Les Aspirans de marine, volume 1
Note 3.
Ce major-général de la marine, qu’il m’a convenu de placer au port de Brest, est un personnage de pure invention, tant sous le rapport de la bienveillance que je lui suppose pour les aspirans, que sous celui de la partialité et des petites passions que je lui attribue envers ses jeunes subordonnés. La plupart des généraux appelés à ce poste n’avaient pour nous ni autant de libéralité ni autant d’injuste animosité que le major-général de mon roman.
Les officiers supérieurs chargés, dans les ports de mer, de ces fonctions sédentaires, avaient dans leurs attributions la surveillance spéciale des aspirans de marine ; et la sévérité qu’ils apportaient à l’égard de ceux-ci, dans l’exercice de leur ministère, était au moins égale à l’irrégularité de la conduite de leurs petits mauvais sujets de justiciables. Les officiers-majors, placés sous les ordres du major-général, avaient mission de pourchasser les aspirans partout où ces derniers se glissaient pour se livrer aux petites fredaines qui ne les rendaient que trop souvent passibles des rigueurs de la discipline maritime.