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La grande artère de la Chine: le Yangtseu

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CHAPITRE XIV

I. Le tarif douanier chinois.—II. Octrois, accises ou likin.—III. Situation du commerce général dans les provinces du bassin du Yangtseu pendant l'année 1908.

I.—Actuellement un nouveau tarif douanier est à l'étude, et déjà un commissaire britannique, envoyé spécialement à l'effet de traiter des nouvelles conditions douanières, est arrivé à une entente avec les commissaires chinois. Mais les négociations ne sont pas encore terminées avec les autres puissances; et l'ancien tarif, imposé par le traité de 1858, est toujours en vigueur, c'est à savoir 5 pour 100 ad valorem sur les marchandises importées. Pour les marchandises exportées, il existe un autre tarif qui taxe d'un droit de sortie certains produits exportés de Chine. Il est inutile d'en donner la liste ici, sauf peut-être pour la soie qui nous intéresse spécialement: la soie brute paye 10 taels par picul; la soie jaune du Sseu-Tchuen, 7 taels; la soie sauvage, 2 taels 50; les déchets, 1 tael; les cocons, 3 taels; la soie floche de Canton, 4 taels 30; la soie floche des autres provinces, 10 taels; rubans de soie, fils de soie, pièces de soie, pongés, châles, écharpes, crêpes, satins, gazes, velours et broderies, 10 et 12 taels; soie unie du Sseu-Tchuen et du Chan-Tong, 4 taels 50; torsades, 10 taels; mélange de soie et coton, 5 taels.

II.—En dehors des droits de douane, il existe en Chine des droits d'accise ou d'octroi nommés likin. Le payement de ces taxes avait, en principe, été décidé pour faire face aux dépenses causées par la révolte des Taiping et devait donc être temporaire; mais les impôts temporaires, en Chine comme partout, sont ceux qui résistent le plus. Et aujourd'hui non seulement la taxe du likin (tant pour mille sur les marchandises en transit) n'est pas supprimée, mais ses bureaux et ses bannières sont installés dans tout l'Empire; il étend les mailles de son filet sur les fleuves et les rivières, aux portes des villes, aux limites des provinces, aux limites de chaque ville et bourg. Chaque province a ses likin spéciaux; chaque mandarin, pour ainsi dire, est maître de ses tarifs, et les petits officiers chargés de percevoir le likin ne se font pas faute d'augmenter le taux pour leur compte; c'est la plaie du commerce intérieur. Les Européens n'y sont pas soumis et ils peuvent faire venir en transit des marchandises de l'intérieur jusqu'à un port ouvert en se faisant délivrer par l'intermédiaire de leur Consul des «passes de transit» qui les exemptent des tracas du likin; mais les marchandises européennes, une fois aux mains du négociant chinois qui en a pris livraison dans un port ouvert, sont soumises à tous les likin qu'elles rencontreront sur leur route jusqu'à leur destination. On peut donc s'imaginer à quel prix revient une marchandise qui, prise à Hankeou, par exemple, doit remonter la Han jusqu'au Chen-Si!

A plusieurs reprises quelques hauts fonctionnaires, voyant les entraves considérables mises au trafic par ces taxes, ont demandé leur abolissement; mais alors, quel trou dans les trésors provinciaux! c'est ce qui fait que le likin subsiste et subsistera vraisemblablement longtemps encore.

III.—D'après les statistiques de la douane maritime chinoise, la situation commerciale générale dans les provinces du Yangtseu en 1908 se présentait ainsi[16]:

[16] J'ai indiqué plus haut (p. 68) pour quelles raisons je citais les chiffres de 1908.

L'espoir de voir une recrudescence dans les transactions qui semblait justifiée aux débuts de 1908, ne s'est pas réalisé. La dépression commerciale s'est fait sentir du commencement à la fin de l'année. La baisse continuelle de la valeur de l'argent a découragé l'importation en général et, vu l'état déjà morbide du marché, a joué un grand rôle dans l'histoire de cette année malheureuse.

Mais le commerce étranger a toujours eu à compter avec l'incertitude du change, qui lorsqu'il est défavorable à une branche du commerce est favorable à l'autre, comme il est prouvé, d'ailleurs, par les statistiques de 1908; et on doit chercher d'autres causes pour expliquer l'absence de demande de marchandise étrangère par rapport à un commerce d'exportation normal, puisque cette absence de demande à l'importation ne peut pas être due au développement d'industries dans le pays même. Parmi ces causes il faut d'abord voir la cherté du riz dont le prix a continué à rester élevé en dépit des bonnes récoltes de l'année précédente et des incessantes importations de l'Indo-Chine. Cependant le marché s'est amélioré vers le milieu de l'année. Le prix de détail du meilleur riz du Kiang-Sou à Changhai, qui était en août de 5 piastres 80 cents le picul, est tombé à 4 piastres à la fin de décembre, et même à 3 piastres 40 cents; et il est clair que la baisse a affecté tous les districts accessibles aux transports par eau. A Yo-Tcheou, en septembre, le prix par picul était de 2 piastres 20 cents, et à Tchong-King, le même mois, de 2 piastres 50 cents. Un autre obstacle, et plus grand encore, aux échanges a été la dépréciation des sapèques de cuivre due, en certains districts, à la rareté de l'argent, mais en général causée par la frappe excessive des monnaies provinciales. La valeur de ces sapèques baissa continuellement et, à la fin de l'année, une piastre se changeait pour 135 cents de cuivre dans le Yangtseu (Hankeou), pour 126 sur le Bas-Yangtseu; ceci, qui touche à la poche de la grande masse du peuple, est l'un des plus graves problèmes, celui qui réclame une prompte solution. Mais, tout en tenant compte de cette raison et d'autres encore pour expliquer le ralentissement du commerce, il n'est que juste de reconnaître dans la moins-value des imports sur les exports, un effort pour balancer le taux des recettes et des dépenses.

En 1905, les contributions de guerre, estimées à 150.000.000 de taels, ont donné au commerce d'importation une impulsion qui a continué à se faire sentir après la disparition des conditions spéciales qui l'avaient créée, il en est résulté que les importations se sont trouvées très en excès sur les demandes du marché et ont dû être liquidées difficilement et avec pertes. La situation excellente du commerce d'exportation et les progrès réalisés dans l'établissement d'industries manufacturières sont d'un bon augure pour l'avenir.

Changhai a distribué aux autres ports, en 1908, 350.000 piculs de filés de coton de manufactures locales, estimés à 8.772.000 taels, soit 88 pour 100 de plus qu'en 1907; et 753.000 piculs de farine provenant des moulins locaux, estimés à 2.717.000 taels, soit 38 pour 100 de plus qu'en 1907. Hankeou montre une grande activité, spécialement en ce qui concerne la production du fer et de l'acier par les arsenaux de Hanyang avec le fer de Taye et le charbon de Ping-Siang. Il n'y a pas de doute que d'ici peu d'années la Chine ne devienne une grande nation industrielle; elle y est destinée non seulement par ses ressources naturelles, mais aussi par le caractère de ses habitants, et, du reste, c'est dans ce sens que son éducation devra être dirigée. Il lui faudra, nécessairement, modifier un peu sa mentalité, et soigner un peu plus ses produits, changer ses méthodes, notamment pour la soie et le thé qui sont concurrencés par l'étranger en quantité formidable, surtout ce dernier produit.

Les autorités continuent à pourchasser l'opium en défendant strictement la culture du pavot, et de ce côté le commerce des Indes anglaises sera certainement atteint. Que les effets de cette prohibition soient excellents à la longue, c'est indéniable; mais, même sans tenir compte de l'opium des Indes, si on ne regarde que l'opium chinois, il est évident que la défense strictement immédiate de consommer l'opium aura une répercussion fâcheuse sur les provinces qui l'exportent et qui s'en font un revenu de 100.000.000 et même 150.000.000 de taels. Cependant, malgré cela la réforme est populaire, et le délai de dix ans accordé pour la suppression totale de l'opium a été trouvé trop long par beaucoup de vice-rois. Aussi, dans treize provinces la culture du pavot a été interdite immédiatement, avec promesse qu'il n'y en aurait plus en 1909; et dans les autres cinq provinces, il ne doit plus y en avoir dans deux ans. La population est complètement d'accord avec le gouvernement en ce sens, et même en admettant que le délai soit un peu bref, il est hors de doute que, d'ici peu, l'opium à fumer aura disparu de la Chine.

La question des chemins de fer est une des grandes questions chinoises; mais les progrès faits jusqu'à présent en ce sens n'ont pas été très sensibles. Il est toutefois tellement bien reconnu par tout le monde que le développement ultérieur de la nation est lié à l'établissement des voies ferrées que le désir d'en posséder est unanime. Malheureusement, ce sont les ressources qui font défaut, et comme les Chinois sont devenus extrêmement méfiants, il est difficile aux capitaux étrangers de compter pour le moment sur un appel; mais il n'en est pas moins certain que la Chine se rendra compte qu'elle ne peut rien en ce sens sans l'argent étranger, et qu'elle lui demandera son aide en lui donnant de sérieuses garanties. Le chemin de fer a été ouvert entre Tchen-Kiang et Nankin, et on peut maintenant, de Changhai, venir à Nankin en 5 h. 35 minutes. A Nankin même, une petite ligne a été installée qui relie la ville à la rivière, et l'on parle d'étendre cette ligne jusqu'à Wou-Hou. Une partie du chemin de fer du Kiang-Sou, environ trente kilomètres, de Changhai à Song-Kiang a été ouverte au trafic en avril 1908, et le reste, jusqu'à Feung-King (55 kilomètres) va être terminé. Le chemin de fer du Tche-Kiang qui doit rejoindre celui du Kiang-Sou à Feung-King est terminé de Hang-Tcheou à Ka-Ching, et les deux lignes viennent d'être rejointes en 1910. La ligne qui, de Canton, doit rejoindre Hankeou, a été ouverte sur 60 kilomètres, à partir de Canton, et on procède actuellement à de nouveaux levés dans le Hounan.

La ligne de Wou-Hou à Kouang-Te-Tcheou n'a pas fait de progrès sérieux.

La ligne qui doit partir de Hankeou pour aller rejoindre Tcheng-Tou est toujours en espérance, et les affaires n'ont guère avancé de ce côté.

Quant au chemin de fer que les Français ont construit de Hanoi à Yunnan-Sen, il est aujourd'hui en pleine exploitation, et les douanes de Mong-Tseu enregistrent pour le dernier trimestre 1907 de leur statistique, l'arrivée des trains en gare de Mong-Tseu.

Nombre d'autres lignes sont en projet, dont voici les principales:

Du Yunnan au Sseu-Tchuen, c'est-à-dire de Yunnan-Sen à Soui-Fou, continuation de la ligne actuelle;

Du Yunnan au Hounan par le Kouei-Tcheou;

Du Yunnan en Birmanie, c'est-à-dire de Yunnan-Sen par Tali-Fou et Teng-Yueh.

Toutes ces lignes sont situées dans la vallée du Yang-Tseu-Kiang, et c'est pourquoi je les cite; mais le chemin de fer est à l'ordre du jour dans toutes les provinces chinoises. Seulement les Chinois ne trouveront jamais l'argent pour les construire eux-mêmes, les capitalistes chinois n'ayant aucune confiance dans la gestion de leurs mandarins.

Les récoltes du Sseu-Tchuen ont été très abondantes, et les denrées nécessaires à la nourriture ont été, par suite, bon marché. Politiquement, la province a été tranquille. Au Houpe, au contraire, la récolte de coton et la récolte de riz ont été très médiocres et bien au-dessous de la moyenne; le thé, au contraire, a bien donné. Au Hounan, mauvaise récolte de coton, mais belle moisson de riz. A Wou-Hou, le prix de détail du riz, à la fin de l'année, a été de 2 piastres 60 à 3 piastres 20 le picul, et les expéditions vers les autres ports ont monté à 5.000.000 de piculs, plus du double des expéditions de l'année précédente.

Au Kiang-Sou, la moisson a été ordinaire, les rizières du sud du fleuve ayant fourni plus que celles du nord.

Le commerce des ports ouverts du Yang-Tseu-Kiang, depuis Tchong-King jusqu'à Tchen-Kiang, a marqué une moins forte demande d'importations étrangères, mais un plus grand mouvement dans les échanges indigènes, ainsi qu'il ressort du tableau suivant:

1906 1907 1908
Importations étrangères: 96.714.791 110.239.450 104.644.857.
(en taels)
Importations indigènes: 23.256.838 28.065.027 33.154.129.
Exportations: 108.668.735115.476.892134.680.625.

A Changhai, le total du commerce était à peu près le même qu'en 1907, mais il y avait une différence marquée dans la proportion étrangère et indigène qui composent ce total.

Les importations étrangères ont donné 11.000.000 de taels de moins en 1908.

Dans le Yunnan, Mong-Tseu a fait 1.000.000 de taels de moins aux importations étrangères, mais gagné 1.500.000 taels à l'exportation. Teng-Yueh et Sseu-Mao restent toujours au même point.

En somme, dans l'année 1908, tous les ports (et les ports du nord et du sud, comme les ports du Yangtseu) ont montré une moins-value aux importations étrangères. Les ports du Yangtseu donnent une moins-value de 5 pour 100 en général, mais par exemple, le port de Hankeou, qui est le distributeur des produits étrangers pour toutes les provinces environnantes, présente, à lui seul, une moins-value de 8 pour 100, et Tchen-Kiang, qui fournit le Kiang-Sou, le Chan-Tong et le Honan, une de 11 pour 100. A Changhai, le déclin des marchandises importées peut être évalué à 24 pour 100, et au Yunnan à 14 pour 100. On voit donc bien que la faible demande de marchandises étrangères a été la même dans tout l'Empire. Les districts qui ont le plus été touchés sont ceux desservis immédiatement par Changhai.

Le commerce direct, pendant toute l'année, donne 671.165.881 taels contre 680.782.066 taels en 1907, décomposés ainsi qu'il suit:

1907 1908
Imports: 416.401.369 394.505.478.
Exports: 264.380.697 276.660.403.

La moins-value des importations s'élève à peu près à 22.000.000 de taels, mais, vu une grosse augmentation de la valeur de l'argent résultant du bas taux de l'échange, la moins-value réelle des importations est, en réalité, plus grande que la différence des chiffres ne l'indique.

L'opium étranger a diminué beaucoup, et l'on constate une consommation bien inférieure dans presque tous les ports; ainsi Changhai a pris 2.000 piculs en moins; les ports du Yangtseu, 2.000 piculs; le Tche-Kiang, 600 piculs, et les autres ports en proportion. Toutefois, si l'importation de l'opium étranger diminue, il n'en est pas de même pour l'opium indigène, et la quantité d'opium du Sseu-Tchuen et du Yunnan qui est passée par Itchang est sensiblement la même que les années précédentes.

Les cotonnades donnent une diminution de 8.000.000 de taels, et cette diminution se fait surtout sentir sur les filés de coton, et les pièces diverses, teintes, italiennes, turques. Les shirtings importés représentent 4.887.000 pièces, soit une augmentation de 1.400.000 pièces sur 1907; la moyenne ici a donc été sensiblement la même; mais les cotons américains ont toujours souffert de leur chute de 1907, quoique en 1908 ils aient donné un chiffre de 1.586.000 pièces. En 1906, ces cotons américains avaient été importés par 8.500.000 pièces, et en 1905 par 12.500.000 pièces, et on ne sait vraiment pourquoi ils ont subi un tel déclin; peut-être y en avait-il trop en stocks non écoulés? En tout cas, il n'y a pas de raison pour qu'ils ne revoient pas des temps meilleurs.

TABLEAU COMPARATIF DES IMPORTATIONS DES PIÈCES DE COTON

1905 1906 1907 1908
Anglaises 13.548.015 10.785.227 8.224.951 8.993.534
Américaines 12.566.093 8.544.165 578.647 1.586.989
Japonaises 780.580 733.436 840.401 986.982
Indiennes 650.636 85.003 67.905 141.312

Les filés de coton sont tombés de 450.686 piculs et se trouvent depuis dix ans en fléchissement continu. Cela tient aux manufactures locales qui sont actuellement capables de fournir d'aussi bons filés que ceux de l'étranger.

Les importations de mélanges laine et coton ont diminué de moitié; les laines pures aussi.

Les métaux ont donné une somme de 22.000.000 de taels à l'importation, contre 20.000.000 en 1907.

Les lingots et saumons de cuivre ont augmenté dans la proportion de 66.000 piculs et ont été distribués surtout aux différentes monnaies provinciales.

Presque toutes les marchandises diverses ont subi une diminution, sauf le pétrole qui a fourni 186.000.000 de gallons (1 gallon = 4 litres), soit 15.000.000 de plus que l'année précédente. L'importation d'huile américaine a augmenté de 26.000.000 de gallons, l'huile russe de plus de 2.000.000, l'huile de Sumatra de plus de 4.500.000 gallons. La farine, le riz, ont également diminué. Le sucre, l'horlogerie et les bibelots ont donné une grosse diminution à l'importation, ce qui indique évidemment une restriction dans les dépenses de luxe due, ainsi que je l'ai dit plus haut, à la crise monétaire.

Toutes les puissances ont souffert de cette diminution dans les importations, sauf les États-Unis et la Russie.

Les États-Unis, en effet, ont été peut-être un peu éprouvés dans leur importation de cotonnades, mais par contre leur pétrole a largement compensé les déficits constatés dans les farines, les bois et les autres articles. La Russie a aussi augmenté son chiffre d'importation, mais par le nord.

Les importations directes ne passant pas par Changhai comme port distributeur deviennent tous les ans plus considérables, et Hankeou est l'un des ports qui en profite le plus. Cependant il y aura forcément un arrêt dans cette façon d'opérer; car ce sont les bateaux japonais seuls qui font du Japon l'importation directe à Hankeou; ce sont des bateaux de petit tonnage, qui n'ont pas à effectuer une longue traversée maritime; mais les grands paquebots européens ou américains ne pourraient pas venir directement à Hankeou, sauf pendant deux ou trois mois d'été, aux hautes eaux.

Aux exportations, le thé a donné beaucoup: les États-Unis et la Russie ont absorbé la totalité ou à peu près; car la quantité exportée en Angleterre diminue tous les ans, et les autres pays d'Europe n'ont pris que 119.600 piculs tous ensemble. La Grande-Bretagne tire plus de 2.000.000 de piculs de l'Inde, de Ceylan et d'Assam, et 66.000 piculs seulement de Chine.

Il est probable, d'ailleurs, que rien n'enrayera le mouvement qui amène peu à peu l'Angleterre à renoncer au thé de Chine. Les planteurs de l'Inde et de Ceylan font tous leurs efforts pour garder leur position acquise et la fortifier encore, et il est probable qu'ils y arriveront; car les Anglais aujourd'hui préfèrent de beaucoup ce thé «national» au thé de Chine. Toutefois le thé de Chine peut encore voir de beaux jours si les Chinois se décident à le traiter convenablement et conformément aux procédés modernes; car en dehors de la Russie, qui est toujours son gros débouché, le thé de Chine peut se vendre dans tous les autres pays où il est de plus en plus à la mode, et où la consommation augmente.

Dans le premier trimestre, le prix des soies a considérablement baissé, mais les prix se sont relevés vers la fin de l'année, et les stocks se sont bien vendus.

Les haricots et les gâteaux de haricots, qui jusqu'à présent étaient une spécialité des ports de Mandchourie, commencent à s'exporter de Hankeou; l'Angleterre en a pris pour 500.000 piculs, destinés à faire de l'huile.

Le sésame donne une augmentation sérieuse à l'exportation: 1.792.432 piculs valant 9.138.129 taels contre 734.712 piculs valant 3.670.810 taels en 1907. L'immense saut fait par cet article, dont la vente est concentrée à Hankeou, est attribué au chemin de fer de Hankeou à Pékin qui draine les districts producteurs de sésame au Honan.

Quant à l'étain du Yunnan, il passe toujours par Mong-Tseu et le Tonkin, pour se diriger sur Hong-Kong. En 1908 Mong-Tseu en a exporté 18.335 piculs de plus qu'en 1907.

La seule remarque à faire au point de vue de la navigation est l'augmentation, réalisée par le pavillon français, de 360.000 tonnes, principalement dans les ports du Yangtseu.

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