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Jean Sbogar

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Ch. VII image1

Antonia, vivement émue par le choix de cet air et par le son de la voix de Lothario, se rapprocha de madame Alberti, qui était très préoccupée de son côté. Elle se rappelait aussi cette voix harmonieuse et le lieu où elle l’avait entendue; mais ce pouvait être l’effet d’une ressemblance fortuite. Le chant dalmate est trop simple, trop uniforme, trop dépouillé d’ornements, pour qu’il ne soit pas aisé de se méprendre entre deux voix analogues. Enfin, après un moment de réflexion, Lothario reprit sa romance tout entière, en continuant à s’accompagner de ces accords aériens que la harpe rendait sous ses doigts, et dont la mélodie religieuse se mariait avec son chant de la manière la plus imposante. Parvenu au refrain du vieux Morlaque, il y mit l’accent d’une pitié si douloureuse que tous les cœurs en furent attendris, mais surtout celui d’Antonia, qui attachait à cette idée un souvenir d’inquiétude et d’effroi. La romance de Lothario était achevée depuis longtemps, que ses dernières paroles et le redoutable nom de Jean Sbogar retentissaient encore dans sa pensée.


Ch. VII fin
Ch. VII image3
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