La bibliothèque nationale : $b Son origine et ses accroissements jusqu'à nos jours
NOTES
[1] Sous le règne de Louis XIII, il fut un instant question de rétablir une bibliothèque à Fontainebleau, mais ce projet ne fut pas mis à exécution. Néanmoins en 1627, Abel de Sainte-Marthe fut nommé garde d’une bibliothèque qui n’existait pas. Son fils hérita de ce titre et le conserva jusqu’à sa mort en 1706. Cette charge ne fut définitivement réunie à celle de Bibliothécaire du roi qu’en 1720.
[2] L’Ecole Clinique de Médecine.
[3] Benciveni, abbé de Bellebranche, aumônier de la reine, avait été, à la mort de Catherine de Médicis, chargé de la garde des livres qui avaient été mis sous scellés.
[4] «Totus fratri similis» dit son épitaphe.
[5] Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, par M. L. Delisle. T. I, p. 263.
[6] Dans une curieuse brochure intitulée: Recherches sur les origines du Cabinet des Médailles; Paris, 1874, M. Chabouillet, conservateur du département des médailles, a démontré que tel était le véritable nom du bibliothécaire de Gaston d’Orléans, appelé tour à tour Brenot, Bruno et Bruneau.
[7] Le département des Estampes à la Bibliothèque nationale, par M. le vte H. Delaborde, p. 9, 10 et suiv.
[8] Gallois. Traité des belles bibliothèques.
[9] Le Prince, p. 56.
[10] Le manuscrit grec no 3,015 a été relié par lui.
[11] L’entrée de Boivin à la Bibliothèque fut marquée par l’importante découverte qu’il fit d’un manuscrit palimpseste de l’ancien testament.
(V. Hist. de l’Académie des Inscriptions. T. VII et M. Delisle, p. 299.)
[12] Un échange auquel le Musée britannique s’est prêté avec le plus gracieux empressement vient de nous faire recouvrer les morceaux dont l’absence déshonorait trois de nos plus importants manuscrits.
[13] Ancien secrétaire du duc de Bellegarde, puis écuyer de Mlle de Guise, avec le titre de gouverneur de Joinville et d’instituteur des enfants de France, Roger de Gaignières ne possédait guère comme revenu que les pensions afférentes à ces charges et une rente de douze cents livres à lui léguée par Mlle de Guise.
[14] M. Delisle. T. I, p. 335 et suiv.
[15] Le Prince, pag. 74.
[16] Ce fut sous l’administration de l’abbé de Louvois, au mois de mai 1717, que le czar Pierre-le-Grand vint visiter la Bibliothèque. On ne put lui faire voir qu’un seul manuscrit russe, un journal de voyage donné en 1703 par M. de Sparwenfeld, maître des cérémonies à la cour de Suède.-A cette époque, les deux grands globes faits pour exciter sa curiosité n’étaient pas encore installés dans la Bibliothèque du roi. Exécutés par V. Coronelli pour le cardinal d’Estrées et donnés par celui-ci à Louis XIV en 1683, ils avaient été déposés à Marly, où ils restèrent jusqu’en 1722. C’est alors qu’ils furent transportés à la Bibliothèque, où on disposa, pour les loger, la salle où ils sont encore aujourd’hui et qui prit le nom de salle des Globes.
[17] A cette époque, les médailles étaient encore à Versailles.
[18] Le Prince, p. 80.
[19] M. Delisle, T. I, p. 364 et suiv.
[20] Pour la série musicale, cette règle a été strictement observée dans la suite; tous les ouvrages modernes de musique, imprimés ou manuscrits, que la Bibliothèque possède sont réunis en un seul fonds compris dans les collections imprimées.
[21] Mémoire manuscrit de Van Praët cité par Fétis dans sa Biographie des Musiciens.-C’est le double titre de bienfaiteur de la Bibliothèque et de fondateur de la collection musicale qui a fait inscrire le nom de Sébastien de Brossard à une place d’honneur dans la galerie de la Réserve du département des Imprimés.
[22] Le Prince, p. 212.
[23] M. Delisle, T. I, p. 439 et suiv.
[24] Eloge de l’abbé Bignon, par Fréret.
[25] Blondel. L’architecture française.
[26] Pour reconnaître ce don et aussi les services que Jean Racine avait rendus dans la charge de gentilhomme ordinaire du roi, Louis XV, par brevet et décision des 29 janvier 1756 et 23 avril 1763, accorda à la veuve de Louis Racine une pension viagère de 1,000 livres. Cette rente était justifiée par le modeste état de fortune des héritiers du grand poëte. Louis Racine avait en effet compromis son léger patrimoine en le plaçant dans la banque de Law. Son mariage avec Marie Presle, fille du secrétaire du roi, l’avait remis dans une position meilleure. Cependant en 1791, sa veuve, qui avait 90 ans passés, ne devait pas jouir d’une grande aisance, car le directeur général de la liquidation demandait des renseignements sur la valeur du don fait en 1756 afin de pouvoir maintenir la pension de 1,000 livres qui était comprise dans la suppression générale.
[27] Duchesne. Notice des estampes exposées à la Bibliothèque du roi. (p. 1.)
[28] Le Prince, p. 213.
[29] Page 219.
[30] Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, romaines et gauloises; 1752-1767, 7 vol. in-4o.
[31] «La culture de l’esprit et des sciences n’est pas plus négligée à Paris que les misères humaines: vous y avez au moins douze bibliothèques publiques. Il est fâcheux que celle du Roi ne soit ouverte à tout le monde que deux fois la semaine; mais pour peu que vous soyez connu par quelque production littéraire, vous y êtes admis les autres jours avec toute l’honnêteté possible par M. l’abbé Desaulnais, garde des livres de Sa Majesté, toujours charmé d’être utile aux gens de lettres et par ses lumières et par le vaste dépôt confié à ses soins; il a même la complaisance de vous accorder jusqu’à deux heures, au lieu qu’autrefois il fallait se retirer à midi précis; il seconde et prévient les vues de M. Lenoir, bibliothécaire du Roi...»-Les historiettes du jour par M. Nougaret. T. 1, p. 253.
[32] En 1753.
[33] Ces observations étaient adressées aux membres du Comité des finances de l’Assemblée nationale.
[34] Crébillon, le poëte tragique et Duclos, l’historien, furent attachés à la Bibliothèque «le premier, écrivait M. de Maurepas le 5 septembre 1747, pour y être occupé à l’arrangement et à la traduction des poëtes anciens et modernes et le second au même travail pour les manuscrits français et latins.»
[35] Dans cette somme se trouvaient compris les intérêts des 100,000 fr. montant du brevet de retenue payé par Lenoir à la famille de Bignon. Le successeur de Lenoir, Lefèvre d’Ormesson, acheta la charge de bibliothécaire du roi pour une somme égale.
[36] La chapelle de la Bibliothèque était encore ouverte en 1791.
[37] L’abbé des Aulnays, censeur royal, était garde du département des Imprimés depuis 1775. Il avait remplacé Capperonnier, de l’Académie des inscriptions, professeur de grec au Collége royal, qui, lui-même avait succédé à l’abbé Sallier en 1761.
[38] Neveu du prédécesseur de l’abbé des Aulnays.
[39] Van Praet était entré à la Bibliothèque en 1784, et sa réputation était déjà si bien établie, que le bibliothécaire Strattmann, de Vienne, avait voulu l’attacher à la Bibliothèque impériale d’Autriche.
[40] De 1741, date de la mort de l’abbé Sevin, jusqu’à 1787, époque où Caussin de Perceval fut nommé, trois gardes s’étaient succédé au département des Manuscrits: Melot, de l’Académie des inscriptions, de 1741 à 1759; Capperonnier de 1759 à 1761, qui passa aux Imprimés et Béjot, de l’Académie des inscriptions, professeur d’éloquence latine au Collége royal, de 1761 à 1787.
[41] M. Delaborde, p. 110 et suiv.
[42] «Les nielles, dit M. Delaborde, sont des empreintes sur papier qu’il est arrivé parfois aux orfèvres niellatori de prendre pour s’assurer du degré d’avancement de leur travail et pour en apprécier l’effet avant de remplir les tailles creusées par le burin dans une plaque d’argent ou d’argent et d’or, d’un mélange de plomb, d’argent et de cuivre, dont la fusion avait été facilitée par une certaine quantité de borax et de soufre. Ce mélange, de couleur noirâtre (nigellum, d’où niello, niellare), laissait à découvert les parties non gravées et s’incrustait en se refroidissant dans les tailles où on l’avait introduit. Alors la plaque, soigneusement polie, présentait à l’œil un émail noir sur le champ métallique et l’opposition, sur une même surface, de parties mates et de parties brillantes.» La pièce de Finiguerra est exposée sous le numéro 1, dans les galeries du département.
[43] Carra périt sur l’échafaud. Quant à Chamfort, suspect et arrêté une première fois en 1792, il fut de nouveau décrété d’accusation l’année suivante. Au moment où les gendarmes se présentèrent pour le conduire en prison, il passa dans une salle voisine et se fracassa le front d’un coup de pistolet sans se tuer. Il saisit alors un rasoir et essaya, mais encore en vain, de se couper la gorge. Il ne succomba que trois mois plus tard à ses horribles blessures. (Paulin Paris. Notice sur Van Praet.)
[44] Le 16 août 1793, le Comité de sûreté générale prenait l’arrêté suivant:
Le Comité de sûreté générale, après avoir entendu la lecture des dénonciations faites contre les citoyens employés de la Bibliothèque nationale,
Considérant que les relations des savants étrangers avec la Bibliothèque nationale commandent impérieusement de n’y placer que des patriotes prononcés, qui ne laissent plus de doute, dans l’esprit des étrangers, sur le véritable esprit national;
Arrête que le Ministre de l’Intérieur sera invité à nommer aux places de la Bibliothèque nationale des citoyens dont le patriotisme soit éprouvé et les sentiments conformes à la Révolution du 31 mai dernier, qu’il ne laissera en place que le citoyen Tobiesen Duby de tous ceux qui sont employés à la Bibliothèque nationale;
Arrête, en outre, que les citoyens Laviconterie, Laignelot et Chabot sont nommés commissaires pour présenter au Ministre de l’Intérieur des savants dont le civisme soit connu et capables de remplir les places de la Bibliothèque nationale.
[45] Barthélemy de Courçay, neveu de l’abbé Barthélemy, avait succédé à son oncle, mort le 30 avril 1795.
[46] Le projet de cette commission a été rédigé par une sous-commission composée de MM. Heumann, conseiller d’Etat, Naudet, administrateur général de la Bibliothèque et Taschereau, député.
[47] Le nom de Dom Maugerard a été inscrit dans la nouvelle galerie de la Réserve, en compagnie des Huet, des Falconet, des de Thou, des frères Dupuy, de François Ier.
[48] A cette époque l’Opéra était situé place Louvois.
[49] Malgré l’accroissement des collections, l’état des bâtiments n’avait pas changé depuis 1724. On avait même installé dans la partie orientale de l’ancien palais Mazarin un service tout-à-fait étranger à la Bibliothèque, celui de la trésorerie qui y resta jusqu’en 1833. Des artistes, comme Houdon, le sculpteur, Saint-Aubin, le graveur, y avaient leurs ateliers. Le conservatoire ne put obtenir le déplacement du Trésor public, et Saint-Aubin, moins opiniâtre que Houdon, fut le seul à partir. Les démêlés de ce dernier avec le conservatoire, à ce sujet, sont assez piquants. Le conservatoire eut beau lui signifier son congé à diverses reprises, le citer devant le juge de paix comme un locataire récalcitrant, ce fut la Bibliothèque qui céda; l’artiste occupait encore son atelier en 1816, puisqu’à cette époque le sculpteur Millehomme en demandait la concession qui d’ailleurs lui fut refusée. Peut-être Houdon avait-il gagné le conservatoire en laissant placer dans nos salles le plâtre original de sa célèbre statue de Voltaire, qui fut donné à la Bibliothèque par Madame Duvivier en 1810, et qui y est encore conservé.-La statue de Cicéron, de Houdon, qu’on voit également dans nos galeries, a été achetée par la Bibliothèque en 1836 et payée 150 francs.
[50] Gosselin avait succédé à Barthélemy de Courçay, mort le 9 brumaire an VIII.
[51] En 1872, l’Assemblée nationale a voté un crédit extraordinaire de 200,000 francs pour l’acquisition des monnaies gauloises de M. de Saulcy.
[52] Le personnel de la Bibliothèque comprend 165 agents de tous grades dont 23 conservateurs, conservateurs-adjoints et bibliothécaires, 1 professeur d’archéologie, 69 employés, auxiliaires et attachés, 19 ouvriers et ouvrières et 53 hommes et femmes de service.
[53] V. le Rapport de M. Barthélemy Saint-Hilaire publié dans le Journal officiel du 19 juin 1878.
[54] Carcavy n’eut pas officiellement ce titre, quoiqu’il exerçât en réalité les fonctions de garde.
[55] La section des cartes a été constituée en département spécial de 1828 à 1839. Elle a été rattachée en 1839 au département des Estampes sous la direction d’un conservateur spécial et en 1858 au département des Imprimés, où elle ne forme plus qu’une division, dont M. Cortambert est le bibliothécaire.
[56] Le Cabinet des titres n’est plus, depuis la Révolution, qu’une division du département des Manuscrits.