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Voyage à travers les Cévennes avec un âne

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FLORAC


Nous voici à Florac, modeste sous-préfecture qui joua jadis un rôle important pendant la guerre des Camisards. Florac, situé dans un riant vallon, au fond d’un amphithéâtre de montagnes escarpées, possède un vieux château transformé en prison, une esplanade centrale, ombragée de beaux platanes, de vieilles maisons et des ruelles curieuses. Au flanc de la montagne qui couronne la ville s’épanche la magnifique source du Pêcher qui, en hiver, forme presque une rivière.

A Florac, observe Stevenson, les femmes sont d’une beauté remarquable. Je ne me permettrai pas de contredire cette flatteuse assertion.

Après déjeuner, l’Anglais fut mené au Café attenant à l’hôtel et son voyage fut le sujet général de la conversation pendant l’après-midi. Chacun lui donnait son avis au sujet de la direction qu’il aurait à suivre. On alla même chercher la carte de la Sous-Préfecture pour lui faire voir le pays à parcourir. Beaucoup de ces conseillers bénévoles étaient protestants et Stevenson remarqua que protestants et catholiques vivaient là ensemble en bonne harmonie.

Vers le soir un pasteur jeune encore vint le voir. «La population de Florac, lui dit-il, est en partie protestante, en partie catholique et la différence des croyances religieuses se double ordinairement de celle des opinions politiques; malgré cela les gens vivent en excellents termes, se fréquentent et se rendent service, en bons voisins.» Stevenson qui avait été témoin des discordes du Monastier fut tout étonné de voir régner ici le calme et la concorde. Il fut heureux de trouver cet état d’esprit dans un coin des Cévennes où la guerre religieuse avait jadis exercé ses ravages.

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