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Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la Langue Française en rapport avec de proverbes et des locutions proverbiales des autres langues

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HABIT.L’habit ne fait pas le moine.

Il ne faut pas juger des personnes pur l’extérieur.—On a donné diverses origines à ce proverbe. Quelques auteurs prétendent qu’il fut imaginé à une époque où les moines affectaient de porter le heaume avec les éperons dorés, et se paraient d’un costume mondain, sous lequel ils avaient plutôt l’air de chevaliers que d’ecclésiastiques (S. Norbert, Stat.—S. Bernard, Apolog. CX, n. 25). Quelques autres pensent qu’il fut introduit par les jurisconsultes canoniques, qui décidèrent que la profession était nécessaire pour posséder un bénéfice régulier, et qu’il ne suffisait pas du noviciat et de la prise d’habit, ou, ce qui revient au même, que l’habit ne fesait pas le moine. (Godefroy, sur la coutume de Normandie). On lit dans les Décrétales de Grégoire IX, qui siégeait dès l’an 1227: Cùm monachum non faciat habitus, sed professio regularis.

Je crois que le proverbe est antérieur aux faits auxquels on a voulu le rattacher, et qu’il est venu par imitation de celui des anciens Isiacum linostolia non facit, la robe de lin ne fait pas le prêtre d’Isis.—Les prêtres de la déesse Isis étaient revêtus de longues robes de lin semblables aux aubes de nos prêtres, ce qui leur a fait donner, par Ovide, la dénomination de linigera turba.

On trouve L’habit ne fait pas l’ermite, dans le fabliau intitulé: Frère Denise, Cordelier, par Rutebœuf.

Si l’habit du pauvre a des trous, celui du riche a des taches.

Proverbe qui revient à cette sentence latine traduite d’un vers grec de Théognis: Virtutem egestas, divitiæ vitium tegunt, les haillons de la misère couvrent la vertu, le manteau de la fortune couvre le vice.

Il semble, dit Platon, que l’or et la vertu soient placés des deux côtés d’une balance, et qu’on ne puisse ajouter au poids du premier sans que l’autre devienne au même instant plus léger.

L’habit volé ne va pas au voleur.

Les biens mal acquis ne profitent point.

Porter un habit de deux paroisses.

Autrefois les paroisses étaient tenues de lever à leurs frais pour l’armée un certain nombre de pionniers, qu’elles devaient, en outre, équiper complétement; mais chacune d’elles avait le droit de revêtir les siens d’une livrée particulière: d’où il résultait que, lorsque deux paroisses réunies ne fournissaient qu’un seul homme, le costume dont elles l’affublaient était mi-partie de deux étoffes de différente couleur. Ce qui donna naissance à l’expression proverbiale porter un habit de deux paroisses, qui n’a pas besoin d’être expliquée au propre, et qui signifie, au figuré, agir ou parler tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, être ce qu’on nomme communément un homme à deux visages, ou comme disaient les Latins, homo bilinguis, un homme à deux langues, ou à deux paroles.

La Fontaine a dit, dans la onzième fable du livre XII:

Quoique ainsi que la pie il faille dans ces lieux

Porter habit de deux paroisses.

Vers qui présentent heureusement les deux acceptions de notre expression proverbiale; car le fabuliste, tout en parlant dans le sens moral, a voulu rappeler aussi le sens propre, par allusion au plumage noir et blanc de la pie.

HABITUDE.L’habitude est une seconde nature.

Ferme in naturam consuetudo vertitur. (Cicéron, de invent., lib. I, cap. 2.) L’habitude est un composé des impressions répétées que font sur nous l’instruction, l’exercice, l’opinion et l’exemple. Une fois qu’elle est établie, elle n’a pas moins d’empire que la nature avec laquelle elle se confond si bien, qu’un philosophe n’a pas craint de dire: On appelle l’habitude une seconde nature, et peut-être la nature n’est-elle qu’une première habitude.

HAIE.N’approchez pas des haies.

Dans un village du Poitou, une femme, après une grosse maladie, tomba en léthargie. On pensa qu’elle avait perdu la vie, on l’enveloppa d’un linge seulement, selon la coutume des pauvres gens du pays, et on la porta au cimetière. Les porteurs ayant passé à travers des buissons, les épines la piquèrent, et elle revint de sa léthargie, si bien qu’elle vécut encore quatorze ans. Au bout de ce temps, elle mourut, ou du moins son mari crut qu’elle était assez morte pour être enterrée. Il la fit porter de nouveau au dernier asile, et lui-même voulut accompagner son corps; mais en arrivant à l’endroit des buissons, il s’écria à plusieurs reprises: N’approchez pas des haies. Ce qui devint un proverbe dont le sens moral est: ne fréquentez pas les gens qui peuvent vous faire du mal; éloignez-vous de la société des méchants.

HALLEBARDE.Cela rime comme hallebarde et miséricorde.

Cela ne rime pas du tout.—Certain parémiographe a prétendu qu’il faut entendre ici par miséricorde une dague de ce nom[53], avec laquelle les hommes de guerre d’autrefois achevaient un ennemi terrassé, en l’enfonçant dans le défaut de son armure, et il a indiqué l’extrême différence de la miséricorde, arme très courte qu’on portait à la ceinture, et de la hallebarde, arme très longue qu’on portait sur l’épaule, comme raison du proverbe employé, suivant lui, pour ridiculiser l’assimilation de deux choses disproportionnées ou disparates.

Cette origine ne me paraît pas admissible, en voici une autre qui est rapportée dans plusieurs recueils, et qui a du moins le mérite d’être fort plaisante, si elle n’a pas celui d’être vraie.

Un petit boutiquier de Paris, nommé J. Cl. Bombet, fort ignorant de tout ce qui ne concernait pas son petit négoce, eut le chagrin de voir mourir le suisse de l’église Saint-Eustache, avec lequel il était très lié. Il voulut rendre ses regrets publics, en composant pour feu son ami une belle épitaphe, mais la grande difficulté était de la faire en vers, car il n’avait aucune espèce de notion sur la poésie. Il s’adressa à un maître d’école qui n’en savait guère davantage, et lui demanda quelles étaient les règles de cet art. Le magister, d’un air doctoral, lui répondit que, quoiqu’une pièce de vers dût rouler sur un sujet unique, il fallait néanmoins, autant qu’il était possible, que chaque vers pût présenter en lui-même une idée indépendante, que, quant à la rime, il était nécessaire que les trois dernières lettres du second vers fussent les mêmes que les trois dernières du précédent. Le bonhomme retint bien cette leçon, et, après beaucoup de travail, il accoucha du quatrain suivant:

Ci gît mon ami Mardoche.

Il a voulu être enterré à Saint-Eustache.
Il y porta trente-deux ans la hallebarde.

Dieu lui fasse miséricorde.

(Par son ami J. Cl. Bombet, 1727.)

Il fit graver cette sublime épitaphe sur la pierre tumulaire, et de là vint le proverbe cela rime comme hallebarde et miséricorde.

La véritable explication de ce proverbe, bien antérieur à la date de l’épitaphe, se rattache à un fait littéraire que voici. Nos anciens versificateurs regardaient deux consonnes suivies d’un e muet, comme suffisantes pour constituer une rime féminine, ce qui parut plus tard un abus auquel on remédia en exigeant que cette rime fut double et résultat du son qui se lie immédiatement à la syllabe muette. Ainsi, les rimes de hallebarde et miséricorde, qui étaient admises d’après le premier principe, furent proscrites d’après le second, et elles devinrent dès-lors le type proverbial des rimes défectueuses.

On dit aussi: Cela rime comme bûche et poche.—Cela rime comme corne et lanterne.

HARDI.Hardi comme un saint Pierre.

Cela se dit d’une personne qui nie effrontément une chose, comme fit saint Pierre, lorsqu’il renia trois fois Jésus-Christ.

HARENG.La caque sent toujours le hareng.

Proverbe qu’on applique à une personne qui, par quelque action ou par quelque parole, fait voir qu’elle retient encore quelque chose de la bassesse de son origine ou des mauvaises impressions qu’elle a reçues.—On dit aussi: Le mortier sent toujours les aulx.

Quo semel est imbuta recens servabit odorem
Testa diu.
(Horace, liv. I, épit. 2.)

HARO.Crier haro sur quelqu’un.

C’est se récrier avec indignation sur ce qu’il fait ou dit mal à propos.—L’opinion la plus accréditée sur le mot haro est celle qui le fait dériver de Rol ou Rollon, chef des Normands, qui, en vertu du traité de Saint-Clair sur Epte, en 912, se fit baptiser pour épouser Giselle, fille de Charles-le-Simple, et devint le premier duc de Normandie sous le nom de Robert, parce que Robert, duc de France et de Paris, lui avait servi de parrain. Rollon fut, dit-on, après sa conversion, un souverain si zélé pour le maintien de l’ordre et de la justice, et si redouté des méchants, que son nom seul prononcé réprimait leurs entreprises. Les lois qu’il fit contre le vol furent si exactement observées, qu’on n’osait même ramasser ce qu’on trouvait, dans la crainte d’être accusé de l’avoir dérobé. Un jour, qu’il chassait dans la forêt de Roumare, un seigneur franc, qui était parmi les officiers de sa suite, lui ayant dit qu’il se croirait perdu s’il avait le malheur de passer tout seul, de nuit, dans cette forêt: vous avez tort, répondit le duc, car vous y seriez en sureté comme chez vous. En même temps il détacha un collier d’or qu’il portait à son cou, et le suspendit à un arbre, en jurant qu’aucun homme n’aurait la hardiesse d’y toucher. En effet, trois ans après, lorsqu’il mourut, le collier était encore suspendu à l’arbre d’où on le retira pour le mettre dans son cercueil. On a conclu de ces divers traits et de la ressemblance qu’il y a entre l’exclamation ha! Rol et haro que ce dernier mot, ainsi que l’usage de faire arrêt sur quelqu’un ou sur quelque chose était un reste d’invocation à Rol ou Rollon. Cependant l’usage et le mot existaient avant le prince normand; ce qui a fait croire à quelques auteurs qu’il fallait les rapporter à Harold, prince danois, qui était grand conservateur de la justice à Mayence, en 815; mais c’est encore une erreur. Haro est un dérivé du verbe celtique haren (crier, appeler en aide), et il est le même que son homonyme harau qui signifie secours. On trouve dans le Vieux Testament en vers: harau, harau, je me repens.

Quant à l’usage de faire arrêt pour procéder ensuite en justice, il était connu des Romains qui le nommaient quiritatio quiritum. Lorsqu’ils étaient injustement opprimés, du temps de la république, ils invoquaient par une plainte publique l’assistance des citoyens; et du temps de l’empire, ils s’écriaient: O César! ce dernier cri était si respecté qu’après qu’il avait été proféré, on cessait toute poursuite pour recourir à la décision de l’empereur, même quand il s’agissait d’un criminel que l’on conduisait au supplice. Nous voyons, dans le IIIe livre du roman d’Apulée, que l’âne d’or, en traversant un village, s’efforça de faire entendre ce cri pour être délivré des voleurs qui l’emmenaient. Il prononça assez distinctement ô à plusieurs reprises, mais il ne put venir à bout de dire César.

La clameur de haro fut si révérée en Normandie, que lorsqu’on allait enterrer Guillaume-le-Conquérant dans l’église de Saint-Étienne de Caen, qu’il avait fait bâtir, un bourgeois de la ville nommé Ascelin, fit suspendre les funérailles par cette clameur. Il disait que l’emplacement de cette église avait été usurpé sur le champ de son père Arthur par le prince, et il s’opposait à ce que l’usurpateur y fût inhumé. On vérifia le fait à l’instant, et on donna soixante sols à Ascelin pour la place de la sépulture, avec promesse de lui payer dans quelque temps le reste de sa terre.

HATE.La trop grande hâte est cause du retardement.

Qui nimiùm properat seriùs absolvit (Tite-Live, lib. XXII, c. 39). Qui se hâte trop finit plus tard.

Festinatio tarda est (Q. Curt., lib. IX, c. 9). On se retarde par trop de précipitation.

Ipsa se velocitas implicat (Senec., Épist. 44). L’extrême promptitude s’embarrasse elle-même.

HATER.Qui se hâte trop se fourvoie.

On ne fait bien les choses qu’à propos, en y employant le temps et les soins nécessaires. La précipitation gâte tout; elle est imprévoyante et aveugle. Festinatio improvida et cæca (Tite-Live, lib. XXII, c. 5).

Il y a un proverbe grec rapporté par Aristote, et passé dans la langue latine en ces termes: Canis festinans cæcos parit catulos. Le chien en se hâtant fait des petits aveugles. Ce proverbe est fondé sur l’opinion erronée que le chien qui se presse trop dans l’acte de la génération risque de produire des petits difformes.

HAUBERGEON.Maille à maille se fait le haubergeon.

Pour exprimer qu’on doit faire les choses avec ordre et les unes après les autres, ou qu’en faisant de petites épargnes, on peut amasser beaucoup de bien.—Le haubergeon, ancienne arme défensive, était une espèce de cotte ou de chemise de mailles faite de plusieurs petits anneaux de fer accrochés ensemble.

HERBE.Mauvaise herbe croît toujours.

Proverbe qu’on applique par plaisanterie aux enfants qui croissent beaucoup. Les Espagnols disent: yerva mala no la empece la elada. A mauvaise herbe la gelée ne nuit point.

Sur quelle herbe avez-vous marché?

C’est ce qu’on dit à quelqu’un qui se livre à des saillies de mauvaise humeur ou de folle gaîté, sans qu’on sache pour quel motif.—On avait jadis tant de foi à la vertu de certaines herbes qu’on les croyait capables d’opérer par le seul contact. Telle herbe égarait le voyageur qui avait marché dessus (elle se nommait l’herbe de fourvoiement); telle autre le rendait furieux, telle autre le rendait fou, etc.: de là l’expression proverbiale.—Les Romains disaient d’un homme prêt à s’emporter sans raison: Il a marché sur une pierre mordue d’un chien enragé. Tetigit lapidem a cane morsum.

Manger son blé en herbe.

Dépenser d’avance son revenu.—Les Italiens disent: Mangiare l’agresto il giugno. Manger le verjus au mois de juin.—Un dissipateur demandait à un médecin pourquoi les matières qu’il rendait étaient vertes. C’est, répondit l’esculape, parce que vous avez mangé votre blé en herbe.

Écouter l’herbe lever.

Expression dont on se sert quelquefois pour indiquer une attention scrupuleuse et niaise, comme le serait celle d’une personne qui prêterait l’oreille au bruit de la végétation. L’extrême finesse d’ouïe nécessaire pour entendre ce bruit a été attribuée à un compagnon de Fortunatus dans le roman de ce nom.

Il y a employé toutes les herbes de la Saint-Jean.

Expression très usitée en parlant de quelqu’un qui a usé de toute sorte de remèdes pour se guérir de quelque maladie, ou qui a mis en œuvre tous les moyens imaginables pour réussir dans quelque affaire. Elle est fondée sur une croyance superstitieuse qui attribuait des vertus merveilleuses à certaines plantes cueillies le jour de la Saint-Jean, dans l’intervalle qui s’écoule entre les premières lueurs de l’aurore et le lever du soleil. Non-seulement on regardait ces plantes comme un excellent spécifique, mais on se figurait qu’elles pouvaient préserver du tonnerre, des incendies et des maléfices. Les femmes qui n’avaient point d’enfants en fesaient des ceintures qu’elles portaient dans l’espoir de devenir fécondes. (Thiers, Trait. des superst., liv. IV, c. 3, et liv. V, c. 3.—L. Joubert, Erreurs popul., liv. II, c. 2.)

HÈRE.C’est un pauvre hère.

C’est un homme sans mérite, sans considération, un pauvre sire. Ce mot est dérivé de l’allemand Herr, qui signifie Seigneur. Une métathèse de sens fort commune en a fait en français un terme de mépris. C’est ainsi que deux autres mots allemands fort nobles, ross et buch, coursier et livre, sont devenus chez nous rosse et bouquin.

HÉRÉSIE.Un sot ne fait point d’hérésie.

Ce proverbe est, dans l’application qu’on en fait, une critique déguisée sous la forme de la louange, une manière ironique d’excuser la sottise. Il est fondé sur cette vérité incontestable que l’auteur d’une hérésie doit allier à l’énergie du caractère l’exercice des facultés intellectuelles; car on ne remue point les hommes sans ces deux puissants leviers. M. de Châteaubriand, dans ses Études historiques, a très bien montré l’affinité des hérésies et des systèmes philosophiques: «L’hérésie, dit-il, cette branche gourmande du christianisme, ne cessa de pousser avec vigueur, et reproduisit de son côté le fruit philosophique dont le germe l’avait fait naître.» Il s’est rencontré dans cette pensée avec Tertullien et avec saint Jérôme. Le premier accusait les écrits de Platon d’avoir fourni la matière de la plupart des hérésies, et le second disait que les erreurs des hérétiques avaient toujours eu leur repaire dans les broussailles de la métaphysique d’Aristote.

HÉRITIER.Un troisième héritier ne jouit pas des biens mal acquis.

Ce proverbe est traduit de ce vers latin:

De male quæsitis non gaudet tertius hæres.

Il a pour pendant cet autre proverbe: Qui bien acquiert possède longuement.

N’est héritier que celui qui jouit.

Il ne faut compter sur un héritage que lorsqu’on le tient. Un autre proverbe dit: Qui attend les souliers d’un mort, risque d’aller pieds nus.

HÉROS.Il n’y a point de héros pour son valet de chambre.

On croit que ce proverbe a été inventé par le maréchal de Catinat, qui disait: Il faut être bien héros pour l’être aux yeux de son valet de chambre. La pensée qu’il exprime se trouve dans le passage suivant de Montaigne: «Tel a été miraculeux au monde à qui sa femme et son valet n’ont rien vu seulement de remarquable. Peu d’hommes ont été admirés par leurs domestiques. Nul n’a été prophète non-seulement en sa maison, mais en son pays, dit l’expérience des histoires.» (Ess., liv. III, c. 2.)

«Écoutez ceux qui ont approché autrefois de ces hommes que la gloire des succès avait rendus célèbres; souvent ils ne leur trouvaient de grand que le nom: l’homme désavouait le héros. Leur réputation rougissait de la bassesse de leurs mœurs et de leurs autres penchants; la familiarité trahissait la gloire de leurs succès. Il fallait rappeler l’époque de leurs grandes actions pour se rappeler que c’était eux qui les avaient faites.» (Massillon.)

La plupart des héros sont comme de certains tableaux, pour les estimer il ne faut pas les regarder de trop près. (La Rochefoucauld.)

Pour son siècle incrédule un héros n’est qu’un homme.

(M. de Lamartine).

HEUR.Il n’y a qu’heur et malheur.

C’est-à-dire que le hasard décide de la plupart des choses. Les Grecs avaient un proverbe semblable, qu’Amyot a traduit ainsi:

Tous faits humains dépendent de fortune,
Non de conseil ni de prudence aucune.

Plutarque, dans son Traité de la fortune, s’est attaché à démontrer la fausseté de ce proverbe, qui attribue tout au sort et ne laisse rien à la prudence. Cependant il est vrai de dire que la raison humaine est presque toujours en défaut, et que la fortune semble se moquer d’elle en donnant des résultats différents à des entreprises semblables; ce qui revient à la pensée de Juvénal, que de deux scélérats qui commettent le même crime l’un est mis en croix et l’autre élevé sur un trône,

Multi

Committunt eadem diverso crimina fato.
Ille crucem sceleris prelium tulit, hic diadema.

L’Ecclésiasle dit: Vidi sub sole nec velocium esse cursum, nec fortium bellum, nec sapientium panem, nec doctorum divitias, nec artificum gratiam, sed tempus casumque in omnibus (c. IX, v. 2). J’ai vu sous le soleil que le prix de la course n’est point pour les plus légers, ni la gloire pour les plus vaillants, ni le pain pour les plus sages, ni les richesses pour les plus habiles, ni la faveur pour les meilleurs ouvriers; mais que tout se fait par rencontre et à l’aventure.

«L’heur et le malheur sont à mon gré deux souveraines puissances. C’est imprudence d’estimer que l’humaine prudence puisse remplir le rôle de la fortune.» (Montaigne.)

HEURE.L’heure du berger.

L’heure, l’occasion favorable aux amants.—Ce nom de berger, employé comme synonyme d’amant, a été introduit dans notre langue par les pastorales galantes.

L’heure du berger se prend aussi pour le temps propre à réussir en quelque chose que ce soit.—Danton, mécontent de la journée du 20 juin, où Louis XVI n’avait pas été assassiné, disait: Ils ne savent donc pas que le crime a aussi son heure du berger. Ce mot caractérise Danton.

Chercher midi à quatorze heures.

Chercher des difficultés où il n’y en a point, allonger inutilement ce qu’on peut faire ou dire d’une manière plus courte, vouloir expliquer d’une manière détournée quelque chose de fort clair.—Cette locution est fondée sur la division du cadran en vingt-quatre heures, dont la première, commençant toujours une demi-heure après le coucher du soleil, qui varie progressivement, fait changer celle qui doit marquer le milieu du jour, en raison de la durée que comprend celle variation, de sorte que midi peut se trouver tour à tour de dix-neuf à quinze, mais jamais à quatorze heures. Une telle manière de mesurer le temps, encore usitée en Italie, le fut autrefois en France. Il s’est conservé plusieurs petites montres du xve siècle où les vingt-quatre heures sont exactement marquées.

On connaît les jolis vers de Voltaire pour servir d’inscription à un cadran solaire placé sur la façade d’une auberge:

Vous qui fréquentez ces demeures,
Êtes-vous bien? tenez vous-y,
Et n’allez point chercher midi

A quatorze heures.

HEUREUX.N’est heureux que qui le croit être.

Le bonheur ne consiste guère que dans l’imagination. En général, la mesure du bonheur comme du malheur d’un homme, c’est l’idée qu’il en a.

A l’heureux l’heureux.

La fortune vient ordinairement à celui qui est heureux: In beato omnia beata.

Plus heureux que sage.

On assigne à ce dicton une origine mythologique qu’on fait remonter jusqu’à la fondation d’Athènes. Neptune, irrité que Minerve eût obtenu l’honneur, qu’il lui avait disputé, de donner un nom à cette ville, en maudit les habitants, et les voua au génie des mauvais conseils, pour les punir de ne s’être pas prononcés en sa faveur; mais la déesse corrigea le maléfice en mettant sous la protection de la fortune toutes les folles entreprises que son peuple adoptif pourrait former, et l’on dit dès lors de ce peuple: Il est plus heureux que sage. Ce qui s’applique aujourd’hui à tout homme qui réussit malgré ses imprudences.

Heureux comme un roi.

Ce bonheur a peut-être existé dans les temps les plus reculés; mais Dieu sait ce qu’il est aujourd’hui. Il y a peu de malheurs qui ne lui soient préférables, et pourtant existe-t-il quelqu’un qui, une fois dans sa vie, n’ait envié le sort des rois?—Si j’étais roi, disait un petit pâtre, je garderais mes moutons à cheval.—Et moi, disait un autre, je mangerais de la soupe à la graisse dans une écuelle de velours. Ils pensaient aux bénéfices de la place et non à ses charges.

Plus heureux qu’un enfant légitime.

On dit aussi heureux comme un bâtard, ce qui est la même chose. Les enfants issus d’unions prohibées sentent, de bonne heure, qu’ils doivent tirer toutes leurs ressources d’eux-mêmes, et ils s’accoutument aussi de bonne heure à faire tous leurs efforts pour échapper à l’état de délaissement et d’humiliation où la société semble vouloir les retenir. Rien ne les détourne de ce but; leur vie entière est une lutte opiniâtre contre les obstacles; leurs facultés acquièrent beaucoup de force et d’énergie sous l’impulsion du besoin; ils finissent par sortir vainqueurs de ces épreuves, et deviennent quelquefois des hommes célèbres. Alors la fortune les adopte et leur donne de grandes destinées. L’histoire dépose de cette vérité, consacrée jusque dans la fable, par l’exemple de tant de dieux et de héros. Bacchus, Hercule, Romulus, etc., avaient une origine entachée de bâtardise. Il en était de même de Guillaume, qui conquit l’Angleterre; de Dunois, qui délivra la France, et d’une foule d’autres guerriers illustres, tels que le duc de Vendôme, le duc de Berwich, le maréchal de Saxe, etc. C’est probablement de là que sont nées les deux expressions proverbiales. Il se peut aussi, dit M. A. V. Arnault, que le sens de ces expressions soit venu de ce que, privés de parents, mais exempts de maîtres, les bâtards sont placés, par leur malheur même, plus près de l’indépendance que le commun des hommes. En songeant à ce malheur là plus d’un légitime, impatient du joug, a pu s’écrier: heureux comme un bâtard.

On ne doit appeler personne heureux avant sa mort.

Mot de Solon à Crésus.—«Cet adage semble rouler sur de bien faux principes. On dirait, par une telle maxime, qu’on ne devrait le nom d’heureux qu’à un homme qui le serait constamment depuis sa naissance jusqu’à sa dernière heure. Cette série de moments agréables est impossible par la constitution de nos organes, par celle des éléments, de qui nous dépendons, par celle des hommes, dont nous dépendons davantage: prétendre être toujours heureux est la pierre philosophale de l’ame. C’est beaucoup pour nous de n’être pas longtemps dans un état triste; mais celui qu’on supposerait avoir toujours joui d’une vie heureuse et qui périrait misérablement, aurait certainement mérité le nom d’heureux jusqu’à sa mort, et on pourrait prononcer hardiment qu’il a été le plus heureux des hommes. Il se peut très bien que Socrate ait été le plus heureux des Grecs, quoique des juges superstitieux et absurdes ou iniques, ou tout cela ensemble, l’aient empoisonné juridiquement, à l’âge de soixante-dix ans, sur le soupçon qu’il croyait un seul Dieu. Cette maxime philosophique tant rebattue, nemo ante obitum felix, paraît donc absolument fausse en tous sens, et si elle signifie qu’un homme heureux peut mourir d’une mort malheureuse, elle ne signifie rien que de trivial.» (Voltaire, Dict. phil., art. Heureux.)

«A mon advis, c’est le vivre heureusement, et non, comme disait Anthisthènes, le mourir heureusement, qui fait l’humaine félicité.» (Montaigne, Ess., liv. III, c. 2.)

HEURTER.On se heurte toujours où l’on a mal.

Il n’en est pas ainsi sans doute, car on prend des précautions; mais il semble qu’il en soit ainsi, parce que les moindres coups reçus à un endroit sensible sont des coups qui comptent, tandis qu’ailleurs ils passent inaperçus.

HIC.Voilà le hic.

Les lecteurs d’une pièce manuscrite ou imprimée, dans les temps voisins de l’imprimerie, mettaient souvent à côté des endroits remarquables le monosyllabe hic, abrégé de hic sistendum, hic advertendum (ici il faut s’arrêter, faire attention), et cet usage, étant devenu familier, a amené fort naturellement la façon de parler proverbiale: c’est là le hic; c’est là la principale difficulté de l’affaire, l’argument le plus fort de la cause. (L’abbé Morellet.)

HIRONDELLE.Une hirondelle ne fait pas le printemps.

Il n’y a point de conséquence à tirer d’un seul exemple. Ce proverbe est la traduction littérale d’un proverbe latin qui est littéralement traduit d’un proverbe grec cité par Aristote. (Morale, liv. I.)

Hirondelles de carême.

On appelait ainsi, dit M. Saignes, les sœurs de Sainte-Claire, religieuses qui fesaient vœu de pauvreté, et qui voyageaient tous les ans pour recueillir les aumônes des fidèles, parce qu’elles étaient, comme les hirondelles, vêtues de noir et de blanc, et qu’elles quittaient leurs couvents au commencement du carême. Elles paraissaient avec le printemps, dont l’une d’elles était toujours l’image. Elles voyageaient par couples solitaires; leur nid était dans les abbayes, les prieurés, les presbytères. Elles revenaient fidèlement aux lieux qui les avaient accueillies; leur robe noire, leur colerette blanche, leur teint vermeil et leurs yeux piquants en fesaient un des plus jolis oiseaux de nos climats. Le vent de la révolution a détruit leurs asiles, et ce n’est pas une des moindres pertes que nous ayons à regretter.

HOC.Cela m’est hoc.

Cela m’est assuré.—Cette expression a été employée par La Fontaine dans la fable 8e du liv. V:

Oh! que n’es-tu mouton! car tu me serais hoc.

Elle est venue, suivant Ménage, du jeu appelé le hoc, dans lequel on dit hoc, en jouant certaines cartes qui font gagner. L’abbé Morellet pense qu’elle a une origine plus ancienne, fondée sur le fait bien connu de la distinction des deux parties de la France, l’une en deçà, l’autre au delà de la Loire, en langue d’oil et en langue d’hoc, c’est-à-dire en deux pays, dans l’un desquels, pour exprimer le contentement, on disait oil, tandis que dans l’autre on disait hoc. (Oil et hoc signifient oui.) De là, ajoute-t-il, il a été tout naturel de dire cela vous est hoc, pour je vous accorde ce que vous demandez, tenez-vous en sûr; j’y consens, je dis hoc[54].

HONNEUR.L’honneur est le loyer de la vertu.

C’est-à-dire le prix, la récompense de la vertu. Ce proverbe est littéralement traduit des paroles suivantes de saint Cyrille, rapportées par Stobiée: μιϚθὸς ἀρετὴς ἔπαινος

Trop tard, hélas! la gloire arrive,
Et toujours sa palme tardive
Croît plus belle sur un cercueil. (Fontanes.)

Les honneurs changent les mœurs.

Honores mutant mores et non sæpe in meliores.

Plutarque (Vie de Sylla, c. 64) rapporte que ce proverbe fut fait pour Sylla qui, dans sa jeunesse, s’étant montré d’un caractère jovial, doux et compâtissant, devint, pendant sa dictature, sévère, cruel, implacable.

Jean de Meung, dans le Roman de la Rose, soutient que les honneurs ne changent pas les mœurs, qu’ils ne font que les démasquer;

Car honneurs ne sont pas muance,
Ains sont signes de démonstrance
Quels mœurs en eulx devant avoient
Quant ès petits estats estoient.

Philippe II, roi d’Espagne, disait que peu d’estomacs étaient capables de digérer les grandes fortunes, et qu’une mauvaise nourriture n’engendrait pas tant de corruption dans les corps que les honneurs dans les esprits mal faits.

C’est beaucoup tirer de notre ami, dit La Bruyère, si, étant monté en faveur, il est encore un homme de notre connaissance.

Il villano nobilitato non cognosce suo padre.
Le vilain anobli ne connaît pas son père.

HONNI.Honni soit qui mal y pense.

Suivant une tradition vulgaire, mais qui n’est appuyée d’aucune autorité ancienne, la comtesse Alix de Salisbury, dans un bal donné à la cour d’Édouard III, roi d’Angleterre, laissa tomber en dansant le ruban bleu qui attachait un élégant bas de chausse qu’on portait alors. Le monarque s’empressa de le ramasser, et ayant vu sourire plusieurs courtisans, qui n’avaient pas l’air de croire que cette faveur fût due au simple hasard, il dit à haute voix: Honni soit qui mal y pense. Et comme tout événement susceptible d’une tournure galante était célébré avec éclat parmi les guerriers de cette époque, le prince, en mémoire de celui-ci, institua l’ordre de la jarretière, auquel il donna pour devise les mots qu’il avait prononcés. Cette origine, quelque frivole qu’elle paraisse, n’est pas incompatible avec les mœurs de ce siècle (1349), et il est difficile, en effet, de rendre raison autrement de la devise et du signe particulier de la jarretière, ni l’un ni l’autre n’ayant aucun rapport sensible à des coutumes et à des ornements militaires de ce temps[55].

Le duc d’Orléans, père du roi Louis-Philippe, avait fait inscrire, dit-on, dans ses écuries la devise de l’ordre de la jarretière, en changeant l’orthographe du dernier mot: Honni soit qui mal y PANSE.

HONTEUX.Il n’y a que les honteux qui perdent.

Il ne faut pas se laisser dominer par une mauvaise honte; faute de hardiesse et de confiance, on manque de bonnes occasions. Honte fait dommage, dit un autre proverbe.

Jamais honteux n’eut belle amie.

En amour il faut être entreprenant. Les honteux ne gagnent rien auprès des femmes; elles sont comme le paradis, qui veut qu’on lui fasse violence, suivant l’expression de l’Évangile: Vim patitur regnum cœlorum.

HORLOGE.Il est plus difficile d’accorder les philosophes que les horloges.

Ce proverbe est une phrase retournée de Sénèque, qui a dit dans son Apocoloquintose, en parlant de la mort de l’empereur Claude: «Je ne puis vous apprendre l’heure précise de cet événement; il sera plus facile d’accorder les philosophes que les horloges. Horam non possum tibi certam dicere: facilius inter philosophos quàm inter horlogia conveniet.»

Charles-Quint, retiré dans un monastère d’Hiéronimites, à Saint-Just, en Estramadure, après avoir abdiqué l’empire, avait toujours sur sa table une trentaine d’horloges de poche, ou montres, auxquelles il voulait faire marquer la même heure[56]. Comme il ne pouvait y réussir, il s’écriait: «Quoi, cela m’est impossible! et quand je régnais j’ai pu croire que je ferais penser mes sujets de la même manière en matière de religion! O mon Dieu! quelle était donc ma folie!» Un domestique entre étourdiment dans sa cellule, renverse la table et brise les montres. Charles se prend à rire, et lui dit: Plus habile que moi, tu viens de trouver le seul moyen de les mettre d’accord.

HOROSCOPE.L’horoscope des trois papes.

Un docteur de Louvain, tirant l’horoscope de trois ecclésiastiques en même temps, leur prédit à tous trois qu’ils seraient papes, et ils le furent en effet: c’est ce qu’on appelle l’horoscope des trois papes (Léon X, Adrien VI et Clément VII). L’astrologie peut tirer vanité de cette prédiction, à laquelle croira qui voudra.

HOTE.Qui compte sans son hôte compte deux fois.

On se trompe ordinairement quand on compte sans celui qui a intérêt à l’affaire, quand on espère ou qu’on se promet une chose qui ne dépend pas absolument de soi.—Les fréquents démêlés des voyageurs avec leurs hôtes, lorsqu’il s’agit de régler les comptes, ont donné lieu à ce proverbe.

HUCHE.Enflé du vent de la huche.

Expression proverbiale qu’on applique à une personne dont les joues sont rebondies, et qui a le pain à discrétion.—On appelait autrefois vent de la huche un vent qu’on fesait en ouvrant et fermant avec précipitation la huche ou le pétrin. Ce vent était réputé très salutaire dans plusieurs maladies; on croyait surtout qu’il pouvait guérir ceux qui avaient le visage couvert de dartres, et donner de l’embonpoint aux gens d’une excessive maigreur, lorsqu’ils étaient exposés à son action trois fois chaque matin, pendant neuf jours consécutifs. Il est fort probable que l’expression proverbiale est née d’une allusion à cette pratique superstitieuse.

HUITRE.C’est une huître à l’écaille.

On a regardé l’huître comme étant placée au dernier degré de l’animalité, quoiqu’il y ait au-dessous d’elle un assez grand nombre d’animaux qui lui sont inférieurs sous le rapport de l’organisation, ainsi que des résultats de l’organisation, et l’on a cru que ce bivalve, jugé incapable de se mouvoir, était à peine doué de sensibilité, et totalement dépourvu des facultés de l’instinct: de là l’expression proverbiale dont on se sert pour désigner une personne fort stupide.

Raisonner comme une huître.

C’est-à-dire fort mal, en dépit du bon sens.—Cette expression peut être dérivée de la même observation que la précédente; cependant on pense qu’elle est provenue d’une allusion aux discours tenus par une huître dans la Circé de Giovanne Baptista Gelli, poète et philosophe florentin. Cet ouvrage, qui fut très répandu et très goûté en France au XVIe siècle, représente Ulysse dialoguant avec ses compagnons changés en bêtes, et cherchant à leur persuader de reprendre la forme humaine, que la magicienne Circé doit leur rendre, pourvu qu’ils en témoignent le désir. Le premier auquel il s’adresse est une huître, qui se montre fort contente de l’être, et qui veut prouver par une foule de raisons qu’une huître vaut mieux qu’un homme. Il s’adresse ensuite tour à tour aux autres; mais tous, à l’exception du dernier, qui est l’éléphant, lui répondent par de semblables arguments; ils raisonnent comme l’huître.

HUPPÉ.Les plus huppés y sont pris.

C’est-à-dire ceux qui se croient les plus habiles y sont pris.

Autrefois les personnes les plus considérables avaient leur couvre-chef orné d’une huppe ou d’une houppe; la huppe était une touffe de plumes et la houppe un flocon de soie, de fil ou de laine. Fauchet remarque qu’on disait les plus huppés en parlant des gens de guerre, et les plus houppés en parlant des clercs ou gens de lettres. Les raisons sur lesquelles était fondée cette différence n’ont pas entièrement cessé d’exister. Encore aujourd’hui l’ecclésiastique et l’homme de robe, quand ils sont en fonction, portent un bonnet surmonté d’une houppe, et certains militaires ont un plumet à leur chapeau ou à leur casque.—Montaigne a dit des plus crêtés pour des plus huppés. (Ess., liv. III, ch. 5.)


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