L'Été à l'ombre
AVE
A
Frédéric MONTENARD
A toi, le peintre exact des étés qui chauffent à blanc, et des ombres couleur de pervenche, je dédie ce livre, parce que tu y retrouveras quelques souvenirs de notre pays où ta bastide n’est pas loin de la mienne, où la lumière et l’azur sont des réalités brutales, où l’ombre est un rêve en vain désiré.
Tu retrouveras, dans ce petit livre, le potier notre voisin, le savetier et le maçon de notre village, la culture ardente des immortelles, inaltérables fleurs du souvenir, et cette histoire des deux étameurs, bonne à réjouir des simples, des enfants, des villageois restés candides.
Si tu veux essayer de lire, l’été, à l’ombre, emporte ce livre. C’est un recueil d’histoires brèves, lecture facile à couper de petits sommes rythmiques et doux, conseillers d’indulgence, et durant lesquels le songe du lecteur satisfait achève et embellit les rêves du conteur…
Lis mon livre l’été, à l’ombre.
J. A.
La Garde-près-Toulon, 10 juillet 1895.