← Retour

Une bibliothèque: L'art d'acheter les livres, de les classer, de les conserver et de s'en servir

16px
100%

CHAPITRE VIII
DES CATALOGUES ET DE LA CLASSIFICATION BIBLIOGRAPHIQUE

Différentes sortes de catalogues.—Catalogue alphabétique ou par noms d'auteurs.—Emploi des fiches.—Ex-libris.—Timbrage et rondage des volumes.—Détermination du mot d'ordre et classement des fiches: nombreux cas douteux et principales difficultés.
Catalogue méthodique ou systématique, c'est-à-dire par ordre de matières.—Classification de J.-Ch. Brunet.—Autres systèmes de classification bibliographique.—Classification décimale de M. Dewey.

«On ne jouit vraiment de ses livres qu'à la condition de les classer, de les garder et de les cataloguer,» a prétendu l'académicien Cuvillier-Fleury[429]. Et Jules Richard affirme de son côté que, dès qu'un «bibliophile amateur a commencé sa collection…, il lui faut tout de suite un catalogue; il le lui faut absolument; car il n'y a pas de vrai bibliophile ni de bibliothèque bien classée sans catalogue[430]».

Sans être aussi certain de la rigoureuse et inflexible nécessité de cette condition, du moins pour une modeste bibliothèque comme la nôtre, occupons-nous donc le plus succinctement possible, et si complexe, si rébarbative et ingrate que soit la matière, du catalogage des livres et de leur classification.

Les livres peuvent se classer et se cataloguer soit par noms d'auteurs: c'est le catalogue alphabétique ou onomastique;—soit d'après les titres des ouvrages, c'est-à-dire par ordre de matières: c'est le catalogue méthodique, nommé aussi systématique ou idéologique;—soit selon la place que les volumes occupent sur les rayons: c'est le catalogue topographique, appelé par les Allemands Lokal-Katalog[431]. On peut aussi les classer d'après leurs dates de publication ou d'impression, et l'on a le catalogue chronologique; ou d'après leurs lieux d'impression, ce qui donne le catalogue géographique: ces deux dernières sortes de catalogues sont presque exclusivement réservées aux incunables, et nous ne nous occuperons que des deux premières, du catalogue alphabétique et du catalogue méthodique.

Le catalogue alphabétique, écrit M. Albert Maire[432], «est le plus important des catalogues d'une bibliothèque, celui qui est consulté sous toutes ses formes et à tous les instants». Le catalogue méthodique ne lui cède guère en utilité et mérite, et rend aussi les plus grands services. Avez-vous à chercher le titre d'un livre dont vous connaissez le nom de l'auteur, vous le trouvez sans difficulté avec le catalogue alphabétique; mais si vous ne connaissez pas ce nom, ou encore si vous voulez vous rendre compte du nombre d'ouvrages publiés sur une matière, c'est au catalogue méthodique qu'il faut recourir. Tous deux sont donc, et à peu près au même degré, d'un usage essentiel dans les bibliothèques publiques et les grandes collections.

Un principe tout d'abord: ne vous servez pas de registres pour cataloguer vos volumes, mais de fiches ou cartes[433], faites en bon papier épais, de 8 ou 10 centimètres de large sur 12 ou 14 de haut, et que vous rangerez, par ordre alphabétique, dans une longue boîte en bois[434], ou, si vos livres, et par conséquent vos fiches, sont en petit nombre, simplement en fort carton. En tête de chaque lettre, il est bon de placer une fiche, dite vedette, plus haute que les autres et de couleur différente, portant à son sommet mention de cette lettre.

Si votre bibliothèque comprend beaucoup de volumes, quatre ou cinq mille au moins, il sera préférable d'employer des fiches articulées, qui se classent dans des boîtes en chêne, traversées dans toute leur longueur par une vis sans fin. Ces fiches, échancrées à leur partie inférieure ou talon[435], se placent à cheval sur la vis sans fin. Chaque talon est réuni, par une articulation en toile, au corps de la fiche, à la fiche proprement dite, ce qui donne à celle-ci une grande mobilité, et rend les recherches des plus faciles. Chaque talon possède en outre, à droite et à gauche, un petit rebord en saillie qui vient s'engager dans une rainure tracée dans les parois latérales de la boîte. Le talon de la fiche étant ainsi, grâce à ce rebord, plus large que la boîte, il faut le diriger obliquement pour l'y faire entrer; lorsqu'il est en place, la fiche se trouve comme fixée, par sa partie inférieure, son talon, dans la boîte, et ne peut en être retirée verticalement. Il n'y a plus qu'à manœuvrer la vis au moyen d'une clef spéciale, qu'on ôte à volonté, pour faire avancer un écrou qui serre et immobilise les talons de toutes les fiches et, par suite, empêche celles-ci de se déplacer ou d'être enlevées. Mais chacune d'elles, grâce à l'articulation de toile, peut se mouvoir en avant et en arrière, osciller sur son talon, et par conséquent être aisément consultée. Veut-on extraire de la boîte ou y insérer une ou plusieurs fiches? Il suffit de desserrer la vis. Cet ingénieux système de fiches et de boîtes, d'usage fréquent dans les bibliothèques publiques, porte le nom de son inventeur, M. Ferdinand Bonnange[436].

Sur chaque fiche on inscrit:

1o Le nom et le ou les prénoms de l'auteur: c'est ce nom qui devient le mot d'ordre de la fiche, c'est-à-dire qui en détermine le classement: aussi doit-il être écrit en tête et en gros caractères, bien détaché de la suite de l'inscription;

2o Le titre (autant que possible complet) du livre, et, s'il y a lieu, le chiffre de l'édition;

3o L'adresse, c'est-à-dire le lieu de publication, le nom de l'éditeur[437] et la date de publication ou millésime;

4o L'indication du nombre de volumes, du format,—beaucoup y ajoutent le nombre de pages,—et de l'état matériel du ou des volumes de chaque ouvrage[438]: brochés, reliés, non rognés, dorés sur tranches, etc. Ces dernières indications se mettent toujours en abrégé: br., r. ou rel., n. r., d. s. tr. (Voir à l'Appendice: Abréviations.) Si le titre ne mentionne pas la date de l'édition, on inscrit sur la fiche s. d. (sans date) ou s. m. (sans millésime), et si le lieu de publication n'y figure pas non plus, on le constate de cette façon: s. l. n. d. (sans lieu ni date) ou s. l. n. m. (sans lieu ni millésime).

Si vous voulez procéder plus régulièrement encore et à l'instar des bibliothèques publiques, vous aurez un registre d'entrée[439] sur lequel vous inscrirez, en lui donnant un numéro d'ordre, chacun de vos livres, à mesure qu'ils vous arriveront. Si l'ouvrage se compose de plusieurs volumes, il est préférable d'attribuer à chacun d'eux un numéro spécial: tous vos livres auront ainsi en quelque sorte, chacun distinctement, un état civil, et le dernier numéro porté sur votre registre vous indiquera le nombre de volumes entrés dans votre bibliothèque, le total de vos richesses.

Sur les registres ou cahiers du catalogue méthodique, dont il sera question plus loin, vous ne donnerez, au contraire, qu'un seul numéro à chaque ouvrage, quelle que soit la quantité de volumes dont il se compose; et cela se comprend, puisque, là, dans le catalogue méthodique, chaque ouvrage n'est considéré qu'au point de vue du sujet qu'il traite, n'est envisagé que dans son ensemble, et ne doit, par conséquent, former qu'une unité.

Ces inscriptions effectuées, vous transcrivez dans l'angle gauche supérieur de la fiche le numéro du registre du catalogue méthodique, ainsi que les lettres ou chiffre indices affectés à la section de ce catalogue à laquelle cet ouvrage appartient, ce qu'on nomme la cote, comme nous le verrons aussi plus loin. Quant au numéro du registre d'entrée, au lieu de le porter pareillement en tête de la fiche, vous l'inscrirez au-dessous du titre et de l'adresse. Voici pourquoi. Un ouvrage peut se composer de nombreux volumes, qui, s'il est en cours de publication, par exemple, vous seront adressés successivement; et, comme vous devez assigner à chacun d'eux un numéro d'ordre, la place ne tarderait pas à vous manquer pour ces inscriptions: vous seriez arrêté, quelques centimètres au-dessous du bord supérieur de la fiche, par le nom de l'auteur, le mot d'ordre, qui, comme nous l'avons dit, doit être écrit en tête et en gros caractères. De plus, les mêmes ouvrages, quel qu'en soit le nombre d'exemplaires que vous possédez, devant respectivement figurer sur la même fiche, avec leurs numéros d'entrée, le chiffre et le format de leur édition, et ce qui caractérise chacune d'elles ou chaque exemplaire (illustrée, annotée, revue, etc.;—broché, cartonné, relié, etc.), il est indispensable de réserver pour ces inscriptions une place suffisante, et, cette place, vous ne pouvez la trouver qu'au-dessous du mot d'ordre, du titre et de l'adresse. Si elle venait à vous faire défaut, si votre fiche était complètement remplie,—ce qui peut arriver, même assez vite, spécialement pour les publications périodiques, dont vous recevez un ou plusieurs volumes par année,—vous prendriez une seconde fiche, que vous réuniriez à la première par le talon, à l'aide de colle, et sur laquelle vous continueriez vos inscriptions. Ajoutons que numéro d'entrée et cote du catalogue méthodique doivent figurer sur l'ex-libris de chaque volume, étiquette ou vignette que vous collerez ou avez déjà collée au verso du premier plat de la couverture.

Supposons que nous ayons à rédiger la fiche d'un exemplaire broché de l'Histoire de Paris de Dulaure, composé de quatre volumes, inscrits sur notre registre d'entrée sous les numéros 3415 à 3418, et, sur le registre de la section du catalogue méthodique (Histoire: U; Histoire de France U V1; Paris U V1 Oa.—Classification de Brunet, voir infra, pp. 278-281) sous le no 62; nous libellerons et disposerons ainsi nos diverses indications sur une des fiches précédemment décrites, une fiche du système Bonnange:

U V1 Oa
No 62

DULAURE (J.-A.)

Histoire physique, civile et morale de Paris, 7e édit.

Paris, Librairie des Publications illustrées, 1864. 4 vol. in-8 br.

No 3415: Tome 1.
3416: 2.
3417: 3.
3418: 4.

Par abréviation, on pourrait réunir ces quatre derniers numéros et se contenter d'écrire, après «4 vol. in-8 br.»: Nos 3415-3418; mais l'affectation d'un numéro spécial à chaque tome sur la fiche même est préférable; elle permet de faire suivre cette mention de la désignation des caractères particuliers à chaque tome comme à chaque ouvrage: relié, broché, etc., et de donner ainsi encore une fois à tous vos livres, sur le registre d'entrée aussi bien que sur les fiches, une sorte de certificat d'identité ou d'état civil.

Pour les tomaisons, employez toujours les chiffres arabes, de préférence aux chiffres romains, qui occupent trop d'espace et sont une source de confusion et d'erreurs. (Voir l'Appendice.)

De même, pour la fiche d'un exemplaire du roman d'Alphonse Daudet, Sapho, nous aurions,—la cote du catalogue méthodique étant: Belles-Lettres: O; Fictions en prose: O IV; Romans: O IV 2; Romans français: O IV 2 D; et le numéro d'ordre supposé 515:

O IV 2 D
No 515
DAUDET (Alphonse).

Sapho, mœurs parisiennes.

Paris, Charpentier, 1884. In-18. Cart. brad.

No 4841.

Si un ou plusieurs autres exemplaires de ce même roman venaient s'ajouter à votre bibliothèque, vous inscririez sur la fiche précédente, au-dessous du No 4841, affecté à l'exemplaire que vous possédez déjà, les numéros d'entrée de vos nouveaux exemplaires, avec les mentions de rigueur:

No 5307: Paris, Flammarion, s. m. In-18. Illustr. Rel. toile.

No 6015: Paris, Lemerre, 1895. Pet. in-12. Br.

Pour un journal ou un recueil périodique, nous aurions:

U Journaux I b
No 43

REVUE DES BIBLIOTHÈQUES. Mensuelle. In-8.

Directeurs: Émile Chatelain et Léon Dorez.
Paris, Émile Bouillon, édit.

No 5885: 4e année, 1894. Demi-rel. chagr.
7921: 5e 1895.
8518: 6e 1896.
9302: 7e 1887.
9950: 8e 1898.
10217: 9e 1899.
11588: 10e 1900.

Nous rappelons que, pour ces nombreuses inscriptions, une fois la première fiche remplie, on en prend une seconde, puis, s'il le faut, une troisième, une quatrième, etc., et on les réunit toutes par leur talon, qui, grâce à la charnière de toile, laisse indépendante et mobile la partie supérieure, la fiche proprement dite.

Il arrive très fréquemment que le nom de l'auteur figure, accompagné de mentions ou de qualités, à la suite du titre de l'ouvrage; il est bon alors, quoique ce nom soit déjà placé comme mot d'ordre en tête de la fiche, de le maintenir à son rang dans la transcription du titre. Souvent même il s'y trouve comme incorporé. Exemples:

CHARTIER (Alain).

Les O[eu]vres de feu messire Alain Chartier.

Paris, Galliot du Pré, 1529. In-8. Rel. en vélin.

PASCAL (Blaise).

Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort parmi ses papiers.

Paris, Guillaume Desprez, 1670. In-8. Rel. en parch.

Il ne faut jamais modifier sur les fiches le texte du titre d'un ouvrage; si ce texte est trop long, s'il semble diffus et chargé de détails inutiles, et qu'on juge à propos de l'abréger, on indiquera par des points (trois points suffisent:…) chaque endroit où une suppression a été opérée.

Si un ouvrage, composé d'un certain nombre de volumes ou de parties, a mis plusieurs années à paraître, a été, en d'autres termes, imprimé à des dates différentes, on inscrit sur la fiche les deux dates extrêmes, c'est-à-dire celle qui est portée sur le titre du premier volume et celle du dernier, et on les joint par un trait d'union. Ainsi: 1864-1867 indique que l'ouvrage a commencé à paraître ou à être imprimé en 1864 (millésime du premier volume), et qu'il a été terminé en 1867 (millésime du dernier). On pourrait encore, ce qui vaudrait mieux, ajouter à la suite de chaque tome l'adresse de ce tome:

No 1219: Tome 1. Paris, Hetzel, 1864.
No 2502: 2. 1865.
No 3909: 3. 1867.

Quand un ouvrage n'a qu'un seul volume, il suffit, comme nous l'avons fait tout à l'heure (fiches Daudet, Chartier, etc.), d'en indiquer le format; la mention 1 vol. se trouve sous-entendue.

Pour vos fiches ou cartes, comme pour vos registres, une écriture droite, du genre de la petite ronde, est de beaucoup préférable à l'écriture penchée, dite anglaise. L'écriture droite permet de faire tenir dans un même espace bien plus de texte que l'anglaise, et elle s'accommode mieux, par suite, avec les colonnes des registres[440]. Écrivez toujours bien lisiblement et, autant que possible, pas trop fin. Vous pouvez d'ailleurs et vous devez même tracer en plus forts caractères certaines mentions, telles que le mot d'ordre; en souligner d'autres: le titre du livre, par exemple; dans certains cas, il vous est loisible d'incliner légèrement votre écriture, en imitant l'italique: vous donnerez ainsi à vos fiches toute la clarté désirable et le meilleur aspect possible.

Les bibliothèques publiques remplacent les ex-libris par des empreintes à l'encre grasse et indélébile, faites sur le titre des livres au moyen du timbre même de ces bibliothèques, et elles inscrivent souvent dans le champ de cette empreinte la cote du livre. Le même cachet est reporté plus loin à deux endroits: à la dernière page du volume, et à une page conventionnelle, qui est toujours la même pour chaque bibliothèque: page 97, anciennement page 101, pour la Bibliothèque nationale; page 41 pour la bibliothèque Sainte-Geneviève; page 99 pour les bibliothèques universitaires; etc. Si le volume n'atteint pas le chiffre de la page conventionnelle, après avoir apposé l'empreinte sur le titre et sur la dernière page, on timbre,—à la Bibliothèque nationale du moins,—la première page de la deuxième feuille. «La forme du timbre est d'une grande importance pour ne pas abîmer le livre, écrit le docteur Graesel[441]; c'est pour cette raison qu'en France, où le timbrage triple est obligatoire dans toutes les bibliothèques publiques, une circulaire ministérielle[442] a recommandé d'employer des timbres oblongs et de faible diamètre, de telle façon qu'on puisse les appliquer sur les marges des volumes sans risque de couvrir le texte.»

C'est par ces marques indélébiles que les établissements publics attestent leur propriété et se précautionnent contre les détournements ou adirements de leurs livres. Afin qu'on puisse aisément reconnaître et trouver les volumes lorsqu'ils sont en place sur les rayons, la cote, ou simplement le numéro du registre d'entrée est inscrit sur une étiquette de papier, en forme de menue rondelle (d'où le nom de rondage donné à cette opération[443]), que l'on colle au dos de chaque livre[444].

Mais vous, dont les volumes n'ont pas à redouter des mains étrangères et ne doivent pas sortir de votre cabinet de travail, gardez-vous bien de souiller et déshonorer de la sorte vos chers trésors: pas de rondelles sur leurs dos, pas de timbres sur leurs feuilles de garde ou de titre, pas de cachets gras sur leurs pages, pas d'inscriptions à l'encre, si ce n'est des dédicaces d'auteurs étalées en belle place sur le recto du faux titre, un ex-dono auctoris qui spécialise votre exemplaire et en augmente le prix.

Les aristocratiques amateurs d'autrefois faisaient graver, pousser, leurs armoiries sur les plats de leurs reliures. A défaut de cette somptueuse marque de propriété, vous avez de très artistiques vignettes destinées à servir d'ex-libris, et vous pouvez encore, pour comble de précaution et tout comme le président Auguste de Thou[445], faire pousser vos initiales au bas du dos de vos livres, même de vos simples bradels.

*
*    *

Un grand nombre de difficultés peuvent se présenter dans la rédaction et le classement des fiches, dans la fixation et la transcription de ce mot d'ordre, dont nous avons parlé tout à l'heure, ce mot à mettre en tête de la fiche, mot qui déterminera le classement et qu'il faudra chercher quand on recourra au catalogue. Voici les plus fréquentes de ces difficultés et leurs solutions.

Les noms précédés de la particule nobiliaire de ou d' rejettent cette particule après le nom. Ainsi:

Joseph de Maistre s'écrira: Maistre (Joseph de);
Mme de Sévigné Sévigné (Mme de);
Comte d'Houdetot Houdetot (Comte d');
M.-A.-P. d'Avezac Avezac (M.-A.-P. d').

Au contraire, les noms précédés de l'article le ou la se classent à la lettre L:

Jean Le Maire s'écrira: Le Maire (Jean);
Jean de la Fontaine La Fontaine (Jean de);
Duc de la Rochefoucauld La Rochefoucauld (Duc de).

Et non: Maire (Jean Le); Fontaine (Jean de la); Rochefoucauld (Duc de la)[446].

Les noms précédés de la particule nobiliaire du ou des ne rejettent pas cette particule à la fin et se classent à la lettre D. La raison qu'on donne pour justifier cette règle, c'est que du étant mis pour de le, des pour de les, c'est cet article contracté qui, comme tout à l'heure l'article simple, doit déterminer le classement.

Joachim du Bellay s'écrira donc: Du Bellay (Joachim);
Jacques des Barreaux Des Barreaux (Jacques).

Peut-être vaudrait-il mieux adopter une règle uniforme et mettre toujours le mot d'ordre au nominatif. On ne verrait pas alors de ces anomalies: Henri de Verdier classé à Verdier (Henri de), et Henri du Verdier classé à Du Verdier (Henri)[447].

Les mêmes singularités et contradictions se retrouvent avec les particules étrangères: von, zum, zur (allemand); van, ten, ter, de (hollandais); da (portugais); o', mc, mac (irlandais et écossais); etc. Von se rejette toujours après le nom: Müller (Johann von); Sickel (Theodor von). Mais on écrit[448] Zum Bach (Karl Ad.[449]), Zur Hellen (D. A.); Van Praet (J.-B.-B.), Van den Bergh (J.), Ten Brinck, De Dene (Ed.); Da Cunha (P.); O'Brien (Matthew), Mac-Kain (D.). Mac-Laurin (C.), Mc-Crady (J.), M'Craw (W.)[450]; etc.

D'autres bibliographes classent, au contraire, van Aelbroeck à Aelbroeck (van), van Praet à Praet (van), et même von Schlegel à Schlegel (von)[451]; etc.

Ajoutons que, dans les noms allemands, les voyelles surmontées d'un tréma, ä, ö, ü, sont considérées comme l'équivalent de æ, œ, ue, de sorte que les noms Hänel, Löwenfeld et Dümmler seront placés comme s'ils étaient écrits: Haenel, Loewenfeld et Duemmler. C'est même sous ces dernières formes, conseille M. Léopold Delisle[452], qu'il sera bon d'inscrire les noms au sommet des fiches.

Si un nom est composé de plusieurs mots, c'est généralement le premier mot qui est le mot d'ordre. On écrira donc, et l'on effectuera le classement en conséquence:

Arnauld d'Andilly, et non Andilly (Arnauld d');
Lenain de Tillemont, Tillemont (Lenain de);
Malte-Brun, Brun (Malte-).

Cependant Poquelin de Molière, François de Salignac de la Mothe-Fénelon, Arouet de Voltaire, Charles de Secondat de Montesquieu, Caron de Beaumarchais, etc., se classent à Molière, Fénelon, Voltaire, Montesquieu, Beaumarchais, etc., parce que ces noms, universellement connus, s'imposent comme mots d'ordre; et les fiches seront rédigées sous cette forme: Molière (Poquelin de), Fénelon (François de Salignac de la Mothe-), etc.

Les femmes auteurs sont désignées par le nom sous lequel elles ont publié leurs ouvrages:

  • Dacier (Anne Lefèvre, femme d'André);
  • Sévigné (Marie de Rabutin-Chantal, marquise de).

Lorsque plusieurs auteurs portent le même nom, on les classe d'après leurs prénoms: Corneille (Pierre) avant Corneille (Thomas).

Si les prénoms sont les mêmes pour plusieurs homonymes, les qualités, grades ou professions, joints à ces noms par les auteurs eux-mêmes, ou ajoutés exceptionnellement par vous, détermineront le classement. Dumas (Alexandre) fils se classera alphabétiquement avant Dumas (Alexandre) père[453]; Martin (Henri), archiviste paléographe, conservateur à la bibliothèque de l'Arsenal, avant Martin (Henri), historien, membre de l'Académie française, et ce dernier avant Martin (Henri), professeur, membre de l'Académie des inscriptions.

Les homonymes dont les prénoms seraient inconnus se classeraient par ordre chronologique.

Certains personnages, tels que les princes souverains, les papes, divers prélats et écrivains, etc., n'ont point, à proprement parler, de noms de famille, et ne sont communément désignés que par leurs prénoms: c'est ce prénom qui sera le mot d'ordre, «et l'on distinguera, dit M. Léopold Delisle[454], les homonymes par le nom des États qu'ils ont gouvernés, des églises qu'ils ont administrées, des localités dont ils sont originaires. Dans la série des homonymes, les saints passent au premier rang. Les papes viennent à la place que l'ordre alphabétique assigne au mot pape.» Exemples:

  • Charles VIII, roi de France
  • Charles, duc d'Orléans
  • Paul (saint).
  • Paul Diacre.
  • Paul d'Égine.
  • Paul III, pape.
  • Paul I, empereur de Russie.
  • Philippe, abbé de Bonne-Espérance.
  • Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
  • Philippe II, roi d'Espagne.
  • Philippe III, roi de France.
  • Philippe de Thessalonique.

«Pour les personnages qualifiés de saints ou de bienheureux, les mots saint et bienheureux doivent être mis de côté, tandis que ces mots font partie intégrante des noms de lieu ou d'institution dans la composition desquels ils sont entrés[455].» On écrira donc:

  • Benoît (saint), Règle…
  • Louis (saint), Enseignements…

Mais on mettra à la lettre S les articles:

  • Saint-Benoît-sur-Loire (Abbaye de)…
  • Saint-Louis (Ordre de)…
  • Saint-Louis-des-Français, à Rome (Église de)…

On classera aussi «à la lettre S les noms d'hommes tirés d'un nom dans lequel le mot Saint entre comme partie intégrante[456]». Exemples:

  • Saint-Foix (G.-F. de), Essais historiques sur Paris…
  • Saint-Pierre (Bernardin de[457]), Paul et Virginie…
  • Saint-Victor (J.-M. Bins de), Tableau historique et pittoresque de Paris…

Pour les auteurs dont on possède des exemplaires des œuvres complètes, des œuvres choisies et d'ouvrages séparés, on classe en premier lieu la fiche relative aux œuvres complètes, inscrites dans l'ordre chronologique des éditions; puis la fiche concernant les œuvres choisies, rédigée de même; les fiches relatives aux ouvrages publiés séparément viennent après, rangées par ordre alphabétique des titres[458]. Exemples:

  • Chateaubriand, Œuvres complètes…
  • Chateaubriand, Œuvres choisies…
  • Chateaubriand, Atala…
  • Chateaubriand, Martyrs (les)…
  • Chateaubriand, Natchez (les)…

Si un auteur a publié plusieurs de ses ouvrages sous des noms différents, on rédige la fiche complète ou fiche principale avec, pour mot d'ordre, le nom généralement le plus connu, et l'on met à chaque autre nom une fiche de rappel ou de renvoi. Ainsi Voltaire (qui est déjà un pseudonyme et représente Arouet) a signé ses écrits de cent soixante noms différents[459]. Vous cataloguerez toutes ces publications à Voltaire sous cette forme:

(Cote du
catalogue méthodique.)

VOLTAIRE [François-Marie Arouet de]. [Docteur Ralph].

Candide ou l'Optimisme, roman traduit de l'allemand du docteur Ralph…

(Numéro du
registre d'entrée.)

(Cote du
catalogue méthodique.)

VOLTAIRE [François-Marie Arouet de]. [Docteur Akakia].

Diatribe du docteur Akakia…

(Numéro du
registre d'entrée.)

Et vous mettez à Ralph (Docteur) et à Akakia (Docteur) une fiche de renvoi:

RALPH (Docteur).
Voir Voltaire.

Vous pouvez ajouter, à l'angle gauche supérieur de la fiche de renvoi, la cote du catalogue méthodique inscrite sur la fiche principale, le plus valant mieux que le moins.

Les premières éditions des Provinciales de Pascal ont paru sous le nom de Louis de Montalte; vous cataloguerez de la sorte un exemplaire d'une de ces premières éditions:

PASCAL (Blaise). [Montalte (Louis de)].

Les Provinciales ou les Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis, et aux RR. PP. Jésuites, 9e édit.

Cologne, Nicolas Schoute, 1685. In-12. Rel. v.

Et à Montalte vous placerez une fiche de renvoi:

MONTALTE (Louis de).
Voir Pascal (Blaise).

Quelques bibliographes font l'inverse, placent la fiche principale au nom porté sur le titre, soit à Montalte dans le dernier exemple, et la fiche de renvoi à Pascal; mais la plupart sont d'un avis contraire et estiment qu'il faut prendre comme mot d'ordre le vrai nom ou le nom le plus connu. «C'est cette dernière manière de faire qui a été en général suivie, et avec raison selon nous, dit le docteur Graesel[460], parce qu'elle est plus conforme à ce grand principe qui veut que tous les ouvrages d'un même auteur soient autant que possible réunis sous son vrai nom[461], qu'ils aient paru sous ce vrai nom, sous un nom supposé ou même sous le voile de l'anonymat.»

De même, s'il s'agit d'un nom traduit, d'une métonomasie:—Mélanchthon, traduction grecque de l'allemand Schwarzerd (ou Schwartzerde), terre noire; Œcolampade, traduction grecque de l'allemand Hausschein, lumière de la maison; Quercetanus, traduction latine du français Duchesne; Castellanus, traduction latine du français Duchâtel; etc.,—il faut prendre pour mot d'ordre le nom traduit, qui est le seul connu, le seul inscrit sur les titres des œuvres, et l'on mettra, si l'on veut, au nom véritable et qui ne figure sur aucune œuvre, une fiche de renvoi. Contrairement à cette règle si rationnelle, la Bibliothèque nationale porte toujours l'auteur à son nom véritable[462]: c'est comme si, dans un dictionnaire biographique, il fallait chercher Mélanchthon à Schwarzerd ou Œcolampade à Hausschein, et, pour cela, d'abord se rappeler,—ou plutôt savoir, savoir précisément ce que l'on cherche,—les vrais noms de Mélanchthon et d'Œcolampade. Ajoutons que c'est aux dictionnaires, à vrai dire, et non aux fiches de catalogues, à donner ces renseignements d'état civil et d'histoire littéraire.

Pour les ouvrages faits en collaboration, vous rédigez une fiche complète ou fiche principale, que vous classez au nom du premier des auteurs, et des fiches de renvoi au nom de l'autre ou des autres. Exemple:

Fiche principale:

(Cote du
catalogue méthodique.)

ALEXANDRE, PLANCHE et DEFAUCONPRET.

Dictionnaire français-grec, composé sur le plan des meilleurs dictionnaires français-latins, et enrichi d'une table des noms irréguliers, d'une table très complète des verbes irréguliers ou difficiles, et d'un vocabulaire des noms propres.

Paris, Hachette, 1869. In-8. Cart. toile.

(Numéro du
registre d'entrée.)

Première fiche de renvoi:

PLANCHE.
Voir Alexandre, Planche et Defauconpret.

Deuxième fiche de renvoi:

DEFAUCONPRET.
Voir Alexandre, Planche et Defauconpret.

Si vous avez affaire à un ouvrage traduit, vous rédigez de même deux fiches, l'une—fiche complète ou principale—au nom de l'auteur, l'autre—fiche de renvoi—au nom du traducteur. Exemple:

Fiche principale:

(Cote du
catalogue méthodique.)

HOFFMANN.

Contes fantastiques, trad. par X. Marmier.

Paris, Charpentier, 1869. In-18. Br.

(Numéro du
registre d'entrée.)

Fiche de renvoi:

MARMIER (X.)
Voir Hoffmann.

De même, les factums et pièces de procédure sont portés au premier nom inscrit dans l'énoncé du titre (demandeur ou défendeur), avec renvois au nom de la partie adverse, des avocats, etc. Exemple: Mémoire pour Claude Verney et Marguerite Folley, sa femme, de La Chapelle, terre de Luxeuil, défendeurs originaires, contre M. de Clermont-Tonnerre, abbé commendataire de l'abbaye de Luxeuil… demandeur, et Louis Montagnon, de Dambenoît, appelé dans la cause (au sujet du droit de formariage; 1786. In-4).—La fiche principale doit être portée à Verney, et il faut placer des fiches de renvoi aux autres noms[463].

Les fiches des ouvrages anonymes se classent de plusieurs manières. On peut les grouper toutes ensemble;—ou bien placer en tête de chaque lettre celles qui commencent par cette lettre;—ou bien prendre pour mot d'ordre le substantif principal du titre[464];—ou encore prendre le premier substantif nominatif du titre: c'est ce dernier système que préconisent, sauf quelques cas particuliers, MM. Léopold Delisle, Jules Cousin et Graesel[465], et la plupart des bibliographes. Les explications fournies par le docteur Graesel à ce sujet sont très probantes et établissent bien la différence qui existe et doit toujours être maintenue entre les deux catalogues, l'alphabétique et le méthodique.

«En choisissant, dit-il, comme mot d'ordre, à l'exclusion de tout autre, celui qui indique le mieux quel est le sujet traité dans l'ouvrage, on arriverait promptement à confondre le catalogue alphabétique des noms d'auteurs avec le catalogue alphabétique des matières (catalogue méthodique), bien qu'ils diffèrent l'un de l'autre du tout au tout… Le catalogue alphabétique (des noms d'auteurs) n'est pas fait pour qu'on puisse y rechercher les livres dont on ne connaît que vaguement le titre, quand on ne l'a pas oublié tout à fait: dans ce cas, en effet, et pourvu qu'on se souvienne du sujet de l'ouvrage que l'on désire, il sera toujours possible de le retrouver au catalogue méthodique[466]

Supposons un ouvrage anonyme intitulé Manuel de bibliographie; le mot capital, le mot typique de ce titre est «Bibliographie», et c'est à la lettre B qu'on est de prime abord tenté de classer la fiche. Mais, au lieu de ce titre très simple, supposez celui-ci: Manuel de bibliographie, bibliotechnie, typographie et reliure; vous avez là quatre mots typiques, quatre mots d'ordre par conséquent, et équitablement il vous faudrait rédiger, pour votre catalogue alphabétique, quatre fiches complètes de classement. Au lieu de ces quatre fiches, on n'en fait qu'une en prenant le mot Manuel pour mot d'ordre de ce catalogue. Il va sans dire qu'au catalogue de matières, on classera la fiche complète dans la section de la Bibliographie, le mot Manuel servant encore de mot d'ordre alphabétique, et qu'on mettra des fiches de renvoi à Bibliotechnie, Typographie et Reliure.

Il arrive fréquemment, pour les livres antérieurs au XIXe siècle, que le nom de l'auteur n'est pas indiqué sur le titre, mais se trouve soit au bas de la préface ou de l'épître dédicatoire, soit à la fin du volume, dans le privilège ou permission d'imprimer. L'ouvrage alors ne doit pas être considéré comme anonyme. Il faut inscrire sur la fiche le nom de l'auteur entre crochets et la classer à ce nom.

Si le titre de l'ouvrage ne porte que les initiales du nom de l'auteur, tâcher d'abord de restituer ce nom dans son entier, et, si l'on y parvient, inscrire, encore entre crochets, ce nom ou sa partie manquante, à la suite des initiales, et classer en conséquence. Exemples:

G. M. [elzi]: classer à Melzi;

L.-E. J. [Louis-Ernest Jeandin]: classer à Jeandin.

Choix de petits romans de différents genres, par M. L. M. D. P.

Londres, 1789. 2 vol. in-18.

Ces initiales signifiant: M. le marquis de Paulmy, mettre en tête de la fiche:

[PAULMY (marquis de)]

et classer à Paulmy.

Si le nom est inconnu, on peut ou considérer l'ouvrage comme anonyme, ou le classer à la dernière initiale qui figure sur le titre comme nom d'auteur, ou, au contraire, selon d'autres bibliographes, à la première initiale; c'est-à-dire que ceux-ci considèrent cette première initiale comme étant celle du nom de famille de l'auteur, l'autre ou les autres initiales étant celles de ses prénoms; tandis que ceux-là estiment que c'est la dernière initiale qui doit être celle du nom. Soit un ouvrage intitulé Pensées chrétiennes, par D. R. T., dont l'auteur est absolument inconnu; on classera la fiche ou comme celles des ouvrages anonymes[467], ou à la lettre T, ou à la lettre D[468].

Quelques écrivains, parmi ceux notamment dont les noms de famille sont très répandus, ont imaginé, pour éviter autant que possible toute confusion, de joindre, par un tiret ou trait d'union, ce nom à leur prénom. Louis-Aimé Martin, par exemple, l'éditeur de Bernardin de Saint-Pierre, signait ses livres: L. Aimé-Martin; de même M. Fernand Lafargue a signé la plupart de ses romans: Fernand-Lafargue. Il est nécessaire, dans ce cas, de rédiger deux fiches, l'une—principale—à Martin et à Lafargue; l'autre—de renvoi—à Aimé-Martin et à Fernand-Lafargue[469].

Les journaux et périodiques se classent, comme les ouvrages anonymes, soit à part, soit à leur mot d'ordre[470], qui est, nous l'avons vu, le premier substantif nominatif du titre. Ainsi, au catalogue alphabétique, le Magasin pittoresque se classera à Magasin; le Moniteur du Sport et de la Mode, à Moniteur; au catalogue méthodique, nous classerions ce dernier périodique à Sport (fiche principale) et mettrions à Mode une fiche de renvoi. Ne craignez pas d'ailleurs de trop multiplier les fiches de renvoi: «un catalogue bien ordonné ne contient jamais trop de renvois», dit très bien l'Instruction générale, du 4 mai 1878, relative au service des bibliothèques universitaires[471].

Outre le double catalogage de rigueur, alphabétique et méthodique, il est d'usage de cataloguer à part les manuscrits, les incunables, les volumes de grande valeur, tous les joyaux d'une bibliothèque, ce qu'on appelle à notre Bibliothèque nationale, ainsi que nous l'avons dit déjà, la réserve. Comme il est utile de décrire ces ouvrages en détail, d'en reproduire même avec exactitude la disposition typographique du titre, de l'incipit ou du colophon, en signalant les particularités de l'exemplaire, le format de notre fiche habituelle (8 ou 10 centimètres sur 12 ou 14) peut être insuffisant pour de tels développements. On se servira donc, pour ce catalogue spécial, de feuilles de papier plus grandes (pot, tellière, etc.), qu'on renfermera dans des reliures mobiles ad hoc[472], et l'on rédigera ces descriptions dans le genre des modèles suivants, empruntés, sauf de légères modifications, à l'excellent Manuel du libraire de Jacques-Charles Brunet et à son supplément[473].

CHRONIQUES DE NORMANDIE.

Les croniques de normendie || nouuellement jmprimees a || Rouen. Au verso du dernier f., 2e col., on lit: Cy finissent… nouuellemēt īprimees a Rou || en pour Pierre regnault libraire de || luniuersite || de caē demourāt en froi || de rue a lenseigne saint Pierre (sans date). Pet. in-fol. goth. à 2 col. de 46 lig.

Édition belle et rare, qui doit avoir paru vers 1500. Les feuillets n'en sont pas chiffrés, mais ils ont des signatures. Les six premiers ff. contiennent le titre en trois lignes, et surmonté de la marque de l'imprimeur tirée en rouge, la table des chapitres, et au verso du 6e f. une figure sur bois, avec le sommaire du texte impr. en gros caractères. Ce texte commence avec le cahier a, et continue jusqu'au recto du 5e f. du cahier r, 2e col.; le 6e f. est blanc. Tous ces cahiers ont chacun 6 feuillets. A la seconde colonne du recto du feuillet qui suit la signature O ii, se lit cette rubrique: Cy apres ensuit vng petit traicte leq̄l parle de la guerre cōtinuee entre francois et anglois depuis la mort du roy henri II. nōme de lenclastre (sic) iusques a lannee destreues donnees et accordees en lā mil cccc. xliiii[475].

AMBROISE (S.). Sensuyt le Traictie sainct Ambroise || du bien de la mort. Au ro du 39e f., lig. 6, on lit: [¶] cy finist le liure de sainct Ambroise du || bien de la mort. S. l. n. d. (vers 1510), pet. in-8, goth., de 39 ff., sign. A.-E., grav. en b. sur le titre[476].

PLAI || SANT Blason, || (Le) de la teste de || Boys. || S. l. n. d. (Lyon, vers 1555), in-16, de 8 ff. non chiff., de 23 l. à la page, en lettres rondes, sign. A-B. par 4.

Le vo du titre est blanc.

Pièce fort curieuse, que reproduisent MM. de Montaiglon et de Rothschild au tome XIII des Poësies franç. des XVe et XVIe siècles, d'après l'exempl. unique, qui est conservé à Aix dans la bibliothèque Méjanes, no 30 047, dans un recueil qui contient en outre la Loittre de Tenot à Piarrot, l'Admonition contre la dissolution des Habitz, et le Franc Archier de Cherré[477].

LESCARBOT (Marc). Histoire || de la novvelle || France || contenant les navigations, découvertes, & habi || tations faites par les François ès Indes Occiden || tales, & Nouvelle-France souz l'avœu & autho || rité de noz Rois Tres-Chrestiens, & les diverses || fortunes d'iceux en l'exécution de ces choses, || depuis cent ans jusques à hui. || En quoy est comprise l'Histoire Morale, Naturele, et Geo || graphique de ladite Province: Avec les Tables & || Figures d'icelle. || Par Marc Lescarbot Aduocat en Parlement, || Témoin oculaire d'vne partie des choses ici récitées. || Multa renascentur quæ iam cecidere cadentque. || A Paris, || chez Iean Milot, tenant sa boutique sur les degrez || de la grand' salle du Palais. || M. DC. IX. || Avec Privilége du Roy (du 27 novembre 1608), in-8, de XXIV ff. lim. et 444 ff. chiff.; à la page 207 se trouve la: Figvre dv port de Ganabara av Brésil; à la p. 236: Figvre de la terre nevve. Grande Riviere de Canada, et côtes de l'Ocean en la Novvelle France; à la p. 480: Figvre de Port Royal en la Novvelle France. Par Marc Lescarbot, 1609. (Jan Svvelinck sculp., J. Millot excudit)[478].

LE SAGE (Alain-René).

Histoire || de Gil Blas || de Santillanne (sic). || Par M. Le Sage. || Dernière édition, revue et corrigée. || A Paris. || Par les Libraires associés. || M. DCC. XLVII. || Avec Approbation & Privilége du Roy, || 4 vol. in-12, fig.

Édition définitive du chef-d'œuvre de Le Sage, publiée l'année même où il mourut à Boulogne-sur-Mer; elle n'est pas rare, mais jolie et très recherchée…

Les premières éditions de ce livre célèbre sont moins bonnes, moins complètes et surtout moins recherchées que celle-ci[479].

Au lieu des titres in-extenso et des remarques qui les accompagnent, il suffit, pour les fiches ordinaires, d'une rédaction abrégée. Prenons, par exemple, le dernier ouvrage dont nous venons de donner la fiche détaillée, nous aurons, pour la fiche du catalogue alphabétique et celle du catalogue méthodique:

LE SAGE (Alain-René).

Histoire de Gil Blas de Santillanne (sic). Dern. édit. revue et corrigée.

Paris, Libraires associés, 1747. 4 vol. in-12, fig.

On réduirait de même les autres fiches détaillées, en ne laissant que les parties essentielles et de rigueur.

*
*    *

Le catalogue par ordre de matières, le catalogue méthodique ou systématique, dont nous allons maintenant nous occuper, forme le pendant ou comme la contre-partie du catalogue alphabétique. Celui-ci s'emploie surtout, avons-nous dit, quand on connaît le nom de l'auteur et qu'on veut trouver le titre d'un livre; celui-là, au contraire, quand on connaît le titre de l'ouvrage et qu'on désire savoir le nom de l'auteur, ou encore et surtout lorsqu'on tient à se renseigner sur la quantité d'ouvrages relatifs à telle ou telle question et mis à la disposition des lecteurs de telle ou telle bibliothèque.

Le plus simple et le mieux, c'est d'exécuter simultanément les deux catalogues, de rédiger chaque fiche en double exemplaire[480], et de classer l'un dans la boîte du catalogue alphabétique, l'autre dans celle du catalogue méthodique. Les diverses sections de ce dernier seront séparées par des fiches de couleur, un peu plus hautes que les fiches ordinaires, des vedettes portant chacune le titre de sa section;—absolument, ainsi que nous l'avons vu page 221, comme sont séparées les sections du premier, c'est-à-dire les fiches de chaque lettre du catalogue alphabétique.

Mais quelles seront-elles, ces sections du catalogue méthodique? Dans quel ordre les ranger et les grouper, ces fiches? Quel sera le système de classification générale bibliographique que nous allons appliquer et suivre?

Il ne s'agit de rien moins ici que de déterminer intégralement tous les éléments des connaissances humaines, de diviser et subdiviser logiquement tout ce vaste ensemble, et, rien qu'à l'énoncé du problème, on en pressent les difficultés, on devine combien la tâche est compliquée, ardue et épineuse.

«La première chose à faire avant de mettre la main au catalogue méthodique, écrit M. Jules Cousin[481], c'est de s'être tracé un système de classement, avec des divisions et subdivisions plus ou moins nombreuses, suivant l'importance du fonds que l'on a à cataloguer. Si l'on n'a pas, dès l'abord, fait ce travail préliminaire, si l'on n'a pas au moins marqué les grandes lignes du plan que l'on s'astreindra à suivre rigoureusement, on marchera au hasard, et, à la place de l'ordre et de la clarté, on n'aura que confusion et chaos… Pour montrer le mieux à faire, il n'y a, croyons-nous, rien de plus sage que d'indiquer ce qui s'est déjà fait, et d'interroger l'expérience des hommes les plus compétents.»

Jetons donc un coup d'œil sur les divers essais et systèmes de classification pratiqués jusqu'ici[482], et voyons ce qu'on en peut tirer et quel choix on doit faire.

*
*    *

Un des plus anciens catalogues bibliographiques qui soient parvenus jusqu'à nous est celui de la bibliothèque de l'église de Saint-Emmeran de Ratisbonne; il a été rédigé en 1347 et comprend douze divisions, consacrées la plupart aux livres saints: 1o Libri textuum Bibliæ; 2o Diversi expositores super Biblia; 3o Doctores; 4o Libri Historiarum; etc.

Mais ce n'est pas là, à vrai dire, un système bibliographique; pas plus que ce catalogue publié en 1498 par Alde l'Ancien sur un simple feuillet, intitulé: Libri græci impressi, et contenant quatorze articles divisés en cinq classes: 1o Grammatica; 2o Poetica; 3o Logica; 4o Philosophica; 5o Sacra scriptura.

Le premier classement qu'on peut vraiment considérer comme un système bibliographique date de cinquante ans plus tard; il est dû au célèbre médecin suisse Conrad Gesner, qui, dans la deuxième partie de son ouvrage Bibliotheca universalis, imprimé à Zurich de 1545 à 1549, classa les Pandectæ[483], c'est-à-dire tout ce que l'esprit humain peut embrasser, en vingt et une catégories: 1. Grammatica; 2. Dialectica; 3. Rhetorica; 4. Poetica; 5. Arithmetica; 6. Geometria; 7. Musica; 8. Astronomia; 9. Astrologia; 10. De Divinatione et Magia; 11. Geographia; 12. Historia; 13. De diversis Artibus; 14. De naturali Philosophia; 15. De prima Philosophia, et Theologia Gentilium; 16. De morali Philosophia; 17. De œconomica Philosophia; 18. Politica; 19. De Jure civili et pontifico; 20. Theologia (ce titre devait être celui du 21e livre; mais la Médecine, qui en aurait formé le 20e, n'ayant pas paru, on la remplaça par la Théologie).

Quant à la France, le premier système de classement bibliographique qui y fut publié remonte à l'année 1587; il a pour auteur Christofle de Savigny et pour titre Tableaux accomplis de tous les arts libéraux. Il contient seize sections et présente plus d'une analogie avec le système de Gesner: Grammaire, Rhétorique, Dialectique, Arithmétique, Géométrie, Optique, Musique, Cosmographie, Astrologie, Géographie, Physique, Médecine, Éthique, Jurisprudence, Histoire, Théologie. Une nouvelle édition (Paris, Liber, 1619; in-fol. 37 pp.) comprend deux nouvelles sections, Poésie et Chronologie, dont la dernière manque à Gesner. «Le système de Savigny, observe la Grande Encyclopédie[484], est le premier exemple des remaniements que les auteurs de systèmes bibliographiques firent souvent subir à leurs méthodes, pendant les deux siècles suivants et même encore au XIXe siècle, malgré les progrès de la bibliographie et l'expérience des livres et des systèmes de classement.»

Un peu avant l'apparition de l'ouvrage de Christofle de Savigny, en 1583, l'érudit Lacroix du Maine avait présenté à Henri III un curieux et singulier projet «pour dresser une bibliothèque parfaite et accomplie de tous points[485]». Ce parangon des bibliothèques devait comprendre dix mille volumes, renfermés dans «cent buffets…, chacun d'iceux contenant cent volumes». Le «premier ordre» de ces buffets, du no 1 au no 17, était consacré à la religion; le «second ordre», du no 18 au no 41, aux arts et sciences; le «troisième ordre», du no 42 au no 62, à la description de l'univers; le «quatrième ordre», du no 63 au no 72, aux choses qui concernent le genre humain; le cinquième, aux hommes illustres en guerre; le sixième, aux ouvrages de Dieu; et le septième, aux mémoires et mélanges.

Le pieux Jean Mabun, dont nous parle Gabriel Naudé[486], ne trouva rien de mieux, lui, pour classer ses livres, que de se conformer à l'avertissement du Psalmiste: Disciplinam, bonitatem et scientiam doce me, et de les partager ainsi en trois classes: Théologie, Morale et Sciences.

Moins strict, plus expérimenté et plus éclairé, Gabriel Naudé (1600-1653) estime que le meilleur ordre est le suivant: «Théologie, Médecine, Jurisprudence, Histoire, Philosophie, Mathématiques, Humanités, et autres, lesquelles il faut subdiviser chacune en particulier suivant leurs diverses parties[487],» etc.

A peu près à la même époque, le père jésuite Claude Clément (1594-1642) publiait, sous son nom latinisé de Claudius Clemens, un ouvrage intitulé: Musei, sive bibliothecæ tam privatæ quam publicæ exstructio, instructio, cura, usus… (Lugduni, 1635; in-4), où se trouve un plan de classement bibliographique comprenant vingt-quatre catégories ou «armoires[488]»; Ismaël Bouilliau[489] (1605-1696) dressait le célèbre catalogue de la bibliothèque des de Thou; et un autre membre de la Société de Jésus, Jean Garnier (1612-1681), auteur du Systema bibliothecæ collegii parisiensis Soc. Jes. (Paris, 1678; in-4), réduisait à cinq les grandes divisions bibliographiques: Théologie, Jurisprudence, Sciences et Arts, Belles-Lettres, Histoire[490].

Plus tard vinrent Gabriel Martin et Prosper Marchand, Guillaume-François de Bure et son cousin Guillaume de Bure, Née de la Rochelle, d'autres aussi, qui remanièrent de maintes façons les divisions de ce dernier système. Remanié encore et complété dans la première moitié du XIXe siècle par Jacques-Charles Brunet[491], l'auteur du précieux Manuel du libraire et de l'amateur de livres, il finit par prédominer et s'imposer à la plupart des bibliographes[492].

On peut adresser bien des reproches à cette classification dite de Brunet: elle ne donne ni à la géographie, ni à l'archéologie, ni à la bibliographie le rang que ces sciences méritent; elle place la télégraphie (devenue électrique) dans la même subdivision que la calligraphie et la sténographie; elle emploie des expressions mal définies, comme prolégomènes et paralipomènes[493], etc.; néanmoins tous ceux qui s'occupent de livres et de catalogues sont d'accord pour rendre hommage à cette œuvre[494]. Quant à nous, pour une bibliothèque comme la nôtre, une bibliothèque privée ne dépassant pas quinze à vingt mille volumes, c'est plutôt le cadre de classement tracé par M. Léopold Delisle et dont il sera question ci-après[495], ou encore la classification décimale, dont nous parlerons également plus loin[496], que nous choisirions pour la mise en ordre de nos livres; mais le système de Brunet est si connu, si souvent cité comme le modèle type des classifications bibliographiques, qu'il s'impose, comme sujet d'étude tout au moins.

Il était tout naturel que Brunet et ses devanciers plaçassent la théologie en tête de leur liste. Dans les bibliothèques d'autrefois, au moyen âge et même encore au XVIIIe siècle, n'était-ce pas la Bible, avec les commentaires sur les livres saints, les traités de scolastique et de casuistique, etc., qui occupaient le premier rang et la plus grande place?

Dans un très beau chapitre, consacré à l'analyse et à l'apologie du système de Brunet, Gustave Mouravit, énumérant les conditions que doit remplir une bonne méthode de classement bibliographique, écrit[497]:

«Cette méthode sera à la fois synthétique et analytique: synthétique, en ce qu'elle présentera dans ses principales divisions les grandes sphères où se déploie l'activité de la pensée humaine; analytique, en ce qu'elle offrira, dans ses moindres détails, les produits de cette activité, et cela en suivant la filiation et l'enchaînement des objets sur lesquels cette activité s'exerce…

«Ainsi, au sommet des choses, l'homme voit d'abord Dieu, son auteur et sa fin. Les matières théologiques se grouperont dans une PREMIÈRE DIVISION.

«Après Dieu, au moment où l'homme se retourne vers le monde, il rencontre les hommes, ses semblables; alors se révèlent à lui les grandes notions du droit et du devoir, du juste et de l'injuste. La jurisprudence, qui les approfondit, les formule et en règle l'application, formera une DEUXIÈME DIVISION.

«Puis l'homme se replie sur lui-même; il veut se connaître et, avec lui, il veut connaître aussi le monde extérieur, les rapports plus ou moins étroits qui l'unissent à ce monde, les modifications qu'il éprouve à son occasion et celles qu'il lui fait éprouver à son tour. C'est là proprement le domaine des sciences et des arts, embrassé dans une TROISIÈME DIVISION.

«Mais l'intelligence humaine a sa vie propre; en même temps qu'elle cherche à étendre le champ de ses connaissances, elle essaye de se traduire au dehors; elle emprunte la forme du langage pour se montrer elle-même comme une manifestation, le plus souvent d'un type rêvé par elle et qui réalise plus ou moins le beau en essence. Les études sur le langage et sur les règles qui doivent présider aux créations de l'esprit, les œuvres qui naissent sous le souffle de l'intelligence dans la vision d'un idéal quelconque, tout cet ensemble de connaissances et de productions littéraires viendra se ranger, sous le titre de belles-lettres, dans une QUATRIÈME DIVISION.

«Enfin, après Dieu, la justice, le monde extérieur, les manifestations plus ou moins brillantes de la pensée, l'homme veut connaître les destinées et de cette humanité dont il fait partie, et des choses mêmes qui l'environnent; il veut savoir les évolutions diverses qu'ont accomplies tant d'objets de ses spéculations: après la notion, il veut le fait. Les sciences historiques propres à l'éclairer à cet égard se réuniront dans une CINQUIÈME DIVISION.

«Comme appendice, la bibliographie, qui porte son flambeau investigateur dans toutes les parties de la science, aura sa place à part: SIXIÈME DIVISION.

«Et, par une raison d'ordre, et de même qu'on réserve dans un vaste édifice des appartements pour la conservation des objets qui ne sauraient commodément trouver place ailleurs, la polygraphie et les collections formeront la SEPTIÈME ET DERNIÈRE DIVISION

Tel est, magnifiquement exposé, le plan du système de classification dit de Brunet, qu'en raison même de son importance et de son universalité, nous allons continuer d'examiner, et que nous décrirons, sinon complètement, du moins dans ses détails principaux.

Ce système comprend cinq grandes divisions ou classes: Théologie, Jurisprudence, Sciences et Arts, Belles-Lettres, Histoire[498]. Chacune de ces divisions comporte un nombre de subdivisions plus ou moins considérable, dont les premières sont indiquées par des chiffres romains.

Voici le tableau synoptique de ces cinq grandes divisions ou classes avec leurs premières subdivisions. En tête de chaque colonne, nous avons ajouté une des cinq voyelles, de sorte que les cinq grandes divisions sont respectivement représentées, selon la méthode suivie à la Bibliothèque nationale (salle de lecture), par les voyelles A, E, I, O, U. On évite ainsi, dans la rédaction des fiches, de répéter sur chacune d'elles la mention de la classe (Théologie, Jurisprudence, etc.), et l'on remplace cette mention par la voyelle correspondante[499]. Ces voyelles majuscules sont exprimées en caractères gras (on pourrait tout aussi bien employer des caractères penchés, de l'italique) pour ne pas être confondues avec les majuscules servant, comme nous le verrons tout à l'heure, d'indices aux troisièmes subdivisions.

TABLEAU SYNOPTIQUE
des grandes divisions ou classes et premières subdivisions du système bibliographique de J.-Ch. Brunet

  • A. Théologie
    • I. Écriture sainte.
    • II. Liturgie.
    • III. Conciles.
    • IV. SS. Pères.
    • V. Théologiens.
    • VI. Opinions singulières.
    • VII. Religion judaïque.
    • VIII. Religion des peuples orientaux.
    • IX. Appendice à la théologie. (Déistes et incrédules.—Athées.)
  • E. Jurisprudence
    • I. Droit de la nature et des gens.
    • II. Droit politique.
    • III. Droit civil et droit criminel.
    • IV. Droit canonique ou ecclésiastique.
  • I. Sciences et Arts
    • I. Sciences philosophiques.
    • II. Sciences physiques et chimiques.
    • III. Sciences naturelles.
    • IV. Sciences médicales.
    • V. Sciences mathématiques.
    • VI. Appendices aux sciences. (Philosophie occulte, alchimie et astrologie.)
    • VII. Arts.
    • VIII. Arts mécaniques et métiers.
    • IX. Exercices gymnastiques
    • X. Jeux divers.
  • O. Belles-Lettres
    • I. Linguistique.
    • II. Rhétorique.
    • III. Poésie.
    • III*. Poésie dramatique.
    • IV. Fictions en prose.
    • V. Philologie.
    • VI. Dialogues et Entretiens.
    • VII. Épistolaires.
    • VIII. Polygraphes.
    • IX. Collections d'ouvrages et d'extraits de différents auteurs; Recueils de pièces; Mélanges.
  • U. Histoire
    • I. Prolégomènes historiques[500].
    • II. Histoire universelle, ancienne et moderne.
    • III. Histoire des religions et des superstitions.
    • IV. Histoire ancienne.
    • IV*. Appendice à l'histoire ancienne (Bas-Empire, Scythes, Goths, etc.)
    • V. Histoire moderne.
    • VI. Paralipomènes historiques[501].
    • Mélanges et Dictionnaires encyclopédiques.
    • Notices des principaux journaux littéraires, scientifiques et politiques.

Ainsi que nous l'avons dit et que le montre le tableau précédent, les premières subdivisions des cinq grandes classes sont indiquées par des chiffres romains. Ces subdivisions sont à leur tour fractionnées en sous-subdivisions ayant pour indices des chiffres arabes; ces secondes subdivisions donnent lieu de même, s'il est nécessaire, à des troisièmes subdivisions, marquées par les lettres majuscules de l'alphabet; puis ces troisièmes subdivisions, à des quatrièmes, précédées de lettres minuscules[502].

On conçoit aisément, en effet, que ces fractionnements puissent se prolonger presque à l'infini. Ainsi, dans la classe ou division HISTOIRE (U), partagée en six grandes subdivisions, la cinquième (V), l'HISTOIRE MODERNE, est fractionnée, pour l'Europe seule, en quinze sous-subdivisions ou secondes subdivisions, indiquées par des chiffres arabes: 1. Histoire de France;—2. Histoire de la Belgique;—etc[503]. La première de ces sous-subdivisions, 1. Histoire de France, est partagée à son tour en quatorze sous-sous-subdivisions ou troisièmes subdivisions, désignées par les majuscules de l'alphabet: A. Géographie ancienne et moderne; topographie, statistique;—B. Histoire celtique et gauloise;—C. Origine des Français; établissement de la monarchie dans les Gaules;—D. Mœurs et usages; antiquités et monuments;…—O. Histoire particulière des anciennes provinces et des villes de France. Nous avons de même, pour cette dernière troisième subdivision O: a. Paris;—a bis. Résidences royales;—b. Ile-de-France, Picardie, Artois;—c. Beauce, Orléanais, Blaisois, etc.;—d. Normandie;—etc.

Plus une bibliothèque est nombreuse et variée, plus ces subdivisions sont nécessaires. C'est parce que J.-Ch. Brunet avait en vue «l'arrangement d'une grande bibliothèque formée sur un plan qui embrasse tous les genres[504]», que son système bibliographique est si développé et comprend tant de fractionnements et de ramifications.

En voici un second tableau plus détaillé, et, sinon complet, du moins suffisant pour avoir une idée exacte de ce système et pouvoir cataloguer les livres d'une bibliothèque particulière même de notable importance. Ce tableau comprend in extenso les cinq grandes divisions, leurs premières subdivisions à chiffres romains, et leurs secondes subdivisions à chiffres arabes. Quant aux troisièmes subdivisions, indiquées par des lettres majuscules, et aux quatrièmes, marquées par des minuscules, pour ne pas grossir ce livre outre mesure, je ne les y ai fait figurer que partiellement, et je renvoie au Manuel de Brunet, tome VI, Introduction, colonnes XXVII à lxij, ceux des lecteurs qui désireraient plus de précision et de développements.

A. THÉOLOGIE

  • I. Écriture sainte.
    • 1. Textes et versions.
    • 2. Interprètes de l'écriture sainte.
    • 3. Philologie sacrée.
  • II. Liturgie.
    • 1. Traités sur les rites et cérémonies de l'Église, et principalement les offices divins.
    • 2. Collections de liturgies en différentes langues.
    • 3. Liturgies des églises grecques et orientales.
    • 4. Liturgies de l'église latine[505].
    • 5. Liturgies gallicanes.
    • 6. Liturgie mozarabe, et autres liturgies particulières.
    • 7. Liturgies anglicanes.
  • III. Conciles.
    • 1. Traités touchant les conciles et les synodes.
    • 2. Collections de conciles.
    • 3. Conciles généraux.
    • 4. Conciles nationaux, provinciaux et diocésains.
  • IV. SS. Pères.
    • 1. Introduction à l'étude des SS. Pères.
    • 2. Collections, extraits et fragments d'ouvrages des SS. Pères.
    • 3. Ouvrages des SS. Pères grecs.
    • 4. Ouvrages des SS. Pères latins et de quelques autres écrivains ecclésiastiques.
    • 5. Ouvrages des SS. Pères arméniens.
  • V. Théologiens.
    • 1. Théologie scolastique et dogmatique.
    • 2. Théologie morale.
    • 3. Théologie catéchétique[506].
    • 4. Théologie parénétique[507], ou sermons comprenant aussi les homélies, les prônes, etc.
    • 5. Théologie ascétique ou mystique.
    • 6. Théologie polémique.
    • 7. Théologiens chrétiens séparés de l'église romaine.
  • VI. Opinions singulières.
    • 1. Ochin, Postel, Bruno-Nolano, Beverland, etc.
    • 2. Illuminés et autres fanatiques.
  • VII. Religion judaïque.
    Doctrines, culte, institutions.
  • VIII. Religion des peuples orientaux[508].
    • 1. Recueil de livres sacrés de différents peuples.
    • 2. Mahométisme.
    • 3. Magisme ou religion des anciens Persans; Brahmanisme ou religion des Indiens.
    • 4. Bouddhisme et religions de la Chine.
    • 5. Sabéisme, etc.
  • IX. Appendice à la théologie.
    • Ouvrages philosophiques sur la divinité et sur les cultes religieux.
    • 1. Déistes et incrédules.
    • 2. Athées.

E. JURISPRUDENCE

  • * Introduction.
    • A. Histoire de la législation et des tribunaux.
    • B. Étude du droit.
    • C. Philosophie du droit.
    • D. Dictionnaires et traités généraux.
  • I. Droit de la nature et des gens.
    • 1. Traités généraux.
    • 2. Droit international.
    • 3. Ouvrages spéciaux qui se rapportent au droit des gens.
  • II. Droit politique.
  • III. Droit civil et droit criminel.
    • 1. Généralités.
    • 2. Droit des anciens peuples, autres que les Romains.
    • 3. Droit romain.
    • 4. Droit français.
    • 5. Droit maritime.
    • 6. Droit étranger.
  • IV. Droit canonique ou ecclésiastique.
    • 1. Introduction; traités élémentaires, dictionnaires, etc.
    • 2. Lettres des papes, canons, décrétales et bulles.
    • 3. Traités généraux sur le droit ecclésiastique, traités particuliers sur des (sic) matières canoniques, et procédure contre les hérétiques.
    • 4. Juridictions ecclésiastiques de la cour de Rome.
    • 5. Traités pour et contre l'autorité ecclésiastique.
    • 6. Église gallicane.
    • 7. Droit ecclésiastique étranger, et statuts des ordres religieux.
    • 8. Appendice: droit des églises non catholiques.

I. SCIENCES ET ARTS

  • * Introduction et dictionnaires.
  • I. Sciences philosophiques.
    • 1. Introduction, histoire et dictionnaires.
    • 2. Philosophie générale et mélanges.
    • 3. Logique.
    • 4. Métaphysique.
    • 5. Morale.
    • 6. Applications de la morale.
      • A. Économie.
      • B. Politique.
      • C. Économie politique, avec les applications de cette science à l'économie sociale.
  • II. Sciences physiques et chimiques.
    • 1. Physique proprement dite.
    • 2. Chimie.
  • III. Sciences Naturelles.
    • 1. Généralités.
    • 2. Géologie.
    • 3. Botanique.
    • 4. Zoologie, ou histoire naturelle des animaux.
    • 5. Mélanges d'histoire naturelle et de physique.
    • 6. Écarts de la nature; monstres; prodiges.
    • 7. Cabinets et collections d'histoire naturelle, préparation et conservation des objets.
    • 8. Appendice de l'histoire naturelle: agriculture et économie rurale.
  • IV. Sciences médicales.
    • 1. Introduction.
      • A. Histoire.
      • B. Écrits sur la médecine et pour ou contre cette science.
      • C. Dictionnaires et bibliothèques de médecine.
      • D. Traités préparatoires à l'étude de la médecine.
    • 2. Traités généraux.
    • 3. Anatomie.
    • 4. Physiologie.
    • 5. Hygiène.
    • 6. Pathologie médicale.
    • 7. Séméiologie, ou traité sur les signes des maladies.
    • 8. Spécialités médicales.
    • 9. Thérapeutique; matière médicale, générale et spéciale.
    • 10. Médecine légale.
    • 11. Mélanges et journaux de médecine.
    • 12. Chirurgie.
    • 13. Pharmacie et pharmacopée; secrets de médecine.
    • 14. Médecine vétérinaire et traités d'hippiatrique.
  • V. Sciences mathématiques.
    • 1. Généralités.
    • 2. Mathématiques pures.
    • 3. Mathématiques appliquées.
      • A. Calcul des probabilités.
      • B. Mécanique.
      • C. Astronomie.
      • D. Optique, dioptrique, catoptrique et perspective.
      • E. Marine.
      • F. Art militaire.
      • G. Génie des ponts et chaussées; chemins de fer; canaux.
  • VI. Appendice aux sciences.
    • 1. Philosophie occulte.
      • A. Introduction et histoire; dictionnaires.
      • B. Cabale et magie.
      • C. Apparitions, démons, possessions, exorcismes, sortilèges et choses analogues.
      • D. Divination par les songes, par les signes[509] de la main, par les cartes.
    • 2. Alchimie.
    • 3. Astrologie, prédictions astrologiques et autres pronostications.
  • VII. Arts.
    • 1. Mnémonique ou art de la mémoire naturelle et artificielle.
    • 2. Écriture et autres moyens de représenter la parole.
      • A. Calligraphie, polygraphie, cryptographie, sténographie, tachéographie, télégraphie.
      • B. Typographie.
    • 3. Beaux-Arts.
      • A. Introduction, histoire, dictionnaires, philosophie des beaux-arts.
      • B. Arts du dessin.
        • a. Dessin proprement dit, lithographie.
        • b. Photographie.
        • c. Peinture.
        • d. Gravure.
        • e. Sculpture.
        • f. Architecture.
      • C. Musique.
  • VIII. Arts mécaniques et métiers.
    • 1. Dictionnaires et traités généraux, mélanges, expositions de l'industrie.
    • 2. Pyrotechnie: art de l'artificier; fonderie; verrerie, etc.
    • 3. Art de tourner; industries manufacturières; travaux à l'aiguille; métiers.
    • 4. Traités sur l'art culinaire.
  • IX. Exercices Gymnastiques.
    • 1. Lutte et escrime.
    • 2. Équitation.
    • 3. Natation.
    • 4. Danse.
    • 5. Chasses et pêches.
  • X. Jeux Divers.

O. BELLES-LETTRES

  • I. Linguistique.
    • 1. Introduction.
      • A. Rapports de l'écriture avec le langage.
      • B. Origine et formation des langues, étymologie générale.
      • C. Grammaire générale et mélanges de grammaire.
      • D. Comparaison des langues, alphabets, grammaires et vocabulaires polyglottes généraux.
    • 2. Langues européennes anciennes et modernes.
    • 3. Langues asiatiques.
    • 4. Langues africaines.
    • 5. Langues américaines.
  • II. Rhétorique.
  • * Rhéteurs.
    • 1. Introduction.
    • 2. Rhéteurs grecs.
    • 3. Rhéteurs latins anciens, et rhéteurs modernes qui ont écrit en latin.
    • 4. Rhéteurs français, italiens, espagnols et anglais.
    • 5. Rhéteurs orientaux.
  • ** Orateurs[510].
    • 1. Orateurs grecs.
    • 2. Orateurs latins anciens.
    • 3. Orateurs modernes qui ont écrit en latin.
    • 4. Orateurs français, italiens, espagnols et anglais.
    • 5. Orateurs orientaux.
  • III. Poésie.
  • * Introduction et traités généraux sur la poésie.
    • 1. Recueils de poésies en différentes langues.
    • 2. Poètes grecs.
    • 3. Poètes latins.
    • 4. Poètes français.
    • 5. Poètes italiens.
    • 6. Poètes espagnols.
    • 7. Poètes portugais.
    • 8. Poètes allemands.
    • 9. Poètes flamands et hollandais.
    • 10. Poètes scandinaves.
    • 11. Poètes anglais.
    • 12. Poésies écossaises et irlandaises.
    • 13. Poètes illyriens, serviens, roumains, hongrois, bohémiens, lithuaniens, esthoniens, polonais, russes.
    • 14. Poésie orientale.
    • 15. Poètes hébreux et syriaques.
    • 16. Poètes arabes, persans, arméniens et turcs.
    • 17. Poètes sanscrits, palis, hindoustanis, cingalais, chinois et malais.
  • III*. Poésie (seconde partie).
  • Poésie dramatique.
    • 1. Histoire générale des théâtres; écrits pour et contre le théâtre, et traités généraux sur l'art dramatique.
    • 2. Poètes dramatiques grecs.
    • 3. Poètes dramatiques latins anciens.
    • 4. Poètes dramatiques du moyen âge et des temps modernes qui ont écrit en latin.
    • 5. Poètes dramatiques français.
    • 6. Poètes dramatiques italiens.
    • 7. Poètes dramatiques espagnols.
    • 8. Poètes dramatiques portugais.
    • 9. Poètes dramatiques allemands et hollandais.
    • 10. Poètes dramatiques danois et suédois.
    • 11. Poètes dramatiques anglais, etc.
    • 12. Poètes dramatiques illyriens, polonais et russes.
    • 13. Poètes dramatiques turcs, indiens, chinois, etc.
  • IV. Fictions en prose.
    • 1. Apologues ou fables en différentes langues.
    • 2. Romans, contes et nouvelles.
      • A. Histoire des romans et collections de romans.
      • B. Romans grecs.
      • C. Romans latins, anciens et modernes.
      • D. Romans français.
      • E. Romans italiens.
      • F. Romans espagnols.
      • G. Romans portugais.
      • H. Romans allemands, hollandais, flamands, etc.
      • Etc., etc.
  • Appendice au titre IV.
    • 1. Facéties et pièces burlesques.
    • 2. Dissertations singulières, plaisantes et enjouées.
      • A. Différents sujets.
      • B. Dissertations sur l'amour.
      • C. Ouvrages érotiques.
      • D. Traités singuliers pour et contre les femmes, sur le mariage, etc.
  • V. Philologie.
    • 1. Philologie proprement dite.
    • 2. Satires générales et satires personnelles.
    • 3. Gnomiques: sentences, apophthegmes, adages, proverbes.
    • 4. Bons mots, ana, pensées, etc.
    • 5. Symboles, emblèmes, devises et énigmes.
  • VI. Dialogues et entretiens.
  • VII. Épistolaires.
    • 1. Épistolaires grecs.
    • 2. Épistolaires latins anciens.
    • 3. Épistolaires modernes qui ont écrit en latin.
    • 4. Épistolaires français.
    • 5. Épistolaires italiens, espagnols et portugais.
    • 6. Épistolaires allemands et anglais.
    • 7. Épistolaires orientaux.
  • VIII. Polygraphes.
    • 1. Polygraphes grecs.
    • 2. Polygraphes latins anciens.
    • 3. Polygraphes modernes qui ont écrit en latin.
    • 4. Polygraphes français.
    • 5. Polygraphes italiens.
    • 6. Polygraphes espagnols et portugais.
    • 7. Polygraphes allemands.
    • 8. Polygraphes danois, suédois, russes et hongrois.
    • 9. Polygraphes anglais et anglo-américains.
  • IX. Collections d'ouvrages et d'extraits de différents auteurs; recueils de pièces; mélanges.
    • 1. Collections d'ouvrages anciens en grec et en latin.
    • 2. Collections d'ouvrages écrits en latin par des modernes.
    • 3. Collections et extraits d'ouvrages français.
    • 4. Collections et extraits d'ouvrages italiens, d'ouvrages espagnols et d'ouvrages portugais.
    • 5. Collections et extraits d'ouvrages allemands.
    • 6. Collections et extraits d'ouvrages anglais et anglo-américains.
    • 7. Collections et extraits d'ouvrages hébreux, arabes, persans.
    • 8. Recueils d'ouvrages en différents dialectes indiens, indo-chinois, chinois, etc.

U. HISTOIRE

  • I. Prolégomènes historiques.
    • 1. Traités sur la manière d'écrire et d'étudier l'histoire; philosophie de l'histoire; atlas historiques; dictionnaires.
    • 2. Géographie.
    • 2*. Voyages.
    • 3. Chronologie.
  • II. Histoire universelle, ancienne et moderne.
    • 1. Anciennes chroniques générales.
    • 2. Ouvrages sur l'histoire universelle, écrits depuis le commencement du XVIe siècle.
    • 3. Traités particuliers relatifs à l'histoire universelle; mœurs et usages.
  • III. Histoire des religions et des superstitions.
    • 1. Histoire générale des religions.
      • A. Histoire de l'Église chrétienne.
      • B. Histoire générale et particulière des hérésies et des schismes.
    • 2. Histoire des religions, seconde partie: histoire des religions païennes (le polythéisme et le panthéisme), considérées sous le rapport mythologique.
  • IV. Histoire ancienne.
    • 1. Origine des nations.
    • 2. Histoire générale et particulière de plusieurs peuples anciens.
    • 3. Mélanges historiques: civilisation, gouvernement, etc.
    • 4. Histoire des Juifs.
    • 5. Histoire des Phéniciens, des Babyloniens, des Égyptiens, des Perses et de quelques autres peuples anciens.
    • 6. Histoire générale et particulière de la Grèce.
    • 7. Histoire de l'Italie avant les Romains.
    • 8. Histoire générale et particulière du peuple romain et de ses empereurs.
  • IV*. Appendice à l'histoire ancienne.
    • 1. Histoire byzantine ou du Bas-Empire.
    • 2. Histoire des migrations des Scythes, des Goths, des Visigoths, des Huns, des Vandales, etc., et de leurs invasions en Europe pendant les premiers siècles de l'ère chrétienne.
  • V. Histoire moderne.
  • Généralités.
  • Europe[511].
      • A. Itinéraires généraux.
      • B. Histoire générale de l'Europe, etc.
      • Etc., etc.
    • 1. Histoire de France.
      • A. Géographie ancienne et moderne; topographie; statistique.
      • B. Histoire celtique et gauloise.
      • C. Origine des Français; établissement de la monarchie dans les Gaules.
      • D. Mœurs et usages; antiquités et monuments.
      • E. Histoire générale sous les trois races des rois de France.
      • F. Collections de chroniques et de mémoires historiques.
      • G. Collections de dissertations particulières; recueils de diplômes et de chartes.
      • H. Mélanges historiques.
      • J. Ouvrages qui se rapportent à l'histoire générale de certaines époques.
      • K. Histoire particulière de la France sous chaque règne.
      • L. Histoire royale et princière, contenant les origines, les généalogies, titres, prérogatives, etc., des rois; droits de la couronne sur divers États; histoire des princes issus du sang royal, et celle des reines.
      • M. Cérémonial français.
      • N. Mélanges d'histoire politique et civile de France.
      • O. Histoire particulière des anciennes provinces et des villes de France. (On pourrait ajouter à chaque paragraphe les noms des départements qui y correspondent.)
        • a. Paris.
        • abis. Résidences royales.
        • b. Ile-de-France, Picardie, Artois.
        • c. Beauce, Orléanais, Blaisois, etc.
        • d. Normandie.
        • e. Maine, Touraine, Anjou, Poitou.
        • f. Bretagne.
        • g. Nivernais, Bourbonnais, Berry.
        • h. Champagne.
        • i. Bourgogne et Franche-Comté.
        • Etc., etc.
    • 2. Histoire de la Belgique[512], contenant les anciennes provinces de Brabant, de Flandre, du Hainaut, de Namur, de Luxembourg, de Limbourg, du pays de Liège, et la Hollande.
    • 2*. Histoire de la Belgique, seconde partie: Hollande.
    • 3. Histoire d'Italie.
    • 4. Histoire des îles Ioniennes, de la Sardaigne, de la Corse et de l'île de Malte.
    • 5. Histoire de la Suisse.
    • 6. Histoire d'Espagne.
    • 7. Histoire de Portugal.
    • 7*. Histoire des îles Baléares, etc.
    • 8. Histoire d'Allemagne.
    • 9. Histoire de la Grande-Bretagne et de l'Irlande.
    • 10. Histoire scandinave.
    • 11. Histoire de l'empire des Russies.
    • 12. Histoire de la Pologne, de la Lithuanie et de l'Ukraine.
    • 13. Histoire générale de l'empire ottoman, avec l'histoire des possessions turques en Europe, y compris la Moldavie, la Valachie, la Bulgarie et la Servie.
    • 14. Histoire de la Grèce et de ses îles.
    • 15. Histoire des hordes nomades, vulgairement nommées Bohémiens, qui parcourent l'Europe, et auxquelles on suppose une origine indienne.
    • Mélanges relatifs à l'histoire de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, comprenant l'histoire générale des colonies modernes fondées par les Européens.
  • ** Asie.
    • 1. Histoire générale.
    • 2. Histoire des Arabes et de l'Islamisme.
    • 3. Histoire des possessions turques en Asie, y compris la Syrie et l'Arménie.
    • 4. Histoire d'une partie du littoral de la mer Caspienne et des contrées caucasiennes.
    • 5. Histoire de la Perse, du Caboul, du Turkestan, etc.
    • 6. Histoire de l'Inde.
    • 7. Histoire de l'Archipel indien: Ceylan, Sumatra, Java, les Philippines, etc.
    • 8. Histoire d'une partie de l'Asie centrale et septentrionale, comprenant l'Inde au delà du Gange, le Tibet, la Mongolie et la Tartarie.
    • 9. Histoire de la Chine et de la Corée.
    • 10. Histoire du Japon.
    • 11. Histoire des possessions russes en Asie.
    • 12. Appendice à l'histoire de l'Asie: Australie, Nouvelle-Zélande, Polynésie.
  • *** Afrique.
    • 1. Histoire générale.
    • 2. Histoire de l'Égypte et de la Nubie.
    • 3. Histoire des États barbaresques, y compris l'Algérie.
    • 4. Histoire des régions centrales, des régions occidentales et des régions orientales de l'Afrique.
    • 5. Histoire des îles d'Afrique.
  • **** Les deux Amériques.
    • 1. Histoire générale.
    • 2. Amérique septentrionale.
    • 3. Iles Antilles.
    • 4. Amérique méridionale.
  • VI. Paralipomènes historiques.
    • 1. Histoire de la chevalerie et de la noblesse.
    • 2. Histoire des solennités, pompes et cérémonies publiques.
    • 3. Archéologie.
    • 3*. Archéologie, seconde partie: Archéographie.
    • 4. Histoire littéraire.
    • 5. Biographie, et spécialement la biographie littéraire et celle des artistes.
    • 6. Bibliographie.
      • A. Introduction.
      • B. Traités généraux sur les livres, sur les bibliothèques, leur histoire, et sur les devoirs des bibliothécaires.
      • C. Histoire de l'imprimerie.
      • Etc., etc.
  • Mélanges et Dictionnaires encyclopédiques.
  • Notice des principaux journaux littéraires et scientifiques [et politiques].
    • I. Journaux français.
      • a. Gazettes, journaux purement littéraires, et journaux politiques et littéraires.
      • b. Journaux bibliographiques.
      • c. Journaux religieux.
      • d. Journaux relatifs à la jurisprudence et à l'économie.
      • e. Journaux scientifiques.
      • f. Journaux relatifs aux beaux-arts, aux arts et métiers, etc.
      • g. Journaux géographiques et historiques.
      • Etc., etc.
    • II. Journaux écrits en latin.
    • III. Journaux étrangers.
*
*    *

Pour appliquer ce système de classification, dont nous venons de tracer les grandes lignes, prenons l'exemple qui nous a déjà servi à propos du catalogue alphabétique, soit un exemplaire de l'Histoire de Paris de Dulaure, dont il s'agit de déterminer la cote du catalogue méthodique.

Nous cherchons dans la classe U. HISTOIRE; nous nous arrêtons à V. Histoire moderne, puis à 1. Histoire de France, ensuite à O. Histoire particulière des anciennes provinces et des villes de France, et enfin à a. Paris,—a en italique, mais que, pour plus de régularité et de commodité, nous écrirons, avons-nous dit[513], en caractère romain: a. La fiche de cette Histoire de Paris portera donc les mentions suivantes: U V 1 O a.

L'ouvrage (nom de l'auteur, titre, etc.) étant inscrit sur le ou les registres d'entrée, comme il a été spécifié à propos du catalogue alphabétique[514], nous l'inscrivons sur le registre du catalogue méthodique affecté à l'Histoire de Paris. Théoriquement, chaque subdivision des cinq grandes classes (A, E, I, O, U), que cette subdivision soit marquée par un chiffre romain, un chiffre arabe, une lettre majuscule ou une minuscule (U—V 1 O a), devrait avoir son registre ou cahier spécial, aussi bien que sa section distincte dans la boîte à fiches du catalogue méthodique[515]; mais on se rend bien compte que nombre de ces sections se réduiraient parfois à très peu de chose, sinon à rien, et que, pour la plupart des cas, même dans une bibliothèque importante, il est plus pratique et plus simple de s'arrêter, sinon à la première, du moins à la deuxième ou à la troisième subdivision[516], de réunir, par exemple, dans un même registre l'Histoire de Paris (U V 1 O a) à l'Histoire particulière des anciennes provinces et des villes de France (U V 1 O), confondre même ces deux rubriques dans l'Histoire de France (U V 1).

En supposant donc que l'ouvrage en question, cet exemplaire de l'Histoire de Paris de Dulaure, soit le soixante-deuxième inscrit sur le registre ou cahier du catalogue méthodique affecté à la subdivision a, nous aurons pour la cote:

U V 1 O a
No 62

S'agit-il de cataloguer le Théâtre de Racine? Nous prenons la classe O. BELLES-LETTRES, puis la division Poésie et son appendice III*. Poésie dramatique, et nous nous arrêtons à 5. Poètes dramatiques français. Nous inscrivons l'ouvrage sur le registre ou cahier du catalogue méthodique affecté à cette série, et, en supposant qu'il y reçoive le numéro 820, nous avons la cote:

O III* 5
No 820

Très fréquemment, il arrive que le même ouvrage peut être classé à plusieurs endroits, c'est-à-dire qu'il traite de matières différentes et intéresse plusieurs branches des connaissances humaines. Dans ce cas, on le catalogue dans la section (division, subdivision, sous-subdivision, etc.), qui paraît la plus directement intéressée, et l'on place dans les autres des fiches de renvoi. Ainsi, et selon la remarque de J.-Ch. Brunet lui-même[517], «les ouvrages sur le Mariage se placent dans neuf classes différentes, selon le point de vue sous lequel le sujet est traité. Le mariage, considéré comme sacrement, appartient à la Théologie et au Droit canonique;—comme acte civil, et pour ce qui regarde les droits réciproques des époux, au Code civil;—quant aux infractions qui y sont faites, au Code pénal;—considéré dans les devoirs des époux, à la Morale ou à l'Économie;—dans ses rapports avec la population, à l'Économie politique;—sous le rapport médical, à la Médecine;—comme appartenant aux mœurs et aux usages des anciens, aux Antiquités;—enfin, envisagé du côté plaisant, aux Facéties.»

Quant aux polygraphes (Voltaire, Diderot, Jean-Jacques Rousseau, etc.), nous avons vu qu'ils forment une subdivision spéciale de la classification de Brunet (O VIII). La Bibliothèque nationale, comme nous le constaterons tout à l'heure, les classe aussi sous une même rubrique (Z).

Il y a des titres trompeurs, qui peuvent être différemment interprétés ou ne répondent nullement au contenu des ouvrages. Ainsi il ne faudrait pas classer le Jardin des racines grecques de Lancelot dans l'Horticulture, ni dans la Pathologie le Traité des fluxions (mathématiques) du géomètre écossais Mac-Laurin[518]; ni dans la Théologie les Mémoires pour servir à l'histoire de la Calotte, comme l'a fait jadis un libraire, aussi ignorant qu'irrévérencieux, chargé d'inventorier la bibliothèque de Lamennais[519]; ni dans la Géographie les Voyages littéraires sur les quais de Paris de Fontaine de Resbecq; etc.

*
*    *

Les systèmes de classification bibliographique abondent. Étroitement rattachés qu'ils sont à l'inventaire général et à la méthodique coordination des connaissances humaines, il faudrait, pour en faire une étude complète, remonter jusqu'à Aristote, l'encyclopédie vivante de l'antiquité; rappeler le Novum Organum du chancelier Bacon, et son mode de dénombrement et de classement de nos connaissances suivant ces trois facultés: 1o Mémoire (Histoire, etc.); 2o Raison (Philosophie, Mathématiques, etc.); 3o Imagination (Poésie, Beaux-Arts, etc.), que d'Alembert a repris et si brillamment développé dans son Discours préliminaire de l'Encyclopédie. Il faudrait ne pas omettre surtout les lois promulguées de nos jours par Auguste Comte: loi d'évolution ou loi des trois états: état théologique ou fictif, état métaphysique ou abstrait, état positif ou scientifique; ni sa classification des sciences: mathématiques, astronomie, physique, chimie, biologie ou science des corps vivants, et sociologie ou science des sociétés[520].

En nous en tenant strictement aux bibliographes, il faudrait citer, outre les premiers classements et les essais dont nous avons parlé, qui ont inspiré, voire enfanté, la classification de Brunet, le système de Parent aîné[521], celui du marquis de Fortia d'Urban[522], de l'Anglais Bentham[523], qui avait si joliment imaginé de classer les livres d'après le bien-être qu'ils peuvent procurer, du bibliothécaire belge Namur[524], d'Aimé-Martin[525], de l'abbé Girard, de Peignot, Camus, Ameilhon, Massol, Coste[526], etc. En insérant celui de Brunet, le plus réputé et le plus usité de tous, nous avons voulu donner une idée type de ces méthodes. Nous allons en passer rapidement en revue quelques autres, des plus caractéristiques et des plus importantes.

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE.

M. Léopold Delisle, administrateur général de la Bibliothèque nationale, trace en ces termes l'exposé du classement des livres de cet établissement[527]:

«Les livres imprimés de la Bibliothèque nationale sont répartis en trente grandes divisions, dont chacune a pour marque caractéristique une grande lettre de l'alphabet, accompagnée ou non d'une étoile, d'un chiffre ou d'une minuscule. En voici le tableau:

  • A. Écriture sainte.
  • B. Liturgie et conciles.
  • C. Pères de l'Église.
  • D. Théologie catholique.
  • D2. Théologie non catholique.
  • E. Droit canon.
  • *E. Droit de la nature et des gens.
  • F. Droit civil.
  • G. Géographie et Histoire générale.
  • H. Histoire ecclésiastique.
  • J. Histoire ancienne: Grecs, Byzantins, Turcs, Romains, Antiquités.
  • K. Histoire d'Italie.
  • L. Histoire de France.
  • M. Histoire d'Allemagne, des Pays-Bas, des pays du Nord et de l'Est de l'Europe.
  • N. Histoire de la Grande-Bretagne.
  • O. Histoire d'Espagne et de Portugal.
  • O2. Histoire d'Asie.
  • O3. Histoire d'Afrique.
  • P. Histoire d'Amérique.
  • P2. Histoire d'Océanie.
  • Q. Bibliographie.
  • R. Sciences philosophiques, politiques, économiques, morales et physiques.
  • S. Sciences naturelles.
  • T. Sciences médicales.
  • V. Mathématiques, sciences et arts.
  • Vm. Musique.
  • X. Linguistique et rhétorique.
  • Y. Poésie et théâtre.
  • Y2. Romans.
  • Z. Polygraphie.»

BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE FRANCE.
(Sorbonne[528].)

Cadre de classement.

B. Bibliographie.
B. G. Bibliographie générale.
B. S. b. Bibliographie spéciale (bibliothèques).
B. S. r. Bibliographie spéciale (répertoires).
B. S. a. Bibliographie spéciale (amateurs).
T. Théologie.
T. E. Théologie. Écriture.
T. E. t. Textes.
T. E. v. Versions.
T. E. e. Exégèse.
T. E. e. a. Exégèse de l'Ancien Testament.
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
T. L. Liturgie.
T. L. g. Liturgie générale.
T. L. p. Liturgie particulière.
T. C. Conciles.
T. S. Saints Pères.
T. T. Théologiens.
T. P. Polémique.
T. H. Histoire ecclésiastique.
T. D. Droit canon.
S. Sciences.
S. D. Dictionnaires. Encyclopédies.
S. P. Sciences philosophiques.
S. G. Sciences politiques et gouvernementales.
S. N. Sciences naturelles.
S. M. Sciences médicales.
S. O. Sciences occultes.
S. Φ. Sciences physiques.
S. X. Mathématiques pures et appliquées.
S. A. Beaux-Arts.
S. I. Arts industriels.
S. J. Journaux scientifiques.
L. Littérature.
L. P. Philologie.
L. P. c. Philologie générale et composée.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
L. H. Histoire littéraire.
L. D. Traités didactiques.
L. M. Littérature du moyen âge.
L. G. Littérature grecque.
L. L. Littérature latine.
L. L′. Littérature latine moderne.
L. F. Littérature française.
L. E. Littérature étrangère.
H. Histoire.
H. U. Histoire universelle.
H. U. i. Introduction.
H. U. c. Chronologie.
H. U. h. Histoire générale.
H. A. Histoire ancienne.
H. A. g. Histoire générale de l'antiquité.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
H. M. Histoire moderne de l'Europe (France exceptée).
H. F. Histoire de France.
H. F. c. Collections.
H. F. g. Histoire générale.
H. F. o. Origines, Mérovingiens, Carolingiens.
H. F. ca. Premiers Capétiens, premiers Valois.
H. F. v. Deuxièmes Valois.
H. F. b. Bourbons.
H. F. r. Révolution.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
H. V. Géographie et voyages.
H. V. a. Atlas.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
H. L. Législation.
H. R. Archéologie.
H. J. Journaux et recueils littéraires historiques.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
M. Musique (Partitions).
U. Universités françaises.
I. Incunables.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
M. S. Manuscrits.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
R. Réserve.

BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE PARIS[529].

(Musée Carnavalet.)

Histoire de Paris.

Tableaux des divisions

SECTIONS I.—Bibliographie. SÉRIES
A. Bibliographie de Paris. Études bibliographiques intéressant l'histoire de Paris. 1
B. Catalogues de bibliothèques riches en histoire de Paris. 2
II.—Histoire physique et naturelle.
A. Météorologie parisienne, faune, botanique et horticulture, paléontologie, géologie. 3
  Appendice: carrières sous Paris, catacombes. 4
B. Hydrographie.  
  Eaux naturelles.—La Seine, la Bièvre, inondations, puits et sources, eaux de Passy.—Appendice: ports et navigation. 5
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. Population, statistique. 8
III.—Histoire Générale.
A. Histoire de Paris formant corps d'ouvrage et généralités. 9
B. Descriptions et guides cicerones. 10
C. Histoire particulière des quartiers de Paris. 11
IV.—Topographie.
A. Généralités.—Plans et enceintes.  
  Généralités. Études sur la topographie de Paris. 31
  Plans par ordre chronologique 32
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
V.—Monuments et Architecture.
A. Monuments publics.  
  Les monuments de Paris en général, inscriptions 42
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
VI.—Histoire religieuse.
A. Généralités.  
  Liturgie parisienne, officialité, administration ecclésiastique, anciens sermonnaires intéressant l'histoire des mœurs 50
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
VII.—Histoire des Lettres, Sciences et Arts à Paris.
A. Instruction publique.  
  Généralités 56
  Ancienne Université de Paris et ses collèges. 57
VIII.—Histoire des mœurs et coutumes.
A. Généralités.  
  Histoire générale des mœurs et coutumes des Français 73
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
IX.—Fêtes et Divertissements.
A. Fêtes officielles, etc. 88
B. Théâtre.  
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
X.—Histoire civile et administrative.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
XI.—Police et Histoire judiciaire.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
XII.—Environs de Paris.
A. Environs de Paris en général.—Cartes et vues 158
  Histoire, dictionnaires et documents divers. 159
B. Histoire particulière des villes; villages et châteaux 160
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un des meilleurs systèmes de classement, surtout pour une collection de petite ou de moyenne étendue, comprenant des ouvrages de toute sorte, est celui qu'indique M. Léopold Delisle, et qu'il recommande comme «un cadre dans lequel trouveraient aisément place tous les ouvrages dont se composent la plupart de nos bibliothèques municipales[530]».

Ici, comme précédemment, les diverses matières sont désignées chacune par une lettre majuscule:

  • A. Théologie.
  • B. Jurisprudence.
  • C. Sciences philosophiques, politiques et morales.
  • D. Sciences physiques et chimiques.
  • E. Sciences naturelles.—Agriculture.
  • F. Médecine.
  • G. Sciences mathématiques et applications.—Mécanique.—Astronomie.—Marine.—Art militaire.—Jeux.
  • H. Beaux-Arts.
  • I. Linguistique et littérature.—Généralités.—Mélanges.—Langues et littératures autres que celles pour lesquelles il existe des divisions spéciales.
  • J. Langues et littératures de l'Orient.
  • K. Langues et littératures classiques (la Grèce et Rome).
  • L. Langue et littérature françaises.
  • M. Langues et littératures des États de l'Europe autres que la France.
  • N. Histoire universelle.—Généralités de la géographie et des voyages, de la chronologie, de la biographie, de l'archéologie, de la paléographie et de l'histoire ecclésiastique, y compris les croisades.
  • O. Histoire ancienne de l'Orient.—Juifs.—Égyptiens.—Assyriens, etc.—Indiens.—Chinois.
  • P. Histoire ancienne des Grecs et des Romains.—L'empire byzantin.
  • Q. Histoire de France.
  • R. Histoire des États européens autres que la France.
  • S. Histoire de l'Asie et de l'Afrique. On y pourra comprendre la Turquie.
  • T. Histoire de l'Amérique et de l'Océanie.
  • U. Bibliographie et histoire littéraire.
  • V. Mélanges encyclopédiques et autres.—Collections.—Polygraphie.

Les subdivisions, dont le nombre peut s'étendre à volonté, seront marquées par des lettres minuscules, placées à la suite de la majuscule annonçant la division. Exemple:

  • Q. Histoire de France.
  • Qa. Généralités de l'histoire de France.—Géographie.—Histoires générales.—Résumés.—Collections de documents.
  • Qb. Détails de l'histoire de France par périodes et par règnes.
  • Qc. Publications périodiques relatives à l'histoire de France.
  • Qd. Histoire des institutions et des usages politiques, ecclésiastiques, administratifs, militaires, commerciaux, etc., de la France.
  • Qe. Histoire provinciale et locale.
  • Qf. Histoire des familles et des individus. (Généalogies et biographies.)

En reprenant ici notre exemple, la cote à donner à l'Histoire de Paris de Dulaure, nous aurions, avec ce mode de classement:

  Qe  
No 62

Et si la subdivision Qe. Histoire provinciale et locale était, à son tour, comme la subdivision correspondante de Brunet, sectionnée en:

  • Qea. Paris (Histoire, mœurs et usages).
  • Qeb. Ile-de-France.
  • Qec. Beauce.
  • Qed. Normandie.
  • Etc., etc.,

nous aurions pour la susdite cote:

  Qea  
No 62

On voit, d'après ce qui précède, combien les classifications bibliographiques offrent de divergences et de latitude. Chaque bibliothèque spéciale donne tout naturellement et forcément à sa spécialité, à ce qui la préoccupe le plus, une place à part et la plus grande place; elle attribue à cette spécialité des divisions distinctes, accompagnées de nombreuses subdivisions et sous-subdivisions. Ainsi la bibliothèque de l'administration des postes et des télégraphes, organisée en 1878 par M. Ernest Jacquez, porte en tête de son catalogue l'électricité et le magnétisme; puis viennent les sciences physiques, chimiques, naturelles, mathématiques, philosophiques, etc., et, dans deux sections particulières et parallèles, les ouvrages exclusivement consacrés à la télégraphie et aux postes, avec ces numéros et lettres d'ordre:

  • 1. Électricité et magnétisme.
  • 2. Sciences physiques (électricité exceptée).
  • 3. Sciences chimiques.
  • 4. Sciences naturelles.
  • 5. Sciences mathématiques.
  • 6. Sciences philosophiques, morales, sociales et économiques.
  • 7. Publications encyclopédiques, mélanges, arts.
  • 8. Littérature, linguistique, polygraphie, histoire et géographie.
  • 9. Jurisprudence.
  • 10. Cartes et atlas.
  • T. Télégraphie.
  • P. Postes.

Et comme subdivisions:

  • 1A. Histoire de l'électricité et du magnétisme;…
  • 1B. Grandeurs électriques et magnétiques; sources d'électricité et de magnétisme;…
  • 1C. Traités complets et partiels anciens et modernes d'électricité et de magnétisme;…
  • 1D. Applications de l'électricité et du magnétisme;…
  • 1E. Journaux, revues et annuaires français et étrangers concernant l'électricité;…
  • 2A. Histoire et traités préparatoires (des sciences physiques, électricité exceptée);…
  • 2B. Cours et traités généraux;…
  • Etc., etc.

On peut consulter encore sur ces arides questions de classification la table systématique de la Bibliographie de la France, Journal général de l'imprimerie et de la librairie; celle du Catalogue général de la librairie française, de Lorenz; du Polybiblion, Revue bibliographique mensuelle; ainsi que les nombreux cadres de classement des bibliothèques et publications étrangères; et l'on se convaincra de plus en plus qu'il n'y a pas de système bibliographique absolu et infaillible, pouvant également convenir à tout le monde et sur lequel tout le monde soit d'accord[531]; on reconnaîtra de plus en plus la justesse de la remarque de J.-Ch. Brunet, qu'«il est naturel que chaque possesseur de livres classe sa bibliothèque selon la nature de ses études, selon ses propres opinions, et qu'au besoin il rattache à sa spécialité tout ce qui, de près ou de loin, semble s'y rattacher[532]

Chargement de la publicité...