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La bibliothèque nationale : $b Son origine et ses accroissements jusqu'à nos jours

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CHARLES VI. (1380-1422).

A la mort de Charles V, Gilles Malet conserva ses fonctions de garde de la librairie, et un récolement fait par Jean Blanchet constata la présence des livres portés sur l’inventaire, à l’exception de ceux qui avaient été prêtés ou donnés par le roi. En 1410, G. Malet mourut et Jean le Bègue, au nom d’une commission de la Chambre des Comptes, procéda à un nouvel inventaire de la collection royale. A cette date, elle s’était accrue de 210 volumes, les uns provenus du duc de Guyenne, les autres, en langue hébraïque, abandonnés par des Juifs dans une maison du faubourg St-Denis.

Le successeur de Gilles Malet fut Antoine des Essarts, seigneur de Thieux et de Glatigny «écuyer valet tranchant conseiller et garde des deniers de la librairie du roi», remplacé lui-même en 1412 par Garnier de Saint-Yon. Celui-ci, échevin de la ville de Paris, appartenait au parti des Bourguignons. L’arrivée au pouvoir des Armagnacs l’obligea à quitter ses fonctions, et Jean Maulin, clerc du roi, fut nommé garde de la librairie (1416). A cette époque, plus de deux cents volumes manquaient dans la librairie du Louvre. Les princes empruntaient les livres et ne les rendaient pas, le roi en faisait présent aux membres de sa famille et aux souverains étrangers, c’était une véritable dispersion de la précieuse collection réunie par son père; sa mort acheva de la ruiner.

Garnier de Saint-Yon ayant recouvré sa charge en 1418, fit dresser en 1424 un troisième inventaire des livres du roi avec leur évaluation en sols parisis. Ils furent estimés à la somme de 3,323 livres, 4 sols, et la collection entière, vendue pour ce prix au duc de Bedfort, passa en Angleterre. Soigneusement conservée par le duc, elle ne dut être dispersée qu’à sa mort, en 1435.

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