← Retour

Avis au peuple sur sa santé: ou traité des maladies les plus fréquentes

16px
100%

CHAPITRE XVIII.
Des Fiévres d'accès.

§. 232. Les fiévres d'accès, que le peuple appelle fiévres tremblantes, «sont celles qui, après un accès de quelques heures, diminuent sensiblement ainsi que les symptômes, & cessent enfin absolument, de façon cependant que l'accès revient ensuite». Il y en a toujours beaucoup dans tous les lieux où l'on respire un air marécageux.

§. 233. Il y en a de plusieurs especes. Elles tirent leurs noms de l'ordre dans lequel les accès reviennent. Si l'accès revient tous les jours, c'est ou une vraie quotidienne, ou une double tierce. On peut les distinguer l'une de l'autre, en ce que dans la quotidienne les accès sont longs & se ressemblent tous. Elle n'est pas fréquente. Dans la double tierce ils sont moins longs, & il y en a alternativement un plus leger & un plus fort. Dans la fiévre tierce, les accès reviennent de deux jours l'un. Dans la quarte, seulement le quatrieme jour, & le malade a deux jours de bons. Les autres especes sont très rares. J'ai vu une véritable quinte; & une véritable septimane, qui revenoit tous les dimanches.

§. 234. Le premier accès de fiévre intermittente, attaque souvent dans le tems qu'on se croit le mieux portant. D'autres fois, il est précédé par un sentiment de froid & d'engourdissement, qui dure quelques jours avant que l'accès se déclare. Il commence par des bâillemens, des lassitudes, une foiblesse, des froids, des frissons, des tremblemens; par la pâleur des extrémités, par des nausées, & quelquefois par un vomissement. Le pouls est vîte, foible & petit, & la soif assez grande.

Au bout d'une heure ou deux, rarement trois ou quatre, il survient une chaleur qui augmente insensiblement, & devient extrême. Alors le corps devient rouge, l'anxiété diminue, le pouls est plus fort & plus grand, la soif est excessive, le malade se plaint d'un mal de tête violent & d'une douleur dans tous les membres, enfin l'on tombe dans une sueur générale de quelques heures. Tous les symptômes, dont on vient de parler, diminuent, & souvent le sommeil survient. Après ce sommeil, le malade se réveille souvent sans fiévre; il ne lui reste alors qu'une lassitude & de la foiblesse. Quelquefois le pouls, entre les accès, est dans son état naturel, souvent il reste un peu plus vîte qu'en santé, & ne reprend sa premiere lenteur que quelques jours après le dernier accès. Un des symptômes qui caractérise le plus particulierement les fiévres d'accès, c'est la nature des urines que le malade rend sur la fin de l'accès. Elles sont rougeâtres, & elles déposent un sédiment qui ressemble exactement à de la brique pilée. Quelquefois elles sont écumeuses, & il se forme au-dessus une pellicule qui s'attache aux côtés du verre.

§. 235. La durée de chaque accès n'est point fixe, elle varie suivant l'espece de la fiévre & plusieurs autres circonstances. L'accès revient quelquefois précisément à la même heure; d'autre fois chaque accès avance d'une, deux, trois heures; quelquefois ils retardent d'autant. L'on a cru remarquer que les fiévres dont les accès anticipoient, se terminoient plutôt que les autres; mais ce n'est point une régle générale.

§. 236. L'on distingue les fiévres d'accès, en fiévres de printems ou d'automne. L'on appelle fiévres de printems, celles qui régnent depuis le mois de Février jusqu'à la fin de Juin; fiévres d'automne, celles qui régnent depuis le mois de Juillet jusqu'au mois de Janvier. Leurs caracteres essentiels sont les mêmes. Ce ne sont point proprement des maladies différentes; mais les circonstances qui les accompagnent méritent quelqu'attention. Les circonstances dépendent de la saison & de la constitution des corps dans ces saisons. Les fiévres de printems sont quelquefois jointes à une disposition inflammatoire; parceque c'est la disposition des corps dans ce tems là; & comme tous les jours la saison devient plus favorable, elles sont ordinairement assez courtes. Celles d'automne sont souvent mêlées d'un principe de putridité, & comme la saison devient fâcheuse, elles sont plus opiniâtres.

§. 237. Les fiévres d'automne commencent très rarement en Juillet, beaucoup plus souvent en Août, & leur longueur a répandu cette frayeur qu'on a des fiévres qui commencent dans ce mois; mais le préjugé a cru que leur danger venoit des influences du mois d'Août: c'est une misérable erreur, il vaut mieux qu'elles commencent en Août que dans les mois suivans, parcequ'elles sont d'autant plus opiniâtres, qu'elles paroissent plûtard. Ces fiévres s'annoncent quelquefois comme des fiévres putrides, & ce n'est qu'au bout de quelques jours qu'elles se réglent en fiévres d'accès; mais il n'y a pas de danger à s'y tromper, & à employer le traitement marqué pour les fiévres putrides. Le sédiment couleur de brique, & sur-tout la pellicule au-dessus des urines, sont ordinaires dans les fiévres d'automne, & manquent souvent dans celles de printems. «Dans celles-ci les urines sont d'ordinaire moins rouges, & tirent plutôt sur le jaune; il se forme dans le milieu une espece de nuage. Elles déposent un sédiment blanc, qui est d'un bon augure».

§. 238. Ordinairement les fiévres d'accès ne sont pas mortelles. Celles de printems se dissipent même souvent sans aucun remede après quelques accès. Il n'en est pas de même de celles d'automne, qui durent très long-tems, & même quelquefois jusqu'au printems, si on les laisse sans remede, ou si on ne les traite pas bien. Les fiévres quartes sont toujours plus rebelles que les tierces; ce sont celles que les malades gardent quelquefois pendant des années. Dans les pays marécageux, quand on a la fiévre, non-seulement elle est très longue, mais elle a de fréquentes récidives.

§. 239. Quelques accès de fievre ne sont pas extrêmement nuisibles. Il arrive même quelquefois, qu'ils produisent quelque changement favorable dans la santé, & détruisent quelques maladies de langueur. Mais on se trompe en les regardant généralement comme salutaires. S'ils durent long-tems, s'ils sont longs & violens, ils affoiblissent tout le corps, ils dérangent toutes les fonctions, & surtout les digestions; ils rendent les humeurs âcres, & jettent dans plusieurs maladies chroniques, entre autres la jaunisse, l'hydropisie, l'asthme, & les fiévres lentes. Quelquefois les vieillards et les gens très foibles meurent dans l'accès; & c'est toujours dans le tems du froid.

§. 240. L'on a un remede immanquable pour la guerison de ces fiévres; c'est le Kina ou Kinkina; ainsi l'on est toujours sûr de les dissiper, & il n'y a de difficulté que celle de savoir, s'il n'y a point d'autre cause de maladie compliquée avec la fievre. S'il y en a, il faut les détruire par leurs remedes particuliers.

§. 241. Dans les fiévres de printems, si les accès ne sont pas violens, si le malade est bien entre les accès, que son appétit, ses forces, son sommeil, ne se perdent pas, il ne faut rien faire du tout, que mettre le malade au régime des convalescens. §. 42, 45. C'est celui qui convient dans toutes les fievres d'accès; parceque si on les mettoit au régime des maladies aigües, on les affoibliroit inutilement; & si l'on ne retranchoit rien de leurs alimens, comme il ne se fait point de digestion pendant tout le tems de l'accès, & que l'estomac est toujours un peu affoibli, il se formeroit des crudités qui entretiendroient la fiévre. L'on doit ne point prendre d'alimens solides au moins deux heures avant l'accès. Si la fiévre revient, après le sixieme ou le septieme, & que le malade ne paroisse avoir aucun besoin de purger, ce qu'on apprendra à connoître dans le chapitre des remedes de précaution §. 416, on lui donne le quinquina, qui est la poudre No. 14. Si la fiévre est quotidienne, ou double tierce, on en donne trois quarts d'once, ou six prises, entre deux accès; & comme l'on n'a que dix ou douze, tout au plus quatorze ou quinze heures, il ne faut mettre qu'une heure & demie d'intervalle entre chaque prise. On peut placer un seul bouillon, dans tout ce tems-là, entre deux prises.

Quand la fiévre est tierce, il faut en donner une once, ou huit prises. On en prend une de trois en trois heures. Quand elle est quarte, j'en donne une once & demie de la même façon. Il est inutile de vouloir arrêter les accès avec de moindres doses. C'est en les donnant trop petites qu'on échoue si souvent, & l'on croit le remede inutile; au lieu qu'il ne l'est que par la faute de ceux qui l'emploient. Il faut que la derniere prise soit donnée deux heures avant l'accès.

Souvent après ces doses de kina, l'accès manque; mais soit qu'il manque, ou qu'il revienne, il faut après que son tems est passé, en redonner la même quantité, qui emporte certainement le second accès. On continue ensuite, pendant six jours, de donner la moitié de cette dose, entre le tems qu'auroient rempli ces accès, s'ils étoient venus; & pendant tout ce tems-là le malade prend le plus d'exercice qu'il peut.

§. 242. Si les accès sont très forts, le mal de tête très violent, le visage rouge, le pouls plein & dur; s'il y a de la toux; si lors même que l'accès est passé, le pouls conserve de la dureté; si les urines sont ardentes, la langue fort seche, il faut saigner & faire boire beaucoup de ptisane d'orge No. 3. Ces deux remedes mettent ordinairement dans l'état décrit §. 241. L'on peut donner, dans un jour libre, trois ou quatre prises de la poudre No. 23. & ensuite l'on abandonne la maladie pendant quelques accès. Si elle ne finit pas, on vient au quinquina.

Si le malade, hors même des accès, avoit la bouche mauvaise, du dégoût, des maux de reins, des douleurs de genou; on pourroit le purger, avant que de lui donner le quinquina, avec la poudre No. 21 ou la potion No. 22.

§. 243. Dans les fiévres d'automne, si elles s'annoncent continues à-peu-près comme les fiévres putrides, on fait prendre abondamment de la ptisane d'orge No. 3; & au bout de deux ou trois jours, si les signes d'embarras dans l'estomac continuent, on donne le remede No. 33 ou celui No. 34[14]. Après ce remede si les signes de putridité continuent encore, on purge avec plusieurs prises de la poudre No. 23, ou, les gens robustes, avec celle No. 21; & quand la fiévre est tout-à-fait reglée, on donne le quinquina comme §. 241. Mais comme les fiévres d'automne sont plus opiniâtres, après l'avoir discontinué huit jours, quoiqu'il ne soit revenu aucun accès, il faut le redonner encore pendant huit autres jours, trois prises par jour; surtout si la fiévre étoit quarte; & même dans cette espece, je l'ai souvent fait prendre six fois, de huit en huit jours. Le peuple aura de la peine à se soumettre à cette cure, qui est couteuse par le prix du quinquina; mais je n'ai pas cru que cela dût m'empêcher de l'indiquer comme la seule qui soit certaine, car rien ne peut remplacer le quinquina; c'est le seul remede sûr, c'est le seul innocent dans tous les cas. L'on a été imbu pendant long-tems de préjugés contraires. L'on croyoit qu'il gâtoit l'estomac; & pour prévenir cela, on donnoit à manger une heure après. Bien loin de gâter l'estomac, c'est le remede du monde qui le fortifie & le rétablit le mieux; & c'est une coutume nuisible, quand on est obligé de le donner souvent, que de manger une heure après. L'on croyoit qu'il laissoit des obstructions, & qu'il conduisoit à l'hydropisie. Ce qui obstrue & conduit à l'hydropisie, c'est la longueur de la fiévre. Non-seulement le quinquina empêche ce malheur, mais lorsqu'il est arrivé, parcequ'on ne s'en est pas servi, son usage guérit cette maladie. En un mot, s'il y a quelque maladie jointe à la fiévre, quelquefois cela empêche l'effet du quinquina sans le rendre nuisible. Mais quand la fievre est seule, il a toujours fait, & fera toujours, tout le bien possible. Je parlerai ailleurs des moyens qui peuvent y suppléer quoiqu'imparfaitement.

[14] Voyez, §. 223, les cas dans lesquels on doit employer ce second remede, préférablement au premier.

§. 244. Dès qu'on a commencé le quinquina, il faut bien se garder de se purger, la purgation redonneroit la fiévre.

§. 245. La saignée n'est jamais, ou presque jamais, nécessaire dans la fiévre quarte, qui attaque en automne plutôt qu'au printems; & avec des symptômes de putridité, plutôt que d'inflammation.

§. 246. Le malade doit, une couple d'heures avant que l'accès commence, boire tous les quarts d'heures, un petit verre tiede, de thé de sureau, adouci avec du miel, & se promener doucement; cela le dispose à un peu de moiteur, qui rend le froid, & par là même, tout l'accès plus doux. Il continue la même boisson pendant tout le tems du froid; & quand la chaleur est venue, il peut, ou la continuer, ou lui substituer celle No. 2, qui est plus rafraichissante; mais il n'est plus nécessaire de boire tiede; il suffit de ne pas boire trop froid. Quand la sueur est finie, on essuie bien le malade, & il peut se lever. Si l'accès étoit fort long, on pourroit donner, pendant la sueur, un peu de gruau, ou quelque autre aliment semblable §. 35.

§. 247. Quelquefois la premiere dose, & même les premieres doses de quinquina purgent. Ce n'est pas un mal; mais, pendant qu'il purge, il n'arrête ordinairement pas la fiévre; ainsi il faut regarder ces doses comme perdues à cet égard, & en redonner d'autres, qui cessent de purger, & arrêtent les accès. Si la diarrhée continuoit, on le suspendroit un jour, pour donner un demi quart d'once de rhubarbe; ensuite on le recommenceroit; & si la diarrhée persistoit, on mêleroit à chaque prise de quinquina, quinze grains de thiéraque. Mais ce n'est que dans ce cas qu'on doit le mêler; toutes les autres choses auxquelles on l'associe affoiblissent sa vertu.

§. 248. Avant que l'on connût l'usage du quinquina, l'on se servoit des autres amers, qui ont aussi beaucoup de qualités. L'on trouvera No. 42, trois remedes de cette espece, qui sont très bons, & dont j'ai souvent éprouvé l'efficacité; mais d'autres fois, j'ai été obligé de les abandonner pour venir au quinquina. La limaille de fer, qui entre dans la composition No. 42, est très febrifuge dans certains cas. J'ai guéri avec ce remede, au milieu de l'hiver 1753, d'une fiévre quarte, un malade que je n'avois pas pû déterminer à prendre du quinquina. Il est vrai qu'il étoit extrêmement docile pour le régime; & au plus fort de l'hiver, il montoit tous les jours à cheval, & prenoit d'autres exercices en plein air, jusques à ce qu'il commençât à transpirer abondamment.

§. 249. Un autre moyen aisé dont je me suis servi souvent, avec un succès entier, contre les fiévres tierces; mais qui ne m'a réussi que deux fois dans les quartes; c'est de faire suer abondamment le malade, dans le tems que l'accès doit venir. Pour cela il boit, trois ou quatre heures avant l'accès, l'infusion de sureau mielée, & une heure avant le moment du frisson il se met au lit, & on lui donne, aussi chaud qu'il peut le boire, le remede No. 43. J'en ai aussi guéri quelques-unes, & tierces & quartes, en 1751 & 1752, en donnant de quatre en quatre heures entre les accès, la poudre No. 44; mais outre qu'elle m'a manqué plusieurs fois, & qu'elle ne guérissoit point aussi promptement, elle affoiblissoit les malades; elle leur dérangeoit l'estomac; & deux fois, quoiqu'elle eût guéri la fiévre, je fus obligé de recourir au quinquina, pour rétablir entiérement la santé. Mais comme ces moyens sont peu coûteux & réussissent souvent, j'ai cru devoir les indiquer.

§. 250. L'on vante une quantité d'autres remédes pour les fiévres. Aucun n'est aussi efficace que ceux que je viens d'indiquer. Plusieurs sont dangereux; ainsi il est prudent de ne pas s'en servir. Un quinquina choisi & fraichement préparé, est fort à préférer.

§. 251. J'ai vu souvent des paysans qui avoient une fiévre d'accès depuis plusieurs mois, & qui avoient employé beaucoup de mauvais remedes, & n'avoient observé aucun régime. Je me suis très bien trouvé de leur donner le remede No. 33 ou 34; & ensuite, pendant quelques jours, celui No. 37; après cela on leur donne le quinquina (voyez §. 241); ou les autres fébrifuges (voyez §. 248, 249), après quoi on les met, pendant quelque tems, à l'usage de la thériaque des pauvres (voyez §. 229), afin de rétablir les digestions qui sont tout-à-fait dérangées.

§. 252. Il y a quelques fiévres d'accès, qu'on appelle pernicieuses, dont chaque accès est accompagné des plus violens symptômes: le pouls est petit & irrégulier; le malade excessivement abattu, s'évanouissant fréquemment, ayant des angoisses inexprimables, des convulsions, un assoupissement profond, un délire continuel, des envies d'aller à la selle ou d'uriner, continues & inutiles. Le mal est très pressant; le malade peut mourir dès le troisieme accès, & passe rarement le sixieme, s'il n'est pas bien conduit. Il n'y a pas un moment à perdre; & il n'y a qu'un parti à prendre, c'est de lui donner incessamment le quinquina, comme §. 241, afin de supprimer les accès suivans.

§. 253. La même cause qui produit ces fiévres d'accès, occasionne souvent des maladies qui reviennent périodiquement à la même heure, sans frisson, sans chaleur, & souvent sans vitesse dans le pouls: ces maux suivent presque toujours l'ordre des fiévres quotidiennes, ou tierces; plus rarement celui des quartes. J'ai vu des vomissemens & des envies de vomir très violentes avec une angoisse inexprimable, des oppressions très fortes, des coliques les plus cruelles, des palpitations effrayantes, des maux de dents excessifs, des maux de tête, & très fréquemment des douleurs inouies sur un œil, la paupiere, le sourcil & la temple du même côté, avec une rougeur de l'œil & un larmoiement continuel. J'ai même vu deux fois un gonflement si prodigieux, que l'œil sortoit de plus d'un pouce de la tête couvert par la paupiere, qui elle-même étoit extrêmement enflée. Tous ces maux commencent très réguliérement à une certaine heure, durent à peu près le tems d'un accès, & finissent sans aucune évacuation sensible, pour revenir précisément à pareille heure le lendemain ou le surlendemain. Il n'y a qu'un remede; c'est le quinquina donné comme §. 241. Rien ne soulage pendant l'accès, & tous les remedes, excepté le quinquina, n'arrêtent point le mal. J'ai guéri avec ce remede, de ces maux, & sur-tout de ceux des yeux qui sont très frequens, qui duroient depuis plusieurs semaines, & pour lesquels on avoit employé inutilement saignées, purgatifs, bains, eaux & une foule d'autres remedes. Si l'on donne une dose suffisante, le premier accès est très leger; le second manque, & je n'ai point vu de rechute comme quand il y a eu de la fiévre.

§. 254. Dans les endroits où la nature de l'air rend ces fiévres fréquentes, l'on doit brûler souvent dans les chambres, sur-tout dans celles où l'on couche, quelques herbes ou quelques bois aromatiques, mâcher tous les jours des grains de geniévre, & employer pour boisson une infusion fermentée de cette même graine. Ces deux remedes sont d'une très grande efficacité pour raccommoder les estomacs les plus foibles, pour prévenir les obstructions, & pour entretenir la transpiration; & comme ce sont-là les causes qui entretiennent le plus opiniâtrement ces fiévres, rien n'en préservera plus sûrement que ces secours, qui sont si faciles.

Chargement de la publicité...