Une bibliothèque: L'art d'acheter les livres, de les classer, de les conserver et de s'en servir
[256] Charles Blanc, loc. cit., p. 337.
[257] Loc. cit., p. 337.
[258] Cf. Blanchon, l'Art et la Pratique en reliure, p. 18.
[259] Cf. Blanchon, loc. cit., p. 17.
[260] Cf. Blanchon, loc. cit., p. 18; et S. Lenormand et Maigne, loc. cit., p. 73.—Sur les reliures en cuir de Russie, cf. infra, chap. IX, pp. 368 et 369.
[261] Sur la fabrication et l'emploi du parchemin, voir de curieux renseignements dans Lecoy de la Marche, les Manuscrits et la Miniature, pp. 27-36. Voir aussi Maire, Manuel prat. du biblioth., pp. 377-378; et Blanchon, loc. cit., p. 18.
[264] Cf. Maire, loc. cit., p. 340.
[265] «A Venise, à Florence… Voilà le vrai berceau de la reliure… Les plus beaux exemplaires des reliures de ce temps se trouvaient dans la bibliothèque du célèbre bibliophile italien Maoli (Maïoli), qui a dû vivre de 1510 à 1560…» (Blanchon, loc. cit., p. 117.) «Au commencement du XVIe siècle, les Italiens trouvent une voie nouvelle sous l'influence des Aldes, qui avaient probablement joint à leur imprimerie un atelier de reliure. Venise fut alors pour l'Italie l'école de la reliure, et, pour la première fois, les motifs en plein or des Aldes servirent de remplissages dans les premières reliures à entrelacs… L'Italie donne alors le ton à l'Europe. Les reliures à la Salamandre de François Ier, conservées dans nos bibliothèques publiques, sont presque toutes dans le goût italien. Les Italiens furent donc nos initiateurs; mais on ne saurait méconnaître toutefois la grande part qu'ont eue, dans l'histoire de l'art et de la reliure en particulier, les artistes français de la Renaissance, notamment Nicolas Ève et son fils Clovis, célèbres libraires-relieurs de Henri III et de Henri IV.» (Spire Blondel, l'Art intime et le Goût en France, pp. 318-319.)
[266] Déjà au XVIe siècle, malgré la vogue de Venise, Bonaventure des Periers faisait dire à Mercure, au début de son Cymbalum Mundi (p. 304. Paris, Delahays, 1858. Nouv. édit. avec des notes et une notice par P. L. Jacob, bibliophile [Paul Lacroix]): «Où est-ce que l'on relie le mieux? A Athènes (id est en France, à Lyon, d'après le bibliophile Jacob, ibid.), en Germanie, à Venise ou à Rome? Il me semble que c'est à Athènes.» C'est ce qui a permis au comte de Laborde d'avancer que «la Reliure est un art tout français». (Le Palais Mazarin, ap. P. L. Jacob, Mélanges bibliogr., p. 1.) «La reliure d'art française occupe la première place en Europe, et, à l'appui de ce que nous avançons, nous pourrions citer les prix toujours plus hauts qu'atteignent, dans les ventes, non seulement les reliures anciennes, mais aussi les travaux modernes.» (Blanchon, loc. cit., avant-propos, p. V.)
[267] «C'est au célèbre bibliophile Jean Grollier (sic) que semble de droit appartenir l'honneur d'avoir créé la reliure française.» (P. L. Jacob, Mélanges bibliogr., p. 2.).
[268] On écrit aussi Derome ou Deromme: l'orthographe donnée par Jal, Dictionn., pp. 1082-1084, est de Rome, les de Rome.
[269] Outre les ouvrages déjà cités dans ce chapitre, voir sur l'historique de la reliure: Éd. Fournier, l'Art de la reliure en France aux derniers siècles;—Octave Uzanne, la Reliure moderne artistique et fantaisiste;—Henri Bouchot, les Reliures d'art à la Bibliothèque nationale, passim;—Jules Le Petit, l'Art d'aimer les livres, pp. 161-186;—Ludovic Lalanne, Curiosités bibliogr., pp. 282-291;—et les ouvrages de MM. Léon Gruel, Émile Bosquet, Marius Michel, etc.
[270] La peau de morue a donné en reliure de très bons résultats. (Renseignement fourni par la maison de reliure Engel.)
[271] Voir Intermédiaire des cherch. et cur., 30 nov. 1900, col. 917-918.
[272] Journal la Halle aux cuirs, in Intermédiaire des cherch. et cur., 10 avril 1886, col. 202.—Mais les avis diffèrent, et le même Intermédiaire, dans son numéro du 30 décembre 1900, col. 1111, affirme, par la plume de M. Marcellin Pellet, que «la peau humaine n'est pas belle en reliure; il est très difficile, sinon impossible, de la dégraisser complètement».
[273] Mouravit, loc. cit., p. 233.—Un autre médecin anglais, le célèbre John Hunter (1728-1794), fit relier de même en peau humaine un traité sur les maladies de la peau. (Dictionn. de la Conversation, art. Reliure.)
[274] Revue encyclop., 11 juin 1898, p. 542.
[275] Intermédiaire des cherch. et cur., 25 mai 1879, col. 295, et 10 juillet 1882, col. 396; et Revue encyclop., loc. cit.
[276] Revue encyclop., loc. cit.
[277] Ibid.
[278] Revue encyclop., loc. cit., p. 542; et Alfred Franklin, les Anciennes Bibliothèques de Paris, t. I, p. 297.
[279] Revue encyclop., loc. cit.
[280] Ibid.
[281] Revue encyclop., loc. cit.
[282] Intermédiaire des cherch. et cur., 10 octobre 1883, col. 585-586, et Revue encyclopéd., loc. cit.
[283] Lalanne, loc. cit., p. 288.
[284] Mouravit, loc. cit., p. 233.
[285] Mouravit, loc. cit., p. 402.
[286] Blanchon, loc. cit., p. 128. On lit dans la Revue universelle (ex-Revue encyclopédique) du 13 avril 1901, p. 337: «Ce fut à Mme Drouet qu'il (Victor Hugo) donna les Châtiments reliés en maroquin pourpre, avec, sur le plat, enchâssée dans le cuir, une abeille du manteau impérial de Napoléon III, prise par M. Jules Claretie, lors du sac des Tuileries.»
[287] Ibid.
[288] Charles Blanc, loc. cit., p. 348.
[289] P. L. Jacob, Mélanges bibliogr., p. 19.
[290] Loc. cit., pp. 68-69.
[291] A.-F. Didot, l'Imprimerie, la Librairie et la Papeterie à l'Exposit. univers. de 1851, Rapport du XVIIe jury, pp. 72-73.
[292] Pages 346 et 359.
[293] Une des meilleures couleurs usitées en reliure est la couleur dite Lavallière (ou La Vallière:—allusion à la robe de Carmélite de Mlle de la Vallière [cf. Littré, Dictionn., supplém.];—mais, dans cette acception, on écrit le plus souvent ce nom en un seul mot). C'est une couleur de gamme assez étendue, allant du brun clair au brun foncé.
[294] Blanchon, loc. cit., p. 123. «On donne ce nom (de reliures jansénistes) aux reliures qui n'ont aucun ornement extérieur, pas même un simple filet, et pas d'autre dorure que le titre du livre sur le dos,» dit M. A. Claudin, Intermédiaire des cherch. et cur., 10 juin 1875, col. 348.
[295] Bouchot, le Livre, pp. 284 et 286.
[296] Éd. Fournier, l'Art de la reliure en France, in Intermédiaire des cherch. et cur., 25 mars 1879, col. 190.
[297] «Rien de plus commun que l'S barré dans les lettres, manuscrits et reliures, de 1560 environ à 1640. Il est possible qu'on en ait fait parfois un rébus (fermesse [S fermé], c'est-à-dire fermeté), ou un monogramme; mais c'est la plupart du temps… une fioriture, un paraphe, et, sur les reliures ou les panneaux, un ornement.» (Intermédiaire des cherch. et cur., 25 avril 1881, col. 281; et 25 mai 1888, col. 297 et suiv.)
[298] Mouravit, loc. cit., pp. 241-242.
[299] Ou plutôt il devrait y avoir, car cette règle ne s'observe plus toujours, et ces deux modes de reliure, cartonnage et emboîtage, finissent par se confondre.
[300] Maire, loc. cit., pp. 296-297. D'autres font remonter l'existence et l'invention du relieur Bradel jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe siècle. «Bradel avait, fin XVIIIe siècle, son atelier rue d'Écosse (Paris, Ve arrondissement), en une maison appartenant au collège Sainte-Barbe… Cet atelier fut ensuite occupé par Chichereau, aussi relieur, qui s'y trouvait encore en 1792.» (Intermédiaire des cherch. et cur., 22 juin 1901, col. 1073.)
[301] Graesel, loc. cit., p. 373.
[302] Lesné, la Reliure, notes, p. 131.
[303] Émile Debraux, Chansons complètes, t. III, p. 61, les Relieurs. (Paris, s. n. d'édit., imprim. P. Baudoin, 1836, 3 vol. petit in-32.)
[304] Octave Uzanne, la Reliure moderne, artistique et fantaisiste, chapitre: Des cartonnages à la Bradel, p. 252.
[305] «Un livre qui n'a pas été suffisamment battu s'ouvre facilement, bâille et devient ainsi un réceptacle à poussière et à vermine.» (Graesel, loc. cit., p. 374.)
[307] Ne pas confondre le mot «charnière» ainsi employé avec la charnière—synonyme de mors—du plat des livres, dont il a été question ci-dessus, p. 128.
[308] «La grecque…, méthode pernicieuse, qui gâte presque autant de livres qu'on en relie.» (Lesné, loc. cit., p. 113.) Cf. aussi Lenormand et Maigne, loc. cit., p. 130; Blanchon, loc. cit., p. 39; Larousse, Grand Dictionn., art. Reliure; etc.
[309] Sur la couture à point arrière et à point devant, cf. Magasin pittoresque, septembre 1874, p. 284.
[311] Loc. cit., p. 130. Voir aussi Lesné, loc. cit., note 6 du chant I, p. 115, où les mêmes remarques se trouvent formulées à peu près dans les mêmes termes.
[312] Non pas «malgré», mais conformément à ces recommandations. Cette tricherie est admise et pratiquée ostensiblement dans tous les ateliers de reliure. (A. C.)
[313] Je regrette de ne pouvoir citer, parmi ces inventeurs, aucun nom français; mais, comme on l'a remarqué avant moi, nos mécaniciens-constructeurs semblent «se désintéresser de la fabrication des machines à l'usage des relieurs, et ne paraissent pas se rendre compte des besoins et des nombreux vides à combler… S'ils faisaient pour la reliure» ce qu'on a fait et ce qu'on fait journellement pour l'imprimerie, «nul doute que notre outillage tiendrait actuellement la première place, et que nos praticiens ne seraient pas forcés de demander à l'étranger ce qui leur est parfois indispensable.» (Bosquet, la Reliure, p. 26, note 1.)
[314] Renseignements fournis par la maison de reliure Engel.
[315] Maire, loc. cit., p. 99, n. 1.
[316] Loc. cit., notes, pp. 116 et 135.
[317] Lenormand et Maigne, loc. cit., p. 371. Cf. aussi Blanchon, loc. cit., p. 43.
[318] Loc. cit., p. 125.
[319] Page 68.
[320] Graesel (loc. cit., p. 363), estime que, «pour un train d'une importance moyenne, quinze jours, au maximum, sont largement suffisants». Cela dépend de ce qu'il faut entendre par «importance moyenne». En France, la plupart des relieurs trouveraient certainement ce délai insuffisant pour un train composé seulement de vingt ou trente volumes. Bien que s'appliquant en partie à des reliures de luxe, les considérations de M. Jules Le Petit (l'Art d'aimer les livres, p. 182) me semblent plus justes: «En général, il faut que vous ayez la patience d'attendre au moins six mois à un an pour des reliures pleines en maroquin, bien faites, et au moins deux mois pour des demi-reliures. En voici la raison: les bons relieurs n'ont pas autant d'ouvriers que les relieurs de commerce… Ensuite ils commencent leurs reliures par séries d'un même genre,» etc.
[321] Je rappelle qu'il n'est question ici que d'une bibliothèque particulière et fermée, ne servant qu'à une seule personne. Pour une bibliothèque publique, il est préférable, voire indispensable, que chaque tome soit relié séparément, afin d'éviter d'en immobiliser deux en même temps dans la même main.
[322] J. Le Petit, loc. cit., p. 185.
[323] Lesné, loc. cit., chant IV, p. 59.
[324] Lesné, loc. cit., notes du chant IV, p. 170.
[325] Id., ibid., mêmes notes, p. 172.
[326] C'est également le conseil donné par l'Instruction générale relat. au service des biblioth. universitaires: «N'admettre la rognure que pour les ouvrages usuels; interdire de rogner pour les autres, en les faisant seulement rogner et jasper en tête, pour les préserver de la poussière.» (Ap. Maire, loc. cit., p. 445.)
[327] Ap. Rouveyre, Connaissances nécessaires à un biblioph., 3e édit., t. I, p. 88.
[328] Le bibliophile Jacob (Paul Lacroix), ap. Rouveyre, loc. cit., p. 87.
[329] Page 37.
[330] Préservés en queue et sur les marges extérieures, mais non en tête: la tête, comme nous l'avons dit il y a un instant, doit toujours être rognée, pour empêcher autant que possible l'intrusion de la poussière.
[331] Lorsque ces excédents de marge ont été laissés par mégarde dans le cours d'un livre, par suite du pli accidentel d'un feuillet, ils portent le nom de larrons. Les relieurs sont tenus d'éviter les larrons, qui sont des défauts, tandis que les témoins, toujours laissés à dessein, sont un des détails des reliures artistiques.—On appelle aussi larron en typographie tout «morceau de papier qui, se trouvant sur la feuille à imprimer, reçoit l'impression» (la prend en quelque sorte comme un voleur, un larron) «et laisse un blanc» (Littré); et encore tout «pli qui se trouve dans une feuille de papier mise sous la presse, et qui cause une défectuosité dans l'impression». (Id.)
[332] Sur les couvertures imprimées des livres brochés, voir l'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1879 et 1886, passim. Au XVIe et au XVIIe siècle, les livres se vendaient presque toujours reliés; les rares livres non reliés s'appelaient livres en blanc. (Cf. L. Delisle, Catalogue général des livr. impr. de la Biblioth. nation. Introduct., t. I, p. IV, n. 4.)
[333] «Une attention à laquelle les bibliophiles sont sensibles, c'est que le prénom de l'écrivain ne soit pas séparé de son nom, lorsque la gloire ou la notoriété ont rendu le nom et le prénom inséparables. Un relieur qui mettrait sur le titre de la Légende des siècles: V. Hugo (au lieu de Victor Hugo), serait un barbare.» (Charles Blanc, Grammaire des arts décoratifs, p. 360.)
[334] La peau servant à faire des pièces a très peu d'épaisseur; c'est de la basane sciée: on sait que certaines peaux, et la basane est du nombre, se divisent, se scient aisément dans le sens de leur longueur.
[335] «La règle est que les pièces ne doivent jamais être plus claires que le dos. Toutefois, quelques amateurs, et je suis de ceux-là, aiment une pièce verte ou rouge ou bleue sur un dos noir.» (Jules Richard, loc. cit., p. 60.) Le même bibliographe recommande (loc. cit., p. 62) de «ne pas oublier de faire toujours placer la date de l'édition en bas du dos de la reliure, sous le dernier nerf. Cela a tout à fait bon air,» ajoute-t-il. Il dit encore (ibid.) qu'il convient de joindre aux volumes qu'on fait relier tout ce qui peut en augmenter le prix, par exemple, «un portrait de l'auteur, soit en gravure, soit en photographie; s'il se peut, un autographe; des suites de gravures faites pour d'autres éditions, soit avant la lettre, soit en divers états…» Mais ce sont là des conseils quelque peu en dehors de notre programme, et qui s'adressent plus aux fastueux et fantaisistes collectionneurs qu'aux dévoués mais modestes amis des livres et de l'étude.
[337] Supplément au no 3 du journal la Reliure, «organe et propriété du syndicat patronal des relieurs, brocheurs, cartonneurs, doreurs sur cuir, doreurs sur tranches et marbreurs,» 7, rue Coëtlogon, Paris. Je donne ces chiffres, parce qu'ils émanent d'un journal qui fait autorité dans la question, d'un document quasi officiel; mais je ne dois pas dissimuler que ces prix sont de beaucoup majorés, et que les reliures auxquelles ils se rapportent, faites convenablement et chez de bons relieurs, coûtent environ 20 pour 100 moins cher. Il faut donc diminuer ces chiffres de cette somme, pour avoir le prix réel et acceptable.
[338] Voir Sénèque, De la tranquillité de l'âme, IX, 9. (Pour abréger, je me dispense, ici et plus bas, de citer le texte latin.) «Avoir des livres sans les lire, c'est avoir des fruits en peinture,» disait Diogène. (Ap. Fertiault, les Légendes du livre, p. 156.)
[339] Voir Sénèque, Lettres à Lucilius, lettre II. Cf. l'Ecclésiaste, XII, 12: «Ne recherchez rien davantage, mon fils. Il n'y a point de fin à multiplier les livres.»
[340] Pline le Jeune, Epist., VII, 9.
[341] Non legendos libros, sed lectitandos. (Epist., II, 17.)
[342] Ap. Mouravit, le Livre, p. 137.
[343] Ap. Fertiault, loc. cit., p. 20.
[344] Pages IX et 7.
[345] Voltaire, Articles de journaux, I, Conseils à un journaliste… (Œuv. compl., t. IV, p. 615. Paris, édit. du Siècle, 1867-1870.)
[346] Manuel du biblioph., t. I, p. 11.
[347] Loc. cit., p. 312.
[348] Ap. Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, t. IV, p. 403. Cf. le mot de Royer-Collard à Alfred de Vigny: «Je ne lis plus, monsieur, je relis». (Sainte-Beuve, Caus. du lundi, t. XI, p. 524.)
[349] En 1886, dans le journal l'Estafette: voir Larousse, Grand Dictionn., 2e supplément, art. Larousse.
[350] Ap. Derome, le Luxe des livres, p. 59.
[351] A. de Boislisle, Mémoires de Saint-Simon, Avertissement, t. I, p. LXXI (Collect. des Grands Écrivains de la France).
[352] A. de Boislisle, loc. cit.
[353] Elle comprend actuellement (1901) 31 volumes et s'arrête au XVe siècle.
[354] Guyot-Daubès, l'Art de classer les notes…, chap. X, pp. 108-109.
[355] «… les bibliothèques ne pouvans mieux estre comparées qu'au pré de Sénèque où chaque animal trouve ce qui luy est propre: Bos herbam, canis leporem, ciconia lacertum.» (Gabriel Naudé, Advis pour dresser une biblioth., chap. III, p. 24.)
[356] Voir Sainte-Beuve, Portraits littér., t. II, p. 437.
[357] Loc. cit., p. 120.
[358] Loc. cit., p. 121.
[359] Parmi ces réclamations, je rappellerai celle du bibliographe A.-A. Renouard, dans cette description de sa propre bibliothèque, qu'il a publiée sous le titre de Catalogue de la bibliothèque d'un amateur: «Il faudrait destiner nos imprimeries à l'emploi qui de tous me semble le plus utile et aussi le plus honorable, la fabrication très soignée d'éditions presque de luxe, quoique d'un prix à peu près ordinaire; de livres à l'usage de ceux qui, sans être curieux amateurs, ni possédés du démon de la bibliomanie, savent cependant très bien distinguer et préférer l'édition la plus nette et la plus élégante.» (Renouard, ap. Mouravit, loc. cit., p. 181.) Voilà un programme excellent en tous points: malheureusement, ce n'est qu'un programme.
[360] «Jouaust était de la famille des grands éditeurs, hommes de goût et véritablement hommes de lettres par le soin qu'ils prennent de faire valoir les œuvres qu'ils publient, et de les présenter aux amateurs sous le séduisant aspect qu'assurent un papier de choix, des types élégants et bien lisibles, une correction impeccable, illustrées de gravures finement en harmonie avec le texte, et d'autant plus précieuses qu'elles sont moins encombrantes. Son nom sera cité dans l'histoire de son art à la suite des maîtres qui en ont fait la gloire à travers les âges.» (G. Berardi, l'Indépendance belge, in Ultima, notes et chroniques, p. 9. Paris, imprim. Jouaust, 1891. In-18, 78 pp.)—«Pendant trente ans, il (Jouaust) a fait la joie des lettrés; il leur a donné de fins joyaux, que les amateurs du siècle prochain se disputeront avec passion…» (Ad. Brisson, les Annales politiques et littér., ibid., pp. 14-15.)—«Il (Jouaust) a été un lettré et un artiste avant d'être un commerçant. Il avait recueilli et il a su continuer parmi nous les traditions des Elzevir et des Plantin Moretus…» (J. Cornely, le Matin, ibid., p. 18.)
[361] Cette très intéressante collection est continuée par l'éditeur Ernest Flammarion, qui y a récemment ajouté les Confessions de J.-J. Rousseau.
[363] Cf. Louisy, le Livre, p. 270.
[366] M. Gabriel Hanotaux, dans l'avant-propos de son livre la Seine et les quais, promenades d'un bibliophile (p. III), a très justement et joliment dit: «Paris est la seule ville du monde qui ait sa bibliothèque en plein air. Les boîtes des quais font partie de nos perspectives. Elles accompagnent les profils du Louvre et font un premier plan aux galeries et aux tours de Notre-Dame.»
[367] P. L. Jacob (Paul Lacroix), les Amateurs de vieux livres, p. 56.
[368] Paris, Furne, 1857 (et 1864). 1 vol. in-16.
[369] Loc. cit., pp. 3-4. Glissons ici à ce propos cette touchante réflexion de S. de Sacy (Variétés littér., t. I, p. 250, Catalogue de la biblioth. de J.-J. de Bure): «Je deviendrais aveugle que j'aurais encore, je le crois, du plaisir à tenir dans mes mains un beau livre. Je sentirais du moins le velouté de sa reliure, et je m'imaginerais le voir. J'en ai tant vu!»
[370] Voir dans les Amateurs de vieux livres, par P. L. Jacob, p. 34, un curieux portrait du marchand bouquiniste-étalagiste: «… L'étalagiste est d'ordinaire Normand, comme le vendeur de salade; il connaît mieux le prix des pommes que celui des livres; il ne juge guère sa marchandise que d'après le premier venu qui la marchande; il surprend dans vos yeux l'envie qui vous émeut à la vue de ce livre, et il le taxe à proportion de cette envie, qu'il démêle dans un geste d'empressement, même dans une indifférence composée. Le seul Manuel du libraire qu'il étudie, c'est la physionomie des acheteurs: l'un sourit, l'autre soupire, celui-ci fronce les sourcils, celui-là pince les lèvres; un cinquième, plus exercé, touchera vingt volumes avant de mettre la main sur le volume qu'il lorgne; tous enfin se trahissent d'une façon particulière, qui n'échappe pas à l'étalagiste, aussi fin, aussi astucieux qu'un diplomate du cabinet de Saint-James.»—En général, comme l'a remarqué L. Derome (le Luxe des livres, p. 66), les livres anciens coûtent moins cher chez les libraires parisiens de la rive gauche que chez ceux de la rive droite, «qui ont une clientèle princière et la confiance des riches amateurs étrangers, tandis que les marchands de la rive gauche sont réduits à celle des savants et des lettrés, qui connaissent mieux la valeur des livres et ne peuvent se permettre certaines folies». Etc.
[371] En revanche, il faut reconnaître qu'il y a de ces catalogues qui sont très bien faits et dignes d'intéresser tous les amateurs de livres, par exemple, les catalogues de la librairie ancienne A. Claudin, qui paraissent actuellement (1901, 14e année, neuvième série) tous les mois, sous le titre d'Archives du bibliophile.
[372] Chap. III, pp. 27-30. (Trad. de H. Cocheris.)
[373] Musæi sive biblioth…, Lugduni, 1635, in-4, lib. III, p. 468, ap. Mouravit, loc. cit., pp. 65-66. Cf. infra, chap. VIII, p. 257.
[375] L'appréciation est de M. Jules le Petit, l'Art d'aimer les livres, p. 40.
[376] Jules Janin, loc. cit., p. 14.—A propos des ouvrages nouveaux, Jules Janin (ap. Mouravit, loc. cit., p. 109) donne aussi ce conseil: «N'achetez que le livre dont vous avez fait la lecture cinq ou six semaines auparavant,»—c'est-à-dire le livre dont vous avez eu loisir de vérifier et éprouver la valeur. «En ce temps de réclame, combien ont pu expérimenter la sagesse de ces paroles!» ajoute Mouravit.
[377] Jules Janin, loc. cit., p. 15.
[378] Loc. cit., p. 40.
[379] Loc. cit., pp. 40-41.
[380] Essais, III, 3: t. III, p. 366. (Paris, Charpentier, 1862.)
[381] Il s'appelait Boulard (Antoine-Marie-Henri) (1754-1825). Il fut l'exécuteur testamentaire de La Harpe, et c'est par ses soins que fut publiée la partie du Cours de littérature relative à la philosophie du XVIIIe siècle. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme Boulard (Sylvestre), imprimeur, libraire et écrivain (1750-1819?), auteur d'un Traité élémentaire de bibliographie. (Paris, Boulard, 1804. In-8. 140 pp.)
[382] «Une biographie ne lui en accorde que 280 000; mais un autre renseignement va jusqu'à notre chiffre de 600 000 (volumes). La différence est importante. Les deux documents sont-ils précis? On peut choisir.» (Fertiault, Drames et Cancans du livre, p. 107.)
[383] Cf. le Cousin Pons, principalement chap. II, p. 11 (Paris, Michel Lévy, Librairie nouvelle, 1870): «… Il possédait son musée pour en jouir à toute heure, car les âmes créées pour admirer les grandes œuvres ont la faculté sublime des vrais amants; ils éprouvent autant de plaisir aujourd'hui qu'hier; ils ne se lassent jamais, et les chefs-d'œuvre sont, heureusement, toujours jeunes… Vous tous qui ne pouvez plus boire à ce que, dans tous les temps, on a nommé la coupe du plaisir, prenez à tâche de collectionner quoi que ce soit (on a collectionné des affiches!), et vous retrouverez le lingot du bonheur en petite monnaie.»
[384] «J'aime mes livres comme je les aimais à vingt ans; je les aime peut-être même avec plus d'ardeur, car, tout bien considéré, je les connais mieux, et il n'arrive point, dans l'amour des livres, ce qui arrive, hélas! trop souvent dans l'autre amour, savoir que, lorsqu'on est parvenu à bien connaître l'objet de sa flamme, on est tenté de l'aimer un peu moins… Parmi les goûts si divers que la Providence a départis aux humains, l'amour des livres est celui qui, après avoir donné, pendant la prospérité, les plus grandes, les plus véritables jouissances, ménage, pour toutes les peines de la vie, les plus douces, les plus pures, les plus durables consolations.» (Tenant de Latour, Mémoires d'un biblioph., pp. 250-252.)
[385] Cf. Lalanne. Curiosités bibliogr., p. 146 ;—Paul Lacroix, Éd. Fournier et F. Seré, Histoire de l'imprimerie, p. 42;—Bouchot, le Livre, pp. 79, 258 et 268;—Louisy, le Livre, p. 191;—Grande Encyclop., art. Bibliothèque, t. VI, p. 667, fig. 7;—etc.
[386] Cf. Bouchot, loc. cit., p. 268.
[387] A Leyde, comme le fait voir une gravure de 1610, les livres étaient rangés debout, mais avec le dos tourné vers le fond du rayon et la gouttière ou tranche en avant: les titres étaient donc inscrits sur la tranche. (Cf. Maire, Manuel prat. du biblioth., p. 58.)
[388] Cf. Lalanne, loc. cit., p. 284. C'était Pétrarque lui-même qui avait copié ces lettres de Cicéron et composé ce manuscrit.
[389] Graesel, Manuel de bibliothéconomie, p. 11.
[390] Ap. Graesel, loc. cit., p. 41.
[391] Ap. Graesel, loc. cit., p. 384.
[392] «… Sans cet ordre et disposition, tel amas de livres que ce peut estre, fust-il de cinquante mille volumes, ne mériteroit pas le nom de bibliothèque, non plus qu'une assemblée de trente mille hommes le nom d'armée, s'ils n'estoient rangez en divers quartiers sous la conduitte de leurs chefs et capitaines, ou une grande quantité de pierres et matériaux celui de palais ou maison, s'ils n'estoient mis et posez suivant qu'il est requis pour en faire un bastiment parfait et accomply.» Etc. (Gabriel Naudé, Advis pour dresser une biblioth., chap. VII, pp. 86-87.)
[393] Ce que dit là Gabriel Naudé se trouve déjà dans Vitruve, De Architectura, III, 2: «Cubicula et bibliothecæ ad orientem spectare debent; usus enim matutinum postulat lumen. Item in bibliothecis libri non putrescent; nam in his, quæ ad meridiem et occidentem spectant, a tineis et humore vitiantur, quod venti humidi advenientes procreant eas et alunt, infundentesque humidos spiritus pallore volumina corrumpunt.»
[394] Gabriel Naudé, Advis pour dresser une biblioth., chap. VI, pp. 81-85.
[395] «Pour ce qui est du nord, il a, lui, les bises sifflantes, les rigueurs persistantes de l'hiver, les brumes, qui donnent aussi l'humidité. Au contraire, l'orient apporte un air doux et fortifiant, pur, tiède et léger, suffisamment sec et tempéré par une suave fraîcheur: l'orient, c'est la vie en sa jeunesse; il donne la vigueur, égaie le cœur et rend à l'homme le travail agréable et facile. En même temps, cette exposition permettra de faire pénétrer souvent l'air à l'intérieur, et cet air, abondant et assez chaud, sans être brûlant comme celui du midi, sera toujours extrêmement avantageux à la conservation des livres.» (J. Cousin, De l'organisation des biblioth., p. 6.)
[396] Namur, Manuel du biblioth., p. 38.
[397] Alkan aîné, les Livres et leurs ennemis, p. 9.
[398] Loc. cit., p. 144.
[400] L'Art de former une biblioth., p. 56.
[401] «La base du mobilier dans toute bibliothèque est le rayonnage.» (Maire, loc. cit., p. 60.)
[402] Peignot y ajoute le cèdre, et écrit (Manuel du biblioph., t. II, p. 419): «Si l'on a une bibliothèque composée de livres précieux, il est à propos de prendre du bois de cèdre, ou au moins du chêne très sec et très sain, pour en faire le meuble et les tablettes destinées à recevoir les ouvrages. Le cèdre, par son odeur, le chêne, par sa dureté, sont plus propres à écarter les vers et autres insectes…»
[403] M. Maire (loc. cit., p. 61) donne 1 mètre pour la longueur maximum de cette portée; M. Guyot-Daubès (l'Art de classer les notes, p. 88), 1 m. 50.
[404] «Les rayons mobiles n'ont pour ainsi dire plus leur raison d'être dans une bibliothèque universitaire et même dans la plupart de nos bibliothèques de France, où les livres sont posés selon leur hauteur.» (Maire, loc. cit., pp. 61-62.) «Les rayons s'appuient, soit sur des crémaillères, ou, plus pratiquement et plus économiquement, sur des tasseaux fixés à demeure sur les montants.» (Guyot-Daubès, loc. cit., pp. 88-89.)
[405] Le docteur Graesel (loc. cit., p. 131) déclare que «l'emploi des rayons mobiles a été reconnu comme préférable à celui des rayons fixes… Ils sont, en effet, infiniment plus commodes, la mobilité des tablettes permettant, suivant les besoins, de diminuer ou d'augmenter leur hauteur sans aucune difficulté.» M. Éd. Rouveyre (loc. cit., 5e édit., t. I, p. 137) est d'avis qu'on doit «ne se servir de tablettes fixes qu'à la dernière extrémité… qu'il est toujours préférable d'adopter des tablettes mobiles».
[406] «Un homme de lettres ne devrait jamais déménager, même pour être mieux,» déclare nettement Restif de la Bretonne (Monsieur Nicolas, 5e époque, t. VIII, p. 15, note. Paris, Liseux, 1883). Il est certain qu'on ne profite bien de ses collections de livres et de notes qu'à la condition de parfaitement connaître leur place, et, par conséquent, de ne pas changer souvent cette place.—A propos de déménagements de livres, rappelons le curieux procédé imaginé par Antoine-Alexandre Barbier (1765-1825), bibliothécaire du Conseil d'État sous l'Empire. Ayant reçu l'ordre de l'Empereur d'enlever sans aucun retard les trente mille volumes de la bibliothèque du Conseil d'État et de les ranger dans un local peu éloigné, dont le rayonnage était déjà effectué, Barbier demanda cent vingt grenadiers «un peu intelligents», leur fit faire la chaîne, et, en deux jours, les trente mille volumes, passés de main en main tout le long de la chaîne, se trouvèrent transportés dans leur nouvelle résidence et remis exactement aux mêmes places qu'ils occupaient dans l'ancienne. (Cf. Constantin, loc. cit., p. 46.)
[407] Il est même plus pratique et plus simple de percer ces trous, non dans les montants mêmes, mais le long de bandes de bois, analogues à celles des crémaillères, mais un peu plus épaisses, pour que les trous aient une profondeur suffisante (de 1 à 2 centimètres), et qu'on adapte ensuite, comme précédemment, aux deux bords intérieurs de chaque montant.
[408] Graesel, loc. cit., p. 134.
[409] L'emploi des échelles et escabeaux présente de continuels inconvénients, voire de graves dangers, surtout lorsque les parquets sont cirés. Parmi les savants morts des chutes qu'ils ont faites dans leurs bibliothèques, on cite le célèbre bibliothécaire de Dresde F. A. Ebert (1791-1834) (cf. Graesel, loc. cit., p. 15); le marquis de Morante, bibliophile espagnol (1808-1868) (cf. Fertiault, les Légendes du livre, pp. 64 et 193); «le zélé Rover, mort à quatre-vingt-deux ans, d'une chute qu'il fit en prenant un de ces volumes au milieu desquels il passa sa vie dans la plus sauvage retraite» (Mouravit, loc. cit., p. 136, note 2); etc.
[410] Rouveyre, loc. cit., 5e édit., t. I, pp. 134-136.
[411] La réserve, c'est le nom qu'on donne, dans notre Bibliothèque nationale, à ces raretés et trésors bibliographiques. «La Réserve est le trésor de la Bibliothèque [nationale]; elle abrite ses livres les plus précieux, et il y en a quatre-vingt mille.» (H. Beraldi, Voyage d'un livre à travers la Biblioth. nation., p. 42.) Graesel (loc. cit., pp. 51 et 182) appelle «les œuvres rarissimes, les Cimelien» (sic) (de κειμήλια, joyaux), «terme assez fréquemment employé dans les bibliothèques allemandes,» ajoute-t-il.
[412] «Formats atlantiques.—Les grands formats de certains atlas nécessitent une travée spéciale sous la forme d'un comptoir sur les rayons duquel ils seront placés horizontalement, dans l'intérêt de leur conservation.» (Instruction générale relat. au service des biblioth. universitaires, ap. Maire, loc. cit., p. 441.)
[413] «On doit toujours placer les livres dans la même direction, c'est-à-dire en allant de gauche à droite, parce que c'est précisément dans ce sens que nous sommes accoutumés à lire.» (Graesel, loc. cit., pp. 303-304.) Quant à la méthode serpentante, préconisée par Constantin (loc. cit., p. 51), qui consiste à ranger les volumes du premier rayon de gauche à droite, ceux du second de droite à gauche, ceux du troisième de gauche à droite, etc., elle ne présente guère que des inconvénients, et, encore une fois, il est préférable de nous en tenir à cette règle: ranger toujours les livres dans le sens de la lecture, c'est-à-dire de gauche à droite.
[414] Tel est aussi l'avis de Graesel (loc. cit., p. 129): «… les rayons du bas pour le grand format, ceux du milieu pour le moyen format, et ceux du haut pour le petit format.»
[416] Guyot-Daubès, l'Art de classer les notes, pp. 92-93.
[417] Courrier des biblioth., mars-avril 1901, p. 113.
[419] Théoriquement 183 millimètres (in-18 jésus).
[423] Tenant de Latour, Mémoires d'un biblioph., p. 36.
[424] Id., ibid., pp. 35-36.
[425] Guyot-Daubès, loc. cit., p. 100.
[426] Tenant de Latour, loc. cit., p. 35.
[427] Id., ibid.
[428] Annuaire du bibliophile, 1862, p. 105; et Miscellanées bibliographiques, t. I., p. 11.
[429] Ap. Rouveyre, Connaissances nécessaires à un biblioph., 3e édit., t. II, p. 161.
[430] Jules Richard, l'Art de former une biblioth., p. 145.
[431] Constantin, Bibliothéconomie, p. 117.
[432] Manuel prat. du biblioth., p. 118.
[433] Chose curieuse et qui démontre bien les progrès de la bibliothéconomie, le célèbre docteur Petzholdt, l'auteur du Katechismus (publié en 1856), condamne irrévocablement les catalogues sur fiches, les déclare incommodes, difficiles à consulter, nullement pratiques; selon lui, les fiches ne doivent servir qu'à préparer le catalogue en volumes, le seul estimable et recommandable. (Cf. Graesel, loc. cit., p. 254.)
[434] Jules Richard (loc. cit., p. 146) donne à ces boîtes le nom de cabriolet, probablement parce que certaines d'entre elles, pour faciliter le maniement des fiches, sont plus élevées à une extrémité qu'à l'autre et offrent ainsi quelque analogie avec un de ces véhicules surmonté de sa capote. Mais toutes les boîtes à fiches n'ont pas cet aspect, et la plupart sont de forme régulière.
[436] Cf. Bonnange, Projet d'un catalogue universel…, p. 11.
[437] «Quand il s'agit de livres modernes, on peut omettre dans les adresses bibliographiques les noms des imprimeurs ou des libraires» [éditeurs]. (L. Delisle, Instructions élémentaires et techniques pour… une biblioth., p. 20.)
[438] Cf. L. Delisle, ibid.;—Maire, loc. cit., pp. 119 et suiv.;—J. Cousin, De l'organisation… des biblioth., pp. 38 et suiv.;—etc. Il arrive fréquemment, dans les catalogues de librairie, par exemple, que l'indication du nombre de volumes et du format est placée avant l'adresse. L'ordre que nous indiquons a pour lui l'autorité des plus scrupuleux bibliographes et aussi la logique. Il procède de cette règle: inscrire d'abord sur la fiche les mentions qui figurent sur la page de titre de l'ouvrage: nom de l'auteur, titre et adresse; puis les mentions qui n'y figurent pas ou qui n'y figurent qu'accidentellement: nombre de volumes et de pages, format, état des volumes, etc.
[439] Ou mieux encore, plusieurs, un pour chacune des catégories de formats adoptées pour le rangement de vos livres sur rayons. Par économie de place, nous avons adopté quatre catégories (voir supra, pp. 214-215). Les bibliothèques universitaires en ont trois, auxquelles correspondent trois registres ayant chacun leur numérotage spécial: par exemple, de 1 à 9999 pour les grands formats, de 10 000 à 29 999 pour les moyens formats, 30 000 et suivants pour les petits formats. (Instruction générale relat. au service des biblioth. universitaires, ap. Maire, loc. cit., p. 432.) Ainsi, dans ces bibliothèques, d'après le numéro d'entrée inscrit sur une fiche, on reconnaît instantanément le format du livre que représente cette fiche.
[440] «L'écriture ronde, ou tout au moins un peu relevée, est recommandée dans l'inscription des cartes; elle est plus nette, plus lisible et tient moins de place.» (Instruction générale relative au service des biblioth. universitaires, ap. Maire, loc. cit., p. 437.)
[441] Loc. cit., pp. 185-186.
[442] Datée du 24 décembre 1884, signée de M. Fallières, alors ministre de l'Instruction publique, et adressée aux maires des communes de France.—Si l'on inscrit la cote dans le champ de l'empreinte apposée sur le titre, on peut, afin de rendre ce champ plus grand et d'avoir plus de place, se servir d'un timbre rond, de 3 à 4 centimètres de diamètre, pour cette première empreinte, et d'un timbre oblong d'environ 0,04 × 0,02, pour les empreintes suivantes (page intérieure conventionnelle et page finale) dépourvues d'inscriptions.
[443] Cf. Grande Encyclop., art. Bibliothèque, t. VI, p. 661.
[444] En haut du dos, et non au bas, comme le conseille Namur (Manuel du biblioth., p. 63). Il est évident qu'en collant les étiquettes au bas du dos des livres, elles ne suivent pas les ressauts produits par les différences de formats et se trouvent toutes alignées au même point, ce qui donne à leur ensemble un bien meilleur aspect. Mais il est à remarquer aussi qu'on peut être obligé, faute de place, de mettre les livres sur deux rangs: dans ce cas, les livres du premier rang, si petits qu'ils soient, cachent les étiquettes des livres du second rang; en outre, comme, en lisant un livre, on le tient d'ordinaire par la partie inférieure du dos, il y a grande chance, si l'étiquette se trouve sous les doigts, pour qu'elle se déchire ou se décolle rapidement.
[445] Cf. Gustave Brunet, Fantaisies bibliogr., p. 168, note 1.
[446] Remarquez ici la règle typographique qui veut que l'article simple prenne la majuscule quand il commence un nom de personne sans être précédé de la particule de: La Fontaine, La Bruyère, La Rochefoucauld, Victor Le Clerc; et la minuscule, lorsqu'il est précédé de cette particule: Jean de la Fontaine, le duc de la Rochefoucauld, Mme de la Sablière. (Cf. Règles typographiques… Hachette, pp. 43-44;—Daupeley-Gouverneur, le Compositeur et le Correcteur typographes, pp. 272-276;—Leclerc, Typographie, p. 133;—etc.).
[447] Nous signalerons, au sujet de la particule nobiliaire française et de la majuscule ou de la minuscule qu'elle doit prendre, d'intéressantes dissertations dans Tassis, Guide du correcteur, 8e édit., pp. 31-32; et dans Daupeley-Gouverneur, loc. cit., pp. 272-275. Nous rappellerons surtout l'ouvrage de Vian, la Particule nobiliaire (Paris, 1868. in-8; et Paris, Dentu, 1880, in-12), dont Littré, dans son Dictionnaire, art. Nobiliaire, cite l'extrait suivant, qu'on ne saurait trop recommander à l'attention des écrivains soucieux de l'exactitude et de la pureté du langage: «La particule de ne se place jamais seule devant le nom; on signe, non: de Montmorency, de Biron, de Noailles, mais: Charles de Montmorency, duc de Biron, Paul de Noailles. En signant un billet à un ami ou un acte, on met sans de: Grammont, Richelieu, Mortemart. Quand on ne met pas le titre de noblesse ou le titre de monsieur ou monseigneur, on ne met pas non plus la particule de: j'ai rencontré le comte de Ségur, et non: j'ai rencontré de Ségur; mon cher Grignan, et non de Grignan, dit Mme de Sévigné. Il y a deux exceptions: on laisse le de, même sans prénom, qualification ou titre: 1o devant les noms d'une syllabe ou de deux avec un e muet: de Thou a bien écrit; j'ai vu de Sèze;—2o devant les noms qui commencent par une voyelle ou une h muette: l'Armorial de d'Hozier; à moi d'Auvergne; le fils de d'Orléans.» (Vian, loc. cit., p. 52.)
[448] Cf. Maire, loc. cit., p. 129.
[449] Les prénoms étrangers ou leurs initiales ne se joignent pas par des traits d'union. Van Praet (bibliographe), cité plus loin, était naturalisé Français.
[450] En Angleterre et en Amérique, on écrit généralement en un mot Mackain, Maclaurin, etc., comme Mackenzie, Macdonald, Macaulay, etc. (Cf. Encyclop. britannica.)
[451] Ainsi M. J. Cousin (loc. cit., p. 44) écrit Van Mons (avec un V majuscule) et place ce nom à la lettre V; et van Aelbroeck et von Schlegel (avec des v minuscules), qu'il place respectivement aux lettres A et S. Il écrit de même De Bry (avec un D majuscule, pourquoi?), et classe ce nom à la lettre D, tandis que de Bris, de Bar, etc., se classent à Bris (de), Bar (de), etc. M. E.-D. Grand (Grande Encyclop., art. Bibliographie, t. VI, p. 615) est d'avis que «la particule néerlandaise van, analogue au von allemand, doit être rejetée après le nom: par une anomalie singulière, elle est classée avant le nom, d'après les règles de la Bibliothèque nationale, qui porte, par exemple, [van Praet] à Van Praet, au lieu de Praet (van)». A propos du classement alphabétique des noms d'auteurs, le docteur Graesel déclare très justement (loc. cit., p. 247): «C'est là une source de discussions infinies, et le nombre des cas douteux qui peuvent se présenter est tellement considérable qu'il nous serait impossible de les examiner tous, même superficiellement, sans donner à ce chapitre une étendue démesurée, et sans risquer de nous perdre dans des détails par trop minutieux».
[452] Loc. cit., p. 24.
[453] Plusieurs bibliographes n'hésiteraient pas à préférer ici l'ordre chronologique à l'ordre alphabétique.
[454] Instructions élémentaires et techniques pour la mise et le maintien en ordre des livres d'une bibliothèque, p. 22. Cet opuscule, auquel nous avons déjà eu recours à plusieurs reprises, est un des meilleurs guides qu'on puisse consulter sur la question qui nous occupe, et nous le suivons ici presque mot à mot et pas à pas. Voir aussi l'Instruction générale relative au service des bibliothèques universitaires, du 4 mai 1878, ap. Maire, loc. cit., pp. 425-449.
[455] L. Delisle, loc. cit., p. 24. C'est à tort que M. Maire, loc. cit., p. 129, dit qu'«on peut adopter deux méthodes pour les noms de saints», et classer indifféremment saint Paul, par exemple, à Paul (saint) ou à Saint Paul. En suivant ce dernier mode, certaines confusions pourraient se produire: saint Simon, apôtre, classé à Saint Simon, se confondrait (à part le trait d'union) avec Saint-Simon, historien; saint Victor, martyr, avec Saint-Victor, littérateur et critique; saint Martin, évêque de Tours, avec Saint-Martin, orientaliste; etc. Rappelons d'ailleurs ici ces deux règles typographiques: 1o «Les mots saint et sainte ne prennent ni majuscule ni trait d'union quand ils se rapportent aux personnages eux-mêmes;» 2o «Les noms composés qui désignent des pays, des villes, des rues, des églises, etc., prennent des traits d'union entre tous leurs mots». Ainsi on écrit: le martyre de saint Pierre, et l'église Saint-Pierre; le supplice de sainte Catherine, et les tours de Saint-Sulpice; les villes de Saint-Valery-sur-Somme et de Bar-le-Duc; l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, la rue Vieille-du-Temple, l'église Saint-Louis-des-Français, etc., etc. Seuls, et seulement d'après quelques marches typographiques, les noms composés étrangers font exception: New York, San Francisco, Civita Vecchia, etc. (Cf. Leclerc, loc. cit., pp. 134, 136 et 149;—Tassis, loc. cit., pp. 42-43;—Desormes, Notions de typographie, p. 309;—Règles typographiques… Hachette, pp. 35-36;—etc.)
[456] L. Delisle, loc. cit., p. 25.
[457] Nombre d'écrivains, considérant ici Bernardin, non comme nom de baptême, mais comme nom de famille, écrivent: Bernardin De Saint-Pierre, et classent par conséquent ce nom à la lettre B: cf. Sainte-Beuve, Caus. du lundi, t. dernier, Table, art. Bernardin de Saint-Pierre;—Larousse, Grand Dictionn., art. Bernardin de Saint-Pierre;—etc.
[458] Cf. Constantin, loc. cit., p. 125; et L. Delisle, loc. cit., p. 31.
[459] On en trouve la liste dans Quérard, Bibliographie Voltairienne, et dans Larousse, Grand Dictionn., art. Pseudonyme.
[460] Loc. cit., p. 237.
[461] Son vrai nom littéraire: Voltaire, par exemple, et non Arouet; George Sand, et non Aurore Dupin ou baronne Dudevant; Champfleury, et non Fleury; etc. (A. C.)
[462] Cf. E.-D. Grand, Grande Encyclop., art. Bibliographie, t. VI, p. 615, col. 2.—Voici ce que dit à ce propos M. Léopold Delisle, administrateur de la Bibliothèque nationale (loc. cit., p. 23): «Autant que possible les noms des auteurs doivent être relevés suivant la forme que ces noms affectent dans la langue maternelle des auteurs. Ainsi les ouvrages d'André Duchesne, de Henri Estienne et de Denis Godefroy seront mis sous les rubriques Duchesne, Estienne, Godefroy, et non sous les rubriques Quercetanus, Stephanus, Gothofredus.» Nombre de bibliographes repoussent, et avec raison selon nous, ce système de transcription et de classification. «Il serait absurde et contraire à tous les usages de cataloguer les ouvrages de Melanchthon sous le nom inconnu de Schwarzerd», écrit le docteur Graesel, loc. cit., pp. 239-240. Le plus rationnel et le plus simple encore une fois nous semble de toujours s'en tenir au texte de la page du titre du livre, quitte à ajouter entre crochets sur la fiche le vrai nom à la suite du faux nom: VOLTAIRE [François-Marie Arouet] ou [François-Marie Arouet de]; MELANCHTHON [Philippe Schwarzerd]; SAND (George) [Armandine-Lucile-Aurore Dupin, baronne Dudevant]; etc.
[463] Cf. E.-D. Grand, Grande Encyclop., loc. cit., t. VI, p. 617.
[464] C'est le conseil donné par l'Instruction générale relat. au service des biblioth. universitaires (ap. Maire, loc. cit., p. 438): «Si les auteurs d'ouvrages ayant pour titres: Éléments d'anatomie et Culture des bois sont inconnus, le premier de ces ouvrages sera catalogué à Anatomie, le second à Bois.»
[465] L. Delisle, loc. cit., pp. 25 et suiv., et Introduction au catalogue génér…, t. I, p. LXIX;—J. Cousin, loc. cit., p. 42;—Graesel, loc. cit., p. 244. Cependant, un volume dont les premiers mots du titre seraient: Département de la Seine. Ville de Paris. Direction des Travaux. Notes du Directeur à l'appui du budget de l'exercice 1872, se classera de préférence à Paris (Ville de);—Ministère du Commerce. Lois et règlements sur… se classera à Lois;—etc. (Cf. L. Delisle, Instructions élémentaires et techniques pour… une biblioth., p. 25.)
[466] Graesel, loc. cit., pp. 244 et 246.
[468] A la Bibliothèque nationale, les auteurs désignés par leurs initiales sont toujours classés parmi les anonymes, à moins qu'on ne puisse les identifier; au Musée britannique, au contraire, les initiales sont classées dans l'ordre alphabétique.—En France, les prénoms de l'auteur (ou les initiales de ces prénoms) sont réunis par un tiret; au Musée britannique, les prénoms ne sont pas réunis par un tiret. (Cf. Grande Encyclop., art. Bibliographie, t. VI, p. 614.) Par ce que nous avons dit il y a un instant sur les incertitudes que présentent parfois les initiales, on voit de quelle utilité est ce tiret ou trait d'union. Dans l'exemple donné ci-dessus: L.-E. J., nous sommes sûr, grâce au trait d'union entre L et E, que L.-E. sont les initiales des prénoms, et par conséquent J celle du nom de famille de l'auteur. Cette certitude disparaît si vous écrivez L. E. J. Le bibliophile Jacob (pseudonyme de Paul Lacroix) a signé un grand nombre de ses livres: P. L. Jacob, c'est-à-dire Paul Lacroix Jacob, sans trait d'union entre P et L, puisqu'on n'en met pas entre un prénom et un nom.
[469] Cf. Grande Encyclop., loc. cit., t. VI, p. 614.
[470] Cf. Maire, loc. cit., p. 151.
[471] Ap. Maire, loc. cit., p. 438.
[472] Cf. Graesel, loc. cit., p. 264.
[473] Pour l'explication des abréviations et des signes contenus dans ces exemples, voir à l'Appendice.
[474] Loc. cit., Supplément, t. I, col. 292.
[475] J.-Ch. Brunet, loc. cit., t. I, col. 1873.
[476] Loc. cit., Supplément, t. I, col. 37.
[477] Loc. cit., Supplément, t. II, col. 247.
[478] Loc. cit., Supplément, t. I, col. 846.
[479] Loc. cit., Supplément, t. I, col. 842.
[480] C'est le conseil donné par Constantin (loc. cit., p. 99): «Le mieux est donc de les exécuter simultanément (les fiches, bulletins ou cartes des deux catalogues); ce qui est très aisé, en faisant une copie exacte des bulletins ou cartes», etc.; et par Maire (loc. cit., p. 163). Ajoutons cependant qu'il est inutile, pour le catalogue méthodique, de prendre copie des fiches de renvoi du catalogue alphabétique: seules, les fiches complètes ou fiches principales doivent être identiquement libellées en deux exemplaires affectés aux deux catalogues. (Cf. L. Delisle, Instructions élémentaires et techniques pour… une biblioth., p. 33.)
[481] Loc. cit., p. 52.
[482] Sur l'historique de la classification bibliographique, voir l'Introduction au t. VI (col. I à xxvj) du Manuel du libraire de Jacques-Charles Brunet: c'est une étude succincte, mais très soigneusement faite. Voir aussi E.-D. Grand, Grande Encyclop., art. Bibliographie, t. VI, pp. 608 et suiv.;—Maire, loc. cit., pp. 182 et suiv.;—etc.
[483] Pandectarum sive partitionum universalium Conradi Gesneri libri XXI: Bibliothecæ universalis tom. II, totius philosophiæ et omnium bonarum artium atque studiorum locos communes et ordines universales simul et particulares complectens (Zurich, Froschover, 1548; in-fol., VI-375 ff.). Le dernier livre de l'ouvrage parut l'année suivante, sous ce titre: Partitiones theologicæ, Pandectarum universalium Conradi Gesneri liber ultimus (Zurich, 1549; in-fol., XXI-157 ff.). Le premier avait paru en 1545 sous le titre, comme on vient de le voir, de Bibliotheca universalis.
[484] Loc. cit., t. VI, p. 609.
[485] Cf. Maire, loc. cit., pp. 183 et 193.
[486] Advis pour dresser une biblioth., chap. VII, p. 88.
[487] Loc. cit., p. 89. La première édition de l'ouvrage de Naudé, Advis pour dresser une bibliothèque, est de 1627.
[488] Cf. Maire, loc. cit., pp. 183 et 195. «La tentative faite par Louis Jacob (R. P. Ludovicus Jacob), pendant les années 1643 à 1646 et 1651 à 1653, dit encore M. Albert Maire (loc. cit., p. 183), de donner la liste des livres parus en France, mérite d'être signalée, bien que ses relevés soient fort incomplets.»
[489] On écrit aussi, mais moins exactement, Bouillaud.
[490] Cf. Constantin, loc. cit., p. 127.
[491] Il ne faut pas confondre, comme le font M. Albert Maire, loc. cit., p. 565 et passim, et nombre d'autres écrivains, Jacques-Charles Brunet, l'auteur dudit Manuel, né à Paris en 1780, mort en 1867, et Pierre-Gustave Brunet, né à Bordeaux en 1807, mort en 1896, l'auteur du Dictionnaire de bibliologie catholique, de la Reliure ancienne et moderne, des Fantaisies bibliographiques, etc., et, en collaboration avec M. Pierre Deschamps, du Supplément au Manuel du libraire de Jacques-Charles Brunet.
[492] «Ce n'est ni à Gabriel Martin, ni à Prosper Marchand, ni à Garnier, ni à Bouillaud, que revient cet honneur (d'avoir créé un système bibliographique à peu près universellement adopté): l'enfin Malherbe vint n'est pas plus vrai, absolument parlant, en bibliographie qu'en littérature.» (Mouravit, le Livre, p. 332.)
[493] M. Prieur, bibliothécaire des Facultés à Besançon, a fait un relevé des critiques auxquelles prête la classification de Brunet; on en trouvera le résumé dans Maire, loc. cit., pp. 186-189.
[494] «Cette classification, œuvre des maîtres, que nous appellerions volontiers la classification des hommes de bon sens, et que l'histoire, Dieu merci, nous permet d'appeler la classification des bibliographes.»… (Mouravit, loc. cit., p. 334.)—«Après tout, c'est encore la meilleure des classifications établies jusqu'ici.» (Maire, loc. cit., p. 190.) Néanmoins, M. Albert Maire, s'associant aux critiques exprimées par M. Prieur, pense avec lui, et non sans raison, «que le système de Brunet, quoique le meilleur encore, ne peut plus répondre actuellement à toutes les exigences du développement des sciences. Il demanderait un remaniement considérable à peu près dans toutes ses parties, mais surtout dans les sciences expérimentales, qui sont trop sommairement exposées. Hâtons-nous de dire toutefois que ces changements ne peuvent s'effectuer du jour au lendemain, mais devraient être consacrés par l'acceptation simultanée de tous ceux qui se servent de ce système. Dans un congrès seulement…, on pourrait établir et arrêter une nouvelle base de divisions ou proposer de réformer le système de Brunet, s'il est gardé.» (Maire, ibid.)—«Le système français qui survécut aux innovations du XIXe siècle… est celui de Brunet, qui dérive directement de l'ancien mode de classement. Ce système est aussi celui qui fut le plus fréquemment appliqué dans les pays étrangers.» (E.-D. Grand, Grande Encyclop., art. Bibliographie, t. VI, p. 611.)—«Depuis le moyen âge, la classification des sciences humaines a extrêmement varié: la plus usitée en France aujourd'hui, et, à vrai dire, la moins imparfaite, malgré quelques défauts de détails, est celle qui, créée par les libraires érudits du XVIIIe siècle, a été adoptée définitivement dans le Manuel du libraire de Brunet; elle fait encore autorité aujourd'hui, et répond à peu près à tous les besoins; les subdivisions intérieures peuvent varier, mais l'ensemble est satisfaisant. Les progrès des sciences obligent d'ailleurs à créer sans cesse de nouveaux chapitres, principalement dans la médecine, et il serait puéril de considérer aujourd'hui l'histoire des États-Unis comme appartenant à l'histoire des colonies européennes; mais, moyennant quelques modifications de détail, ce cadre bibliographique a l'avantage très appréciable de pouvoir s'appliquer également à d'anciennes bibliothèques où dominent la théologie, la jurisprudence et l'histoire, et à des bibliothèques modernes où les sciences, la littérature et l'archéologie occupent une place prépondérante.» (A. Molinier, Grande Encyclop., art. Bibliothèque, t. VI, p. 661.)—L'Instruction générale relative au service des bibliothèques universitaires du 4 mai 1878 porte que, dans ces bibliothèques, «la division adoptée pour le classement des matières sera conforme à celle du Manuel du libraire de Brunet, comme étant la plus répandue». (Ap. Maire, loc. cit., p. 438.)
[497] Loc. cit., pp. 314-317.
[498] La bibliographie, que Mouravit, comme nous venons de le voir, place, sans doute par amour et respect pour cette science qu'il possédait si bien, dans un appendice spécial et comme occupant une grande division, la sixième, ne forme, à vrai dire, qu'une sous-subdivision de la cinquième classe, de l'Histoire (VI. Paralipomènes historiques; 6. Bibliographie. Voir infra, pp. 283-284.) De même les polygraphes, au lieu de former une division spéciale, appartiennent à la subdivision VIII de la quatrième classe.
[499] On pourrait de même, afin de faciliter la rédaction des fiches et de régulariser l'ensemble du système, numéroter, dans la cinquième classe (U), les deux dernières subdivisions à la suite des autres: VII. Mélanges et Dictionnaires encyclopédiques; VIII. Notice des principaux journaux littéraires, scientifiques et politiques, qui, dans le texte de Brunet, ne sont précédées d'aucun indice.
[500] C.-à-d. Introduction à l'Histoire. Dans cette subdivision I figurent la Géographie et les Voyages (voir infra, p. 278).
[501] C.-à-d. Appendice à l'Histoire. C'est dans cette subdivision VI que se trouve la Bibliographie (voir infra, pp. 283-284). «Les expressions prolégomènes et paralipomènes ne sont pas claires», dit très justement M. Prieur, loc. cit.
[502] Ces minuscules, J.-Ch. Brunet les exprime parfois en caractères romains, le plus souvent en italique. Il y aurait avantage à régulariser ces indices et à les mettre toujours et partout en romain: c'est ce que nous avons fait déjà et ce que nous continuerons de faire dans l'inscription des cotes.
[504] J.-Ch. Brunet, loc. cit., t. VI, col. XV.
[505] Cette section 4 pourrait être placée avant la section 3. (Note de J.-Ch. Brunet.)
[506] C'est-à-dire qui a rapport à la catéchèse: «Instruction orale sur les choses de l'Église, par demandes et par réponses» (d'où catéchisme). (Littré.)
[507] C'est-à-dire qui a rapport à la parénèse: «Discours moral, exhortation.» (Littré.)
[508] L'histoire du paganisme et celle des religions orientales forment un appendice à l'histoire des religions. (Note de J.-Ch. Brunet.)
[509] Le texte de Brunet (Manuel du libr., t. VI, col. xl) donne bien Signes, et non: lignes, comme l'indiquent Rouveyre, loc. cit., 3e édit., t. II, p. 30, et J. Cousin, loc. cit., p. 69.
[510] La distinction entre Rhéteurs et Orateurs est trop subtile, ces deux termes se confondent maintenant trop souvent, pour qu'une classification spéciale soit attribuée à chacun d'eux. (A. C.)
[511] Puisqu'il y a ci-dessous deux astérisques devant Asie, trois devant Afrique, etc., il eût été logique d'en mettre un devant Europe. (A. C.)
[512] Le texte de Brunet,—qui, malgré les mérites de l'imprimeur-éditeur Firmin Didot, est loin d'être aussi correct et aussi convenablement disposé qu'il le faudrait,—donne ici «Histoire belgique», et plus bas: «2*. Histoire Belgique».
[515] Ces registres ou cahiers ne font pas double emploi avec les fiches du catalogue méthodique. D'abord, dans chaque section de ce catalogue, les fiches sont rangées d'après leur mot d'ordre, c'est-à-dire par ordre alphabétique, tandis que les ouvrages sont inscrits sur les registres ou cahiers des sections dans l'ordre où ils arrivent; en outre, les registres ou cahiers des sections du catalogue méthodique servent à fournir, pour chaque ouvrage nouvellement reçu, le numéro d'ordre à joindre à la cote, de même que le ou les registres d'entrée (un par format) fournissent, pour chaque nouveau volume, le numéro d'ordre du catalogue alphabétique; ces registres ou cahiers des sections sont, en d'autres termes, au catalogue méthodique ce que le ou les registres d'entrée sont au catalogue alphabétique. Enfin, dans une bibliothèque publique, les fiches des deux catalogues, renfermées dans leurs boîtes Bonnange, peuvent être laissées à la disposition des lecteurs, tandis que le ou les registres d'entrée et les registres ou cahiers des sections, documents administratifs, restent à portée de l'employé chargé du catalogage et lui permettent de ne pas interrompre son travail.
[516] C'est aussi ce que dit M. Léopold Delisle: «… Il conviendra de distribuer (ces cartes ou fiches) dans les différentes divisions, subdivisions et paragraphes d'un cadre bibliographique, plus ou moins détaillé, dont le Manuel de Brunet fournit le modèle le plus souvent adopté en France. Ce modèle pourra toutefois être simplifié dans la plupart des cas. Quel que soit le cadre adopté, il est bon de ne pas pousser le classement méthodique jusqu'aux dernières ramifications…» (Instructions élémentaires et techniques pour… une biblioth., p. 33.)
[517] Loc. cit., t. VI, col. XV.
[518] Cf. Namur, Manuel du biblioth., p. 25.
[519] Cf. Léon Hennet, le Régiment de la Calotte, Préface, p. I. (Paris, Libr. des biblioph., 1886.)
[520] Cf. Cours de philosophie positive, passim.
[521] Parent (aîné), Essai sur la bibliographie et sur les talens du bibliothécaire, pp. 46-50. (Paris, an IX. In-8.)
[522] Fortia d'Urban (marquis de), Nouveau Système de bibliographie alphabétique, 2e édit., précédée par des considérations sur l'orthographe française… (Paris, 1822. In-12.)
[523] Jérémie Bentham, Essai sur la nomenclature et la classification des principales branches d'art et de science. (Paris, 1828. In-8.) Cf. Grande Encyclop., art. Bibliographie, t. VI, p. 612.
[524] Namur, Manuel du bibliothécaire, pp. 57 et 243-270. (Bruxelles, 1834. In-8.)
[525] Aimé-Martin, Plan d'une bibliothèque universelle… suivi du Catalogue des chefs-d'œuvre de toutes les langues, pp. 538-543. (Paris, 1837. In-8.)
[526] Cf. Larousse, Grand Dictionn., art. Catalogue.
[527] Note sur les catalogues de la bibliothèque nationale, pp. 1-2. Il s'agit ici des Imprimés, de la salle de travail, accessible seulement aux personnes munies de cartes spéciales délivrées par le secrétariat de la Bibliothèque. Pour la salle de lecture, salle publique, dont les volumes sont distincts de ceux de la salle de travail, la Bibliothèque nationale emploie, comme nous l'avons dit (p. 260), la classification de Brunet, avec les indices respectifs A, E, I, O, U pour les cinq grandes classes: Théologie, Jurisprudence, Sciences et Arts, Belles-Lettres, Histoire.
[528] Nous avons vu (p. 260) que «la division adoptée pour le classement des matières» dans les bibliothèques universitaires (autres que la Sorbonne) est celle de Brunet. Pour le cadre de classement de la Sorbonne, nous ne donnons non plus que les grandes lignes: voir le texte complet dans Maire, loc. cit., pp. 224-229.
[529] Cf. Maire. loc. cit., pp. 235-246.
[530] L. Delisle, Instructions élémentaires et techniques pour la mise et le maintien en ordre des livres d'une bibliothèque, p. 7. Ainsi que nous l'avons dit plus haut (p. 260), c'est à ce système de classement de M. Léopold Delisle, ou bien à la classification décimale, que, pour une bibliothèque comme la nôtre, n'excédant pas quinze à vingt mille volumes, nous donnerions la préférence.
[531] «Il faut bien se pénétrer de l'impossibilité de créer un système à la satisfaction de tout le monde; les habitudes, les prédilections pour certaines études, les opinions religieuses et politiques de chacun y demanderont toujours des changements et même une interversion complète de l'ensemble.» (Constantin, loc. cit., p. 163.)
[532] Loc. cit., t. VI, col. xv-xvj.—Le Congrès bibliographique qui s'est réuni à Paris en 1878, à l'occasion de l'Exposition, avait émis le vœu qu'une réunion générale des bibliothécaires français eût lieu l'année suivante, afin de discuter, entre autres questions, celle de l'adoption d'un système bibliographique uniforme pour toutes les bibliothèques de France. Cette réunion n'a pas eu lieu, et ce projet, par conséquent, n'a pu être discuté. (Cf. Graesel, loc. cit., p. 432.) La même question d'uniformisation de système bibliographique est revenue, et sans plus de succès, devant le Congrès international des bibliothécaires, qui s'est tenu à Paris, en 1900, durant l'Exposition universelle.
[533] Les Américains ne sont pas les inventeurs de ce mode de catalogage, qui se trouve signalé et expliqué, dès 1839, dans Constantin, loc. cit., p. 99: «… Classer méthodiquement tous les écrits sur un même sujet, et réunir ensuite ces catalogues spéciaux dans l'ordre alphabétique de la matière qu'ils renferment, sans établir ni classes, ni divisions, ni subdivisions; c'est-à-dire: Bible, non à Théologie, mais à la lettre B…; Code, non à Jurisprudence, mais à la lettre C…», etc.
[534] L. Delisle, Journal des savants, 1896, p. 160: Decimal Classification…, pp. 155-170.
[535] Cf. Marcel Baudouin, Revue scientifique, 21 août 1897, pp. 235-239: La seconde conférence bibliographique internationale de Bruxelles en 1897; et Charles Richet, ibid., 11 juin 1898, pp. 749-752: Le projet de la Société Royale de Londres et la classification décimale.
[536] L'expression est de M. Marcel Baudouin, Revue scientifique, 30 mai 1896, p. 681: La classification décimale et les sciences médicales, pp. 681-686.
[537] Office international de bibliographie, publication no 9, Classification décimale, Tables générales abrégées. (Bruxelles, 1897. In-8, 73 pp.)
[538] Il est d'usage en typographie de mettre un point après un chiffre ou nombre servant d'indice et suivi d'un texte (note, énumération, etc.), d'écrire, par conséquent: 0. Ouvrages généraux;—1. Philosophie;… 10. Généralités, etc.; mais j'ai tenu à me conformer autant que possible et strictement au mode de rédaction et de disposition de l'Office international de Bruxelles: voir Classific. décimale, pp. 29 et suiv.
[539] Omis dans le texte de l'Office international de Bruxelles, p. 30.
[540] Le texte de l'Office international donne: religion naturelles (sic). Je me suis référé ici et plus loin à l'article de M. Ed. Sauvage, Revue scientifique, 10 septembre 1898, pp. 325-331: Classification bibliographique décimale. Peut-être faut-il plutôt lire ici: Théologie et religions naturelles.
[541] Manque dans le texte de l'Office international, p. 30. Voir Ed. Sauvage, loc. cit., p. 326.
[542] Classific. décimale, p. 7.
[543] Cf. Classific. décimale, p. 37; et Ed. Sauvage, loc. cit., p. 327.
[544] Loc. cit., p. 327.
[545] Cf. Ed. Sauvage, loc. cit., p. 327.
[546] Classific. décimale, p. 18.
[547] Cf. Classific. décimale, p. 19.
[549] Tels sont les chiffres qui figurent dans l'exemple donné par la Classification décimale de l'Office international, p. 19: nous avons vu, dans notre tableau des formats, p. 77, que l'in-8 raisin a pour dimensions exactes: 0,162 × 0,25.
[550] Cf. Graesel, loc. cit., pp. 467-468.
[551] L. Delisle, Journal des savants, mars 1896: Decimal Classification and Relative Index for libraries, by Melvil Dewey… Cet article est suivi de la mention: «La fin à un prochain cahier». Cette fin ne se trouve dans aucun des cahiers postérieurement parus.
[552] F. Funck-Brentano, Correspondance historique et archéologique, 3e année, no 26: L'Office international de bibliographie…