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Aphorismes du temps présent

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IV
LES CONCEPTIONS PHILOSOPHIQUES

La raison est beaucoup plus constructive qu’explicative. Elle a changé la face du monde mais n’a rien dit encore, des puissances secrètes qui font évoluer un brin d’herbe.


La logique de l’univers diffère trop de notre logique pour que nous puissions espérer en pénétrer les secrets.


Si on appelait miracle tout ce qui est incompréhensible, la vie d’un être quelconque devrait être considérée comme un perpétuel miracle.


Les forces mystérieuses qui font naître, grandir et mourir les êtres, sont si éloignées de notre raison, que la science renonce aujourd’hui à les expliquer.


La moindre cellule vivante porte en elle un immense passé et un mystérieux avenir.


Le monde est-il créé ou incréé, réel ou irréel, l’espèce humaine durable ou éphémère ? La philosophie, qui répondait jadis à ces questions, renonce maintenant à les résoudre.


Certains problèmes redoutables : d’où venons-nous ? où allons-nous ? ne doivent pas être trop discutés, afin de leur laisser un nuage de doute qui n’efface pas toute espérance.


Des trois conceptions possibles de la vie : optimiste, pessimiste, résignée, la dernière est peut-être la plus sage, mais aussi la moins génératrice d’action.


Se révolter ou s’adapter, il n’y a guère d’autre choix dans la vie.


En ôtant l’éternité à la matière, la science a détruit une des dernières idoles de la philosophie.


La philosophie réelle du monde se fait à côté des philosophes et en dehors d’eux.


Les systèmes philosophiques pourront disparaître, mais il restera toujours une façon philosophique d’envisager les phénomènes.


Le dernier mot de la philosophie est de comprendre qu’on ne peut pas encore comprendre.


Chaque phénomène a son mystère. Le mystère est l’âme ignorée des choses.

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