Pas perdus
L’ESPRIT DU HAUT DE L’ESCALIER
— Que fais-tu ? Je vois Dieu ! Je suis l’homme des grèvesLa nuit je fais des vers, le jour je fais des rêves :— Je fends du bois !…(Les quatre vents.)
15 août : Ma belle-sœur fleurit la tombe de ma femme Denise-Marie. Le cimetière de Belleville regarde le rez-de-chaussée où celle-ci et moi vécûmes si longtemps. La nuit me ramena en rêve dans notre chambre. Seul. La Maison transportée en Corse. (Moi-même ne parus jamais dans l’« Ile de Beauté ».) Sous ma fenêtre, le ministre Painlevé haranguait les populations. Mais, chaque minute, chronométriquement, automatiquement, il se soulevait comme sur un ressort à boudin, et — déclic — sa tête faisait demi-tour vers moi. Il avait la frousse que je ne lui fisse quelque « sale blague » : Telle que lui appliquer des claques sur le crâne. Et toujours discourant. Et il lâcha ceci : — « Ce qui nous reste à faire, c’est compléter l’éducation féminine : citoyens, vous comblerez les lacunes de ces dames ! » Sur quoi, n’y tenant plus, je sors, et, aux reporters massés sur mon perron : — « Confrères, ici, n’oubliez point les points suspensifs !! » — Tant d’esprit m’éveilla, dont je n’avais tant montré de ma vie. Mais, c’était en rêve !
Or, les pourquoi d’en outre ? — 1o M. Painlevé venait de partir. Oui, mais, pour la Bretagne. — Oui, mais (2o) l’autre soir, Henri Martineau donnait soirée pour fêter le superbe tableau où Klingsor le groupa avec tous ses hôtes du Divan autour du buste de Toulet, Mme Dussane, Chabaneix, Derème, Pierre Lièvre, Guy Lavaud, Henriot, Vaudoyer, Carco, le peintre, et Eugène Marsan. Le hasard m’assit contre Pierre Dominique : il me narra de belles histoires d’élections corses.