte Otto Blome (1er octobre 1795-1er juin 1884) (Édition du grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch, Portraits russes des dix-huitième et dix-neuvième siècles. Saint-Pétersbourg, manufacture des papiers d'État, 3 vol. in-4o, 1905-1907, t. I, p. 49.—Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, t. I, p. 14 et 33).

[44] Mémoires de Mme de Rémusat, 1802-1808, publiés par son petit-fils Paul de Rémusat. Paris, Calmann Lévy, 1879-1880, 3 vol. in-8o, t. III, p. 48.

[45] Frédéric Masson, Napoléon et sa famille. Paris, Ollendorf, 1897-1907, 8 vol. in-8o, t. VI, p. 184.

[46] Comte Fédor Golovkine, la Cour et le Règne de Paul Ier. Portraits, souvenirs et anecdotes, publiés par S. Bonnet. Paris, Plon, 1905, in-8o, p. 309.

[47] Catalogue de la vente du 27 mai 1895, no 85. M. Noël Charavay, expert.—Ce détail de l'amour de M. de Metternich pour l'amie de Chateaubriand n'est pas signalé dans le remarquable ouvrage, pourtant si complet, de M. Édouard Herriot: Mme Récamier et ses amis. Paris, Plon, 1905, 2 vol. in-8o. Par contre, M. Herriot signale, t. II, p. 405, l'opinion de la troisième princesse de Metternich sur son héroïne, extraite de son journal (Mémoires du prince de Metternich, t. V, p. 115). Cette opinion est malveillante à l'égard de Mmes Junot et Récamier. Ne serait-ce pas là un pur effet de jalousie rétrospective?

[48] Le comte de Falloux, Mémoires d'un Royaliste, t. I, p. 133.

[49] Souvenirs de la duchesse de Dino, publiés par sa petite-fille la comtesse Jean de Castellane, Paris, Calmann Lévy, in-8o, p. 113.

[50] Mémoires de Mme de Boigne, t. I, p. 228.

[51] Friedrich von Gentz, Tagebücher. Leipzig, F.-A. Brockhaus, 1873-1874, 4 vol. in-8o, t. I, p. 322.

[52] Friedrich von Gentz, Tagebücher, t. I, p. 293. «24 juillet 1814, dimanche. Entre autres, j'ai écrit une lettre très énergique à la duchesse de Sagan sur sa conduite envers Metternich et moi.»—Ibid., t. I, p. 322. «Samedi 22 [octobre 1814]. Dîné chez Metternich avec Nesselrode. Il me fait part de sa rupture définitive avec la duchesse, ce qui est aujourd'hui un événement de premier ordre.»

[53] Lettre du 1er décembre 1818.

[54] Souvenirs et Fragments pour servir aux mémoires de ma vie et de mon temps, par le marquis de Bouillé, publiés par P.-L. de Kermaingant, Paris, Picard, 1908, 2 vol. in-8o, t. II, p. 45.

[55] Lettre du 1er décembre 1818.

[56] Benckendorf (Christophe Ivanovitch de), né le 30 juillet 1749, général d'infanterie, mort le 10 juin 1823 (Ermerin, Annuaire de la noblesse de Russie, 2e année, 1892, p. 135).

[57] Correspondance de S. M. l'impératrice Marie Féodorovna avec Mlle de Nelidoff, sa demoiselle d'honneur. Publiée par la princesse Lise Troubetzkoï. Paris, Ernest Leroux, 1896, in-18, p. 1, 15, 31, 57, 89, 92.

[58] Ralph Sneyd, Notice of the late princess of Lieven dans Miscellanies of the Philobiblon Society, vol. XIII, p. 8.

[59] Alexandre, l'aîné, sous-officier en 1798 au régiment Semenovski, capitaine après Preussich-Eylau, colonel quinze jours plus tard, général-major en 1812, chef de la 2e division de dragons le 9 avril 1816, général aide de camp le 22 juillet 1819. Il fut nommé, le 25 juin 1826, chef des gendarmes, chef de la 3e section de la police impériale spéciale, commandant de la maison militaire de l'Empereur, et dès ce moment il devint et resta, jusqu'à sa mort, inséparable de la personne du souverain. Créé sénateur le 6 décembre 1826, général de cavalerie en 1829, membre du Conseil de l'Empire le 8 février 1830, comte le 8 novembre 1832, il mourut le 23 septembre 1844 à bord du vapeur de guerre russe l'Hercule, en revenant d'Allemagne (Toutes ces dates en vieux style). Il avait épousé Élisabeth Andréïevna Donetz-Zakharjevski dont il eut trois filles: la comtesse Apponyi, la princesse Wolkonski, la princesse Demidoff (Édition du grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch, Portraits russes des dix-huitième et dix-neuvième siècles, t. II, portrait 46).—«Homme de talent, doux, souple, insinuant, agréable de figure, plein de galanterie dans les manières, il savait se faire aimer, et les Russes eux-mêmes lui pardonnaient le grand tort d'être Allemand (il appartenait à la noblesse livonienne), dans une Cour où ils avaient été trop souvent humiliés de voir des hommes de cette origine prendre le pas sur les premiers d'entre eux... Homme, sinon d'une haute moralité, du moins intègre et de plus actif, éclairé, d'une intelligence rare, d'une société agréable. «(J. H. Schnitzler, Histoire intime de la Russie sous les empereurs Alexandre et Nicolas. Paris, Renouard, 1847, 2 vol. in-8o, t. I, p. 263; t. II, p. 183).

Constantin, le plus jeune des fils de la baronne Schilling, fut général-adjudant puis général-lieutenant et mourut pendant la guerre turco-russe de 1828 (Kleinschmidt, Fürstin Dorothea Lieven, dans Westermanns Monatshefte. Oktober 1898, p. 21).

[60] Maria fut dame d'honneur de l'impératrice Marie Féodorovna. Elle mourut vers 1843.

[61] Posse de Gaugreben (Charlotte Karlovna), fille du lieutenant-général Karl de Gaugreben, était née vers 1743. En novembre 1783, elle fut chargée par Catherine II de l'éducation des grands-ducs Nicolas et Michel Pavlovitch ainsi que de celle des grandes-duchesses leurs sœurs. Dame d'honneur en 1794, elle reçut le titre de comtesse le 22 février 1799 et celui de princesse et d'Altesse Sérénissime en 1826 à l'occasion du couronnement de Nicolas Ier. Elle mourut le 24 février 1828 (Schnitzler, Histoire intime de la Russie, t. I, p. 511.—Sergius Uwarow, Hommage à Mme la princesse de Lieven. Saint-Pétersbourg, 1829, in-8o).

«Paul qui ne trouvait guère une mère en Catherine donna à la gouvernante de ses enfants tout le respect et un peu de l'affection qu'il n'arrivait pas à placer ailleurs.» (K. Waliszewski, Autour d'un Trône. Catherine II de Russie. Paris, Plon, 1894, in-8o, p. 398).

Son mari, Otto-Heinrich-André Romanovitch, né le 11 octobre 1726, était mort le 4 février 1781. Elle lui avait donné trois fils: Charles, Christophe et Ivan et une fille, Catherine, qui épousa le baron Viétinhof. (Édition du grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch. Portraits russes des dix-huitième et dix-neuvième siècles, t. III, portrait 104).

[62] Lieven (Christophe Andréïévitch de) était le second fils du général-major André Romanovitch et était né à Kieff. Il fut inscrit à l'artillerie en 1779, passa comme enseigne au régiment de Semenovski le 1er janvier 1791 et fut nommé lieutenant en 1794. Il prit part à la guerre de Suède en 1790 et combattit contre les Français, aux Pays-Bas autrichiens, dans les rangs de l'armée autrichienne (1794). Lieutenant-colonel au régiment de dragons de Wladimir le 20 février 1796, puis dans les mousquetaires de Toula, il fit avec le comte Zouboff l'expédition contre la Perse. Aide de camp de l'Empereur le 27 avril 1797, général-major et aide de camp général le 27 juillet 1798, chef de la chancellerie en campagne le 12 novembre 1798, il est en 1805 à Austerlitz. Lieutenant-général (1807). Envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire auprès du roi de Prusse le 31 décembre 1809, ambassadeur extraordinaire à Londres le 5 septembre 1812, rappelé le 22 avril 1834, mort à Rome le 29 décembre 1838-10 janvier 1839 (Édition du grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch. Portraits russes des dix-huitième et dix-neuvième siècles, t. III, p. 23, dates en vieux style).

[63] Le fils aîné de la gouvernante des grands-ducs, Charles Andréïévitch, né le 12 février 1767, embrassa la carrière militaire. Major-général en 1797, lieutenant-général (1799), général d'infanterie (1827), curateur de l'université de Dorpat (1817), membre du Conseil de l'Empire (1826), ministre de l'Instruction publique (1828-1838), il mourut dans ses terres de Courlande le 12 janvier 1845 laissant deux fils, dont l'un, André Karlovitch, fut plus tard général-major (Friedrich Busch, Fürst C. Lieven und die Kaiserliche Universität Dorpat unter seiner Oberleitung. Dorpat et Leipzig, 1846, in-4o).

[64] Publié dans: Die Ermordung Pauls und die Thronbesteigung Nikolaus I. Neue materialien veröffentlicht und eingeleitet von professor Dr. Theodor Schiemann. Berlin, Georg Reimer, 1902, in-8o, p. 35.

[65] «Ce récit a beaucoup d'intérêt; il a un caractère de vérité et de vie. Mme de Lieven ne relate que ce qu'elle a vu et entendu, par conséquent rien de l'acte même de l'assassinat; mais l'impression générale sur la cour et le public, l'attitude et le langage des principaux personnages, l'Impératrice, l'empereur Alexandre, le comte Pahlen, sont peints avec finesse et relief» (Souvenirs du baron de Barante. Paris, Calmann Lévy, 1890, 8 vol. in-8o, t. I, p. 82).

[66] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier. La princesse de Lieven, chap. I. A la cour de Russie.

[67] Gazette nationale ou le Moniteur universel du lundi 30 avril 1810, no 120, p. 475.

[68] Moniteur universel du mercredi 15 juillet 1812, no 197, p. 771.

[69] Moniteur universel du samedi 26 décembre 1812, no 361, p. 1429.

[70] Mémoires du prince de Talleyrand, publiés par le duc de Broglie. Paris, Calmann Lévy, 1891, 8 vol. in-8o, t. III, p. 404.—L'authenticité de ces Mémoires, au moins dans leur forme actuelle, est très contestée. Le duc de Broglie n'eut entre les mains qu'une copie exécutée par M. de Bacourt, qui détruisit le manuscrit original. Si le passage reproduit ci-dessus a été retouché par M. de Bacourt, il n'en conserve pas moins quelque intérêt documentaire, ce dernier ayant beaucoup connu Mme de Lieven à Londres et à Paris.

[71] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London. Biographical notice, p. VIII.

[72] M. Guizot, Mélanges biographiques et littéraires. Paris, Michel Lévy, 1868, in-8o, p. 194.—En 1817, le maréchal de Castellane notait dans son journal: «Le comte et la comtesse de Lieven jouissaient d'une grande considération à Londres; ils y tenaient un grand état. Mme de Lieven était une agréable et fort aimable personne de trente ans.» (Journal du maréchal de Castellane. Paris, Plon, 1897, 5 vol. in-8o, t. I, p. 348).

[73] Souvenirs du baron de Barante, t. II, p. 32, note 1.

[74] Mémoires d'outre-tombe, édition Biré, t. IV, p. 249.

[75] Mémoires de Mme de Boigne, t. II, p. 181.

[76] Mémoires du prince de Talleyrand, t. III, p. 403.

[77] Mélanges biographiques, p. 196.

[78] Mémoires de Mme de Boigne, t. II, p. 181.

[79] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 228.

[80] Duc de Broglie, le dernier Bienfait de la Monarchie. Paris, Calmann Lévy, s. d., in-8o, p. 195.

[81] Lord Malmesbury, Mémoires d'un ancien Ministre, 1807-1869, traduits par M. A. B. Paris, Ollendorf, 1886, p. 47.—3 mai 1837.

[82] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 378.

[83] M. Guizot, Mélanges biographiques, p. 214.—La princesse de Lieven à M. Guizot, Schlangenbad, 12 août (lundi) 1850.

[84] Cette anecdote se rapporte à Charles-Louis, roi d'Étrurie sous le nom de Louis II, duc de Lucques sous le nom de Charles-Louis, duc de Parme après la mort de l'ex-impératrice Marie-Louise. Il abdiqua le 14 mars 1849 (Dussieux, Généalogie de la maison de Bourbon, Paris, Lecoffre, 1872, 2e édit., p. 230).—Après son abdication le duc de Parme prit le titre de comte de Villafranca.

[85] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London. Biographical notice, p. VIII.

[86] Les bals d'Almack étaient des bals par souscription, très aristocratiques, où il était fort difficile de se faire admettre. Les billets étaient vendus par des dames patronnesses appartenant toutes à la grande noblesse anglaise ou au monde diplomatique.

[87] Mémoires de Mme de Boigne, t. II, p. 180.

[88] Ibid., t. II, p. 180.

[89] Stockmar, Denkwürdigkeiten aus den Papieren des Freiherrn Christian Friedrich von Stockmar, zusammengestellt von Ernst, Freiherr von Stockmar. Braunschweig, Friedrich Vieweg und Sohn, 1872, in-8o, p. 97.

[90] Mémoires d'outre-tombe, édition Biré, t. IV, p. 249.

[91] Ralph Sneyd, Notice of the late princess of Lieven, p. 5.

[92] Mémoires du prince de Talleyrand, t. III, p. 405.

[93] La comtesse Apponyi à M. de Fontenay, Rome, 9 janvier 1824 (Lettre analysée sous le no 11 dans le Catalogue de la maison Veuve Gabriel Charavay, no 263).

[94] Greville, la Cour de George IV et de Guillaume IV, extraits du Journal de Charles C.-F. Greville, traduits et annotés par Mlle Marie-Anne de Bovet. Paris, Firmin-Didot, 1888, p. 346 (juin 1834).

[95] Mémoires d'outre-tombe, édition Biré, t. IV, p. 249.

[96] Greville, Les quinze premières années du règne de la reine Victoria, extraits du Journal de Charles C.-F. Greville, traduits par Mlle Marie-Anne de Bovet. Paris, Firmin-Didot, 1889, in-12, p. 331.

[97] Souvenirs du baron de Barante, t. VIII, p. 155. La duchesse de Sagan à M. de Barante. Berlin, 1er février 1857.

[98] La Cour et le Règne de George IV et de Guillaume IV, p. 8.

[99] Ralph Sneyd, Notice of the late princess of Lieven, p. 6.

[100] Mémoires du prince de Talleyrand, t. III, p. 405.

[101] Ralph Sneyd, Notice of the late princess of Lieven, p. 9.

[102] Ibid., p. 8.

[103] Comte de Marcellus, Chateaubriand et son temps. Paris, 1859, in-8o, p. 269.

[104] Kleinschmidt, Drei Jahrhunderte russischer Geschichte (1598-1898). Berlin, Georg Reimer, 1898, in-8o, t. I, p. 301.

[105] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 172.

[106] La Cour et le Règne de George IV et de Guillaume IV, p. 9.

[107] Mémoires d'un ancien Ministre, p. 237.

[108] Mémoires de Mme de Boigne, t. II, p. 180.

[109] Revue d'Histoire moderne et contemporaine, t. V, p. 138.

[110] Souvenirs du baron de Barante, t. VI, p. 209. La duchesse de Talleyrand à M. de Barante, Paris, 5 avril 1839.—Nesselrode à sa femme, 7 mars 1814: «Lieven continue à réussir autant que sa femme réussit peu.» (Lettres et papiers, t. V, p. 171.)

[111] Mémoires du prince de Talleyrand, t. II, p. 407.

[112] Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 249, n. 1.

[113] Mémoires de Mme de Boigne, t. II, p. 181.

[114] Les quinze premières années du règne de la reine Victoria, p. 331.

[115] Lettre du 30 janvier 1819.

[116] Lettre du 13 mars 1819.

[117] Dans une lettre à M. de Metternich, datée du 13 février 1820, et dont M. le comte Puslowski, le savant collectionneur polonais, a bien voulu nous communiquer une copie qui lui fut jadis donnée par M. Forneron, Mme de Lieven dit, en parlant de Palmella: «Je t'ai parlé dans le temps de P. Je crois m'être expliquée clairement. Il a été amoureux et tout aussi loin d'être heureux que le sera jamais Floret à mon égard».

[118] Sa fille était née vers le milieu de février 1804. Alexandre était né en 1805, Paul en 1806 et Constantin dans les premiers jours de 1807.

[119] Ernest Daudet, Un Roman du prince de Metternich dans la Revue Hebdomadaire du 4 août 1898, p. 50.

[120] Mémoires du prince de Metternich, t, III, p. 171, note 1.

[121] Moniteur universel du samedi 3 octobre 1818, no 276, p. 1168.

[122] Moniteur universel du lundi 5 octobre 1818, no 278, p. 1172.

[123] Ernest Daudet, Autour du Congrès d'Aix-la-Chapelle (1818) dans le Correspondant du 10 juillet 1907, t. CCXXVIII, p. 38 (Rapport d'un agent secret).

[124] Le fondé de pouvoir de M. de Metternich avait pris possession du domaine en août 1816 (Moniteur Universel du mardi 27 août 1816, no 240, p. 966).

[125] Archives du ministère des affaires étrangères. France, Mémoires et documents, vol. 337, fo 225 verso. Verzeichniss der zu dem Kaiserl. Österreichischen Ministerium der auswärtigen Angelegenheiten gehörigen Individuen.

[126] Gazette d'Augsbourg du 4 décembre 1818, no 338, p. 1351.

[127] Ernest Daudet, Autour du Congrès d'Aix-la-Chapelle dans le Correspondant du 10 juillet 1907, p. 40.

[128] Archives du ministère des affaires étrangères. France, Mémoires et documents, vol. 337, fo 220. List of persons who form the mission of His Britannic Majesty at Aix-la-Chapelle.

[129] Archives du ministère des affaires étrangères. France, Mémoires et Documents, vol. 337, fo 222. Quartierliste der Suite Seiner Majestät des Königs von Preussen.

[130] Moniteur universel du samedi 17 octobre 1818, no 200, p. 1225: «Aix-la-Chapelle, 11 octobre.—Deux fois par semaine, Lady Castlereagh donne une soirée; tout le corps diplomatique y est fort assidu. Quand les parties sont arrangées, les ministres passent dans une pièce voisine du salon, et là l'entretien devient tout politique; il se prolonge fort tard. Il se tient en outre chaque soir de petits comités diplomatiques chez Lord Castlereagh.»

[131] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 127. Metternich à sa femme... octobre.

[132] Moniteur universel du samedi 17 octobre 1818, no 200, p. 1225. Aix-la-Chapelle, le 11 octobre.—«L'arrivée de M. le comte de Lieven et de Mme la comtesse, son épouse, a augmenté le petit nombre de maisons qui, par des soirées agréables, égaient un peu le ton sérieux qui règne ici.» (Journal des Débats du samedi 17 octobre 1818, p. 1).

[133] Mémoires du prince de Metternich, t. III; p. 128. Metternich à sa femme, ce 18 octobre.

[134] Lettre du 9 mars 1819.

[135] Lettre du 28 novembre 1818.

[136] Le prince de Metternich à Mme de Lieven, Vienne, 24 mars 1820.—La copie de cette lettre nous a été communiquée par M. le comte Puslowski.

[137] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 129. Metternich à sa femme, ce 27 octobre.

[138] Lettre du 28 novembre 1818.

[139] Ibid.

[140] Moniteur universel du lundi 9 novembre 1818, no 313, p. 1313.

[141] Première lettre, s. d.

[142] Moniteur universel du vendredi 20 novembre 1818, no 324, p. 1359.

[143] «Aix, le 7 novembre. Le comte Esterhazy, avec son épouse, fille du prince de Metternich, est arrivé avec trois voitures de suite. Le ministre était allé au devant d'eux à plus d'une lieue. Le comte et la comtesse ne tarderont pas à partir pour Paris comptant y passer l'hiver.» (Journal de Paris du jeudi 12 novembre 1818, no 316, p. 3).—Voir aussi Moniteur universel du 11 novembre 1818, no 315, p. 1321.

[144] «22 novembre.—Le Congrès touche à sa fin. Aix-la-Chapelle ressemble maintenant à une salle de fête à 4 heures du matin; la foule est écoulée, les lustres sont presque éteints. Tout le monde semble content de ce qui s'est passé et content de partir.» (C.-L. Lesur, Annuaire historique universel pour 1818, 2e édit. Paris, Thoisnier-Desplaces, 1825, in-8o, p, 564).

[145] Journal des Débats du jeudi 26 novembre 1818. Aix-la-Chapelle, 21 novembre.

[146] Moniteur universel du lundi 30 novembre 1818, no 334, p. 1398.—Gazette d'Augsbourg du 1er décembre 1818, no 335, p. 1339.

[147] Moniteur universel du mardi 1er décembre 1818, no 335, p. 1401.—Journal de Paris du lundi 30 novembre 1818, no 334, p. 1.

[148] Cette visite du champ de bataille de Waterloo eut lieu le 26 novembre (Gazette d'Augsbourg, 6 décembre 1818, no 340, p. 1359).—Mme de Lieven y prit peut-être part si l'on s'en rapporte à quelques allusions que l'on trouvera dans les lettres qui suivent.

[149] Moniteur universel du jeudi 3 décembre 1818, no 337, p. 1410.

[150] Moniteur universel du jeudi 3 décembre 1818, no 337, p. 1410.—Gazette d'Augsbourg du 8 décembre 1818, no 342, p. 1367.

[151] Ernest Daudet, Un Roman du prince de Metternich dans la Revue Hebdomadaire du 29 juillet, 1899, p. 661.

[152] Cette lettre, sans date, placée en tête de la collection des lettres du prince de Metternich à la comtesse de Lieven par celui ou celle qui fit relier cette collection, est vraisemblablement du commencement de novembre 1818 et probablement du 3. M. et Mme de Lieven, arrivés le 11 octobre à Aix-la-Chapelle, en partirent en effet le 4 novembre pour Bruxelles, à la suite de l'impératrice douairière de Russie. Ils ne prévoyaient pas à ce moment devoir revenir bientôt dans la ville où se continuaient les séances du Congrès. Les sentiments d'amour réciproque du ministre des affaires étrangères d'Autriche et de l'ambassadrice de Russie dataient d'une excursion à Spa, faite de concert le 25 octobre 1818.

[153] Les mots entre crochets sont reconstitués, le fragment du papier sur lequel ils étaient écrits, placé sous le cachet, ayant été arraché lors de l'ouverture de la lettre.

[154] Après être restés une semaine à Bruxelles, M. et Mme de Lieven revinrent à Aix-la-Chapelle. Le Moniteur universel signale leur passage à Liège le 12 novembre. Ils durent arriver le 13 dans la ville du Congrès.

[155] Hobart (Émily-Anne), fille de John Hobart, deuxième comte de Buckingham. Elle avait épousé, le 9 juin 1794, Robert Stewart, lord Castlereagh. Elle mourut le 12 février 1829 et fut enterrée à côté de son mari dans l'abbaye de Westminster (Dictionary of National Bioqraphy, edited by Sidney Lee, London, Smith, Elder and Co, t. XXVII, p. 33, t. LIV, p. 346 et 357).

[156] Metternich (Marie-Léopoldine), fille aînée du prince, issue de son premier mariage avec la princesse Eléonore de Kaunitz. Née le 17 janvier 1797, elle avait épousé le 15 septembre 1817 le comte Joseph Esterhazy de Galantha, chambellan impérial et royal (né le 24 novembre 1791, mort le 12 mai 1847), d'une branche cadette de la grande famille hongroise. Le 6 novembre 1818, elle était arrivée avec son mari à Aix-la-Chapelle d'où elle devait se rendre à Paris. Elle mourut, sans enfants, à Baden, le 20 juillet 1820 et fut inhumée en Bohême. Son corps fut transporté dans le caveau de sa famille paternelle, à Plass, le 9 août 1828. Devenu veuf, le comte Joseph Esterhazy épousa, en juillet 1841, Hélène Bezobrazoff (StrobL von Ravelsberg, Metternich und Seine Zeit, t. I, p. 57.—Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 359 et s., t. VII, p. 559.—Moniteur Universel du 11 novembre 1818, n. 315, p. 1321.—Genealogisches Taschenbuch der deutschen gräflicher Häuser. Année 1850, p. 193).

[157] Castlereagh (Robert Stewart, vicomte). Né en 1769, successivement garde du sceau privé d'Irlande, chef du secrétariat du lord lieutenant Camden, président du bureau de contrôle des Indes orientales, secrétaire d'État pour la guerre, il était, depuis le 28 février 1812, secrétaire d'État des affaires étrangères et le resta jusqu'à sa mort, poursuivi par une impopularité extrême. Au Congrès d'Aix-la-Chapelle, il représentait la Grande-Bretagne avec Wellington. Devenu marquis de Londonderry en 1821 par la mort de son père, il donna, à partir du mois de juin 1822, des signes de dérangement cérébral. Le 12 août 1822, Lord Castlereagh se coupa la gorge avec un canif dans sa maison de campagne de North Cray, et mourut presque immédiatement (Sir Archibald Alison: Lives of Lord Castlereagh and sir Charles Stewart, Londres et Edimbourg, William Blackwood and sons, 1861, 3 vol. in-8o).

[158] Le prince de Metternich profitait de toutes les occasions sûres pour faire parvenir ses lettres à la comtesse de Lieven. En attendant ces occasions, il écrivait la lettre de chaque jour à la suite de celle de la veille, sur la page commencée et interrompue. Chaque expédition, par mesure de prudence, était soigneusement numérotée par lui. Nous avons conservé ces numéros qui prouvent l'absence de lacunes dans la correspondance publiée ici.

[159] Nuit du 17 au 18 novembre 1818.

[160] Le comte et la comtesse de Lieven quittèrent Aix-la-Chapelle le 18 novembre à 8 heures du matin pour se rendre à Bruxelles. Le prince de Metternich avait d'abord dû partir, lui aussi, le 18 pour la même destination. Il fut obligé de retarder son départ jusqu'au 22 novembre pour assister aux conférences diplomatiques qui se poursuivaient (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 131 et s.).

[161] La comtesse Marie Esterhazy qui partait pour Bruxelles avec son mari.

[162] Lawrence (Sir Thomas), peintre anglais. Né à Bristol le 4 mai 1769. En 1814, il avait été chargé de faire le portrait des souverains alliés, de leurs ministres et généraux qui vinrent alors visiter Londres. Ces portraits ornent aujourd'hui la galerie de Waterloo au château de Windsor. Pour compléter la série ainsi commencée des hommes d'État de la Sainte-Alliance, le Prince Régent envoya Lawrence en 1818 à Aix-la-Chapelle pendant le Congrès. Pour l'y loger, une maison de bois portative avec un grand atelier fut construite en Angleterre; elle devait être élevée dans les jardins de l'ambassadeur anglais, Lord Castlereagh, mais elle arriva trop tard. Lawrence s'installa dans la grande galerie de l'Hôtel de Ville d'Aix. Après le Congrès, il se rendit à Vienne et de là à Rome. Il mourut le 7 janvier 1830 (Dictionary of National Biography, t. XXXII, p. 278).—Le portrait de M. de Metternich peint à Aix est aujourd'hui à Windsor. Une copie en a été exécutée à Vienne pour la famille du prince, qui la possède encore. Une reproduction de ce tableau, gravée par Unger, se trouve en tête du t. I des Mémoires du prince de Metternich.

[163] Frédéric-Guillaume III, né à Potsdam le 3 août 1770, roi de Prusse depuis la mort de son père, Frédéric-Guillaume II, le 16 novembre 1797, mourut le 7 juin 1840 (Almanach de Gotha, 1841).

[164] François Ier, empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohême, de la Lombardie et de Venise. Né le 12 février 1768 à Florence, succéda à son père Léopold II dans les États de sa maison le 1er mars 1792. Couronné roi de Hongrie le 6 juin, élu empereur d'Allemagne le 7 juillet 1792, couronné le 14, se déclara empereur héréditaire d'Autriche le 11 août 1804 et se démit de la dignité d'empereur romain le 6 août 1806. Mourut le 2 mars 1835 (Almanach de Gotha, 1819, 1830, 1836).

[165] Alexandre Ier Paulovitch, né 12/23 décembre 1777, succède à son père Paul Ier le 13/24 mars 1801, meurt le 19 novembre/1er décembre 1825 à Taganrog (Almanach de Gotha, 1819, 1826.)

[166] Capo d'Istria (Jean-Antoine, comte), né à Corfou en 1776. Entré au service de la Russie en janvier 1809, il devint secrétaire d'État de l'empire russe (novembre 1815) et dirigea jusqu'en 1822 le département des affaires étrangères conjointement avec Nesselrode. Était en 1818 l'un des plénipotentiaires russes au Congrès d'Aix-la-Chapelle et habitait avec Nesselrode, chez M. Wildenstein, rue du Pont, no 11. Après sa démission (1822), Capo d'Istria se retira à Genève d'où il prit une part active à l'organisation du soulèvement hellénique. Élu président pour sept années par l'assemblée nationale grecque de Trézène, le 2/14 avril 1827, il fut assassiné le 27 septembre/9 octobre 1831 (Nouvelle Biographie générale) Didot, t. VIII, col. 594.—Archives du ministère des affaires étrangères. France, Mémoires et documents, vol. 337, fo 221. Liste des personnes qui composent la suite de S. M. l'empereur de Russie.

[167] Richelieu (Armand-Emmanuel-Sophie-Septimanie du Plessis, d'abord comte de Chinon, puis duc de Fronsac et duc de), né à Paris le 25 septembre 1766. Chargé d'une mission près la cour de Vienne (1790), il émigra et prit du service dans l'armée russe où il arriva au grade de général major. Gouverneur d'Odessa (1803), puis de toute la Nouvelle-Russie (1805), il rentra en France à la première Restauration. Président du conseil, ministre des affaires étrangères (26 septembre 1815-29 décembre 1818). De nouveau président du conseil, du 20 février 1820 au 14 décembre 1821. Membre de l'Académie française (21 mars 1816), mort à Paris le 17 mai 1822. Il fut le promoteur du Congrès d'Aix-la-Chapelle, qui lui permit de libérer la France de l'occupation étrangère. Pendant son séjour à Aix, il était logé rue Saint-Pierre, no 595 (R. Bonnet, Isographie des membres de l'Académie française, Paris, Noël Charavay, 1907, in-8o, p. 241.—Archives du ministère des affaires étrangères, France, Mémoires et documents, vol. 337, fo 213).

[168] Kozlovski (prince Pierre Borissovitch), né en décembre 1783, diplomate, bel esprit, lieutenant du royaume de Pologne, était en 1818 ministre de Russie à Turin. Mourut le 26 octobre 1840 (Wilhelm Dorow, Fürst Kozloffski, Leipzig, Ph. Reclam junior, in-12, 1846.—Georges Stendman, Liste alphabétique de noms de personnages russes pour un dictionnaire biographique russe, formant le t. LX du Recueil de la société impériale d'histoire de Russie (Sbornik Imperatorskavo Russkavo Istoritcheskavo Obchtchestva).—«Peu d'hommes réunissaient comme le prince K. autant de vivacité et d'intelligence dans le travail, jointes à une élocution pleine de feu et d'entraînement. Son instruction était profonde et variée, sa mémoire admirable.» (Comte A. de la Garde-Chambonas, Souvenirs du Congrès de Vienne, p. 247).

[169] Par cette expression qui revient plusieurs fois dans le cours de sa correspondance, le prince de Metternich désignait sans doute les membres des familles souveraines et quelques personnages de grande importance. Il rangeait, comme on le verra plus loin, les personnages secondaires dans des catégories numérotées 2, 3, 4...

[170] «Le prince de Metternich à l'empereur François.—Aix-la-Chapelle, 17 novembre. Sire, dans notre conférence d'aujourd'hui, le duc de Richelieu a fait un rapport sur les affaires d'Espagne, en ce qui concerne les colonies de cette puissance; ce rapport entraînera une discussion tellement importante que j'ai dû me rendre au vœu unanime de mes collègues et prendre part au débat. Dans tous les cas, il faudrait que je fusse de retour ici samedi prochain, c'est-à-dire le jour où le duc de Wellington assistera à la conférence. Je me suis donc décidé à partir pour Bruxelles samedi, le 21 de ce mois, au lieu de demain 18 novembre, après la clôture des conférences.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 164).

[171] La lettre no 1 qui se termine quelques lignes plus bas.

[172] Journal des Débats du jeudi 26 novembre 1818.—«Aix-la-Chapelle, 21 novembre. M. le prince de Metternich part demain pour Bruxelles. M. de Floret l'a déjà précédé aujourd'hui: on ignore l'objet de ce voyage.»

[173] Pendant leur séjour à Aix, le comte et la comtesse de Lieven logeaient dans une maison de la rue de Cologne. L'empereur de Russie habitait l'ancien palais des préfets français, dans la même rue qui fut débaptisée en l'honneur de ce fait et devint la rue Alexandre (Archives du ministère des affaires étrangères. France, Mémoires et documents, vol. 337, fo 221. Liste des personnes qui composent la suite de S. M. l'empereur de Russie.—Moniteur universel du 27 septembre et du 28 octobre 1818).

[174] Nesselrode (Charles-Robert, comte de). Né à Francfort, 14 décembre 1780. Il était, depuis 1816, «secrétaire d'État dirigeant le département des affaires étrangères» conjointement avec Capo d'Istria. Il occupa ce poste jusqu'au moment où il donna sa démission, le 15 avril 1856, après la guerre de Crimée. Il mourut à Saint-Pétersbourg le 23 mars 1862 (Biographie générale (Didot), vol. XXXVII, col. 772).

[175] Cette lettre fut écrite à Bruxelles. M. et Mme de Lieven, partis le 18 novembre d'Aix-la-Chapelle, étaient arrivés le 19 à l'Hôtel Bellevue et séjournèrent dans la capitale des Pays-Bas jusqu'au 27. Metternich, arrivé le 23, en repartit le 28 (Lettres du 17 novembre, du 27 novembre, du 28 novembre.—Gazette d'Augsbourg, 1er décembre 1818, no 335, p. 1339; no 342, 8 décembre 1818, p. 1367.—Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 132.—Moniteur universel du lundi 30 novembre 1818, no 334, p. 1398; du jeudi 3 décembre 1818, no 337, p. 1410).

[176] Floret (Engelbert-Joseph, chevalier, puis baron de), conseiller de Cour à la chancellerie de Cour et d'État. Né à Vienne le 15 février 1776, mort dans la même ville le 1er février 1827. Il fit partie de l'ambassade extraordinaire envoyée à Londres en 1821 pour représenter l'empereur d'Autriche au couronnement du roi George IV. Très dévoué à M. de Metternich, qui l'appelait «le fidèle Floret», il accompagnait ce dernier dans tous ses déplacements. C'est à lui que les lettres de Mme de Lieven étaient adressées sous double enveloppe pour être remises au prince (Œttinger, Moniteur des dates.—Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 465).

[177] M. de Metternich alla avec Wellington visiter le champ de bataille de Waterloo, le 26 novembre (Voir plus loin, lettre du 27 novembre).

[178] Ce projet fut abandonné.

[179] Lettre sans date, vraisemblablement écrite dans la nuit du 26 au 27 novembre. Les Lieven quittèrent Bruxelles le 27 au matin.

[180] Ici reprend la série des envois numérotés, interrompue pendant le séjour commun du prince de Metternich et de la comtesse de Lieven à Bruxelles.

[181] A cette lettre est épinglée une coupure de journal où le passage ci-dessous est souligné au crayon rouge: «Royaume des Pays-Bas. De Bruxelles, le 26 novembre. Ce matin, vers 10 heures, le duc de Wellington est allé chercher S. A. le prince de Metternich et ils sont partis ensemble, avec une suite de trois voitures, pour aller visiter le célèbre champ de bataille de Waterloo, théâtre immortel de la valeur des armées alliées et du génie du grand capitaine qui les commandait.»

[182] Le 26 octobre, M. de Metternich et Mme de Lieven étaient allés, d'Aix-la-Chapelle, en excursion à Spa. C'est au cours de ce voyage que naquit leur sympathie réciproque (Voir lettre du 28 novembre).

[183] M. de Nesselrode.

[184] Le 26 octobre, le prince de Metternich, le comte et la comtesse de Lieven partaient d'Aix-la-Chapelle pour une excursion à Spa. Faisaient également partie du voyage: M. et Mme de Nesselrode, M. de Steigentesch, le comte Zichy, le comte de Lebzeltern, le prince de Hesse et M. de Floret. Les voyageurs passèrent à Spa la nuit du 26 au 27 et étaient de retour le 27 à 8 heures du soir à Aix. Il se pourrait que, contrairement à ce qui est dit dans cette lettre, cette excursion ait eu lieu les 25 et 26 octobre et non les 26 et 27. Dans une lettre à sa famille, datée du 27 octobre, le prince dit: «J'ai fait avant-hier une excursion à Spa, etc...». Si cette dernière lettre est bien datée, le prince, en écrivant à Mme de Lieven, se serait trompé d'un jour, ce qui est excusable à un mois d'intervalle. Noter cependant que dans le cours de sa correspondance, il revient plusieurs fois sur la date du 26 (Voir lettre précédente et Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 129).

[185] Le personnage désigné par cette initiale et dont il sera souvent question dans le cours de cette correspondance est Philippe Neumann, né à Vienne vers 1778. Il avait débuté dans la carrière diplomatique à Paris auprès du prince de Metternich. En 1818, il était secrétaire de l'ambassade d'Autriche à Londres. Il y devint ensuite conseiller, prit en 1824 une part importante aux négociations entre le Portugal et le Brésil et fut chargé d'une mission spéciale dans ce dernier pays en 1826. Il fut créé baron en 1830 et épousa Augusta Sommerset, fille de Henry, duc de Beaufort, dont il devint veuf le 15 juin 1850 (Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, t. XX, p. 291.—Oettinger, Moniteur des Dates).—En marge d'une lettre de Mme de Lieven à Metternich, en date du 3 septembre 1819, interceptée par le gouvernement français et publiée par M. Ernest Daudet dans la Revue Hebdomadaire du 4 août 1899, une note de la police dit que «Neumann passe pour être le fils naturel du prince de Metternich». Or Neumann était né vers 1778 et Metternich en 1773.

[186] Peut-être Lady Castlereagh. Lord et Lady Castlereagh, venant d'Aix, étaient arrivés le 26 novembre à Bruxelles où ils étaient descendus à l'Hôtel Wellington. Ils y restèrent jusqu'au 1er décembre. Le 3 décembre ils arrivaient à Paris à l'hôtel de la légation d'Angleterre, rue du Faubourg-Saint-Honoré (Moniteur universel du 1er décembre 1818, no 335, p. 1401 et du 5 décembre, no 339, p. 1420).—Le ménage Castlereagh était très uni (Mémoires de la comtesse de Boigne, t. II, p. 216).

[187] Ficquelmont (Charles-Louis, comte De), né à Dieuze (Lorraine) le 23 mars 1777. Servit d'abord la France dans le Royal-Allemand et entra en 1793 dans l'armée autrichienne où il parvint au grade de général de cavalerie. Ambassadeur d'Autriche à la Cour de Suède (septembre 1815-mai 1820), à Florence, à Naples, à Saint-Pétersbourg, enfin ministre d'État et chef de la section de la guerre au département des affaires étrangères (1840). Après la révolution de 1848, il reçut le ministère de la maison de l'Empereur et des affaires étrangères (18 mars 1848) qu'il occupa jusqu'à la retraite de Kolowrath. Il mourut à Vienne le 6 avril 1857 (Allgemeine Deutsche Biographie Leipzig Duncker und Humblot, 1875-1900, t. VII, p. 1).

[188] Le prince de Hardenberg (voir Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 132).—Hardenberg (Charles-Auguste, comte puis prince DE), né le 31 mars 1750 à Essenrode. D'abord ministre du Hanovre en Hollande, il passa au service du duc de Brunswick puis à celui du margrave d'Anspach et Bayreuth, enfin à celui de la Prusse. Chancelier après la retraite d'Haugwitz (1803), il dut abandonner ces fonctions le 24 avril 1806, mais les reprit le 6 juin 1810. Créé prince le 3 juin 1814, mort à Gênes le 26 novembre 1822 (Allgemeine Deutsche Biographie, t. X, p. 572).

[189] Madame de Lieven était née le 17 décembre 1785 à Riga, c'est-à-dire douze ans, sept mois et deux jours après le prince de Metternich.

[190] Au moment de la naissance du prince Clément de Metternich, son père n'était pas encore ministre de l'Empereur. Il ne fut envoyé en cette qualité auprès des Cours électorales de Trèves et de Cologne, que le 28 février 1774. En 1773, le comte Franz-Georg était, depuis 1768, au service de l'électeur de Trèves.

[191] Le père du prince de Metternich avait été, en 1791, nommé ministre plénipotentiaire près le gouvernement général des Pays-Bas autrichiens à Bruxelles. Le jeune Clément, depuis 1791, faisait ses études de droit à Mayence et il passait les vacances dans sa famille. Il dut interrompre ses études au milieu de l'année 1793 et revint à Bruxelles, qu'il quitta au printemps de 1794 pour faire un voyage en Angleterre (Mémoires du prince de Metternich, t. I, p. 13 et s.).

[192] Il s'agit probablement ici de Marie-Constance de Lamoignon, née à Paris le 14 février 1774, morte à Paris le 30 avril 1823, mariée le 30 avril 1788 à F. P. B. Nompar de Caumont, duc de la Force (19 novembre 1772-28 mars 1854) (De Brotonne, Les sénateurs du Consulat et de l'Empire. Paris, Charavay, 1895, in-8o, p. 237.—Voir Souvenirs et Fragments du marquis de Bouillé, t. II, p. 45).

[193] Metternich partit au commencement du printemps de 1794 avec le vicomte Desandroins, trésorier général du gouvernement des Pays-Bas, chargé d'une mission pour le gouvernement anglais, et revint au commencement de l'automne sur le continent (Mémoires du prince de Metternich, t. I, p. 16).

[194] D'après les Mémoires, t. I, p. 20, il partit pour Vienne au commencement d'octobre 1794.

[195] M. de Metternich épousa, le 27 septembre 1795, Marie-Éléonore, fille du prince Ernest de Kaunitz (Almanach de Gotha).

[196] Il fut nommé ministre plénipotentiaire près la Cour de la Saxe électorale à Dresde, le 5 février 1801 (Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 646).

[197] Ministre plénipotentiaire auprès de la Cour de Prusse le 3 janvier 1803 (Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 646).

[198] Cobenzel (Ludwig, comte DE), né à Bruxelles en 1753, mort à Vienne le 22 février 1808, ministre d'Autriche à Copenhague (1774), à Berlin (1777) et enfin à Saint-Pétersbourg (1779-1797). Plénipotentiaire au traité de Campo-Formio et au Congrès de Rastatt, ministre des affaires étrangères (1800), signe le traité de Lunéville. Démissionnaire de son portefeuille le 24 décembre 1805 (Allgemeine Deutsche Biographie, t. IV, p. 355).

[199] Nommé ambassadeur d'Autriche auprès de la Cour de Napoléon, le 18 mai 1806, il occupa ce poste jusqu'au 4 août 1809, date à laquelle il fut nommé ministre de conférence et d'État (En fait, il avait été reconduit à la frontière française quelques mois auparavant). Le 8 octobre 1809, il recevait le portefeuille du ministère de la maison impériale et des affaires étrangères (Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 647).

[200] Le domaine du Johannisberg avait été donné par l'empire d'Autriche au prince de Metternich le 1er juillet 1816. Le château, situé au sommet d'une colline plantée de vignes célèbres, à 104 mètres au-dessus du cours du Rhin, près de Geisenheim, fut construit de 1757 à 1759 par Adalbert de Walderdorf, prince abbé de Fulda. Napoléon Ier en avait fait donation en 1807 au maréchal Kellermann.

[201] Richter (Jean-Paul), le grand écrivain allemand, né en 1763 à Wunsiedel (Franconie). Il publia en 1783 son premier ouvrage: Groenländische Processe que suivit Auswahl aus des Teufels Papieren. Enfin en 1795, son roman Hesperus lui assura la célébrité. Il mourut le 14 novembre 1825. Ses principaux ouvrages, outre ceux mentionnés ci-dessus, sont: Quintus Fixlein, 1796; Jubelsenior, 1797; Titan, 1800; Flegeljahre, 1804 (Allgemeine Deutsche Biographie, t. XXVIII, p. 467).

[202] Le souvenir est le seul paradis d'où nous ne puissions être chassés.—Nous donnons la disposition de cette phrase, évidemment en prose, telle qu'elle existe dans le texte de M. de Metternich.

[203] Le château d'Amorbach était la résidence des princes de Leiningen (Linange). Cette principauté appartenait, en 1818, à Charles-Frédéric-Guillaume-Emich, prince de Leiningen-Dachsburg-Hardenburg, né le 12 septembre 1804 du prince Emich-Charles et de Victoria-Mary-Louisa, quatrième fille de François-Frédéric-Antoine, duc de Saxe-Saalfeld-Cobourg. Depuis la mort de son père (4 juillet 1814), la régence était exercée par sa mère.

Celle-ci, née le 17 août 1786, avait épousé en secondes noces, le 29 mai 1818, Edouard-Auguste, duc de Kent and Strathern, quatrième fils de George III, roi d'Angleterre. C'est d'elle que parle Metternich dans la présente lettre.

De son second mariage, elle eut une fille unique qui fut la reine Victoria. Elle mourut à Frogmore, le 16 mars 1861.

Au moment du Congrès de 1818, le duc et la duchesse de Kent, venant de Bruxelles, étaient arrivés à Aix-la-Chapelle et descendus à l'hôtel de la Grande-Bretagne, le 3 octobre. Ils quittèrent Aix le 5 octobre pour se rendre, par Francfort, à Amorbach, où ils résidèrent jusqu'au printemps de 1819 (Dictionary of National Biography, vol. XXXI, p. 19.—Moniteur universel du 8 octobre 1818, no 281, p. 1189; du 10 octobre, no 283, p. 1198; du 11 octobre, no 284, p. 1201; du 13 octobre, no 286, p. 1210; du 19 octobre, no 292, p. 1233).

[204] Windischgraetz (Alfred-Candide-Ferdinand, comte puis prince de), né à Bruxelles le 11 mai 1787. Prit part à toutes les campagnes de l'armée autrichienne de 1804 à 1813. Feld-maréchal (17 octobre 1848). Ambassadeur à Berlin (1859), gouverneur de Mayence (1859) mort à Vienne le 21 mars 1862. Il avait été élevé au rang de prince le 24 mai 1804 et avait épousé le 16 juin 1817 Marie-Éléonore-Philippine-Louise de Schwarzenberg, née le 21 septembre 1796, qui fut tuée d'un coup de fusil le 12 juin 1848 pendant l'insurrection de Prague (Œttinger, Moniteur des dates.—Almanach de Gotha, 1848 et 1860).

Lœwenstein (Sophie-Louise-Wilhelmine, comtesse puis princesse DE), sœur du précédent, née le 20 juin 1784, épouse le 29 septembre 1799 Charles-Thomas-Albert-Louis-Joseph-Constantin, prince de Lœwenstein-Rochefort (18 juillet 1783-3 novembre 1849). Elle mourut le 17 juillet 1848 (Wurzbach, t. LVII, tableau généalogique de la maison de Windischgraetz.—Almanach de Gotha).

En dehors de la princesse de Lœwenstein, le prince de Windischgraetz avait deux autres sœurs:

1o Marie-Thérèse, née le 4 mai 1774, épouse, le 2 avril 1800, Ernest-Engelbert, duc d'Arenberg (25 mai 1777-20 novembre 1857), meurt à Vienne le 23 janvier 1841 (Œttinger, Moniteur des dates.—Wurzbach, t. LVII.—Almanach de Gotha).

2o Eulalie-Flora-Augusta, née le 28 mars 1786, morte le 26 juin 1821 (Almanach de Gotha.Wurzbach, t. LVII).

Nous n'avons pu déterminer quelle fut celle de ces deux sœurs que M. de Metternich rencontra à Amorbach.

[205] George-Auguste-Frédéric, prince de Galles, duc de Cornwall et Rotsay, comte de Chester, né le 12 août 1762, déclaré régent pendant la démence de son père, le 5 février 1811, devint roi d'Angleterre sous le nom de George IV, le 29 janvier 1820 et mourut le 25 juin 1830 (Dictionary of National Biography, t. XXI, p. 192).—Mme de Lieven passait pour avoir été, avec tant d'autres, la maîtresse de ce prince.

[206] De la reine Victoria qui naquit, à Kensington-Palace, le 24 mai 1819.

[207] M. de Floret.

[208] Metternich à sa femme. Donauwerth, 6 décembre: «Bon Dieu! tout ce qui est mort chez nous! J'ai appris toutes ces catastrophes d'une manière qui serait plaisante, si elle portait sur un autre sujet. J'ai vu à Coblentz le comte d'Eltz,.. je lui demandai des nouvelles de Vienne; j'en avais manqué depuis plus de huit jours, car mes lettres m'attendaient à Francfort. «On a coupé la jambe à Jean Palffy, me dit-il, mais son frère est encore plus à plaindre, car il perd une partie de son corps après l'autre dans son voyage d'Italie.—C'est affreux, lui dis-je.—Oui, deux jours avant la mort du comte de Wallis.—Comment, il est mort?—On a enterré le comte de Kuefstein.—Comment! lui aussi!—Et l'on a administré le maréchal Colloredo; son frère, le maréchal Wenzel est à l'agonie.» Je l'ai prié de se taire, car il avait l'air de ne pas avoir tout dit.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 133).

[209] Wallis (Joseph, comte DE), baron Carighmain, né à Prague, d'une famille irlandaise le 31 août 1767. Président de la cour d'appel de Prague (1805), gouverneur de la Moravie (1er janvier 1805), président de la Cour impériale (1810), ministre des finances la même année. Mort d'une attaque d'apoplexie, à Vienne, le 18 novembre 1818 (Allgemeine Deutsche Biographie, t. XL, p. 751.—Œttinger, Moniteur des dates).—«La réduction du papier monnaie au cinquième fut son ouvrage et froissa pour le moment toutes les fortunes: mais il est reconnu que le mal consistait dans la trop grande abondance de ces papiers. Il fallait nécessairement frapper ceux qui les tenaient en main...» (Moniteur universel du 5 décembre 1818, no 339, p. 1417).

[210] Burdett (Sir Francis), né en 1770, député au Parlement dès 1796 et de 1807 jusqu'à sa mort, qui eut lieu le 23 janvier 1844. Il fut le champion de la liberté de parole. Député radical, longtemps seul représentant de ce parti aux Communes, il faisait en 1818, et depuis son entrée à la Chambre, une opposition très vive aux cabinets qui se succédaient et en particulier à Lord Castlereagh (Dictionary of National Biography, vol. VII, p. 296.—Ch. Seignobos, Histoire politique de l'Europe contemporaine. Paris, Colin, 1897, in-8o, p. 28).

[211] Whitbread (Samuel), né en 1758. D'abord brasseur, son mariage en 1789 avec la sœur de Charles, depuis comte Grey, le fit entrer dans la vie politique et il fut élu, en 1790, au Parlement, où il siègea jusqu'à sa mort. Partisan de la paix avec la France, il fut l'adversaire de Pitt et de Castlereagh. Whitbread se suicida, en se coupant la gorge, le 6 juillet 1815 (Dictionary of National Biography, t. LXI, p. 25).

[212] Le prince de Metternich à sa fille Marie. Vienne, ce 17 décembre. «Maman vous mandera la plaisante erreur que j'ai commise à mon début, où je pris Léontine pour Herminie. Je lui ai demandé des nouvelles de sa jambe; elle m'a cru en démence. Elle était couchée dans sa nouvelle chambre, à la place de sa sœur; je l'ai trouvée inconcevablement grandie, mais n'importe. Les pensées fourchent quelquefois comme la langue, et l'on n'en sort plus» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 134).

[213] «Quoique le temps ne soit pas tout à fait propice, une grande partie de la population de notre ville était en mouvement ce matin pour voir arriver l'empereur Alexandre; Sa Majesté avait expressément recommandé le plus grand incognito. Mgr le prince héréditaire s'est rendu seul au-devant d'elle jusqu'aux barrières du Tabor... Notre souverain, qui était légèrement indisposé, a reçu S. M. l'empereur de Russie, dans l'intérieur des appartements, à la grande galerie qui aboutit à l'antichambre de la garde noble allemande.» (Moniteur universel du jeudi 24 décembre 1818, no 358. Correspondance de Vienne du 12 décembre, p. 1494).

[214] M. de Metternich fait probablement allusion à la princesse Léopoldine, femme du prince Maurice de Liechtenstein, dont Mme de Lieven était jalouse.

[215] Guillaume Ier, prince de Nassau-Orange, grand-duc de Luxembourg, né le 24 août 1772, se proclame prince souverain des Pays-Bas le 6 décembre 1813, roi des Pays-Bas le 16 mars 1815. Guillaume Ier abdiqua le 7 octobre 1840 en faveur de son fils Guillaume II et mourut le 12 décembre 1843 (Almanach de Gotha.Biographie nationale publiée par l'Académie royale, Bruxelles, Braylant-Christophe, t. VIII, p. 511).—En 1793, le prince Clément de Metternich avait été nommé ministre d'Autriche à la Haye, auprès du stathouder Guillaume V, père du roi Guillaume Ier, mais la révolution ne lui avait pas permis de remplir ces fonctions.

[216] Stewart (Charles-William), né le 18 mai 1778, frère puîné de Lord Castlereagh. Suivit d'abord la carrière des armes, dans laquelle il parvint au grade de lieutenant-général, le 4 juin 1814. Sous-secrétaire d'État à la guerre de 1807 à 1808. Son frère le nomma, le 9 avril 1813, ministre d'Angleterre à Berlin. Le 27 août 1814, il fut désigné comme ambassadeur à Vienne et conserva ces fonctions jusqu'à l'arrivée de Canning au pouvoir en 1822. Créé baron le 1er juillet 1814, il devint marquis de Londonderry par la mort de son frère (12 août 1822). Il se maria deux fois, d'abord, le 8 août 1808, avec une fille du comte Darnley qu'il perdit le 8 février 1812, puis, le 3 avril 1819, avec Frances-Anne, fille de Sir Harry Vane-Tempest. Il mourut à Holderness House, Londres, le 6 mars 1854 (Dictionary of National Biography, t. LIV, p. 278.—Sir Archibald Alison, Lives of the Lord Castlereagh and Sir Charles Stewart).

[217] Golovkine (George Alexandrovitch), né en 1762, arrière-petit-fils de Gabriel Golovkine, chancelier de Pierre le Grand. Chambellan de l'empereur de Russie, sénateur président du département du commerce (1801). Il fut envoyé en 1805, à la tête d'un nombreux personnel, en ambassade auprès de l'empereur de Chine, mais il ne put parvenir jusqu'à Pékin. A la suite de cet échec, il resta plusieurs années sans recevoir de missions diplomatiques importantes. En 1818, il était conseiller privé et ministre de Russie à Stuttgart, lorsqu'il fut chargé d'une mission extraordinaire à Vienne, puis nommé ministre plénipotentiaire dans cette même ville. Il entra au Conseil de l'Empire en 1831 et mourut en 1846 (Comte Fédor Golovkine, La Cour et le Règne de Paul Ier, p. 50 à 65.—Recueil de la Société impériale de Russie, t. LX, Liste alphabétique de noms de personnages russes, etc., p. 165.—Ermerin, Annuaire de la noblesse russe, 1re année, 1889, p. 272.—A. Polovtsoff, Correspondance diplomatique des ambassadeurs de Russie en France et de France en Russie de 1815 à 1830, t. II, p. 882).—Mme du Montet (Souvenirs, p. 182) parle de lui en ces termes: «Le comte G. qui est allé jusqu'à la Grande Muraille de Chine et qui use avec infiniment d'esprit du privilège qu'ont les voyageurs qui reviennent de loin.»—Dolgoroukov (Mémoires, t. I, p. 116) le traite de «grand hâbleur».

[218] Au sujet des projets de M. de Metternich pour faire nommer M. de Lieven ambassadeur à Vienne, voir Conclusion.

[219] Le comte de Wallis, ministre des finances, qui venait de mourir (voir p. 55), avait déjà dû réduire au cinquième la circulation du papier-monnaie (lettres patentes du 29 octobre 1816).

En 1816, M. de Metternich avait été nommé président d'une commission consultative, composée d'hommes compétents pour mettre fin aux inconvénients résultant du système financier suivi jusqu'alors (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 12).

[220] Le prince de Metternich à sa femme. Aix-la-Chapelle. Ce 10 octobre. «Je vous ai informé dernièrement de notre plan de voyage pour l'Italie. L'Empereur compte quitter Vienne entre le 10 et le 15 février. Il passera les derniers jours du carnaval à Venise; les quatre premières semaines du carême à Naples; la dernière quinzaine et la semaine de Pâques à Rome; trois semaines en Toscane; trois dans la Lombardie; ce qui le ramènera à Vienne vers la mi-juillet.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 127).

[221] C'est-à-dire l'ordre concernant les déplacements de l'Empereur pendant l'année 1819.

[222] Le Tsar et Metternich s'étaient brouillés pendant le Congrès de Vienne. Par la Convention de Kalisch, Alexandre et le roi de Prusse avaient décidé entre eux la création d'un royaume de Pologne et l'attribution du royaume de Saxe à la Prusse. L'Autriche s'opposa vivement à cette dernière annexion. L'empereur de Russie en ressentit un violent dépit contre le prince de Metternich, qu'il voulut un instant provoquer en duel (Mémoires du prince de Metternich, t. I, p. 206 et 325 et t. III, p. 126).

[223] Moniteur universel du jeudi 31 décembre 1818, no 365, p. 1517. «Vienne, 16 décembre.—La nouvelle de la mort du grand-duc de Bade, arrivée ici samedi, a beaucoup affligé l'empereur Alexandre. Ce monarque ne parut pas au théâtre dimanche, comme il se l'était proposé. Il dîna ce jour-là avec la famille impériale; le prince de Metternich, le baron de Helzebrun, ministre d'Autriche en Russie, et le comte de Golowkin, ministre de Russie à Vienne, eurent l'honneur d'être admis au repas. L'Empereur ne s'est pas encore montré au public. Demain il y aura revue au Prater... L'empereur Alexandre se rendit hier dans la caserne du régiment d'infanterie qui porte son nom, le fit sortir et en passa la revue.»

[224] Zichy (Marie-Wilhelmine, dite Molly, Ferraris, comtesse), née le 3 septembre 1780, morte le 25 janvier 1866. Elle avait épousé, le 6 mai 1799, le comte François Zichy (25 juin 1777-6 octobre 1839) dont elle eut onze enfants. L'une de ses filles, Mélanie, fut la troisième femme du prince de Metternich, qui l'épousa le 30 janvier 1831 (Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, t. I, p. 48, tableau généalogique de la maison de Zichy.—Œttinger, Moniteur des dates).

[225] Stuart (Sir Charles), né le 2 janvier 1779. Chargé d'affaires adjoint d'Angleterre à Madrid (1808). Envoyé en Portugal, il y fut créé comte de Machico et marquis d'Angra en 1810. Ministre à la Haye (1815-1816), ambassadeur à Paris (1816-1830), à Saint-Pétersbourg (1841-1845). Créé baron Stuart de Rothesay, le 22 janvier 1828, il mourut le 6 novembre 1845 (Dictionary of National Biography, t. LV, p. 75).

[226] Très probablement Wellington.—Wellington (Arthur Wellesley, premier duc DE), le vainqueur de Waterloo, né à Dublin le 29 avril 1769. De juillet 1815 au 21 novembre 1818, il fut commandant en chef des armées d'occupation en France. Il était l'un des plénipotentiaires anglais au Congrès d'Aix-la-Chapelle. Il entra au cabinet comme commandant général de l'artillerie le 26 décembre 1818. Après avoir été premier ministre puis secrétaire des affaires étrangères dans les deux cabinets Peel, il mourut le 14 septembre 1852 à Walmer-Castle (Dictionary of National Biography, t. LX, p. 170).—Wellington se trouvait à Paris en même temps que Mme de Lieven. Il rentra à Londres le 21 décembre 1818 (Moniteur universel du lundi 28 décembre 1818, no 362, p. 1506).

[227] Wellington venait de quitter sa position de commandant de l'armée d'occupation en France. Il allait être nommé à Londres commandant général de l'artillerie.

[228] Le prince de Metternich avait formé le projet d'aller passer quelques jours à Paris en quittant Bruxelles. Il y aurait retrouvé Mme de Lieven. Le voyage de l'empereur Alexandre à Vienne et la nécessité pour le prince d'être présent dans cette ville pendant le séjour du Tsar empêchèrent ce projet d'aboutir. Metternich dut revenir directement en Autriche. A sa femme, dans une lettre du 11 novembre, écrite à Aix, il donne une autre explication de l'abandon du voyage à Paris: «Je ne pourrais y rester que quatre ou cinq jours, qui seraient pris entre tous les princes et ministres, et je ne trouve pas qu'il y ait un motif raisonnable pour aller s'embarquer de gaieté de cœur dans une pareille galère.» (Mémoires, t. III, p. 130).—Il ne pouvait évidemment dire cette dernière phrase à Mme de Lieven.

[229] Dans les derniers jours de décembre, M. et Mme de Lieven quittèrent Paris et la France pour revenir en Angleterre.

[230] Jersey (Sarah-Sophia Fane, comtesse DE), née en 1783, fille aînée de John Fane, comte de Westmoreland. Elle épousa, à Gretna Green, le 23 mai 1804, George Child-Villiers, Ve comte de Jersey et VIIIe vicomte Grandison (19 août 1773-3 octobre 1839). Lady Jersey mourut en 1867. Cette charmante femme exerça une influence considérable sur la société et le monde politique de Londres. Elle fut, sur ce terrain, la rivale de Mme de Lieven. Son salon était surtout fréquenté par les tories. Elle offrit un asile à Lord Byron, à Middleton Park en 1814-1815 (Dictionary of national Biography, t. LVIII, p. 346).

[231] Auersperg (Gabrielle-Marie, princesse D'), née le 19 juillet 1793, fille de François-Joseph-Maximilien-Ferdinand de Lobkowitz, épouse, le 23 septembre 1811, Vincent, prince d'Auersperg (9 juin 1790-16 février 1812), morte à Vienne le 11 mai 1863 (Almanach de Gotha, 1820, 1849 et 1868.—Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, t. XV, tableau généalogique.—Œttinger, Moniteur des dates).

[232] Ouvaroff (Fédor Petrovitch, comte), né le 11 avril 1773 (vieux style). Général de cavalerie, aide de camp général de l'empereur de Russie, membre du conseil de l'Empire et chef du corps des chevaliers-gardes. Mort en décembre 1824.—Ouvaroff était arrivé à Vienne le 10 décembre 1818, précédant de deux jours l'empereur Alexandre (Recueil de la Société impériale d'histoire de Russie, t. LXII, p. 369.—Moniteur universel du 23 décembre 1818, no 357, p. 1489).

[233] Ce détail permet de penser que Lady C. est Lady Castlereagh qui était toujours entourée de chiens. Mme de Boigne dit qu'elle avait un goût très vif pour les bijoux: «Toutefois, il était dominé par celui de la campagne, des fleurs, des oiseaux, des chiens et des animaux de toute espèce... Parmi tous ses chiens, elle possédait un bull-dog. Il se jeta un jour sur un petit épagneul qu'il s'apprêtait à étrangler lorsque Lord Castlereagh interposa sa médiation. Il fut cruellement mordu à la jambe et surtout à la main. Il fallut du secours pour faire lâcher prise au bull-dog, qui écumait de colère. Lady Castlereagh survint; son premier soin fut de caresser le chien, de le calmer. Les bruits de rage ne tardèrent pas à circuler; elle n'eut jamais l'air de les avoir entendus. Le bull-dog ne quittait pas la chambre où Lord Castlereagh était horriblement souffrant de douleurs qui attaquèrent ses nerfs... Ce n'est qu'au bout de quatre mois, quand Lord Castlereagh fut complètement guéri, que, d'elle-même, elle se débarrassa du chien, que jusque-là elle avait comblé de soins et de caresses» (Mémoires de Mme de Boigne, t. II, p. 215 et 217).

[234] Binder von Kriegelstein.—Il y avait trois frères de ce nom, tous diplomates: 1o Charles, né le 22 juin 1772, conseiller aulique et d'ambassade, mort le 27 avril 1855; 2o François, né le 3 octobre 1774, ministre à Dresde, Copenhague (1810), Stuttgart (1812), la Haye, Turin, Lisbonne, Berne, mort à Vienne le 8 janvier 1855; 3o Frédéric, né le 12 novembre 1775, décédé le 17 mai 1836 (Œttinger, Moniteur des dates).

Tous les trois étaient fils du baron Antoine B. von K., mort le 17 septembre 1791, qui avait été ministre de l'Empereur à la Haye.

En 1818, le baron Frédéric était Conseiller de la Légation autrichienne à Paris (Moniteur universel du samedi 28 août 1817, no 242, p. 953), et c'est lui qui servait d'intermédiaire pour la correspondance de M. de Metternich et de Mme de Lieven (Voir Introduction, p. LXXI).

Le 10 novembre, l'un des trois frères était arrivé à Aix (Moniteur universel du mercredi 18 novembre 1818, no 322, p. 1349).

[235] Probablement le nom d'un chien de Lady Castlereagh.

[236] «Vienne, le 24 décembre.—L'empereur de Russie, après avoir passé dix jours ici, est parti hier à 3 heures et demie du matin, pour retourner par Brünn, Olmütz, Teschen, dans ses États. Son départ a eu lieu incognito comme son arrivée» (Moniteur universel du mardi 5 janvier 1819, no 5, p. 17).

[237] Charles-Louis-Frédéric, né à Carlsruhe le 8 juin 1786, épousa le 8 avril 1806 Stéphanie-Louise-Adrienne de Beauharnais, cousine de l'impératrice Joséphine, devint grand-duc de Bade à la mort de son grand-père, Charles-Frédéric, le 11 juin 1811. Le Congrès d'Aix-la-Chapelle lui assura l'intégrité de son grand-duché, dont une partie du territoire était convoitée par l'Autriche et la Bavière. Il mourut le 8 décembre 1818 à Rastatt (Allgemeine Deutsche Biographie, vol. XV, p. 248.—Almanach de Gotha, 1819).

[238] «Vienne, 24 décembre—... Ce monarque avait demandé expressément qu'on ne fit aucuns préparatifs pour sa réception et que son séjour ne fût point marqué par des fêtes. Sa Majesté a passé la plus grande partie de son temps dans le cercle de la famille impériale; elle a assisté avec quelques-uns des principaux membres de cette famille à des soirées données par la haute noblesse et où il ne s'est trouvé qu'une société choisie et peu nombreuse. La seule fête qui ait eu lieu, et dans laquelle la cour ait déployé toute sa magnificence, a été donnée le 19. Il y eut grande réunion à la cour, spectacle, bal et souper» (Moniteur universel du mardi 5 janvier 1819, no 5, p. 17).

[239] Tchernycheff (d'après l'orthographe polonaise: Czernycheff) (Alexandre Ivanovitch, comte, puis prince), né le 30 décembre 1786, général de cavalerie, aide de camp général de l'empereur de Russie, ministre de la guerre (1828), président du conseil de l'Empire (1848). Créé comte le 22 août 1826 et prince le 16 avril 1841. Mort à Castellamare près Naples le 20 juin 1857.—En 1818, Tchernycheff était arrivé à Vienne le 9 décembre, en qualité d'adjudant-général de l'Empereur (Ermerin, Annuaire de la noblesse russe, 1re année, 1889, p. 291.—Recueil de la Société impériale de Russie, vol. LXII, p. 422.—Oettinger, Moniteur des Dates.—Moniteur universel du 23 décembre 1818, no 357, p. 1489).

[240] La villa Metternich était située à Vienne dans le district de Landstrass, sur la rive droite de la Wien et du canal du Danube. Son entrée était sur le Rennweg (aujourd'hui, no 27). Le parc a été converti en un quartier neuf. Le prince de Metternich habitait le palais de la Chancellerie (Hofburg).

[241] Le prince de Metternich à sa femme, 29 juin 1817 (Florence): «J'ai acheté deux jolies choses: une charmante copie de la Vénus de Canova et un énorme vase d'albâtre d'un bon marché ridicule.»—Le prince de Metternich à sa fille Marie. Florence, ce 3 juillet 1817: «Je viens de commander à Rome deux bas-reliefs de Thorvaldsen. Je les ferai incruster dans les deux panneaux du fond du petit salon à la villa, que je mettrai en stuc. Je vous réponds qu'on viendra les voir.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 22 et 34).

Thorvaldsen (Bertel), né à Copenhague le 19 novembre 1770, sculpteur célèbre qui passa une grande partie de sa vie en Italie. Il mourut dans sa ville natale le 24 mars 1844. Parmi ses œuvres: le tombeau de Pie VII à Saint-Pierre de Rome, le monument de Gutemberg à Mayence, le Lion de Lucerne (Biographie générale (Didot), t. XLV, p. 248).

[242] Car notre âme est la même.

[243] P. 83: «Ma bonne amie, pourquoi faut-il que je te dise des bêtises quand je t'écris, etc.»

[244] Voir p. 12, note 169.

[245] Pfeffel von Kriegelstein (Christian-Hubert, baron de), né à Strasbourg le 4 avril 1765. Ministre de Bavière à Dresde, puis à Londres (1814), à Francfort (1824) et enfin à Paris, où il mourut le 12 décembre 1834 (Allgemeine Deutsche Biographie, t. XXV, p. 614.—Œttinger, Moniteur des dates.—Moniteur universel du lundi 9 février 1835, no 40, p. 280).—«Vienne, 16 décembre (1818). M. de Pfeffel, ministre plénipotentiaire de Bavière à la cour de Londres et M. le baron de Cetto, sont arrivés ici avant hier de Munich. On les croit chargés d'une mission de leur cour relativement aux bases posées dans les conférences d'Aix-la-Chapelle pour les arrangements avec la cour de Bade.» (Moniteur universel du samedi 2 janvier 1819, no 2, p. 5).

[246] Il s'agit d'un ambassadeur extraordinaire envoyé par le chah de Perse auprès des cours européennes. Il sera parlé plus tard longuement de lui. Cet ambassadeur était parti le 21 novembre de Constantinople pour Vienne.

[247] Probablement Wellington, voir p. 70.

[248] Probablement Wellington, voir p. 70 et 90.

[249] Lebzeltern (Louis, comte de), né le 20 octobre 1774 à Lisbonne, où son père était ambassadeur d'Autriche, et où il commença sa carrière diplomatique. Il fut ensuite secrétaire d'ambassade à Rome et plus tard ambassadeur à Saint-Pétersbourg. Il dut quitter ce poste à la suite de la disgrâce de son beau-frère, le prince Troubetzkoï, qui avait pris part à la conspiration ourdie à l'avènement de Nicolas Ier. Il fut envoyé alors comme ambassadeur à Naples. Élevé au rang de comte en 1823, il mourut le 18 janvier 1854 (Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums OEsterreich, t. XIV, p. 280).

[250] La duchesse de Sagan.—Voir lettre du 5 janvier 1819.

[251] Esterhazy de Galantha (Paul-Antoine, prince), né le 10 mars 1786, fils aîné du prince Nicolas et de la princesse Marie de Liechtenstein. Secrétaire de légation à Londres (10 mai 1806), puis à Paris pendant l'ambassade du prince de Metternich. Ministre d'Autriche à Dresde (1810-novembre 1813). Ambassadeur d'Autriche à Londres (28 août 1815), il jouit dans ce poste de la pleine confiance de George IV. Il resta à Londres jusqu'en 1842. Ministre dans le premier ministère hongrois (1848), il donna sa démission au mois d'août de la même année. En 1856, il fut envoyé à Moscou comme ambassadeur extraordinaire pour assister au couronnement de l'Empereur. Criblé de dettes, bien qu'il fût le chef de la famille la plus riche en propriétés foncières de l'Autriche, devant plus de 24 millions, il fut déclaré insolvable et mourut à Ratisbonne le 21 mai 1866.

Il avait épousé, le 18 juin 1812, Marie-Thérèse, princesse de Thurn et Taxis, née le 6 juillet 1794, morte en 1876, nièce de la reine Louise de Prusse et de la reine Frédérique de Hanovre. Ce mariage le faisait allié de la famille royale d'Angleterre (Allgemeine Deutsche Biographie, t. VI, p. 388.—Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Œsterreich, t. IV, p.105 (beaucoup de dates fausses).—Œttinger, Moniteur des dates.—Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, p. 166 et 200).

[252] Schœnfeld (Louis, comte de), chambellan de l'empereur d'Autriche, accompagna ce souverain au Congrès d'Aix-la-Chapelle, à la suite duquel il alla à Paris (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 155).—Il mourut le 19 août 1826.

[253] La comtesse Joseph Esterhazy, fille aînée du prince de Metternich.

[254] «Vienne, 6 janvier.—Lord Stewart, ambassadeur d'Angleterre, est parti pour Londres, où il veut assister aux débats du procès qui s'est élevé relativement à son mariage avec miss Vane-Tempest. On ne doute pas que le jugement ne soit favorable à Son Excellence, qui reviendra aussitôt à son poste.» (Moniteur universel du lundi 18 janvier 1819, no 18, p. 69).

Ch. Stewart avait rencontré en Angleterre, l'été précédent, Frances-Anne Vane-Tempest, alors âgée de dix-neuf ans, qui était non seulement l'une des plus riches héritières, mais aussi l'une des plus jolies jeunes filles de la société de Londres. Elle était encore à ce moment pupille de la Cour de Chancellerie (a ward in Chancery). Comme Ch. Stewart n'avait qu'une fortune de cadet et les appointements de ses fonctions d'ambassadeur, la tutrice donnée à miss Vane par la Cour de Chancellerie s'opposa d'abord au mariage. La question dut être tranchée par la Chambre des Lords (Sir Archibald Alison, Lives of Lord Castlereagh and Sir Charles Stewart, t. III, p. 213).

[255] Intaille, pierre dure gravée en creux.—Soufre, moulage en soufre.

[256] Pichler (Luigi), graveur sur pierres et médailles, né à Rome en 1773, originaire du Tyrol, étudia à Rome et s'y établit. En 1808, il vint à Vienne et fut présenté à l'empereur François. En 1818, Metternich l'y appela de nouveau comme professeur à l'Académie, avec mission de reproduire en spath-fluor les plus belles gemmes du cabinet impérial. Il mourut à Rome le 13 mars 1854 (Allgemeine Deutsche Biographie, t. XXVI, p. 105).

[257] Voir p. 35.

[258] Stewart portait cependant à Londres la lettre no 10, mais probablement à son insu. Cette missive devait être comprise dans un paquet adressé à Neumann.

[259] Sagan (Catherine-Frédérique-Wilhelmine de Biren, princesse de Courlande, duchesse DE), fille de Pierre, dernier duc de Courlande de la maison de Biren, et de sa femme, née de Medem. Elle était née le 8 février 1781 et épousa successivement:

1o le 23 juin 1800, Jules-Armand-Louis, prince de Rohan-Guéménée, général-major autrichien, né le 20 octobre 1768, mort à Prague le 13 janvier 1836. Elle divorça le 7 mars 1805.

2o le 5 mai 1805, le prince Vassili Serguéïévitch Troubetzkoï, membre du conseil de l'Empire, né le 25 mars 1776, mort à Saint-Pétersbourg en 1841. Divorce prononcé en 1806.

3o le 17 juillet 1819, Charles-Rodolphe, comte de Schulenburg-Vitzenburg, lieutenant-colonel autrichien, né le 2 janvier 1788, mort après 1852.

La duchesse de Sagan mourut sans enfants le 29 novembre 1839. Son titre passa à la maison de Talleyrand-Périgord, par suite du mariage de sa sœur Dorothée (1793-1862) avec le comte Edmond de Talleyrand-Périgord (1787-1872), neveu du prince de Bénévent, devenu duc de Dino en 1827 (Œttinger, Moniteur des dates.—Strobl von Ravelsberg, t. I, p. 314).

[260] Esterhazy.

[261] Au Congrès de Vienne: «Par son esprit supérieur, il n'eût dépendu que de cette femme remarquable d'exercer une grande influence sur les affaires sérieuses: son jugement était une autorité; mais elle n'en abusait pas» (Comte A. de la Garde-Chambonas, Souvenirs du Congrès de Vienne, édition du Conte Fleury, p. 87).

[262] Metternich avait rompu avec la duchesse de Sagan en octobre 1814. Voir Introduction, p. XXVII, et Gentz, Tagebücher, t. I, p. 293.

[263] Ponsonby (John, baron, puis vicomte), né vers 1770, devint baron Ponsonby à la mort de son père (1806). Ministre à Buenos Ayres (1826), à Rio de Janeiro (1828), à Naples (1832), ambassadeur à Constantinople (1832-1837), à Vienne (1846-1850), créé vicomte Ponsonby en 1839, mort à Brighton, 21 février 1855. C'était un homme d'une beauté exceptionnelle. Il était le beau-frère de Lord Grey et il avait épousé le 13 janvier 1803 Élisabeth-Frances Villiers, cinquième fille de George, quatrième comte de Jersey, laquelle mourut à Londres le 14 avril 1866 sans enfants (Dictionary of National Biography, t. XLVI, p. 86).

[264] Bingham (George-Charles), troisième comte de Lucan, né à Londres, 16 avril 1800. Entra dans l'armée comme enseigne au 6e d'infanterie le 29 août 1816. Il permuta pour le 3e d'infanterie de la garde, le 24 décembre 1818, fut mis à la demi-solde le jour suivant, voyagea en Autriche et en Russie et fut réintégré comme lieutenant au 8e d'infanterie le 20 janvier 1820. Pendant la guerre de Crimée, il commanda la division de cavalerie anglaise et ordonna la charge de Balaklava (25 octobre 1854). Il fut nommé lieutenant-général en 1858, général en 1865, feld-maréchal en 1887 et mourut à Londres le 10 novembre 1888 (Dictionary of National Biography, Supplément, t. I, p. 196).

[265] Depuis 1817, à chaque renouvellement partiel de la Chambre des députés, le groupe libéral s'était trouvé accru en nombre et en puissance. Les gouvernements étrangers s'étaient inquiétés de ces succès et ils pesèrent sur Louis XVIII et sur Richelieu, pour les amener à prendre des mesures contre les libéraux. Le duc de Richelieu prépara la modification de la loi électorale, mais il ne fut pas suivi par quelques-uns de ses collègues, Decazes, Gouvion Saint-Cyr et Pasquier. Richelieu donna sa démission le 21 décembre 1818. D'abord chargé par le roi de reconstituer le ministère, il échoua dans cette tentative. Decazes fit donner la présidence du conseil au général Dessolle et prit pour lui le ministère de l'Intérieur. Le nouveau cabinet était constitué le 29 décembre 1818. Sa tendance était libérale.

[266] La chute du duc de Richelieu et son remplacement par le comte Decazes, au moment où le premier s'apprêtait à faire modifier la loi électorale à laquelle on imputait les succès des libéraux, avait vivement irrité le prince de Metternich. Plusieurs fois, dans la suite de sa correspondance avec Mme de Lieven, il reviendra sur les «affaires de France».

Malgré la rancune que le prince conservait à M. Decazes, ce mot d'aventurier ne peut désigner cet homme d'État, rien dans la vie de ce dernier ne pouvant donner prise à une appellation de ce genre. D'autre part, l'estime professée par le futur chancelier pour M. de Richelieu rend bien invraisemblable l'application de ce terme à ce ministre, encore que sa carrière mouvementée soit plus susceptible de l'expliquer.

Nous pensons donc que, par ce mot d'aventurier, M. de Metternich voulait désigner Pozzo di Borgo, alors ministre de Russie à Paris, ce qui ferait comprendre le soin mis à ne pas prononcer son nom dans une lettre destinée à l'ambassadrice de Russie à Londres.

Pozzo avait pris une part active aux incidents de la crise ministérielle française. Il a raconté lui-même son rôle dans une dépêche au comte de Nesselrode, du 20 décembre 1818/1er janvier 1819, récemment publiée dans le t. III de l'ouvrage de M. A. Polovtsoff: Correspondance diplomatique des ambassadeurs et ministres de France en Russie et de Russie en France (dépêche no 734, p. 1).

Nous renvoyons le lecteur à cette importante dépêche pour les détails du rôle de Pozzo. Encore que ce rôle se fût exercé dans un sens hostile à M. Decazes, M. de Metternich pouvait en vouloir à son acteur de son intervention maladroite.

Dans une lettre du 21 février à Mme de Lieven, le prince dit: «L'aventurier a creusé un abîme sous les pas de ceux qu'il voulait servir de la meilleure foi du monde. C'est lui en grande partie qui a mené les choses là où elles en sont.»

Dans une autre lettre (voir le no 13), M. de Metternich avait déjà dit, parlant de Pozzo: «Le terrain de Paris qu'il a tant contribué de gâter, lui paraît intenable à la longue.»

Enfin, dans une lettre à Gentz, du 16 août 1825, publiée dans ses Mémoires, t. IV, p. 195, le prince applique directement ce même nom d'aventurier à Pozzo: «Il y a des années que j'ai jugé Pozzo comme vous le faites. Il y a dans ma nature quelque chose qui me fait aller tout droit à certains hommes, comme la piste conduit le chien de chasse au gibier. A peine les ai-je flairés, qu'ils s'éloignent de moi, et dès lors il n'y a plus de rapprochement possible entre nous. Ces hommes sont plus ou moins des aventuriers comme Pozzo, Capo d'Istria, Armfeldt, d'Antraigues, etc. Sans que je connaisse les gens de cette espèce, ma nature se soulève contre eux.»

Ce n'est pas la carrière de Pozzo, né Corse, mais successivement au service de la France et de la Russie, qui peut contredire M. de Metternich.

Il est donc probable, selon nous, que dans la présente lettre, le mot aventurier désigne Pozzo di Borgo.

[267] Moniteur universel des samedi 26 et dimanche 27 décembre 1818, nos 360 et 361, p. 1501: «Londres, le 21 décembre.—Lord et Lady Castlereagh et leur suite (venant de Paris) ont débarqué à Douvres samedi soir. La batterie les a salués de vingt et un coups de canon. Sa Seigneurie s'était embarquée à Calais dans l'après-midi de jeudi dernier et elle était arrivée devant Douvres dans la même soirée; mais le temps était si mauvais qu'on ne put débarquer. Le bâtiment fut chassé dans la Manche jusqu'au-dessous de Brighton; et ce ne fut que samedi à 2 heures qu'il revint en vue de Douvres, totalement démâté. Plusieurs canots sortirent et le touèrent jusque dans le port.»

Moniteur universel du dimanche 3 janvier 1819, no 3, p. 10. «Londres, le 29 décembre... Après les cinq ou six premières heures de la tempête, Lord Castlereagh se trouva trop affecté par le mouvement du vaisseau pour rester sur le pont dans sa voiture avec son épouse; il descendit dans la cabine. Mais Lady Castlereagh ne voulut jamais quitter le pont, quoique les vagues vinssent à chaque instant se briser sur sa voiture.»

[268] Caraman (Victor-Louis-Charles de Riquet, comte, puis marquis, puis duc DE), ambassadeur de France à Vienne. Né à Paris le 24 décembre 1762. Cadet au régiment d'Aunis-Infanterie (1er avril 1778); enseigne surnuméraire au régiment des gardes françaises (21 mars 1779); rang de capitaine dans Royal-Lorraine-Cavalerie (24 juin 1780), dans Noailles-Dragons (28 mai 1783); capitaine de remplacement (10 juin 1785); major en second au régiment de Picardie (1er avril 1788). Émigré en août 1791. Attaché avec le grade de major à la suite du roi de Prusse pendant les campagnes de 1792 et 1793. Major au service anglais (régiment de Salm-Kyrburg-Hussards), du 25 avril 1794 au 24 décembre 1795. Reprend du service en Prusse comme colonel de cavalerie en 1797. Nommé colonel de cavalerie par Louis XVIII le 15 avril 1800 pour prendre rang du 30 janvier 1798. Rentre en France en 1802, mais est arrêté à Paris et enfermé au Temple, puis à Ivrée, en Piémont, où il reste cinq ans. A sa libération, donne sa démission de colonel (1807). Maréchal de camp pour tenir rang du 13 août 1814; maréchal de camp titulaire le 1er juillet 1815. Retraité le 22 novembre 1820. Nommé au grade honorifique de lieutenant-général le 13 décembre 1820. Ministre à Berlin (1814), ambassadeur à Vienne (1815-1828), assiste aux Congrès d'Aix-la-Chapelle, de Troppau, etc. Il mourut le 25 décembre 1839. Il avait épousé le 1er juillet 1785 Joséphine-Léopoldine-Ghislaine de Mérode-Westerloo (Archives administratives du ministère de la guerre).

«Vienne, le 6 janvier.—M. le marquis de Caraman, ambassadeur de Sa Majesté Très Chrétienne, est de retour en cette capitale depuis la fin de décembre. Son Excellence a rouvert son hôtel, le jour de l'an, par une fête où s'est trouvée réunie la plus haute et la plus brillante société de Vienne» (Moniteur universel du lundi 18 janvier 1819, no 18, p. 69).

[269] Voir p. 116.

[270] Moniteur universel du lundi 28 décembre 1818, no 362, p. 1506. «Londres le 22 décembre.—Londres a été hier enveloppé dans un épais brouillard, tel qu'on n'en avait pas vu depuis plusieurs années... De dessus les trottoirs, on n'apercevait pas les voitures qui roulaient au milieu du pavé... Dans les théâtres, les spectateurs apercevaient à peine les acteurs.»

[271] Hobhouse (John Cam), né à Redland près Bristol le 27 juin 1786. Il est connu surtout comme l'ami et l'exécuteur testamentaire de Lord Byron. En février 1819, il brigua, comme candidat radical, le siège de la chambre des Communes de Westminster, laissé vacant par la mort de Sir Samuel Romilly. Bien qu'appuyé par Sir Francis Burdett, il échoua par 3,861 voix contre 4,465 à son concurrent whig George Lamb, frère de Lord Melbourne. Il eut sa revanche en 1820 après la dissolution du Parlement et l'emporta sur Lamb par 446 voix. En 1832, il fut secrétaire pour la guerre, puis, en 1833, secrétaire pour l'Irlande, mais démissionna la même année.

Premier commissaire des bois et forêts lors du premier ministère Melbourne (juillet-novembre 1834), président du bureau de contrôle pour les Indes dans le second ministère Melbourne (29 avril 1835-septembre 1841), il reprit ce poste dans le premier cabinet de Lord John Russell (10 juillet 1846-février 1852). Créé baron Broughton de Gyfford, il mourut le 3 juin 1869 (Dictionary of National Biography, t. XXVII, p. 47).

[272] Voir p. 114.

[273] Le Concordat entre la Bavière et le Saint-Siège avait été signé en octobre 1817, mais, publié par le roi Maximilien Ier avec un édit analogue aux articles organiques de Napoléon, les difficultés qu'il aurait dû aplanir se prolongèrent jusque sous le règne de Louis Ier (1825-1848).

[274] «12 octobre.—Avant hier à midi, le prince Karadscha se trouvait encore à Bucharest; il assista à la cérémonie funèbre du feu ban Goulesko. Après avoir dîné dans son palais, il feignit de faire une promenade vers le faubourg Bayar, et exécuta par ce moyen le projet de fuite qu'il avait médité. Réuni à son épouse, son fils, ses filles et ses gendres, accompagné du ban d'Arguiropoulo et du postelnick Vlakontzky, et pourvu d'équipages de voyage, il prit la route de Cronstadt... Pour empêcher toute poursuite, il a fait rompre derrière lui les ponts, jetés çà et là sur les marais et rivières... On attribue la disparition subite du prince à ce qu'il venait de recevoir un ordre de se rendre à Constantinople. Le temps de son gouvernement, fixé à sept ans, n'était pas encore expiré.» (C. L. Lesur, Annuaire historique universel pour 1818, 2e édit., Paris, Thoisnier-Desplaces, 1825, in-8o, p. 554).

[275] Ruffo (le commandeur, puis prince Alvar), ministre du roi de Naples à Paris en 1797 et 1798. Il suivit son souverain en Sicile et, après avoir rempli une mission en Portugal, il fut nommé ambassadeur à Vienne. Il occupa ce poste jusqu'à sa mort, survenue le 1er août 1825. Il institua pour son exécuteur testamentaire le prince de Metternich avec lequel il était lié d'une étroite amitié (Nouvelle Biographie générale, t. XLII, p. 872.—Biographie universelle (Michaud), t. XXXVII, p. 55).

[276] Guilford (Frédéric North, Ve comte DE), né en 1766. Après avoir parcouru l'Espagne (1788), il voyagea dans les îles Ioniennes et s'y convertit à la religion grecque. Gouverneur de Ceylan (1798-1805). Lors de l'établissement du protectorat anglais sur les îles Ioniennes, North, devenu comte Guilford en 1817 par la mort de son frère aîné, se consacra au projet de fonder une Université ionienne. George IV, à son avènement au trône (1820), le nomma chancelier de l'Université projetée, mais celle-ci ne put s'ouvrir qu'en 1824 à Corfou. Guilford y résida plusieurs années et revint mourir en Angleterre le 14 octobre 1827 (Dictionary of National Biography, t. XLI, p. 164).

[277] Palmstjerna (Nils-Fredric, baron DE), né le 1er décembre 1788, officier suédois et diplomate. Nommé ministre de Suède à Vienne en 1818. Ministre à Saint-Pétersbourg (septembre 1820). Général-lieutenant en 1843. Mort après 1862 (Œttinger, Moniteur des dates.—Archives du ministère des affaires étrangères, Autriche, correspondance, vol. 400, fo 77 verso.—Moniteur universel du lundi 5 octobre 1820, no 1347).

[278] Voir p. 83.

[279] Académie impériale et royale des arts plastiques.—M. de Metternich en avait été nommé curateur en janvier 1811 (Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 647).

[280] Au commencement de l'année russe.

[281] «M. le comte de Lieven, ambassadeur de Russie en Angleterre, qui s'était rendu à Aix-la-Chapelle, s'est embarqué le 27 décembre à Calais pour retourner à son poste» (Journal de Paris du samedi 2 janvier 1819, no 2, p. 1).

[282] Catherine Pavlovna, née le 21 mai 1789 à Saint-Pétersbourg, fille de Paul Ier, empereur de Russie. Mariée le 30 avril 1809, à Paul-Frédéric-Auguste, duc d'Oldenbourg, elle le perdit le 27 décembre 1812. Le 24 janvier 1816, elle épousa, à Saint-Pétersbourg, le prince royal de Würtemberg, devenu roi le 30 octobre 1816 sous le nom de Guillaume Ier (né le 27 septembre 1781, mort le 25 juin 1864). Elle mourut le 9 janvier 1819 à Stuttgart (Nouvelle biographie générale, t. IX, p. 191.—J. Merkle, Katharina Pawlowna, Königin von Würtemberg, Stuttgart, Kohlhammer, 1890, in-8o).

«Stuttgart, le 9 janvier.—Le coup le plus terrible du sort a frappé le roi et la famille royale par la mort inopinée de la reine, qui est décédée aujourd'hui, entre 8 et 9 heures du matin. Sa Majesté ayant eu, il y a peu de jours, une attaque légère de fièvre rhumatismale, il s'y joignit avant-hier un érésypèle du visage qui, s'étant jeté ce matin sur le cerveau, occasionna une attaque d'apoplexie qui termina la vie de notre jeune souveraine» (Moniteur universel du dimanche 17 janvier 1819, no 17, p. 65).

[283] D'une inflammation de la gorge et des poumons.—La comtesse de Lieven à son frère. 3/15 janvier 1819: «I have been in great danger from an inflammation of the throat and lungs» (Lionel G. Robinson, Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 37).—Les lettres de Mme de Lieven à son frère, écrites en français, ont été traduites en anglais par M. Robinson.

[284] Souza (Adélaïde Filleul, madame DE), née à Paris en 1761, épousa le 30 novembre 1779 Alexandre-Sébastien de Flahault de la Billarderie, maréchal de camp et enseigne des gardes du corps, qui mourut sur l'échafaud à Arras en 1794. Pendant ce mariage, elle fut la maîtresse de M. de Talleyrand, dont elle eut un fils, Charles-Joseph, né le 21 août 1785, qui fut le père du duc de Morny. Devenue veuve, Adélaïde Filleul épousa, à son retour d'émigration, le 17 octobre 1802, don José-Maria de Souza Botelho Mourao et Vasconcellos, né le 9 mars 1758 à Oporto, ministre de Portugal en Suède (1791), en Danemark (1795), puis à Paris (1802-1805), mort le 1er juin 1825. Mme de Souza mourut elle-même le 19 avril 1836. Elle est l'auteur de nombreux romans qui furent très goûtés au début du dix-neuvième siècle (Baron de Maricourt, Mme de Souza et sa famille. Paris, Émile Paul, 1907, in-8o).

[285] Radcliffe (Mme Anne), née Anna Ward, naquit à Londres le 9 juillet 1764, épousa à l'âge de vingt-trois ans William Radcliffe. Elle publia de nombreux romans qui eurent le même succès que ceux de Mme de Souza. Elle mourut le 7 février 1823 (Dictionary of National Biography, t. XLVII, p. 120).

[286] Louise-Marie-Thérèse, fille du duc Philippe de Parme, née le 9 décembre 1751. Elle avait épousé, le 4 septembre 1765, Charles IV, né le 11 novembre 1748, qui abdiqua le 19 mars 1808 en faveur de son fils Ferdinand VII. Elle mourut à Rome le 2 janvier 1819 (Almanach de Gotha, 1819.—Lesur, Annuaire historique, année 1819).—Elle était morte sept jours avant la reine de Würtemberg, du décès de laquelle M. de Metternich parlait le 13 (v. p. 136), mais la distance plus grande explique le retard de la nouvelle.

[287] Ces quatre reines sont:

1o Charlotte, reine d'Angleterre (Sophie-Charlotte de Mecklembourg-Strélitz), née le 19 mai 1744, épousa le 8 septembre 1761 George III, roi d'Angleterre. Morte le 17 novembre 1818 (Almanach de Gotha, 1819 et 1820).

2o Isabelle-Marie, reine d'Espagne (Isabelle-Marie-Françoise de Bragance), fille de Jean VI, roi de Portugal, née le 19 mai 1797. Elle avait épousé par procuration, le 4 septembre 1816, et en personne le 29 du même mois, Ferdinand VII, roi d'Espagne. Elle mourut le 26 décembre 1818.

3o Louise-Marie-Thérèse, reine d'Espagne, morte le 2 janvier 1819 (Voir ci-dessus, p. même page, note 287).

4o Catherine, reine de Würtemberg, morte le 9 janvier 1819.

[288] La comtesse Joseph Esterhazy, fille aînée du prince de Metternich, était alors à Paris.

[289] Ce portrait, commandé par le Prince Régent, devait être expédié à Londres pour être placé dans la galerie de Waterloo au château de Windsor.

[290] Lawrence termina ce tableau en Italie et l'envoya de Florence au prince de Metternich, qui le reçut cinq jours avant la mort de la princesse Clémentine (6 mai 1820). «Hier est arrivé de Florence le portrait que Lawrence a fait de Clémentine. J'étais décidé à ne pas ouvrir pendant des mois la caisse qui le contenait. Il faut pourtant que Clémentine en ait entendu parler pendant qu'elle était en léthargie. Le premier mot lucide qu'elle m'ait adressé, elle me l'a dit pour me prier de faire déballer le portrait et de le lui montrer. Je le lui fis apporter. Elle sourit à son image et dit: «Lawrence semble m'avoir peinte pour le ciel, puisqu'il m'a entourée de nuages.» Elle voulait qu'on plaçât le portrait à côté de son lit. Mais ce portrait eût été trop cruel pour nous; on ne peut pas mettre ainsi l'une à côté de l'autre la vie et la mort.» (Mémoires du prince de Metternich), t. III, p. 343. Le prince de Metternich à (sans nom de destinataire), 2 mai (1820).

[291] «Ce grand corps (Castlereagh), dansant une gigue et levant en cadence ses longues et maigres jambes, forme le spectacle le plus divertissant.» (Comte de La Garde-Chambonas, Souvenirs du Congrès de Vienne, p. 192).

[292] «La très maigre mais élégante princesse russe Lieven avait refusé de danser avec un mauvais valseur anglais en se servant de l'expression: je ne danse qu'avec mes compatriotes. Aussitôt parut une caricature: le corpulent prince Kosloffsky était représenté dansant avec l'invraisemblablement maigre princesse Lieven et, au-dessous, il y avait: la longitude et la latitude de Saint-Pétersbourg.» (Dorow, Fürst Kosloffsky, p. 12).

[293] Caroline-Amélie-Élisabeth de Brunswick-Wolfenbüttel. Née le 17 mai 1768, elle avait épousé, le 8 avril 1795, George-Auguste-Frédéric, prince de Galles, plus tard Prince Régent (10 janvier 1811), et enfin Roi d'Angleterre sous le nom de George IV (29 janvier 1820). Dès le début du mariage, la mésintelligence régna entre les deux époux. Lors du voyage que l'empereur de Russie, le roi de Prusse et M. de Metternich firent à Londres en 1814 (ce dernier y resta du 8 au 26 juin), la princesse fut exclue de la Cour et ne reçut pas la visite des souverains. Indignée de ce manque d'égards, elle quitta l'Angleterre le 9 août 1814 et vint mener une vie errante sur le continent, prenant pour amant son courrier, Bartolomeo Bergami. Lorsque son mari fût devenu roi d'Angleterre, elle revint à Londres le 6 juin 1820 et fut reçue triomphalement par le peuple. Mais George IV introduisit devant la Chambre des Lords une action en divorce qui surexcita violemment l'opinion publique. Elle mourut le 7 août 1821 (Dictionary of National Biography, t. IX, p. 150).

[294] Ville d'eaux thermales à 27 kilomètres de Vienne.

[295] Lord Castlereagh venait d'avoir une violente attaque de goutte: «Londres, 29 décembre.—Lord Castlereagh s'est trouvé tellement incommodé de la goutte pendant la journée d'hier qu'on a été obligé de le lever et de le coucher; à peine pouvait-il se remuer le moins du monde sans assistance... Le mauvais temps que Sa Seigneurie a éprouvé pendant sa longue traversée de Calais à Douvres a eu beaucoup d'influence sur sa santé... Le noble lord se proposait de partir vendredi de Londres pour North Cray. Mais malheureusement la goutte l'a pris jeudi» (Moniteur universel du dimanche 3 janvier 1819, no 3, p. 10).

«Londres, 31 décembre.—Lord Castlereagh, à ce que nous avons le plaisir d'apprendre, est beaucoup mieux aujourd'hui» (Moniteur universel du mardi 5 janvier 1819, no 5, p. 17).

[296] Dès leur arrivée au pouvoir, MM. Decazes, Gouvion Saint-Cyr et de Serre s'étaient occupés de remplacer les ultras de l'administration, de l'armée et de la magistrature. Le projet de modifications à la loi électorale était abandonné. De nombreux rappels d'exil étaient accordés, etc., etc.

[297] Trauttmansdorff-Weinsberg (Maria-Thaddäus, comte DE). Fils du comte Weichard-Joseph de Trauttmansdorff. Né à Gratz (Styrie) le 28 mai 1761, mort à Olmütz le 17 janvier 1819. Évêque de Königgraetz le 30 août 1794, archevêque d'Olmütz le 26 novembre 1811, cardinal-prêtre le 8 mars 1816 (Almanach de Gotha, 1819.—Œttinger, Moniteur des dates.—Almanach royal, 1819).

[298] Liechtenstein (Maurice-Joseph, prince DE), né à Vienne le 21 juillet 1775. Entré au service dans l'armée autrichienne en 1792, feld-maréchal lieutenant en 1808, il mourut le 24 mars 1819.

Il avait épousé, le 13 avril 1806, Léopoldine, fille du prince Nicolas Esterhazy et sœur du prince Paul, ambassadeur à Londres. Née le 31 janvier 1788, la princesse de Liechtenstein mourut le 6 septembre 1846 (Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, t. XV, p. 168.—Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, t. II, p. 166).

M. Schwebel, chargé d'affaires de France, au ministre des affaires étrangères: «Vienne, 27 mars 1819... Le prince Maurice de Liechtenstein qui vient de mourir à l'âge de quarante-quatre ans, après une longue et douloureuse maladie, est généralement regretté. C'était un général distingué par sa bravoure et d'un noble caractère.» (Archives du ministère des Affaires étrangères, Autriche, Correspondance, vol. 400, fo 44 verso).

[299] La duchesse de Sagan, voir p. 110.

[300] Albemarle (William-Charles Keppel, IVe comte D'), né le 14 mai 1772, devint comte d'Albemarle à la mort de son père, le 13 octobre 1772 et mourut en 1849. Il avait épousé:

1o le 9 avril 1792, Élisabeth Southwell, fille de Lord Clifford, laquelle mourut le 14 novembre 1817;

2o le 11 février 1822, Charlotte-Susannah, fille de Sir Henry Hunloke (Œttinger, Moniteur des dates).

[301] Henry-Chapelle, bourgade sur la route d'Aix-la-Chapelle à Spa, à 19 kilomètres de Verviers. Lors de l'excursion du prince de Metternich, du comte et de la comtesse de Lieven à Spa, pendant le Congrès, les voyageurs s'étaient arrêtés dans une auberge de ce village.

[302] Pozzo di Borgo (Charles), né le 8 mars 1764 à Alala près Ajaccio. Secrétaire en 1789 de l'assemblée électorale de la noblesse de Corse. Quitte cette île en 1796, entre au service russe comme conseiller d'État en 1804, colonel en 1806, quitte après Tilsitt le service de la Russie mais y rentre en décembre 1812. Général-major (1813), aide de camp général (1814), ministre, puis ambassadeur à Paris, comte russe (1826), général d'infanterie (1827), ambassadeur de Russie à Londres (1835-1839), mort à Paris le 15 février 1842 (Grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch, Portraits russes des dix-huitième et dix-neuvième siècles, t. II, portrait 162).

[303] Au sujet du projet de faire nommer M. de Lieven ambassadeur à Vienne, voir p. 62 et lettre du 31 janvier.

[304] Bottin de 1819, p. 143: «Huret (Léopold). Ingénieur, breveté de S. M., de S. A. S. la duchesse douairière d'Orléans et du garde-meuble de la couronne, fournisseur des estafettes du gouvernement et des ministères. Belle collection de fermetures de combinaison, garnitures mobiles, etc., très beaux portefeuilles ministériels, de voyage et même de poche fermés avec ses nouveaux procédés, ainsi que beaucoup de machines d'une utilité générale, toutes de son invention ou perfectionnées par lui. Fabrique, rue des Grands-Augustins, 5».

[305] Jeu de mots sur les noms des quatre principaux membres du ministère du 29 décembre 1818: M. Decazes, ministre de l'intérieur; M. de Serre, ministre de la justice; le maréchal Gouvion Saint-Cyr, ministre de la guerre; le général Dessolle, ministre des affaires étrangères, président du conseil.

[306] Voir p. 147.

[307] Voir, p. 154, ce passage rétabli à sa date.

[308] Le comte et la comtesse Joseph Esterhazy, de retour de Paris, retrouvèrent le prince de Metternich à Florence.

[309] C'est presque mot pour mot le texte du billet d'adieu adressé par Mme de Lieven à M. Guizot la veille de sa mort. Y aurait-il là une involontaire réminiscence?—(Voir Souvenirs du baron de Barante, t. VIII, p. 159).

[310] Par le Prince Régent qui s'y était fait construire en 1818 un pavillon de style chinois. Le comte et la comtesse de Lieven, à peine revenus de Paris, étaient allés y passer quelques jours (L. G. Robinson, Letters of Dorothea, Princess Lieven, during her residence in London, p. 38).

[311] Léardi (Paul, comte), né en 1763. Évêque in partibus d'Éphèse, Nonce apostolique à Vienne, mort dans cette ville le 30 décembre 1823 (Oettinger, Moniteur des dates).

[312] Les billets du 31 janvier et du 1er février furent séparées par Metternich de la lettre no 13 et envoyés postérieurement à celle-ci. Il en informait la comtesse par ces mots placés à la suite du billet du 30: «Le reste de cette feuille et celle 6 t'arriveront par P. E. Tu verras à la fin de la lettre pourquoi. Il en est de même de la feuille 7 du no 14.» P. E. étaient les initiales de Paul Esterhazy.

[313] Le Prince Régent.

[314] Ch. Stewart épousa en secondes noces le 3 avril Frances-Anne, fille unique de Sir Harry Vane-Tempest.

[315] Cette faveur fut accordée au prince de Metternich par une lettre autographe de l'empereur François datée de Paris, 21 avril 1814 (Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 649).

[316] En avant.

[317] La Force dans le Droit.

[318] Gordon (Sir Robert), chargé d'affaires de l'ambassade d'Angleterre à Vienne pendant l'absence de Charles Stewart. Né en 1791, fils de Lord Haddo, frère de Lord Aberdeen et de Sir Alexandre Gordon, qui fut tué à Waterloo. Attaché à l'ambassade anglaise en Perse (1810), puis secrétaire d'ambassade à la Haye. Ministre plénipotentiaire au Brésil (juillet 1826-1828). Ambassadeur à Constantinople (1828-1831), puis à Vienne (octobre 1841-1846). Mort subitement à Balmoral le 8 octobre 1847 (Dictionary of National Biography, t. XXII, p. 228).

«Londres, 4 janvier.—Samedi, l'honorable M. Gordon est parti en qualité de chargé d'affaires pour Vienne. Il passera par Paris. On dit qu'il va remplacer Lord Stewart, et Sa Seigneurie viendra passer quelque temps en Angleterre.» (Moniteur universel du samedi 9 janvier 1819, no 9, p. 34.)

[319] Disposition d'esprit mélancolique.

[320] Mme de Lieven avait quinze ans à l'époque de son mariage.

[321] Le premier voyage de Metternich en Angleterre date de 1794. Le prince avait alors 21 ans et non 18.

[322] Le marquis de Rivière, ambassadeur de France, au duc de Richelieu, Constantinople, 10 octobre 1818: «Mirza-Abdul-Hassan-Khan, qui a rempli avec succès en 1810 une mission diplomatique importante à la cour de Londres et qui, en 1814, 1815 et 1816, a résidé à Saint-Pétersbourg, est arrivé à Constantinople le 26 septembre. Ce personnage se rend de nouveau à Londres par l'Autriche et la France, et il est également chargé de missions pour les cours de Vienne et de Paris.

«Cet ambassadeur est un homme réellement distingué. Il parle fort aisément l'anglais et le russe. Il connaît les intérêts des puissances européennes, surtout les affaires de l'Inde, où il a fait un long séjour. Il a un esprit pénétrant, beaucoup de dignité dans sa conduite, et une élévation d'idées peu commune chez ses compatriotes. Possesseur d'une fortune considérable et comblé des bienfaits de Feth-Ali-Chah, il est encore traité par son maître d'une manière toute royale... Sa mission a essentiellement pour but de connaître l'état des affaires de l'Europe, et celui de la France en particulier, à laquelle la cour de Perse paraît conserver une sorte de prédilection. Il aura aussi à régler avec le ministère anglais quelques affaires d'un haut intérêt... Cet ambassadeur a eu l'honneur d'être présenté à Sa Majesté (Louis XVIII) à Hartwell et il ne parle du roi et de son auguste famille qu'en termes convenables.» (Archives du ministère des Affaires étrangères. Turquie, Correspondance. Vol. 231, fo 207 recto.)

Du même au même. Constantinople, 25 novembre 1818: «Mirza-Abdul-Hassan-Khan... a quitté Constantinople le 21, se dirigeant sur Vienne, où il espère trouver les deux empereurs de retour d'Aix-la-Chapelle. Tout le monde s'accorde à dire beaucoup de bien de son caractère, de son esprit distingué et de sa noble conduite... Mirza-Abdul-Hassan-Khan est accompagné de quatorze personnes en tout... Mirza-Abdul-Hassan-Khan est très instruit dans les langues persane, arabe et indienne, il parle aussi fort aisément le turc, l'anglais et le russe. Il souhaitait d'être accompagné d'un Français de mon choix, pour apprendre notre langue pendant le voyage, mais j'ai laissé tomber cette proposition, afin d'éviter quelques inconvénients» (Ibid., fo 245).

Mirza-Abdul-Hassan-Khan est l'auteur d'un ouvrage intitulé Haïrat-Namâ ou Livre des Merveilles, qui contient un long récit des voyages du khan aux Indes, en Turquie, Russie, Angleterre, etc. (Beale, An Oriental Biographical Dictionary, Londres, 1894).

[323] «Il n'est pas possible de voir un personnage plus taquin et plus épineux que Mirza-Abdul-Hassan-Khan chicanant sur toutes les étiquettes, avare, mais fin, rempli d'esprit, et connaissant parfaitement les usages européens, car il a passé trois ans à Saint-Pétersbourg et quatre ans à Londres.» (Souvenirs de la baronne du Montet, 1785-1866, p. 183).

[324] «Nous avons été, avec Mmes de Chotek et de Kolowrath, voir la célèbre beauté circassienne, l'esclave favorite de Mirza-Abdul-Hassan-Khan. Les noirs chargés de sa garde ont fait beaucoup de difficultés pour nous admettre. Enfin, les portes se sont ouvertes et, à notre grande surprise, nous avons vu une femme sans beauté, plutôt petite que grande, assez maigre, peau très jaune, cils et sourcils noirs, beaux grands yeux noirs, cheveux noirs et malpropres, sur lesquels elle avait jeté quelques chiffons et de vieilles fleurs artificielles fanées et flétries, apparemment pour se donner une apparence de parure. Elle était vêtue à l'européenne, d'une vilaine petite robe, éraillée, de mousseline jaune.» (Souvenirs de la baronne du Montet, p. 184.)

[325] Voir p. 41.

[326] Harrowby (Susan Leveson-Gower, Lady). Elle était la fille du premier marquis de Stafford. Elle avait épousé, le 30 juillet 1795, Dudley Ryder, premier comte d'Harrowby et vicomte Sandon, né à Londres, le 22 décembre 1762. Sous-secrétaire d'État pour les affaires étrangères (1789), secrétaire d'État pour les affaires étrangères (1804), démissionnaire la même année, ce dernier fut envoyé sur le continent pour négocier une coalition générale contre Napoléon, mais Austerlitz mit fin à sa mission; président du bureau du contrôle des Indes (1809), ministre sans portefeuille jusqu'en 1812, ministre président du conseil (1812-1827), il mourut le 26 décembre 1847. Lady Harrowby était morte avant lui, le 26 mai 1838 (Dictionary of National Biography, t. L, p. 44).—Greville la dit supérieure à toutes les femmes qu'il ait jamais connues.

[327] Staël-Holstein (Anne-Louise-Germaine Necker, baronne DE), née à Paris le 22 avril 1766, épousa le 14 janvier 1786 le baron de Staël qui mourut à Poligny le 9 mai 1802. Elle-même mourut le 14 juillet 1817, à Paris.

Au cours d'un voyage en Allemagne, Mme de Staël était arrivée à Berlin en mars 1804; elle y resta jusqu'au moment où elle fut rappelée à Coppet par la mort de son père, en novembre 1804. M. de Metternich était ambassadeur auprès de la cour de Prusse depuis le 3 janvier 1803. C'est donc à cette période, mars-novembre 1804, que le prince fait allusion dans les lignes qui suivent.

[328] Moniteur universel du 21 février 1819, no 52, p. 213. «Vienne, ce 6 février.—L'ambassadeur de Perse, Mirza-Abdul-Hassan-Khan eut hier une audience solennelle du prince de Metternich. Elle dura un quart d'heure; M. de Hammer y servit d'interprète. Cet ambassadeur fera demain son entrée solennelle; il y avait eu quelques difficultés relatives à l'étiquette, mais le prince de Metternich les a aplanies. La garnison formera une double haie. L'ambassadeur se rend directement au château pour avoir une audience de l'Empereur.»

Mme du Montet (Souvenirs, p. 183) donne quelques détails sur cette dernière audience: «Il a appelé l'Impératrice la supérieure du sérail dans son discours d'audience. Elle était précisément entourée le jour de sa réception des plus respectables dames du palais, vieilles et laides. Ces étranges étrangers ont fort diverti les élégants, mais il semble qu'ils nous trouvaient plus barbares qu'eux.»

[329] Feth-Ali-Chah (1797-1834).

[330] Il y a un chemin qui conduit du cœur au cœur.

[331] Traduction littérale: atelier du vizirat et de la majesté; ordre du ministère et de la grandeur; renfort de l'honneur et de la magnificence; garant des affaires du monde; ordonnateur des événements; vizir béni dont le jugement a une force pénétrante qui égale celle de Jupiter (Jupiter la planète); digne et révérendissime, puissant et glorieux, ferme et persévérant, sérénissime vizir et émir; le plus magnifique, le plus magnanime, le plus digne, le plus considéré, le plus excellent, le plus aimé, le plus chéri; exemple des grands vizirs chrétiens; modèle des grands qui croient en Jésus; ami, le meilleur, le plus bienveillant Prince de Metternich, grand vizir de la haute cour allemande.

[332] Après que les joues de cette fiancée par lettre sont ornées de la rougeur de rose de souhaits amicaux, ce qui suit est évident et clair à l'intelligence pénétrante de la haute personne citée.

[333] Nom que l'on donne au ministre des affaires étrangères de Turquie. L'Almanach royal de 1819 dit que le Reiss-effendi était alors Seyda-effendi; mais ce personnage avait été remplacé avant le mois d'août 1818 par Mouhammed-Salyh-effendi, dit Djanib-effendi. C'est ce dernier qui était en fonctions en janvier et février 1819 (Archives du ministère des Affaires étrangères). Turquie, Correspondance. Vol. 231, p. 181. Traduction de la liste officielle des promotions et confirmations des grandes charges civiles et militaires publiée, suivant l'usage, le quatrième jour de la lune de Chawal 1233 (6 août 1818).

[334] Voir p. 155.

[335] Bourg situé à 7 kilomètres au S.-S.-E. de Neresheim et près duquel se trouve le château de Trugenhofen, propriété de la famille de Tour et Taxis.

[336] Voir p. 110 et Introduction, Sagan.

[337] En octobre 1814.

[338] Constantin Pavlovitch (le grand-duc). Né le 8 mai 1779. Prit part aux campagnes de 1799, 1805, 1812, 1813 et 1814. Généralissime des armées polonaises (novembre 1815). Il était l'héritier du trône de Russie, mais, dès l'assassinat de son père Paul Ier, il avait manifesté l'intention de renoncer à ses droits et avait renouvelé cette renonciation à Alexandre en 1821 et en 1822. Celui-ci n'en avait pas informé le grand-duc Nicolas, et cette négligence fut la cause de l'interrègne de décembre 1825 et de ses sanglantes complications. Il mourut à Vitepsk le 27 juin 1831 (Nouvelle Biographie générale, vol. XI, p. 617.—Rambaud et Lavisse, Histoire générale du quatrième siècle à nos jours, t. X, chap. IV, la Russie, par A. Rambaud).

Le grand-duc Constantin avait rencontré Mme de Lieven à Aix-la-Chapelle, où il était arrivé le 31 octobre. Celle-ci dit dans une lettre à son frère Alexandre: «London, 3/15 january 1819... I renewed my tender passages with the Grand Duke Constantine.» (Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 37).

[339] Aussi infinis que la mer.

[340] Profonds.

[341] Ces derniers noms sont peut-être ceux de chiens de Lady Castlereagh. Voir p. 80 et 81.

[342] A Bruxelles.

[343] Voir p. 114 et 146.

[344] Voir p. 115, n. 266.

[345] Lansdowne (Henry Petty-Fitzmaurice, troisième marquis DE), né le 2 juillet 1780 à Lansdowne House. Fut nommé chancelier de l'échiquier à vingt-cinq ans (1806), mais se retira le 8 avril 1807 avec le ministère Grenville. Pendant vingt ans il fut l'un des chefs de l'opposition whig, et ne revint au pouvoir que dans le ministère Canning. Il fit partie ensuite comme ministre de l'intérieur du ministère de Lord Goderich, tombé le 8 janvier 1828.

Président du conseil dans le ministère de Lord Grey (1830-1834) puis dans celui de Lord Melbourne (1835-1841) et enfin dans celui de Lord Russell (1846-1852), ministre sans portefeuille dans les cabinets de Lord Aberdeen (1852-1855) et de Lord Palmerston (1855). Il mourut à Bowood le 31 janvier 1863. Pendant toute sa vie, Lansdowne fut un whig très modéré (Dictionary of National Biography, t. XLV, p. 127).

«Cannes, 5 février 1863.—Vous aurez appris la mort de Lord Lansdowne: c'est le dernier des grands seigneurs que j'ai connus. Il n'y a pas eu d'hommes plus heureux au monde, du moins en apparence, si la considération générale fait quelque chose au bonheur.» (Mérimée, Lettres à M. Panizzi, 1850-1870, publiées par M. Louis Fagan. Paris, Calmann Lévy, 1881, 2 vol. in-8o, t. I, p. 307).

[346] Grenville (Anne Pitt, Lady). Fille du premier baron Camelford, elle avait épousé Lord Grenville, depuis premier ministre, le 18 juillet 1792. Elle mourut, sans enfants, à Londres le 13 juin 1864, âgée de quatre-vingt-onze ans (Dictionary of National Biography, t. XXIII, p. 138).

[347] Du 8 au 26 juin 1814.

[348] Lauderdale (James Maitland, Lord), né le 26 janvier 1759, devint Lord Lauderdale à la mort de son père en 1789. Il vint à Paris en août 1792, se lia avec Brissot, et retourna seulement en décembre en Angleterre. Il fut nommé garde du grand-sceau d'Écosse le 21 juillet 1806. Le 2 août suivant, il se rendit à Paris comme commissaire adjoint à Francis Seymour, comte de Yarmouth, pour conclure la paix avec la France. Les négociations échouèrent, il retourna en Angleterre en octobre 1806 et résigna ses fonctions de garde du sceau en mars 1807. Jusqu'en 1821, il fut le chef reconnu du parti whig en Écosse, mais, à partir de cette époque, il devint tory. Il mourut le 13 septembre 1839 (Dictionary of National Biography, vol. XXXV, p. 355).

[349] Kaunitz (Aloys-Wenceslas, prince DE), né le 20 juin 1774, fils du prince Dominique-André et petit-fils du célèbre chancelier Wenceslas-Antoine. Anciennement ministre d'Autriche à Dresde, Copenhague, Naples et Madrid. Ambassadeur à Rome (1807). Marié le 29 juillet 1798 à la comtesse Françoise Ungnad de Weissenwolf, il n'eut que quatre filles. Mort le 15 novembre 1848. En lui s'éteignit la ligne princière morave des Kaunitz, après trois siècles et demi d'existence (Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Œsterreich, t. XI, p. 63).

[350] Mme de Lieven mit au monde, le 15 octobre 1819, son fils Georges.

[351] Le prince Maurice de Liechtenstein, voir p. 147.

[352] Femme du prince Maurice de Liechtenstein.

[353] Le médecin particulier du prince de Metternich était le docteur de Staudenheim, né à Mayence en 1764, mort à Vienne le 17 mai 1830 (Œttinger, Moniteur des dates).

[354] Voir p. 45.

[355] Metternich-Winneburg (François-Charles-Victor DE), fils du prince Clément de Metternich, issu de son premier mariage avec la princesse de Kaunitz. Né le 15 janvier 1803. Chambellan impérial et royal, attaché à la légation d'Autriche à Paris (1825). Mort le 30 novembre 1829 (Almanach de Gotha, 1820 et 1830).—Les lignes qui suivent semblent un démenti suffisant à divers bruits qui coururent sur l'attitude du prince de Metternich au moment de la naissance du prince Victor, bruits dont M. Strobl von Ravelsberg s'est fait l'écho (Metternich und seine Zeit, p. 15).—Voir aussi Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 556 et suiv.

[356] Bas bleus.

[357] Kourakine (prince Alexandre Borissovitch), diplomate russe. Né le 18-29 janvier 1752, vice-chancelier de Paul Ier, ambassadeur à Vienne (1807), puis à Paris (1809-1812), mort à Weimar le 24 juin-6 juillet 1818 (Recueil de la Société impériale d'histoire de Russie, t. LX, p. 460).

[358] Le prince Victor de Metternich.

[359] Frank (Jean-Pierre), né le 19 mars 1745 à Rothalben, dans le margraviat de Baden-Gravenstein. Médecin de Marie-Louise et du duc de Reichstadt. Il mourut à Vienne le 24 avril 1821 (Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, t. IV, p. 320).

[360] Le prince Maurice de Liechtenstein mourut cependant le 24 mars suivant.

[361] La princesse Maurice de Liechtenstein, dont Mme de Lieven était jalouse. Voir p. 148 et 218.

[362] Le prince de Metternich à sa femme, Vienne, ce 5 mars 1819. «... Voici mon plan de voyage: Je compte coucher: le 8 à Schottwien, le 9 à Léoben, le 10 à Klagenfurt, le 11 à Pontebba, le 12 à Conegliano, le 13 à Vérone, le 14 à Modène, le 15 à Scarica l'Asino, le 16 à Florence.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 191).

En réalité, les étapes du voyage furent le 8 Schottwien, le 9 Kraupath, le 10 Friesach, le 11 Tarvis, le 12 Conegliano, le 13 Vérone, le 14 Bologne, le 15 Florence.

[363] Voir p. 215.

[364] Esterhazy de Galantha (Nicolas, prince), né le 12 décembre 1765. Envoyé à Paris (1801) puis à Londres et enfin à Saint-Pétersbourg (1802). Napoléon aurait voulu, dit-on, le faire roi de Hongrie. Ambassadeur à Naples (1816). Il mourut à Côme le 25 novembre 1833 (Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, t. IV, p. 102.—Biographie universelle, édit. 1850, t. XIII, p. 106.—Biographie générale, t. XVI, p. 475).

Il avait épousé, le 15 septembre 1783, Marie-Josèphe-Hermenegilde de Liechtenstein, née en 1768, morte en 1845, et était le père du prince Paul Esterhazy (Œttinger, Moniteur des dates).

[365] Ce portrait de la princesse Clémentine fut livré au prince de Metternich quelques jours avant la mort de sa fille.

[366] Palladio (Andréa), né à Vicence le 30 novembre 1518, mort à Venise le 19 août 1580. Il construisit à Vicence la Basilica Palladiana, construction grandiose à deux rangs d'arcades superposées commencée en 1549, le palais del Capitanio (1571), le palais Chiericati aujourd'hui musée municipal, le Théâtre olympique terminé après sa mort en 1584, etc., etc.

[367] Le prince de Metternich à sa femme. «Florence ce 18 mars... A Bologne, le cardinal légat m'a attendu avec deux sociétés priées et deux soupers prêts—l'un chez lui, et l'autre chez Marescalchi où j'ai logé. Dans la difficulté du choix, j'ai pris le parti d'aller me coucher et de laisser souper les deux compagnies tant qu'elles l'ont voulu, après avoir fraternisé avec Son Eminence pendant à peu près deux heures in camera caritatis.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 192).

L'archevêque de Bologne était, en mars 1819, Mgr Carlo Oppizzoni, né à Milan, le 5 avril 1769, archevêque de Bologne le 20 septembre 1802, cardinal le 26 mars 1804, mort à Rome le 14 avril 1855 (Œttinger, Moniteur des dates).

[368] De faux pas.

[369] Rafraîchissements.

[370] Le prince de Metternich à sa femme. «Florence, ce 18 mars... Je loge ici au palais Dragomanni. La maîtresse de ma maison est veuve, et c'est cette danseuse enragée de la Furlana que vous avez vue aux bals de Mme Élisa, en 1810, à Paris. Elle a neuf ans de plus et ne danse plus, mais ma vertu est à couvert, tout comme si elle dansait encore avec son impétuosité ancienne. Je n'ai jamais aimé les bourrasques et les ouragans. Les fenêtres de ma chambre à coucher donnent sur un jardin où tout est en fleur.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 193).

[371] Le grand-duc de Toscane était alors Ferdinand III, archiduc d'Autriche, né le 6 mai 1769, qui succéda à son père Léopold Ier le 2 juillet 1790, céda la Toscane et reçut en échange, le 27 avril 1803, l'archevêché de Salzbourg, échangea encore cet archevêché contre l'électorat de Wurzbourg le 26 décembre 1805. Il céda de nouveau ce dernier et reprit la Toscane le 30 mai 1814. Il avait épousé l'infante Louise-Amélie, fille de Ferdinand IV des Deux-Siciles. Il perdit sa femme, le 19 septembre 1802, et mourut lui-même le 18 juin 1824.

Son père, le grand-duc Léopold Ier, dont M. de Metternich parle ci-dessus, était né le 5 mai 1747. Il devint grand-duc de Toscane en 1765. A la mort de son frère, Joseph II, en 1790, il lui succéda comme empereur d'Allemagne sous le nom de Léopold II et mourut subitement le 1er mars 1792 (Allgemeine Deutsche Biographie, t. XVIII, p. 322.—Almanach de Gotha.Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, p. 370).

[372] Rossini (Gioacchino), né à Pesaro le 29 février 1792, mort en 1868. Son Otello avait été joué pour la première fois en 1816, à Naples, sur la scène du théâtre del Fondo.

[373] Le marquis de Caraman, voir p. 117.

[374] Krusemarck (Frédéric-Guillaume-Louis DE). Ministre de Prusse à Vienne. Né le 9 avril 1767. Accrédité comme chargé d'affaires près du gouvernement français le 2 janvier 1810 puis comme ministre plénipotentiaire le 28 janvier suivant, occupa ce dernier poste jusqu'en 1813. Pendant la campagne de 1814, il fut quelque temps gouverneur militaire du pays entre l'Elbe et le Weser. Ministre de Prusse à Vienne (décembre 1815), il exerça cette fonction jusqu'à sa mort survenue le 25 avril 1822 (Potens, Handwörterbuch der Militär-Wissenschaften, t. VI, p. 77.—Allgemeine Deutsche Biographie, t. XVI, p. 269).

[375] Voir p. 167.

[376] Cette date et les lignes qui suivent permettent de croire que le personnage désigné par l'initiale D. est le prince Pierre Petrovitch Dolgorouki, né le 19 décembre 1777, aide de camp général (23 décembre 1798) et favori d'Alexandre Ier, chargé par lui de plusieurs négociations diplomatiques en 1805 et 1806, commandant la ville de Smolensk, mort le 6 décembre 1806 à la suite de sa disgrâce et enterré dans le couvent d'Alexandre Nevski (Ermerin, Annuaire de la noblesse de Russie, 1889, p. 93.—Recueil de la Société impériale d'histoire de Russie, t. LX, Liste alphabétique de personnages russes pour un dictionnaire biographique russe, p. 211).

Les négociations de Berlin en 1805 auxquelles fait allusion le prince de Metternich, avaient pour but d'entraîner la Prusse dans la coalition de l'Autriche et de la Russie contre la France. Le prince Dolgorouki était arrivé dans les premiers jours d'octobre, porteur d'une lettre du Tsar demandant pour la seconde fois le passage à travers les territoires prussiens pour les armées russes. Frédéric-Guillaume hésita tout d'abord, mais Bernadotte ayant violé le territoire d'Anspach, le roi renvoya le prince Dolgorouki au Tsar, porteur de l'autorisation demandée. Un traité fut signé le 3 novembre entre les trois cours, mais Austerlitz allait bientôt le rendre inutile.

M. de Metternich dit dans ses Mémoires, t. I, p. 41, à propos de ces pourparlers: «Plus tard l'empereur Alexandre expédia un des jeunes conseillers dont il s'était entouré depuis son avénement: c'était un de ses aides de camp, le prince Dolgorouki, homme d'esprit, plein de feu, mais nullement fait pour une mission trop délicate pour une nature comme la sienne. Son maître lui ayant recommandé de ne rien faire sans moi, je pus bien le diriger un peu, mais non lui dicter sa conduite.»

Le 4 mai 1803, Mme de Lieven racontait à son frère l'histoire d'un duel qui avait mis aux prises Dolgorouki et Borodine. Le premier avait provoqué le second et il avait reçu une balle au-dessus du genou. «Elle y est encore; il est couché et je crois pour longtemps. Il faut que j'aie le cœur bien mauvais, mais en vérité cela m'a fait plaisir. Toute la ville se moque de Dolgorouki... Mon Dieu! comme il est bête, cet homme d'esprit!» (Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 58).

Si donc nous ne nous trompons pas sur le nom de Dolgorouki, l'amour de Mme de Lieven pour ce dernier était déjà mort en mai 1803... ou il n'était pas encore né.

[377] Burghersh (John Fane, XIe comte de Westmoreland, connu, jusqu'à la mort de son père en 1841, sous le nom de Lord), ministre d'Angleterre à Florence. Né à Londres le 3 février 1784. D'abord officier dans l'armée anglaise, il fut envoyé le 14 août 1814 à Florence comme ministre plénipotentiaire. Ministre à Berlin de 1841 à 1851. Ambassadeur à Vienne (1851-novembre 1855). Il fut promu général le 20 juin 1854 et mourut à Apthorpe House, Northamptonshire, le 16 octobre 1859.

Il avait étudié le violon et la composition avec Hague, Zeidler, Platoni, Portogallo et Bianchi. Ce fut lui qui proposa la création de l'Académie royale de musique de Londres, qui fut ouverte le 24 mars 1823.

Lord Burghersh composa sept opéras (Bajazet, Fedra, Il Torneo, l'Eroe di Lancastro, etc.) trois cantates, des messes et de nombreuses œuvres symphoniques (Dictionary of National Biography, vol. XVIII, p. 176).

[378] Canova (Antoine), né le 1er novembre 1757 à Possagno, province de Trévise, mort à Venise le 12 octobre 1822. Sa statue de Persée, en marbre, est actuellement au musée du Vatican.

[379] Richelieu (Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, duc DE). Né à Paris le 13 mars 1696. Ambassadeur à Vienne (1725-1727), en Saxe (1746), maréchal de France (11 octobre 1748), membre de l'Académie française (25 novembre 1720). Mort à Paris le 8 août 1788 (R. Bonnet, Isographie des membres de l'Académie française, p. 239).

[380] Le même jour, 22 mars, le prince de Metternich écrivait à la princesse Éléonore sa femme une lettre où il lui faisait, à peu près dans les mêmes termes que dans la présente, le récit de la fête du 20 mars. Les deux pages, celle adressée à l'épouse et celle destinée à la maîtresse, sont curieuses à comparer (Voir Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 193).

[381] Fondée au seizième siècle aux Offices, la manufacture de mosaïques était installée depuis 1797 dans les bâtiments du palais de l'Académie des beaux-arts, où elle se trouve encore (via degli Alfani, 82). A cette fabrique est joint le Musée des ouvrages en pierres dures (Museo dei Lavori in Pietre dure).

[382] Apponyi (Antoine-Rodolphe, comte), né le 7 décembre 1782 d'une très ancienne famille hongroise, ministre d'Autriche à Florence, puis ambassadeur à Rome, à Londres (mai 1824), à Paris où il resta jusqu'en 1849. Le 17 août 1808, il avait épousé Thérèse, comtesse Nogarola de Vesone, et il mourut le 17 octobre 1852 (Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Œsterreich, vol. I, p. 57).

Mme de Lieven devait se lier plus tard avec Mme Apponyi, lors de l'ambassade de M. Apponyi à Londres. Elle retrouva ses amis à Paris. L'une de ses nièces, fille du comte Alexandre de Benckendorf, épousa le fils de l'ambassadeur d'Autriche.

[383] Dillon (Édouard, comte), né «en Angleterre vers l'an 1750 sans que l'on puisse déterminer la ville et l'époque, de Robert Dillon et de Marie Disconson» d'après un acte de notoriété qu'il se fit délivrer le 3 juillet 1819. Toutefois, sur ses états de service, il est dit: «né le 21 juin 1750, d'après sa déclaration». Page du roi en la Grande Écurie (1766), sous-lieutenant de carabiniers (20 avril 1768), sous-aide major (20 février 1774), rang de capitaine dans Royal-Allemand-Cavalerie (17 avril 1774), capitaine commandant d'une compagnie de mestre de camp dans le régiment des Carabiniers (2 juillet 1774). Réformé à la formation de 1776. Rang de colonel, 29 décembre 1777. Attaché en qualité de colonel au régiment d'infanterie de Dillon (21 mars 1779), mestre de camp commandant le régiment de Provence ci-devant Blaisois (13 avril 1780). Quitta le corps en juillet 1791. Servit pendant l'émigration dans le régiment de Dillon, dont le roi l'avait nommé colonel propriétaire, et obtint le rang de lieutenant-général le 23 août 1814, suivit le roi à Gand en 1815, fut nommé lieutenant-général titulaire pour tenir rang du 1er juillet 1815, retraité le 20 février 1820. Très en faveur à la cour de Marie-Antoinette, il y était connu sous le nom de «Beau Dillon». Mme de Boigne dit de lui qu'il était très beau, très fat, très à la mode». Pendant la Restauration, il avait été nommé ministre de France à Dresde en 1816 et il passa de ce poste à celui de Florence en 1818. Il fut, en 1821, nommé premier maître de la garde-robe de Monsieur, et mourut en 1839. Il avait épousé en 1777 Fanny, fille de Sir Robert Harland, «une créole de la Martinique», dit Mme de Boigne. Édouard Dillon était l'oncle maternel de cette dernière (Archives administratives du ministère de la guerre.—Mémoires de Mme de Boigne, t. I, p. 194.—Dictionary of National Biography, t. XV, p. 82).

[384] Burghersh (Priscilla Wellesley-Pole, Lady), femme du ministre d'Angleterre à Florence. (Voir p. 253.) Née le 13 mars 1793, elle était la fille de William Wellesley-Pole et la petite-fille de l'amiral John Forbes. Elle se maria le 26 juin 1811. Lady Burghersh était une artiste distinguée à laquelle sont dus plusieurs portraits remarquables, entre autres celui de la comtesse de Mornington. Elle mourut à Londres le 18 février 1879 (Dictionary of National Biography, t. XVIII, p. 179).

[385] Frédéric-Guillaume III fut en effet épris de Georgine Dillon, fille d'Édouard. C'était, d'après Mme de Boigne, une «jeune personne charmante de figure et de caractère». Le roi lui proposa de l'épouser et de la créer duchesse de Brandebourg, mais elle refusa, malgré le désir de ses parents de voir ce mariage se conclure. Mme de Boigne, dans ses Mémoires (t. II, p. 309), raconte l'histoire de ce projet. C'est à la suite de l'échec de celui-ci que Dillon obtint sa mutation de Dresde à Florence (1818). Georgine Dillon épousa le comte Karolyi. Mme du Montet fait d'elle ce portrait: «Mme de Karoly serait extrêmement jolie, sans la fixité de son regard. Le prince de Ruffo, à cause de sa pâleur et de ce regard, l'appelle «un ange mort» (Souvenirs de la baronne du Montet, p. 221).—Georgine Dillon était née le 10 mai 1799 et mourut le 3 mai 1827 (communication de M. le vicomte Révérend).

[386] Femme du ministre de Russie à Florence, Nicolas Fédorovitch Khitroff ou Hitroff, général-major, ministre plénipotentiaire auprès du grand-duc de Toscane de 1816 à 1819 (Recueil de la Société impériale d'histoire de Russie, t. LXII, Liste alphabétique, etc.Moniteur universel, 4 octobre 1816, no 278, p. 118).

[387] Voir p. 56.

[388] Hunt (Henry). Homme politique et agitateur anglais, né le 6 novembre 1773, qui, à partir de 1816, organisa de nombreux meetings populaires, notamment celui de Manchester qui fut dispersé violemment par la yeomanry (16 août 1819) et à la suite duquel Hunt fut condamné à deux ans de prison. Membre de la Chambre des communes de 1830 à 1833, il mourut de paralysie le 15 février 1835 (Dictionary of National Biography, t. XXVIII, p. 264).

[389] Kinnaird (Charles, Lord), né 8 avril 1780; membre de la Chambre des communes de 1802 à 1805, il vota constamment avec les whigs. Il fut nommé, en 1806, pair représentatif d'Écosse. Lord Kinnaird résida beaucoup sur le continent. Il avait épousé, en mai 1806, Lady Olivia Fitzgerald, dernière fille du second duc de Leinster, et mourut le 11 décembre 1826 (Dictionary of National Biography, t. XXXI, p. 189).—Lady K. est peut-être Lady Kinnaird.

[390] Cholmondeley (George-James, premier marquis de), né le 11 mai 1749, mort le 10 avril 1827. Créé marquis le 22 novembre 1815. Épouse le 25 avril 1795 Charlotte Bertie (Œttinger, Moniteur des dates).—Son père, George, vicomte Malpas, mort en 1764, avait eu de son mariage avec Hester, fille de Sir Francis Edwards: 1o George-James dont il vient d'être question; 2o une fille, Hester, qui épousa William Clapcott-Lisle, dont elle eut une fille, mariée à Charles Arbuthnot (John Burke, A genealogical and heraldical Dictionary of the Peerage and Baronetage of the British Empire, in-4o, Londres, Henry Colburn, 1845, p. 206).—Cette dernière était donc la nièce de Lord Cholmondeley.

Lord Arbuthnot, né en 1767, sous-secrétaire d'État aux affaires étrangères, de novembre 1803 à juin 1804, fut ensuite ambassadeur extraordinaire à Constantinople en 1807. Il mourut en 1850. Après la mort de sa première femme, il épousa Harriett, troisième fille de Henry Fane (Dictionary of National Biography, t. II, p. 61).

D'après ce qui précède, il est donc vraisemblable que la Lady A. dont parle M. de Metternich est Lady Harriett Arbuthnot.

[391] Fremantle (Sir Thomas-Francis). Né en 1765, il entra à douze ans dans la marine. Amiral en 1810, il fut chargé la même année d'un commandement dans la Méditerranée et, en avril 1812, de celui de l'escadre de l'Adriatique. En 1818, il fut nommé au commandement en chef des forces navales anglaises dans la Méditerranée, mais n'exerça ce commandement que pendant dix-huit mois, étant mort à Naples le 19 décembre 1819 (Dictionary of National Biography, t. XX, p. 248).

[392] Caraccioli (Dominique, marquis) né à Naples en 1715. Ambassadeur de Naples à Londres (1763), à Paris (1770). Vice-roi de Sicile (1780). Ministre des affaires étrangères (1786), mort en 1799 (Biographie universelle (Michaud), t. VI, p. 642).

[393] George III (George-Guillaume-Frédéric), né à Londres le 4 juin 1738. Roi d'Angleterre le 25 octobre 1760. Après plusieurs crises, sa raison s'éteignit complètement en octobre 1810 et le gouvernement fut confié au Prince-Régent. Devenu aveugle, il mourut le 20 janvier 1821. Il avait épousé en 1761 Charlotte-Sophie de Mecklembourg-Strelitz (1744-1818) (Dictionary of National Biography, t. XXI, p. 172).

[394] Generali (Pierre), compositeur italien, maître de chapelle de la cathédrale de Novare. Né à Rome le 4 octobre 1783, mort à Novare le 3 novembre 1832 (Œttinger, Moniteur des dates).

[395] L'archiduc Maximilien, qui faisait alors un voyage en Angleterre. «Extrait du Journal de Portsmouth.—L'archiduc Maximilien d'Autriche, cousin de l'Empereur et général d'artillerie à son service, est arrivé lundi soir avec sa suite à l'auberge du Roi George... Ce prince est âgé d'environ trente-cinq ans; il montre une grande politesse et un désir ardent de s'instruire du jeu des diverses machines, de leur principe et de leur emploi.» (Moniteur universel du 19 janvier 1819, no 19, p. 74).—«Nouvelles de Londres.—L'archiduc Maximilien habite l'hôtel Clarendon. Il restera encore deux mois en Angleterre.» (Gazette d'Augsbourg, 7 février 1819, no 38, p. 148).—Il s'embarque à Douvres pour revenir sur le continent le 19 mars (Ibid., 2 avril 1819, no 92, p. 365).—Maximilien-Joseph-Jean, fils de l'archiduc Ferdinand-Charles-Antoine, de la branche d'Este-Modène, né le 14 juillet 1782, général feldzeugmeister autrichien, mort célibataire à Ebenzweier le 1er juin 1863 (Œttinger, Moniteur des dates).—Il est l'inventeur d'un système de fortification connu sous le nom de tours maximiliennes (maximilianische Thürme).

[396] Zondadari (Antoine-Félix), né à Sienne le 14 janvier (ou juin) 1740. Archevêque de Sienne le 1er juin 1795, cardinal le 25 février 1821, mort le 13 avril 1823 (Œttinger, Moniteur des dates.—Gams, Series episcoporum).

[397] La comtesse Marie Esterhazy avait pris à son service un ancien courrier de Mme de Lieven. Voir p. 142.

[398] Severoli (Antoine-Gabriel), né à Faenza (États de l'Église) le 28 février 1757. Évêque de Viterbe et de Toscanella le 11 janvier 1808, cardinal le 8 mars 1816, mort à Rome le 8 septembre 1824 (Œttinger, Moniteur des dates).

[399] Farnèse (Alexandre), né le 29 février 1468 à Canino, cardinal en 1493, pape en 1534 sous le nom de Paul III, mort à Rome le 10 novembre 1549 (Nouvelle biographie générale (Didot), t. XXXIX, col. 373).

[400] Vignola (Giacomo Barozzio, dit DA). Né en 1507 à Vignola, mort en 1573 (Nouvelle biographie générale (Didot), t. XLVI, col. 146).

[401] Le prince de Metternich à sa femme: «Rome, ce 2 avril.—Arrivé à la Consulta, où je loge et où le cardinal Consalvi m'attendait avec une foule de gens dont il a composé ma maison, j'ai été pris tout d'abord d'une véritable frayeur à la vue de mon appartement. Il se compose de vingt-cinq salons magnifiques. Marie a pour elle la moitié de moins.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 195).

[402] Le prince de Metternich à sa femme: «Rome, ce 2 avril.—Il en a été pour moi de Rome comme d'une personne que j'aurais voulu deviner, faute de la connaître. On se trompe toujours dans ces sortes de calculs. Je l'ai trouvée tout autre que je n'avais supposé; j'ai cru Rome vieille et sombre, elle est antique et superbe, resplendissante et neuve.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 194).

[403] Pie VII (Grégoire-Barnabé-Louis Chiaramonti). Né à Cesena (États de l'Église), le 14 août 1742, évêque de Tivoli 1782, cardinal et évêque d'Imola le 14 février 1785. Élu pape, à Venise, le 14 mars 1800. Signe le Concordat avec Napoléon, vient sacrer l'Empereur à Paris (2 décembre 1804). Enlevé de Rome par le général Radet dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, il fut gardé prisonnier à Grenoble, puis à Savone et enfin à Fontainebleau. Il rentra à Rome le 25 mai 1814 et mourut le 20 août 1823 (Nouvelle Biographie générale (Didot), t. XL, col. 109).

[404] Le prince de Metternich à sa femme: «Rome, ce 2 avril.—Ma première sortie a donc été pour lui faire ma cour (au pape). Il m'a reçu comme il pourrait recevoir un vieil ami; il m'a parlé sur-le-champ de notre correspondance pendant qu'il était prisonnier à Savone.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 195).

[405] Le prince de Metternich à sa femme: «Rome, ce 3 avril.—Hier matin, nous avons été voir le Forum de Trajan, restes magnifiques de l'antiquité.

«Puis, nous avons été visiter les ateliers de Canova et de Thorvaldsen ainsi que deux autres, d'artistes très remarquables... L'Empereur est arrivé à 4 heures et demie. Nous l'avons attendu dans son appartement.»

Du même à la même: «Ce 4 avril.—Je ferme ma lettre au moment où je me rends au Quirinal pour la fête des Rameaux. La cérémonie durera trois heures... Marie vous parle sans doute de nos courses d'hier matin. Nous avons passé quatre heures dans la Rome des Césars, au milieu des plus magnifiques décombres des constructions à la fois les plus sublimes et les plus gigantesques que le génie humain ait créées» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 197).

[406] La villa Mills.

[407] Le Cirque Maximus.

[408] Voir p. 262.

[409] M. de Metternich veut parler de Saint-Paul-hors-les-murs, basilique édifiée entre 375 et 385 par Valentinien II et Théodose Ier. Construite sur l'emplacement d'une chapelle dont la construction avait été commencée par Constantin, elle contenait quatre-vingts colonnes de marbre violet et de marbre de Paros. Cette basilique fut incendiée en 1823 et reconstruite par Léon XII.

[410] Samedi saint.

[411] Sandwich (Mariana-Juliana-Louisa Corry, Lady), née le 3 avril 1781, épousa le 9 juillet 1804 George-John Montagu, VIe comte de Sandwich, né le 5 mars 1773, mort à Rome le 21 mai 1818. Après la mort de son mari, Lady Sandwich resta quelque temps à Rome. Elle mourut à Londres le 19 avril 1862 (Œttinger, Moniteur des dates).

[412] Cicisbeo, mot italien d'où vient le français Sigisbée.

[413] M. de Metternich veut parler ici de l'illumination de la coupole de Saint-Pierre. La seconde illumination, qui eut lieu à 8 heures, comprenait l'embrasement de la façade et de la colonnade (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 202).

[414] Le prince de Metternich à sa femme: «Rome ce 13 avril.—Le feu d'artifice au château Saint-Ange... est le plus beau que j'aie vu, et je suppose, le plus beau que l'on puisse voir.

Vous vous souvenez sans doute de la girandole tirée de la place Louis XV en 1810. Eh bien! c'est ce même nombre de fusées tirées d'un plateau isolé et élevé à 150 ou 200 pieds, et qui donne à l'ensemble l'aspect du Vésuve en éruption. Le reste du feu a représenté l'ancien édifice avec ses centaines de colonnes, son immense fontaine, etc. Le tout a fini par trois girandoles dont l'une s'est élevée du haut de l'édifice, les deux autres du plan inférieur et latéral» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 202).

[415] Au sud de la porte Saint-Laurent. Cet édifice, construit au troisième siècle de l'ère chrétienne, était en réalité une nymphée qui faisait partie de thermes aujourd'hui disparus. Sa voûte s'écroula en 1828.

[416] Vous êtes Anglais?

[417] Ils ne payent jamais rien.

[418] Un pourboire de deux pauli.

[419] Kotzebue (Auguste-Frédéric-Ferdinand de) venait d'être assassiné le 23 mars 1819 à 10 heures du matin.—Né à Weimar le 3 mai 1761, il avait été chargé par le gouvernement russe, en 1817, de parcourir la Confédération germanique pour se rendre compte de l'opinion publique. Quelques fragments de sa correspondance avec le tsar à ce sujet ayant été interceptés et publiés, ils excitèrent la colère des étudiants, dont l'état d'esprit était peint sous les aspects les plus menaçants. L'un d'eux, Charles-Louis Sand, assassina Kotzebue à Mannheim. Ce meurtre fut le prétexte aux mesures de rigueur qui marquèrent les années suivantes (Nouvelle Biographie générale (Didot), t. XXVIII, col. 135.—Allgemeine deutsche Biographie, t. XVI, p. 772).

Le prince de Metternich à sa femme: «Rome, 10 avril ...—L'assassinat de Kotzebue est plus qu'un fait isolé. Cela va se développer, et je ne serai pas le dernier à en tirer un bon parti.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 290)

[420] Le prince Paul Esterhazy avait porté à Mme de Lieven les lettres où le prince de Metternich lui faisait part de ses projets pour obtenir la nomination de M. de Lieven au poste de Vienne. Voir p. 199.

[421] Très probablement Wellington.

[422] Vous me paraissez très enrhumée.

[423] Le procès de Lord Stewart (voir p. 107) avait été jugé vers la fin de mars par la Chambre des Lords. Il épousa sa fiancée le 3 avril.

[424] Consalvi (Hercule), cardinal et secrétaire d'État. Né à Rome le 8 juin 1757. Créé cardinal le 11 août 1800, puis nommé secrétaire d'État, négocia le Concordat avec le Premier Consul. Ayant résigné ses fonctions en 1806, il représenta le pape au Congrès de Vienne et reprit la secrétairerie d'État (1816) qu'il perdit de nouveau à l'avènement de Léon XII (28 septembre 1823). Il mourut à Rome le 24 janvier 1824 (Nouvelle biographie générale (Didot), t. XI, col. 530).

[425] Voir Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 227 à 269.

[426] Constant de Rebecque (Henri-Benjamin), né à Lausanne le 25 octobre 1767, mort à Paris le 8 décembre 1830. Benjamin Constant avait créé, en 1818, la Minerve française où il défendait avec ardeur la liberté de la presse et développait ses idées libérales. En décembre 1816, il avait publié une brochure: De la politique qui peut réunir tous les partis en France, qui était une réponse à celle de Chateaubriand: De la Monarchie selon la Charte (Grande Encyclopédie, t. XII, p. 570).

[427] Chateaubriand (François-René, chevalier puis vicomte DE), né à Saint-Malo le 14 septembre 1768, mort à Paris le 4 juillet 1848. Créé pair de France le 17 août 1815, il défendit la Chambre introuvable dans une brochure célèbre: De la Monarchie selon la Charte. Il attaquait sans mesure, en 1818 et 1819, dans le Conservateur, le duc de Richelieu, et plus tard, il attaqua avec la même fougue le comte Decazes (R. Bonnet, Isographie des membres de l'Académie française, p. 53).—Dans une lettre à Gentz, Rome, le 23 avril 1819, M. de Metternich disait: «Entre les deux, j'aime encore mieux les Chateaubriand que les Benjamin Constant et les Lanjuinais.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 246).

[428] Mola di Gaeta, aujourd'hui Formies.

[429] Pie VI (Jean-Ange Braschi), né à Cesena (États de l'Église) en 1717, élu pape le 15 février 1775, mort à Valence le 29 août 1799. Son pontificat fut marqué par de grands travaux d'utilité publique. Outre le desséchement des marais Pontins, il restaura en partie la voie Appienne, agrandit le port d'Ancône, etc. (Nouvelle Biographie générale (Didot), t. XL, vol. 105).

[430] Malgré ce qu'en dit M. de Metternich, cette assertion est erronée, car Cicéron naquit à Arpino (Arpinum), le 3 janvier l'an 106 avant Jésus-Christ. Cette prétendue villa de Cicéron ou villa Caposele était la propriété des rois de Naples.

[431] La «Riviera di Chiaja», séparée seulement de la mer par le parc dit «villa Nazionale» et le quai (via Caracciolo).

[432] Le prince de Metternich à sa femme: «Naples, ce 3 mai...—Ce Vésuve, ma bonne amie, est un spectacle bien imposant et bien auguste. J'ai le malheur de ne pas le voir de ma fenêtre; mais de partout ailleurs, c'est-à-dire à cent pas de ma maison, on le voit, dès qu'il fait nuit, comme un immense fanal.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 206).

[433] La «collina di Posilipo», le Pausilippe.

[434] Rout, s. m. (on fait sentir le t, quelques-uns prononcent raout). Mot emprunté de l'anglais. Assemblée nombreuse de personnes du grand monde (Dictionnaire de l'Académie française, édition de 1878, t. II, p. 684).

[435] Théâtre San Carlo, le plus grand théâtre de musique de Naples.

[436] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 205.

[437] Revue Hebdomadaire, 8e année, 1899, no 35, 29 juillet, p. 648 et no 36, 4 août, p. 31.—Les lettres publiées par M. Ernest Daudet forment ainsi une suite à celles données par nous. Le lecteur y retrouvera les mêmes personnages et les mêmes accents.

[438] Dans la publication de M. Ernest Daudet (Revue Hebdomadaire, no 35, p. 662), cette première lettre est datée de Vienne. Il y a certainement là une erreur due au scribe de la police par lequel fut exécutée la copie que M. Daudet a eue entre les mains. Ce scribe a lu Vienne pour Vérone.

En effet, M. de Metternich ne passa pas par Vienne en allant d'Italie à Carlsbad. Le 4 juillet, de Florence, il écrivait à sa femme. «Je puis aujourd'hui vous fixer sur mon itinéraire, ma bonne amie. Je compte partir d'ici samedi prochain, 10 juillet. Je serai le 11 à Bologne; le 12 à Vérone; le 13 à Trente; le 14 à Brixen; le 15 à Innsbrück; le 16 à Munich; le 17 à Ratisbonne; le 18 entre Ratisbonne et Carlsbad. L'Empereur arrivera ici le 7. Il serait possible que mon départ fût retardé d'un ou même de deux jours.» (Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 221).

La lettre du 13 juillet, dont nous discutons le lieu d'origine, nous apprend qu'effectivement le départ fut retardé, puisqu'il y est dit: «J'ai quitté Florence le 11, à 9 heures du soir.»

Enfin, dans une lettre datée de Vérone, 14 juillet, et publiée dans ses Mémoires (t. III, p. 222), M. de Metternich écrit: «Je suis arrivé ici hier vers 11 heures du matin... Je suis parti de Florence le 11 à 9 heures du soir; j'ai été d'un trait jusqu'à Bologne... Je suis reparti de Bologne à 7 heures du soir, et Vérone a vu mon entrée triomphale hier 13, à 10 heures du matin... Je partirai cet après-dîner pour aller tout d'un trait jusqu'à Brixen.»

Du 13 juillet 1819, 10 heures du matin, au 14 juillet après-dîner, M. de Metternich séjourna donc à Vérone. La lettre du 13 juillet publiée par M. Daudet doit donc certainement être datée de cette ville, malgré l'erreur de lecture que nous signalons.

[439] Revue Hebdomadaire du 29 juillet 1899. Ernest Daudet, Un Roman du prince de Metternich, p. 662.

[440] Ibid., p. 664.

[441] Ibid., p. 665.

[442] Ibid., p. 666.

[443] Chez Lady Jersey.

[444] Revue Hebdomadaire du 4 août 1899. Ernest Daudet, Un Roman du prince de Metternich, p. 49.

[445] Revue Hebdomadaire du 4 août 1899. Ernest Daudet, Un Roman du prince de Metternich, p. 34. Le prince de Metternich à l'inconnue. Vienne, ce 22 (octobre).

[446] Ibid., p. 36. Le prince de Metternich à l'inconnue. Vienne, ce 2 novembre 1819.

[447] Ibid., p. 38. Le prince de Metternich à l'inconnue. Ce 4 (novembre).

A l'occasion de la naissance de son fils, la comtesse de Lieven reçut du grand-duc Nicolas la lettre autographe ci-dessous, jusqu'à présent inédite, et dont nous devons communication à l'obligeance habituelle de M. Noël Charavay. Elle nous a semblé pouvoir être publiée ici, pour témoigner de l'estime en laquelle sa destinataire était tenue par la famille impériale de Russie.

Saint-Pétersbourg, 21 novembre/3 décembre 1819.

Chère comtesse! Ce n'est que dans ce moment que j'apprends qu'un courrier part pour Londres et, quoique très pressé, je ne puis résister à l'envie de vous offrir mes plus sincères félicitations et mes vœux les plus ardents pour votre prompt rétablissement. J'ai été d'autant plus charmé de savoir l'heureux résultat, que je vous avoue que je n'étais pas sans inquiétude. Dieu soit loué que tout est passé! C'est un bon exemple à suivre et vous avez fait merveille.

Je crains manquer l'occasion, car on me presse fort. Ainsi veuillez vous rappeler encore quelquefois de moi et croire que je ne cesserai de ma vie d'être

Votre tout dévoué et bien attaché,

Nicolas.

Mille choses à votre mari et à tous ceux qui ne m'oublient pas.

[448] Lettre autographe signée, en date de Prague, 5 juin 1820 (Lettres autographes composant la collection de M. Alfred Bovet. Paris, Charavay, 1884, in-4o, no 244).

[449] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 361. Vienne, le 25 juillet.

[450] Ibid., t. III, p. 362 et s. Vienne, 28 juillet, 29 juillet.

[451] Ibid., t. III, p. 362. Vienne, 26 juillet.

[452] Le 25 mai 1821 (Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 656).

[453] Gazette d'Augsbourg du 2 novembre 1821, no 306, p. 1223.

[454] Gazette d'Augsbourg du 2 novembre 1821, no 306, p. 1223.—Archives du ministère des affaires étrangères. Hanovre, Correspondance, vol. 56, fo 322 verso. Le marquis de Moustier au baron Pasquier. Hanovre, 21 octobre 1821.

[455] Archives du ministère des affaires étrangères. Hanovre, Correspondance, vol. 56, fo 350 recto. Le marquis de Moustier au baron Pasquier. Hanovre, 28 octobre 1821.

[456] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 480. Hanovre, 25 octobre 1821.

[457] Archives du ministère des affaires étrangères. Hanovre, Correspondance, vol. 56, fo 322 verso. Le marquis de Moustier au baron Pasquier. Hanovre, 21 octobre 1821.

[458] Gazette d'Augsbourg du 10 novembre 1821, no 314, p. 1255.

[459] Archives du ministère des affaires étrangères. Hanovre, Correspondance, vol. 56, fo 351 recto. Le marquis de Moustier au baron Pasquier. Hanovre, le 29 octobre 1821.

[460] Archives du ministère des affaires étrangères. Hanovre, Correspondance, vol. 56, fo 352 recto. Le marquis de Moustier au baron Pasquier. Hanovre, le 29 octobre 1821.

[461] Ibid., vol 56, fo 361 recto. Le marquis de Moustier au baron Pasquier. Hanovre, le 31 octobre 1821.

[462] Où il arriva le 3 novembre et descendit à l'Hôtel de l'Empereur romain (Moniteur universel) du vendredi 9 novembre 1821, no 313, p. 1529.—Gazette d'Augsbourg du 8 novembre 1821, no 312, p. 1246.

[463] Gazette d'Augsbourg du 11 novembre 1821, no 315, p. 1259.

[464] Ibid. du 12 novembre 1821, no 316, p. 1363.

[465] Moniteur universel du lundi 19 novembre 1821, no 323, p. 1569.

[466] Gazette d'Augsbourg du 26 octobre 1822, no 299, p. 1195.

[467] Sic. Si les éditeurs des Mémoires de M. de Metternich ont ici respecté le texte original du chancelier, celui-ci commet un singulier anachronisme, car les Lieven ne reçurent le titre de prince qu'en 1826.

[468] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 560. Vérone, 12 novembre (sans nom de destinataire).

[469] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 120, et Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 59. Vérone, 1er décembre.

[470] Lettres et papiers du chancelier comte de Nesselrode, t. VI, p. 142.

[471] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 120, et Letters of Dorothea, princess Lieven, p. 59.

[472] Revue Hebdomadaire du 4 août 1899. Ernest Daudet, Un Roman du prince de Metternich, p. 51. La comtesse de Lieven à M. de Metternich. Dimanche, le 5 (septembre 1819).

[473] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 532. Le prince de Metternich à..... (sans nom de destinataire), 23 janvier (1822).

[474] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 121 et Letters of Dorothea, princess Lieven, p. 60. La comtesse de Lieven à son frère, 7 décembre 1822.

[475] Mémoires du prince de Metternich, t. III, p. 560. Venise, le 16 décembre.

[476] Letters of Dorothea, princess Lieven, p. 64.—Jusque-là, l'hôtel de l'ambassade se trouvait dans Harley Street, près de Cavendish Square. Le nouvel hôtel, Ashburnham House, situé Dover Street, était beaucoup plus vaste et plus somptueux que l'ancien.

[477] Archives du ministère des affaires étrangères. Angleterre, Correspondance, vol. 616, fo 18. M. de Marcellus à M. de Chateaubriand, 7 janvier 1823.

[478] Theodor Schiemann, Geschichte Russlands unter Kaiser Nikolaus I. Berlin, Georg Reimer, 1904, t. I, p. 587. Lieven à Nesselrode, 11/23 septembre 1823.

[479] Ibid., t. I, p. 588. Lieven à Nesselrode, Londres, 21 novembre/3 décembre 1823.

[480] Théodor Schiemann, Geschichte Russlands unter Kaiser Nikolaus I, t. I, p. 590. Lieven à Nesselrode. Londres, 10/22 janvier 1824.

[481] Ibid., t. I, p. 596. Lieven à Nesselrode. Londres, 5/17 novembre 1824.

[482] C'est à Rome que Mme de Lieven fit la connaissance de Mme Apponyi. Dans une lettre à M. de Fontenay dont nous avons déjà donné un extrait, cette dernière dit en parlant de l'amie de M. de Metternich: «Elle est aimable avec nous et passe pour un peu fière, du reste.» Lettre autographe signée à M. de Fontenay, Rome, 9 janvier 1824 (Catalogue de la maison veuve Gabriel Charavay, no 263).

Il avait été question d'un voyage de l'empereur d'Autriche et de Metternich en Italie au printemps de 1824. Ce dernier devait arriver à Milan dans les premiers jours d'avril (Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 91).—Au début de mars, ce voyage fut remis: «Des raisons sérieuses l'ont fait ajourner. L'une d'entre elles, c'est que nous sommes si complètement d'accord avec Saint-Pétersbourg que ce serait une maladresse d'augmenter encore la distance qui nous sépare et de ralentir ainsi notre correspondance.» (Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 93).

[483] Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 25—«25 novembre..... Mon poumon est encore bien malade; s'il n'était pas si robuste, il me jouerait en ce moment un vilain tour.»

[484] La lettre datée du 11 janvier 1824 (Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 89) sans nom de destinataire, était peut-être adressée à Mme de Lieven.

[485] Geschichte Russlands unter Kaiser Nikolaus I, t. I, p. 604. Lieven à Nesselrode. Londres, 31 janvier/12 février 1825.

[486] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 76. Londres 2/14 mars 1825.

[487] Geschichte Russlands unter Kaiser Nikolaus Ier, t. I, p. 613. Lieven à Nesselrode. Londres, 23 septembre/5 octobre 1825.

[488] Moniteur universel du mardi 22 mars 1825, no 81, p. 418.

[489] Theodor Schiemann, Geschichte Russlands unter Kaiser Nikolaus I, t. I, p. 613. Lieven à Nesselrode. Londres, le 23 septembre/5 octobre 1825.

[490] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 126.

[491] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 166.—Comparer cette phrase à ce que dit M. de Metternich dans une lettre à Ottenfels, Vienne, le 18 décembre 1825. Il s'agit du grand-duc Constantin que le chancelier s'attendait à voir devenir Tsar. Il «a beaucoup d'esprit, un cœur droit plein de noblesse, les principes politiques les plus corrects; souvent peu d'accord avec la pente d'idées sentimentale et romanesque de son auguste frère... Ou je me trompe fort, ou bien l'histoire de Russie va commencer là où vient de finir le roman.» (Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 258).

[492] Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 205.

[493] Joseph von Hormayr, Kaiser Franz und Metternich, ein nachgelassenes Fragment. Berlin, 1848, in-8o, p. 38.

[494] Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 345.

[495] Correspondence of princess Lieven and Earl Grey, 1824-1841, edited by Guy Le Strange. Londres, Bentley, 1890, in-8o, t. I, p. 73. Londres, 19 novembre 1827.

[496] La seconde princesse de Metternich mourut le 17 janvier 1829. Son fils, le prince Richard, était né le 7 janvier précédent.

[497] Collection particulière. Lettre autographe signée M.

[498] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London. Biographical notice, p. VIII et IX.

[499] Private Correspondence of Thomas Raikes with the Duke of Wellington and other distinguished contemporaries, edited by his daughter Harriet Raikes. In-8o, Londres, Richard Bentley, 1861, p. 215.—Wellington à T. Raikes, Strathfieldsaye, 23 décembre 1840.

[500] Despatches, correspondence and memoranda of field marshal Arthur, duke of Wellington, edited by his son the duke of Wellington (In continuation of the former series). 8 vol. in-8o, Londres, John Murray, 1867-1880, t. VI, p. 145.—Wellington à Lord Heytesbury, Londres, 8 septembre 1828.

[501] «1er octobre[1825].—On paraît très monté contre moi à Saint-Pétersbourg, et cela est tout naturel. Si les vagues de la mer étaient animées de sentiments humains, on pourrait très bien s'expliquer leur antipathie pour le corps solide contre lequel elles viennent se briser.» (Mémoires du prince de Metternich, t. IV, p. 199. Lettre du prince à un destinataire inconnu.)

[502] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 103. Londres, 1/13 juillet 1827.

[503] M. de Metternich, pour éviter que la querelle pendante entre le duc et ses sujets ne vînt devant la Diète, avait fait des ouvertures amicales aux deux parties.

[504] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 106. Richmond, 8/20 octobre 1827.—Le dernier membre de phrase fait allusion au mariage de M. de Metternich avec Mlle de Leykam. Le chancelier n'avait pas soixante ans, comme le dit Mme de Lieven, mais cinquante-quatre ans.

[505] Correspondence of princess Lieven and Earl Grey, 1824-1841, t. I, p. 68. Howick, 4 novembre 1827.

[506] Ibid., t. I, p. 73 et 74. Londres, 19 novembre 1827.

[507] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 110. Londres, 4/16 novembre 1827.

[508] Ibid., p. 115. Londres, 5/17 décembre 1827.

[509] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 122. Londres, 8/20 février 1828.

[510] Ibid., p. 137. Londres, 18/30 juin 1828.

[511] Correspondence of princess Lieven and Earl Grey, t. I, p, 128. Londres, 14 août 1828.

[512] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 146. Londres, 13/25 juillet 1828.

[513] Ibid., p. 151. Londres, 10/22 août 1828.

[514] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 199. Richmond, 10/22 octobre 1829.

[515] Correspondent of princess Lieven and Earl Grey, t. I, p. 215. Londres, 31 décembre 1828.

[516] Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. 175. Londres, 3/15 janvier 1829.

[517] Ibid., p. 204. Richmond, 4/16 novembre 1829.

[518] Correspondence of princess Lieven and Earl Grey, t. I, p. 232. Richmond, 29 janvier 1829.

[519] Correspondence of princess Lieven and Earl Grey, t. I, p. 233. Richmond, 29 janvier 1829.

[520] Ibid., t. II, p. 137. Londres (Downing Street), 17 janvier 1831.

[521] Ibid., t. II, p. 138, 18 janvier 1831.

[522] Ibid., t. III, p. 185. Howick, 2 février 1836.

[523] Correspondence of princess Lieven and Earl Grey, t. I, p. 237. Howick, 1er février 1829.

[524] Mémoires du prince de Metternich, t. VI, p. 187. Vienne, 2 janvier 1837.

[525] Revue Hebdomadaire du 4 août 1899, Ernest Daudet, Un roman du prince de Metternich, p. 52. Le 6 septembre (1819).

[526] Dix-huit mois plus tard, le 12 mars 1828, à la mort de sa belle-mère, Mme de Lieven recevait encore de la famille impériale un brevet de dame d'honneur de l'impératrice Alexandra Féodorovna (Arthur Kleinschmidt, Fürstin Dorothea Lieven dans Westermanns Illustrierte Deutsche Monatshefte, octobre 1898, p. 24).

[527] La Cour de George IV et de Guillaume IV, p. 91.—Voir une lettre du duc de Wellington au comte d'Aberdeen (Despatches, etc., of Wellington (in continuation of the former series), 8 vol. in-8o, 1867-1880, t. VI, p. 56, 29 juillet 1829) reproduite par M. Robinson (Letters of Dorothea, princess Lieven, during her residence in London, p. XII).

[528] Wellington au comte d'Aberdeen, 24 août 1829 (loc. cit., t. VI, p. 103).

[529] Wellington à Lord Heytesbury, 8 septembre 1829 (loc. cit., t. VI, p. 145).

[530] En novembre 1830.

[531] Wellington au comte d'Aberdeen, 29 juillet 1829 (loc. cit., t. VI, p. 58).

[532] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 170.

[533] Greville, la Cour de George IV et de Guillaume IV, p. 308.

[534] Ibid., p. 305.

[535] Ibid., p. 307.

[536] Greville, la Cour de George IV et de Guillaume IV, p. 308.

[537] Ibid., p. 325.

[538] Le 8 juillet 1833.

[539] Le traité de Saint-Pétersbourg, signé le 29 janvier 1834, avait obligé les Russes à évacuer la Moldavie et la Valachie, mais, en leur laissant la nomination des hospodars, leur avait conservé une influence dans ces États.

[540] La Cour de George IV et de Guillaume IV, p. 342.

[541] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 183.

[542] La Cour de George IV et de Guillaume IV, p. 342.

[543] M. de Marcellus, Chateaubriand et son temps, p. 269.

[544] Souvenirs du baron de Barante, t. V, p. 148. La duchesse de Dino à M. de Barante. Londres, 13 juillet 1834.

[545] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 150.

[546] Cette lettre inédite fait partie de la très précieuse collection d'autographes de M. Raoul Warocqué. Nous en devons la communication à l'obligeante entremise de M. G. Van der Meylen. Nous leur exprimons à tous deux notre égale gratitude.

[547] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 183.

[548] Ch. Seignobos, Histoire politique de l'Europe contemporaine. Paris, Armand Colin, 1897, in-8o, p. 560.

[549] Mme de Lieven passa l'été de 1836 en partie à Valençay, chez le prince de Talleyrand, en partie à Londres chez son amie la duchesse de Sutherland (Souvenirs du baron de Barante, t. V, p. 405. Le comte Molé au baron de Barante, 13 juin 1836).

[550] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 228.

[551] Le 29 décembre 1838/10 janvier 1839.

[552] Journal le Nord. Correspondance de Paris du 30 janvier 1857.

[553] Souvenirs du baron de Barante, t. V, p. 405. Le comte Molé au baron de Barante. Paris, 13 juin 1836.

[554] La Cour de George IV et de Guillaume IV, p. 432.

[555] Souvenirs du baron de Barante, t. VI, p. 47. Le comte Molé au baron de Barante, 20 août 1837.

[556] Lord Malmesbury, Mémoires d'un ancien ministre (1807-1869), p. 47, 3 mai 1837.

[557] Greville, Les quinze premières années du règne de la reine Victoria, p. 11.

[558] Le roi des Belges à la reine Victoria. «Neuilly, 12 juillet 1837.—D'après ce que j'entends, il y a beaucoup d'intrigues actuellement en train en Angleterre. La princesse de Lieven et un autre individu, récemment importé de son pays, semblent s'occuper très activement de ce qui ne les regarde pas; méfiez-vous-en.» (La reine Victoria d'après sa correspondance inédite. Traduction française avec introduction et notes par Jacques Bardoux. Paris, Hachette, 1907, 3 vol. in-8o, t. I, p. 123).

Le roi des Belges à la reine Victoria. «Laeken, 29 juillet 1837.—Je suis heureux de vous voir sur vos gardes vis-à-vis de la princesse de Lieven et de ses pareilles.» (Ibid., t. I, p. 127).

[559] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 236.

[560] M. Guizot, Mélanges biographiques et littéraires. Paris, Michel Lévy, 1868, in-8o, p. 206.

[561] François Guizot, mort le 15 février 1837.

[562] M. Guizot, Mélanges biographiques et littéraires, p. 209.

[563] M. Guizot, Mélanges biographiques et littéraires, p. 211.

[564] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 236.

[565] Ernest Daudet, Une vie d'ambassadrice au siècle dernier, p. 325.

[566] Ibid., p. 323.

[567] Février 1840.

[568] M. Guizot fut nommé président du Conseil le 19 septembre 1847.

[569] Souvenirs du baron de Barante, t. VI, p. 168. La comtesse de Castellane au baron de Barante. Paris, 7 janvier 1839.

[571] Ibid., p. 258.

[570] Les quinze premières années du règne de la reine Victoria, p. 257.

[572] Lord Malmesbury, Mémoires d'un ancien ministre, p. 47.

[573] Quand Greville vint à Paris, en 1847, chargé par Lord Clarendon d'une mission officieuse pour tenter d'amener une détente dans les rapports des deux gouvernements britannique et français, c'est d'abord Mme de Lieven qu'il va voir. Déjà quand Lord Palmerston avait voulu venir à Paris, il avait fait tâter le terrain par l'intermédiaire de cette dernière (Les quinze premières années du règne de la reine Victoria, p. 286).

[574] La Cour de George IV et de Guillaume IV, p. 432.

[575] Correspondant du 10 août 1893, t. CLXXII, p. 533. Lettres de la princesse de Lieven à M. de Bacourt, publiées par la comtesse de Mirabeau, nièce de ce dernier.

[576] Note communiquée par M. Germain Bapst.

[577] Mme de Lieven avait fait la connaissance de M. de Bacourt alors que ce dernier était premier secrétaire d'ambassade à Londres.

[578] Correspondant du 10 août 1893, t. CLXXII, p, 531. Lettres de la princesse de Lieven à M. de Bacourt.

[579] Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 359. Le prince de Metternich au comte de Buol, 12 juillet 1853.

[580] Journal du maréchal de Castellane, 1804-1862. Paris, Plon, 1896, 5 vol. in-8o, t. V, p. 27.

[581] Lord Malmesbury, Mémoires d'un ancien ministre, p. 237.

[582] Dorothée de Courlande, duchesse de Dino, devenue duchesse de Talleyrand par la mort de son beau-père, Archambauld-Joseph de Talleyrand-Périgord, frère du prince de Bénévent, survenue le 28 avril 1838.

[583] Souvenirs du baron de Barante, t. VI, p. 80. La duchesse de Talleyrand au baron de Barante. Baden, 15 juillet 1838.

[584] Ibid., t. VI, p. 339. La duchesse de Talleyrand au baron de Barante. Paris, 27 septembre 1839.

[585] Journal du maréchal de Castellane, t. III, p. 330.—C'est à tort que l'éditeur des Souvenirs du baron de Barante place ce Beauséjour près de Saint-Germain.

[586] Greville, Les quinze premières années du règne de la reine Victoria, p. 368.

[587] Elle partagea son temps, pendant ce séjour à l'étranger, entre Londres, Richmond, Brighton et Schlangenbad, continuant à recevoir les hommes politiques de tous les partis. Le 3 juillet 1849, le duc Decazes, parlant d'un voyage qu'il venait de faire à Richmond, écrivait au baron de Barante: «Mme de Lieven a son salon ouvert tous les jours à 4 et à 8 heures. Guizot y vient régulièrement à 2 heures et après dîner.» (Souvenirs du baron de Barante, t. VII, p. 456).—En Angleterre, où elle retourna en 1850, elle ne sut résister à son goût pour l'intrigue. Le prince Albert, dans un mémorandum daté d'Osborne, 8 août 1850, raconte que Palmerston s'inquiète du complot tramé contre lui à l'instigation d'étrangers, «se plaignant particulièrement... de Guizot, de la princesse de Lieven, etc., etc.» (La reine Victoria d'après sa correspondance inédite, t. II, p. 388).

La lettre ci-dessous, jusqu'à présent inédite, donne quelques détails sur la vie que menait Mme de Lieven à Richmond. Elle était adressée à M. Jacques Tolstoï, attaché à l'ambassade de Russie à Paris, et provient de la précieuse collection d'autographes de M. le général Rebora.

Richmond, mardi le 15 août 1848.

Rien ne pouvait me faire plus de plaisir que d'apprendre votre arrivée, Monsieur, et je vous remercie bien vite de l'avis que vous m'en donnez et de votre bonne intention de venir me voir. Permettez-moi de vous proposer demain mercredi. Voulez-vous venir le matin? Je suis visible depuis midi, et je sors à 3 heures pour ma promenade. Ou bien voulez-vous dîner avec moi? Je dîne à 6 heures précises. Si ni l'une ni l'autre de ces propositions ne vous agréent, peut-être seriez-vous ici avant 3 heures pour faire avec moi une promenade dans ce charmant pays. Vous n'aurez plus le temps de me répondre, à moins que ceci ne vous parvienne aujourd'hui de bonne heure. Dans ce cas, dites-moi un mot. Si non, je vous attendrai demain à l'un des moments indiqués, et je vous assure que je m'en réjouis beaucoup.

Mille compliments.

La princesse de Lieven.

[588] Journal du maréchal de Castellane, t. VI, p. 200.

[589] Les quinze premières années de la reine Victoria, p, 454.

[590] Lord Malmesbury, Mémoires d'un ancien ministre, p. 160.

[591] Souvenirs du baron de Barante, t. VIII, p. 48. Le comte de Saint-Aulaire au baron de Barante, 22 janvier 1853.

[592] Cette action néfaste était connue aux Tuileries, et l'Impératrice disait au maréchal de Castellane: «Oui, c'est cette ambassade de femmes qui a fait la guerre. Les personnes importantes qui allaient dans les salons de Mmes de Lieven, Narichkine, Kalergis disaient que la guerre était impossible, qu'il y avait trop d'intérêts en jeu, que l'industrie était poussée trop loin pour que la guerre pût avoir lieu. Kisseleff, croyant que l'empereur était très capable de la faire et que l'alliance anglaise était probable, écrivait dans un sens opposé; cela lui a valu des avertissements de sa cour; il n'osait plus exprimer ou, du moins, il n'exprimait plus que timidement son opinion» (Journal du maréchal de Castellane, t. V, p. 113).

[593] Souvenirs du baron de Barante, t. VIII, p. 59. Le comte de Saint-Aulaire au baron de Barante. Paris, 27 février 1854.

[594] Journal du maréchal de Castellane, t. V, p. 95.

[595] Mars 1856.

[596] En novembre 1852, le maréchal de Castellane note déjà: Elle «est fort souffrante et ne se lève plus de dessus son canapé. Ce qui la soutient, c'est de s'occuper de politique, sa grande passion.» (Journal du maréchal de Castellane, t. IV, p. 408).

Il répète en décembre 1852: «La princesse de Lieven est fort souffrante; elle n'ira pas loin. La politique est la seule chose qui remonte ses forces; elle en a la rage. Sa perte fera un vide à Paris, pour les ambassadeurs surtout. Elle a une correspondance dans toute l'Europe; elle a le besoin de savoir.» (Ibid., t. IV, p. 420).

[597] Souvenirs du baron de Barante, t. VIII, p. 156 et 159. M. Guizot au baron de Barante. Paris, 3 février et lundi 9 février 1857.

[598] Ibid., t. VIII, p. 159. Ces mots rappellent ceux d'un billet de la comtesse Marie Esterhazy à sa mère, dont M. de Metternich avait autrefois parlé à Mme de Lieven. Voir p. 16.

[599] M. Guizot, Mélanges biographiques et littéraires, p. 222.

[600] Les princes Paul et Alexandre qui, seuls, lui survécurent de ses six enfants, moururent célibataires. Le dernier fut lieutenant-général, sénateur, gouverneur civil de Moscou, conseiller privé adjoint du ministre des domaines (Ermerin, Annuaire de la noblesse de Russie, 2e année, 1892, p. 135).

[601] Comte de Hübner, Neuf ans de souvenirs d'un Ambassadeur d'Autriche à Paris, 1851-1859, publiés par son fils le comte Alexandre de Hübner, 2 vol. in-8o, Paris, Plon, 1904, t. II, p. 6.

[602] Le comte de Falloux, Mémoires d'un royaliste, t. I, p. 79.

[603] Mémoires du prince de Metternich, t. V, VI, VII, VIII.

[604] Ibid., t. V, p. 557 (Journal de la princesse Mélanie, 9 janvier 1834).

[605] Ibid., t. V, p. 593.

[606] Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 630.

[607] Ibid., t. VII, p. 301.

[608] Comte de Hübner, Une année de ma vie, 1848-1849, Paris, Hachette, 1891, in-8o, p. 7.

[609] Greville, Les quinze premières années du règne de la reine Victoria, p. 375.

[610] Mémoires du prince de Metternich, t. VII, p. 545 (Journal de la princesse Mélanie).

[611] Ibid., t. VII, p. 629 (Autobiographie), p. 546 (Journal de la princesse Mélanie).

[612] Ibid., t. VIII, p. 5 (Journal de la princesse Mélanie).

[613] A son arrivée à Londres, M. de Metternich descendit avec les siens à Brunswick-Hôtel, Hanover Square; mais, quinze jours après son arrivée, il s'installa dans la maison de Lord Denbigh, 44, Eaton-Square.

[614] Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 5 (Journal de la princesse Mélanie).

[615] M. Guizot, Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps, t. V, p. 21.

[616] A Richmond, M. et Mme de Metternich habitèrent Old Palace. A Bruxelles, ils louèrent une maison appartenant au violoniste Bériot et située 11, boulevard de l'Observatoire. Ils y demeurèrent du mois d'octobre 1849 au 17 octobre 1850. A cette dernière date, ils s'installèrent au palais d'Arenberg, près du Sablon (Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 50, 72 et 90).

[617] Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 648. Le baron Alexandre de Hübner au prince Richard de Metternich, Vienne, le 26 mai 1883.

[618] De son second mariage avec Mlle de Leykam, M. de Metternich n'avait eu qu'un fils: le prince Richard, né le 7 janvier 1829, qui mourut le 1er mars 1895. Il avait épousé le 13 juin 1856 sa nièce, la comtesse Pauline Sandor, dont l'esprit et l'entrain firent tant de sensation à la cour des Tuileries sous le Second Empire. Il fut ambassadeur d'Autriche à Paris et son nom, comme celui de sa femme, est associé aux joies ainsi qu'aux détresses de l'entourage de Napoléon III.

Du troisième mariage du prince Clément avec la comtesse Zichy naquirent cinq enfants.

1o Mélanie, née le 27 février 1832, morte le 14 janvier 1897, mariée le 20 novembre 1853 au comte Joseph Zichy.

2o Clément, né le 21 avril 1833, mort le 10 juin de la même année.

3o Paul, né le 14 octobre 1834, mort le 6 février 1906, épouse, le 9 mai 1868, la comtesse Mélanie Zichy-Ferraris.

4o Marie, née le 23 mars 1836, morte le 12 juin 1836.

5o Lothaire, né le 12 septembre 1837, mort le 2 octobre 1904, épousa successivement Caroline Reitter (21 avril 1868) et la comtesse Françoise Mittrowsky (5 juin 1900).

(Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, t. I, p. 56.—Almanach de Gotha.Mémoires du prince de Metternich).

[619] Strobl von Ravelsberg, Metternich und seine Zeit, t. I, p. 54.

[620] Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 43.

[621] Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 36, 37, 42, 85 (Journal de la princesse Mélanie).

[622] Souvenirs du baron de Barante, t. VII, p. 421. La princesse de Lieven à M. de Barante, Brighton, 19 janvier 1849.

[623] Mémoires du prince de Metternich, t. VIII, p. 88 (Journal de la princesse Mélanie).

[624] J. M. Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées, t. III, p. 1127.

[625] Le Moniteur universel du 31 décembre 1818, cité page 66, l'appelle par erreur Helzebrun.

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