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Aphorismes du temps présent

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VII
LA VÉRITÉ ET L’ERREUR

Le besoin de certitude a toujours été plus fort que le besoin de vérité.


La valeur pratique d’une vérité se mesure au degré de croyance qu’elle inspire.


Les apparences de certitude exercent sur les âmes autant d’action que les véritables certitudes.


Parfois peu difficile sur le choix de ses vérités, l’homme supporte toujours mal qu’on les combatte.


La logique affective et la logique mystique ne servent pas à découvrir des réalités mais à cacher celles qu’on redoute.


Revêtir l’erreur d’une forme séduisante, suffit souvent pour la faire accepter comme vérité.


Les vérités formulées mettent parfois longtemps à se transformer en vérités acceptées.


C’est nuire à la découverte de la vérité que de l’apprécier, comme les pragmatistes, d’après son degré d’utilité.


La vérité n’est ni une entité, ni une commodité, ni une utilité, mais une nécessité.


Avant la science, l’homme ne connaissait guère que des vérités subjectives ; le rôle des savants fut de créer des vérités impersonnelles.


Dans notre univers, les choses s’enchaînent mais ne se fixent pas.


Il n’y a pas plus de vérité définitive pour l’homme, qu’il n’y a d’être définitif pour la nature.


Une vérité, comme un organisme vivant, n’est explicable que par la connaissance de ses états antérieurs.


Les êtres et les choses se modifient sans cesse. Aux réalités qui s’écoulent correspondent des vérités suivant la même marche.


Une vérité est une étape provisoire sur une route qui n’a pas de fin.


Il y a des vérités absolues dans le temps mais non dans l’éternité.


Les siècles finissent par transformer en erreurs la plupart de nos vérités.


Les vérités changent d’aspect suivant les mentalités qui les reçoivent.


Présentée sous forme mathématique, l’erreur acquiert un grand prestige. Le sceptique le plus endurci, attribue volontiers aux équations de mystérieuses vertus.


Beaucoup d’hommes se passent facilement de vérités, aucun n’est assez fort pour se passer d’illusions.


Une illusion tenue pour vraie agit comme une réalité.


Perdre une illusion n’est pas toujours acquérir une certitude.


C’est en poursuivant des illusions, que l’homme a souvent réalisé des progrès qu’il ne cherchait pas.


En devenant collective une illusion individuelle acquiert la force d’une vérité.


L’erreur a peut-être rendu plus de services au monde que la vérité.

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