← Retour

La bibliothèque nationale : $b Son origine et ses accroissements jusqu'à nos jours

16px
100%

LA
BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
SON ORIGINE ET SES ACCROISSEMENTS
JUSQU’A NOS JOURS.


CHARLEMAGNE ET SES SUCCESSEURS.

Charlemagne
et ses
successeurs.

La Bibliothèque nationale a une origine ancienne. Il faut remonter jusqu’au siècle de Charlemagne pour trouver les premiers éléments de ses collections. A côté de l’école que l’empereur avait instituée dans son palais même, il avait rassemblé à Aix-la-Chapelle un certain nombre de livres qui, pour l’époque, était considérable. Quelques-uns des manuscrits de Charlemagne sont parvenus jusqu’à nous; le plus remarquable est un évangéliaire qui, après avoir été longtemps conservé à Saint-Sernin de Toulouse, fait maintenant partie de nos collections.

A la mort de l’empereur qui, par son testament, avait ordonné que ses livres fussent vendus et que le prix en fût distribué aux pauvres, la Bibliothèque qu’il avait formée fut dispersée. Cependant son successeur, Louis-le-Débonnaire, posséda quelques volumes.

Les manuscrits datant du règne de Charles-le-Chauve qui existent à la Bibliothèque prouvent le goût de ce prince pour les livres. Son livre d’heures, ses bibles et ses évangiles sont des modèles achevés de la calligraphie du IXe siècle.

Saint-Louis.
(1226 à 1270).

En même temps qu’il poursuivait son œuvre de restauration du royaume, Saint-Louis s’occupait de relever les lettres et de protéger les travaux des savants.

Geoffroi de Beaulieu, dans un passage de sa Vie de Saint-Louis, témoigne en ces termes de la création de la Bibliothèque du roi: «Le bon roi apprit, quand il était outre-mer, qu’un grand roi des Sarrazins faisait rechercher avec soin les livres de tout genre qui pouvaient être utiles aux savants de son pays, qu’il les faisait copier à ses frais et garder dans son trésor, afin que les hommes lettrés pussent avoir à leur disposition tous les livres dont ils avaient besoin. Il conçut alors le projet de faire transcrire à ses frais et garder, dès son retour en France, tous les livres d’Ecriture sainte utiles et authentiques qui pourraient être trouvés dans les abbayes. Il préférait cependant faire copier à nouveau des livres que d’en acheter d’anciens; il disait que c’était un moyen d’accroître le nombre et l’utilité des livres sacrés. Il fit, dans ce dessein, ménager un endroit bien approprié et sûr, dans le trésor de la Chapelle, à Paris; là il rassembla avec soin le plus grand nombre possible d’ouvrages de Saint-Augustin, de Saint-Ambroise, de Saint-Jérôme, de Saint-Grégoire, ainsi que d’autres auteurs orthodoxes, et chaque fois qu’il en avait le loisir, il venait volontiers étudier ces ouvrages et il donnait aux autres des facilités pour les faire servir à leurs travaux.»

La Bibliothèque de Saint-Louis, comme celle de Charlemagne, ne survécut pas à son fondateur. Par son testament, Saint-Louis ordonna que ses livres, à l’exception de ceux qui étaient à l’usage de la Chapelle, seraient partagés entre les Dominicains et les Cordeliers de Paris, les religieux de l’Abbaye de Royaumont et les Dominicains de Compiègne.

De Saint-Louis
à
Jean-le-Bon.
(1270-1350).
]

De Saint-Louis à Jean-le-Bon, c’est-à-dire durant près d’un siècle, l’histoire de la Bibliothèque ne présente guère aucun fait qui mérite d’être signalé. Cependant les inventaires qui nous restent de la maison de Philippe-le-Hardi, de Philippe-le-Bel, de Louis-le-Hutin, prouvent que ces princes ont eu des livres. Les manuscrits qui figurent dans les dénombrements de meubles précieux semblent témoigner de l’intérêt que nos rois y attachaient, mais ces livres étaient plutôt pour eux des monuments rares et curieux que des objets d’étude.

Jean-le-Bon.
(1350-1364).
]

Jean-le-Bon encouragea les lettres et aima les livres. Le jour où il fut fait prisonnier à la bataille de Poitiers, les Anglais trouvèrent dans ses bagages une bible qui est actuellement conservée au Musée britannique. Dans sa prison, il s’occupait de faire relier des livres et il en achetait aux Anglais. Il avait réuni un certain nombre de volumes qu’il laissa à Charles V et qui devinrent les premiers éléments de la Bibliothèque du roi.

Chargement de la publicité...